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Citations de Olivier Bordaçarre (130)


Il faut attendre. Prendre son mal en patience. Elle vient d’entrer dans un nouveau monde. Un monde de lenteur et de silence. Rien ne bouge. Tout est calme. Pas un courant d’air. Pas le moindre éclair de lumière ne vient nuancer l’ambiance du lieu. Juste l’odeur de moisi, et cette ombre qui a fait un pas et s’est statufiée. Le temps passe. Ou peut-être qu’il a cessé de passer et que Lucie Delcourt restera dans cette position éternellement. La conséquence de ce temps, qui, peut- être, s’est arrêté, est une plongée dans l’univers de la question sans réponse.
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Quelque chose t’aveugle. C’est peut-être trop difficile pour toi d’exprimer ta douleur, je ne le nie pas, mais ne m’empêche pas de dire la mienne, s’il te plaît. Je me sens totalement vide, c’est comme si la vie avait quitté mon corps, bouger me demande un effort surhumain, je n’en peux plus…
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Cette chaleur la dégouttait. Son sexe la dégoûtait. Elle croyait sentir des odeurs pestilentielles issues de son intérieur, avait envie de vomir en permanence. Elle se rasa le pubis, comme pour se réapproprier cette partie meurtrie en la projetant en arrière, vers l’enfance, vers l’imberbe, la virginité, l’innocence, et oublier, oublier. Elle n’avait plus goût à rien. Elle était totalement désespérée. Elle aurait voulu qu’Antoine la consolât encore, la tînt dans ses bras toute la journée, lui caressât les cheveux. Mais, plus que tout, elle voulait l’impossible : que Fleur revînt.
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On ne peut pas s’approprier les gens de cette manière. Moralement, c’est inacceptable. C’est du recel, de l’abus de pouvoir. Cette expérience démontre qu’on peut être un homme sous influence. Et le Geoffroy Renaudy qui court toujours, tu lui couperas les couilles.
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Mais ce qui est fait est fait. Ne reviens pas sur le passé. Avance consciencieusement. L’objectif à atteindre se rapproche. Et puis faudrait pas exagérer : à cet âge- là, ça mesure combien un fœtus ? dix ou vingt centimètres, pas plus. Autant dire rien du tout. Alors quand ils disent qu’elle a perdu son bébé, ce n’est pas tout à fait ça. L’idée d’un bébé, oui, peut-être. L’espoir d’un bébé.
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Un enfant grandissait dans son ventre, allait naître sur cette terre, en plein cœur du Verdon, irait à l’école de Moustiers, au collège de Digne… Elle touchait souvent son ventre, sentait la tension de sa peau, ne rentrait plus dans ses jeans, supportait sans plainte les désagréments d’une grossesse. Antoine aimait poser son oreille là où le bébé vivait, y appliquait un mélange d’huile et de lavande, prenait des photographies de l’évolution et parfois, le soir, lui fredonnait une chanson douce. Bientôt, ils prépareraient sa chambre.
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Antoine n’insistait pas : c’était un garçon conciliant, patient, attentif, et totalement amoureux. Alors Alyson pouvait toujours corriger de deux millimètres la position d’une fourchette, elle restait aux yeux du garçon la femme de sa vie.
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Pour plonger si voluptueusement dans l’oisiveté, il fallait ignorer qu’elle est mère de tous les vices.
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On m’a dit que j’étais bonne qu’à récurer les chiottes, alors je récure. Mais faut pas m’en demander trop, d’avoir le sourire et de faire comme si je prenais mon pied. Merde !
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Les névrosés, c’est comme ça : l’égocentrisme fait partie du régime.
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La souffrance est un désert, on boit du sable et on crame de la tête et des pieds.
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Il sera inutile de perdre son temps à dévoiler le drame avec détails et ressenti. Nul ne pourra comprendre. De toute manière, pour les autres, ce ne sera jamais qu’une tentative de viol. Pas un viol. Non, juste une tentative. C’est beaucoup moins grave. Cela ne laisse pratiquement pas de trace. Et puis, à cet âge-là, on oublie vite. Bien sûr.
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Avec le sommeil, le risque est trop grand d’exploser en plein ciel et de s’éparpiller dans un cri d’effroi. Non, il vaut mieux rester éveillée. On ne sait jamais. S’ils revenaient… Elle se sent si seule, si petite, si frêle, et tellement à la merci de n’importe qui. Personne ne pourra plus la toucher sans créer le réflexe du rejet. Personne sauf un. Mais inutile d’espérer quoi que ce soit de celui-là.
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Les insultes, l’humiliation, le mépris, la haine. Et la menace destructrice qui pointera son nez dans chaque encoignure, dans toute obscurité. La grimace immonde du péril à chaque coin de rue, derrière chaque porte. Attendre avec la peur, c’est être prise dans une nasse de temps arrêté. C’est être coincée au pied de la jetée quand la marée monte. La peur est une mort de chaque instant. Avoir échappé à la pénétration ne change rien à son dégoût ni à sa peur. Le viol a eu lieu. Ni grand ni petit. Simplement infernal.
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Le mal incrusté, en une poignée de minutes, dans sa chair, dans ses organes, dans les plis les plus cachés de son être et elle espère, à cet instant précis, qu’il n’y restera pas trop longtemps, qu’il ne la rongera pas de l’intérieur, ne grignotera pas ses jours et ses nuits, ne l’empêchera pas de dormir ni de manger ni de penser ni de rire. Aura-t-elle encore dans sa vie l’occasion de rire ? Peut-être qu’elle ne connaîtra plus la douceur d’une caresse, le souffle d’un mot d’amour.
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Chacun sa vie. Chacun ses soucis. De toute façon, ça n’a jamais été très net là-dedans. Parfois, des cris, des lumières dans la nuit, des engueulades. Les problèmes, on va pas s’en rajouter avec ceux des autres. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage et nul ne sait où ça nous mènerait. On regarde, mais on ne dit rien. Et on ne dira jamais rien, on n’a rien vu, un point, c’est tout.
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Plus vite elle sera parvenue à destination, plus vite elle pourra se blottir sous la couette, dans la pénombre, volets clos. Elle serrera l’oreiller dans ses bras, y enfoncera ses ongles, et ne tentera plus de contenir ses tourments. Elle se mordra la lèvre jusqu’au sang. Ne pas hurler. Ne pas gémir trop fort. Serrer les mâchoires et compter les secondes.
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Dans une situation d'achat,Vladimir Martin,défenseur zélé du statut royal du client,ne doutait jamais de sa position.
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Précédant les quatre véhicules ministériels, Pierre Cramer roulait à vive allure en direction de l’aéroport. Denis Schiffermüller, costumer noir, lunettes noires, chaussures cirées, était en liaison permanente avec les trois gardes du corps occupant la deuxième voiture, une Mercedes classe E, qui maintenait une distance de vingt-cinq mètres avec le bolide de tête.
Maya Piéride, conseillère en communication de Claude Phalène, suggéra au ministre de jeter un œil au discours pondu par Sébastien Chenillard. Il devait le prononcer en ouverture devant ses homologues européens dans le grand amphithéâtre de l’Organisation Mondiale de la Santé. Bonne idée, mais Claude Phalène ferait cela dans l’avion. Pour l’instant, si Maya voulait bien le permettre, il se concentrait sur sa prestation. Frapper les esprits, dominer les débats, effacer le moindre doute sur son éligibilité, renvoyer les prétendants à leur circonscription, convaincre les rares dubitatifs, occuper le terrain médiatique, confirmer à la finance qu’elle avait fait le bon choix, enthousiasmer l’électeur, promettre, promettre et promettre encore. L’occasion de la journée contre la tuberculose se présentait, il allait la saisir. Quelle que soit la tribune, on ne néglige aucun bulletin de vote, même celui du phtisique. Alors cette tantouse de Chenillard pouvait attendre cinq minutes la validation du chef.
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La nature avait doté Séverine Amaryllis d’un physique avantageux. Médiocre sur les bancs de la faculté, la jeune beauté avait, de son propre chef, interrompu ses études – au diable la licence de journalisme -, et était entrée dans le milieu du cinéma grâce à un oncle, producteur de séries pour la télévision française. Elle n’avait pas eu à courir les castings, ni à franchir des barrières ni à enfoncer des portes. En revanche, elle avait été invitée dans des soirées privées, avait assisté aux défilés des grands créateurs de mode et fureté dans les cocktails branchés de Paris. Elle s’était rapidement retrouvée sur le seuil du bureau d’un agent influent, pénétrant ainsi le noyau d’un système dans lequel elle avait ensuite barboté avec toute la grâce de l’innocence. Le pognon avait suivi. À hautes doses.
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