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Critiques de Paul Féval (173)
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Les Habits Noirs, tome 4 : L'Arme invisible

Ca commence à sentir méchamment le roussi pour les Habits Noirs… Un jeune procureur, Remy d’Arx, s’est mis en tête d’abattre l’association de malfaiteurs, à commencer par ses chefs tellement habitués à se prélasser dans les hautes couches de la société qu’ils en avaient oublié cette petite chose négligeable qu’on appelle la justice. Le bougre est compétent, intelligent, aussi tenace qu’un dogue, il en sait déjà beaucoup et en apprend davantage chaque jour. Le problème, c’est qu’un procureur, ça ne se zigouille pas comme un quelconque fâcheux. Pour se débarrasser définitivement de lui, il faudrait faire preuve à la fois d’efficacité et de discrétion. Bref, commettre le crime parfait. Heureusement, le bon colonel Bozzo, paternel et tyrannique dirigeant de l’association, a mis au point une arme infaillible capable de tuer sans laisser la moindre trace, une arme sournoise, mortelle, invisible… Autant dire que notre courageux procureur n’a aucune chance.



Ce 4e opus est court, très court, trop court même, mais c’est bien la seule reproche que je lui ferai. Certes, on ne peut pas dire que le suspense soit à son comble puisque l’on sait très bien que l’association survivra à ces péripéties et que, si ses chefs connaîtront finalement une mort violente et bien méritée, ce ne sera pas dans ce tome-là. Tout le plaisir est donc de découvrir comme le jeune et brave procureur se fera dessoudé ou déshonoré par les manœuvres du diabolique – mais tellement amusant – colonel Bozzo. Et quel plaisir ! C’est tellement agréable d’admirer l’œuvre d’un grand artiste et, du génie, l’horrible vieux bonhomme en a revendre. A noter que, une fois n’est pas coutume, « l’Arme invisible » est un roman à suite et se termine sur un cliffhanger haletant. Pour l’avoir déjà lu, je sais que le tome suivant, « Maman Léo », tiendra toutes ses promesses, ce qui fera de ces deux opus le point d’orgue de la saga des « Habits Noirs ».



Cette critique me donne l’occasion de souligner une particularité fascinante des romans de Féval : le goût du bizarre. Albinos, bossus, cul-de-jatte, nains, hercules… Ils sont nombreux à arpenter son œuvre, du « Bossu » aux « Habits Noirs » en passant par « Le Loup Blanc ». Mais contrairement au bon père Dumas, Féval ne fait pas obligatoirement rimer difformité et malfaisance. Sous les haillons d’un mendiant et le rictus inquiétant d’un saltimbanque, peut se dissimuler l’âme d’un héros. Deux personnages s’avèrent particulièrement marquants, à savoir la directrice de cirque Maman Léo et le Marchef. La première, joyeuse bonne femme aux proportions colossales, dirige d’une main virile son petit monde de monstres de foire, tandis que le second, exécuteur redouté des Habits Noirs, cache sous une apparence terrifiante un cœur tourmenté et occasionnellement généreux. Intrigants, effrayants, drolatiques, attachants… Ils sont le sel des romans de Féval.

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Les Habits Noirs, tome 5 : Maman Léo

Rien de plus agaçant qu'un monarque ayant fait son temps mais s'accrochant toujours à son trône. Depuis plus de trente ans, le colonel Bozzo-Corona, chef des Habits Noirs, agonise tranquillement, ourdissant du fond de sa chambre de malade les plus odieuses machinations criminelles. Qui sait s'il n'agonisera pas toujours dans trente ans… Au sein de la bande de malfrats, les ambitions commencent à sérieusement s'aigrir. Le vieux coquin n'en finira-t-il jamais de crever ? Certains aimeraient bien pousser le vieillard vers la porte de sortie, mais la peur les retient toujours : c'était un bien terrible personnage que le colonel en son temps et, si son corps le trahit aujourd'hui, il n'en conserve pas moins une écrasante supériorité sur son entourage. Prenez sa dernière affaire par exemple ! N'était-ce pas divinement ficelé, merveilleusement organisé ? La justice aveuglée, les témoins assassinés, le brillant jeune procureur abattu, les vertueux amants emprisonnés et condamnés à mort… Du beau travail, on ne peut le nier. Mais la coupe est pleine, les patiences sont à bout : il faut que le vieux salopard y passe et vite !



Allez, j'arrête d'être chiche. Certes, « Les Habits Noirs », ce n'est toujours pas de la grande littérature, mais ce cinquième tome était si jouissif, si passionnant, si drôle et si flippant que je lui octroie sans remord ses cinq étoiles. Avec « Maman Léo », Paul Féval atteint le point d'orgue de la saga des « Habits Noirs » : pas de gras, pas de superflu, pas de digression oiseuse, que du bonheur ! Même la sempiternelle histoire d'amour passe à la trappe, Féval considérant surement qu'il s'était assez étendu dessus dans le tome précédent. Les gentils sont plus dégourdis que d'habitude, notamment la jeune première pour une fois agréablement volontaire, mais se font complétement manipulés par les méchants qui pètent littéralement la forme. Et le colonel ! Ah, le colonel ! Quel beau personnage que ce centenaire démoniaque aux apparences de bon grand père caressant, éternellement malade, éternellement agonisant, à la fois redouté et détesté par ses subordonnés terrifiés. Les derniers chapitres sont exceptionnels et je les ai dévorés avec un grand sourire béat sur la figure : les poignards frappent, le sang coule, les portes claquent dans l'obscurité, les morts ricanent et Lecoq, qui n'a pourtant rien d'une femmelette, a la trouille de sa vie. Ah ça, on ne l'y reprendra plus à comploter contre Papa !



Je finis cette critique sur cette charmante citation du colonel, souriant paisiblement parmi les cadavres de ses ennemis abattus : « Figure-toi que j'ai eu un drôle de rêve hier. Je me voyais dans cent ans d'ici et je disais à quelqu'un dont le père n'est pas encore né, mais qui avait déjà la barbe grise : il y a deux choses immortelles, le bien qui est Dieu, et moi qui suis le Mal. »

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Les Habits Noirs, tome 6 : L'avaleur de sab..

De l'eau a coulé sous les ponts depuis la mort du vénérable colonel Bozzo-Corona et de ses principaux acolytes, M. Lecoq et la charmante Marguerite Saloudas, et la moindre des choses est de dire que les Habits Noirs sont tombés bien bas. La bande de malfaiteurs est maintenant dirigée par une bande de grigous vieillissants sans génie, ni panache, comportant même dans leurs rangs - j'ose à peine vous le dire - d'anciens notaires ! Peut-être est-il temps de laisser un peu de sang neuf entrer dans la croupissante association... C'est ce que pense le jeune Saladin, avaleur de sabres dans la respectable compagnie de saltimbanques de la corpulente Mme Samayoux. Saladin n'a que seize ans, mais il compense sa juvénilité par une ambition dévorante et un pragmatisme à toute épreuve. Quand le destin met sur sa route une jolie fillette adorée par sa jeune et très belle maman, Saladin n'hésite pas une seconde : il kidnappe la petite pour en tirer une substantielle rançon. Mais que a dit que “le crime ne profite jamais”? Certainement pas le bon colonel Bozzo en tout cas !



Je me souvenais de ce tome comme l'un des plus faibles de la série des “Habits Noirs” et c'est impression s'est confirmée à la relecture. Pourtant, cet opus-là ne manque pas d'atouts dont un anti-héros assez intéressant, des passages délicieusement truculents en compagnie du cirque Samayoux et un mari jaloux à la Othello très charismatique. Malheureusement, Féval y abuse un peu trop du pathos, genre dans lequel il n'a jamais été tout à fait à son aise. L'opus se déroulant plus de dix ans après la fin des précédents tomes, l'absence des anciens méchants s'y fait aussi cruellement sentir - c'est que je m'y étais beaucoup attachée, moi, à ses crapules audacieuses ! - et leurs héritiers manquent tristement de carrure. S'ajoute à cela une fin très précipitée et globalement insatisfaisante. Qu'on ne s'y trompe pas, ce sixième livre se lit très bien et reste divertissant, mais Féval a fait bien mieux et, heureusement, le fera encore.

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Les Habits Noirs, tome 7 : Les Compagnons d..

Vincent Carpentier était un brave hommes, ancien architecte reconverti en maçon suite à des revers de fortune et père d’une adorable fillette. Rien ne le destinait à être mêlé aux crapuleuses affaires des Habits Noirs, mais le destin pervers en a décidé autrement. Pour satisfaire son bienfaiteur, le colonel Bozzo-Corona, il a accepté de construire une cache secrète dans la muraille d’une maison anonyme. A quel contenu mystérieux cette cache était-elle destinée ? Vincent n’en savait rien et ne se souciait pas de le savoir. Mais les années ont passé et le mystère a pris dans l’esprit de l’honnête artisan des proportions considérables. Et si la cache contenait un trésor ? Un trésor formidable, incalculable, celui de la plus puissante organisation criminelle qui ait jamais sévi en Europe ! Dans le coeur loyal de Vincent, l’avidité est née et, avec elle, une obsession dévorante : mettre par tous les moyens la main sur ce fantastique magot. Hélas, Vincent n’est pas le seul à rôder autour du Trésor de la Merci… Alors que le colonel s’en va mourant, ses associés se rassemblent autour de lui comme des charognards, le plus redoutable de tous étant son petit-fils venu tout droit d’Italie pour assassiner son aïeul et s’accaparer ainsi son prodigieux héritage.



Si Féval a toujours été à l’aise dans le registre de l’humour et du suspense, il faut reconnaître qu’il ne jouit pas de la même habileté dans celui du drama. Il a fallu attendre ce septième tome des “Habits Noirs” pour que le cycle atteigne enfin une vraie grandeur tragique. C’est que, jusqu’ici, “Les Habits Noirs” restaient d’une moralité sans faille. Si les méchants n’étaient pas systématiquement punis - normal, c’est eux les véritables héros - les gentils accédaient toujours au bonheur et à la prospérité. Jamais on avait assisté à ce spectacle fascinant et macabre : le pourrissement inexorable d’une âme pure et bienveillante. Sans surprise, la lente déchéance morale de Vincent Carpentier s’avère mille fois plus intéressante que les déchirements sentimentaux qui alourdissaient les tomes précédents.



Ajoutez à cela une aura fantastique, presque mystique, qui nimbe tout le roman. C’est celle de l’Or, bien sûr. L’Or adoré, redouté, divinisé ! Dans “Les Compagnons du Trésor”, l’avidité prend des allures de culte ou de psychose collective. Plus puissant que l’amour ou la vengeance, ce sentiment renverse tout sur son passage, transforme tout en cendre et en métal clinquant, rappelant irrésistiblement la malédiction du roi Midas. Les coups de théâtre sont nombreux et certains pourraient paraître tirés par les cheveux, mais, s’ils ne sont guère vraisemblables, ils ont le mérite d’être parfaitement cohérents avec le reste de la saga. L’introduction du petit-fils du colonel est un coup de génie et permet à Féval de revitaliser la figure de ce terrible patriarche en lui créant un double tout aussi machiavélique mais jeune et énergique. Et que dire de cette tradition terrible : le fils tue le père, le père tue le fils, mais Fra Diavolo reste immortel !



Le huitième et dernier tome des “Habits Noirs” étant, dans mon souvenir, un des moins réussis, je pense que je vais sagement abandonner la saga sur cette excellente dernière impression. A la revoyure, les gens et en espérant vous avoir donné envie de vous plonger dans cette passionnante série de Féval !

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Les Merveilles du Mont-Saint-Michel

Le légendaire du Mont Saint-Michel est source d'une importante bibliographie.

Sa fondation, l'histoire de son abbaye, de sa forteresse et de ses prisons ont été contées à maintes reprises.

En 1920, Étienne Dupont, le grand historien du Mont, le comparaît à une bastille des mers.

Il nous offrait, en 1924, de nouvelles historiettes et anecdotes sur son abbaye et ses prisons.

En 1941, Jean de la Varende, l'immense écrivain normand, nous restituait le vrai visage de ce vaisseau amiral échoué dans son décor mouvant.

Mais avant eux, un autre grand nom de la littérature française s'était déjà penché sur l'histoire de cette grande forteresse.

Paul Henry Corentin Féval, en 1879, nous offre "les merveilles du mont Saint-Michel".

Le livre est passionnant.

Pourtant que l'on ne soit pas déçu de ne pas trouver, dans cet ouvrage, le fracassant roman épique que promet la signature de son auteur.

Car ce récit est plutôt une chronique historique dont le rythme est parfois ralenti par de nombreuses références et de fréquents renvois.

Pendant plus d'un siècle, on crût que la marée de mars 709, véritable conjonction de plusieurs cataclysme naturels, détruisit et noya la forêt qui entourait le Mont.

Mais dans les textes anciens, qui remontent au moins du dixième siècle, un terme revient sans cesse et finit par s'imposer aux esprits : "paulatim" - peu à peu -.

Il ouvre la voie à une théorie plus favorable aux assauts moins grandioses mais plus nombreux d'une mer plus tenace que déchaînée...

A l'heure du sacre de Clovis, où sur les ruines de l'empire romain d'occident, naissait la France catholique, la garde et la protection du royaume est attribuée à l'archange Michel.

C'est lui qui fournit l'ampoule pleine d'huile au baptême du premier roi de France...

Un jour, comme le pontife Aubert, douzième évêque d'Avranches, se trouvait plongé dans un profond sommeil, il fut averti par une révélation céleste de construire, sur le sommet du Mont-Tombe, un édifice en l'honneur de l'archange qui voulait que sa commémoration fut célébrée "en péril de mer"....

Ce vénérable récit, issu d'une plume illustre, est un pur plaisir de lecture.

Son style, dont le temps a patiné les élégantes moulures, en fait un magnifique texte à la croisée de la Littérature et de l'Histoire.



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Les Molly-Maguires : Les libérateurs de l'Irl..

Avec ce goût de vieux feuilleton populaire, ce roman nous en conte sur un épisode de la longue lutte d'indépendance du peuple irlandais face à son perfide envahisseur.

L'auteur y manipule également les éléments de la tragédie classique, avec son déroulé fortement prévisible et tragique.



Babélio, par l'intermédiaire de la critique de Paul Maugendre, nous apprend la curieuse décision des éditions de l'Aube qui, sans avertissement, nous livrent ici une version tronquée d'un livre qui s'intitule à la base « Les Quêteurs de Minuit », autre manière de nommer cette société secrète en lutte contre les Anglais, ces fameux Molly-Maguires.



En plus de n'être vraiment pas très fort en illustration ( oubliant cette fois-ci qu'étirer une photo à faible définition afin de remplir l'ensemble de la couverture engendre, sauf manipulations fines, un flou plutôt dégueulasse ), l'Aube semble assez sûre d'elle quant à nous supprimer la moitié de l'histoire… peut-être pour notre bien ?



Je ne saurais répondre, ne pouvant pas — pour des raisons de sain et nécessaire snobisme contre-technologique — me résoudre à lire cette suite uniquement disponible en numérique gratuit.

L'ami critique-blogueur ci-dessous n'ayant pas poursuivi son effort de résumé détaillé, à notre plus grand désarroi, on le remerciera tout de même de nous avoir rappelé l'épisode syndical américain de cette confrérie, confirmant l'importance et le caractère soudé de la diaspora irlandaise.



L'auteur sait être mesuré, ne distribuant pas clairement les rôles fantasmés de gentils et de méchants, préférant s'intéresser à ceux qui tentent de se placer au centre, voire un peu au-dessus ; ces quelques-uns de peu, refusant le mouvement grégaire, irrésistible attraction terrestre, aveuglés du drapeau ou de l'oripeau, alors que tout peut se résumer à la convoitise de quelques familles…



Sans rancune de notre côté, un bon moment de passé ; L'Aube, malgré ces quelques griefs, est souvent gage de qualité, avec un catalogue rempli de surprises…

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Les Molly-Maguires : Les libérateurs de l'Irl..

Plus connu pour la série d’arrestations et les procès qui eurent lieu entre 1876 et 1878 en Pennsylvanie aux Etats-Unis à cause de leur mutinerie contre les propriétaires de mines qui refusaient le syndicalisme, les Molly-Maguires étaient des Irlandais regroupés dans une société secrète qui œuvra d’abord sur leur île en rébellion contre les Orangistes Britanniques. Les Catholiques contre les Protestants.



Au moment où débute cette histoire, au mois de novembre 1844, dans la région de Galway, nous faisons la connaissance de la famille du vieux Miles Mac-Diarmid. Attablé en train de souper, il est accompagné de ses huit fils dont l’âge s’échelonne d’une trentaine d’années à dix-huit ans, d’Ellen Mac-Diarmid, une parente âgée de vingt ans, d’un homme en haillons, invité à se restaurer, d’une gamine nommé Peggy. Seule manque à l’appel, Jessy, la jeune nièce de Miles Mac-Diarmid, qui est mariée depuis peu à Lord George Montrath. Mais le vieux Mac-Diarmid s’inquiète pour Jessy dont les nouvelles ne parviennent que rarement.



Néanmoins, il leur faut rendre hommage à Ellen, que Miles Mac-Diarmid considère comme sa noble cousine. Et il est qu’elle fait partie de la famille, descendante des Mac-Diarmid qui autrefois possédaient un château, aujourd’hui en ruines, dans la région. Et ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée l’Héritière. Le vieux Miles Mac-Diarmid vitupère contre les Mollies, une société secrète dont les membres brûlent et pillent. Morris, l’un des fils tente bien de justifier leurs actes, démentant les pillages, mais rien n’y fait. Miles Mac-Diarmid est un fidèle de Daniel O’Connell, un Irlandais qui refusait l’implantation des Orangistes sur son sol mais considéré depuis comme une sorte de traître par les rebelles.



Il est question aussi d’un major anglais qui serait dans la ferme de Luke Neale, un fermier considéré comme un usurier, un assassin et autres qualités incompatibles avec l’honneur des Irlandais. L’évocation de Percy Mortimer, le major anglais, trouble Ellen, et l’un des plus jeunes fils de Miles s’en rend compte. Elle l’aime, se dit-il.



Au moment de se quitter, l’homme en haillons qui se prénomme Pat prend à part chacun des fils, leur glissant un petit mot en sourdine. Et tous les fils Mac-Diarmid sortent, l’un après l’autre, et se retrouvent à la ferme de Luke Neale, étonnés de se retrouver ensemble et d’appartenir à cette confrérie des Molly-Maguirres, avec comme mot de reconnaissance les Payeurs de minuit.



Ils sont venus s’emparer de Percy Mortimer, qui est blessé, et de Kate Neale, la fille du fermier, mais un homme, un chef sans nul doute, habillé d’un carrick, sauve la vie de Mortimer, car entre eux il existe une dette de sang. L’un des frères Mac-Diarmid aime Kate Neale, ils sont même fiancés selon lui, et c’est assez pour que les autres frères laissent également la vie sauve à la jeune fille.



La ferme est incendiée et au milieu des débris est dressé un panneau sur lequel est inscrit : La quittance de minuit.



Fin du prologue intitulé Les Molly-Maguire.



Débute alors l’histoire de L’Héritière qui se déroule six mois plus tard, en juin 1845 toujours à Galway et ses environs.



Dans une auberge, deux femmes et deux hommes se tiennent assis sur un banc, et buvant un rafraîchissement. L’un des deux hommes est sous-contrôleur à la police métropolitaine de Londres, et l’autre un pauvre hère qu’il soudoie afin que celui-ci effectue un faux-témoignage.



En effet, Miles Mac-Diarmid, le vieux Mac-Diarmid, est emprisonné suite à l’incendie de la ferme de Luke Neale. Les preuves manquent, et il serait bon que ses enfants affirment devant la justice que le vieux Miles était présent lors de cet incendie. Comme l’homme est pauvre et ne peut nourrir ses rejetons, la solution est toute trouvée.



Mais dans Galway, la tension est étouffante, tout comme la chaleur. Les Orangistes et les Irlandais ne manquent pas de s’invectiver, voire de se porter des gnons. Les soldats tentent de maintenir l’ordre sous le commandement du major Percy Mortimer. Mais celui-ci est un homme probe, sachant faire la part des choses, il est honnête et n’accepte aucun débordement de la part de ceux qui sont sous ses ordres. On serait tenté d’écrire qu’il ménage la chèvre et le chou. Pourtant il est la cible des Irlandais qui désirent sa mort et le lui font savoir en lui envoyant des messages sur lesquels est dessiné un cercueil.



Dans cette ambiance délétère et belliqueuse, se trament des histoires d’amour entre Anglais et Irlandaise ou inversement, de trahisons liées non pas à une approche politique mais à cause du paupérisme vécu par certains, des affrontements divers dans lesquels des enfants jouent un rôle non négligeable.



Paul Féval ne cache pas professer une attirance pour les idées du peuple Irlandais, l’envie de se débarrasser d’un envahisseur qui impose ses lois et sa religion, alors que dans certains de ses romans il met en avant une certaine supériorité des fils d’Albion. D’ailleurs bon nombre de ses romans ont en commun de mettre en scène des Britanniques, comme dans Jean Diable, La Ville-vampire, Les mystères de Londres et autres.







Le titre exact de ce roman qui comporte deux parties, L’Héritière et La galerie du géant, est La Quittance de minuit. Mais les éditions de l’Aube ne rééditent que le prologue, qui donne son titre à l’ouvrage, et la première partie dite l’Héritière. Ce qui peut induire en erreur les lecteurs, qui de ce fait n’ont en main qu’un roman tronqué de sa seconde partie, et les laisser sur leur faim.
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Les Mystères de Londres

Le roman-feuilleton du XIXe siècle dans toute sa splendeur. C'est kitsch. Très kitsch. Ca nécessite de savoir traiter avec humour les pures, chastes et belles jeunes filles qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, encore moins de leur cerveau, et passent leur temps à roucouler, soupirer, s'évanouir et se faire enlever par des affreux méchants pas beaux.

Mais dans son genre, c'est assez réjouissant, et diablement entraînant. De l'action, plein d'action, des rebondissements à tous les chapitres, des affreux méchants pas beaux infâmes à souhait, des bas-fonds londoniens délicieusement sordides, un personnage principal assez complexe et intéressant, qui entretient de plus une relation pour le moins ambigüe avec un romantique et charmant jeune homme...

Bref, un très bon moment de lecture !

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Les Mystères de Londres

Un bon roman dans son genre, mais il m'a bien moins plus que le bossu du même auteur.

Peut-être est-ce en raison d'une intrigue plus décousue, moins centrée.

De plus un fait m'a un peu choquée, c'est que le personnage le plus diabolique du récit, le méchant sans scrupule soit juif, avec tous ces traits de l'usurier juif cruel. Bon c'était monnaie courante à l'époque, mais quand on connait l'histoire de la seconde guerre mondiale, ce n'est pas le genre de chose plaisante à découvrir, ce genre de cliché noirci.

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Les Mystères de Londres

Dans les années 1840 à Londres, un homme semble aimanter tous les regards. Le marquis de Rio Santo éblouit les femmes et sa fortune attire les commentaires des hommes de la haute société londonienne. « Le marquis de Rio Santo ! l’éblouissant, l’incomparable marquis ! Londres et Paris se souviennent de ses équipages. L’Europe entière admira ses magnificences orientales ; l’univers enfin savait qu’il dépensait quatre millions chaque saison, vingt mille livres sterling par mois. » Un tel personnage ne se crée pas que des amitiés et il est bientôt entouré de méfiance et de jalousie. D’autant plus que la cicatrice qui barre son front n’est pas sans rappeler celle d’un autre… l’identité du marquis de Rio Santo finit par être au cœur du roman de Paul Féval.



Si vous cherchez une définition concrète du mot rocambolesque, je vous conseille d’ouvrir ce roman datant de 1844. Mon résumé est des plus succinct car il est absolument impossible de résumer l’intrigue foisonnante conçue par Paul Féval. L’histoire n’est faite que de rebondissements, de surprises, de révélations. Vous y trouverez tout ce qui fait un roman d’aventures : des machinations, des complots, des enlèvements, de la fausse monnaie, de la piraterie, des expériences médicales, des identités multiples et une puissante société secrète. Paul Féval nous entraîne dans une ville souterraine, une ville cachée. La société secrète se nomme la grande Famille et elle a des membres dans toutes les couches de la société. On y compte aussi bien des révérends, des banquiers que des mendiants, des aubergistes. Le but de ces lords de la nuit est le vol, l’argent avant tout. Mais celui qui est à la tête de l’organisation suit un but fort différent. Certes, il a besoin d’argent mais pour une cause qu’il défendrait jusqu’à la mort. C’est un personnage complexe et ambigu. D’une intelligence et d’un courage hors-norme, cet homme nommé Edward ne s’abaisse jamais au crime gratuit ce qui l’éloigne de la veulerie des membres de la grande Famille. Malgré ces crimes, Edward est un personnage attachant.



Si vous aimez les romans d’aventures, si une multitude de personnages et de situations ne vous effraie pas, plongez dans le Londres secret de Paul Féval, vous en aurez pour votre argent !
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Les Mystères de Londres

On délaisse les mystères urbains au profit des intrigues privées







Eugène Sue avait ouvert la voix aux Mystères de Paris qui montraient dans un roman tout aussi fleuve la société du XIX° siècle et ses mystères. C’était carrément un mélange de gothique et de naturalisme et si on ne s’enfile pas tout d’un coup, ça passe tout seul. Lorsque Paul Féval avait vu cela, il s’était dit qu’il allait faire pareil mais à sa sauce. Donc virez moi le naturalisme et on se paye une bonne intrigue.







Oui, je sais, dis comme ça, ce n’est pas sexy alors qu’en fait, à l’époque, c’est ce roman qui a définitivement introduit Paul Féval dans le monde des lettres. Et personnellement, cette intrigue était bien développée. Parfois elle s’étirait en longueur mais quand on voit le pavé, on comprend. Et puis remettons aussi dans le contexte. A l’époque, on achetait des livres qui pouvaient servir de siège sans que cela ne froisse qui que ce soit.



Si vous aimez les classiques, sans toutefois vouloir vous frotter à du Hugo ou du Zola







Oui, parce que même dans le classique, tu peux faire le rebelle 😉 Mais soyons plus sérieux, le voulez vous ? Pour moi, les mystères de Paris ou de Londres (ils sont dans le même panier). C’est le genre de bouquin que vous pouvez mettre sur votre table de chevet et vous lisez un chapitre tous les soirs avant de dormir. C’est long, on est d’accord parce que le nombre de pages est long. Et le style a plus de deux siècles donc si vous vous enfilez les 1400 pages d’un coup d’un seul, cela va rapper un peu. Comme je vous le disais, un chapitre par soir, ni plus ni moins, recommandation de la Koko. Et vous vous prendrez d’intérêt à la ville qui se développe devant vous mais aussi à l’intrigue qu’on vous raconte.







Car pour moi, c’est comme un roman à épisodes où l’on reçoit sa dizaine de pages à lire tous les jours dans le journal. C’est le bouquin qui va t’accompagner les soirées où il ne se passe rien et qu’il faut bien trouver quelque chose. Et c’est ce genre de petits grands récits qui peuvent vous changer la donne. Et enfin, c’est aussi ce qui vous permettrait aussi de découvrir un autre siècle, dans une autre ville.
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Une Histoire de revenants

En Bretagne, à la fin du XVIIIème siècle, Filhol de Tréguern, aristocrate désargenté, est censé jouer les revenants quelque part sur la lande déserte non loin du Trou de la Dette. La douairière Françoise Le Brec et Marianne, la sœur du disparu viennent la nuit sur les lieux dans l’espoir de voir apparaître son fantôme. Mais rien ne se produit, aucune voix ne s’élève dans les ajoncs… Et soudain, elles aperçoivent une forme humaine sortie des broussailles, c’est un spectre de femme avec un visage d’une beauté angélique encadré d’une vague de boucles blondes. Il s’agit de Geneviève de Tréguern, la veuve du revenant, qui le cherche également. Mais où donc Filhol est-il passé ? On le dit mort des fièvres depuis longtemps. Et pourquoi cette croyance selon laquelle tout Tréguern doit mourir trois fois ?

« Une histoire de revenants » est le premier tome d’un roman fantastique de Paul Féval, auteur breton qui, à son époque, rencontra un succès équivalent à ceux de Balzac ou de Dumas. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et pourtant ce prolifique romancier nous gratifie ici encore d’une histoire pleine de rebondissements écrite d’une plume alerte et de descriptions minutieuses d’une Bretagne profonde, pleine de mystère et de croyances aux esprits, aux sorciers et autres korrigans. Sans doute est-ce le côté le plus passionnant de ce texte. Quelques années après la Révolution et la révolte des Chouans, le pays pauvre et arriéré est encore imprégné des us et coutumes de l’ancien régime. Les nobles bénéficient toujours du dévouement et du respect de leurs paysans. Un des personnages prend même la place de son seigneur au moment de la conscription. Il y laissera un bras et se sacrifiera même pour lui. Et pourtant, l’âge d’or des Tréguern est terminé. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et le lecteur ne découvrira leur fin et la clé de l'énigme que dans le second tome intitulé « L’homme sans bras ».
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Vampires, tome 1 : Le chevalier Ténèbre - La ..

Mené à vive allure avec tous les rebondissements propres au feuilleton et portant à la fois l’empreinte des romans noirs et des romans d’intrigues, Le Chevalier Ténèbre conte les aventures de deux êtres énigmatiques, les frères Ténèbre, séducteurs et voleurs, qui, partis de leur Hongrie natale, traversent toute l’Europe, usant de mille et un travestissements et de masques de toute sorte, pour se livrer à leurs méfaits et ruiner des familles entières.





Spécial suite au mode d'écriture de Féval qui, tout en abordant le thème du vampire, le traite de manière ironique.



Vraiment singulier, de ce que je me souviens.



Il utilise avec son habilité coutumière les procédés propres au roman fantastique tout en s’amusant constamment à en désamorcer les effets.



Le malaise du lecteur est entretenu par la présence et la permanence d’un climat inquiétant, mais son recours systématique à l’humour bouffon et toute ces succession de situations toutes plus extravagantes les unes que les autres, nous amusent plus qu'elles ne nous effrayent.



Pour l'autre partie, qui concerne "La ville vampire", cela commence par l’enlèvement d’un futur marié par un vampire qui posséde des caractéristiques assez inhabituelles (il possède un aiguillon très pointu au bout de la langue, qui lui permet de percer un trou dans la chair ; il se colle ensuite comme une sangsue pour aspirer le sang).



Ce texte est un pastiche assez réussi, un bon roman imaginatif, cocasse, grotesque.



Ma lecture est mitigée parce que je sais que tout le monde ne peut pas aimer ce genre de livre très spécial.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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