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Critiques de Paul Éluard (208)
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Les Mains libres

Mais qu’est-ce que ces critiques sur Babelio à propos des Mains libres ? Un recueil qui se lit « trop vite » ? des poèmes « trop courts » ? Depuis quand une œuvre poétique se juge-t-elle à l’aune de sa longueur ? A-t-on plus de plaisir à engloutir un litre de piquette que de stimuler ses papilles avec la simple gorgée d’un grand cru ? Je trouve, au contraire, que cette brièveté est une force. Ce recueil se présente comme une œuvre simple, dépouillée, libre de toute lourdeur formelle. De plus, il faut bien lire la page de titre : « Dessins de Man Ray illustrés par les poèmes de Paul Eluard. » Le poème devient ici illustration et c’est cette posture qui est intellectuellement et artistiquement excitante. Car on lit les poèmes d’Eluard en tant que tel, avec la curiosité de savoir ce qu’il entend par illustration littéraire. On remarque ainsi qu’illustrer n’est pas la transposition textuelle de tel ou tel élément de description, mais plutôt un accompagnement du dessin par des résonnances, des similitudes et des correspondances.

Les Mains libres , c’est petit… comme un petit bijou !

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Les Mains libres

Une collection de dessins noir et blanc de Man Ray, datant de la seconde moitié des années 30, illustrés poétiquement par Paul Éluard à la même époque. Les textes sont courts et percutants. L'ensemble fonctionne parfaitement.



Un beau livre au format poche !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Les Mains libres

S'il est vrai que les poèmes de Paul Eluard sont parfois abstraits, il n'en reste pas moins qu'ils nous interrogent. Ils ne nous parlent pas forcément au premier abord mais c'est la marque de fabrique des surréalistes, se poser les bonnes questions et trouver ou pas une réponse, le début d'un sentier qui ouvre des horizons nouveaux.

Les magnifiques dessins de Man Ray, dans le plus pur style surréaliste, s'accordent avec bonheur aux poèmes de Paul Eluard et font de ce recueil un petit bijou qu'on ne se lasse pas de feuilleter.
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Dictionnaire abrégé du surréalisme

Ce document de 76 pages. abondamment illustrées offre au lecteur, en même temps qu’un panorama de l’expérience picturale surréaliste à travers le monde, des informations précieuses sur les poètes et plasticiens du mouvement. Mais son apport le plus fascinant consiste dans la moisson de ‘définitions’ pourtant aussi bien sur des concepts que sur des objets ou personnages choisis, définitions empruntées aussi bien aux grands anciens (Swift, Lichtenberg, Duchamp, Vaché) qu’aux surréalistes mêmes, d’Aragon à Scutenaire et Tzara-- ou résultant de l’‘invention collective’ telle qu’elle se révèle par les divers ‘jeux’

Ce document demeure, quarante ans après sa parution, un miroir exemplaire de l’illumination surréaliste à la fin des années trente. A nôtre époque de slogans et d’explications simplistes, son pouvoir éclairant, par contraste, n’a fait que grandir. Il est également significatif que le premier ‘dictionnaire du Surréalisme’ ait été écrit par les surréalistes eux-mêmes
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Capitale de la douleur… Quelle douleur ? Celle de se rendre compte qu’on reste totalement insensible à la forme d’expression qui se voudrait la plus personnelle –la poésie ?

Un livre peut-il séparer du sentiment de ses semblables lorsque, en le refermant après l’avoir trouvé négligeable, on découvre qu’il figure au 60e rang des 100 meilleurs livres du 20e siècle ? Qui a établi ce classement ? D’après quels critères ? Pour en apprécier la lecture, faut-il avoir vécu sous une période bien précise ? Faut-il avoir connu des expériences historiques et politiques spécifiques ? Faut-il disposer des références adéquates, sans lesquelles le sens caché d’un texte ne peut être révélé ?





Dernière question –dont la réponse déterminera celles de toutes les questions précédentes : un texte nécessitant tant de ces dispositions exactes pour être apprécié est-il vraiment absolument génial ? Je ne crois pas.





Avant de lire Capitale de la douleur, je n’ai pas fait la démarche de me renseigner sur l’intention de signification qu’a cherché à lui donner Paul Eluard. Je ne pensais pas que ce recueil serait composé de textes liés par un fil conceptuel. Après recherches, je m’aperçois que si : Paul Eluard décrit le voyage d’un homme en crise et la révolution de trois étapes décisives de son existence : genèse, paroxysme, résolution. Si on ne le sait pas avant de commencer la lecture, on ne le sait toujours pas une fois qu’elle est terminée… à moins d’être Paul Eluard. La limpidité n’est pas une caractéristique de son écriture, à croire qu’il a écrit en se disant : « Plus le lecteur restera éloigné de mes idées, mieux ce sera. Plus le lecteur devra faire d’efforts pour comprendre mes expressions inutilement alambiquées, ridiculement mystiques et symboliques, plus je pourrais revendiquer le caractère poétique et profond de mes poèmes ».





Mais après tout, certains lecteurs trouvent-ils vraiment une résonnance à leurs pensées à la lecture de ce recueil ? Pour ma part, les images convoquées par la poésie de Paul Eluard m’ont laissée totalement impassible. Deux figures de cas : l’indifférence neutre des expressions que le hasard semble avoir forgées –alignements de noms qui n’ont rien à faire les uns à côté des autres, et que même l’effort d’imagination ne suffit pas à rendre attrayants-, et l’agacement des expressions où le romantisme naïf cherche à se donner l’apparat d’une symbiose entre l’homme et la femme –la femme étant toujours une créature muette et mystérieuse, parée d’atours au symbolisme désuet.





La poésie de Paul Eluard a peut-être plu par ses velléités contestataires, à une période de l’histoire où la soumission à l’ordre était particulièrement prégnante ? Ma vision actuelle me fait surtout considérer ces tentatives de dissipation morales comme d’innocentes provocations adolescentes, l’envie de faire un pied-de-nez aux personnes « sérieuses » en hurlant au monde entier que soi-même on vaut mieux que les autres –prétention qui traduit une vision du monde réduite à peau de chagrin. Paul Eluard évoque la mort à travers ses squelettes et ses corbeaux noirs ; l’amour en invoquant les sirènes des territoires orientaux, les yeux bleus immenses, les corps frémissants ; et c’est à peu près tout. Freud dirait : pulsion de vie, pulsion de mort. La dualité éternelle se retrouve en grandes pompes, il n’y a finalement rien de se profondément bouleversant dans la poésie de Paul Eluard.





Capitale de la douleur est le livre de l’expérience zéro. A la limite aura-t-il seulement contribué à me désolidariser de ces mystérieux juges qui ont placé le recueil dans les meilleurs livres du 20e siècle –sentiment dont je me serais bien passée, et qui contribue une fois encore à augmenter ma déception.




Lien : http://colimasson.over-blog...
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Le poète de la liberté - Biographie

Elle-même poète et romancière, Violaine Vanoyke nous offre une biographie passionnante et éclairante, mêlant documents dont des extraits de lettres et bien sûr de nombreux poèmes, et traçant un itinéraire très précis de la vie de Paul Eluard.



On découvre un être complexe, entre ombre et lumière, connaissant des périodes sombres, de dépression ( il est même brusquement parti à l'étranger, laissant sa femme et sa fille) mais aussi des instants ensoleillés et de beaux échanges amicaux, notamment avec Tristan Tzara. Et ayant un goût du jeu et de la provocation.



J'ai été très étonnée de certains aspects de son caractère: ses colères brusques, ses faiblesses sentimentales ( accepter par exemple un ménage à trois avec l'amant de sa femme Gala, le peintre Max Ernst, ce n'est pas évident! ) . L'auteure nous présente aussi ses problèmes de santé , dès l'adolescence, nécessitant des séjours en sanatorium, et qui le laissent souvent épuisé. Et elle met en avant son honnêteté, sa fidélité à ses amis. J'ai été sensible également à son amour pour sa fille Cécile, que l'on voit très clairement s'exprimer à travers certains extraits de lettres qu'il lui a adressées:" Tes lettres sont des petits trésors de drôlerie, de spontanéité et de gentillesse.(...) Ma petite bougie, écris-moi souvent."



Mais bien sûr, plus que tout, c'est l'homme amoureux, souvent blessé , toujours admiratif de celles qu'il a aimées, qui domine ce portrait détaillé.



Un homme habité par les mots, exaltant avec sensualité la femme et l'amour au coeur de sa poésie...



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Capitale de la douleur

De beaux poème, mais je dois reconnaitre que je préfère les poèmes plus formel, comme les sonnets, les odes, où le rythme est comme une vague qui coule, régulière, où le sens est plus aisé a percevoir.

C'est le premier recueil de poèmes surréalistes que j'ouvre et si je ne suis pas violemment déçue, je reste assez perplexe, un peu perdue.

Les textes sont très beaux, mais trop déroutants.
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Liberté

Ode à l'espoir, ode à la République, ode à la liberté : il y a de tout ça dans "Liberté", de Paul Eluard. C'est un poème qui parle d'un combat qui transcende les époques et les lieux : celui pour la liberté. Paul Eluard parle d'une voix forte et magnifique de ce noble, de ce beau, de ce magnifique combat. Paul Eluard nous donne ici un très beau poème, au ton juste, qui émeut, qui est plein d'émotions.

Des vers qui rappellent des valeurs essentielles, à défendre, qui n'ont jamais eu cesse d'être en danger.
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L'amour la poésie

Dans La poésie l'amour, "Ce livre sans fin", dédicacé à Gala* - celle qui fut son épouse et sa muse plusieurs années durant - on retrouve plusieurs des thèmes chers à Paul Éluard : l'amour et la figure de la femme. Les poèmes qui composent l'ouvrage ont été écrits en 1929, soit un an après la séparation d'Éluard et de Gala.



Le titre d'abord : L'amour la poésie. Deux idées étroitement liées, sans conjonction qui les différencie. Toujours chez Éluard, l'amour a été source de poésie.

L'amour la poésie est divisé en trois parties (inexistantes au moment de la publication) : "Premièrement", "Seconde Nature" et "Comme une image".



Dans Premièrement, la rencontre (Éluard a 17 ans lorsqu'il fait la connaissance de Gala, âgée elle de 18 ans), les années heureuses, la vie partagée avec l'être aimé. La présence, le geste, le mouvement, sont l'expression d'un sentiment qui irradie tout jusqu'à l'intemporel.



« Mon amour pour avoir figuré mes désirs

Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre

Tes baisers dans la nuit vivante

Et le sillage de tes bras autour de moi

Comme une flamme en signe de conquête

Mes rêves sont au monde

Clairs et perpétuels. »



Seconde nature marque la période de séparation. Gala s'est épris d'un jeune peintre espagnol, ami du couple, un certain Salvador Dali. Vingt-deux poèmes pour dire l'incompréhension, la solitude. L'inexplicable créé un sentiment immense de vide, l'émotion se fige, indépassable.



« La solitude l'absence

Et ses coups de lumière

Et ses balances

N'avoir rien vu rien compris



La solitude le silence

Plus émouvant

Au crépuscule de la peur

Que le premier contact des larmes



L'ignorance l'innocence

la plus cachée

La plus vivante

Qui met la mort au monde. »





Plus apaisée, plus distancée apparaît Comme une image. Désormais, les poèmes évoquent à peine l'être aimé, son souvenir. Ce sont des textes plus sereins dans la forme, plus résolus. le propos s'étire, s'éprouve, retrouve une unité.



« Les étoiles ont pris la place de la nuit

Il n'y a plus que des étoiles toutes les aubes

Et la naissance de toutes les saisons du sommeil

Le visage des mains inconnues qui se lient

Vies échangées toutes les découvertes

Pour animer les formes confondues

Claires ou closes lourdes ou toutes en tête

Pour dormir ou pour s'éveiller

Le front contre les étoiles. »





Dans ce très beau recueil, Paul Éluard s'affranchit des conventions de style. Son écriture fait se rapprocher des impressions diverses sans lien explicites entre elles.

Dans cet exercice, c'est tout un langage poétique qui explore sa dimension, son espace imaginaire et fait naître un style à nul autre pareil, fait de tonalités précieuses et lyriques.

Chez Éluard, qu'il soit sous les traits du visage aimé ou de son absence, l'acte de voir est plus que sensuel, il est vital. Il est le sens de toute sa poésie.





(*) Galia, d'origine russe, née Elena Ivanovna Diakonova devint en 1917 l'épouse de Paul Éluard. Ils se séparèrent en 1928.)
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Premiers poèmes

"Premiers poèmes" est le premier recueil d'oeuvres poétiques publié par Paul Eluard, en 1913.

Dès ce premier recueil, on sent la patte propre de ce poète unique, que fut Eluard. Unissant, dans un lyrisme de toute beauté, le classicisme et la modernité, l'auteur de "Liberté" montre encore une fois que son oeuvre est unique et inclassable et c'est magique !

Dans ce recueil de poèmes, on retrouve avec plaisir la fraîcheur et le verbe inventif de Paul Eluard.

C'est de la très grande poésie, très belle, très émouvante, et qui, surtout, comme toute bonne poésie, révèle l'âme du poète.

Un très grand, très beau et très intéressant recueil de poèmes, de Paul Eluard !
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Paul Eluard est un des seuls poètes que je lis sans m'ennuyer.

Tous ses mots me parlent, aussi bien quand il parle de l'amour que quand il évoque la nature.

J'avais fait sa connaissance en avant-dernière année du lycée où nous n'étudiions que les poètes.

En Belgique, quand on nous demandait: "En quelle année es-tu?"

On répondait: " En poésie". Joli, non?
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

La douleur a été toute pour moi.



Je connais mal Eluard, mais sa réputation de grandeur n'est plus à faire. Quelle déception alors de constater que ses poèmes ne me transportent pas, que ses rythmes, pourtant non traduits, c'est de la pure langue française, je ne les comprends pas, ne les ressens pas. J'ai eu beau lire à voix haute, rien n'y a fait.



Je suis donc hermétique au talent de cet auteur.... et comme c'est certainement moi qui n'ai rien compris, et je m'en sens coupable, je me sens terriblement inculte de n'y rien comprendre, alors je peux juste dire que d'autres comme Rimbaud ou Rilke me parlent plus ou d'autres encore mais là...
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Peut-être le recueil le plus connu d'Eluard, l'un des plus grands poètes du vingtième siècle. Il peut paraître hermétique mais pourtant sa poésie est fluide, simple, les mots glissent et magnifient le réel, la femme, la vie. Lire Eluard, ça vaut plusieurs séances de massage...
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Poésies 1913 - 1926

Ses poèmes sur l'amour, que ce soient des amours perdues ou retrouvées, font partis des plus beaux textes français sur ce sujet. Il est, à mon sens, souvent mal compris, mais ses recueils regorgent de certains des plus beaux vers de la poésie française. Pour ma part, c'est un poète qui me touche très souvent à travers ses mots. Même pour ceux qui n'apprécient pas trop la poésie, je conseillerai quand même d'essayer de découvrir ce livre. Sait-on jamais, vous y trouverez peut-être un certain plaisir à le lire...et à le relire.
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Dans le recueil Capitale de la douleur suivi de L’amour la poésie, Paul Eluard traduit dans des vers sublimes son amour malheureux pour sa muse Gala.

Difficile de rester insensible à la beauté de ses mots.

C’est le célèbre poème La courbe de tes yeux qui m’a donné envie de lire ce recueil, mais j’ai trouvé qu’il y avait une belle unité d’ensemble et j’y ai pris un grand plaisir.
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Oeuvres complètes, tome 1 : 1913-1945



Je suis un peu triste de constater que je suis le premier à écrire une critique sur ce volume de la Pléiade consacré à un des poètes français majeurs du 20ème siècle. Est-il oublié, ce poète chantre de l'amour fou, ce poète engagé et résistant, auteur du celébrissime "Liberté", dont des milliers d'exemplaires furent parachutés sur la France occupée?



Eugène Grindel dit Paul Eluard.



Ce volume rassemble sa production de 1913 à 1945 c'est-à-dire un très grand nombre de recueils et au total d'innombrables poèmes d'une grande beauté.

A part quelques poèmes de jeunesse dans lesquels Eluard utilise la rime, très vite son usage disparaît au profit de vers sans aucune rime, respectant soit une métrique régulière, heptasyllabique souvent, ou à dix syllabes, ou plus rarement alexandrins, ou très souvent des vers libres. Dans plusieurs recueils (par exemple dans Capitale de la douleur), on y retrouve aussi quelques poèmes en prose.



Eluard est, avec Breton, le fondateur du mouvement surréaliste, après avoir adhéré au mouvement Dada, qui contenait en germe cette révolution majeure de la poésie. Il est resté fidèle à ce mouvement, à l'inverse de beaucoup d'autres qui prirent leurs distances, voire furent "excommuniés" par le terrible André Breton.

Cependant, son langage s'est dégagé rapidement, me semble-t-il, de l'automatisme et de l'exploration de l'inconscient, marque de fabrique du surréalisme, pour être celui d'un langage fluide, n'utilisant que des mots simples, souvent associés sans lien logique apparent, mais dont les images ou la musique qu'ils portent apparaissent comme des évidences mentales, tels ces vers emblématiques:

"La terre est bleue comme une orange

Jamais une erreur les mots ne mentent pas" .



De sa production poétique abondante, je dégagerais trois aspects que je trouve les plus importants.



Tout d'abord, Eluard est, peut-être plus complètement que tout autre, un poète du sentiment et de l'expérience de l'amour, du désir, de l'exaltation, de la tendresse, mais aussi de la détresse, du désespoir, de l'abandon. L'amour source du bonheur et du malheur, de la fusion avec la nature, de la présence au monde. Il y a tant de merveilleux poèmes dans "Mourir de ne pas mourir", "Capitale de la douleur", "L'amour, la poésie", "La vie immédiate", "Les yeux fertiles", etc...



Et puis, c'est le poète de la fraternité, de la révolte contre l'injustice, de la lutte contre l'oppression. Un poète adhérent du parti communiste, et engagé dans la Résistance. Ces poèmes, à partir de 1938, et surtout pendant la seconde guerre mondiale, publiés notamment dans les recueils Le livre ouvert, Poésie et vérité,Les sept poèmes d'amour en guerre, Les armes de la douleur, Au rendez-vous Allemand, écrits dans une langue simple et accessible, sont des poèmes de combat, souvent bouleversants. Ils parlent de la lutte contre l'oppression nazie, de la traîtrise des "collabos", de la souffrance du peuple de Paris, de la mort en martyrs des camarades. Mais il y a aussi tous ces poèmes de compassion pour les victimes de la vie, les opprimés, les malades mentaux, les femmes tondues à la Libération dans l'émouvant "Comprenne qui voudra".



Un troisième trait marquant de sa création, ce sont ses liens avec les artistes, quelques poètes, surtout Breton, mais aussi Soupault, Peret, Char, avec lesquels il co-écrira plusieurs textes, mais surtout très nombreux peintres célèbres ou moins célèbres auxquels il consacrera de nombreux poèmes, et qui, pour certains, Picasso, Man Ray, Valentine Hugo, Jean Hugo, etc.., illustreront certains de ses recueils.



On trouve aussi dans ce volume de la Pléiade, plusieurs ouvrages didactiques avec souvent une bonne dose de provocation, où Eluard, seul ou avec André Breton, donne de façon passionnante, sa vision de la création poétique, son analyse de quelques grands poètes, Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont. Il y a notamment Notes sur la poésie, L'évidence poétique, L'avenir de la poésie, le Dictionnaire Abrégé du Surréalisme.

Et enfin, un texte "hors- normes", l'Immaculée Conception, écrit en 15 jours avec André Breton, sur le mode de l'écriture automatique, une sorte de "somme" baroque sur l'épopée de la vie humaine, sur la maladie mentale et la poésie, sur l'amour et sur les vérités éternelles. Un texte qui mériterait à lui seul une critique détaillée.



En conclusion, un livre inépuisable et magique.
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Au rendez-vous allemand - Poésie et vérité

Petit recueil de poèmes écrits pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous des pseudonymes ou dans la clandestinité. Dans cette période tragique de la France occupée par l'armée allemande, parmi laquelle figuraient des nazis, l'auteur établit un constat et témoigne de faits qu'il réprouve. Il y a naturellement la guerre, la faim, mais du fait de l'occupation des exécutions sommaires, il y a aussi les femmes "tondues" victimes faciles de la vindicte populaire, la collaboration aussi. Dans la seconde partie du recueil, écrit en 1942, nous retrouvons le célèbre poème "Liberté"



Sur mes cahiers d'écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige

J'écris ton nom

(...)



S'ajoute à ces poésies, un chapitre intitulé "Raisons d'écrire, entre-autres, et bibliographie", dans lequel Paul Eluard renseigne sur les différentes poésies présentées dans ce petit livre et aussi, surtout, trois poèmes inspirés entre 1936 et 1938 par la guerre d'Espagne :

- Novembre 1936

- La victoire de Guernica

- Les vainqueurs d'hier périront



Ce n'est pas une poésie facile, bien au contraire! C'est une poésie qui dénonce l'horreur. Une poésie qui témoigne et rend hommage, à la Résistance aux hommes qui luttent pour la liberté (Gabriel Péri, Colonel Fabien).

Une poésie à lire, à découvrir...
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

La plupart des poètes ont célébré l’amour. Si je devais n’en retenir qu’un seul, ce serait lui, Paul Eluard, avec son recueil « Capitale de la Douleur ».

Découverte en cours de Français, sa poésie a été une révélation. Le poète surréaliste enlace l’amour – thème central de ce recueil – de ses mots fluides et de ses vers modernes. Quand on lit sa prose à haute voix, c’est de l’émotion à l’état brut. Pas de phrases alambiquées ou de termes mystérieux : sensuels, doux, amers et agressifs, ses poèmes parlent de tous ces sentiments opposés que l’amour fait naître.

Ce recueil écrit pour sa femme Gala qui ne tardera pas à quitter Eluard pour Savador Dali, est la plainte de l’homme amoureux qui se s’est délaissé. Si sa poésie traite également des thèmes du rêve ou encore de la peinture (de nombreux poèmes dédiés aux peintres Klee, Arp, Miro, Picasso ou Giorgio de Chirico nous amènent à découvrir le surréalisme), l’amour et la douleur dans l’amour sont le coeur de cette œuvre. Entre la simplicité des mots façon Prévert et l’anticonformisme irrationnel à la Breton, «Capitale d la douleur » se lit et se relit inlassablement.



Certains pourront être totalement hermétiques à cette poésie, d’autres diront qu’elle touche plus précisément les adolescentes avides de sentiments exaltés. Certes…

N’étant plus une adolescente qui tombe en pâmoison face à de jolis mots, j’ai donc relu cette œuvre…. Et bien des années plus tard, mon avis reste le même : l’amour, ce beau et profond et complexe et déroutant sentiment est bien difficile à rendre compte par des mots. Et bien Paul Eluard l’a fait et il en est pour moi le chantre.

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J'ai un visage pour être aimé - Choix de poèmes 1..

Une anthologie d'Eluard par Eluard...et préfacée par André Velter!



Depuis "Je fis un feu" - un des premiers poèmes, sombre et désespéré, écrit juste après la dévastation de 14-18 - jusqu'aux strophes lumineuses de" La mort l'amour la vie", on parcourt librement les espaces légers et toujours ouverts de la poésie d'Eluard.



Une poésie jamais facile et toujours accueillante, innovante sans volontarisme, éternelle sans traditionalisme, si violemment humaine et si aérienne pourtant qu'elle s'envole, dans un grand froissement d'images inattendues..



On aime Aragon parce qu'on le comprend, qu'on le chante et qu'il s'imprime dans nos mémoires, mais on aime Eluard par ce qu'il nous surprend, chante en nous un air impossible à apprendre et ouvre à nos cœurs un espace sans mémoire, intensément vivant.



"J'ai eu longtemps un visage inutile,

Mais maintenant

J'ai un visage pour être aimé

Un visage pour être heureux"



C'est fort comme un talisman, non?



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Donner à voir

Un recueil passionnant, publié tel que l'avait conçu en 1939 Eluard lui-même. Les textes- méditations ou poèmes en prose,et bien sûr poèmes aussi, "donnent à voir" , en effet, pas seulement la cosmogonie amoureuse et lumineuse du poète, mais aussi sa conception de la poésie, ou encore ses émotions devant d'autres artistes, ses frères en images: les peintres.



Une prédilection pour les pages essentielles de L'Evidence poétique:



"Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé."



Un autre coup de cœur pour le chapitre "Peintres" où Eluard montre une incroyable faculté à dire en mots le mystère de Magritte, l'ironie de Max Ernst, la froideur glacée de Delvaux, le noir et blanc magique de Man Ray, la fantasmagorie de Dali.



La meilleure critique d'art n'est elle pas, souvent , une création qui répond en chant amoebée à la première, en utilisant toute la gamme des correspondances et synesthésies?...



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