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Critiques de Maryna Uzun (187)
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Le voyage impaisible de Pauline

Cela pourrait ressembler à une simple romance, légère quoique primesautière. C'est ainsi que débarque en notre coeur, Pauline, cette jeune fille, belle et innocente, tout droit venue de son Ukraine natale.

À la faveur d'un concours de danse au Conservatoire de Paris, auquel elle va échouer, Pauline rencontre Tom un jeune homme de dix ans son ainé, intermittent du spectacle jouant dans une compagnie théâtrale.

Très rapidement, une relation amoureuse va se nouer entre eux.

Le temps d'un voyage aller-retour à Kharkiv pour retrouver ses parents, le temps de quelques formalités administratives, elle s'en retourne à Paris pour épouser Tom...

Il y a une joie pure qui anime les premières pages de ce roman. Ces pages ressemblent à un carrousel qui emporte les rêves échevelés de Pauline. C'est peut-être le fil tendu entre deux rives sur lequel elle jette ses ballerines.

Le voyage impaisible de Pauline est comme un exil sous le ciel de Paris.

Derrière la joie sans fard d'un amour qui naît, qui grandit, viennent peu à peu le doute, les pas qui hésitent, une ombre peut-être comme celle qui se faufile sur la page de la couverture. L'amour devient comme une inquiétude où se mêlent les désillusions, la jalousie, des lendemains qui déchantent et les revers de l'existence au détour d'une route. C'est comme une voile qui faseye dans la poitrine devenue trop exiguë pour tenir ce coeur bondissant épris de vie.

Aimer, c'est peut-être fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve à jamais.

J'ai aimé ce voyage impaisible comme l'effet d'une joie intranquille...

Mais, jamais au grand jamais, la fantaisie inventive, propre à l'écriture de Maryna Uzun ne quitte l'esprit de ce texte, même lorsque le malheur guette en embuscade. Oscillant entre grâce et gravité, j'ai vu Pauline continuer d'avancer comme une funambule sur les pages de ce récit, convoquant l'apesanteur et l'enchantement lorsque le destin accable les gestes de bonheur que l'on croyait éternels...

J'ai été épris par cette âme qui vient couturer les chemins et tranches de vie de cette histoire pour en tisser une constellation, un peu comme si j'entendais un oiseau chanter au-dessus de ma tête.



♫ C'est la romance de Paris

Au coin des rues, elle fleurit ♬

♫ Ça met au coeur des amoureux

Un peu de rêve et de ciel bleu ♬

♫ Ce doux refrain de nos faubourgs

Parle si gentiment d'amour ♬

♫ Que tout le monde en est épris

C'est la romance de Paris ♬

♫ Que tout le monde en est épris

C'est la romance de Paris ♩ ♩ ♩



Un grand merci à toi Maryna pour la gentillesse de ce partage. Et Joyeux non anniversaire !
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Au piano bigorneau

Quel lieu aussi majestueux pouvait mieux accueillir une fringille , primesautière si exotique , que ce square , à Paris , où le seul mot romance soulèverait toutes les plaques qui honorent les plus grands poètes .

Leur confie-t-elle ses misères , ses états d'âmes , ses souvenirs d'une vie qui ferait frémir plus d'une fille !



" Sonate en do , nocturne en ré ,

C'était un amour emmuré ,

Scherzo en mi et valse en fa ,

Jamais posé sur un sofa ... "



Il est difficile de vivre comme le commun des mortels quand on a cette faim éternelle de caresses , de mains qui se posent avec délicatesse , telles celles de ce virtuose qui savait oser avec tant de panache .Ballotée entre une mère sévère et un père à l'esprit facétieux , Tarina va évoluer dans un monde strict où la parenté s'en arrache le monopole .

D'ailleurs , l'un et l'autre vont s'arranger , chacun à sa façon , pour que leur fille profite au maximum d'études , sans contrainte , sans soucis domestiques afin qu'elle atteigne des sommets , et , que son nom brille pour la nuit des temps .

Tout serait magnifique si sa génitrice n'avait pas cette habitude de tout contrôler en véritable cerbère .

Heureusement , très jeune , Tarina apprend la musique et joue si bien du piano qu'elle rentre dans une académie importante d'Odessa .



" Je me lève de ma banquette capitonnée avec des idées déprimantes : mon homme coruscant , je l'ai certes rencontré , très tôt , trop tôt , et mon triste sort est d'attendre pour rien sa copie . "



Sa rencontre avec un maître de musique réputé va porter la jeune artiste au-delà de ses espoirs . Une parfaite osmose se forme entre eux , comme si leurs doigts se joignaient pour jouer , avec maestria , spécialement Chopin .Tarina est marquée à vie par cette passion qu'il lui a communiquée , non seulement pour la chair mais aussi pour la musique . Une mère au caractère bien trempé qui semblait ne jamais avoir été amoureuse , sauf du travail bien fait , et un pianiste qui jouait si facilement avec le " do" ont créé la poétesse .



" Savez-vous , houppier , où s'est niché Hap ?

C'est mon happy end à l'aigrette noire .

Un vrai anticorps , il m'habite encore !

L'amour , n'a-t-il pas dix mille yeux qui brillent ? "
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Les silences d'Isis

L'écriture talentueuse de Maryna Uzun parvient à emmener le lecteur dans la vie plutôt misérable d'un couple, vue sous l'angle de la femme, Isis, qui met un temps infini pour comprendre qu'elle ne peut aimer l'homme avec lequel elle vit et donc pour passer à une autre relation où elle n'étouffera pas et pourra s'accomplir.



Maryna Uzun a choisi de décortiquer les détails de la vie d'Isis avec Marc et, si je comprends sa démarche pour montrer à quel point cette relation devenait invivable pour cette jeune femme, j'ai quand même trouvé son cheminement longuet et ses atermoiements m'ont souvent lassé.



Cependant, Maryna Uzun n'enfonce pas que des portes ouvertes et ses réflexions sur la vie, l'amour, la famille, l'art, l'accomplissement personnel sont d'une grande richesse, très réalistes, pleines d'humour souvent et ont constitué pour moi le plaisir principal de la lecture de roman de désamour.



Malgré ses hésitations, sa difficulté à décider, sa personnalité est sympathique et le lecteur veut lui voir trouver le bonheur. La fin un peu eau de rose est finalement assez courte par rapport aux longueurs de sa vie aux côtés de celui qui ne pouvait être l'homme de la sienne.



Donc, pour respecter les critères de Babelio, trois étoiles, c'est-à-dire que j'ai aimé cette lecture dans laquelle m'a manqué une part de dynamisme qu'aucun des personnages, amis, amants, parents n'a vraiment insufflé.



Merci, Maryna, de m'avoir offert la découverte de votre prose avec Pauline et Isis ainsi que votre art poétique à travers les majuscules.
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Au piano bigorneau

Au piano bigorneau, cela ressemble au nom d'un estaminet dans lequel Maryna Uzun m'inviterait à prendre un verre.

À cette invitation, j'ai répondu avec enthousiasme, retrouvant la joie pure, presque puérile, où enfant, je courais avec mon père sur le littoral à marée basse, soulevant les paquets de goémons accrochés aux rochers, découvrant les bigorneaux qui allaient rejoindre notre butin de pêche et plus tard les assiettes...

Piano, bigorneau, voilà deux mots aux dissonances apparentes. C'est l'alliance improbable, incongrue qui marie la musique et la mer. C'est Debussy qui se penche dans le paysage maritime, tendant son oreille pour capter depuis l'antre d'un coquillage la mélodie insatiable des vagues.

Au piano bigorneau, c'est l'invitation à déambuler dans un Paris baroque, insolite, fugace, réinventé par la poésie de Maryna Uzun qui réinvente à son tour les mots et sa manière de nous les dire.

Une image saugrenue d'un piano à queue s'engouffrant sous le point d'Iéna où coule la Seine et il n'en faut pas plus pour faire surgir le passé encore présent, les quais vides qui se souviennent, la fulgurance d'une première fois, dire celui qui n'est plus, chanter ses gestes, ses effleurements, en dépit des fêlures qui resteront à jamais dans ce vide abyssal.

Comment rester mutique devant le désir qui court pieds nus sur le sable ? L'abandon, le corps et ses ressacs ? Ce qui reste quand la mer se retire du paysage...

À chaque pas, les mots de Maryna Uzun s'inventent dans le dédale de nos vies, ce sont des lucioles, des feux-follets, je deviens un clochard céleste et je pense alors presque sottement que la poésie peut devenir une citadelle imprenable pour nous protéger des malheurs du monde et de la bêtise qui terrasse les licornes.

Mutine est sa manière de musarder, bivouaquer, comme si la douleur du souvenir ne faisait jamais mal. Aimer les mots, c'est faire semblant.

« Je devrais loger près de l'océan pour que tu reflues vers moi plus souvent. »

Il s'appelle, il s'appelait Hap et son surgissement dans la vie de la narratrice ressemble à un scherzo. Sa disparition aussi...

Elle avait seize ans, c'est-à-dire vingt ans de moins que lui. Elle était sa gracieuse disciple devant le piano ; le cours devenait alors un paysage érotique où l'accord se faisait en apprenant... Plus tard, il y aurait des promesses, des serments... Celui qui donnait sens à sa vie n'est plus là désormais... Les seize printemps de la narratrice sont à jamais perdus, ou peut-être encore bien présents au bord de ce quai vide.

Ce sont les touches impudiques d'un piano qui se fraient un chemin dans la pluie oblique, obstinément. Comme j'ai aimé les suivre à la trace, guetteur inconnu, qui peut-être a vécu la même histoire, qui sait ?

Ici la phrase s'allume comme un gastéropode endiablé, comme un orgasme facétieux et alcyonien qui se noue et se dénoue, qui détourne la nuit en plein vol vers un endroit secret.

Evaporé, volatilisé, l'être aimé. Disparu à jamais.

Le souvenir demeure cependant intact, indélébile. On le reconnaît aux éraflures qu'il laisse dans le coeur et dans les mots pour le dire. Il continue de courir sur les touches noires et blanches de la vie, peut-être dans ce treizième prélude de Chopin et dans la manière de le jouer...

« Accords alanguis, pénétrants, répétés avec une obstination sensuelle. Je frissonne encore alors que je connais la fin... »

Creuser, fouiller ensemble. Se terrer dans la nuit. Est-ce ainsi s'aimer ? Tous les commencements sont beaux comme des préludes de Chopin.

L'amour, la mer et ses tangages.

« Grossir l'instant, c'est vivre ! »

Ici Maryna Uzun, dans une quête désespérée de la poésie qui tend vers le beau, l'incroyable, dit la faim inassouvie des caresses qui ne reviendront plus, la peau qui attend longtemps après.

Au piano bigorneau est le ressac maritime de la note ultime.

Ce sont des paupières primesautières sous lesquelles brûlent encore des cris d'oiseaux. On voudrait les soulever pour enchanter notre paysage.

« Les pas du piano me poursuivent sans limite dans un silence ample qui étrangle les cris des moineaux. »

Aimer, c'est peut-être s'abîmer dans l'élan de l'autre, sa fougue, sa générosité. C'est ce que m'ont dit les mots de Maryna Uzun.

C'est une ode à celui qui n'est plus, qui a tout donné : le vertige, l'abandon, le désir.

Au piano bigorneau est un cri d'amour. C'est aussi pour cela que j'ai aimé ce texte et qu'après sa lecture, j'entends encore sa musique vibrer en moi.



Je remercie Maryna Uzun pour m'avoir offert ce magnifique cadeau qu'est son texte.

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Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !

C'est une balade (et ballade) allègre sous un ciel mélancolique et changeant qu'accroche la tour Eiffel. C'est un parc aux poètes, on peut même les y lire ; la nature est luxuriante ; au sein d'un lac transparent, peut-être une Ophélie parle-t-elle d'une "brûlure lointaine".



C'est l'histoire d'un amour et de ses limites "mon mari édredon qui bande pour moi et me croit bécasse".



C'est une veine foisonnante, fulgurante et poétique, la lirait-on une centaine de fois qu'on y rencontrerait toujours des mots inconnus, des vocables oubliés, d'autres enchantements encore, ceux de l'héroïne qui vient "fêter ses étonnements".



Parfois, un prince au nom oriental apparaît furtivement et caresse l'imaginaire fantasmé de la femme. Les mots qu'elle lui a écrits resteront lettre morte. "Les miroirs endormis ne lui renvoient plus rien".

"Rien ne dure, oh cette lugubre loi - Rien sauf la règle elle-même". Mais des gestes inauguraux furent-ils vraiment posés ?

Son fils, complice et confident, s'emploiera à la consoler de ce "fiancé tombé du camion".



Reste l'irrépressible joie de vivre de la reine du domaine, le réconfort des arbres, des cygneaux près du lac, un envol de pluviers dorés, d'exquises images dans le livre et ces poètes que nous ne nourrirons pas.
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Le voyage impaisible de Pauline

«  Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient…… 'l'important est de bien savoir qu'on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d'homme libre » …..

«  ——-C'est à qui le tour ? Appelée par la voix péremptoire de la secrétaire ,elle ne pouvait plus reculer…… »

«  L'administration , la bêtise au front du taureau » Charles-Baudelaire..



Quelques extraits de ce roman à la fois léger et grave où l'on découvre la personnalité de Pauline , étudiante de dix- neuf ans ….

Elle quitte Kharkov en Ukraine , petite fille et jeune fille choyée par ses parents Anatoli et Anna, c'est une fille unique , afin de se présenter à un concours de danse au Conservatoire de Paris …..



On la suit de Vienne à Kharkov de Prague à Paris , à Yoles dans le Cantal en Auvergne…

Elle échoue et rencontre par hasard Tom avec qui elle noue très, très vite une relation d'amour fou,…

Roman initiatique émouvant et sensible , de la petite fille gâtée ,à l'artiste , à l'amoureuse éblouie jusqu'à la douleur implacable du deuil, la naissance d'un enfant , les relations parents - enfants , leur tendresse et protection à distance ,, le lecteur suit les envies de Pauline, ses maladresses , son amour , sa naïveté touchante , ses contradictions, ses convictions, sa fragilité , son adaptation originale à la culture et aux habitudes françaises , celle qui ne voulait pas qu'on l'appelle «  Pavlina » , son prénom, alors que les Français , contrairement à ce qu'elle ressentait , l'aurait peut - être trouvé enjoué et très joli …..

L'écriture est vive , poétique , charmeuse , pétrie d'idées contradictoires comme «  la vie » , d'idées et de ressentis , d'émotions , de sincérité , d'élévation mais aussi de chemins amers ,douloureux qui font grandir ….

Une découverte musicale rythmée par les découvertes et les déconvenues , des bruits chaotiques de la vie du théâtre à la danse et aux spectacles donnés ….



Ce roman où peut - être les personnages ne se perdent pas assez au creux d'eux - mêmes, crée un superbe fil rouge , est ce que sont des fragments de la vie de l'auteure , née à Odessa en Ukraine arrivée en France en 1997 ?



L'histoire ne le dit pas , bien sûr ….J'ai lu ce charmant roman contemporain avec beaucoup de plaisir …sans rien révéler.

Il faut le lire ….

Un peu de l'âme Ukrainienne est arrivée jusqu'à nous avec ce voyage impaisible . …

« Je me sentais étrangère dans mon pays natal

et je l'ai quitté pour finalement

me sentir ukrainienne à l'étranger » …



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Le voyage impaisible de Pauline

De Karkhov à Vienne, en passant par Paris et le Cantal ; de petite fille choyée par ses parents et jeune fille consacrée aux cours de danse exigeants à la vie d’une jeune femme amoureuse, Pauline voyage.

Et ce voyage de la vie comprend des étapes paisibles et moins paisibles. De la naissance de l’amour à la vie en couple, et d’un drame à un évènement plus positif mais tout autant déstabilisant, on peut dire que Pauline n’a pas pris un tortillard.



Roman d’amour, certes, mais aussi roman d’initiation à la vie adulte, « Le voyage impaisible de Pauline » est raconté par une auteure originaire d’Ukraine, à l’image de son héroïne.

Cette narration vive, légère, pleine de verve, m’a intéressée quoique souvent déroutée. Un brin trop rapide et un peu trop survolée par moments, l’histoire du destin amoureux de Pauline m’a touchée sans que toutefois je ressente de l’empathie pour l’héroïne, peut-être à cause d’un certain manque de profondeur. Et moi j’adore quand les personnages plongent à l’intérieur d’eux-mêmes jusqu’à s’y perdre...

N’empêche, j’aurais quand même voulu la connaitre, cette jeune femme à fleur de peau malmenée par la vie !



Un tout grand merci à Maryna Uzun qui m’a offert ce roman ! Je lui souhaite d’en écrire encore et encore, car je suis certaine que les prémices semés dans cette histoire germeront et fleuriront en un beau bouquet.

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Les silences d'Isis

Un beau cadeau que m’a fait Marina Uzun en m’envoyant son livre, mille mercis Nemorino! Un roman attachant que j’ai eu plaisir à lire.

C’est écrit avec grâce, les interrogations, les hauts et bas d’Isis, de sa relation avec Marc, la vie comme elle va… Des doutes d’Isis, de son impression parfois « de suivre le courant et finalement de vivre n’importe comment, juste pour justifier l’effort de ses parents de l’avoir mise au monde et de l’avoir élevée », Maryna la magicienne fait une œuvre qui n’est jamais plombante, nous faisant sautiller allègrement de moments de déprime, liés notamment aux insatisfactions de la vie amoureuse de son personnage, à ses émerveillements et enthousiasmes.
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Le carnaval des majuscules

"Le carnaval des majuscules", quel joli nom pour un recueil de poèmes classés par ordre alphabétique et pour cause, c'est à partir d'une lettre que le texte est créé.

Les pages sont amusantes et partent vite dans le rêve et l'imagination. Ici, pas de tristesse, place à l'amusement en lisant. Un enfant ou un adulte peuvent y trouver matière à s'enchanter.

En face de chaque texte, on découvre un dessin au pastel .

Je les aime tous mais j'ai des préférés comme J-Jonc qui correspond au moment où en ce printemps 2022, nous avons constaté la disparition des joncs dans notre étang où les libellules montent pour éclore au mois de mai.

Ils ont été vite remplacés.

Un autre préféré, celui de M-Mouette dont l'illustration nous dessine le vol en forme de M.

Vous en voulez un autre? Car on a droit à quelques textes en bonus : c'est O-Ogre qui ne mange que les méchants.

Une belle découverte que les poèmes de Maryna Uzun amie Babelio sous le nom de Nemorino.

Maryna nous vient d'Ukraine depuis fort longtemps car elle vit en France depuis 1997. Elle est pianiste et concertiste.

Je ne peux que la remercier en me permettant de découvrir ses livres et celui-ci en vaut la peine.

Les autres aussi certainement.

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Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !

Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! Qu'il est bien intrigant ce titre que nous propose notre amie poétesse Maryna Uzun ! J'ai pensé forcément aux pancartes posées sur les paysages picorant les yeux, picorés d'oiseaux dans nos parcs urbains. J'ai imaginé Maryna Uzun écrivant ces vers en se promenant dans le Parc du Luxembourg, ou bien pourquoi pas le Parc Montsouris. Un petit sentiment de nostalgie me vient alors en pensant à Jacques Higelin que j'embrasse là où il est et pour qui le Parc Montsouris était le domaine où il aimait tant promener ses anomalies en pensant à son père...

Maryna Uzun aime aussi promener ses anomalies dans des pages dévorées par les vers...

En poétesse inspirée, elle m'a ouvert les grilles d'un parc aux songes désuets. J'y suis entré comme on entre dans une chapelle vide, comme on entre en amour pour la première fois, dans le vertige d'une amante, s'y perdre comme au bord d'un puits...

Eh bien moi je les aime les poètes et je les nourris... Je les nourris de mes désirs ardents, de mes soifs d'azur, de mes lointains rivages à portée de mains, de regards, de respirations...

Roman-poème ou poème-roman ? Telle n'est pas la question.

Maryna Uzun nous ouvre ici les portes de son coeur. C'est un oiseau blessé mais qui rit encore aux éclats, comme pour faire semblant. La poésie sait faire cela.

C'est l'histoire d'un amour éperdu, qui a du plomb dans l'aile.

Un vers à moitié vide ? Un vers à moitié plein ? Et me voilà renversé dans les mots de Maryna Uzun.

Mon vers est plein d'odeurs légères et je veux boire jusqu'à l'Eulalie.

Dans ces arabesques insolites, je m'invite à perdre pied, à perdre mon âme peut-être. C'est un paysage intérieur façonné d'ivresses.

Ce sont des vers aléatoires qui retiennent le désir comme des digues...

Des vers parfois solitaires pour cheminer dans les sentiers intérieurs.

Des vers correcteurs pour atténuer la douleur ténue du monde.

Comment noyer son chagrin dans la succession et l'entrechoquement des vers ?

Allez ! Venez ! C'est ma tournée.

J'ai aimé ce vagabondage des mots où l'intime prévaut toujours.

Heureux paysage où les frontières sont abolies. Où les pas sentent les herbes folles, les mauvaises herbes comme je les aime. Où les mots effleurent l'épiderme... Sur la partition des pages, les mots jouent des sonates impromptues.

Au pied des arbres, les vers s'insinuent grouillant de vie et d'azur.

Ce jogger que la poétesse croise et qui court en sens inverse, où court-il donc ? Est-ce qu'il se pose lui-même la question ? Où cours-je ?

Dans les parcs solitaires, des femmes des hommes courent, des oiseaux picorent, les pages des livres s'envolent sur le bord des bancs publics...

Ce sont des mots qui nous dévorent des yeux.

Ici un corps se souvient sans cesse...

Primesautière et facétieuse est l'écriture de Maryna Uzun.

Douloureuse aussi pour qui sait lire entre les lignes, écarter le store, approcher une main qui se souvient encore des gestes d'autrefois si bien apprivoisés.

Inviter la lune, la décrocher, y poser un baiser astral...

Exister dans l'entrelacement des phrases, dans la blessure torride qui tangue et s'ouvre.

Les philtres magiques n'ont plus cours. Quelqu'un a perdu la recette, elle est tombée au fond d'un puits à force de s'y pencher, alors il faut baisser le store, baisser les bras, arpenter d'autres corps...

Bucoliques, mélancoliques, érotiques sont les errances de Maryna Uzun.

Marier les mots dans l'atelier d'un alchimiste, c'est l'alliance improbable dans le creuset d'un livre qui devient vivant et nous emporte dans l'eau vive d'une amante fugitive, son corps emporte en moi des torrents de gourmandise.

Marcher dans les allées d'un parc, s'éprendre d'un chêne, d'un cèdre, ce saule qui penche vers nous, ce cerisier à portée de la main, ce pommier allègre.

Comment continuer d'étreindre un amour lorsque celui qu'on aime devient trop conformiste pour imaginer l'horizon, inviter l'impatience des oiseaux ?

Sous le feuillage callipyge des arbres, se cachent des endroits aux abîmes insoupçonnés, j'ai effeuillé le désir sous la page tant convoitée.

Les arbres s'éprennent entre eux dans le carrousel du parc. Il y a des odeurs de barbe à papa. C'est la quête mélancolique d'un amour qui fut, d'un amour qui fuit comme un robinet mal fermé. Les amours contrariées ont quelque chose de tenace, reviennent comme la rengaine d'un orgue de barbarie qui entame une valse et fait tourner le paysage. Peut-être ainsi peut-on effacer tout et s'offrir une chance de tout recommencer ?

Posée sur mes paupières fermées, la langue de Maryna Uzun m'embrase, s'immisce sur ma peau, m'éveille aux sens, chatoyante à l'oreille comme une promesse éprise et troublante, comme une désillusion qui s'en va...

Parfois elle invite un prince oriental, un joggeur du matin qui sent encore la lessive, un pluvier majestueux, un paon qui tourne autour du matin comme une brouette ensorcelée.

Elle réveille les miroirs endormis, nous invitent à les traverser. Elle est cette reine d'un royaume joyeux et triste à la fois.

J'ai ouvert cette cage fermée depuis trop longtemps et les mots se sont envolés comme des funambules.

Affamée, inventive, impudique, libre, telle est l'écriture de Maryna Uzun...

Les circonvolutions ont dressé leur chapiteau, la piste aux étoiles jette un peu de sable dans nos yeux ébahis.

Vous aimez les poètes, ne les enfermez pas, même dans des cages dorées !

Le soir vient, je m'en vais, je referme les grilles du parc.

Le livre peut s'envoler comme un oiseau apaisé.

Vous reprendrez bien encore un vers ?



Merci chère Maryna pour cette invitation magnifique, pour ces mots qui m'ont apprivoisé.

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Le voyage impaisible de Pauline



COUP de COEUR

Pauline est un rayon de soleil.

Rêveuse, légère, pétillante, enthousiaste, c’est une bulle de champagne. Pauline trouve de la beauté partout.

Son départ pour Paris c’est un monde de tous les possibles qui s’ouvre à elle.

Si elle ne réussit pas son concours de danse, Pauline trouve l’amour dans les bras de Tom.

Elle aime Paris

Elle aime l’art.

Elle aime le français et s’extasie de ce langage exquis.

D’une enfant aimée, elle devient une femme aimante.

En femme fidèle, elle s’imposera un énorme sacrifice quand l’impensable se produira.

Mais comment résister à Pauline ? Le destin lui offrira une seconde chance.

J’ai beaucoup aimé ses parents qui la connaissant bien se doute qu’elle enjolive sa vie avec Tom, un moment amusant du roman mais notre impaisible Pauline apporte beaucoup de joie et de bonne humeur.

On découvre l’Ukraine par bribes. J’ai un peu moins aimé l’attitude des amis de Pauline et Tom vis-à-vis de sa maman, j’espère que ce n’est pas autobiographique.

Maryna Uzun a adopté et embellie notre langue lire son roman m’a fait ouvrir les yeux sur le fait que nous sommes blasés et ne l’apprécions pas à sa juste valeur dans toute sa richesse. J’ai été séduite par son style, elle cuisine avec les mots et nous offre de ravissantes formules :

Elle parcourut la nappe blanche, parsemée maintenant de paillettes de la croûte du pain,…

Le voyage impaisible de Pauline est un roman lumineux à lire absolument. Merci Maryna !

Allez vite rencontrer Pauline !

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Le carnaval des majuscules



Mélodieux arc-en-ciel

Auréolé de paroles folles

Riches de la douceur du miel

Yoyo de lubies gaies et drôles

Naquis-tu pour envoûter

Amis, amants et la société .



piccolanina
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Fière comme une batelière

Quand Maryna Uzun / Nemorino m'a offert de découvrir son dernier livre (et je l'en remercie), j’étais à la fois touché et un peu effrayé.

Parce que si j’apprécie toutes les citations de ses livres que je vois passer sur Babelio comme autant de touches rafraîchissantes, ce n’est pas le genre de littérature que j’ai l'habitude de lire au long cours sur un ouvrage entier.



Maryna Uzun a un génie des titres (ici, c’est une assonance très évocatrice) et surtout un ton très particulier, empreint de poésie et de son imagination gaiement fantaisiste.

On entre dans ce livre comme dans une sarabande, via un lancement qui appelle à éveiller notre intelligence : le narrateur change toutes les deux phrases, ce qui imprime sa vivacité au récit et absorbe immédiatement le lecteur.

La structure est originale pour une biographie (même romancée) : on apprivoise d’abord la protagoniste et sa smala par quelques épisodes ou saillies de caractère, comme quelqu’un qui se raconte au fil de conversations décousues ; ensuite le récit se fait plus linéaire, avec encore quelques sauts temporels comme autant d’impromptus qui redonnent au roman son rythme particulier ; puis la narration s’arrête et se fait réflexive, évoquant notamment les difficultés à reconstituer le parcours cahoté de la belle et de sa smala ; enfin, le livre se clôt sur une cérémonie funéraire à hauteur de son personnage haut en couleurs, dernier moment jubilatoire d’une vie emplie d’amour et de liberté.



C’est une belle histoire de femmes fortes qui raconte en creux, à travers la mère et la fille, l’évolution et une certaine permanence de la condition féminine au vingtième siècle. Elles sont chacune folles de leur empaffé et devant ensuite tenir leur tribu à bout de bras.

On commence apparemment à l’opposé du féminisme : leurs hommes sont beaux et vigoureux, conscients et imbus de l’être, du coup dragueurs et volages, forts voire violents, et encore buveurs. Bref ces hommes ne les méritent pas, elles s’en rendent compte mais en restent éprises. Et leur trouvent même des excuses.

Et finalement, elles sont les plus admirables par leur vitalité, leur liberté, les moments de bonheur qu’elles connaissent ou dispensent. Des vies dures mais enviables.

Seules égratignées, les Calabraises de la belle-famille et leur mentalité étriquée qui les rend mesquines.



Ce livre est successivement touchant, drôle, fascinant… et toujours très vivant. Laissons-nous emporter dans le tourbillon de ces vies.
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Le voyage impaisible de Pauline

Je m'étais promis de faire quelques pas de côté cet été, pendant mes vacances, de sortir de mes lectures habituelles souvent constituées d'énigmes, de noirceur et de thrillers haletants. Grâce à Maryna Uzun (mon amie Nemorino ici), engagement tenu, je me suis baladé avec Pauline entre Kharkov (Kharkiv en ukrainien) à une époque où la guerre est bien lointaine, et Paris, mais aussi l'Autriche et le Cantal, plus précisément Yolet, un trou perdu au fin fond de l'Auvergne.

Pauline, c'est Pavlina mais sans doute aussi pour une part Maryna, au moins en ce qui concerne les origines et la passion artistique. Maryna n'est pas seulement l'auteure de plus d'une dizaine de romans et recueils de poésie, c'est avant tout une pianiste concertiste reconnue. Pour son personnage, Pauline, elle a choisi une autre forme d'expression artistique : la danse, pour laquelle son héroïne est venue à Paris se présenter à un concours. Si l'échec et la déception seront au rendez-vous, elle y gagnera l'amour au gré d'une rencontre fortuite avec Tom, jeune homme féru de théâtre et qui rêve de monter sa propre compagnie. N'en dévoilons pas plus sur l'histoire, ce serait dommage.

L'Art et l'Amour, l'Amour de l'Art sont les thèmes centraux de ce court roman, écrit en 2014 dans une langue très personnelle à Maryna, entremêlant la maladresse de son personnage tout juste débarquée de son Ukraine natale (et qui ne connaît du français que des citations littéraires et quelques bribes glanées au fil de leçons particulières), avec sa voix si poétique, que nous avons le bonheur de découvrir régulièrement au gré des citations de ses ouvrages. Mais il ne faudrait pas commettre l'erreur de réduire ce court roman à une simple bluette entre une jeune étrangère un peu naïve et un comédien exalté. On y découvre aussi la différence entre la vie dans l'Ukraine des années 2000, encore figée dans le modèle soviétique, et en France, où tout paraît au premier abord si facile et si léger à Pauline, jusqu'à ce qu'elle soit confrontée à la réalité du quotidien pas aussi rose qu'elle ne l'imaginait. Elle va devoir apprendre aussi à composer avec cette culture si différente de ce qu'elle a connu chez ses parents, sans toutefois renier ses origines. D'ailleurs, en une occasion cruciale, les usages ukrainiens vont lui permettre de passer outre une lourde culpabilité...



J'avoue qu'il ne m'a pas été facile de m'immerger dans l'histoire de Pauline, la petite fille gâtée du début m'a d'abord un peu agacée. Mais au fur et à mesure que j'ai avancé dans ma lecture, elle a pris de la consistance, et confrontée au drame, elle est enfin devenue attachante à mes yeux. Tom aurait mérité sans doute un peu plus d'ampleur, j'ai d'ailleurs préféré un autre personnage masculin. Les passages se déroulant en Ukraine m'ont beaucoup intéressée, le contexte est bien sûr extrêmement différent de celui que les infos nous montrent aujourd'hui, mais j'ai quand même appris à connaître un peu mieux ce pays et sa culture.



Je remercie infiniment Maryna de m'avoir offert l'opportunité de découvrir son roman, je découvre également ses poèmes où je "pioche" régulièrement quelques bribes de son talent. Je ne sais pas s'il est encore possible de se procurer ce livre, mais si vous en avez l'occasion, je vous invite à le découvrir.



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Fière comme une batelière

Merci à Maryna Uzun de m’avoir offert ce roman.



J’ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l’histoire. À réussir à m’immerger dans cet ouvrage, s’il ne m’avait pas été offert j’aurais abandonné…



Certaines parties du récit furent intéressantes, mais parfois je me perdais dans la lecture… je n’avais pas compris qu’il y avait une sorte de dialogue entre l’écrivain et la batelière.



C’est une histoire de famille très touchante malgré tout.

Un combat d’une femme admirable… Une battante !

Un beau témoignage que je vous laisse dorénavant découvrir !



Bonne lecture !
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Fière comme une batelière

Quelle idée de donner le prénom d'une de ses maîtresses à sa dernière-née ! Pour une querelle ? Pour une plaisanterie ? Que nenni ! Par ras-le-bol d'entendre cette hystérique maugréer toute la journée ! Il va priver ainsi Irène de l'amour maternel pour toujours .



Oui , il l'a engrossée alors qu'elle avait à peine dix-sept ans ; oui , il l'a enlevée mais avec son consentement , elle la jolie brunette aux yeux noisettes , si instruite grâce à sa famille de riches fermiers ; bien sûr , elle trime tout comme lui sur la mignole ; oui , c'est vrai , elle est folle de ce bel étalon aux yeux bleus hypnotiques , ce batelier inculte mais si dynamique . Elle le sera d'ailleurs , pendant soixante ans , jusqu'à la mort de son bien-aimé .

Mais la Mathilde , aussi cultivée soit-elle , est un souillon doublée d'un ronchon ; à tel point qu'un jour , de mauvais poil et excédé , Ariel lui lance une patate bouillante à la tête . Elle sera sourde ad vitam aeternam !



Voilà dans quel bourbier pousse la petite sauvageonne , onzième fruit d'un terreau fertile en graines de la passion . Elle va vivoter dans la rudesse et l'indifférence de sa génitrice qui jamais ne lui donnera la moindre instruction .

Heureusement , à la musique elle s'abandonne grâce à Rina Ketty , sa mandoline et son harmonica . Elle se sort de la norme en apprenant , par elle-même , les mots qui vont la différencier de la plupart de bateliers ; lire et écrire seront ses principaux alliés .Ses voyages à travers la France , l'Allemagne et la Belgique sur leur péniche vont lui ouvrir l'esprit et l'envie d'apprendre , de s'élever elle aussi comme la parentèle maternelle . Elle possède l'exubérance et le courage de son papa chéri ainsi que les gènes nobles d'une mère hautaine mais érudite .

Toute cette période va construire son caractère qui va la rendre exceptionnelle , surtout grâce à la foi qui est en elle et qui lui apporte ce petit supplément d'âme .



La fleur s'éclate à l'adolescence parmi les bombes et les ennemis qui contrôlent la bureaucratie et notamment les documents du bateau . Par ses voyages , elle parle allemand et se rend alors régulièrement à la Kommandantur , en remplacement de ses parents vieillissants ,mais aussi à cause de l'illettrisme de son père et la surdité de sa mère .



Et puis un jour la guerre finit . Les nazis en pagaille , la jeunesse qui braille le bonheur retrouvé ; Tout est réuni pour que la petite batelière rencontre le grand amour de sa vie .



A cause de son Italien , elle oublie , père , mère , jument et même son chien . Eternelle pérégrinante , elle prend déjà les commandes de leur devenir , ils iront à Reggio Calabre , cette ville qu'il glorifie tant , où il a grandi , beauté divine avec son ciel bleu qui se confond avec la mer et les yeux de sa belle .

Via les trains de bois , ils oublient le confort , mais ils s'aiment tellement ! Elle ne le sait pas encore mais ils sont déjà trois .



Le destin est en marche et prépare la descendance : ses filles , attachées elles aussi à ce leitmotiv , l'amour-passion qui habita Mathilde pour son Ariel , sans concession !



Je m'arrête ici à raconter cette histoire hors du commun qui pourrait continuer sans fin , mais qui mieux que Maryna Uzun pouvait vous entraîner dans les fredaines , le culot extrême de cette petite batelière .

En véritable caméléon , l'autrice pénètre parmi cette smala de farfelus avec une plume magique où elle , aussi , joue un rôle artistique dans une fiction abracadabrante digne d'un film romanesque et émouvant .

Maryna prouve ,une fois de plus , qu'elle peut s'adapter à n'importe quel scénario .

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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

En attendant son sweet homme, Maryna Uzun poignarde l’ennui à coup de parapluie et de poésie, danse ses illusions et nous offre ses Poèmes d’amour pour des premiers venus.

« Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur / Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri », écrivait Aragon, mais notre poétesse n’y perd pas son goût de la fantaisie, cherchant la magie même dans les chutes, et chantant son joyeux mariage avec la poésie. Il y a de la peine, il y a de la joie, il y a une riche palette d’émotions dans ses poèmes.



Merci Maryna de m’avoir offert ce recueil aux tonalités variées, mais qui vibre toujours d’une belle sincérité.
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Le voyage impaisible de Pauline

Pauline est arrivée d'Ukraine depuis sa ville de Kharkov pour Paris. Ses parents Anatoli et Anna se sont sacrifiés pour lui laisser la possibilité d'accomplir son rêve. Elle a un visa touristique d'un mois pour venir se présenter au Conservatoire de danse. Elle est dotée d'un talent certain, mais cela ne convainc pas, la concurrence est rude, lorsque l'on passe devant un tel jury.



Dans sa détresse, elle rencontre fortuitement dans un parc Tom, un intermittent du spectacle, qui n'arrive pas de son côté à jouer son rôle, avec des cachets insuffisants pour en vivre.



Tom, tel un troubadour va l'entraîner vers l'inconnu, mais avant Pauline retourne en Ukraine pour régulariser sa situation, car Tom veut l'épouser. Il est avec une troupe qui sillonne la France, l'Autriche. Pauline va y faire sa place comme danseuse et va s'épanouir dans cette bande joyeuse.



Le jeune couple va quitter la capitale pour s'installer avec ses amis dans le Cantal. Tom est désigné comme directeur artistique par la commune. Cette fois, c'est un grand projet. Il n'a pas le droit à l'erreur. C'est ainsi que chacun va y trouver sa place.



Pauline est intégrée à la troupe, et va séduire le public par ses talents de danseuse, gracile.



Elle aime cette vie de bohème, dans la campagne sauvage, bucolique et tente à travers son union avec Tom de trouver un équilibre, un sens à sa vie loin de son pays, avec le poids de ses origines.



La mort va s'inviter dans sa vie. Ce qui va donner une autre tournure au destin de Pauline avec cette enfant qu'elle attend, de cet amour contrarié. Tom n'était pas prêt à la paternité.



J'ai aimé cette lecture qui m'a bien captivée et tenue en haleine. Une écriture fouillée, vivante, humble et vous entraîne dans de multiples surprises et le puzzle se forme.



Je n'en dévoilerai pas plus, je remercie Maryna Uzun pour ce partage avec la découverte de son pays et de ses traditions familiales

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Les silences d'Isis

Isis est telle une déesse égyptienne à la conquête du monde. Isis de Maryna Uzun a beaucoup d'espoir et d'ambition pour parvenir à se faire connaître dans le monde de l'art.



Elle vit à Paris avec Marc et se questionne sur sa place auprès de lui après trois ans de vie commune.

Une relation tumultueuse fait d'amour mais aussi, de rejet, de remises en question, de réconciliations qui fragilisent leur relation.



Leurs personnalités se cognent car elles sont antagonistes et cela fonctionne comme sur des roues carrées, (comme disait mon père), ça ne roule pas bien....



Il est aisé de comprendre qu'à travers les silences d'Isis, l'auteur nous plonge dans son monologue intérieur, dans une tempête de mots qui nous associe au mal-être de cette artiste. Elle est comme corsetée et ne parvient pas à trouver dans sa quête, le chemin du bonheur.



Elle est tourmentante et tourmentée et ça tangue dans son coeur, elle ne sait plus trop où elle en est.

Elle cherche son autre, idéale mais certainement pas en la personne de Marc, elle en est convaincue. « Tous les jours elle se posait la même question : est ce qu'elle aimait suffisamment, comme il fallait ».



L'auteur nous entraîne dans les méandres de la vie d'Isis qui fait des choix pour vivre autrement.



Je n'en dirai pas plus, simplement que j'ai beaucoup aimé ce livre. Une écriture solide, structurée, où le lecteur est capté par le destin d'Isis, on se demande ce qui va se jouer, quel avenir se dessine pour elle.



Isis est dans ses silences qui nous parlent à nous tous, car elle se questionne sur sa place dans la vie, si elle est au bon endroit, va-t-elle accéder au bonheur ? Cette quête qui la ronge au point de s'accorder aucun répit.



Il y a aussi le mystère de la vie, ce que l'on ne peut écrire, qui nous arrive quand on décide de marcher au-delà des apparences, quoi qu'il en coûte.



Merci Maryna pour cet excellent moment de lecture.

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Le carnaval des majuscules

« Trois fois rien, c'est déjà quelque chose. », disait Raymond Devos.



A partir de petits riens, Maryna Uzun voit tout un monde où d'autres ne voit rien.



« le bonheur, c'est… de l'éther !

C'est un liquide volatil

Qu'on laisse fuir, tels des babils

Tel quelque chose d'infantile…

Tel quelque chose de futile… »



Avec ces petits riens, trois fois riens, elle invente un univers espiègle et enfantin où se presse dans une joyeuse farandole, un alphabet de lettres majuscules, déguisées et fantasques. Avec tous ces petits riens, Marina Uzun crée un monde de possibles fait d'espoir et de rêves joyeux.



*

Se laisser contaminer par la gaieté de ce serpentin de lettres,

déambuler joyeusement dans les rues en liesse,

sous une pluie de confettis.

Fermer les yeux

et se laisser envahir par les odeurs gourmandes et envoûtantes

de pommes d'amour, de pain d'épices,

de barbe à papa, de guimauve, et de chichis.



Se laisser emporter, page après page,

dans ce carrousel de lettres excentriques

qui troquent leurs habits ordinaires

pour des habits de fête, d'ogre ou de sorcière.



Se fondre dans un rêve doux et coloré.

Chevaucher le bel Ulysse dans un tourbillon de rires et de complicité,

pour retrouver le grizzli et me goinfrer de miel avec lui.

Devenir pirate, croiser le fer tout en croisant les doigts,

au milieu des chants, des danses et des éclats de joie.



De cette foule de badauds,

escalader la Tour Eiffel et voir le monde d'en haut.

D'un bond, sauter dans la Seine, et devenir sirène.

A tire d'aile,

comme une hirondelle,

voyager, s'affranchir des frontières

Tant géographiques que culturelles.

A coup de mots,

Déplacer les montagnes de l'indifférence et des différences.



Et quand l'averse s'invite dans les ruelles de Paris,

c'est une joyeuse gigue qui s'ébroue et s'enfuit

d'un tour de magie.



*

C'est avec délice que je me suis plongée dans « le carnaval des majuscules ». J'ai pris mon temps pour savourer cet abécédaire accompagné des jolies illustrations de l'auteure. Et je dois dire que les dessins sont particulièrement réussis, à la fois simples et bien pensés.



Lumineuse, aventureuse, malicieuse et tendre, la poésie de Marina Uzun est une poésie qui fait du bien. Son originalité et sa fraîcheur me touchent.



Parmi tous ces poèmes, je vous en livre un que j'aime particulièrement :



« M – Mouette



Ce doux matin, sans un nuage,

Je marche sous les réverbères,

Ma tête penchée en arrière.

Brusquement, un gai verbiage.



Les quatre mouettes hésitantes

S'amoncelant dans une attente,

Farouches, près de batailler

Pour se poser sur une cime…



Et sous leurs ailes mi-pliées,

De brèves lettres se dessinent :

« M » argentés dans le ciel bleu,

Des diadèmes anguleux… »





Un recueil de poèmes-doudous que Maryna Uzun a eu la gentillesse de m'offrir et qu'à mon tour, j'ai envie de partager avec mes futurs élèves.

Je vous invite également à le découvrir.
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