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Critiques de Paul Éluard (208)
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Les Mains libres

Les mains libres est un recueil de poèmes écrit par Paul Eluard et illustré par Man Ray qui appartiennent tous les deux au mouvement surréaliste et dadaïste. J'ai pu lire ce livre en moins de 15 minutes car les poémes de Eluard sont très courts mais quand même difficile à comprendre. Donc un peu déçu..
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Derniers Poèmes d'Amour

Il y a dans la poésie de Paul Eluard de l'évidence et du mystère. Tout est limpide et pourtant le sens échappe. Quelque chose d'enfantin, un reste des "yeux de ces enfants qui sont nos yeux anciens", une simplicité, des mots de tous les jours. Eluard, c'est d'abord un rythme inconnu, nouveau, limpide, et c'est le corps, le corps de la femme aimée, objet d'un érotisme sobrement sacralisé. Eluard, c'est l'amour dans ce qu'il a de plus concret, de plus vécu, de plus charnel. C'est le couple, l'union improbable réalisée mais aussi détruite par la mort qui fait déborder le temps, qui fait que le poète ne sait plus si c'est elle qui est morte ou si c'est lui.



Les mots viennent naturellement. Ils ne disent pas grand chose, juste ce qu'il faut. Ils se collent les uns aux autres, infiniment, toujours les mêmes et toujours surprenants. Le lecteur entre dans part la plus intime d'un homme, celle qui ne se dit pas mais se murmure, il entre dans lui-même, dans les mots qui disent peut-être l'universelle expérience humaine. Mais il ne sert à rien de parler de la poésie d'Eluard. Il suffit de la lire.

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Courage et autres poèmes

Un tout petit ouvrage pour faire découvrir la poésie engagée de Paul Eluard dans lequel il parle de la guerre et de résistance; et le tout joliment illustré.



De quoi ravir les enseignants et permettre aux enfants comme aux parents de voir la poésie comme quelque chose qui n'est ni rébarbatif ni nécessairement contemplatif et barbant.

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Les Mains libres

Les mains libres, ce sont d'abord celles de Man Ray, qui dessine de multiples variations sur le thème des corps de femmes et des figures géométriques.

Autant le dire d'emblée : j'aime mieux ses photos, beaucoup plus originales.

À côté de ces dessins, Paul Eluard s'est laissé les mains libres pour les illustrer de ses poèmes.

La plupart sont très obscurs, donnant l'impression d'être plutôt "en roue libre" que "les mains libres".

Mais parfois ils recèlent une certaine force, notamment lorsqu'il parle de la Nature comme dans "Le temps qu'il faisait le 14 mars".

Ou bien quand un des dessins lui évoque la femme comme une proie, dans "Pouvoir".

Une expérience intéressante... mais qui hélas ne me parle pas beaucoup.

Challenge Poévie 2022-2023
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Les Mains libres

Quelques poèmes de Paul Eluard illustrés par les dessins de Man Ray (pseudonyme de Emmanuel Radnitsky).



Vais le garder sous la main quelque temps pour découvrir avec vous , qui passez par là, les poèmes bien sûr mais les jolis croquis en noir et blanc qui émaillent ces 135 pages et qui ravissent l'oeil autant que le "coulé" des mots.
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Courage et autres poèmes

Gaëtan Doremus a réussi à illustrer force et courage avec ce lion engageant à la lecture indémodable de Paul Eluard. Les trois poèmes courage, de notre temps, et un sourire rassemblés ici prennent un vrai sens de projet de société ! Des choix éditoriaux engagés comme on les aime et un recueil qui devrait ravir plus d'un enseignant !
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Elle se fit élever un palais

Poème de Paul Éluard. Illustrations : bois gravés de Serge Rezvani.



« Elle se fit élever un palais qui ressemblait à un étang dans une forêt, car toutes les apparences réglées de la lumière étaient enfouies dans des miroirs, et le trésor diaphane de sa vertu reposait au fond des ors et des émeraudes, comme un scarabée. »



Ce poème aux accents mythiques, voire mythologiques, est une folie amoureuse, sensuelle et même érotique. Sublimé par les portraits de femmes quelque peu callipyges et terriblement énigmatiques dessinés/gravés par Serge Rezvani, le texte est précieux et délicat.



Produit en 16 exemplaires en 1947, le poème jouit d'une belle diffusion avec le fac-similé créé à l'occasion de la 21e fête de la librairie.
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Les Mains libres

Je doute que ce livre puisse intéresser grand monde (sait-on jamais), mais au vu de l'étude approfondie que j'en ai faites en cette dernière année de lycée, je me dois bien de poster une petite chronique pour exprimer mon ressenti.



Au premier feuilletage de ce recueil de poèmes, nous pouvons dire unanimement que rien ne semble avoir ni queue ni tête. Les mots sont lancés sur le papier sans connivence, les dessins sont aussi étranges qu'intriguant. Pour s'imprégner de l'atmosphère surréaliste des deux auteurs, une connaissance minimale de leurs pratiques, du mouvement auquel ils font partis, est requise, sans quoi Les mains libres devient vide indolore.



Pour débuter, il est juste de préciser que Man Ray, jusqu'alors photographe, s'est lancé dans le dessin, et à débuter la réalisation du recueil avec ses nombreux énigmatiques dessins. Paul Eluard a alors entreprit d'illustrer les dessins de Man Ray ; dure réalisation, qui ne doit ni dénaturer l'oeuvre, mais révéler aux lecteurs les infimes détails que le talentueux dessinateur a incorporé à ses oeuvres. La tâche est ardue quand l'on pense à la complexité du mouvement surréaliste. Ce groupe d'hommes ont dans l'esprit de se séparer des conventions, de ne pas suivre la tradition des oeuvres et de casser les genres.



Au niveau des poèmes, les significations sont nombreuse et souvent relatives à chacun. Il n'existe en effet aucune description précise de telle ou telle oeuvre, le lecteur est dans son bon droit de laisser courir son imagination au grès des pages. Néanmoins, certains poèmes de Paul Eluard laisse percevoir des pointes de ressentiments personnels, comme Main et fruits ou Le mannequin, qui renvoient à l'époque nostalgique de l'enfance de l'auteur. Man Ray fait pareil au niveau des dessins et laisse quelques indications personnelles sur la date, le lieu de production de l'oeuvre (tel Lans dans le dessin du poème Fil et aiguille), ou il y appose un titre personnel que Paul Eluard reprendra dans ses poèmes (comme Burlesque ou Le temps qu'il faisait le 14 mars).



Les deux auteurs entretiennent un dialogue muet entre dessin et poème. Ils jouent également sur la fausse simplicité des dessins, avec une illustration poétique qui chamboule et dérange la compréhension. Les mains, thème central du recueil, sont omniprésent dans les dessins ou poèmes, chaque fois changeantes, originalement mises en scène, elles sont l'organe commun aux deux hommes pour la production du livre. D'autres sujets reviennent sans cesse, comme les femmes ; présentées sous différentes formes, elles sont tantôt femmes-objets, femme-nature, fécondée, qui donne la vie, dominée, femme qui s'offre ou source de désirs. En jouant autour de ces deux thématiques principales, ils y rajoutent des plus globales, comme le temps qui passe, les rencontres, la solitude et l'isolement, la découverte ou la nostalgie.



Je ne qualifierais pas ce livre d'un livre à proprement parler, mais plutôt d'une oeuvre d'art, qui doit être regardée, déchiffrée, comprise et admirée. Prenez le temps d'apprécier à sa juste valeur les représentations artistiques que nous offrent les deux hommes surréalistes. Usez de votre imagination, pénétrez votre âme et faites surgir de vos entrailles les sentiments les plus viles que vous ressentez à l'encontre de ce recueil. Je ne peux que vous souhaiter bonne chance et que poids de l'imagination soit avec vous.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Grain-d'Aile

Il y a quelque chose de magique à s'inscrire sur Babelio (bon sang, que ne l'ai je fait avant !), c'est que cela t'oblige au souvenir.

En matière de lecture, je ne fonctionne qu'au sentiment.

Ce soir, j'ai cherché tout au fond de mon coeur le tout premier livre avec lequel j'avais dormi (je pourrais t'expliquer mais ce serait long et un tant soit peu humiliant)

Et j'ai tapé le tire dans la barre de recherche.

Te rends tu compte ? Mon premier émoi du mot joli, c'est Eluard qui me l'a provoqué. Je le découvre ici alors que ce livre est dans ma commode depuis plus longtemps que mes premiers souvenirs !

Ma maîtresse de dernière année de maternelle, Mme Etoile (mince, ici aussi il y a de la poésie !), me l'avait offert lorsque je déménageais.

Alors évidemment hein, toi qui a plus de quatre ans et demi, tu as sûrement envie de te nourrir de plus qu'un fétu de paille virevoltant au vent.

Je te propose une jolie chose : s'il existe encore, offre ce bouquin à un enfant. Et comme décemment, tu l'auras lu avant par responsabilité adulte, tu auras la fierté d'offrir un peu de rêve à cet enfant.

Tout aussi léger et délicat que la protagoniste du livre.
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Les Mains libres

Image et poésie. Lignes en mots, courbes en marge. Image. Image et poésie. Exaltation du visible et du lisible. Figure antique, l'ekphrasis n'a jamais cessé d'évoluer. Quittant le descriptif elle n'a jamais cessé de tendre vers l'harmonique.

C'est au 20 e siècle que sa libération s'est opérée.

Appolinaire, Cendras, Delaunay, Breton, Miro, Ponge, Char, Michaux, De Chirico, Picasso, Ernst, Eluard, Man Ray. Et tant d'autres. ..

L'image et l'écrit n'ont plus alors à se répondre, ni à se dire, mais naturellement ils ont à s'entendre.

« Les Mains libres », ouvrage d'art, regroupant textes d' Paul Eluard et dessins de Man Ray en est un parfait exemple.

Il ne faut pas rechercher l'illustration des formes. Il s'agit là de contempler une composition.

Les deux formes se détachent l'une de l'autre. Non pas pour s'écarter l'une de l'autre mais pour s'entendre à se compléter l'une l'autre et de cette façon leur permettre de naturellement se sublimer.

Cet écart, si l'on peut le nommer ainsi, cette respiration de l'esprit, ce vide si l'on tente un rapprochement avec la grande tradition de la peinture chinoise, permet à l'une et l'autre forme de parfaitement se détacher, se «  juste à poser », pour que l'une et l'autre entrent en résonance et que naturellement se crée un attachement entre elles.

C'est en ce détachant du descriptif que cette figure a trouvé sa forme la plus pure.

Deux objets, poésie et image, créent alors l'espace nécessaire afin que se fasse entendre l'harmonie de leur accord, tel la montagne avec le fleuve, tel l'arabesque avec le trait. Nous voyons ainsi naître de l'union de deux arts différents un art à part entière.

C'est alors qu'apparaît la troisième image, la vision intérieure née de l'harmonie de l'ensemble ainsi devant nous, composée.

En fuyant la concordance mimétique, Man Ray et Eluard créent une évidente et pure sonorité.

Chaque « objet » pouvant « être » indépendamment l'un de l'autre, mais se trouvant sublimés par leur rapprochement, comme si celui ci en créant un « chant » magnétique faisait entrer chaque objet, le visible et le lisible, en vibration, provoquant ainsi la sonorité de leur accord.

Et cette figure n'est pas réservée à la poésie et à l'image, elle peut être produite par tous les objets : image et musique, couleurs entre elles, formes entre elles, lumière et geste, peinture et nature, matière et parfum, corps et langage, rythme et silence, etc …. La composition repose sur l'accord et non sur l'objet.

« Les Mains libres » c'est justement cela, l'évocation de ce «  tout possible » de l'Art , chant libre que Paul Eluard et Man Ray nous font ici magnifiquement entendre.

Astrid Shriqui Garain
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Capitale de la douleur

Le Blnheur est une fin en soit
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Liberté

Paul Éluard a écrit de milliers de vers. Cet audio qui regroupe cinquante de ces poèmes ne le trahit cependant pas car le choix est bien fait.

Et je dirais que j'ai pris grand plaisir à écouter la chanson de ses mots, ceux de l'amour mais aussi de l'histoire et de son engagement politique.

Paul Eluard a milité pour la liberté (liberté, sans doute son poème le plus connu), résistant durant la guerre d'Espagne et la seconde guerre mondiale.

Dans "liberté - 50 poèmes choisis" les textes intégraux sont dits par Sarah Boreo, Véronique Estel et Claude Vinci sur la musique de Franz Schubert.

Je ferme les yeux et lorsque j'entends dire "le sillon de l'âge" pour la ride je suis impressionnée à la fois par la simplicité et la justesse de l'image, surtout quand le piano vient ponctuer les vers.

Je frissonne avec "La terre est bleue comme une orange" comme illuminée du rayonnement orange du soleil. En quelques mots Eluard nous donne l'image d'une terre céleste comme un beau fruit, elle en a la rondeur, le pulpeux, le parfum. La métaphore est particulièrement bien trouvée et pas aussi absurde qu'il y parait.

Et toujours il y a l'amour, celui du peuple mais aussi des femmes qu'il a aimé. D'ailleurs je crois que mon poème préféré est "L'amoureuse" :

Elle est debout sur mes paupières

Et ses cheveux sont dans les miens...





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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Capitale de la douleur suivi de de L'amour la poésie - Paul Eluard



Magnifique recueil de poésie.

J'ai passé de grands moments de lecture très très agréables avec ce livre.

J'ai pris mon temps pour le savourer et le déguster, il y a des semaines et des semaines que je l'ai commencé. Mais j'adorais, le soir ou le matin, l'ouvrir et lire deux ou trois pages. Le matin cela rendait ma journée très agréable et le soir je m'endormais avec de la poésie plein la tête.

J'avoue que certains poèmes m'ont laissée perplexe et que pour d'autres je n'ai pas tout compris.

Mais qu'importe faut il chercher à tout comprendre quand on lit de la poésie.

J'ai souvent lu ces poèmes à haute voix pour entendre les mots.

Vraiment très très bonne lecture.
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Derniers Poèmes d'Amour

Y-a-t-il encore de la place pour la poésie dans notre monde ?

Dans notre société hyper-pressée, hyper-technologique, hyper-réaliste, lire (ou faire) de la poésie apparaît comme un acte politique fort. A l'heure ou le mystère n'a plus lieu d'être, qu'il est plaisant et salutaire de lire (ou de relire) des mots qui font appel à notre douce sensibilité plutôt qu'à notre implacable logique.

Découvrir les derniers poèmes d'amour de Paul Eluard est un choc littéraire et sentimental qui fera vibrer les fondations de votre cœur.

Chaque poème est une invitation, une douce berceuse, qui creuse et met à découvert des sentiers inexplorés depuis si longtemps dans notre esprit.

Je ne suis pas certain que l'amour ait trouvé plus bel écrin que les poèmes de Paul Eluard.
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Grain-d'Aile

j'ai lu Grain d'aile, parce que je l'ai acheté coup de coeur, au musée Pierre Soulages, en septembre 2022 (peu de temps avant la disparition de Pierre Soulages). Pourquoi cet magnifique album de Paul Eluard était proposé dans la librairie du musée ? je ne le sais pas. Bref, le titre, son auteur évidemment, m'ont fait acheter cet album.

Délicat, drôle, un imaginaire incroyable, féérique, pour nous conter un des possibles voyages d'une petite fille si légère et si gentille, qu'elle fut nommée Grain d'aile.







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Capitale de la douleur

Je le dis humblement, je n'ai pas les compétences pour comprendre la poésie surréaliste, et je suis restée assez froide devant certaines images, parce que je ne les ai pas comprises, ne voulant passer non plus du temps à comprendre et à décrypter les métaphores. Ronsard me séduit, Hugo me transporte ou Verlaine me touche au cœur, mais là, si je reconnais la rupture avec des formes de poésie plus traditionnelle, cela n'a pas fonctionné sur moi. Je dois être une conservatrice...

Peut-être aussi que j'ai eu du mal à être touchée, car ce recueil se place sous le signe de la douleur, mais sans lyrisme : le Je du Narrateur est relativement à distance, il ne met pas directement son coeur à nu - "il ne livre pas [sa] vie à [nos] huées" comme écrivait Leconte de Lisle. En effet, on ne peut pas forcément associer le Narrateur à l'Auteur, même si un poème s'intitule "Mourir de ne pas mourir". Or, c'est un poème vide, sans mot, qui ne comporte que son titre et une dédicace signée "P.E".

Le Narrateur souffre, mais il ne le dit pas clairement. Plutôt que de pleurer devant nous, il procède par allusion, titrant plusieurs poèmes "Nul", et invoquant des images de bûchers ou de fouet faisant, de guerre aussi et de malédiction. On pense donc à des scènes de torture. Et le Narrateur convoque des images de brouillard, d'ombre, de lointain, de transparence, de fuite. La thématique de la mer revient plusieurs fois, comme un horizon inatteignable. Je me suis donc demandée si la "capitale" dont il était question n'était pas aussi la tête du Narrateur, faisant allusion à des souffrances psychologiques en convoquant l'étymologie - le nom de Paris n'apparaît qu'une fois, dans le titre d'un poème, "Paris pendant la guerre", qui, me semble-t-il, évoque une statue allégorique, belle mais guerrière . Enfin, "Douleur" rime avec "lenteur, terreur, malheur" dans le poème mystique "Silence de l'Evangile".

Cette souffrance est liée à une femme assez évanescente. Elle n'a pas de prénom, pas de pensée, elle ne semble être qu'une apparence physique, mais morcelé : ses seins, sa bouche, ses yeux, apparaissent plusieurs fois, dans le rêve ou le souvenir, dans le lointain encore une fois, passant et s'éloignant. Significativement sans doute, un poème placé quasiment au cœur de l’œuvre s'appelle "Celle qui n'a pas la parole". L'aimée est donc un corps nu sans sentiment et sans voix.

Finalement, rédiger une critique m'a permis de mieux ressentir le recueil, d'avoir l'impression de l'avoir mieux compris même si ses images me restent pour nombre d'entre elles obscures - et c'est cela la poésie, j'ai ressenti des choses sans toutes les analyser.
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Eluard ouvre en moi des brèches où s'engouffrent et mes larmes et mes éclats de joie. Jamais le mot PURETÉ n'aura aussi bien rimé avec SENSUALITÉ. Je le lis et le relis depuis des lustres,toujours subjuguée par le fond et la forme. C'est sans conteste mon poète préféré car il éclaire ce que je suis,ressens, crois de ses mots sans pareil
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Lettre ouverte à monsieur Paul Eluard, qui ne la lira pas vu qu’il est trépassé, mais je m’en fous je fais ce que je veux.







Bien cher Monsieur, noble poète, grand résistant, et toute la smala,



Cette appellation vous paraîtra sûrement excessivement pompeuse. A dire vrai, vous auriez raison, et vous pourriez même m’en vouloir de cette marque d’absolu irrespect au vu de ce crachat acide que je m’apprête à vous jeter. Mais, diront les mauvaises langues, il paraît que je ne suis bonne qu’à frapper.



J’ignore si cela est vrai, mais il est certain que j’aurai beaucoup de mal à chanter le panégyrique d’un recueil qui m’a paru plus long que l’intégrale du Seigneur des Anneaux.



- Et pourquoi ? me demanderait mon père. Je croyais que tu étais communiste.



C’est ce que l’on murmure. En fait, du communisme, je n’aime que l’emblème qui me rappelle un vague coupe-carotte.



Du reste, Monsieur Chabance mon prof de lettres rouge carmin, n’hésitait pas dire qu’il avait haï l’entièreté de votre œuvre. Et, plus particulièrement, ledit recueil que je tiens entre mes petites mains.



- L’autre bonhomme, là ! Qui vous fait des poèmes, mais d’un niais ! Mesdemoiselles, je m’adresse à vous : si vous tombez sur un loustic qui vous invite à vous mettre debout sur ses paupières, fuyez ! Vous échapperez ainsi à des vers fleur bleue, et de l’amour-biscotte, du ‘‘ma chérie d’amour en sucre, que je t’aime, tu es si belle, tes yeux sont si bleus’’, c’est à vomir !



Je donnerai raison au Père Chabance. Déjà parce qu’il avait, preuve de sa supériorité sur votre personne, un système pileux plus travaillé que le vôtre, et aussi parce qu’il portait des vestes en velours côtelé et ça c’est vraiment la classe.



Donc : Chabance > Eluard



Alors, on me dira que je ne suis bonne à rien et que si je n’aime pas Eluard, c’est que je ne connais que dalle à la poésie.



Alors, oui, je le reconnais parfaitement. La preuve en est que mes connaissances en poésie ne se résument chez moi qu’à Brassens, qui lui-même ne se définissait que comme un « humble chansonnier ».



Pourtant, j’aime la poésie, ce qu’elle vous transmet. Bien que j’ignore tout à fait reconnaître un bon poète d’un mauvais.



Exemple : Dans son anthologie poétique, Pompidou fustige Sully Prud’homme en disant que c’est un faux poète, un mauvais, bah, désolée, mais Le Vase brisé est un de mes poèmes préférés. Alors, hein, je vous en prie.



Mais alors, que vous reprocher ?



Déjà, ce manque de rythme. Un rythme que je cherchais désespérément, j’ai même déclamé vos vers à voix haute, mais rien n’y fit. Seul Maurice-mon-chat-manchot m’a regardée d’un air atterré.



Les images, tu as l’impression qu’elles sont le fruit du hasard, que Popaul a tiré au sort deux mots au pif. Je veux bien, le surréalisme, on brise les codes, tout ça. Mais là, tu ne saisis rien, tu restes là à relire le vers au cas où le sens te viendrait miraculeusement au bout de la soixante-douzième lecture.



Et pis au final, bah, tu lâches l’affaire. Tu te demandes quand même si tu ne vas pas filer cette ignominie chez Emmaüs, parce que sinon il côtoierait sur ton étagère le brave René Fallet. Puis tu te souviens que tu n’aimes pas les gens, donc c’est pas aujourd’hui que tu vas te mettre à la philanthropie, et tu remarques qu’Eluard aurait aussi pour voisine la mère Duras, donc c’est mérité, bam, tiens, l’apologiste sénile des infanticides ruraux, va te mettre debout sur des paupières.



Bon, revenons à nos moutons avant qu’ils ne finissent en méchoui.



Où en étais-je ?



Ah oui, faut que je fasse la pré-conclusion.



Donc, ouais, au moment de finir votre recueil – parce que je l’ai fini, j’ai juste sauté des pages mais chut faut pas le dire –, j’ai compris ce qui clochait en plus de vos vers biscornus.



Vos déboires sentimentaux m’ont émue. Mais voilà, c’était l’Homme qui m’émouvait, pas l’Artiste. Vous m’avez émue comme m’émeut mon brave voisin depuis la mort de sa femme – quand il portait le deuil... – qui n’est guère du genre à chanter son désespoir en alexandrins ou en vers libres. Par sa simple présence, par sa simple détresse, monsieur Kerdoncuff me tirait une larmichette.



Vous, vous ne m’avez pas fait pleurer, mais plutôt pitié.



Votre style est ridiculement coincé entre la prétendue modernité poétique – quelle connerie, ce terme... – et la désuétude. La femme est cette créature mystique, belle, célébrée par des métaphores clichées quand elles ne sont pas vides de sens-mais-c’est-pour-faire-genre-je-suis-moderne-tavu.



Restez donc, je vous prie, à chanter les feuilles mortes, après en avoir comme de juste demandé l’autorisation au bon papa Staline, dont quoiqu’il en soit vous finirez par honorer les moustaches quelques poèmes niais plus loin.



Car magnanime malgré ma méchanceté, j’admets toutefois que vous excellez dans un domaine, celui de la propagande stalinienne. Que vous ne faites hélas pas figurer dans Capitale de la douleur – dommage, le titre s’y prêtait plutôt bien, pourtant...



Cela m’aurait tiré d’un ennui profond, et vous aurait peut-être permis un peu plus de clémence de ma part.



Tant pis, je resterai avec mon ignorance crasse à me sustenter des vers parodiés du Port d’Amsterdam que rédigeait Cavanna :



‘‘Dans le port d’Amsterdam,

Y’a des marins qui pissent,

Qui se pissent sur les cuisses

Car ils n’visent pas très bien.’’



Ça au moins, c’est à mon niveau.

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Capitale de la douleur

C'est un plaisir d'écouter les poèmes de Paul Eluard dit par Gérard Desarthe même si je les trouve plutôt graves.

"Capitale de la douleur" est le premier recueil de Paul Eluard, paru en 1926. Ce recueil comprend une centaine de poèmes alors que dans ce livre audio il n'y a que vingt poèmes choisis. Et comme toutes les sélections il y a quelque chose d'un peu frustrant.

Paul eluard évoque sa vie douloureuse avec Gala, son épouse, qu'il met sur un piédestal mais qui le fait souffrir parce qu'elle le trompe. On sait aussi qu'elle le quittera plus tard pour Salvador Dali qu'elle épousera.

Alors qu'il se savait délaissé par celle qu'il aimait, la passion va guider ses mots.

Je dois avouer que ces mots j'aurais aimé les lire plutôt que de les écouter pour m'imprégner de leur rythme et pouvoir les relire plusieurs fois.

Mais cela reste un moment très agréable.





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Une leçon de morale

Publié en 1949, Une leçon de Morale est constitué de deux parties. La première évoque le profond désespoir dans lequel le poète est plongé suite à la disparition de Nusch, décédée d'une hémorragie cérébrale et qui fut sa compagne durant dix-sept années. La mort omniprésente à ses côtés, Eluard songe fortement au suicide. Il tente malgré tout de trouver dans le malheur quelques raisons de survivre :

« Le mal doit être mis au bien. Et par tous les moyens, faute de tout perdre. Contre toute morale résignée, nous dissipons la douleur et l'erreur. Puisque nous avons eu confiance.

J'ai voulu nier, anéantir les soleils noirs de maladies et de misère, les nuits saumâtres, tous les cloaques de l'ombre et du hasard, la mauvaise vue, la cécité, la destruction , le sang séché, les tombes.

Même si je n'avais eu, dans toute ma vie, qu'un seul moment d'espoir, j'aurais livré ce combat. Même si je dois le perdre, car d'autres le gagneront. »

Les poèmes de ce recueil sont donc pour la plupart composés de la façon suivante : Au Mal, Au bien.

La seconde partie, bien plus brève, reprend quant à elle les poèmes politiques de Grèce Ma Rose de Raison écrits lors de son voyage en 1949.



Comment survivre au deuil, à l'absence dans sa chair, au vide, à la douleur ? Pouvons-nous surmonter le désarroi, quand rien ne semble nous retenir ? En avons-nous le droit ? Où est le sens ? Y'en a-t-il un ? où est l'espoir ?

Eluard explore les variations de la douleur et de l'anéantissement au bien et au mal, une sorte de meilleur dans le pire...

Même avec le recul aujourd'hui, 15 ans après l'avoir lu la première fois, je trouve ces poèmes toujours aussi poignants. Je manque de mots et surement aussi d'un peu d'objectivité puisque ce livre marque non seulement une rencontre littéraire, mais une rencontre tout court, un sens, une raison au delà de tout. Inoubliable.

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Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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