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Citations de Paul Greveillac (186)


Ce long silence, cette observation détachée et attendrie du monde , c'était un legs de son père.
Une fois dans la montagne, Kewei peignait toujours. Comme un vieux maître, déjà, il avait même acquis, à force de les peindre, un vrai sens de l'épure qui donnait à ses montagnes, à ses paysages, quelque chose d'essentiel. (p. 113)
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Quant à la transition Staline-Khrouchtchev, Katouchkov préfère ne pas y penser pour plusieurs raisons : 1) penser quelque chose sans pouvoir en discuter en confiance confine au masochisme ; 2) s’il commence à penser, qui sait où il s’arrêtera ; 3) quelle peut être la qualité de votre réflexion quand vous êtes sevré d’information. 
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Jesse Owens: quatre médailles d'or quant à lui, mais toujours pas de droit de vote à l'horizon (l'athlète ne recevra même pas un télégramme de félicitations de la part du président Roosevelt, très soucieux de ne pas laisser penser aUx sudistes qu'il est un nigger lover).
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Le brouillard faisait au monde une page blanche [incipit]
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Longs sourcils soigneusement épilés. Visage en noisette au petit menton arrondi. Cou de jonc docile aux vents. Bras d’algue, fleuris de mains de nacre. Poupée chinoise à la peau blanche. Femme coquette, irréelle. Beauté d’un autre monde. Jade blanc, qu’on expose au commun des mortels pour prouver l’existence de Dieu. Et, toujours, ce quelque chose d’apprêté qui lui donnait des airs de flamant rose
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L’avoir seulement dans son champ de vision, c’était se soumettre à l’attraction d’un aimant à la découpe d’écharde. Dehors le soleil siphonnait l’espace, la pluie s’écroulait sur le monde, les grattes- ciel se creusaient dans des stalagmites d’or.
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L’internationale pointait parfois le bout de son nez. Mais Internationale mise à part, plus une trace de musique étrangère. Jiang Qing la considérant comme de « mauvaises herbes » regorgeant de « drames morts ». Seule rescapée : la musique albanaise, apparemment quant à elle bien vivante, en odeur de sainteté même depuis le rapprochement avec l’Albanie stalinienne d’ Enver Hoxha.
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Si Katouckhov a recours à la littérature interdite, c'est parce que la littérature "officielle" , à cause de la bureaucratie culturelle, vient au monde au compte-gouttes. Au forceps. Et qu'elle est, à vrai dire, bien pâlichonne. Dénuée en tout cas du pouvoir révolutionnaire du verbe voulu, de l'émotion ressentie- et non projetée. Pâlichonne, parce que si elle se regarde en face, "miroir qui se promène une grande route", elle est surtout en U.R.S.S. un miroir sans tain. (...) Katouchkov a donc faim de livres qui ne l'infantilisent pas, de livres substantiels. (p. 84)
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Sur le campus, sur le parc Diaoyutai, sur le Musée d'art national, il se mit à postillonner un léger crachin. La brume du soir se leva, puis elle épaissit, jusqu'à donner à tous la même silhouette, jusqu'à voler à chacun les traits de son visage.
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Il comptait pour seuls compagnons, les crayons et les pinceaux qu’il parvenait à chiper. Pour seuls amis : le dessin et la peinture. (….) il eût magnifiquement incarné l’ermite philosophe, à qui sa grande sagesse enseigne qu’il n’est rien d’essentiel sinon de s’adonner à la contemplation du monde. Mais Liu le Pinceau n’avait que fiche de la sagesse. Et s’il passait le temps libre à œuvrer, c’était surtout parce qu’il était désoeuvré.

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Bientôt, de longues colonnes d'hommes gris s'étirèrent dans la plaine tchèque. D'interminables files de corps anonymes étaient sacrifiées au Moloch. Les travailleurs gagnaient tous les jours le chantier aux aurores, et ne le quittaient qu'une fois la lumière d'hiver tarie. Ils bâtissaient l'usine dont rêvaient les oppresseurs. Ils marchaient vingt kilomètres par jour, aller-retour, du camp de Hradištko. A leur vue, les ouvriers de Fernak furent d'abord incrédules. Quels pouvaient donc être ces spectres de cendre ? Pourquoi étaient-ils surveillés par des soldats de tous horizons, jeunes pour la plupart, et plutôt indolents- mais dont les armes lourdes glissaient de leurs épaules ?
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Si l’importance de l’architecte n’est pas encore pleinement appréciée, c’est parce que le langage qu’il utilise pour s’adresser au public est, dans la plupart des cas, complètement inintelligible.
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Sur une commode, il y avait une petite cassette de fer, dans laquelle Xiazhi fourrait ses trésors. Ravalant ses larmes, il se saisit d'une photographie. [...] Il observa le cliché. Les Tian posaient, devant la porte de la Paix céleste. À en juger les tenues de ses parents, il faisait chaud. [...] Li Fang était belle. Elle était vraie. Fatiguée, mais résolue. Illettrée, mais noble. Dans ses bras, elle tenait un minuscule poupon. C'était lui.
Plus Xiazhi regardait le cliché, plus il ne voulait y voir que sa mère. Le regard fuyant, le sourire forcé de son père lui parurent soudain grossiers. Insoutenables.
Xiazhi déchira la photographie pour ne conserver que sa mère et lui.
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La jeune femme encaissait tête baissée, sans mot dire. En esprit, elle crachait sur cet homme dont les yeux ne rataient jamais l'occasion de lui fouiller le corsage. Elle espérait que Li Fang reviendrait d'entre les morts pour laver son honneur.
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Figé dans ses rides plus sûrement que dans le formol, le visage de Jia était impassible. Dans les doigts du vieil homme, qui ressemblaient à du petit bois, une cigarette achevait de se consumer. Comme s'il vérifiait la conformité d'une série de boulons, l'ancien commissaire politique examinait les estampes de Nouvel An récemment produites par ses élèves.[...] Mais rien de ce qui lui passait devant les yeux ne lui semblait valable. Tout cela manquait cruellement d'originalité. Pire, exhibait de flagrantes lacunes techniques. Bande de bons à rien, pensa le professeur. [...] La moutarde chinoise lui montait au nez. Ses doigts le chatouillaient... Je finis mon clope et je déchire tout ça.
Enfin, alors qu'il s'y attendait le moins, un miracle se produisit. Le professeur ne souriait jamais. Mais son œil sembla soudain s'étirer. Plisser jusqu'à devenir rieur. Là, entre ses mains, il tenait enfin ce qu'il cherchait.
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Sans se départir d’aucune œuvre, l’exposition ‘ L’histoire de la peinture américaine’ pouvait avoir lieu. On n’avait pas voulu perdre la face à l’oncle Sam.
Après tout, si la Chine était riche en promesses, ses poches étaient encore vides. Et celles des Yankees étaient pansues de milliards de dollars.
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Si la respectabilité, dûment acquise ou pas, va souvent de pair avec un carnet de commandes fourni, il est en tout cas avéré que la mauvaise réputation éloigne systématiquement les affaires.
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"La faillite d'un régime est avant tout celle de ses élites. Les raisons, les prémices de la chute d'un empire, sont peut-être à chercher dans les salons mondains."p.176
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Avant de se coucher, Kewei se pencha sur le berceau de son fils endormi. [...] Il ne le regarda bientôt plus. Il le contempla. Longuement, amoureusement. Ses joues rebondies comme des petites pommes. Ses yeux de chaton bienheureux dans le rêve. Ses cheveux noirs, dressés par endroits comme un duvet revêche, une mèche plaquée sur le front. Xiazhi, emmitouflé, dormait profondément. Un soupir de buée s'élevait de ses lèvres gourmandes. Kewei était ému.
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Kewei vit son ami monter au ciel au volant de l'une de ces Jeep dont il avait aimé les dessins. Gao se retourna vers son ami. Il lui sourit de toutes ses dents. Ne manquait qu'une incisive. Puis il s'évanouit, pour toujours, dans un nuage diesel. [...] Une nuit sans lune, Li le Bouseux et Kewei portèrent la dépouille de Gao jusque dans la montagne. [...] Enfin, au pied de l'arbre où il avait jadis accueilli son ami, Gao fut enterré.
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