AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Bordage (2023)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ceux qui sauront

♫Chante avec moi frangin pour notre mère la Terre

Qu'ici-bas il n'est rien qui ne fasse lumière

Nous sommes tous en chemin vers l'obscur ou le clair

Et perdus dans l'écrin de notre mère la Terre

Envolés sur le dos de l'oiseau liberté

Emportés par les crocs de la haine incarnée

Si nous sommes cernés par tous les terrorismes

Ceux du son de la haine ou ceux de nos fascismes

S'il faut plus qu'une armée pour protéger nos livres

On ne combat jamais mieux qu'en ouvrant des livres♫

-Damien Saez- 2016-

----♪----♫----🏴---🏰---🏴----♫----♪----

"Est-ce un crime que de vouloir apprendre ?

-Selon la loi royale, oui. L'instruction est réservée à ceux qui sauront l'utiliser. Vous savez très bien que le savoir généralisé engendre l'anarchie."

p114

la preuve : Année 2008, Versailles !? Uchronie

Caractère CAPITAL, L Histoire encore déraille

Caractère qui tient plutôt du rhinocéros ou du sanglier, "ceux qui sauront" pourraient éviter quelques aspérités...

"Il en est des humains comme des animaux

Les uns sont faits pour commander,

les autres pour obéir.

Le peuple n'a pas besoin d'apprendre à lire ni à écrire, il lui suffit de travailler".

Indignez-vous.....Marchez...Oiseau Liberté....



♫Il faut savoir cacher sa peine

Sous le masque de tous les jours

Et retenir les cris de haine

Qui sont les derniers mots d'amour♫

-Aznavour- 1961-





Commenter  J’apprécie          1267
Les dames blanches

Quand j'ai choisi ce livre, je trouvais que la quatrième de couverture m'intriguait et quand j'ai parcouru le début, je trouvais cela intéressant. Je ne m'attendais pas à trouver une histoire à la fois obscure, fataliste et noire.



Dès le début, on se demande c'est quoi ses «Dames Blanches», pourquoi elles apparaissent mystérieusement. Elles ont un immense pouvoir vibratoire, elles font venir vers elles les enfants, et eux ils sont tout de suite attirés immanquablement et par la suite on ne les revoit plus. C'est le drame pour les mères et pour la famille.



Qu'est-ce qu'on retrouve donc ? Si je comprends bien, l'histoire s'étend sur plusieurs années. Pierre Bordage nous fait défiler sans arrêt des personnages, de génération en génération. Ils nous racontent leur point de vue et leurs histoires. Je ne m'attendais pas à un livre sous cette forme-là. J'avoue que cela relâche un peu mon attention, je ressens de l'ennui et un désintéressement.

Je confirme également, ce qui n'a pas aidé à retenir ma concentration, c'est que j'ai l'impression que le temps passe mais rien ne se passe en réalité. On voit que le gouvernement essaie de résoudre le problème et il met en place des mesures pour protéger les gens mais il n'y arrive pas. Les «Dames Blanches» restent imperturbables, hors du temps et de contrôle. C'est à la fin qu'on y trouve des explications.







Pierre Bordage, c'est un auteur que je respecte, cela va de soi. J'ai des histoires où j'ai aimé sa plume comme : le «Feu de dieu», la «Chroniques des ombres», «Ceux qui sauront» et «L'Evangile du serpent». Je reste très mitigée et déstabilisée après ma lecture. J'avoue que j'ai abandonné, et c'est rare que ça m'arrive. J'ai lu également la fin pour comprendre l'histoire des «Dames Blanches». On ne peut pas rester indifférent lorsque Pierre Bordage nous dépeint sa vision de la société à travers son récit. J'ai ressenti toutes sortes d'émotions et en particulier des sensations désagréables comme un malaise, de la révolte et de la frustration.



Pour terminer, c'est des beaux échanges entre ami(e)s, rien de mieux que de partager ensemble autour d'un livre choisi. Je ne sais pas si je suis passée à côté de quelque chose, est-ce que j'avais trop d'attentes ou sans le savoir, ça m'a affectée plus que je ne le pense ?



Un petit plus : C'est pour les personnages de Basile et Camile.

Un petit moins : L'espoir est peu présent, selon le contexte.



«Les Dames Blanches» c'est particulier, c'est un univers à part, c'est difficile à expliquer, je crois qu'il faut le lire. Enfin, si on ose...

Commenter  J’apprécie          11112
Exquise planète

Un exquis OVNI.

En voilà une insolite collaboration entre un astrophysicien, un paléontologue, un archéologue et un auteur de sf pour un petit livre très instructif.



A travers quatre chapitres :

Ciel bleu, soleil orange où la genèse de l'étoile et de la planète sont expliqués.

Le hasard fait bien les choses : qui voit l’apparition de la vie sur cette planète.

L'intelligence pourquoi faire : où une espèce intelligente émerge et où l'auteur passe au crible quelques moments d'histoire de notre terre.

L'oeil de Caïn : qui voit débarquer les humains sur cette planète si particulière.

Une singulière histoire nous est contée...



Une idée ingénieuse que cette construction, de la vulgarisation scientifique très accessible et qui n'aurait pas eu la même visibilité sans la présence de Bordage. C'est certes didactique à l’extrême pour les trois premiers chapitres, mais j'y ai trouvé une lecture instructive et divertissante. Un développement original accompagné de nombreux parallèles avec celui de notre terre, ce pour une meilleure compréhension.

Des passages particulièrement savoureux (notamment dans le troisième chapitre) sur les religions.

On se plaint parfois d'un background trop rachitique dans les histoires de sf. Et bien là, on est gâté question background (encore que j'aurais aimé un développement plus complet de l'organisation sociale des sexogrades, l'espèce intelligente).

La nouvelle de Bordage, sans casser des briques, est agréable à lire et respecte bien le travail des scientifiques.



L'humanité ne sort pas forcément grandie de cet Exercice de style, cadavre Exquis, Exquise planète, Excellent.

(Obtenu et lu dans le cadre d'une opération masse critique. Merci à Babelio et Odile Jacob).
Commenter  J’apprécie          1022
La fraternité du Panca, Tome 1 : Frère Ewen

Premier tome d'une pentalogie.



Frère Ewen est membre de la fraternité pancatvique, agent dormant. Une organisation mystérieuse disposant d'une communication instantanée à travers la galaxie dont l'objectif plus ou moins mystérieux est la lutte contre les menaces du vivant. L'obéissance aveugle premier sacrement l'oblige à quitter une vie tranquille avec femme et enfants pour un voyage de 80 ans en solitaire lorsqu'il reçoit l'appel. La survie de l'humanité et des autres espèces est en jeu.

Olméo, accompagne ses parents, bannis pour un voyage sans retour vers une lointaine destination.

Poursuivi par les ennemis du Panca, en butte à divers agressions et risques naturels dans un monde certes technologique mais à la vie limite moyenâgeuse, le destin croisé de deux habitants d'un même système planétaire que rien ne prédestinait à se rencontrer.



J'ai beaucoup aimé ce premier tome.

Certes, les ressorts sont connus, une menace à l'échelle de la galaxie, un possible sauveur, mais l'auteur a réussi à transformer cette introduction en quête très colorée, très descriptive et très poétique. Une belle écriture qui nous emmène à la découverte d'un monde chamarré aux multiples contradictions, alliant la science-fiction aux codes de la fantasy.

Ce premier tome m'a fait penser à l'univers de Vance dans la planète géante, mais en mieux.

Bordage nous fait voyager, nous fait vivre la vie et les déboires de ses deux héros très attachants avec beaucoup de sensibilité sans pour autant délaisser l'action.

Certains pourront regretter un début trop lent ou trop long par rapport à une conclusion (le voyage proprement dit de 80 ans en vaisseau spatial) trop rapide, mais j'ai trouvé quant à moi que le découpage était parfaitement cohérent avec les informations à conter, distiller ou à traiter.



Ce premier tome est un voyage, une quête initiatique et spirituelle comme en a l'habitude M. BORDAGE. La découverte d'un monde qu'on ne reverra pas, la découverte d'un univers qui se pose lentement pour les tomes suivants. Vous ne saurez rien de la menace, l'objectif était un superbe voyage. Objectif réussi.
Commenter  J’apprécie          10015
Déguster le noir

Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



Les amateurs du genre n’hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c’est la possibilité de découvrir la plume d’auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur œuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j’ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.



Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d’un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l’on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.



Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l’apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. Le récit qui m’a le moins séduit de tous.



Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j’ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d’une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !



Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d’anticipation en compagnie d’un goûteur d’exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J’ai beaucoup aimé l’idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.



Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d’une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le cœur. Une excellente nouvelle débordante d’émotions !



Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au cœur d’une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d’une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !



Jérémy Fel – Dans L’Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l’excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l’avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !



Sonja Delzongle – Jalousies : L’autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d’adultère et de jalousie. Pas mal du tout !



Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s’apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !



Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J’ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d’une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.



Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j’ai tout de même bien aimée.



Jacques Expert – le Goûteur : Même si l’auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j’ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…



R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L’auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d’un tueur en série, en compagnie d’un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l’auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !



Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.



Voilà, les fans de cette collection n’ont plus qu’à broyer du noir car c’était le dernier tome !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          933
Porteurs d'âmes

Diablement captivant !



« Porteurs d’âmes » est un livre engagé qui nous offre un espoir, celui de changer les hommes et les femmes en ne limitant pas leur monde à leurs propres perceptions. Il donne en effet envie de découvrir le monde à travers les yeux d’autrui, les sens d’autrui, ce monde qui est le même et pourtant tellement différent que celui appréhendé avec nos propres sens. Un polar mâtiné de SF. Un roman d’amour aussi. Pierre Bordage, auteur bien connu des lecteurs de la région nantaise du fait de son superbe festival de SF le bien nommé Les Utopiales, bouscule les genres et les codes avec ce livre, tant dans sa structure, dans son style que dans son scénario.



La structure tout d’abord. Une structure tertiaire, un roulement de trois chapitres par trois chapitres tel un chassé-croisé, mettant en valeur trois vies, trois destins, trois personnages qui, a priori, n’ont absolument rien à voir les uns avec les autres, si ce n’est peut-être de vivre tous en région parisienne. Il y a tout d’abord Léonie, jeune clandestine arrachée de sa terre rouge d’Afrique, du Libéria exactement, alors qu’elle avait 8 ans, vendue par son père à sa terrible tante résidant en région parisienne, vendue pour être prostituée. Elle parvient à s'échapper au bout de douze ans d’enfer, et devient par là même une clandestine en errance dans la capitale. Pour pouvoir se faire un peu d’argent facilement, elle se rend dans un centre qui propose, contre 1500 euros, de tester un nouveau médicament. Vient ensuite Edmé, inspecteur quelque peu las et désabusé, qui va suivre son instinct sur une affaire de meurtres en série. Et enfin Cyrian, jeune homme riche, étudiant, qui fait tout, jusqu’à se compromettre, pour faire partie de la Confrérie des Titans. Jusqu’à vendre son âme…Il va découvrir via cette confrérie une nouvelle expérience totalement tenue secrète mais qui pourrait bien avoir des applications vertigineuses, tant en termes politiques, géopolitiques, économiques : les voyages extracorporels dont il va devenir complètement accro. Des voyages de la conscience, quatre jours durant, dans le corps de personnes ayant accepté plus ou moins consciemment de porter ces âmes.



Jusqu’au tiers du livre, nous ne voyons pas ce qui lie ses personnages et chaque chapitre est réjouissant tant ces portraits sont marqués, forts, prenants. En cela, Pierre Bordage est un incroyable conteur car même si nous ne voyons pas les liens immédiatement, les personnages sont tellement bien campés et passionnants que nous désirons vraiment savoir comment ces personnes vont finir par se rencontrer, se mêler, liens qui peu à peu se font avec subtilité : Pierre Bordage coût leurs faiblesses avec des fils de tendresse qui les relie peu à peu pour en faire un tissu maillé et entremêlé.



Le style ensuite est singulier : A chaque chapitre, à chaque personnage, sa façon de parler, de s’exprimer, à chaque personne sa vision, ses métaphores. Sa façon d’être et de vivre. Léonie affuble chaque personnage de noms d’animaux et se fait le porte-drapeau de Pierre Bordage pour dénoncer injustices et inégalités. Edmé a le parler de l’ours mal léché, un peu taiseux et à la cinquantaine aggravée par la cigarette, l’alcool, le manque de reconnaissance professionnelle et la solitude, tandis que Cyrian nous parait de prime abord peu attachant tant il semble suffisant, arrogant, un gosse de riche autocentré. Et lorsque les liens vont s’établir, les styles vont naturellement s’entremêler.



« - L’affaire ne s’annonce pas très bien pour toi, miss Afrique – Il jubilait le faucon, il la tenait entre ses serres, il justifiait d’un seul coup les mois de salaires versés par l’administration, il s’apprêtait à trainer devant ses responsables la clandestine, la hors-la-loi, débusquée par son flair dans un obscur troquet du 12e, il se gonflait d’importance, il avait rendu un fier service à la nation ».



Enfin le scénario : celui-ci tourne autour de cette notion de voyages extracorporels. Le cerveau ne serait qu’une interface permettant à une conscience – l’âme selon Pierre Bordage - de communiquer avec un corps. L’auteur imagine ainsi un translateur permettant de déplacer une conscience vers un autre corps. Mais ces voyages sont avant tout placés au cœur d’une véritable intrigue policière, fil conducteur du livre. C’est bien vu. Une mixture étonnante ce mélange de la SF et du polar. Alors que provoquent vraiment ces voyages extracorporels ? Imaginez si vous pouviez voir ce que voit une personne, entendre tout ce qu’elle entend, sentir tout ce qu’elle sent, goûter à tout ce qu’elle goûte. Pendant quatre jours, son corps est votre corps, pendant quatre jours vous allez vivre par ses yeux, ses oreilles, son nez, sa bouche, ses mains et ses pensées les plus intimes. Ses ressentis. Sa vision. Un corps d’emprunt. La perception du monde par d’autres sens autre que les vôtres.



«Il avait redécouvert les rues et les places de Paris, le ciel, le métro, les boutiques, les terrasses des cafés auxquels il avait fini par ne plus prêter attention. Il ne voyait plus les choses de la même hauteur, il ne privilégiait pas les mêmes sons, il n’était pas sensible aux mêmes odeurs, aux mêmes saveurs (…) Les êtres humains vivaient tous sur la même terre mais chacun se figurait que l’univers se résumait à ses seules perceptions, à son seul moi ».



L’engagement de Pierre Bordage est clairement exprimé, assumé, nous pouvons dire revendiqué avec force et constance, qu’il s’agisse du racisme, des forces de l’ordre, des clandestins malmenés :

« Il avait connu la faim, la soif, la peur, il avait entrevu un cadavre égorgé dans la cave d’un immeuble et croisé son meurtrier, il avait couché à la belle étoile, il avait passé quelques heures en prison, il avait été enlevé, enfermé dans une cave, giflé, battu jusqu’au sang…Souffrance, humiliation, exploitation, le lot quotidien de millions d’hommes, de femmes et d’enfants sur la terre pendant que d’autres se vautraient dans un luxe tapageur en agitant, comme des crécelles, les droits de l’homme, les Lumières, la raison, la démocratie, une face sinistre dont il était l’un des acteurs ou, au moins, le spectateur complaisant ».



Cette histoire est menée tambour battant, il n’y a pas de longueurs, pas d’ennui, je suis restée parfois à le lire très tardivement malgré la fatigue de journées chargées, je n’avais qu’une envie : le continuer. Les sentiments éprouvés lors de cette lecture touchent à la peur, à l’effroi, au dégout, à l’amour, à l’espoir, à la curiosité, à l’étonnement…Large panoplie de ressentis généreusement offerte même si les férus de SF trouveront sans doute que le côté SF n’est pas assez approfondi (l’idée est excellente mais son traitement reste léger car l’objectif de Bordage est, à mon sens, davantage porté sur l’intrigue policière).



Les porteurs d’âme sont au final celles et ceux qui ouvrent nos esprits, qui nous permettent de capter le monde avec leur vision, de transformer nos points de vue, nos horizons. Des vaisseaux salvateurs permettant d’affiner notre capacité d’adaptation et de changer nos points de vue.

Commenter  J’apprécie          9231
Métro Paris 2033, tome 1 : Rive gauche

Je n'ai pas été particulièrement séduite par ce roman de Pierre Bordage.

J'ai eu l'impression persistante de déjà vu ( mais je n'ai jamais lu Metro 2033 de DmitriG Glukhouski). J'ai trop retrouvé de similitudes avec mes anciennes lectures de l'auteur.

Et je me lasse sans doute car il a du mal a se renouveler.



J'ai trouvé l'intrigue poussive et lente. En fait je ne suis jamais rentrée dedans.

Pas non plus beaucoup d'affinités avec les personnages ( trop ressemblant une fois encore avec d'autres personnages de Bordage.).



J'ai aussi été un peu déçue par l'écriture que j'ai connu plus poétique et plus plaisante a lire



Comme il est prévu que ce soit une trilogie de il est fort probable que je passerais mon tour pour la suite.

Mais je resterai fidèle à l'auteur pour éventuellement d'autres histoires
Commenter  J’apprécie          880
Le Feu de Dieu

Ce livre est posé sur une étagère depuis longtemps. Je ne sais pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt.

Et bien, c'est en cette période de confinement que je m'y attaque. C'est presque d'actualité. Presque !!!

Mais ici, c'est apocalyptique. Un monde totalement détruit, une humanité à la limite de la disparition. Tout est gris, tout est enseveli sous la lave et les cendres. Les humains ne sont plus qu'une poignée éparpillée sur la Terre. C'est un monde mort qui s'offre aux quelques survivants. L'humain est poussé dans ses retranchements. Il doit survivre, ou tenter de survivre.

Je me suis laissée happée par l'histoire... J'ai beaucoup aimé. Une belle surprise !
Commenter  J’apprécie          872
Les derniers hommes

Un livre que l'on ne parvient pas à oublier , en toute franchise ...



Un des textes parmi les plus réussis du genre post apocalyptique aussi .



Un conflit a détruit la civilisation et a finis d'ensemencer la planète en produits toxiques ..

En la défigurant tout en jetant les bases d’une écologie/éthologie improbable .



Il existe désormais de vastes espaces toxiques et rendus redoutables par les mutations où bien par leur nocivité , et qui sont parcourus par des nomades en caravanes

de véhicules de fortunes ..



Le choix de l’auteur de créer des populations nomades , permet au lecteur de voir du pays et de parcourir la géographie d’une Europe totalement bouleversée .



Ce monde est dangereux .. subtil et définitivement : Il n'est plus le nôtre ...

Mais il est rendu immense et plus grand que le nôtre , par le vide dangereux , les horizons lointains et l’inconnu .

Un monde dangereux par exemple à cause des herbes mutantes .. des insectes mutants et vindicatifs , à cause de la dégénérescence génétiques de certaines personnes ,

qui sont dotées quelquefois comme en compensation de clairvoyance et autres aptitudes et talents déroutants et mutants ..

Pour les mêmes personnes mais souvent aussi pour d'autres moins favorisés qui n'ont rien reçu en compensation :



C'est des handicaps et des potentialités nouvelles qu'ils ont reçus en héritage ...

Ces handicaps et l'âpreté de l'époque rendent certains personnages terriblement présents et touchants .



Les acteurs de ce texte sont , comme le plus souvent chez l'auteur d'une densité et d'une présence remarquable

et cela contribue pour beaucoup aux très grand plaisir que procure la lecture de ce roman .



C'est assez savoureux d'explorer les ressorts de la cohérence solide de ces personnages qui sont finalement des gens qui parviennent quasiment à exister .



Dans cet univers , les hommes , leurs caravanes nomades et les villes en ruines et dangereuses du passé , sont menacées par un péril , pesant et de plus en plus omniprésent au file du texte .

Un péril qui menace lui : d'être grave et définitif en oblitérant l’avenir de l’espèce humaine ( un thème reçurent chez l’auteur , une quasi routine chez lui ) ..



Un must de SF francophone qui donne envie d'explorer d'autres textes du genre post apocalyptique , un genre qui ne manque pas d'excellents classiques .

Des classiques francophones et des autres non francophones , aussi …Francophones et d'autres d'ailleurs ...

Commenter  J’apprécie          8611
Le Dixième Vaisseau

Très clairement j'ai passé un un bon moment avec ce roman .... il ne peut en être autrement avec un Bordage. Néanmoins je ne suis un peu embêtée car j'ai trouvé ce roman très simpliste.

A tel point que j'ai été fureter partout pour voir comment il était estampillé.... en espérant qu'il était ou jeunesse, ou jeune ado...A mon grand désarroi il est dans la catégorie adulte chez Scrineo.😱



Alors est-ce parce que j'ai déjà lu des Bordage très dense , très travaillés et qu'ici ont est dans le léger ? En fait ce roman est parfait pour une première immersion dans le Space opéra.



J'ai aussi été dérangée par deux trois références classiques... enfin pas vraiment des références. mais plutôt on y pense fort fort fort pendant la lecture.

Le vaisseau utilisé est sans doute une réplique du faucon Millenium... vieux vaisseau, réparer limite avec du fils de fer , mais qui surpasse tous les vaisseaux de la voie lactée... je ne pousserai pas le vice a dire que le commandant est le clone de Han Solo.... quoique son côté un peu réfractaire pourrait nous va y faire penser également.

Ensuite, la jeune femme qui va sauver le monde , m'a elle fait penser à Leloo de Besson. Alors le tout cumulé ne m'a pas aidé à trouver de la grandeur a ce roman.



Enfin malgré tout j'aurais pu comprendre si le roman avait été pour ado ( j'insiste)... mais là je reste extrêmement dubitative.



Alors oui ça se lit bien, oui c'est du Bordage... on y retrouve ses idées majeures, mais une fois encore je l'ai trouvé plus incisif lors ses précédents romans, ... et bien meilleurs également....



Donc une lecture agréable, mais sans plus... enfin pas un grand Bordage...
Commenter  J’apprécie          8012
Orchéron

Dommage.



Se réclamant d'Abzalon, la vie sur la planète de destination, plusieurs siècles après. La société est matriarcale, mais les protecteurs des sentiers semblent vouloir prendre le pouvoir et s'en prendre à Orcheron, un enfant devenu adulte qui semble cristalliser leur haine.



On n'enlèvera pas à Bordage son style toujours aussi poétique et ses talents de conteur. La religion, le pouvoir et la légende sont les piliers de cette oeuvre.

Mais il n'a pas réussi cette fois à m'emmener dans son monde.

J'avais, jusqu' à aujourd'hui, pour principe de toujours finir un livre, au besoin en lecture rapide.

Orcheron marque un tournant. Abandonné à la page 200, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. Les tribulations des personnages me laissaient froid. Impossible de s'attacher, impossible de s'immerger dans l'univers de l'auteur qui est resté pour moi complètement hermétique.



Dommage.
Commenter  J’apprécie          8012
Chroniques des Ombres

Le premier feuilleton de l'auteur, "Les derniers hommes", paru en six épisodes en 2010, m'avait agréablement diverti, mais est loin de posséder la force narrative de "Chroniques des ombres", initialement diffusé sur les réseaux numériques en 36 épisodes en 2013. (Re-édité en six épisodes numériques ainsi qu'en tant que livre de 860 pages papier, que voici, en 2015)



Je n'ai pas l'intention d'écrire une "tartine" pour résumer cette histoire foisonnante qui se situe entre récit post-apocalyptique, thriller d'espionnage et aventure(s) de survie... juste quelques lignes pour planter le décor...



Après la Grande Guerre (nucléaire), l'humanité s'est divisée en deux : les nantis ont eu le temps et les moyens de s'emmurer dans des Cités Unifiées tentaculaires, claquant portails et hayons aux démunis qui survivent désormais dans un Horsite dévasté par les retombées atomiques. Mutations génétiques et malformations, précarité, violence et barbarie sont leur lot quotidien...

Les "prisonniers" des Cités, eux, vivent certes longtemps et dans une relative opulence mais ont dû se plier à une sécurité poussée à son paroxysme par l'intermédiaire d'une biopuce implantée, qui, reliée à une Matrice, permet de surveiller paroles et gestes de chaque habitant...

Surgissent alors dans ce monde en noir et blanc, des "créatures" qui, sans laisser la moindre trace, massacrent des quartiers entiers des Cités... ainsi que les clans dans le Horsite...



C'est dans ce cadre que Bordage, auteur réputé pour écrire de la SF humaniste, a placé l'élément central de ses romans : l'être humain !

...cette espèce discordante qui sait si bien creuser sa propre tombe en guerroyant et complotant dans la course aux possessions et le pouvoir politique ou religieux... espèce que Bordage aime, malgré tout... beaucoup. En témoignent les personnages-clés (psychologiquement bien travaillés) de son histoire comme (e.a.) Ganesh, sorte de super-détective supplémenté d'une nouvelle biopuce améliorée ou encore, Deux Lunes, guérisseur et pacifiste, capable d'une grande empathie et compassion... Personnages pour lesquels notre cœur bât rapidement plus vite... d'autant plus vite que l'auteur, dans une écriture énergique et sans ambages, précipite Ganesh, Deux Lunes et leurs compagnons d'infortune de tribulations en péripéties, culminant la tension à chaque fin de chapitre... Et on tourne donc fébrilement les pages pour les retrouver !



Un récit parfait, donc ? Non, je pinaille peut-être un peu en lui reprochant quelques invraisemblances et des idées déjà présentes et puisées dans "Les derniers hommes" (les clans et leurs structures sociales, le guérisseur, là prémonition, et jusqu'au nom d'une maladie qui a son importance dans ce premier feuilleton). Or, tout cela est vite oublié quand, immergé dans cette excellente histoire apocalyptique qui stigmatise les travers de notre société... on se laisse porter par l'art inventif de Bordage, un conteur indéniablement doué !
Commenter  J’apprécie          8022
Crimes, aliens et châtiments

En septembre, mon ami Relax m'a gentiment montré ce recueil de nouvelles que j'avais du volontairement zapper du fait d'une rentrée littéraire assez riche et qui avait fait un immense cratère dans mon budget.



Ma passion pour Pierre Bordage et ma curiosité piquée au vif, m'a poussée a aller voir ... et bien évidemment a acheter ce livre.

Le thème du recueil a été pour moi tellement attirant que je n'ai pas pu faire autrement (on se trouve des excuses comme on peut !).



Les extraterrestres ont envahi la terre. les auteurs de SF ont perdu leur utilité...mais ils se sont reconvertis en détectives privés.



J'ai trouvé l'idée excellente et j'avoue que j'ai adoré cette lecture.



Pierre Bordage a été excellent comme a son habitude. sa plume m'a une fois de plus envoutée. Il reste sans conteste mon auteur de SFFF préféré.



Lors d'une précédente lecture, j'avais déjà croisé le chemin de Laurent Genefort. Mais malheureusement pour moi, cela avait été une déception. Par cette nouvelle, pleine d'humour d'ailleurs, me voilà réconciliée avec l'auteur et je vais aller a nouveau plonger mon nez dans ses écrits.



Quand au troisième auteur, Laurent Whale, qui était un parfait inconnu pour moi jusqu'à ce jour. Cette lecture a été une véritable révélation. J'ai tout simplement adoré sa prose, très humoristique et qui a réussi a tirer plusieurs éclats de rire. Je vais bien évidemment m'attarder dans un futur plus ou moins proche sur ses romans.



Alors, un grand merci a Relax, sans qui je serais passée à côté de ces belles découvertes
Commenter  J’apprécie          7911
Sang mentir

Un peu déçue par ce Bordage "jeunesse". Je l'ai déjà trouvé beaucoup plus percutant.

Cela dit , je pense malgré ma déception que ce polar pourrait initier nos jeunes au genre.



On reste dans du soft ,parfois j'ai trouvé la trame un peu légère, trop facile même pour des ados. Mais dans l'ensemble ce roman se lit bien. Après la plume de Bordage a toujours été plaisante et agréable.

Je le préfère dans le domaine de la SF que dans celui du polar. Il a sans doute des arguments plus percutants et qui me parleront plus.



Enfin cela reste un livre qui se lit vite , qui reste agréable, et que notre jeunesse pourrait apprécier.



Commenter  J’apprécie          780
Échos dans le temps

Ce tout petit roman, dernier né de chez Bordage, m'a fait penser a Terminator à la sauce Bordage.

Kort, un guerrier du futur vient pour assassiner des criminels venant eux aussi du futur. Son chemin va croiser celui de Jeanne, atteinte d'une maladie orpheline et incurable.



Dès la première page l'auteur donne le ton et réussi a nous immerger dans un monde de mélancolie. On sait d'office que l'on va passer un bon moment.

Ce court roman est beaucoup moins engagé a mon sens que les précédents de Bordage , mais il reste efficace par de petites subtilités. Nous sommes ici plus dans un roman de "détente" que dans une prise de position de l'auteur.



Si Bordage arrive encore souvent à m'étonner, cela n'a pas été le cas ici, parce que j'ai vu arriver la fin a grand pas. Mais a côté de cette petite déception Bordage nous démontre une fois de plus son grand talent de conteur.

Commenter  J’apprécie          782
Les derniers hommes

La Troisième Guerre mondiale a fini d'achever notre belle planète bleue : l'eau est infectée, une sorte de plante grimpante venimeuse envahit la végétation, chars et véhicules blindés à l'abandon font office de paysage. Seule une poignée d'hommes a survécu, divisés en plusieurs tribus nomades. Solman « le boiteux » est du peuple aquariote, de celui qui a le monopole de l'eau, les seuls capables de trouver de l'eau non contaminée. Son infirmité et son don particulier le mettent souvent à l'écart, et pourtant c'est par lui que va se jouer l'avenir de l'humanité, celui des derniers hommes...



C'est époustouflée et à moitié essoufflée que je ressors de cette lecture. Tout y est si bien dépeint et décrit que je me suis cru un personnage à part entière de l'histoire. J'ai tout vu et imaginé comme si j'y étais pour de vrai.



À commencer par les décors et les lieux, car à suivre un peuple nomade, on voit du paysage et on se rend bien compte de ce que le territoire français est devenu (tout se déroule essentiellement dans la France du futur), de l'Île-de-France à la Méditerranée, en passant par le Massif central et le Pays basque. J'ai vu de mes propres yeux les mers et les océans, sans une once de vie, comme endormis. J'ai "admiré" les paysages lugubres des plaines, les fouillis végétaux des forêts ou encore la végétation pétrifiée des montagnes. Je me suis retrouvée dans des paysages désolés tout au long de ma lecture, viciés, infectés, ravagés par la pollution nucléaire et chimique, dans lesquels, du haut de mon canapé avec mon plaid et mes deux paires de chaussettes, j'ai eu constamment froid (tout se déroule essentiellement en hiver). L'auteur y dépeint tout tellement bien, qu'on en est imprégné tout du long.



Côté personnages, il n'y a rien à redire non plus. Travaillés comme il se doit, j'ai pris énormément de plaisir à les accompagner dans leur exode. Je me suis évidemment tout de suite attachée à Solman, ce jeune garçon au don de clairvoyance, tantôt rejeté tantôt applaudi, voire même vénéré, selon comment se déroulent les événements. J'ai aimé également suivre les personnages qui gravitent autour de lui, et notamment Moram, grâce à qui j'ai souri plusieurs fois, mais aussi Wolf, qu'une révélation sur son compte m'a laissée sur le c** (celle-là, je ne l'avais pas vu venir). Mais il y a aussi Raïma, Ismahil, Kadija, Glenn, Chak, etc... tous plus ou moins énigmatiques et attachants.



Et côté intrigue, me demanderez-vous ? Et bien, là encore, je suis (presque) totalement conquise. Y règne un certain suspense sur l'intelligence destructrice, et si son objectif est clair, on en connaît la raison et l'identité qu'à la toute fin. Elle est retors, notamment parce que les complots et trahisons la parsèment tout du long, tout comme les jalousies, la haine et la peur des différences. Côté action, je n'ai pas été en reste non plus. Entre les attaques de chiens sauvages, de rats ou de sauterelles génétiquement modifiés, les éruptions volcaniques, ou encore les courses-poursuites, je n'ai guère eu le temps de m'ennuyer. Et comme l'auteur prend le temps de tout dépeindre, la tension et l'angoisse montent à petit feu, pour mieux se jouer de mon impatience. Selon les passages, je me suis surprise à lire de plus en plus vite, comme mesurant l'urgence de la situation. La tension est parfois insoutenable, rendant la lecture précipitée, à me demander si j'en sortirai indemne. Mais heureusement, certains passages plus calmes m'ont permis de reprendre mon souffle (avant une nouvelle embardée).



Mon seul bémol vient du fait que l'histoire prend une tournure de plus en plus "biblique", ce qui commençait à légèrement m'agacer. Je sentais venir un dénouement avec un trop plein de bondieuseries, ce qui n'est finalement pas le cas au vu des dernières révélations. Je ne peux en dire plus, sans prendre le risque de trop en dévoiler, mais c'est satisfaite et toute émotionnée que je suis sortie de ce dénouement.



En bref : Un univers travaillé et merveilleusement imagé. Des personnages fouillés, ambigus, qu'on aime à suivre. Une intrigue sous haute-tension, bien menée et captivante. Une plume superbe sachant tout bien dépeindre. Un roman abouti et époustouflant.



C'est le premier livre de Pierre Bordage que je lis. Sans l'ombre d'une hésitation, je reviendrai vers lui.

Commenter  J’apprécie          7715
L'enjomineur : 1794

Un troisième tome au niveau des deux premiers et une intrigue qui aura su évoluer de belle façon tout au long de cette trilogie.

Une trame historique précise et dramatique à souhait qui nous passionne et nous instruit en même temps, Pierre Bordage a réussi a créer une symbiose parfaite entre réalité et fiction, j'ai été conquis et impressionné par cette lecture qui nous aura fait vivre la révolution française de façon intense et immersive.

Une période d'une barbarie exceptionnelle avec des descriptions d'actes d'une rare cruauté dont on sait qu'ils se sont pourtant réellement produits, on est proche de la nausée parfois, l'absurdité de la guerre en général et de la guerre civile en particulier est démontrée de façon évidente et sans fard.

Ce qui rend cette histoire addictive tient aussi à l'exceptionnelle densité des deux personnages principaux. Emile et Cornuaud sont travaillés avec tant de précision que l'on a la sensation de les connaître intimement, ils ont tous deux leur part d'ombre et de lumière, ils sont complexes, ils sont parfaitement humains en fait, l'évolution de leurs sentiments est cohérente à souhait, j'ai apprécié la conclusion.

A l'instar des "Rois maudits" de Maurice Druon, l'auteur nous propose une fresque historique de qualité.

Pour conclure, c'est selon mes critères une très bonne trilogie qui devrait plaire au plus grand nombre car même si elle est estampillée "fantasy", c'est plutôt un récit teinté de fantastique, et encore, sans excès puisqu'il reste le plus souvent dans le très normal, c'est à lire sans modération ;)
Commenter  J’apprécie          776
Ceux qui sauront

Mon premier Bordage.

Mon premier roman uchronique.

Mon premier roman du challenge SFFF 2016.



Tout porte à croire que les premiers seront suivis d'un second, voire même plus !





C'est quoi un roman uchronique ? Peut-être que la réponse est évidente pour vous mais jusqu'à présent, elle était très obscure pour moi.

Alain Grasset explique en préface ce qu'est l'uchronie.

«  Uchronie est un mot barbare qui effarouche tous ceux qui n'en possèdent pas la définition. »

Et il a bien raison, sans ce challenge, j'aurais fui très très loin rien qu'en entendant ce terme !

«  Comme Utopie, lieu qui est nulle part, l'uchronie est un temps imaginaire, une autre Histoire que celle que nous connaissons. »

Ah la je reconnais des mots qui sonnent doux à mon oreille : « Utopie », « imaginaire » et « Histoire ». Chouette alors !

Continuons.

«  le passé est une somme infinie de faits et de gestes, susceptibles de n'avoir jamais existé. La grande question qui régit la science-fiction prend alors toute son ampleur : ET SI ? Les auteurs uchroniques deviennent les Maîtres du Temps, ceux qui réécrivent L Histoire dans une nouvelle version toute personnelle. »



ET SI … ?



En deux mots, tout est dit...

Bon d'accord, je vais tout de même en dire un peu plus !





Et si... les tumultes politiques et sociaux du XIXème siècle n'avaient finalement pas abouti à l'instauration définitive de la République ?

Et si la Seconde Restauration, avènement des Orléans, s'était durablement installée ?

Et si Gambetta et Jules Ferry avaient été assassinés parce qu'ils voulaient une école pour tous ?

Et si Versailles, berceau de la monarchie absolue, continuait à briller et à imposer ses vieilles lois au peuple de France et à garantir des traditions qui empêchent le progrès ?



C'est cela qu'a imaginé Pierre Bordage dans ce roman de littérature jeunesse :



Nous sommes en 2008 et nous vivons dans un monde à deux vitesses avec d'un côté une noblesse nantie qui seule peut profiter des avancées technologiques et de l'autre côté « les cous noirs », les pauvres obligés de ployer l'échine et auxquels on interdit tout accès au savoir.

D'un côté, Clara, fille de l'Argentier du roi. Elle est noble, riche et doit épouser le fils d'une famille prestigieuse.

De l'autre coté, Jean, un « cou noir », qui doit travailler dur pour gagner sa vie et nourrir sa famille.

A première vue, ils sont si différents..Et pourtant, tous deux rêvent...

Clara rêve de liberté, de voyage, d'explorations nouvelles. Quant à Jean, il suit les cours d'une école clandestine et rêve d'un monde meilleur.



Bien sûr, vous vous doutez bien que ces deux-là, au-delà de tout ce qui les sépare finiront par se rencontrer et noueront un profond attachement. Je n'en dis pas plus...



Ce roman peut séduire bien des jeunes lecteurs car il ménage bien le suspense et se lit vraiment très bien ! L'histoire à multiples rebondissements est captivante et on suit avec beaucoup de plaisir les péripéties et déconvenues des deux héros si attachants.

Mais ce n'est pas seulement un roman distrayant, il amène également une certaine réflexion sur les valeurs transmises par la Révolution et met particulièrement l'accent sur les lois de l'école promulguées par Jules Ferry.

Bien des enfants pourraient crier de joie si on leur apprenait que l'école leur devenait interdite ! Mais imaginent-ils seulement les conséquences réelles d'une telle situation ?

Pierre Bordage s'est essayé à imaginer un tel monde...et cela fait froid dans le dos !!





Commenter  J’apprécie          777
Les derniers hommes

Un roman post apocalyptique d'un auteur que j'affectionne particulièrement.



Le seul bémol c'est que je crois que j'en ai fait le tour. Effectivement Bordage a une plume excellente, qui me réjouis a chaque lecture.

Mais le gros problème avec l'auteur c'est le manque de renouvellement. Son peu de foi en l'humanité, sa vision écologique ( même si ici dans son roman il a pris l'option judicieuse d'un vecteur essentiel pour la vie humaine : l'eau), l'obligation de mutation afin de s'adapter, etc...

Je crois que je me lasse un peu.



Je n'ai sans doute pas apprécié ce roman a sa juste valeur. Quand je commence a trainer longuement pour finir un roman ce n'est jamais bon signe.



J'ai pourtant, le tome 2 d'Arkane qui m'attend bien sagement…
Commenter  J’apprécie          7614
Les dames blanches

Vous souvenez-vous de « Tintin et de l'étoile mystérieuse », où des champignons grossissent démesurément à vue d'oeil et explosent au nez de notre héros totalement désappointé par cet étrange phénomène ?

Au début de ce livre, ces bulles mystérieuses, surnommées craintivement « Les Dames blanches », qui apparaissent par centaine sans but ni raison sur la surface de la terre évoquent une de ces « aventures naïves et invraisemblables » du reporter à la culotte de golf… Un parallèle qui n'a pas échappé à Camille, jeune et ambitieuse journaliste chargée de suivre ce phénomène incompréhensible et effrayant, d'autant plus que ces petites vicieuses avalent, gobent, engloutissent, boulottent tous les bambins de moins de trois ans qui ont le malheur de passer à proximité de leur rondeur maternelle. Très vite, le doute n'est plus permis : ces entités qui échappent à notre compréhension et qui se multiplient à la vitesse grand V viennent de l'espace, d'un autre monde…

Je jubile. Pour une fois que les extra-terrestres n'ont pas notre mode de pensée et ne nous ressemblent pas, soit en plus parfait, soit en plus effrayant… Une lecture plaisante et addictive tant on a envie de savoir pour quelles raisons ces terribles Dames blanches viennent mettre le chaos dans notre petit train-train quotidien, nos guerres éternelles, et notre progrès technologique… Et de quelles manières les humains d'abord désorientés vont finir par renvoyer manu militari toutes ces grosses bulles d'où elles viennent… Mais Tintin n'est pas là pour vaincre les méchants, Haddock pour éructer, et le Professeur Tournesol, entre deux étourderies, pour bricoler une invention abracadabrante qui va vite-fait-bien-fait régler le problème.

Les Dames blanches se multiplient, se comptent par millions, enflent démesurément, s'installent brutalement dans le paysage, à l'image de nos grandes éoliennes, et continuent imperturbablement à prélever son contingent de bambins…

On passe brutalement d'une bonne BD à la description d'un monde en perdition. Confrontés, impuissants et tétanisés, à ces choses monstrueuses qui diffusent une menace sourde, les hommes voient leur monde s'effondrer par pans entiers, leurs valeurs disparaître en fumée. Pour combattre les invincibles Dames blanches, ils finissent par commettre l'innommable. Ce livre pose cette question insoluble : Jusqu'où les hommes sont-ils prêts à aller, à accepter, pour sauver leur peau ? Au fil de l'histoire qui se déroulent sur deux générations, on les voit de plus en plus résignés et, irrémédiablement vaincus, avancer vers leur propre mort…

Il faut attendre les trente dernières pages pour voir apparaître une faible lueur, un léger brasillement qui irradie une partie minuscule du marasme. Cette éclaircie est apportée par deux enfants, deux innocents aux dons exceptionnels et par quelques vieilles personnes, des survivants désabusés, au bout du rouleau, qui ont refusé de vendre leur âme, se sont révoltés au prix de lourds sacrifices contre l'ignominieux. L'humanité peut encore s'en sortir si elle sait saisir sa chance…

Mais l'histoire de Pierre Bordage s'arrête là… A nous d'imaginer la suite…



Merci à Siabelle et à Srafina pour m'avoir aidé à renouer le contact avec Pierre Bordage pour achever mon challenge…

Commenter  J’apprécie          7510




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Pierre Bordage Voir plus

Quiz Voir plus

Mort d'un clone de Pierre Bordage

Quel âge a Martial Bonneteau ?

47 ans
48 ans
49 ans
50 ans

15 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Mort d'un clone de Pierre BordageCréer un quiz sur cet auteur

{* *}