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Critiques de Michel Quint (589)
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Effroyables jardins

Pour moi, ce titre évoquait un film avec Jacques Villeret. Un film dont j'avais adoré la fin et tout ce que cela impliquait.

Le livre, tout petit livre de 60 pages, est parfait. Une prise de conscience de la valeur des personnes, ce qui peut se cacher derrière une attitude, un regard ; le bien et le mal n'est pas toujours où on le croit ; la guerre est souvent inhumaine, mais dévoile aussi des comportements admirables et qui forcent le respect dans la plus grande discrétion.

Merci pour ce petit livre qui fait réfléchir à ce que l'humanité peut être...

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Effroyables jardins

Parfois cruel le regard d'un gamin sur ses parents. Tellement rapide et simple de les juger quand on ignore tout de leur passé.



Notre narrateur lui a un père instit. Bon jusque là pas de problème, pas de quoi fouetter un chat ni fesser une vache. 

Oui mais à ses heures perdues, notre instit aime bien se grimer en clown. Et là, moins drôle pour le fiston. Autant ça amuse les petits comme les grands du village, autant lui se carapaterait bien à l'autre bout du monde pour échapper à cette mascarade et cette honte familiale. Un marginal guignolesque dans la famille ça fait désordre, et faut que ça lui tombe dessus.

Jusqu'au jour où le tonton Gaston révèle l'origine des clowneries paternelles.

De ce père-clown à l'image pathétique et pitoyable, dès lors plus question. Fierté et humilité s'imposent devant mon père ce héros.



Roman court à lire d'une traite. Pas de fioritures à l'horizon : comme toujours on va à l'essentiel avec Michel Quint.

Et en si peu de pages, l'auteur réussit un tour de force en parvenant à dépeindre ses quelques personnages en profondeur. Il retrace toute la douceur d'âme dont l'homme est capable, mème dans les périodes les plus sombres de son histoire. Chacun à sa manière est ici un modèle de bravoure, de courage et de grande humanité.



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Effroyables jardins

Les jardins sont effroyables, les grenades sont touchantes, comme le dit Guillaume Apollinaire dans « Les grenadines repentantes ». La grenade « fruit » et la grenade « arme », les jardins douceurs devenus effroyables jardins, quand ils se transforment en fosses et en tranchées. Douceur et douleur cohabitent car « La vie est une grenade ».



Le récit de l’enfance du narrateur, qui ressemble à une fable, est inséré dans une histoire plus grande ; l’évocation du procès de M. Papon. La petite histoire s’insère dans la grande. Une histoire de héros ordinaires et modestes qui ont lutté contre la barbarie.



Une fable avec ce soldat allemand ; Wicki, n’ayant trouvé comme arme, contre la haine et la violence de ses supérieurs, que la dérision. Avec son personnage de clown il proteste et clame sa différence. Il se déclare homme car il fait rire, et le rire est le propre de l’homme. De merveilleuses grimaces plutôt que des grenades.

« Qui fait le clown fait l’homme», rester humain face aux bêtes sauvages, aux barbares, les déstabiliser, les humilier, les singer.



Une fable, car la délivrance des otages est miraculeuse. Elle ajoute deux héros ordinaires à l’histoire ; Nicole et l’électricien de la gare de Douai.



André, Gaston, Emile et Henri, dans la fosse, en-dessous de ce soldat clown, sont d’abord révoltés par son comportement moqueur et déplacé. Puis ils comprennent. Ils comprennent qu’eux aussi sont des hommes, qu’ils ne sont pas des bêtes en train de croupir au fond d’un trou, à la merci des exterminateurs.





La morale de cette fable est qu’il ne faut pas oublier et refuser le manichéisme.



Le narrateur a bien compris cette leçon d’humanité et ce devoir de mémoire. Il a évolué au fil du récit. Le long discours de Gaston le transforme. Il comprend que derrière le personnage de clown de son père, se cache un héros. Un héros qui rend hommage au soldat allemand Wicki. Il reconnait la grandeur des personnages de sa famille. Ce sont des héros, dont la petite histoire s’inclut dans la grande Histoire.



À son tour il fera le clown, pour témoigner en leur nom, pour leur rendre hommage.



« De mon mieux. Je ferai le clown de mon mieux. Et peut-être ainsi je parviendrai à faire l’homme, au nom de tous. Sans blâââgue ! »

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Effroyables jardins

"L’habit ne fait pas le moine"



Professeur de lettres classiques, Michel Quint est connu pour ce très court roman "Effroyables Jardins", sorti en 2000 et adapté au cinéma par Jean Becker en 2003. D’après la préface du livre, le titre est inspiré de Calligrammes, «Et que la grenade est touchante, Dans nos effroyables jardins», de Guillaume Apollinaire. Ayant lu récemment la magnifique nouvelle «Inconnu à cette adresse» de Kathrine Kressman Taylor, je souhaitais poursuivre avec «Effroyables jardins» ces moments de lecture brefs mais o combien forts sur la seconde guerre mondiale.



Michel Quint a écrit cet ouvrage en réaction à l’irruption d’un clown au Palais de justice de Bordeaux lors du fameux procès de Maurice Papon. Secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, Papon a été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité pour des actes commis sous l'occupation allemande. Soit 44 ans plus tard !



L’histoire présente ainsi un jeune garçon qui maudit son père, pourtant très respecté dans son village. Son père, instituteur la journée, se produit régulièrement en public déguisé en clown. Le jeune garçon, méprisant ses numéros de clown, sa voiture ringarde et toutes sortes d'habitudes de son père, va complètement changer d’opinion à l’égard de celui-ci. En effet, son oncle Gaston va lui raconter cet incroyable récit de sur leur arrestation commune par les allemands après un acte de résistance consistant à faire exploser un transformateur électrique durant la guerre. Je vous laisse découvrir ce texte très court mais lumineux.



Pour les plus sceptiques, j’avoue que Michel Quint rédige la première partie de son roman avec une syntaxe et un vocabulaire très soutenus. J’’ai dû relire les premiers passages plusieurs fois afin de pouvoir les assimiler complètement. Ensuite, l’auteur se met dans la peau de Gaston et change de style du tout au tout. Certaines fautes de grammaire, avec des « qui » en-veux-tu-en-voilà, sont mêmes volontairement choquantes pour le lecteur (je suppose ou je l'espère !) pour accentuer le coté rustre de Gaston.



Si l'on s'en tient au récit, j’ai évidemment beaucoup aimé l’épisode raconté par Gaston sur leur arrestation durant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire pleine d’émotions, parfois drôle et particulièrement touchante, surtout lorsque l’on sait que l’auteur souhaite rendre hommage à son grand-père, à son père et au fameux soldat allemand Bernhard Wiki. A découvrir absolument comme "La liste de Schindler", démontrant ainsi que certains allemands ont bravé avec courage le fanatisme de l'époque.





PS : le deuxième volet qui fait suite à « Effroyables Jardins » est sorti sous le titre "Aimer à peine".

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Effroyables jardins

Notre narrateur en a par-dessus la casquette : son père, l'instituteur, passe son temps à parcourir les rues et les manifestations déguisé en clown ; il n'est même pas drôle, ne semble même pas y prendre plaisir, et pourtant, toujours ce nez rouge et ses chaussures trop grandes. Et puis, les repas habituels avec le copain Gaston et sa femme Nicole, qui tirent le diable par la queue et s'embrassent comme s'ils venaient de se rencontrer... Non, ce n'est juste plus possible !

Sauf que les apparences sont parfois trompeuses. C'est le fameux Gaston qui va nous raconter l'histoire qu'il leur est arrivé ! En ce temps-là, c'était la guerre, sous le gouvernement de Vichy. Pour se faire mousser un peu devant les filles, Gaston et le père du narrateur rejoignent la résistance et font sauter un bâtiment. Ni une, ni deux, les voilà au fond d'un trou humide avec d'autres occupants. Les militaires allemands sont clairs : le coupable se dénonce, ou les têtes tomberont !



"Effroyables jardins" c'est une toute petite histoire de la grande histoire (enfin, celle avec un grand H) qu'on lit d'une traite. En quelques pages, Michel Quint nous dresse les portraits très réussis de deux gars gentils mais un peu couillons qui vont se retrouver "sans l'avoir cherché", ou du moins anticipé, à une situation dramatique. Comme un monologue "à la Pennac", avec des belles envolées gouailleuses, ce livre est une très jolie leçon d'humanité, et je ne doute pas que notre narrateur sortira de cette aventure comme nous : un peu moins arrogant, un peu moins méprisant. "Effroyables jardins", c'est un hommage à la vie et aux hommes, un court ouvrage intelligent dont il serait dommage de se passer !
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Un hiver avec le diable

Voici un roman historique, roman rural réaliste qui se passe huit ans aprés la deuxième guerre mondiale, complexe pour le moins, où tout respire et suinte les ambiguïtés, les fêlures, les blessures, les secrets des uns et des autres..., situé à Erquignies , petit bourg près de Lille ....



Ce qui est frappant c'est l'excellente reconstitution des détails de cette époque: musiques, meubles en Formica jaune, percolateur ....journalistes et personnages qui se croisent : Frederic Pottecher , Genevieve Tabouis , Gaston Monnerville, André -Diligent..

Le climat est suspicieux , les personnages sont brossés avec minutie , soin et précision: Robert qui prend en photo les mamans avec leurs nouveaux - nés en leur promettant des cadeaux qu'elles ne verront jamais, escroc à la petite semaine, arnaqueur, aux activites louches,qui, au cours d'une enquête apparaîtra au final sympathique, .... Il joue un temps l'épicier .....

Hortense, une institutrice venue s'exiler à Erquignies , fìlle mére mais que cache t-elle ? Elle a constamment peur .....

Qui a mis le feu à la grosse ferme proche du village?qui tue deux éléves d'Hortense ......

Qui a fait quoi pendant la guerre ? Collabo? Résistant?



Qui cache le mieux son jeu? Je n'en dirai pas plus ....

Les lieux sont décrits à la perfection, beaucoup de sujets sont abordés , la guerre d'Indochine , le procès d'Oradour qui met en cause des alsaciens : Les "Malgré Nous ". Les habitants du bourg sont désunis , divisés, querelles villageoises, lâcheté , cupidité , convoitise, trahison.....des plaies ouvertes...

L'auteur nous sensibilise à de grandes questions, tensions et interrogations à propos de la responsabilité collective ou individuelle .

Un livre troublant , un hiver étouffant de "mystères " une espèce de danse avec le diable .....

Mais, et ce n'est que mon avis , j'ai moins apprécié ce livre de Michel Quint que ses précédents ouvrages .....

Collection "Terres de France ".
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Apaise le temps

Un court roman qui se situe dans la ville la plus pauvre de France,

Roubaix...pétrie de chômage et de misère. Au milieu de ce décor, une libraire passionnée, Yvonne, vient de décéder, en cédant sa librairie à un de ses clients, Abdel Duponchelle, jeune professeur, qui se laisse prendre au jeu, même si il découvre très vite qu'une librairie, " ça créé des dettes" mais ça créé aussi des liens, des échanges, de la solidarité...



Et voilà notre jeune enseignant, transformé en "apprenti libraire",entouré de quelques habitués et amis de la librairie, qui viennent lui prêter main forte !

En s'attelant au travail: trouver des financements pour "redresser "la librairie, faire l'inventaire du stock, mettre en ligne les épuisés et introuvables, etc. Abdel va tomber sur les "archives dangereuses"

d'Yvonne !



Dangereuses, car en fouillant dans la multitude de clichés pris par Yvonne dans les années 60, c'est tout un pan de la guerre d'Algérie qui ressurgit entre partisans du FLN, harkis et OAS...



Découverte d'évènements que je méconnaissais....



Un texte prenant, émouvant, attachant à plus d'un titre sur l'un des plus beaux métiers: celui de Libraire, médiateur, acteur des échanges dans une ville.... d'autres thématiques, comme cette France multiculturelle, riche de ses différences, portée par la solidarité et l'entraide...



Il est aussi question en arrière-plan de la misère urbaine, de l'illettrisme mais également de la disparition des libraires de quartier au profit des grandes surfaces, des liseuses, des ventes impersonnelles, où le conseil du libraire, les contacts, les échanges s'évaporent....ou deviennent superflus !!



Mais pas de défaitisme, ni de pessimisme dans les lignes de Michel Quint... la petite équipe comme notre apprenti libraire sont bien décidés à faire vivre la librairie d'Yvonne...

"Les libraires ont une responsabilité civile, à eux de refuser la démagogie et le profit facile, pas possible de jouer les Ponce-Pilate !" (p. 79)
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Effroyables jardins

Je viens de relire ce livre, dans l’impression de ne pas m’en être imprégnée assez lors de ma première lecture il y a quelques semaines. Quel titre magnifique, tiré du poème d’Apollinaire « Les grenadines repentantes » (Calligrammes): « Et que la grenade est touchante, Dans nos effroyables jardins ». Un jeune garçon, honteux de son père instituteur qui se déguise dans ses temps libres en clown auguste, entraînant toute sa famille avec lui dans ses déplacements, se voit raconter un épisode de la jeunesse de ce dernier, alors dans la Résistance, qui l’amènera à changer profondément son regard. Ce court roman de moins de cent pages m’a beaucoup touchée, et m’a laissée à la fin la vue brouillée, émue de tout cet amour.
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Effroyables jardins

En peu de pages, Michel Quint nous offre le livre de tous les courages... De ceux qui se taisent lorsque le danger est passé.

A quoi riment ces clowneries dont l'enfant, dans sa compréhensible incompréhension, a honte?

Quand le moment viendra et que l' enfant sera en âge de comprendre, l'un des protagoniste d'un épisode survenu pendant la guerre lui racontera. Lui dira quand, au fond d'un trou...

Après son père, l'enfant revêtira une fois adulte - et pour une occasion exceptionnelle - le costume du clown.

Bien peu de pages, mais suffisamment pour qu'une ritournelle de clown nous habite la mémoire.

Alors, merci Monsieur Quint.

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Apaise le temps

Voici un texte court, généreux, solidaire, attachant, prenant, à l'écriture dense, séductrice, élégante, pétrie d'humanité!

L'auteur nous montre au travers d'une galerie de personnages tels que Saïd, Rosa, Abdel, Rita que reprendre une librairie dans la ville la plus pauvre de France où perdurent misère et chômage c'est possible.....

Comment? Grâce à l'entraide, à la convivialité, la bonne volonté, le dépassement de tous les préjugés, la richesse littéraire et la culture par la transmission.....

Yvonne, la libraire vient de décéder.

Le jeune professeur Abdel, l'arabe blond, entré en littérature, malgré le rejet, la honte et le racisme, grâce à ses succès scolaires, accepte la succession, s'attelle au travail gigantesque de refinancement, fait des inventaires, se mue en apprenti libraire ...

Cet ouvrage brosse et condense avec bonheur des thèmes qui me sont chers: celui de libraire indépendant, médiateur culturel important, acteur puissant de la lutte contre l'illettrisme, une France multiculturelle

portée par la richesse de ses différences, lien fort d'entraide et de solidarité, enfin la lente disparition des librairies de quartiers au profit de bien tristes grandes surfaces, et autres liseuses.........

Ce texte généreux fait du bien, donne un vrai plaisir littéraire.

Pour l'auteur , le livre à l'évidence est un outil efficace d'entraide, de transmission et de partage !

Je laisse aux futurs lecteurs le pan de la guerre d'Algérie que je connais moins bien!
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Effroyables jardins

« le manichéisme en histoire est une sottise ». Effroyables jardins, qui renvoie au poème d'Apollinaire, Les Grenadines repentantes : « En est-il donc deux dans Grenade Qui pleurent sur ton seul péché Ici l'on jette la grenade Qui se change en un oeuf coché Puisqu'il en naît des coqs Infante Entends-les chanter leurs dédains Et que la grenade est touchante Dans nos effroyables jardins », en est une épatante illustration.



Un fils d'instituteur, honteux des exhibitions de clown amateur de son père et de la médiocrité de sa famille, apprend de la bouche de son oncle un épisode de la Seconde Guerre mondiale qui lui dévoile la véritable raison de cette curieuse vocation. Pour le garçon, c'est une révélation ; les héros et les lâches ne sont pas ceux qu'il a imaginés.



Une formidable histoire, tendre et comique, émouvante et grave - inspirée à Michel Quint par l'irruption pendant le procès Papon d'un clown au palais de justice de Bordeaux - qui est un singulier et bel hommage à son grand-père, mineur de fond, ancien combattant de Verdun, et à son père professeur et ancien résistant.

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Apaise le temps

J'aime l'écriture de Michel Quint. Certaines de ses phrases me trouent l'âme et me transpercent le coeur. Je suis submergée par la puissance de ses mots. Et que dire de ses personnages, sinon qu'ils sont sublimes d'humanité.



Des petites gens touchées par l'Histoire de près ou de loin, essaient de vivre, de se construire ou de se retrouver. Au coeur de Roubaix, cité jadis prospère grâce à ses industries textiles, une petite librairie et sa propriétaire se meurent. Ce n'était pas seulement un lieu pour la lecture, c'était aussi un lieu d'espoir, d'entraide. Alors quoi ? Faut-il tout laisser tomber et baisser les bras ? N'y aurait-il personne pour relever le défi ? Abdel Duponchelle, né de parents aux cultures différentes mais unis par l'amour, est désigné d'office légataire universel. C'est grâce à Yvonne, la libraire, qu'il est entré en littérature, lui l'Arabe blond, rejeté par les uns et par les autres. C'est grâce à Yvonne qu'il est maintenant professeur agrégé de lettres. Mais reprendre une librairie au bord de la faillite quand tout se meurt autour de soi, quand la culture est dictée par des émissions de télévision débilitantes, quand le chômage rode, quand le racisme est latent ainsi que la haine, est-ce bien raisonnable ? "Ici penser est une faute, un oubli de l'instinct de survie."



Dans ce petit livre, Michel Quint fait encore une fois mouche. Peu de pages mais des thèmes essentiels : guerre d'Algérie, ville en perdition, cohabitation difficile, illettrisme, racisme... Michel Quint n'en finit pas de revenir au passé pour expliquer le présent.



Qui est-on sans les autres ? Et pourquoi au lieu de s'entretuer, on ne s'entraiderait pas ? Illusion, naïveté, utopie ? J'm'en fous, moi je veux y croire. Moi, j'veux du bonheur. J'veux des belles histoires, de la solidarité, du rire, des larmes de joie. J'veux des histoires d'hommes et de femmes qui luttent pour s'en sortir, qui refusent la fatalité, qui croient en l'avenir et surtout qui croient aux autres.



Alors, des mots de Michel Quint, j'en veux encore l







Un grand merci à Babelio et aux éditions Phébus pour ce beau partage.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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L'éternité sans faute

Le classique trio du vaudeville devient ici un quatuor, et la comédie vire au tragique. Il y a César, vedette déchue de la télé, Babette, sa compagne, qui a sacrifié sa carrière de chanteuse pour l'amour de César, et Charles, l'ancien boxeur qui a fait fortune dans les affaires. Et puis, comme dans Cuisine et dépendances de Jaoui et Bacri, il y a l'absent, Louis, le fils de Babette et de César, à moins que ce ne soit de l'ex boxeur... Louis qui a décidé de tuer Charles avant d'être ordiné prêtre !

César a décidé d'empêcher le crime et faute de retrouver Louis s'érige en garde du corps de la victime désignée. L'occasion de revisiter tout ce qui les a unis et qui maintenant les sépare...



L'éternité sans faute est un roman noir particulier, original. Entièrement écrit à la première personne, le "je" de César, il propose une véritable introspection en même temps qu' une réflexion sur la domination, l'aveuglement et les interprétations aveugles...

Les personnages sont un peu outranciers, mais c'est la loi du genre. Les jeux, et les enjeux, relationnels se découvrent peu à peu. L'intrigue ne vise pas à découvrir qui est le coupable ou comment il va agir, mais pourquoi Louis deviendrait-il un meurtrier. Le voile ne se lèvera qu'à la toute fin du roman...

L'écriture elle-même sort de l'ordinaire, et c'est à la fois sa force et sa faiblesse. Une force, car il est toujours agréable de lire une écriture nouvelle. Une faiblesse car comportant des longueurs, sans doute voulues, mais qui peuvent lasser le lecteur, voire le rebuter dès les premières pages...

Mais avec un peu de persévérance, le plaisir de la lecture vient sans restriction.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Apaise le temps

Quand on passe le seuil de la librairie Lepage, à Roubaix, on fait entrer un peu de soleil qui manque tant dans cette vieille ruelle. Un petit grelot vous annonce, on vous laisse déambuler au gré des aventures, parmi les romans, rangés du sol au plafond. Ici vous ne trouverez pas de « lectures Facebook », formatées pour plaire à tout le monde, en enlevant toute la magie de l'imaginaire, de l'aventure au pays des mots, de la réflexion, de la surprise, de l'émotion pure.



Yvonne aimait la culture, elle tentait de la partager avec tous les habitants de cette ville pauvre et multiculturelle, pour leur redonner des repères autres que ceux dictés par la télé et les idées préconçues, les idées courtes. Elle collectionnait les clichés photographiques, des images muettes, des secrets et des drames sans légendes.

À son décès, la librairie est au bord de la faillite, avalée par les grandes enseignes, les liseuses, la mode des lectures faciles sans réelle saveur.



Saïd écrit des listes de mots, il épèle les émotions à sa manière, il archive le temps, fait parler les morts. Il est un personnage de livres, il les côtoie comme des amis proches.



Abdel, professeur de français assis entre deux cultures a une dette envers Yvonne. Lorsqu'il était enfant, sa librairie lui a sauvé l'enfance, elle lui a offert un refuge, un lieu de voyage, d'écoute. Maintenant c'est à lui de prendre le relais, de créer du lien, de relier les gens, d'éveiller la mémoire, de la raconter en mots et en images, de l'apaiser.



La librairie est la toile de fond pour évoquer la culture qui fout le camp, la jeunesse à la dérive, les vieux et leur mémoire qui n'en finit pas de ressasser toujours les mêmes guerres. La guerre des cafés, la guerre d'Algérie, le FLN, les harkis et l'OAS. J'avoue que je n'y connais pas grand-chose à ce conflit. Mon père était soldat en Algérie mais n'en a jamais parlé. Il en a rapporté des tas de photos, certaines absolument magnifiques, d'autres très sombres. Elles racontent une histoire, avec trop de silences, de devinettes.



J'ai aimé cette belle histoire, ses personnages simples et généreux, cet atelier-librairie, où les livres sont chez eux et nous invitent à faire la paix, à penser, à devenir libre.



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Effroyables jardins



Dans la liste « pépites de récit court », de Fanny 1980, proposition de paroles :





Petit livre d’un lillois, devenu célèbre pour ces 62 pages, dont le titre est inspiré des Calligrammes d’Apollinaire :

« Et que la grenade est touchante,

Dans nos effroyables jardins “.



Un clown est apparu au procès de Papon au tribunal de Bordeaux.

Lois de Vichy :

17 juillet 40 concerne l’accès aux emplois dans les administrations publiques

23 juillet 40 déchéance de la nationalité à l’égard des Français qui ont quitté la France

3 octobre 40: statut des juifs

4 octobre 40 : relative aux ressortissants étrangers de race juive

14 aout 41: exécution des terroristes et des communistes

6 juin 42 : interdiction aux juifs d’exercer la profession de comédien.



« je ne suis pas juif, je ne suis pas comédien. Mais. »

Voilà, ce mais de Michel Quint suffit.



Parmi les comédiens, les clowns lui semblent d’une tristesse infinie « des désirs de larmes et de déchirants désespoirs, de cuisantes douleurs, et des hontes de paria »

Il a toujours eu honte de son père, déguisé en auguste pour les fêtes, il a détesté les grotesques, il ne rit pas devant les clowns, au contraire, il en perçoit le côté tragique, il ressent aussi l’obligation morale, comme une repentance ou un hommage ….. que son père a cru bon de respecter .

Jusqu’à la révélation de son oncle: voulant faire les malins , devant les maguettes, les deux frères se sont vantés d’appartenir à la résistance. Et sont passés à l’acte.

Les schleus les prennent comme otages, ils comprennent c’t’encrinquage de terreur quand ils sont au fond d’un trou, prisonniers, dans un effroyable jardin et peuvent imaginer recevoir les grenades d’Apollinaire « des rebusilleries, des repensées, à tourner fou », sauf qu’ils choisissent de ne pas grognouter dans le noir ni de se gâter la digestion à bertonner .

Car ils ont mangé, au fond de leur trou. Le Fritz qui les garde leur a fait un numéro de jonglage avec des tartines de pâté, enveloppées de papier journal : Cafougnette, histoires que tous les enfants du Nord ont entendu ; je ne résiste pas à vous en citer une :



Cafougnette est en train de sculpter une statue de Sainte-Barbe.

Un de ses camarades s'approche et le regarde faire.

- Ch'est du boulot, hein !

- Mais nan, innochint, ch'est du quêne !

Allez , une autre :

Un de ses amis vient le rejoindre et dit :

- Alors Cafougnette ! J'ai chu que t'femme cha n'allot pas tros fort ! Commint qu'all'va ?

Et Cafougnette, montrant le corbillard :

- Comme té vos... Tout duch'mint !







Ils vont mourir, ces niquedouilles, et l’on rit pourtant, comme eux, comme si le tragique avait toujours un lien avec le comique, comme les clowns tristes et pourtant faisant rire.

Après ce court récit pépitant, un ton particulier, un vocabulaire deuch Nord, une humanité profonde, Michel Quint a beaucoup écrit, cependant je ne connais que ce livre de lui.

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Apaise le temps

Mauvaise nouvelle : Yvonne, la libraire de quartier est morte. Et voilà Abdel, Saïd, Zita ou encore Zerouane tout retournés. Car c'était une brave femme Yvonne, le coeur sur la main.

Et avec sa disparition, c'est maintenant l'histoire d'un quartier de Roubaix qui risque de s'éteindre. La petite librairie, déjà fort malade, est poussée vers le cimetière des petits commerces par la grosse artillerie de guerre commerciale de la vente à grande échelle bien impersonnelle. À moins que nos bonnes âmes ne se retroussent les manches pour la résurrection de la boutique. Et Abdel Duponchelle, l'orphelin, l'Arabe blond devenu prof de lettres et amoureux des livres grâce à Yvonne, va relever le défi, aidé par les fidèles de la défunte libraire.

Mais faire le tri dans les archives fera ressurgir le passé, les douloureux souvenirs des années 60. Ce passé que certains souhaitaient oublier, ce passé que d'autres s'étaient imaginé sous le plus bel angle, ce passé qui met à jour un présent bâti sur des non-dits, mensonges ou contre-vérités.



Ce roman n'est pas sans rappeler Avec des mains cruelles du même auteur qui utilise les mêmes codes : un décès, des archives, un triangle amoureux, une enquête sur un passé flou et L Histoire en trame de fond (ici la guerre d'Algérie) qui sert à rabibocher les ennemis d'autrefois et réveiller la belle humanité qui sommeille en chacun. Mais quand dans le premier, la confusion et l'irréalisme de certaines situations régnaient en maître, le style est ici largement simplifié. Ouf. Car j'ai craint un temps de retrouver ce fouillis historique qui m'avait fort déplu. Alors, certes il y a toujours de quoi se perdre dans les méandres de ce combat pour l'indépendance de l'Algérie. Entre MNA, FLN, OAS, messalistes ou harkis, nous sommes parfois noyés dans ce torrent de combattants. D'autant que Michel Quint ne s'embarrasse pas à expliquer les tenants et aboutissants de ce conflit, là n'étant pas son objectif. Finalement quelque soit le camp choisi et les convictions d'antan, comme dans toute guerre, tous les coups bas étaient permis, et on retiendra simplement que personne n'est sorti indemne.



Sa plume s'attarde sur les séquelles et les stigmates d'après-guerre, toujours présents quelques cinquante ans plus tard. En laissant la place aux émotions, aux larmes, aux regrets, à la colère encore parfois. Mais la sensibilité et la générosité d'Abdel, tout à son amour des livres, de son prochain, dominent le récit. de solides liens se nouent alors, guérissant les blessures du passé.

Toujours dans l'économie de mots, mais au style incisif, l'auteur parvient en peu de pages à faire de ses protagonistes une famille, unie, soudée. Avec Roubaix et sa misère sociale en toile de fond, l'heure est à l'entraide et la réconciliation. Apaise le temps renoue avec la tolérance, l'amitié. Place enfin à la noble richesse de cette France multiculturelle.



Babelio et Phébus, soyez remerciés de ce généreux envoi. Michel, sois béni pour ce puissant récit porteur d'espoir sur la bienveillance humaine.





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Les aventuriers du Cilento

" Il se raconte (...) il dit sa soeur, ses parents, sa mère, la truelle du pépé maçon qu'il n'a pas connu, la légende de son travail avec des archéologues (...) il se moque avec tendresse (...) de sa décision à lui de venir sur un

coup de tête, de mesurer à l'envers le chemin parcouru par les siens, juste par une sensation d'urgence, que peut-être il dispose encore d'un peu de temps pour réjouir une dernière fois sa mère, l'urgence oui, mais

aussi ce clin d'oeil du destin, le cadeau d'une cliente, -Le Christ s'est arrêté à Eboli-, lu dans l'avion comme un formule magique vers cet ailleurs d'autrefois. "(p. 49)



Un fil conducteur : ce livre , "Le Christ s'est arrêté à Eboli "pour dire la misère de l'Italie du sud, ainsi que la période noire du fascisme et du gouvernement de Mussolini..

- "Carlo Levi, -Le Christ s'est arrêté à Eboli.

Pippo prend le bouquin de poche, touché et surpris du cadeau (...)

-L'histoire vraie d'un médecin antifasciste assigné à résidence, "confiné" en 1935 dans le Mezzogiorno par la police de Mussolini. Il découvre une région misérable, au sud de Naples. Aucun miracle en vue, Dieu se conduit en faux-jeton." (p. 32)





Période vécue par le grand-père du narrateur, Pippo ! Ce dernier, fils et petit-fis d'émigré italiens, est né en France, est devenu architecte, compensant les très dures vies de son père, et grand-père, maçons. Il décide sur un coup de tête et dans un état de choc émotionnel [sa mère est atteinte d'Alzheimer] de partir sur la terre de ses ancêtres, pour comprendre l'histoire de sa famille d'exilés, ainsi que pour offrir sans doute une sorte de cadeau à son "paternel" et à sa mère, pour faire revivre "l'épopée de l'aïeul"... !



Captivée par l'histoire de Pippo et de ses anciens !... Juste une remarque des plus subjectives : le Prologue provoque sûrement questionnements et suspens...pour ma part, ce fut plutôt un sentiment de perplexité...Ce prologue, à mon sens ajoute soit, du mystère, qui sera apprécié de certains lecteurs...et à d'autres, comme moi, peut-être une impatience à rentrer au plus vite dans le coeur de l'histoire !! [ Nous n'aurons l'explication que dans les toutes dernières pages !!]





Une très, très intéressante lecture qui m'a fait de plus , découvrir deux archéologues dont une femme au parcours incroyable, au demeurant !! : Paola Zancani et son acolyte Umberto Zanotti, qui furent relégués en 1933-1934 par Mussolini dans un coin perdu du Cilento, une région du sud de l'Italie, très pauvre; c'est lors de cet exil politique qu'ils feront des fouilles et mettront à jour un sanctuaire d'Hera, prouvant que la Grèce avait colonisé l'Italie des origines.... Nous pouvons y voir plusieurs symboliques: En premier chef , nous sommes tous des migrants...nous apportant mutuellement des enrichissements intellectuels, humains !!

Le savoir, et toute recherche sont universels, sans frontière...Mais tout cela ne convient pas à la politique fasciste et au "duce"... qui refusent tout net les apports extérieurs pouvant constituer la richesse de la nation italienne ....

" L'autre, Don Oreste, je m'en souviens comme d'hier, continue son cours de fascisme ordinaire, sentencieux pire qu'un cureton de village :

-Les racines de notre peuple sont dans la romanité, pas dans la langue ou la pureté de la race. Notre duce dit qu'il n'est plus de race qui puisse prétendre être à ce stade. Le ciment de notre nation, de nos masses populaires c'est l'héritage romain à perpétuer jusque dans chaque détail quotidien. " (p. 157)



Notre héros, Pippo, le petit-fils d'émigrants italiens, va rencontrer un grand nombre de personnes liées plus ou moins à son grand-père, dont Pina, aujourd'hui, une très vieille dame qui fut son grand amour, qui lui restituera le parcours incroyable de ce Tino, maçon, personnage des plus vaillants dans une période historique très noire...



De nombreuses surprises, révélations terribles... impacteront désormais le présent et surtout l'avenir de Pippo... Je n'en dirai pas plus...car cela serait "gâcher" la lecture à venir , des camarades babéliotes et autres !!!



L'occasion pour l'auteur de parler des régimes totalitaires, du "fascisme ordinaire", des migrants et de l'esprit de résistance, toujours nécessaire, vital, pour ne pas laisser la barbarie prendre le pas, dans le monde... et il y a toujours bien du boulot !!!!



Ce roman nous offre parallèlement de très fines remarques, analyses sur l'archéologie, l'histoire des civilisations....ainsi que sur les mensonges de l'Histoire véhiculés par les gouvernements totalitaires, mais pas seulement !...



"Les vestiges de cités antiques ne sont pas des souvenirs mais des promesses d'avenir. (...)

-Sauf si on considère l'avenir comme une réplique du passé. Et que le modèle idéal de société est celui de nos ancêtres" (p. 140)



Un texte très dense, aux phrases toujours très nourries, longues...éclatant de détails, de qualificatifs, de digressions... Il faut être concentré, attentif...mais ce roman en vaut largement l'effort" !!!...





J'allais omettre la très belle réussite de la double jaquette choisie pour ce roman, à l'image du récit qui balance en permanence, entre passé et présent : la couverture mobile illustrée d'un beau cliché en noir et blanc de Ferdinando Scianna, d'une jeune femme à un balcon, et sur la couverture de l'ouvrage, en couleurs,la reproduction de la fresque de la tombe du plongeur à Paestum...



Un immense double MERCI , l'un aux éditions Phébus, ayant eu la gentillesse de m'envoyer ce nouvel ouvrage de Michel Quint...et l'autre adressé à Babelio [ pour la dernière Masse Critique ]



NB: une parenthèse hors sujet mais à laquelle je tiens.... Très heureuse de retrouver ce fil de départ symbolisé par le texte de Carlo Levi, "Le Christ s'est arrêté à Eboli", lecture qui m'a marquée il y a de nombreuses années... comme j'en avais énormément apprécié l'adaptation cinématographique. Je souhaite bien fort... que ce livre très dense , donne en plus envie de relire ou de lire ce texte de résistance...d'une grande qualité littéraire et humaine !... En tout cas, personnellement, c'est mon envie immédiate: relire ce texte de Carlo Levi !

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Effroyables jardins

Quant Lucien apprend la vérité sur l'histoire de son père et de son oncle, anciens résistants, il change son regard sur cet homme digne. De son déguisement de clown qu'il sort tous les dimanches, Lucien comprendra toute la portée et la force des rires...

Michel Quint nous livre ici un court récit émouvant, sur le devoir de mémoire, le respect de la dignité et l'amour de son prochain. Je porterais à jamais un autre regard sur les nez rouges !!!
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Effroyables jardins

Honte à moi, j'avais oublié d'inscrire ce livre majuscule, malgré son format minuscule dans ma bibliothèque ! Michel Quint, veuillez me pardonner cet oubli...

Ce livre, je l'ai lu dix foiś vingt fois, peut-être plus, je ne sais plus. Ce livre m'a accompagnée presque une année entière, lors d'une période difficile à traverser, et il m'a aidée car je me disais "relativise et regarde ce qui se passe autour de toi".

Il y a des livres compagnons qui sont autant d'étais.



L'histoire, bien sûr, vous la connaissez. C'est l'histoire de Lucien qui trouve ridicule la passion de son père de se déguiser en clown pour le plaisir des enfants. Ce père, il le méprise à ces moments là. Son oncle, Gaston, qui l'observe, va alors lui confier le secret du rôle endossé par son père...



C'est un petit livre mais un vibrant hommage aux résistants de tous côtés, lors de la Seconde Guerre mondiale. C'est une belle leçon d'humanité dans laquelle les salauds ne sont pas toujours ceux auxquels on pense. C'est aussi une belle histoire dans laquelle un père, petit clown triste, se révèle être un grand héros et aux yeux d'un fils cela n'a pas de prix.

Enfin de ce livre, si je devais ne retenir qu'une phrase, ce serait celle-ci : "Consentir à autrui le pouvoir de vie et de mort sur soi, ou se croire si au-dessus de tout qu’on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c’est quitter toute dignité et laisser le mal devenir une valeur".
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L'éternité, Livie, l'éternité !

Ouvrage reçu lors de la dernière opération Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Auzou pour l'envoi de cet ouvrage.



Jules a dix-sept ans et Livie également. Ils se sont rencontrés à Rome et ensemble, décident de visiter cette ville magique autrement. Conseillés par Marie-Ève, la vendeuse de la "libreria", ils décident de se lancer, ouvrage de Suétone an main, à la découverte des lieux sanglants de Rome, non pas ceux d'aujourd'hui mais ceux qui ont marqué l'empire romain. Une manière comme une autre de visiter la ville, certes un peu macabre mais au cours de laquelle le lecteur révise ses cours d'Histoire au travers des drames qui ont marqué l'Empire romain. Entre un père absent pour Jules et une mère qui a disparu du paysage pour Livie, ces deux adolescents sont connectés : ils se comprennent, s'aiment déjà mais habitant dans des pays différents, ils décident de ne pas se faire de promesse et de profiter de ces quelques jours qui leur sont accordés ensemble. Jules et Livie, deux noms qui ramènent nos deux protagonistes dans cette Histoire antique : leurs prénoms sont liés à cette histoire romaine, faute de véritable vacances romaines car sur la route ils croiseront un autre personnage clé, bien vivant : Monsieur Gianni. Ce dernier leur fera partager son histoire, lui qui s'occupe régulièrement d'un chat des rues, est loin d'être tranquille avec la vie. Son fils veut le pousser à vendre ses oliviers dans le Sud pour qu'il puisse payer ses dettes de jeu. Mais est-ce vraiment l'unique raison ? La belle Francesca, guide touristique un peu escroc sur les bords que nos deux jeunes amoureux rencontrent sur leur chemin serait-elle aussi blanche qu'elle le prétend dans cette affaire ? Jules ne le croit pas et Livie non plus et ensemble ils décident d'enquêter sur ce mystérieux fils et le lien qui pourrait le relier à Francesca ? Que vont-ils découvrir et arriveront-ils à sauver Monsieur Gianni de cette histoire qui le conduirait à sa propre perte ?



Un roman où la vraie vie finit par rattraper celle que l'on découvre uniquement dans les livres. Avec une écriture un peu hachée et un mélange d'italien et de latin entremêlés au français, j'avoue avoir eu un peu de mal au départ à me plonger dans cette lecture mais une fois la machine en marche et avec le recul, j'avoue avoir passé un agréable moment avec cette dernière. Quand les histoire se mêlent à L Histoire (en plus, une période qui m'a toujours passionnée), je ne pouvais que me laisser charmer et ne peux donc que vous recommander cette lecture !
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