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Critiques de Michel Quint (590)
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En dépit des étoiles

A travers ce roman qui date de 2013, Michel Quint s’est inspiré d’un réel fait-divers qui a frappé la ville de Lille entre novembre 2010 et septembre 2011, où les corps de quatre jeunes gens ont été repêchés de la Deûle (un affluent de la Lys). Il semble que des faits semblables ont eu lieu dans d’autres villes de France et l’une de ces morts a touché l’auteur de plus près… Il a donc mis en scène la mort d’une étoile montante du foot, joueur du LOSC, suivie de près de celle d’un jeune Italien. La police conclut chaque fois à une mort par noyade accidentelle mais ce n’est pas l’avis de Jules Gileron, qui mène l’enquête avec Lisa, la soeur de Sébastien et avec Emma, sa cousine. Il y aura des liens (ou pas…) avec les Brigades rouges, la Camorra, les matches de foot truqués et autres parties fines, mais ce qui est vraiment intéressant dans ce roman, c’est la « balade » dans les rues du Vieux-Lille (quand on connaît, c’est d’autant plus amusant), les petits restos, les boîtes de nuit et leur monde interlope (on sent que Michel Quint est solidement informé, tout comme pour les liens avec la Mafia et les magouilles italiennes – la réalité dépasse la fiction). On suit la balade avec Jules, jeune homme attachant, pas toujours sûr de lui, qui travaille dans l’immobilier et nous fait visiter au passage d’anciennes friches industrielles qui témoignent de la grandeur et de la décadence de l’industrie nordiste, à l’image du guide de Jules, le complexe Monsieur Dimanche. Comme toujours, le roman de Michel Quint porte sur son sujet un regard à la fois humain et sans illusion dans une langue qui touche au coeur.
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Effroyables jardins

En quelques pages, l'absurdité de la guerre et de la vie, la douceur du rire, la violence de l'inhumain, l'importance de transmettre, et la question : qui est un héros ?

Un acte - un transfo explosé - qui a des conséquences inattendues, raconté par l'enfant devenu adulte qui un jour a reçu le témoignage, en mots simples et populaires, de son oncle.

Je découvre ce livre des années après avoir vu le film tiré du texte de Michel Quint : les deux valent le coup d’œil, il y a quelque chose de complémentaire.
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Le comédien malgré lui

Petit livre sur les déboires d'un jardinier fraîchement plaqué par sa copine comédienne, sans emploi et sur le point de se faire virer de son appartement.

Aussi quand Régine, une châtelaine, fait appel appel à ses talents de comedien et de metteur en scène ( petit cadeau improvisé de départ de sa copine : une annonce dans un journal ) pour aider sa fille Ingrid mûrée dans un mutisme inexplicable.

La situation de Baptiste étant désespérée ou pas très loin, celui-ci accepte sans hésiter la proposition de Régine, la thérapie du théâtre comme aide à la guérison. Mais comment faire quand on est simplement un jardinier avec un ex copine comédienne.

Un court roman avec une jolie histoire : une veuve riche, un futur mari producteur, une fille muette, un couple de domestiques. Des quiproquos, des situations de famille théâtrales, quelques références à des grands classique du théâtre français, pour un final digne d'une pièce de théâtre. Un agréable moment de lecture avec un personnage principal attachant empli de bonne volonté.

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Effroyables jardins

Très court roman de Michel Quint, je pense être passé à côté par mon manque de connaissance du sujet, l'édition que j'ai est complétée par un supplément histoire et une supplément littérature, que j'aurais du lire en premier.

Un fils a honte de son père, instituteur, en effet, celui a pris l'habitude de se déguiser en clown à la moindre occasion.

Un jour, il va voir le film Le pont avec son oncle Gaston (le frère de son père) qui à la fin du film va lui confier la raison pour laquelle son père aime se déguiser, cette raison vient de la période pendant laquelle les deux frangins ont fait partie de la résistance pendant la deuxième guerre mondiale. maintenant, que le fils connait la raison, son regard vis à vis de son père va changer.

Je regrette de ne pas m'être un peu plus documentée avant de lire ce livre car je pense que je l'aurais aimé davantage, il n'est même pas exclu que je le relise très prochainement, car je ressens une petite frustration.
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Un hiver avec le diable

Hiver 1953, dans un petit village du Nord de la France, à deux pas de la frontière avec la Belgique. Alors que les troupes françaises se battent en Indochine et les troupes américaines en Corée, la France se déchire autour du procès qui s'ouvre à Bordeaux le 12 janvier 1953 des soldats SS ayant participé au massacre d'Oradour sur Glane, parmi lesquels 14 alsaciens, 13 enrôlés de force et un engagé volontaire. Le roman s'attache aux pas de Robert Duvinage, un jeune photographe lillois d'une trentaine d'années, escroc à la petite semaine, dont le destin va croiser celui d'Hortense Weber, l'institutrice du village, venue récemment d'Alsace, qui vit seule et vient d'accoucher d'un petit Roland. Robert raccompagne Hortense à son village après son accouchement et décide s'y installer et se faisant passer pour le père du bébé, avec l'assentiment de la mère qui se sent menacée. Et de fait, les habitants du village seront bientôt la cible de plusieurs incendies inexpliqués et vraisemblablement criminels. Les tensions s'exacerbent et Robert, tout en essayant de se fondre dans le paysage, mène l'enquête.



Michel Quint nous livre ici un roman à mi-chemin entre l'intrigue policière et le roman historique et régionaliste. La reconstitution du décor, des conditions de vie et même de l'ambiance sonore de l'époque (Trénet, Fréhel, Mouloudji ...) est particulièrement soignée. On sent que l'auteur est très imprégné des films de l'époque, ceux de Jean Renoir, Jacques Becker, Julien Duvivier, Marcel Carné ... On imagine très bien Jean Gabin dans le rôle de Robert et Arletty celui d'Odette, la superbe femme du patron du "Cheval volant", le bar-épicerie du bourg. Les faits historiques comme par exemple l'histoire du réseau de résistants La Voix du Nord et la polémique autour de l'actionnariat du journal créé à la Libération, sont subtilement incorporés à l'intrigue du roman. On sent que Michel Quint s'appuie sur une documentation en béton. Et par ailleurs, il sait maintenir son lecteur en haleine jusqu'au bout. La seule réserve que j'ai envie de formuler concerne l'omniprésence dans le récit du "narrateur omniscient", ce qui donne au roman un ton un peu monocorde. Il me semble que Michel Quint aurait gagné à donner davantage d'autonomie, de "voix" à ses personnages et je regrette un peu de sortir du livre sans savoir ce qu'Hortense, Odette, "Léon Morin" le prêtre, Noëlla la coiffeuse ou d'autres encore parmi les divers protagonistes avaient à nous dire. J'espère qu'une adaptation de ce roman au cinéma viendra un jour combler cette attente ...
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Fox-trot

Je ne connais cet auteur qu'à travers une adaptation au cinéma de son livre "effroyables jardins".

Fox Trot est une intrigue policière pas spécialement originale :

Une trapéziste Lisa Kaizer, est assassinée dans un cabaret Lillois, atrocement mutilée. Charles, le héros du livre, quelque peu amoureux, va mener l'enquête dans cette période où règne le trouble et la violence

L'année 1934, c 'est l'affaire Stavisky, les ligues d'extrême droite, les croix de feu, les émeutes.

Pendant toute la lecture, je traverse le milieu du Music- hall, du cabaret, de la politique et du demi-monde.

J'enfile des bas de soie, et une culotte de jour, le cul serré dans une jupe droite noire, un fume cigarettes à la main ...

Et puis je monte dans une Bugatti ,à moins que ce soit une Panhard ou une Hispano...

Garbo et Maurice Chevalier me font un clin d'oeil...

Vraiment ce livre a un petit côté désuet mais charmant.C'est surtout ce qui m'a plu car l'enquête en elle-même n'est pas vraiment prenante.

Facile et agréable à lire.

Merci à Masse critique et Babelio

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Effroyables jardins

Je suis tombée sur ce livre par hasard, après avoir vu plus d'une fois le film programmé à la télé ( soyons précis : j'ai vu qu'il était programmé, mais je n'ai pas vu le film.). J'ai donc cherché à la bibliothéque, et là, étrange, un minuscule livre. Un livre qu'on dit si bien, si petit?



Après avoir commencé sa lecture, les quelques premières pages, je ne comprenais pas. Ce fils qui a honte de son père, rien de bien fascinant la dedans. Et puis, l'oncle Gaston raconte. Et là, on comprends. On comprends pourquoi le clown, bien sûr, mais aussi pourquoi l'intérêt de ce livre. La poésie de la langue oral retranscrite et la poésie de l'action. Un livre sur la seconde guerre mondiale qui, en à peine quelques pages, arrive à vous émouvoir et à raconter des années de vie, ça n'arrive pas si souvent.



Ce livre est beau. Court, simple, et beau. Et il me passe l'envie de voir le film, parce que comment un film pourrait offrir cette atmosphère créée grâce aux paroles de Gaston?
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Effroyables jardins

Une petite histoire qui se dévore, d'un trait, d'un regard, d'une respiration. Un petite histoire qui n'en est pas tant, aux regards de ses protagonistes qui ont vécu le pire, et qui grâce à un homme ont su rires. Une petite histoire au sein d'une grande histoire, beaucoup moins drôle!



Une histoire qui compte les calembredaines d'un certain Bernhard Wicki, pour égailler le coeur d'hommes aux bords de l'exécution! Un très beau roman ;-)
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Effroyables jardins

Un petit livre pour une grande Histoire. Michel Quint nous conte l'histoire d'un père qu'il méprise dans son adolescence avant d'apprendre quel homme il était dans la résistance lors de la 2nde Guerre Mondiale. Des actes d'hommes qui voulaient se battre pour une idée de liberté. Un bel hommage, les dernières pages sont terriblement émouvantes.

C'est bref mais très parlant, les confidences de l'ami de son père, Gaston, qui raconte à ce fils ingrat, qui a été son père. Et donc ce moment dans la fosse de glaise, ce qui s'y joue, ce que cela a induit et les hommes que cet instant terrible a provoqué.

J'ai aimé, beaucoup, même si le style d'écriture, j'avoue, m'a parfois, un peu dérangée...
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Effroyables jardins

La verve de Michel Quint m'a happée, soufflée par ce franc-parler, cette brutalité des mots entre argot et patois. L'époque, surexploitée par tant d'auteurs est évoquée avec justesse et délicatesse par un souvenir bref de quelques poignées d'heures. Une angoisse latente, des descriptions frappantes de réalisme et pourtant on virevolte au bord de la "falaise" avec cet auguste ensoldaté. Et soudain tout prend un sens. Un concentré de vie à l'état brut.
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Effroyables jardins

Michel Quint parvient, à travers un récit très court, à conserver l'essentiel, le coeur dur de son récit : le courage et l’auto-dérision face à l'adversité. Un récit parfois cruel, souvent terrible, qui met en lumière les résistants, leur rire et leurs espoirs. Un jardin secret trop longtemps conservé, ici découvert par un fils qui apprend, à ses dépens, que le rire est parfois la plus belle forme de courage qu'il reste à un homme.

Une écriture parfois simpliste pour un univers cru et dur. Un petit roman à découvrir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Les aventuriers du Cilento

A 40 ans Filippo Pugliese, dit Pippo, est un petit fils d'émigrants italiens. Cependant il ne connaît rien de sa famille alors, à l'heure où sa mère, Régine, semble perdre la mémoire, il se décide de laisser son travail d'architecte de côté, ses maîtresses, pour s'envoler, avec comme lecture le livre de Carlo Levi : Le christ s'est arrêté à Eboli, sur les traces de son grand-père. Valentino, dit Tino vient du sud de Naples, région très pauvres et depuis quelques années de nouveau traversée par des migrants Libyens et autres de la méditerranée. La première personne que Pippo va rencontrer c'est Gina Crocco, la directrice adjointe du musée. Elle est veuve d'un mari mort d'une balle perdue dans un mauvais règlement de comptes. C'est une véritable tentation vivante. Notre Pippo va t-il y succomber ! Tout en sensualité, comme traductrice, elle va le conduire à cette vieille femme Giuseppina. Et c'est cette dernière qui va lui révéler qui était réellement son grand-père, qui était cet homme avec sa truelle qui travaillait pour les deux archéologues Zanotti et Zancani assignés à résidence pour antifascisme.



Tout en couleur, en sensualité, en cruauté, l'auteur nous plonge dans un monde mafieux, intense entre passé et présent, entre découvertes archéologiques des années 40 (un peu longues par ailleurs sur quelques pages) et réalité d'aujourd'hui, entre recherche de racines et traversée d'hommes encore en migration...Ces Italiens qui ne veulent pas des migrants ou qui les exploitent à leur profit, ont oublié d'où eux même, ils venaient ... De Rome ou d'Athènes ?



Merci aux éditions Phébus et la plate forme NetGalley pour leur confiance.
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Aimer à peine

Aimer à peine, se situe juste un ton en-dessous d' Effroyables jardins.

Un ton seulement.

Une histoire des mornes années 70 dans une Allemagne coupée en deux...

Une Allemagne où les vrais héros son discrets et où règnent quelques relents des miasmes d'un nazisme qu'on voudrait effacer... Où certains anciens dignitaires ont repris du poil de la bête immonde.

Le fils du héro croise le bourreau. La fille du bourreau croise le fils du héro.

1972, et ces jeux olympiques de Munich de sinistre mémoire! Les années de plomb et la RAF, la bande à Bader en arrière-plan!

Un amour naît et meurt aussi vite, comme la flamme d'une allumette dans un vent trop fort pour elle.

Les démons sont de retour, et le clown va revenir.
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Une ombre, sans doute

CHALLENGE ABC 2014/2015 (19/26)



Mon avis rejoint complètement celui de Marple, quelle lecture ambigüe que ce roman, à y choper un chaud et froid ! Tantôt enthousiasmée par une tournure de phrase, tantôt complètement désorientée par la complexité d'un paragraphe qui m'obligeait à une relecture pour ne pas perdre le fil de l'histoire.



George (sans s, c'est important car une partie de l'intrigue repose sur l’absence de cette lettre !), la soixantaine, revient dans son village natal du Pas-de -Calais. Architecte à travers le monde, il vient d'apprendre la mort de ses parents, décédés à une semaine d'intervalle. Ses propres souvenirs vont être confrontés aux révélations de la vieille Antonia, ancienne employée dans l'atelier de couture de sa mère, et à ceux de Nadine, la fille du garde-barrière dont il était amoureux à l'époque. Sous fond d'Occupation, de jalousie et de trahison, les fantômes du passé vont refaire surface.



Allez, j'avoue : pour moi, l'ombre ne s'est pas dissipée. Impossible de démêler le faux du vrai entre les affabulations dues à la mémoire défaillante d'Antonia et l'imagination débordante de George qui reconnait inventer parfois son passé. La fin a continué de semer le doute dans mon esprit. Les flashbacks incessants entre les différentes périodes de l'Histoire, sans lien chronologique, ont eu raison de mon attention et je n'ai pas vraiment ressenti d'émotions devant le destin de certains personnages ne sachant pas si c'était réalité ou invention du narrateur. Le seul moment que j'ai vraiment apprécié reste l'ambiance fort bien reconstituée de l'atelier de couture pendant la guerre ainsi que la confrontation de l'Anglais Rob et de l'Allemand Rainer qui vont y semer le trouble et entrainer de funestes conséquences. Le reste n'est, à mon humble avis, que du remplissage qui part dans tous les sens, dans un roman trop intellectuel pour moi. 8/20



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Effroyables jardins

Il s'agit en fait d'une nouvelle parue isolément sous le titre énigmatique "Effroyables jardins", une belle expression tirée d'une poésie d'Apollinaire. Dans les premières pages (très réussies), l'auteur évoque une impression d'enfance persistante: la gêne, pour ne pas dire la colère, de voir son père instituteur faire régulièrement le clown - au sens littéral: il en avait toute la panoplie et tous les "trucs" - pour participer bénévolement à des fêtes et animations dans son pays (le Nord de la France).

L'explication de cette irritante "marotte" du père arrive rapidement: c'est le cousin Gaston qui la donne au narrateur, dans un long témoignage qui occupe la majeure partie du livre. En fait, tout remonte à l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. L'histoire racontée par Gaston, presque invraisemblable, est à la fois "effroyable" et touchante; son surprenant dénouement fait un peu penser à celui que J.-P. Sartre a inventé dans sa nouvelle "Le mur". Mais, chez M. Quint, il semble que l'histoire ait des bases véridiques.

C'est un récit à la fois étrange, émouvant et percutant, qui montre les violences faites aux hommes mais aussi les trésors d'humanité qu'ils suscitent chez certains, par réaction. La langue utilisée est très proche du parler populaire et donne de l'authenticité au long témoignage de Gaston. A la dernière page de cette nouvelle, le lecteur se retrouve songeur et un peu sonné. Je recommande ce livre sans réserves.
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Le comédien malgré lui

Michel Quint propose ici un roman pour les jeunes lecteurs dans une collection qui leur est dédiée, « Etonnantissimes » chez Flammarion. Cette collection propose aux adolescents de redécouvrir des classiques (Gaboriau, Mirbeau, Sauvageot…) et des œuvres contemporaines en lien avec des classiques de la littérature française. C’est le cas ici puisque le récit est une actualisation du « Médecin malgré lui » de Molière. Pas une adaptation mais une histoire parallèle imaginée par Michel Quint.







J’aime beaucoup l’imaginaire de Michel Quint mais je n’ai pas toujours goûté son style. J’ai été heureuse de découvrir ici une autre facette de son talent. Adapté à un jeune public, le texte est fluide, enlevé, la langue vive et précise et la construction des phrases, classiques. L’humour est aussi bien présent dans ce court récit qui se lit en quelques heures.



On retrouve au sein de ce roman l’amour de l’auteur pour le théâtre et les classiques auxquels il fait allusion (Figaro, Rodrigue…) ainsi que celui de son Nord natal, l’intrigue se situant au cœur de Lille.



Malgré une histoire qui pourrait se jouer en un lieu clos, le récit nous emmène hors des sentiers battus et l’auteur utilise toute une palette narrative pour nous faire virevolter de page en page sans que notre intérêt ne faiblisse.



Une vraie comédie classique, remise au goût du jour ; des personnages consistants ; un regard attendri de l’auteur pour ses héros… bref, un moment de pur bonheur.

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Effroyables jardins

Quand "Mon père, ce blaireau" devient "Mon père, ce héros".



J'emprunte ce livre à ma médiathèque pour le challenge ABC, parce qu'il est court.

En lisant, je me dis que tout ressemble fortement à un film que j'avais vu mais dont je ne me souviens plus du titre. Surtout le passage mémorable du trou et du soldat allemand autour qui a un comportement humoristique. Je me dis alors que notre Michel Quint ne s'est pas gêné de plagier un film populaire...

Le film était en fait l'adaptation d'un livre, ce livre, et le film porte le même nom, Effroyables jardins ! Film sorti en 2003, avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte et Benoît Magimel.



Je remercie NathalC pour sa critique qui parlait également du film et qui m'a mise sur la voie.



Roman court d'une soixantaine de pages, qui prouve qu'il n'y a pas besoin d'écrire un pavé pour faire ressentir des émotions fortes sur un sujet aussi sérieux : la guerre, et en particulier la seconde guerre mondiale et les actions résistantes.

Le narrateur raconte qu'il avait honte de son père, professeur, qui passait son temps à faire le clown quand l'occasion se présentait. Le cousin de son père, cousin Gaston devient le narrateur et lui raconte tout, dans son patois du chnord. Ils ont vécu et survécu à la guerre, et ont fait une rencontre pour le moins peu banale.

L'image du fils pour son père et l'entourage de son père change alors radicalement.

On ne connaît pas toute la vie d'une personne, même ses proches.

Chacun a des secrets et souvenirs enfouis en lui, autant de blessures que de plaisirs.

Idée judicieuse que de commencer le roman d'une façon peu compréhensible (le procès de Maurice Papon), pour ensuite mettre le fils narrateur avant de laisser s'exprimer le cousin Gaston qui balance son sac et ses souvenirs de guerre.



Le devoir de mémoire est et restera toujours aussi indispensable, pour ne pas oublier qu'à cause de la bêtise humaine et le pouvoir, le monde peut basculer du jour au lendemain vers l'obscurantisme.
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Les amants de Francfort

Sans la foire du livre de Francfort, Florent Vallin, éditeur parisien, n’aurait pas quitté Paris. De l’Allemagne, il n’en a que de sombres souvenirs. Alors qu’il avait trois ans, son père a été exécuté par la Fraction Armée Rouge, organisation terroriste allemande, surnommée bande à Baader.



Florent et Clémence sont séparés. Parce qu’ils ont fondé une famille, Florent conserve malgré tout quelques liens avec Maxime, leur fils. Clémence est atteinte d’une tumeur cérébrale. Ses jours sont comptés elle le sait mais elle s’accroche à la vie, et espère que Florent fasse rapidement toute la lumière sur sa famille, notamment ce qu’il est advenu de son grand-père Louis dans la période du Service de travail obligatoire (STO) en Allemagne.



Un roman qui entremêle intrigue policière, amour passionnel et histoire de l’Allemagne. C’est principalement l’aspect documentaire qui m’a intéressée et que j’ai approfondi par des recherches en ligne. Mais j’ai trouvé ce roman un peu obscur et difficile à lire.



Challenge ABC 2020 - 2021

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Un hiver avec le diable

Personnellement, Michel Quint me déroute toujours. J'ai adoré effroyables jardin s et je découvre ce roman, recommandé par un groupe sur facebook, dans le cadre de mes vacances d'été. Vacances qui me conduiront, notamment, à Oradour.



Il est difficile de ne pas être touché par cette catastrophe.

Il semblerait qu'un hiver avec le diable soit un des deux seul livres traitant du sujet.



L'auteur l'aborde d'une façon particulière puisque ce ne sont t pas les faits déroulés à Oradour qui rythment ce roman mais bien une histoire parallèle : l'histoire des habitants d'un petit village du nord de la France.

Or, il se trouve que chaque habitant de ce petit village couve son secret et que ces secrets exacerbent la sensibilité de chacun lors du procès des meurtriers d'Oradour.



Cette histoire est haletante et pleine de rebondissement.



Michel Quint brosse magnifiquement chacun des personnages, avec ses qualités et ses défauts.

L'intrigue est rondement mêlée.



Une toute belle lecture.



J'ai note ce livre 4étoiles car, parfois, les descriptions et les figures de style de l'auteur alourdissent l'histoire.
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Un hiver avec le diable

Hiver 1953, l’un des plus froids. Je retrouve Michel Quint dans sa région du Nord, plus précisément à Erquignies, petit village à la frontière belge.



Robert Duvinage, photographe à la petite semaine (ce n’est pas le nom d’un journal), escroc de peu d’envergure, photographie des nouveau-nés soit-disant pour le prix du plus beau bébé du mois. Il entre, ainsi dans la chambre d’Hortense qui allaite son bébé. Là, le dérailleur casse, quelque chose se passe. Chassée de la maternité parce que fille-mère (il ne fait pas bon de sortir du cadre stricte de la morale), Robert ramène tout ce petit monde à Erquignies alors qu’une tempête de neige rend le retour, à Lille impossible. Pendant la nuit, une grosse ferme est incendiée et les quatre occupants, dont deux enfants, meurent dans le brasier. Qui est coupable ? Le découvrir, c’est le but, non, le prétexte de Robert qui se sent happé par Hortense et le petit Rolland, surtout qu’elle l’a présenté comme le père de l’enfant et qu’il confirme.

Hortense est alsacienne et, de ce fait, au cœur de la polémique sur les « malgré nous ». Pourquoi a-t-elle été mutée ici ? Robert n’en sait rien, mais devine beaucoup d’ombres et de la peur ; aussi il s’érige en ange gardien de Rolland.

Au bistrot-bazar-épicerie, pivot de la vie d’Erquignies, les clients parlent du procès d’Oradour-sur-Glane. Faut-il un procès commun à tous ou alors séparer les « Malgré nous » des allemands, faut-il un procès individuel ? Il y est aussi question de la « Voix du Nord » et son personnel issu de la presse collabo. Il ne faut pas oublier les trafics en tabac, alcool et autres denrée avec la Belgique. La guerre en Indochine préoccupe les habitants du village. Le fils du maire est revenu, traumatisé, avec trois doigts en moins et d’autres sont y sont toujours.



Michel Quint mélange suspens, histoire et vie quotidienne. Où j’apprends, (si j’en ai besoin !) que tout n’est pas noir ou blanc que les salauds se cachent derrières les braves, que les braves ne sont pas ceux à qui l’on pense.

Ce que j’aime chez Michel Quint, c’est sa peinture du nord, jamais complaisante mais pleine d’amour et si bien documentée. Les personnages secondaires sont mitonnés aux petits oignons. Les phrases sont longues, imagées. L’impression de voir les villageois patauger dans leurs vies comme dans les rues enneigées. Ce n’est pas l’intrigue, la recherche du pyromane, le cœur du livre, mais la vie quotidienne à Erquignies en ces années cinquante.



Michel Quint confirme tout le bien que je pense de ses livres.

Livre lu dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée de Babelio que je remercie.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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