Et voilà que je découvre enfin le poème donnant le fameux vers "La terre est bleue comme une orange" !
Paul Eluard est l'un de ces poètes dont on n'a plus besoin de présenter tant il a contribué à la poésie. Pourtant, je ne m'y étais jamais vraiment intéressée. C'est pourquoi en laissant traîner mon regard sur le rayon poésie de la médiathèque j'ai immédiatement reconnu le titre et décidé de me plonger enfin dans son œuvre.
Ce petit livre rassemble une sélection de vingt-neuf poèmes, dédié à sa femme Gala. Il est magnifiquement illustré avec des calligraphies de Hélène Favier.
Au début, la lecture était difficile, les poèmes me résistaient. Je butais sur les mots, revenais en haut de la page pour comprendre leur signification. Mais plus j'avançais, plus les poèmes se dévoilaient. Je ne cherchais plus à les interpréter littéralement. C'était là le défi avec Eluard : je cherchais absolument à donner des images réelles aux émotions qu'il exprimait. Quand ce cap fut passé, j'ai savouré la découverte de son langage à la fois simple et précis. Il apporte une justesse dans sa langue particulière mais propre à son univers poétique, il y a un style saisissant qui parcourt sa poésie.
Arrivée à la fin, j'ai alors relu les premiers poèmes qui me sont apparus autrement. C'était comme les redécouvrir sous un nouvel angle laissant apparaître toutes les subtilités qui m'étaient étrangères à la première lecture.
L'amour qu'Eluard décrit est fort et puissant, mais empreint de nostalgie d'un temps où lui et sa femme vibraient ensemble. Petit à petit, elle s'éloigne tandis qu'il reste prisonnier de cette idylle qu'il ne parvient pas à oublier. Je ne sais pas comment leur séparation s'est réellement passée, mais c'est ainsi qu'elle a résonné en moi. Ce qui m'est restée de ces vers, c'est l'image d'un homme, la tête légèrement relevée face à l'horizon, regardant au loin une silhouette qui s'éloigne. Mais devant lui, il ne voit qu'un visage, celui de celle qu'il a tant aimée.
Pour finir j'aimerais parler du travail de l'illustration que je trouve fascinant. Comment une simple ligne peut-elle accompagner une émotion ? C'est un travail subtil, fin et maîtrisé qui entoure les poèmes. Les jeux d'épaisseurs et de couleurs guident la lecture et ajoutent une dimension remarquable.
N'hésitez pas à lire ce livre, il décrit un amour puissant, en particulier dans cette édition qui offre un nouveau regard sur la poésie d'Eluard grâce aux calligraphies.
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L'amour la poésie :
On dirait que l'auteur à mis des mots au hasard dans un ordre aléatoire pour former des phrases dénuées de sens qui n'ont aucun rapport entre elles. Aucunes rimes. En fait ce livre s'appelle "L'amour la poésie" parce que tous les poèmes parlent d'amour.
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Le contexte (1942) de l'écriture laisse présupposé au lecteur la dominante lexicale. La guerre y est partout, décrite avec son lot d'assujetissements, de soumissions et d'injustices. Les mots sont durs, violents, comme des charges envers l'ennemi nazi. Eluard évoque Auschwitz dans le poème Les vendeurs d'indulgence.
Appel à la vengeance, aux combats, à la résistance pour sauver les plus faibles. Appel à la lutte pour reconquérir la liberté.
En fin de recueil, le poème intitulé: Couvre-feu
Que voulez-vous la porte était gardée
Que voulez-vous nous étions enfermés
Que voulez-vous la rue était barrée
Que voulez-vous la ville était matée
Que voulez-vous elle était affamée
Que voulez-vous nous étions désarmés
Que voulez-vous la nuit était tombée
Que vouliez-vous nous nous sommes aimés.
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Ce recueil si limpide , composé en deux fois (1946 et 1952) charrie dans son flux d’image l‘anticipation des morts à venir ( Nush en 1946 et le poète lui-même en 1952). «Et je devrais bientôt me taire » écrit-il , mais sa voix résonne encore et toujours .
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Un recueil intense, passionnant. Je vous invite à lire dans « Premièrement »: XV, XXI, XXIII, XXV et dans « Défense du soir » : VI
Cette découverte m’a particulièrement marquée. Je me suis identifiée dans plusieurs de ses poèmes et m’a permis de réfléchir davantage sur ce qui m’entoure.
Un mot suffit : impressionnant.
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Très beau livre écrit par Paul Eluard des images accompagnent le poème qui est long.
Scarlett.
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Un incontournable de la poésie surréaliste!
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"je" de miroir.
Les mains libres semblable à l'eau du ruisseau
Froide rafraîchissante puis bienfaisante.
Peuplé par l'or des mots d'Eluard
Et les poissons d'argent de Man Ray
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Paul Eluard, surréaliste et communiste, était un écrivain engagé. Ces poésies, publiées en 1942 et 1944, ont été inspirées principalement par la guerre et l'occupation allemande. L'extrême âpreté de la lutte contre la Wehrmacht et ses alliés est très sensible. Dans le poème intitulé "Les vendeurs d'indulgence", Eluard écrit notamment ces vers: « Il n'y a pas de pierre plus précieuse / Que le désir de venger l'innocent ». La haine et l'exigence du châtiment pour les traîtres – les maîtres-mots du PCF, à la fin de la guerre – peuvent paraître aujourd'hui un peu excessives, mais c'était dans l'air du temps...
D'un point de vue purement littéraire, je ne suis pas captivé par toutes ces poésies – loin de là. La fameuse "Liberté", un peu trop galvaudée, ne suscite pas chez moi une admiration sans bornes. Je préfère d'autres textes, comme "La halte des heures" que je mets ici en citation.
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Je ne connaissais aucun des textes contenus dans ce recueil. A vrai dire, je n'ai pas beaucoup goûté ces poésies toutes écrites par Eluard avant l'âge de 31 ans. Elles m'ont moins "parlé" que ses oeuvres de maturité. Que je ne comprenne pas tous le poèmes n'est pas grave, en soi. Mais je n'y trouve pas la magie des mots, les images fulgurantes, les belles sonorités que j'espérais. Petite déception... Quand même, je mets dans la foulée en citation une des poésies qui m'a plu.
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J'ai un parti pris pour Éluard qui est mon auteur préféré de tous les temps!
Comme c'est toujours le cas avec les recueils de poésie d'Éluard, j'ai trouvé celui-ci passionnant. Le titre est vraiment bien choisi, car on a effectivement l'impression de voir l'univers du poète à travers ses écrits. Ses émotions sont perceptibles et touchantes, même quand on ne comprend pas tout à fait le sens des propos. C'est encore plus vrai si on lit à voix haute les poèmes. Le choix des sons, chez Éluard, est un vrai don.
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Un recueil de poésies écrit alors qu'Eluard était en pleine période de remise en question. Ces poèmes sont alors intimement liés à la souffrance.
Sans conteste, une des meilleures oeuvres de poésie, forte par ses mots et les sensations qu'elle procure. A lire et relire.
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Se proposant d'exposer une philosophie poétique sans avoir recours au langage conceptuel, philosophie sur laquelle tremble l'ombre des difficultés alors vécues par les auteurs, L'Immaculée Conception apparaît ainsi, au-delà de la résistance du texte à un déchiffrement trop simple, comme un ouvrage d'une extrême densité dans sa tonalité grave, et le dossier qui l'accompagne permettra de prendre une plus exacte mesure de la complexité, de la visée et des moyens de l'œuvre.
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C'est le premier ouvrage que je lis de Paul Eluard. Il fut pour moi quelque peu déconcertant. Je m'y suis perdue dans une rêverie qui laisse un flottement dans la tête lorsque l'on se réveille en en tournant la dernière page...
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Ce recueil compile les vers, phrases, définitions glanées au cours des lectures d'Eluard. Poètes romantiques, surréalistes, médiévaux, dictionnaire d'argot, faits divers, paroles d'enfant, listes de noms de fleurs, extraits de romans, philosophes etc. Tous ces extraits montrent la richesse d'inspiration, mais aussi la démarche poétique en elle-même qui capte les mots, les isole pour les mettre en valeur ou en changer le sens.
Léger, c'est un bon moyen de savourer la poésie, de la découvrir à travers les jeux de langue, les émotions (confuses). C'est aussi un moyen d'aborder Eluard et son écriture, surréaliste ou non, grâce à ce catalogue d'idées et d'inspiration.
Plus que tout autre recueil, il faut piocher dans celui-ci et savourer ces citations, si restreintes qu'elles en formeraient presque parfois des haïkus.
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Un petit recueil de Paul Eluard comme une incantation sensible et poétique, en vers libres, sur le temps qui passe, sur la condition humaine et sur la mission de l'artiste, plus précisément sur la condition du poète, tout à la fois moderne et intemporel. C’est pour ainsi dire une « Poésie ininterrompue » à lire et à relire ... pour le plaisir des mots et des sens !
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C'est un recueil de poésie dédié à Gala, on y retrouve aussi des poèmes en l'honneur de Max Ernst, De Chirico etc...
Personnellement ce n'est pas un poète que j'apprécie énormément, il y a trop d’ellipses et trop d'économie de mots dans ses compositions pour que j'y trouve un véritable plaisir. Je lui préfère André Breton.
Un extrait : "Sourire aux visiteurs/ Qui sortent de leur cachette/ Quand elle sort elle dort/ Chaque jour plus matinale/ Chaque saison plus nue/ Plus fraîche/ Pour suivre ses regards/ Elle se balance."
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Éluard : Entre Élan Poétique et Errance Amoureuse - Une Odyssée dans la Capitale de la Douleur
Paul Éluard, figure emblématique du surréalisme, dévoile dans son recueil "Capitale de la Douleur" publié en 1926 chez Gallimard, un univers où se conjuguent amour et poésie. Son exploration des profondeurs de l'âme humaine révèle un engagement artistique et politique, captivant un public par sa sensibilité et son audace stylistique.
Dans cette œuvre, Éluard plonge avec une intensité captivante dans les thèmes de l'amour et de la souffrance. À travers des vers empreints d'émotions brutes et d'images saisissantes, il nous entraîne dans un voyage poétique où les sentiments s'entremêlent dans une danse envoûtante.
Évoluant dans cette "capitale de la douleur", Éluard jongle avec les mots pour exprimer les tourments de l'existence ainsi que les éclats de bonheur et de passion. Sa plume, à la fois tendre et incisive, captive par sa capacité à saisir l'essence des émotions humaines.
Fondamentalement, l'œuvre d'Éluard résonne comme un hymne à la vie, célébrant l'amour dans toute sa complexité. Ses poèmes, empreints de lyrisme et de sincérité, touchent profondément et persistent dans l'esprit du lecteur. Cependant, certains pourraient reprocher à l'auteur une certaine opacité dans ses images, rendant parfois la compréhension difficile pour certains lecteurs.
Sur le plan stylistique, Éluard se distingue par son langage évocateur et sa capacité à transcender les conventions poétiques. Son utilisation audacieuse de l'imagerie et du langage figuré confère à ses poèmes une richesse et une profondeur uniques. Cependant, cette audace peut parfois sembler hermétique, éloignant certains lecteurs en quête de simplicité.
En conclusion, "Capitale de la Douleur" est une œuvre poétique d'une intensité rare, où l'amour et la poésie s'entrelacent dans un tourbillon d'émotions. Malgré ses aspects parfois hermétiques, elle demeure une lecture incontournable pour quiconque aspire à explorer les méandres de l'âme humaine à travers les mots.
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