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Citations de Marina Tsvetaieva (457)


Ni meilleure ni pire - par l'âme,
Que le premier venu - au hasard -
Ou que les flaques dans lesquelles
Le ciel répand ses perles,

Ou qu'un oiseau qui passe,
Ou qu'un chien qui erre, ou,
Même, qu'une chanteuse pauvre
Qui ne m'a pas fait pleurer.

L'amie (ou Sans lui) - III, page 35 - 24 octobre 1914.
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(Seuls les poètes portent
Leurs os telle une imposture !)
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Il y a une chose, une seule, que le Diable ne m'a jamais rendue : moi-même.
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Mots murmurés la nuit : soie -
Main éparpillante.
Mots murmurés la nuit : soie -
Lèvres qui déplissent.
Comptes
De toutes jalousies diurnes
et éclat
De toutes vieilleries -et serrant les dents-
Et, un vers, là,
Débat -
Dans le bruissement...

Et une feuille
Au carreau...
Et, premier chant d'oiseau.
- si pur ! - Et soupir.
Pas le bon. - C'est plus là.
Elle non plus.
Et
Haut le corps.
Rien.
Du vent.
Fin.
Comme absent.

Et dans cette vanité des vanités
Tranchante, l'aurore.

17 juin 1922
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Extrait de "L’Amie"

Il est des noms comme des fleurs étouffantes,
Il est des regards comme des flammes dansantes,
Il est des bouches sombres et ondoyantes,
Avec des coins profonds et humides.

Il est des femmes. -Leurs cheveux, un casque,
Leur éventail répand une odeur fine et funeste.
Elles ont trente ans. – A quoi bon, à quoi bon
Vouloir mon âme d’enfant spartiate ?
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La cloche sonne ! Nouvel an !
L'ancien ne reviendra pas.
Le premier coup de la cloche
L'a cloué dans son cercueil.


(dans "La tempête de neige")
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Les lèvres s’éclaircissent tendrement, l’ombre est plus dorée
autour des yeux creusés. C’est la nuit qui a allumé
ce visage si éclatant — et de la nuit sombre
en nous, les yeux seuls — restent sombres.

Insomnie (4)
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Noire comme la pupille, comme la pupille toi qui suces
la lumière, je t'aime, nuit vigilante.

Laisse ma voix te chanter, toi l'aïeule
des chants, dont la main tient la bride des quatre vents.

Lorsque je t'appelle, que je te rends gloire, je ne suis
qu'un coquillage où l'océan ne s'est pas encore tu.

Nuit, j'ai déjà trop regardé dans la pupille de l'homme !
Réduis-moi en cendres, nuit, soleil noir !
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Voici encore une fenêtre
où encore on ne dort.
Peut-être - on boit du vin,
peut-être - on est assis.
Ou simplement ils sont deux
qui ne défont pas leurs mains.
Dans chaque maison, ami,
il y a une fenêtre ainsi.

Cri des ruptures et des rencontres,
c'est toi, fenêtre dans la nuit !
Peut-être - centaines de chandelles,
peut-être - trois chandelles.
Non, point de repos pour mon esprit.
Dans ma maison toujours
il en fut ainsi.

Prie, ami, pour la maison sans sommeil,
pour la fenêtre éclairée.
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Je sais tout ce qui fut, tout ce qui sera,
Je connais ce mystère sourd-muet
Que dans la langue menteuse et noire
Des humains - on appelle la vie.
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Sous ses sombres paupières
Une flamme aux ailes d'or,
Et de sa main tannée,
Elle prend tout - puis oublie.
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Oui, ma rivale, je viendrai vers toi
Par une nuit de lune si tentante
Que sur l’étang les grenouilles guerroient
Et la pitié rend les femmes démentes.

Émue par le battement de tes paupières
Et par tes cils empreints de jalousie,
Je te dirai : je ne suis pas un être
Mais rien qu’un rêve — qui te rêve aussi.

Et je te dirai : viens me consoler,
Quelqu’un m’enfonce des clous dans le cœur !
Je te dirai qu’il souffle un vent plus frais,
Que les étoiles — sur nous — brûlent avec ferveur…

8 septembre 1916
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Sache-le, ô monde ! Le poète découvre dans ses rêves
La formule de la fleur et la loi de l'étoile.
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C'EST AINSI QU'ON ÉCOUTE

1


C'est ainsi qu'on écoute (l'embouchure
écoute la source).
C'est ainsi qu'on sent la fleur :
profondément — à en perdre le sens !

C'est ainsi que dans l'air, qui est bleu,
la soir est sans fond.
C'est ainsi que les enfants dans le bleu des draps
regardent dans la mémoire ;

C'est ainsi que ressent dans le sang
l'adolescent — jusqu'alors un lotus.
… C'est ainsi qu'on aime l'amour :
on tombe dans le précipice.

p.137
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VERGER

Pour ce martyre,
Pour ce délire ;
À ma vieillesse
Donne un verger.

Pour ma vieillesse
Et ses détresses,
Pour mon labeur —
Années voûtées,

Chiennes d'années,
Années-brûlures :
Donne un verger...
Et la fraîcheur

De sa verdure
À l'évadé :
Sans — voisinage,
Sans — nul visage !

Sans — nul railleur !
Sans — nul rôdeur !
Sans — œil voleur !
Sans — œil violeur

Sur le qui-vive
Sans puanteur !
Sans bruit de cœur !
Sans âme vive !

Dis : assez souffert — tiens, voilà !
Prends ce verger — seul comme toi.
(Mais surtout, Toi, n'y reste pas !)
Prends ce verger — seul comme moi.

De ce verger, fais-moi cadeau...
— Ce verger ? Ou bien — I'Ici-haut ?
Fais-m'en cadeau en fin de route —
Pour que mon âme soit absoute.
1er octobre 1934

p.201-202
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Âme, tu ignores toute mesure,
Âme fustigée, âme mutilée,
Tu as le languir du fouet.
Âme qui accueille son bourreau,
Comme le papillon s’arrache à sa chrysalide !
Qu'on ne brûle plus les sorciers,
Cette offense, tu ne peux la porter !
Fumant sous le cilice
Comme un haut brandon de résine,
Stridente hérétique,
— Sœur de Savonarole,
Âme l'égale du bûcher !
1921

p.108
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Tous couchés en rangs
Sans partage.
À bien voir les soldats,
Où sont les nôtres ? Et les autres ?

Il était Blanc — le voilà rouge
Rouge de sang.
C’était un Rouge — le voilà blanc
Blanc de mort.
1920

p.107
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J'ai trouvé ma devise, deux verbes auxiliaires: être vaut mieux qu'avoir.
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Là, par les galets, gorgée de vase
Pour une gorgée de passion !
Je t'avais si hautement aimé :
Je me suis dans le ciel inhumée !
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Vivez! On fane, un jour!
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