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Citations de Maurice Blanchot (547)


On peut dire que, dans cette tentative pour ressaisir le quotidien au niveau du quotidien, celui-ci perd toute force d'atteinte : il n'est plus ce qui se vit mais ce qui se regarde ou se montre, spectacle et description, sans nulle relation active. Le monde entier nous est offert, mais sur le mode du regard.
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On sait bien que la chance de l'homme est de naître prématurément, et qu'il doit sa force à sa faiblesse, force qui est force de la faiblesse, c'est-à-dire pensée.
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Ce livre est mystérieux parce qu’il tourne autour d’un centre caché dont l’auteur n’a pu s’approcher. Ce centre est la mort de Malte ou l’instant de son effondrement.
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la vérité de la littérature serait dans l'erreur de l'infini.
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Nous nous regardâmes : comme j'avais encore de l'espoir ; quelle chose perfide, mauvaise, que l'espoir.
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Nous assistons à une sorte de genèse, par le malheur naturel, de la surnature en nous.
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Quand autrui me parle, il ne me parle pas comme moi.
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L'alternative parole-meurtre n'est pas la tranquille exclusion de l'une par l'autre, comme s'il s'agissait de choisir une fois pour toutes entre la bonne parole et la mauvaise mort.
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Le tournant du temps est ce mouvement par où se dégage, d'une manière qui la fait affleurer la question de tout.
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Elle en venait à des paroles futiles : "la vérité, c'est que nous ne pouvons plus nous séparer. Je te suivrai partout, je vivrai sous ton toit, nous aurons le même sommeil."
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Je pense donc je ne suis pas.
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Mais la parole prophétique s'impose du dehors, elle est le Dehors même, le poids et la souffrance du Dehors.
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Maurice Blanchot
La parole poétique n'est plus parole d'une personne: en elle, personne ne parle et ce qui parle n'est personne, mais il semble que la parole seule se parle. Le langage prend alors toute son importance; il devient l'essentiel; le langage parle comme essentiel, et c'est pourquoi la parole confiée au poète peut être dite parole essentielle. Cela signifie d'abord que les mots, ayant l'initiative, ne doivent pas servir à désigner quelque chose ni donner voix à personne, mais qu'ils ont leurs fins en eux-mêmes.
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"Ecrire, c’est disposer le langage sous la fascination et, par lui, en lui, demeurer en contact avec le milieu absolu, là où la chose redevient image, où l’image, d’allusion à une figure, devient allusion à ce qui est sans figure et, de forme dessinée sur l’absence, devient l’informe présence de cette absence, l’ouverture opaque et vide sur ce qui est quand il n’y a plus de monde, quand il n’y a pas encore de monde".
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L'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente.
L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien.
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Pour parler, nous devons voir la mort, la voir derrière nous. Quand nous parlons, nous nous appuyons à un tombeau, et ce vide du tombeau est ce qui fait la réalité du langage, mais en même temps le vide est réalité et la mort se fait être. Il y a de l'être – c'est-à-dire une vérité logique et exprimable – et il y a un monde, parce que nous pouvons détruire les choses et suspendre l'existence. C'est en cela qu'on peut dire qu'il y a de l'être parce qu'il y a du néant : la mort est la possibilité de l'homme, elle est sa chance, c'est par elle que nous reste l'avenir d'un monde achevé ; la mort est le plus grand espoir des hommes, leur seul espoir d'être hommes. C'est pourquoi l'existence est leur seule véritable angoisse, comme l'a bien montré Emmanuel Lévinas ; l'existence leur fait peur, non à cause de la mort qui pourrait y mettre un terme, mais parce qu'elle exclut la mort, parce qu'en dessous de la mort elle est encore là, présence au fond de l'absence, jour inexorable sur lequel se lèvent et se couchent tous les jours. Et mourir, sans doute, est-ce notre souci. Mais pourquoi ? C'est que nous qui mourons, nous quittons justement et le monde et la mort. Tel est le paradoxe de l'heure dernière. La mort travaille avec nous dans le monde ; pouvoir qui humanise la nature, qui élève l'existence à l'être, elle est en nous, comme notre part la plus humaine ; elle n'est mort que dans le monde, l'homme ne le connaît que parce qu'il est homme, et il n'est homme que parce qu'il est la mort en devenir. Mais mourir, c'est briser le monde ; c'est perdre l'homme, anéantir l'être ; c'est donc aussi perdre la mort, perdre ce qui en elle et pour moi faisait d'elle la mort. Tant que je vis, je suis un homme mortel, je ne suis plus capable de mourir, et la mort qui s'annonce me fait horreur, parce que je la vois telle qu'elle est : non plus mort, mais impossibilité de mourir.

De l'impossibilité de la mort, certaines religions ont fait l'immortalité. C'est-à-dire qu'elles ont essayé "d'humaniser" le fait même qui signifie : "Je cesse d'être un homme." Mais seul le mouvement contraire rend la mort impossible : par la mort, je perds l'avantage d'être mortel, parce que je perd la possibilité d'être homme ; être homme par-delà la mort ne pourrait avoir que ce sens étrange : être, malgré la mort, toujours capable de mourir, continuer comme de rien n'était avec, comme horizon et le même espoir, la mort qui n'aurait d'autre issue qu'un "continuez comme si de rien n'était", etc. C'est ce que d'autres religions ont appelé la malédiction des renaissances : on meurt, mais on meurt mal parce qu'on a mal vécu, on est condamné à revivre, et on revit jusqu'à ce qu'étant devenu tout à fait homme, on devienne, en mourant, un homme bienheureux : un homme vraiment mort. Kafka, par la Kabbale et les traditions orientales, a hérité ce thème. L'homme entre dans la nuit, mais la nuit conduit au réveil, et le voilà vermine. Ou bien l'homme meurt, mais en réalité il vit ; il va de ville en ville, porté par les fleuves, reconnu des uns, aidé de personne, l'erreur de la mort ancienne ricanant à son chevet ; c'est une condition étrange, il a oublié de mourir. Mais un autre croit vivre, c'est qu'il a oublié sa mort, et un autre, se sachant mort, lutte en vain pour mourir ; la mort, c'est là-bas, le grand château que l'on ne peut atteindre, et la vie, c'était là-bas, le pays natal que l'on a quitté sur un faux appel ; maintenant, il ne reste plus qu'à lutter, à travailler pour mourir complètement, mais lutter c'est vivre encore ; et tout ce qui rapproche du but rend le but inaccessible.
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J'entendais le battement de mon coeur comme le rythme de la durée impersonnelle.
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La démesure serait donc le dernier mot de la philosophie prête à se taire, mais persistant encore à nous dire : la démesure est la mesure de toute sagesse philosophique.
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Lutter seule, apprendre, dans cette lutte, à connaître par quelle profonde justice les plus grandes forces adverses, au moment où elles nous déchirent, nous consolent et nous relèvent, c'est là ce qu'il lui fallait faire.
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Il en coûte certes beaucoup de vouloir faire de l'humain à tout prix.
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