AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Paul Féval (173)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Quittance de minuit, tome 2 : La Galerie..

Georgina, seconde épouse de Lord Montrath vient d’apprendre la fin tragique de la première, la malheureuse Jessy O'Brien emmurée dans un cul de basse fosse. Elle craint de subir un sort identique. Mary Wood, qui fut la camériste de Jessy, sait tout de cet horrible forfait. Et voilà que très bizarrement, elle est devenue fort riche et qu’elle mène la grande vie en faisant chanter Montrath. Lequel ne sait plus quoi faire pour se débarrasser d’elle alors qu’elle pourchasse le couple dans toutes les villes d’Europe où se déroule leur voyage de noces. De retour en Irlande, Georgina et son amie Frances Roberts, convaincues de l’innocence du vieux Miles Mac Diarmid tentent de décider Montrath à intervenir pour empêcher une terrible erreur judiciaire. En fait, Jessy n’est peut-être pas morte, ce qui signifie que le Lord qui vient juste de se remarier est de fait bigame. Pendant ce temps, les drames se succèdent. Les partisans irlandais inondent une loge orangiste secrète réunie dans un sous-sol de la ville de Galway. Une patrouille anglaise tombe dans une embuscade. Un ponton saboté s’effondre sous le poids des chevaux et la vase se charge de la suite. Un château est brûlé. L’héritière est frappée à mort d’une balle destinée à un autre…

« La quittance de minuit / Tome 2 » représente la suite et la fin d’un roman historique foisonnant et au suspens haletant. Les passions sont de plus en plus exacerbées. Et de tueries en attentats, on atteint au paroxysme, un grand drame final dans les flammes et les fumées toxiques. Les destins sont quasiment tous tragiques, les amours contrariées voire impossibles comme celles de Percy Mortimer le beau militaire anglais et d’Ellen l’héritière de la dynastie irlandaise déchue. Un seul couple en réchappe de justesse, mais au prix de combien de morts et de souffrance. Grandiose, épique, cet ouvrage ne se lit pas, il se dévore, même de nos jours, tant tout est parfaitement observé, soigneusement décrit, superbement raconté et dans une langue magnifique. Les personnages sont attachants autant pour leur côté courageux ou chevaleresque que pour leurs petitesses ou leurs travers. Quand on compare un ouvrage comme celui-ci, pourtant ne faisant pas partie des plus célèbres de l’auteur, avec la production actuelle, sa médiocrité, son manque de souffle et de panache n’en sont que plus tristement visibles.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          20
La Quittance de Minuit, tome 1 : L'héritière

Dans l’Irlande du XIXe siècle, le vieux Miles Mac Diarmid, pauvre mais respecté fermier de la région de Galway, vit dans sa misérable chaumière avec Jessy, sa fille adoptive, un petit valet et ses huit fils. Si lui est pacifiste et fidèle à la ligne de O'Connell, il n’en est pas de même de ses fils qui se sont tous enrôlés dans les rangs des « ribbonmen », ces résistants que l’occupant anglais considère comme des terroristes. Ils viennent d’incendier la ferme d’un middle-man (sorte de collabo de l’époque), Luke Neale, qui a été tué devant sa ferme. Un an plus tard, Miles se retrouve jeté en prison et accusé à tort du meurtre de Neale. De plus, Kate, la fille de Neale est aussi la femme d’Owen, un des fils Mac Diarmid, lesquels ne sont jamais pour rien dans toutes ces affaires. Natty, le cinquième des frères a d’ailleurs été tué par balle devant la ferme de Neale. Dans cette Irlande déchirée entre Orangistes protestants et Papistes catholiques, les passions sont exacerbées et les drames se succèdent. Le major britannique Percy Mortimer tente de garder une ligne médiane pour apaiser les tensions. Il sauve la vie de Morris, le meneur des Mac Diarmid, lequel lui en saura gré, alors que Jessy, fille adoptive de Miles, que Morris considère comme sa fiancée, est enlevée par Lord Georges Montrath. Sur la pression des Irlandais, le landlord anglais accepte d’effacer l’affront en l’épousant, mais ce n’est que pour mieux l’enfermer avant de la tuer…

« La quittance de minuit » est le premier tome d’un diptyque à la fois historique et dramatique. L’auteur nous plonge dans l’ambiance terrible d’une Irlande souffrant sous le joug anglais. La misère est partout présente, la haine de l’occupant également. Tout le peuple, réduit à une famine endémique et sciemment organisée pour l’affaiblir, se régale de quelques pommes de terre et va souvent pieds nus et en haillons. Les nobles irlandais comme le personnage d’Ellen ont été dépouillés de leurs biens au profit de riches Anglais comme Montrath qui disposent de propriétés immenses et pressurent les paysans réduits au statut d’esclaves. Ce personnage est particulièrement odieux, une sorte de Barbe-Bleue moderne. Sa seconde femme craint fort de subir le sort de la précédente. Par opposition, les justes ne manquent pas comme Miles le noble vieillard victime d’une erreur judiciaire qui tient de la machination, ou comme Mortimer qui finit par tomber dans une embuscade des partisans irlandais. Rien ne manque dans ce roman foisonnant et surtout pas les amours contrariés voire impossibles entre Anglais et Irlandais. L’intrigue est particulièrement bien menée, les rebondissements se succèdent. Le lecteur a hâte de dévorer le second tome pour savoir ce que deviennent tous ces destins tragiques. Tout le charme de l’ancien, malgré quelques descriptions un brin trop détaillées. Quel film formidable pourrait être tiré d’un tel ouvrage !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          20
Le Bossu : Le roman de Lagardère

L'un des meilleurs romans de cap et d'épée
Commenter  J’apprécie          20
Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-va..

Dans ce roman paru dans le Moniteur universel du 12 septembre au 25 octobre 1874 et intitulé La ville vampire – Aventure incroyable de madame Anne Radcliffe, Paul Féval retrouve la veine incroyable du délire maîtrisé qui se dégageait déjà dans La fabrique de crimes.



Une parodie du roman noir ou gothique dont une des pionnières fut Ann Radcliffe avec son plus célèbre ouvrage : Les mystères d’Udolphe (ou Udolpho), et auquel Féval se réfère dans ce court ouvrage. Mais afin de donner du crédit à son récit, il se met en scène dans l’entrée en matière de la façon suivante.







Mylady, une amie anglaise de l’auteur, propose à celui-ci de l’emmener, en compagnie de sa femme (ouf, l’honneur est sauf !) dans son château sis dans le Shropshire. Elle désire lui faire rencontrer une vieille dame, qui change de nom tous les ans à Noël. Actuellement elle se nomme Mlle 97. Trois ans auparavant, elle était Mlle 94. Pour la petite histoire, signalons toutefois que cette brave dame s’appelle Jebb et vit dans un cottage non loin du château de Mylady. Et vivaient dans cette région M. et mistress Ward, les parents d’Anne Ward, plus connue sous le nom de son mari, William Radcliffe.



Jebb narre alors une aventure extraordinaire survenue bien des années, des décennies même auparavant, à la jeune Anna ou Anne (je respecte l’orthographe des patronymes employé par Paul Féval), qui était amie avec Cornelia de Witt, accompagnée de sa gouvernante, la signora Letizia, et d’Edward S. Barton, lequel était suivi de son répétiteur Otto Goëtzi.



Pour tous, il était évident qu’Anne et Ned Barton allaient unir leur destinée, mais il n’en fut rien. Cornelia et Ned Barton se fiancent tandis que William Radcliffe demande la main d’Anne. Mais en attendant les deux mariages, la signora Letizia a rejoint à Rotterdam où elle tient la maison du comte Tiberio, le tuteur de Cornelia. Rotterdam où devait avoir lieu le mariage entre Ned Barton et Cornelia. Seulement, une mauvaise nouvelle leur parvient. La comtesse douairière de Montefalcone, née de Witt, vient de décéder en Dalmatie et Cornelia en est l’unique héritière d’une fortune immense. Tiberio se trouvant être l’héritier de Cornelia si, éventuellement, il arrivait quelques chose de fâcheux à la jeune fille.



Pendant ce temps Anne prépare activement son mariage, pas seule je vous préviens car il faut du monde pour coudre une robe de mariée, et elle reçoit quelques lettres dont une de son ami Ned. Elle s’endort et elle est la proie d’un rêve, ou plutôt d’un cauchemar. Elle se trouve dans un paysage qui n’est pas anglais, une église et des sépultures, des tombes jumelles sur lesquelles sont inscrites deux noms : Cornelia et Edouard !



Selon les autres missives, les liens qui unissaient Letizia, Goëtzi et leurs supposés protégés sont très distendus. Il se trame une sorte de complot et le mariage de Cornelia et Ned est retardé. D’après Ned, Cornelia a été enlevée par son tuteur et emmenée en Dalmatie, puis il a été atteint d’une fièvre qui lui procurait des hallucinations, à moins que ce ne fût la réalité. Il aperçoit dans le noir des prunelles vertes et des personnages incongrus. Anne décide alors de rejoindre Ned en compagnie de son factotum, Grey-Jack, un véritable hercule, qui déclare que Goëtzi n’est autre qu’un vampire.



Débute alors une course poursuite qui les entraîne jusqu’en Dalmatie où ils vont connaître des aventures effrayantes en compagnie de Cornelia et Ned, des épisodes réglés par Letizia et Goëtzi qui sont en très bon terme, se trouver face à une araignée géante aux yeux verts, jusque dans une ville surnommée la Ville-vampire, une vaste nécropole réservée au repos de légions de vampires.







Ce roman, qui débute comme une paisible relation amoureuse ou amicale entre quatre jeunes gens, devient peu à peu une succession d’aventures où l’angoisse se le dispute à une accumulation de péripéties toutes plus ou moins grotesques les unes que les autres, tout en étant périlleuses. La vie de nos principaux protagonistes est très souvent mise en danger à cause des manigances des deux lascars nommés Letizia et Goëtzi.



Dans la dernière partie de l’ouvrage, celle où les protagonistes évoluent en Dalmatie, dans la Ville-Vampire, le lecteur a l’impression de se trouver face à un dessin animé adapté d’après des comics de Marvel, avec une araignée géante, des personnages aux yeux verts qui se dédoublent, et des combats féroces.



L’épilogue pourrait n’être qu’une immense farce, mais Paul Féval s’en sort avec une pirouette, promettant ne pas utiliser un aspect déjà usé jusqu’à la corde, et fournissant une excuse aléatoire.



Dans cette véritable parodie de roman gothique ou roman noir comme étaient définis à l’époque ce genre de romans, La Ville-vampire ou Aventure incroyable de Madame Anne Radcliffe, titre originel de ce texte, Paul Féval accumule des situations que l’on pourrait qualifier de nos jours d’ubuesques, rocambolesques, surréalistes qui rejoignent dans la démesure La fabrique de crime, lui-même roman parodique qui joue dans le cauchemar halluciné et dont l’épilogue propose lui aussi un retournement de situation insensé.



Il innove en quelque sorte le roman loufoque dont Cami, auteur notamment de Loufock Holmès, le détective idiot, ou Pierre Dac et Francis Blanche, avec les Aventures de Furax, en furent les principaux chantres.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          20
Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-va..

Ann Radcliffe est la célèbre auteure des Mystères d'Udolphe, roman gothique du XIXe siècle. Une vieille dame et petite-cousine de la romancière narre à Paul Féval l'aventure incroyable qu'Ann a vécu et qui l'a inspiré pour sa prose. Et Paul Féval nous rapporte alors cette fantastique histoire dans laquelle Ann a combattu, entourée de compagnons assez hétéroclites, le vampire Mr Gotzi jusque dans la Ville Vampire (titre originel de ce roman). La course-poursuite pour sauver ses amis de l'emprise de la goule tient le lecteur en haleine et même si, finalement, le personnage d'Ann Radcliffe n'est pas plus développée que cela, on tient quand même à connaître la fin.

On sent l'aventure facile à la Buffy, on sent la pique de Féval contre le plagiat des auteurs anglais, on sent le dédouannement de l'auteur lorsque les retournements de l'histoire s'avèrent trop faciles puisqu'il s'agit là d'une histoire qu'on lui a rapportée… Et alors ? C'est aussi facile et agréable à lire qu'un épisode de série actuelle est facile et agréable à visionner. C'est aussi le but de cette saison de l'étrange qui atteint son objectif puisqu'on sourit, on frémit et on se cultive d'un roman qui en aura initié d'autres bien plus célèbres (Tanith Lee et Poppy Z. Brite). Un bon divertissement !
Commenter  J’apprécie          20
Le Bossu : Le roman de Lagardère

Certes, beaucoup de topoi et de stéréotypes (l'homme de main, la jeune fille pure), du pathos voire du mélo. Mais le récit de cet homme qui sacrifie toute sa vie n'est plus du panache, c'est de l'héroïsme. J'aurais souhaité que les tourments du héros soient justement plus présents, qu'il soit davantage un héros romantique torturé.
Commenter  J’apprécie          20
Les Mystères de Londres

On délaisse les mystères urbains au profit des intrigues privées







Eugène Sue avait ouvert la voix aux Mystères de Paris qui montraient dans un roman tout aussi fleuve la société du XIX° siècle et ses mystères. C’était carrément un mélange de gothique et de naturalisme et si on ne s’enfile pas tout d’un coup, ça passe tout seul. Lorsque Paul Féval avait vu cela, il s’était dit qu’il allait faire pareil mais à sa sauce. Donc virez moi le naturalisme et on se paye une bonne intrigue.







Oui, je sais, dis comme ça, ce n’est pas sexy alors qu’en fait, à l’époque, c’est ce roman qui a définitivement introduit Paul Féval dans le monde des lettres. Et personnellement, cette intrigue était bien développée. Parfois elle s’étirait en longueur mais quand on voit le pavé, on comprend. Et puis remettons aussi dans le contexte. A l’époque, on achetait des livres qui pouvaient servir de siège sans que cela ne froisse qui que ce soit.



Si vous aimez les classiques, sans toutefois vouloir vous frotter à du Hugo ou du Zola







Oui, parce que même dans le classique, tu peux faire le rebelle 😉 Mais soyons plus sérieux, le voulez vous ? Pour moi, les mystères de Paris ou de Londres (ils sont dans le même panier). C’est le genre de bouquin que vous pouvez mettre sur votre table de chevet et vous lisez un chapitre tous les soirs avant de dormir. C’est long, on est d’accord parce que le nombre de pages est long. Et le style a plus de deux siècles donc si vous vous enfilez les 1400 pages d’un coup d’un seul, cela va rapper un peu. Comme je vous le disais, un chapitre par soir, ni plus ni moins, recommandation de la Koko. Et vous vous prendrez d’intérêt à la ville qui se développe devant vous mais aussi à l’intrigue qu’on vous raconte.







Car pour moi, c’est comme un roman à épisodes où l’on reçoit sa dizaine de pages à lire tous les jours dans le journal. C’est le bouquin qui va t’accompagner les soirées où il ne se passe rien et qu’il faut bien trouver quelque chose. Et c’est ce genre de petits grands récits qui peuvent vous changer la donne. Et enfin, c’est aussi ce qui vous permettrait aussi de découvrir un autre siècle, dans une autre ville.
Lien : https://labibliodekoko.com/2..
Commenter  J’apprécie          22
Le loup blanc

Donc me voilà plongée dans la Bretagne du 18e siècle où une animosité subsiste entre Bretons et Français. Je découvre le vieux marquis de le Tremlays, un homme bon, un breton qui éprouve pour la Bretagne un amour inconditionnel et ne supporte plus que ses terres se retrouvent sous le jonc royal français ce qui le pousse à vouloir provoquer le régent, le Duc d’Orléans en duel.

Il prend ses dispositions auprès de son cousin éloigné, Hervé de Vaunoy son plus proche parent, pour ses biens et l’éducation de son seul héritier, son petit-fils Georges et s’en va, galopant, avec son fidèle écuyer Jude Leker. Mal lui en a pris, lui et son écuyer se retrouvent à la Bastille, son petit-fils disparait et tous ses biens se retrouvent aux mains de son perfide cousin.

Vingt ans passent, la colère gronde dans la forêt de la Tremlays où les paysans subissent l’oppression de Vaunoy et de l’intendant royal de l’impôt. Un groupe de révoltés, qui se font nommer les Loups à cause de la peau de loup qu’ils portent, reprend en volant ce qu’il leur revient de droit. Le jeune capitaine Didier est venu rétablir l’ordre.

Il souffle un bon vent de liberté et d’indépendance dans ce livre roman d’aventure, de capes et d’épées. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu ce genre. Et celui-ci n’est pas tout jeune, il a été publié en 1843 ! Un style un peu suranné mais pas plus que ça je trouve.

En tout cas, j’ai pris plaisir à découvrir cette histoire située bien loin de notre époque actuelle où l’auteur nous interpelle, nous prend à témoin de temps en temps. L’histoire est écrite par un Breton, cela ne m’étonne guère car j’aime bien ressenti qu’il aimait cette région, la décrire elle et ses gens.

Une histoire donc faite de complots, de trahisons, de rebondissements à la pelle mais aussi il y flotte un parfum de romance dans l’air. Bref quelques bons ingrédients pour passer un moment sans ennui.

Commenter  J’apprécie          20
Les Habits Noirs, tome 4 : L'Arme invisible

Un quatrième tome plaisant à lire, mais qui a un gout d'inachevé. La coupure, contrairement aux autres tomes, se fait dans un moment d'instabilité.

Sinon un style toujours aussi envoutant, et des machinations toujours aussi... machiavéliques.

Ce tome est pour le lecteur l'occasion d'en apprendre plus sur cette fameuse "arme invisible" qui permet aux Habits noirs de triompher de la justice et des justiciers.
Commenter  J’apprécie          20
La fabrique de crimes

Sous couvert de parodie du roman feuilleton et populaire, où il a beaucoup officié – ou sévi, selon vos critère – Paul Féval s’amuse et livre, en creux, tout un manuel de l’écriture périodique. L’histoire est assez impossible à résumer. On y retrouve toutes les ficelles du genre : une jeune femme récemment mariée au mystérieux docteur Fandango, séquestrée par son aïeul ; des combats à morts (ou presque) entre deux factions ennemies ; tous les moyens possibles et imaginables d’attenter à la vie de quelqu’un ; des révélations d’identité en cascade. Au fond, ce qui compte, ce n’est pas l’histoire mais le procédé. Cela pourrait donner lieu à un plaisir tout intellectuel, si ce n’est laborieux, mais ce n’est pas le cas : l’auteur s’amuse avec sa matière avec une certaine tendresse, ce qui fait qu’on le suit volontiers dans le délire où il nous embarque. Il faut dire qu’il pousse la logique du roman-feuilleton tellement à son comble qu’on n’est pas loin de menacer les frontières de la réalité et de tomber dans l’absurde. Cela donne lieu à des moments grotesques, loufoques, mais également à une poésie étrange qui apparaît, fugitivement, pour peu qu’on le prenne au sérieux un peu plus de deux secondes (et un peu moins de trente, car l’écrivain veille bien à se jouer de notre crédulité).



Et en passant, avec la plus grande désinvolture, Féval vient à s’interroger sur l‘impact de la fiction sur notre perception du réel. Ainsi, lorsque trois criminels se présentent à l’atelier des Piqueuses de bottines en prétextant une raison incongrue, celle-ci leur rappelle l’écriture des « œuvres d’imagination dont les Amanda, les Irma et les Anaîs nourrissaient leurs jeune intelligence en lisant le feuilleton d’un des cent mille exemplaires du Petit-Canard » : « Elles trouvèrent cela tout simple, et la gérante se leva pour ouvrir aux trois inconnus la porte de l’escalier. »



Pour finir, la chute m’a surprise et amusée, en ébranlant un peu plus l’édifice brinquebalant du réel que l’auteur a érigé avec une maladresse (voulue) devant nous. En somme, La Fabrique de crimes est un livre drôle et rafraichissant, tour à tour dépaysant et familier (si les ficelles ont changé en apparence, en a-t-on jamais fini avec les séries à suspense… ?), et dont la présentation graphique ajoute à la qualité. Pour ma part, je surveillerai avec attention les prochaines publications des éditions de La Robe noire, car j’apprécie particulièrement ce genre de démarches.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
Le Bossu : Le roman de Lagardère

Je suis retombé l'autre jour sur l'adaptation cinématographique du roman avec Luchini dans le rôle d'un Gonzague mellifluent, ça faisait un moment que j'avais envie de le relire car ma première lecture doit bien dater d'une quinzaine d'années... Je l'avais sur mon kindle, et un coup de tête en a donc fait la premières lecture de mes vacances.

Le Bossu vieilli bien : toutes les scènes épiques le sont autant que dans mon souvenir, et j'ai redécouvert tous les détails d'intrigue que j'avais oubliés, les personnages secondaires sympathiques tels que nos deux spadassins au grand cœur Cocardasse Junior et Passepoil ou la gitane Flore, Le petit marquis de Chaverny et toute la cohorte de Gonzague, mais également le style littéraire très plaisant. Bien sûr, Lagardère reste presque irritant de perfection et de noblesse, mais on le lui pardonne bien volontiers tant Le Bossu reste un roman de cape et d'épée emblématique et efficace. Et quand à la romance potentiellement louche avec Aurore (qu'il a tout de même élevée comme sa fille ou presque depuis le berceau, s'il faut le rappeler), elle passe finalement mieux que je le craignais car - ce que j'avais oublié - elle n'intervient que tardivement et devient l'un des nœuds du scénario et presque la cause de leur perte car la réticence de Lagardère à abandonner la jeune fille fait un temps de la veuve de Nevers leur ennemie...

Commenter  J’apprécie          20
Le Bossu : Le roman de Lagardère

le grand bonheur des romans de cape et d'épée.



Dans le bossu, vous trouvez tout, incontournable évidemment !
Commenter  J’apprécie          20
Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-va..

Un puissant somnifère, on y croit pas une seule seconde, et on est abrutie par des descriptions inutiles. On a du mal à en venir à bout tellement c'est indigeste.
Commenter  J’apprécie          20
Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-va..

Court roman qui parodie avec légèreté mais doigté le genre gothique.

L'ambiance est sombre, le vampire est diabolique et notre héroïne traverse maintes contrées et maintes aventures pour sauver des amis.

Pas de coup de cœur mais une lecture sympathique qui offre un clin d’œil à Ann Radcliffe et ses Mystères d'Udolphe.
Commenter  J’apprécie          20
Le Bossu : Le roman de Lagardère

Le chevalier de Lagardère sauve Aurore de Nevers et l'élève dans le secret pendant près de 20 ans. Il devra venger la mort de Philippe de Nevers, le père d'Aurore, et déjouer les intrigues de Gonzague, véritable assassin de Nevers.



Un vrai roman de cape et d'épée, avec plein d'intrigues, de l'action, de l'humour, de l'héroïsme... et la très fameuse botte de Nevers...! Les personnages secondaires sont absolument jubilatoires. Un roman absolument flamboyant, capédédiou !
Commenter  J’apprécie          20
Contes de Bretagne

Quel conteur, ce Job Misère !

Si vous craignez de vous ennuyer ou de vous assoupir à la lecture des « Contes de Bretagne » de Paul Féval, je peux vous assurer du contraire. La preuve : je n’ai pas lâché ma liseuse jusqu’à la dernière ligne de ces trois magnifiques légendes bretonnes.



Vu mon attachement à cette région de France, riche de culture et d’Histoire, il n’était pas étonnant que je plonge dans ces mythiques récits qui mêlent superstitions, traditions, descriptions fidèles des mœurs du Moyen-âge, ainsi que des paysages, des histoires de bravoure et de fanfaronnerie…



L’écriture de l’auteur est fluide, sans temps mort, et très éloquente.

Elle nous mène à suivre les péripéties de personnages hauts en couleur dans ces trois contes :



1) Le vil intendant Morfil qui convoite le joli château de Coquerel appartenant au débonnaire Plougaz.



2) La courageuse Anne des Îles, jeune prêtresse convertie, qui sauve les marins naufragés.



3) Le valeureux adolescent Noël Torrec qui secoure sa maîtresse Marguerite de Malestroit en se servant du charme d’Ermangarde, la femme blanche des Marais.
Lien : https://memoiredeliseuse.odo..
Commenter  J’apprécie          10
La Fée des grèves

(lu ce livre dans une autre édition - recueil "gens de Bretagne - mais ça ne change rien).

1er texte de Paul Féval que je lis et c'est une belle découverte : c'est bien écrit, assez original (tournures qui ne sont plus en usage). C'est un récit un peu de "cape et d'épée" (comme le Bossu je suppose), donc avec surprises, rebondissements, ruses, combats..(cela ferait un bon scénario pour un (télé)film) pour capter et garder l'intérêt du lecteur mais c'est, dans le genre, bien fait : on s'intéresse aux personnages, bien caractérisés et parfois truculents (comme dans un film de John Ford) et, quand on connait un peu les lieux, on voit que P. Féval n'a pas écrit de conneries sur ces lieux (à part qu'il dit que les coques et les palourdes c'est pareil). Paul Féval n'hésite pas aussi à l'occasion à expliquer le phénomène des marées et celui des "sables mouvants", de la brume etc.. Quand j'y retournerai j'aurai peut-être une pensée pour cette histoire dans l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          10
Jean Diable, tome 2

À Londres, le petit Ned plein de malice, ex-clerc de notaire et nouvelle âme damnée de Jean Diable, et sa compagne la plantureuse blonde Molly assistent à une parodie de procès, spectacle très appréciés par le petit peuple des bas-fonds massé dans la taverne borgne de la veuve Jenny Paddock. Ned Knob y est venu recruter une brochette de faux témoins qui doivent accabler Richard Thompson accusé à tort du meurtre de l’actrice Constance Bartolozzi. Depuis la démission de Gregory Temple, c’est Sir Paulus Mac Allan qui a repris toute l’affaire en dépit du bon sens. Pendant ce temps, en France, le comte Henri de Belcamp est arrêté et incarcéré pour deux meurtres commis en même temps, l’un à Lyon, l’autre à Bruxelles. Quand il apprend ce qui risque de se passer en Angleterre, son sang ne fait qu’un tour. Il lui faut à tout prix sauver la vie du pauvre Thompson. Mais comment y parvenir quand on se retrouve emprisonné à la prison de Versailles. Mais pour ce diable d’homme, rien n’est impossible…

« Jean Diable / Tome 2 » est le second et dernier volet de ce gros roman feuilleton qui navigue cette fois plus nettement sur les rivages du roman historique et d’aventures que sur ceux du policier et du thriller. En effet, plus de nouveaux crimes dans ce tome. On nage plutôt dans le rocambolesque totalement assumé. Les péripéties se succèdent toujours à un rythme échevelé. Le comte Henri, dont on ne sait qu’en toute fin la véritable identité, galope de France en Angleterre et inversement, entre et sort de prison comme d’un moulin, est accusé de tous les crimes, puis blanchi, puis à nouveau incriminé. Avec ses six identités présumées, avec tous les personnages qu’Henri peut incarner, Féval se fait un malin plaisir d’égarer son lecteur du début à la fin. Il y rajoute des sociétés secrètes visant à délivrer l’Irlande du joug anglais et des francs-juges allemands impliqués dans l’assassinat du général O'Brien, celui qui marqua le début de la longue série. Sans oublier une conspiration visant à libérer Napoléon de son exil à Sainte-Hélène. Heureusement, une fin en demi-teinte, pleine de valeurs chevaleresques et de bons sentiments permet au lecteur de se remettre de toutes ses émotions. Ne craignez pas de lire ou de relire Paul Féval, même aujourd’hui, cela reste un régal. Les grands auteurs sont éternels !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          10
La fabrique de crimes

De l'idée, des lacunes.



"Ce centenaire (XIXe) n'est-il pas assez chargé de crimes ?".

Sur ce constat sans appel, lié à l'époque à cet engouement pour un nouveau type de romans, l'auteur a l'idée de ridiculiser se qu'il qualifie, pour la majorité d'entre eux, de "littérature populaire à un sou".

Çà va trucider à tout va...



C'est quoi, c't'arnaque ? Féval nous garantit 73 morts par chapitre... et j'en ai compté un peu moins !

De quoi rendre jaloux Rambo ou 007 néanmoins...



Quelques intuitions qui nous font bien sourire, tels les noms d'oiseaux (Fandango, Frivolin, Boulet rouge...), une aristocratie criminelle qui en jette ("ma lignée s'enorgueillit de x crimes, x parricides, fratricides, infanticides, neveuticides, belle-mèricides..."), le moyen-orient à la sauce quartier de Paris, et autres codes du genre mis à mal.



Mais dès qu'on rentre en profondeur dans le roman, le verdict tombe.

Lecture pas impérissable, avec certaines longueurs ou redites.



On gardera en mémoire l'idée originale, ce pastiche de roman noir, finalement pas si présent que cela dans la littérature depuis les 150 ans qui nous séparent de cet écrit... du moins dans de telles proportions.

(plus d'avis sur PP)
Commenter  J’apprécie          10
Contes de Bretagne

Un très beau livre que je recommande aux amoureux de la Bretagne et de contes populaires.
Lien : https://mojenn-ou.blogspot.com
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paul Féval Voir plus

Quiz Voir plus

Paul Féval me prend la tête

Ce matin je me suis levé avec un sacré mal de tête, trop de vin, la veille peut-être, ou pas assez. Je décidais d'aller consulter mon docteur, celui qui habite rue de .................?................

Babylone
Jérusalem

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Paul FévalCréer un quiz sur cet auteur

{* *}