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Citations de Paul Greveillac (186)


Face à lui, il y avait désormais une petite créature haletante aux yeux énormes, noirs, qui lui mangeaient tout le visage. Ils faisaient oublier un petit nez en bec de canard. Ses cheveux étaient très noirs également, raides et ébouriffés. Elle portait des haillons déchirés, en grand désordre, comme un plumage après la lutte. Kewei se dit qu'elle devait être la réincarnation d'un corbeau. [...] Orpheline sortie de nulle part.
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Elle le serrait si fort qu'il en avait mal. Il ne pouvait pas voir le visage de sa mère. Mais de grosses gouttes lui tombaient dans les cheveux, ruisselaient sur son propre visage, si bien qu'on eût dit que c'était lui qui pleurait.
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La bêtise est aussi utile à l’ humanité que le génie le plus sublime
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Kewei, dans Pékin, vaquait désormais avec l'assurance de qui est devenu intouchable. Du statut d'exécutant, il avait accédé à celui de mandataire. Il avait partout l'illusion de s'être extirpé de sa condition de subalterne. Et partout, il le montrait... Sommes-nous maîtres de nos destins, esclaves de nos egos ? Maîtres de nos rêves, esclaves de ce qui les concrétise ? (p. 299)
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- Ce sont de braves jeunes, vous voyez. Ils ont seulement besoin d’être guidés...
Et de conclure, toujours en souriant :
- Mais vous savez ce que c’est, l’impétuosité de la jeunesse ! Vous n’êtes pas très vieux non plus !
C’était peut-être un compliment. C’était aussi une insulte. Une façon détournée de lui dire qu’il n’y avait pas d’âge pour être un vieux con.
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Le poète [ Joseph Brodsky ] fut arrêté, placé deux fois en hôpital psychiatrique. (...) En février 1964, alors qu'il se rétablissait à peine d'une crise cardiaque, il fut enfin déféré en justice. L'affaire prit un tour piquant lorsque Brodsky, à son juge qui lui demandait : " Qui a reconnu que vous étiez poète ? Qui vous a classé parmi les poètes ?, répondit sans malice, peut-être sincèrement embarrassé: " Personne " Et après un moment de silence : " Qui m'a classé dans le genre humain ?" (p. 168)
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Bref. -La Laverie désenchantée- était un texte inclassable. Anton Vassiliev l'avait aimé sur-le-champ.
Son auteur , Mickaïl Liouchine , conclut sur ses lignes.

C'est ainsi que John Master inventa la littérature de laverie. Cousine germaine de la littérature de gare (...) Ainsi, un livre acheté sur présentoir dans une gare a-t-il l'espérance de vie de l'attente du train, à laquelle s'ajoute la durée du trajet lui-même. Et pour peu que l'entrée en gare du train ait du retard, ou qu'un inconvénient quelconque s'interpose- suicide, tronc d'arbre, justement, chu sur la voie ferrée-menus événements qu'un lecteur de gare avisé ne manquera pas d'anticiper, l'espérance de vie du roman de gare se trouve même, bien qu'artificiellement , allongée.
Un livre loué en laverie a, quand à lui, une durée de vie plus courte-disons, dans le meilleur des cas, du premier roulement de tambour à l'essorage d'un cycle lent. (p. 65)
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Katouchkhov était un fervent de Khroutchtchev. Car le désapprentissage que ce dernier avait mis en place, à l' échelle de l'Union, trouvait un terreau particulièrement fertile chez Katouchkov, intelligent, lucide, et parvenu à l'âge où l'on désapprend pour tenter de savoir. (p. 84)
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Il n'avait pas encore de prénom cela viendrait plus tard, selon des rituels superstitieux à moins que divinatoires, en tout cas ancestraux. Il était du signe du Tigre. Son élément associé était le bois. Et il est vrai que son meilleur allié, toute sa vie durant, serait le pinceau-le bois, donc. (p. 19)
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Sommes-nous maîtres de nos destins, esclaves de nos egos ? Maîtres de nos rêves, esclaves de ce qui les concrètise ?
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Victor Jelinek couvait à présent d'un regard fier les milliers de tonnes de béton à ses pieds.Il avait jadis comparé son usine à une enclume. C'était une forge aux proportions de mythe. Ses cent fenêtres faisaient un deuxième soleil pointilliste comme une étoffe trouée de lumière. (...) (p..26)
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Le studio donnait sur une courette intérieure dans laquelle pépiaient les oiseaux noctambules. Kewei, quinze heures par jour, plongeait dans sa peinture aux exhalaisons puissantes. Il ruminait les critiques acerbes de son maître. Lorsqu'il allait enfin se coucher, l'odeur de la peinture l'accompagnait. Il lui semblait que ses cheveux étaient devenus des poils de pinceau. Qu'il était tout entier un manche douloureux. Qu'il allait vomir de l'huile de lin, à cause des tambourinements de son mal de crâne.
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Ses entrailles se tordaient comme un chiffon qu'on essore. Lui laissaient de moins en moins de répit. [...] Son visage se déformait dans la douleur, masque empathique ressemblant à ceux du théâtre traditionnel. Percé d'yeux enfiévrés implorant merci. D'une bouche grande ouverte, à la lèvre inférieure animale, pendante. Elle haletait. Elle gémissait. Hurlait à l'aide. [...] La douleur était devenue insoutenable. Elle se mit à genoux, écarta les jambes, plaqua ses mains contre la roche. [...] La pierre était froide. Elle y colla la joue. Elle hurlait de plus belle. La montagne réverbérait son cri primitif. Mais on ne l'entendait pas.
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L'histoire de la peinture traditionnelle chinoise est celle d'une expédition sans fin. (...) Les peintres- (....) Au travers de leurs petits riens, ils donnent à voir l'ineffable. Tout. Il est ainsi des maîtres des paysages, des bambous, des litchtis, des crevettes. (...)
Yongmin eût-il dû se choisir un sujet, c'eût été celui des oiseaux. Il savait les saisir avec habileté. (...) Yongmin aimait les oiseaux , parce qu'il aimait le silence. (p. 33)
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Le brouillard faisait au monde une page blanche. (p.15)
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La seule guerre vraiment sainte consiste à ne pas la faire.
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Le 18 février 1977, l'exposition ouvrait ses portes. Elle était sobrement intitulée :"Exposition nationale pour célébrer avec ardeur la désignation du camarade Hua Guofeng en tant que président du Parti et secrétaire de la Commission militaire, ainsi que la grande victoire de l'écrasement du complot d'usurpation du Parti et du pouvoir par la "Bande des Quatre" ".
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A l'équidistance du pont François-Joseph et du pont des Chaînes, le cabinet occupait le quatrième étage d'un immeuble récent. Il fallait attendre l'après-midi pour que la lumière naturelle éclaboussât les pièces. C'était alors un éblouissement. Les langues de feu du fleuve, en contrebas, se reflétaient dans les hautes vitres en venaient miroiter sur les moulures du plafond. Dans l'été indien, fumer sur les balcons devenait un plaisir du roi. On attendait que le soleil se couchât, sur l'autre rive, en caressant l'espoir fou que la mécanique céleste se déréglât, que le désir de soir fût suspendu au bon vouloir de Dieu.
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C'était la pleine lune. Il profita d'y voir un peu pour dessiner Li Fang de mémoire. Sa chevelure coulait comme une fontaine de jouvence. Elle emplit Kewei de mélancolie...
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Kewei lisait sans être sûr de bien comprendre. Lui, Tian Kewei, fils de paysans moyen-riches, il était accepté quelque part. Aux Beaux-Arts. A Pékin. Afin d'y poursuivre sa formation de peintre. C'était tout bonnement inconcevable.. IL eut un bref vertige. Il devinait obscurément que sa vie prenait un cours radicalement nouveau, qui pourtant était celui de l'évidence.
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LOGIQUE ET AMUSANT (LE RETOUR)

Je suis dans le noir complet, dans une pièce où se trouve une commode contenant des chaussettes. Celles-ci sont seulement bleues ou roses. Quel est le nombre minimum de chaussettes que je dois prendre (dans l'obscurité totale) afin d'être certain de me retrouver dehors avec une paire de chaussettes de la même couleur ?

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