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Critiques de Pierre Louÿs (129)
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

En attendant que son pote Johan revienne du village des Schtroumpfs, on va discuter le bout de gras avec Pierre Louÿs et se pencher sur son Manuel de civilité. Enfin, pas trop quand même, le risque est grand de se manger une surprise entre les grands glutéaux.





J'adore Pierre Louÿs. Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on peut caser un y tréma. Parce que le bonhomme fournit une caution à la fois morale, amorale et immorale aux citations les plus licencieuses. Parce qu'enfin il a pensé aux bananes dans son traité de bienséance.

“Quand vous vous êtes servie d'une banane pour vous amuser toute seule ou pour faire jouir la femme de chambre, ne remettez pas la banane dans la jatte sans l'avoir soigneusement essuyée.”

Ou encore “ne prenez pas deux mandarines pour faire des couilles à une banane” (alors que ça fait toujours marrer un siècle et quelques plus tard).





Avant d'incarner l'homme de goût et de bon conseil que l'on connaît, l'ami Pierrot est d'abord helléniste et – l'info risque de te surprendre – poète. Oui, oui, oui. Il sort quelques recueils dans les années 1890, grenouille avec des gus comme Leconte de Lisle, publie dans sa revue La Conque (tout un programme…) Mallarmé, Valéry et tutti quanti.

Pour le reste, je ne vais détailler la bio intégrale du loustic. Prie la déesse Wikipedia, elle t'enverra un ange au braquemart flamboyant, de la sapience plein la musette. Les épées qui brillent font toujours leur petit effet (parce qu'un braquemart, à la base, c'est un glaive, et si tu as pensé à autre chose, tu as l'esprit mal tourné – les anges n'ont pas de sexe, c'est bien connu).





Or donc, revenons à nos moutons et nos bananes.

Poète mais pas que(ue), le bonhomme se distingue par son penchant pour la marrade. Ainsi, sa traduction des Chansons de Bilitis – textes érotiques d'une poétesse grecque du VIe siècle avant Djizeus – ben c'est du flanc. Mystification littéraire mais de haut vol, hein, attention, pas de la fake news pondue à l'arrache qui ne résiste pas à deux secondes d'examen. Jo le rigolo maîtrise si bien la poésie antique et l'art d'enfumer le monde que l'oeuvre passe dans un premier temps pour authentique.

Le faussaire se double d'un coquinou de première. Une bonne partie de son oeuvre dégouline d'amour, de sensualité, d'érotisme, de pornographie, un vrai touche-à-tout en matière de pétard.





Au confluent de ces deux tendances, le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation. Un vrai faux livre de maintien destiné aux jeunes femmes. Une parodie où il sera question de “con, fente, moniche, motte, pine, queue, bitte, couille, foutre (verbe), foutre (subst.), bander, branler, sucer, lécher, pomper, baiser, piner, enfiler, enconner, enculer, décharger, godmiché, gougnotte, gousse, soixante-neuf, minette, mimi, putain, bordel”. C'est lui, Louÿs, qui l'annonce dès la première page. Ce sera comme ça tout du long (et dur).

Explicite (merci La Palice) et cru (thanks, Captain Obvious), donc. Mais avec classe. Ouaip, on ne dirait pas comme ça. Je suppose que tu te demandes où se situe l'élégance là-dedans. DTC ! Si, là, j'ai le droit, la vanne est de circonstance. Bref… Louÿs a le sens de la formule.

Chacun des conseils qu'il prodigue est charpenté selon les codes de cette littérature éducative de l'époque, entre généralités morales et exemples pratiques. le tout chapitré en fonction des lieux et des situations (à l'église, au théâtre, à la maison…), du rang des uns et des autres (parents, domestiques, amies…), avec en bonus de clôture les “ne dites pas.. dites…” (“Ne dites pas « J'aime mieux la langue que la queue. » Dites : « Je n'aime que les plaisirs délicats. »”).

L'humour naît, tu t'en doutes, du décalage : situations mondaines versus lubricité débridée. A ma droite, le sérieux apparent des conseils, le ton pince-sans-rire, l'air propre sur soi, et, à ma gauche, le registre pipi-caca-bite-couilles-nichons (qui n'empêche pas une certaine finesse d'esprit de se déployer). Pour te donner, au sens le plus littéral, une idée parlante de l'ambiance, jette un oeil sur les sketches “jamais au grand jamais” de Monsieur Manatane (Le prout au jus ou Comprendre la jeunesse et son fameux “j'ai envie de te bouffer la cramouille, Carole”). On se situe grosso modo dans le même écart entre bourgeoisie péteuse et humour pétomane.





Louÿs a encore moins de limites que Poelvoorde. Toutes les pratiques y passent, personne n'est oublié. A ce titre, on peut parler d'un Louÿs réglo (ça tombe bien, je suis fan des Charlots). Masturbation, tribadisme, fellation, sodomie, double pénétration, partouze, sex toys, ondinisme, bukkake, inceste… Il faut faire la queue, mais il y en aura pour tout le monde. Fête du slip à tous les étages !

En clair, tout ce que la morale bourgeoise de l'époque réprouvait (et réprouve encore).

Il serait anachronique de voir en Pierre Louÿs un partisan de la révolution sexuelle. N'empêche, son manuel bat en brèche le puritanisme de la Belle Epoque (belle, on se demande pour qui…). Les valeurs étriquées de la bourgeoisie guindée en prennent pour leur grade. “L'hypocrisie humaine que l'on nomme vertu”, cible première de ces civilités.

Parce que c'est bien beau d'éduquer les petiots et les petiotes à grand coups de rigueur morale, mais faudrait voir à rester raccord avec la réalité des faits. Sauf que Monsieur culbute la bonne de chambre, qu'elle soit d'accord ou pas, et Madame s'envoie la liqueur du majordome. Et vas-y que je te bourre le crâne des jeunes filles d'éducation religieuse, de vertus mariales, de commandements, de règles plus strictes que dans un couvent, pendant que papa bourre d'une autre façon, se perd dans l'adultère et le péché de luxure avec madame de Méchoses.

Le Manuel reste avant tout un opuscule potache, outrancier au dernier degré pour le plaisir de choquer le bourgeois. Sans être un manifeste de la libération des moeurs, il égratigne aussi bien les ultra-puritains, niant de toutes leurs forces sensualité et sexualité (celles des femmes surtout), que les hypocrites, ces donneurs de leçons bien-pensants incapables de garder leur pétoire dans leur froc.
Lien : https://unkapart.fr/manuel-d..
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La femme et le pantin

Selon Lacan "le désir est l'écart entre la demande ( inconsciente ) et le besoin (conscient ), mais d'Epicure à Lacan en passant par Platon, Nietzsche, Spinoza.. les définitions fluctuent ! le roman de Pierre-Félix Louÿs auteur reconnu pour son gout pour une sensualité et un érotisme élégants s'est inspiré des mémoires de Casanova pour raconter les " affres " d'un homme de 40 ans dévoré de désirs envers une jeune andalouse de 15 ans !

1896 : c'est le carnaval à Séville, et au milieu de la foule, des oeufs remplis de papillos ( confetti ), des voitures, des rires et de la liesse générale : André Stévenol entrevoit une jeune femme : Concha ! Mais le lendemain, sur son chemin il croise don Mateo qui va lui raconter son histoire " d'amour " avec elle....

Concha Perez travaille à la Fabrica de cigares comme " Carmen " dans l'opéra de Bizet : elle est jeune, belle, sensuelle et provocante mais elle veut se faire désirer par ce riche andalou ! Elle va se refuser à lui, l'aguicher et profiter de son ascendant sensuel pour en faire sa marionnette !

Trois versions ont été filmées à ce sujet :

*en 1935 par Josef von Sternberg avec Marlène Dietrich dans le rôle de Concha * en 1959 : par Julien Duvivier avec Brigitte Bardot et enfin * en 1977 par Luis Bunuel avec Carole Bouquet !

Le roman est assez décevant par rapport au film que j'avais vu à la TV avec Bardot !
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Comme on dit: "à lire d'une main"... La perversion et l'humour mêlés (car c'est souvent très drôle). Une curiosité pour public averti et peu farouche, à faire figurer dans l'Enfer de vos bibliothèques !
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La femme et le pantin

Quatre ans après les chansons de Bilitis, Pierre Louÿs publie en 1898 ce roman à l’écriture âpre, fluide et acérée. Plus d’un siècle plus tard, on lit cette histoire terriblement actuelle avec autant d’intérêt. Il s’agit de la trajectoire d’une femme fatale, qui inspira un grand nombre de cinéastes : Jacques de Baroncelli en 1928, Joseph von Sternberg – avec Marlène Dietrich – en 1935, Julien Duvivier avec Brigitte Bardot en 1959, Luis Bunuel en 1977 avec Carole Bouquet et Fernando Rey.

André Stevenol est un beau jeune homme qui vient chercher l’aventure à Séville, pendant la Feria. Il croise le regard brûlant de Conchita Perez, qui lui donne aussitôt rendez-vous. Elle aussi est en chasse …. Entre-temps, il rend visite à un riche espagnol de ses amis, célèbre coureur de jupons, qui le met en garde contre cette femme qui, plusieurs années durant, l’a fait atrocement souffrir. Don Mateo Diaz lui conte ses malheurs. Cependant, l’appel du désir – ou du danger – sera le plus fort.

Aujourd’hui, pour ceux qui ont lu les livres de Marie-France Hirigoyen, le cas est clair : il s’agit d’une classique situation d’emprise, la prédatrice présentant les caractéristiques d’une personnalité perverse narcissique. Elle provoque ses amoureux jusqu’à la violence physique et les tient en son pouvoir maléfique jusqu’à leur ruine morale et financière. Entre ses mains, ils deviennent des pantins, comme dans le tableau de Goya où l’on voit quatre jeunes filles faire sauter en l’air, dans un drap noué aux quatre coins, une marionnette à taille humaine.

Après s’être glissé dans la peau d’une amoureuse douce et lascive, Pierre Louÿs passe ainsi de l’autre côté du miroir, dans la tête d’une tourmenteuse consciente de son pouvoir, bien décidée à sortir, par tous les moyens, de sa condition. Un objectif très à la mode dans cette période de bouleversements économiques et sociaux du tournant du siècle, qui vit les plus modestes filles devenir de richissimes courtisanes.

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La femme et le pantin

C'est dans le but d'entendre ma culture littéraire classique que je me suis dirigée vers ce petit roman qui nous conte la naissance d'ube obsession du narrateur pour une jeune femme rencontrée lors d'un carnaval à Séville. Certes, je ne suis pas une grande fanatique des écrits que les écrivains ont produit au cours du 19ème siècle pour y exprimer leur admiration pour l'Espagne, mais qui sait, celui-ci aurait pu être différent...

Si j'ai apprécié l'élégance de la plume de l'auteur en revanche l'histoire m'a laissée complètement de marbre. Ce récit ressemble beaucoup au Carmen de Mérimée dont je suis loin d'être une admiratrice... Cette impression de réchauffé rajouté au manque d'intérêt ou d'empathie pour les tourments du personnage me font dire que ce ne sera pas une lecture marquante. Et il est probable qu'il aille rejoindre les "vite oubliés" même si le livre n'est pourtant pas mauvais.

Un rendez-vous raté, malheureusement !
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

J'avais lu il y a quelque temps ce texte. Ce n'est vraiment pas ce que je préfère de l'auteur et je ne partage pas toujours, loin de là, l’enthousiasme d'autres lecteurs babeliotes. Cette litanie pornographique finit très vite par me lasser. J'en apprécie évidemment la provocation et le non conformisme. Tout ce qui outrage la morale du brave bourgeois est toujours à prendre. Cependant, de l'auteur, je préfère nettement les récits plus poétiques et plus construits, comme "Aphrodite". La langue est ici assez pauvre (même si elle s'aventure souvent dans des lieux intimes et ouvre la voie a des plaisirs illicites) et les situations pour le moins répétitives. On a compris dès le début que Pierre Louÿs fustige la morale bien-pensante de la majorité de ses contemporains.

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Trois filles de leur mère

J'adore ce petit bijou d'un de mes auteurs fétiches, à savoir Pierre Louÿs, sans doute à cause de son côté interdit, puisqu'il a été publié clandestinement en 1926.

Ensuite, il y a autre chose qui m'interpelle: c'est la mise en garde de l'éditeur qui avertit, je cite "Ce petit livre n’est pas un roman. C'est une histoire vraie jusqu’aux moindres détails. Je n’ai rien changé, ni le portrait de la mère et des trois jeunes filles, ni leurs âges, ni les circonstances."

Et c'est vrai que j'ai un faible pour les histoires vraies. Attention c'est très chaud! Mon passage préféré est celui au cours duquel il baise la mère sur sa fille adolescente et ensuite il déflore la jeune fille sur la mère. Sans parler des sodomies particulièrement bien décrites.

A ne pas mettre entre toutes les mains.
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Les Chansons de Bilitis

Voici un livre qui, lorsqu’il fut publié en 1894, fit naturellement scandale, et ce, à plusieurs titres. Pierre Louÿs, jeune (il a alors 24 ans !) érudit et bibliophile, mais surtout grand amoureux à la vie sentimentalement tumultueuse, présente ce court texte comme la traduction d’écrits d’une poétesse née au début du VIème siècle avant Jésus-Christ, gravés sur les parois de son tombeau retrouvé à Palaeo-Limesso. Il place cette découverte sous l’égide d’un savant allemand, G. Heim ….et fournit toute une bibliographie savante qui fera un certain temps illusion jusqu’à ce que soit découvert le pot aux roses …. C’est bien le cas de le dire. Toute cette belle histoire étant une mystification littéraire (qui aura noté que le mot Geheim, en allemand, signifie « secret » ?) car le véritable auteur de ces vers délicieux n’est autre que Pierre Louÿs lui-même.

Ainsi a-t-il créé de toutes pièces la vie et l’œuvre de Bilitis, belle fille née en Pamphylie, d’un père grec et d’une mère phénicienne. On la suit plus tard à Mytilène puis à Chypre. Elle rencontre Sapho à Lesbos et chante ses amours avec de jolies jeunes femmes, puis, l’âge avançant, finit en courtisane.

Lire aujourd’hui ces doux poèmes en prose, tendres et légers, rythmés et imagés, nous semble anodin. Il faut néanmoins se replacer dans l’atmosphère guindée de ce début de l’autre siècle pour en mesurer le caractère licencieux . On se donne tout de même bien du plaisir à parcourir ces phrases claires, pleine de séduction et de simplicité, empreintes d’un symbolisme hellénisant de bon aloi, plus tard mis en musique par Debussy.

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Trois filles de leur mère

Un jeune homme fait la rencontre, dans l'immeuble où il vient d'aménager, d'une prostituée et de ses trois filles... Il couchera avec chacune d'elle, ce qui donnera lieu à des situations de plus en plus transgressives.



Ce Trois filles de leur mère n'est pas à proprement parler un roman érotique. Ce n'est pas un livre exitant, qu'on va lire pour être émoustillé. C'est plutôt un roman qui brave les interdits, qui cherche à aller de plus en plus loin dans la transgression.



En cela on pourrait peut-être rapprocher Louÿs de Sade. A la différence, à mes yeux fondamentales, que Sade met en scène de la domination et de la violence, alors que chez Louÿs il y a toujours consentement, et même un certain humour ironique.



Louÿs est beaucoup plus sain. Il s'amuse en écrivant, et nous aussi, en dépassant les limites autorisées. Et comme il a une très jolie plume, la lecture de ce roman des éditions Allia est bien agréable !
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Oeuvre érotique - Bouquins

Pierre Louÿs est l’auteur, entre autres, d’Aphrodite et de La femme et le pantin, deux romans de facture classique ayant connu un réel succès au moment de leur publication à la toute fin du 19ème siècle. Mais c’est aussi et surtout l’auteur d’une œuvre érotique considérable dont les nombreux manuscrits retrouvés après sa mort dans son hôtel particulier (plus de 400 kilos !) ont malheureusement été dispersés par ses héritiers dans des collections particulières. Reste que de nombreux textes ont été publiés sous le manteau dans les années 1920 et continuent à l’être de nos jours dans des éditions beaucoup moins confidentielles.



L’œuvre érotique rassemblée ici sur plus de 1000 pages montre l’incroyable diversité des textes abordés par l’écrivain : poèmes, dialogues, monologues, roman, contes, parodies, récits, pièces de théâtre, etc. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Il faut dire que notre homme était un inépuisable érotomane. Que retenir de ce foisonnement ? Quelques thèmes sont récurrents et singularisent cette œuvre aussi décomplexée que sulfureuse : le saphisme, la prostitution, la sodomie, la scatologie et l’inceste sont les plus marquants. Si les dialogues et les monologues sont savoureux, j’ai trouvé la poésie sans grand intérêt, au contraire des parodies et des contes, plutôt truculents. Parmi les curiosités inclassables présentes dans le recueil, notons ce « Catalogue chronologique et descriptif des femmes avec qui j’ai couché » datant de 1892 dans lequel Louÿs note avec une minutie clinique chacune de ses parties de jambes en l’air. Petit exemple : « Nom oublié, 1890. Environ 25 ans. Petite brune. Baisée le 28 janvier 90, pendant un entracte de Carmen que je voyais pour la 1ère fois. Dans un hôtel, rue des lombards. » Charmant, non ? Une autre liste est sobrement intitulée « Enculées » et fait référence, comme son nom l’indique et avec moult détails, à chaque fille sodomisée par ses soins.



Reste le cas du seul roman proposé dans cette énorme somme, Trois filles de leur mère. Jean Paul Gougeon, biographe de Louÿs qui en signe la préface n’hésite pas à ranger ce roman "parmi les plus grands textes érotiques jamais écrits", et à le comparer aux œuvres les plus abouties de Sade et de Bataille. Pour lui, ce texte constitue « la profanation la plus violente de cet univers bourgeois et familial qui était celui de l’auteur, et que celui-ci se plait à bafouer tout au long de plusieurs centaines de pages. » Trois filles de leur mère serait un récit en partie autobiographique s’inspirant des rapports que l’écrivain a eu avec la femme et les filles du poète José Maria de Hérédia. Louÿs y décrit les relations d’un jeune homme de vingt ans et d’une prostituée trentenaire ayant trois filles peu farouches. Je ne suis pas spécialement pudibond (c’est le moins que l’on puisse dire) et je pensais que rien ne me choquerait plus en matière de littérature mais je dois bien avouer que ce texte m’a donné la nausée. Repoussant toutes les limites de la pornographie, Louÿs enchaîne les descriptions de scènes plus inacceptables les unes que les autres. Passe encore pour les relations incestueuses entre la mère et ses filles ou encore la scatologie la plus innommable mais il m’a été impossible de supporter la description minutieuse des ébats du narrateur avec une gamine de 10 ans nymphomane et adepte de la sodomie. Première fois de ma vie que je découvre la pédophilie en littérature et je dois bien reconnaître que j’ai du mal à m’en remettre. Dans la revue Lire du mois de juin, Baptiste Liger écrit à propos de ce volume : « Si son évocation, très décomplexée, de la pédophilie peut heurter, l’amoureux de la littérature se réjouira cependant devant certaines curiosités expérimentales. » Dans le Magazine Littéraire, Xavier Houssin s’extasie et enfonce le clou : « rien n’est sérieux, rien n’est triste, rien n’est violent, rien n’est angoissant. Louÿs est un poète qui met tout en images, qui joue avec les mots. » N’en déplaise aux critiques professionnels, le modeste lecteur que je suis, père d’une fillette de 10 ans, ne peut pas accepter pareille ignominie.



Alors oui, je veux bien reconnaître que les écrits de Louÿs regroupées ici constituent une œuvre majeure et incontournable de la littérature érotique française mais il n’empêche que certains aspects sont à mes yeux beaucoup trop dérangeant pour que j’apprécie de quelque manière que ce soit ce type de lecture.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La femme et le pantin

Auteur aussi des Chansons de Bilitis, Pierre Louÿs (1870-1925), nous livre ici, en 1898, un roman qui rappelle fort Carmen de Mérimée («Si tu m’aimes prends garde à toi»), porté à l’opéra par Bizet, tandis que La Femme et le pantin l’a été par Zandonai (Conchita, 1911) et a aussi été porté plusieurs fois à l’écran, notamment avec Brigitte Bardot. Le rapprochement avec Carmen vient très vite: «Il est deux sortes de femmes qu’il ne faut connaitre à aucun prix: d’abord celles qui ne vous aiment pas, et ensuite celles qui vous aiment». À l’époque, l’Espagne est vue comme le pays des passions et des excès. Ainsi, on parle d’une jeune «honnête femme. Elle n’a pas eu plus de quatre ou cinq amants. À l’époque où nous vivons, c’est une chasteté».

Comme pour Carmen, la scène se passe à Séville, pendant le carnaval, et on y entend l’accent andalou (Muchisima grasia, cavayero). Une jeune fille, Concha, a tapé dans l’œil d’un Français, André Sévenol, et elle lui a donné rendez-vous le lendemain. Il se renseigne à son sujet auprès de Mateo Diaz, qui ne la connait que trop bien, et lui donne le conseil de la fuir, et de toutes façons, «Il ne faut jamais aller au premier rendez-vous que donne une femme – Et pourquoi ? - Parce qu’elle n’y vient pas».

Comme Carmen, Concha, travaille à la fabrique de cigares. C’est l’été, il fait torride. «Les plus vêtues n’avaient que leur chemise autour du corps (c’étaient les prudes). Presque toutes travaillaient torse nu... Il y avait de tout dans cette foule, excepté des vierges probablement».

Mateo raconte donc à André que chaque fois, elle se promet et le provoque, et chaque fois, quand il espère enfin atteindre au but, la réponse est «Plus tard» ou «Après demain», ou encore «Ouvre (mon corsage). Tu verras comme je suis belle. Si je le lui avais demandé, elle ne l’eût sans doute pas permis, car je commençais à douter que cette nuit d’entretiens s’achevât jamais en nuit d’amour... Les seins que j’avais mis à nu en ouvrant ce corsage, étaient des fruits de Terre Promise». Elle lui demande si elle lui plait, mais le scénario se reproduit: «Non, tout à l’heure... Et elle referma son corsage... À demain».

Lors d’un autre rendez-vous, «elle se déshabilla... je me persuadais que cette jeune peau rebelle allait enfin se livrer – Eh bien, ai-je tenu ma promesse ? dit-elle... Cette fois-ci encore, je fus ridicule et joué... – Alors, ce n’est pas moi que tu aimes, mais ce que je te refuse?... Une promesse, c’est tout ce que j’obtins d’elle... Voilà donc le degré de servitude où cette enfant m’avait amené (je passe sur les perpétuelles demandes d’argent auxquelles je cédais toujours)».

Nouvelle promesse encore, mais «comme elle avait reçu de moi la veille une somme de mille douros pour payer les dettes de sa mère, je trouvai la maison vide».

C’en est trop. Il part «pour Madrid, décidé à prendre pour maitresse, au hasard, la première femme qui attirerait mes yeux. C’est le stratagème classique, celui que tout le monde invente et qui ne réussit jamais... Elle fit de son mieux. Elle était affectueuse. Elle m’apprit des vices de Naples dont je n’avais nulle habitude et qui lui plaisaient plus qu’à moi... mais je n’éprouvais rien pour elle».

Il revient à Séville et la retrouve danseuse nue de flamenco dans un salon particulier. Fureur. Jalousie. «Après ce qui s’était passé, je n’avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer. Je pris le quatrième, qui était de la subir».

Nouvelle promesse, ferme cette fois. En échange, il lui offre un hôtel privé qu’elle décore amoureusement pour abriter leurs amours futurs, mais quand il arrive, elle lui fait baiser ses pieds à travers la grille qui reste fermée, «et maintenant, allez-vous-en». On aperçoit Morenito, qu’elle dit être son amant. «Jamais, je ne serai à toi... Je te hais». Cette fois, c’est est trop. Il la retrouve, la frappe encore et encore, et elle répond finalement «Tu m’aimes donc tellement ? Pardon Mateo, je t’aime aussi... Que tu m’as bien battue. Que c’était bon. Pardon pour tout ce que je t’ai fait». Elle s’offre enfin: «Et en effet, Monsieur – dit Matteo à André Stévenol – elle était vierge». Mais un matin, elle a disparu et n’a laissé qu’une lettre.

«Je me suis levée pendant ton sommeil et j’ai été retrouver mon amant, hôtel X., chambre 6. Tu peux me tuer là si tu veux, la serrure restera ouverte. Je prolongerai ma nuit d’amour jusqu’à la fin de la matinée. Viens donc. J’aurai peut-être la chance que tu me voies pendant une étreinte. Je t’adore. Concha».

Il s’y rend. Il la reprend, mais les querelles se multiplient. Il s’en va, la vie brisée, et met André Stévenol en garde contre elle, mais celui-ci est envoûté de même. Il rentre chez lui. Concha le hèle et l’emmène dans une maison. «Ils dormirent». André l’emmène à Paris. Il sut plus tard que Mateo lui avait écrit : «Je te pardonne... Reviens... Je baise tes pieds nus. Mateo». Voilà, ce n’est qu’un résumé, mais le tout le roman en vaut la peine.

Le titre du roman fait allusion à une toile de Goya au Musée du Prado, où l’on voit quatre femmes tendre un châle par les quatre bouts, et y faire sauter en riant un pantin grand comme un homme.

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Trois filles de leur mère

L’auteur pousse ici la transgression très loin : pédophilie, inceste, scatologie, prostitution, masochisme, etc. Tout cela au point que la lecture en devient écœurante, voire carrément répugnante.

Quel est l’intérêt d’écrire de telles "choses" sinon de choquer ?
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Trois filles de leur mère

Livre très bien écrit et pour de la littérature érotique c'est plutôt rare.

Le narrateur va tour à tour se taper la fille de 14 ans, puis la mère, puis la fille de 10 ans, puis celle de 20 ans et enfin la mère.

Dans les 4 filles, on va bien que sa préférence va à celle de 20 ans.

On apprendra que les filles ont été prostitués depuis le plus jeune âge (8 ans) et que leur éducation sexuelle a été faite par leur mère.

Ce livre est une ode à la sodomie et un peu à la pédophilie et inceste malgré lui.

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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Acheté à un bouquiniste sur les quais de la Seine, mon exemplaire de cet ouvrage se glisse dans une poche, se passe sous le manteau. Composés de petites lois lancées comme des flèches, sortes de haïkus pernicieux, érotiques, coquins, obscènes ou encore pervers, ce livre m'a fait hurler de rire tellement Louÿs y va fort! Une telle publication de nos jours mènerait son auteur derrière les barreaux tellement le code pénal est bafoué. Mais que c'est jouissif! Du petit lait! Parfois bébêtes, les injonctions faites à des gamines semblent plutôt rédigées pour une Mère Maquerelle devant sermonner ses filles avant de les remettre sur le trottoir.

A ne pas mettre entre toutes les mains.
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La femme et le pantin

Ce roman, dont tout le monde connait le sujet avant même de l'avoir lu, a définitivement assuré la notoriété à Pierre Louÿs (1870-1925). Erudit, esthète, graphomane, il fut aussi un séducteur invétéré, un obsédé du sexe, un auteur pornographique. Mais attention: "La femme et le pantin" est presque un classique et son texte est sage, même si le désir sexuel (bafoué) en est le sujet principal. Renversant la situation ordinaire qui favorise outrageusement la domination masculine, l'auteur nous présente ici Don Mateo, un homme mûr, habitué à culbuter les femmes, qui se retrouve mené par le bout du nez par une jeune fille énigmatique et très rouée. Celle-ci se déclare "mozita" (vierge) mais l'attire habilement, tout en se refusant à lui, jusqu'à le rendre presque fou. L'Andalousie, présentée comme une sorte de paradis pétri de sensualité, sert de cadre à cette confrontation amoureuse, à la fois douloureuse et excitante. Ce livre, court et donc sans longueurs, se lit rapidement.

Ce roman a été publié en 1898. Quoiqu'inséré dans un contexte un peu daté, il a un sujet – jusqu'où peut aller l'aveuglement de la passion ? – qui est intemporel. le thème a été repris plusieurs fois au cinéma.

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Trois filles de leur mère

Ce livre est répugnant, mal construit et creux, il prône la prostitution gratuite et la pédophilie. À part exciter des pervers sexuellement désaxés, je ne vois vraiment l'intérêt, parfois la censure à du bon et on pourrait même se demander si l'auteur ne devrait pas être surveiller par la police...
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Les aventures du roi Pausole

Les aventures du Roi Pausole / Pierre Louÿs

Le Roi Pausole était un souverain absolu mais débonnaire et rêveur. Il régnait, en cette fin du XIXe siècle, sur son royaume de Tryphême depuis vingt ans sans soucis et sans manières. Il rendait la justice sous un cerisier, amoureux qu’il était de ce fruit délicieux. Deux règles étaient à respecter dans le pays : ne pas nuire à son voisin et cela bien compris, faire tout ce qu’il plaisait à chacun. La règle : rendre la vie un peu plus facile et douce en laissant chacun libre d’accomplir tout ce qui ne fait de mal à personne. En résumé, ne fais pas le mal et vis à ta guise. Le Roi se voulait être le premier législateur qui se soit donné pour principe de ne pas ennuyer les gens. Il répétait souvent que la popularité est une lourde charge, mais fou qui rechignerait contre elle !

Le Roi Pausole avait trois qualités selon lui : la paresse, le plaisir et la bienfaisance. Il aimait défiler entre les haies brunes de dix-huit cents jeunes filles nues versant un fleuve de roses rouges sur ses pas. Et il avait un gros défaut : l’irrésolution, procrastinateur en chef, si bien qu’il maintenait son existence dans le circonspect et le provisoire tant il redoutait le définitif. Il écartait de son esprit par un artifice salutaire toute inspiration éventuelle de gérer les affaires publiques, lesquelles étaient confiées au Grand Eunuque, Taxis, véritable maréchal du palais, un être fourbe et antipathique incarnant l’ordre moral et citant la Bible à tout propos. Le Roi Pausole savait être généreux avec les claquedents et tolérant avec les bélîtres.

Trois cent soixante -six femmes peuplaient le harem du palais et toujours aussi irrésolu dans ses choix, le Roi se laissait presque toujours circonvenir nuitamment par la plus hardie. La demeure du Roi était celle de la paix, du repos, du bonheur tranquille et de l’égalité des heures. Chaque Reine avait des droits égaux qui s’affirmaient une fois par an. Ainsi Pausole connaissait l’art d’échapper à tous les regrets en changeant la définition du bonheur sous la dictée des circonstances.

Le Roi Pausole apprend un beau matin que sa fille, la blanche Aline, a quitté clandestinement le palais alors qu’elle n’a que quatorze ans. Autant la chance était douce au roi Pausole de rencontrer par les chemins de jeunes vierges sans vêtements, autant il emprisonnait sa malheureuse enfant. Déçue par l’intolérance de son père si large d’esprit à l’égard des mœurs de ses sujets, elle s’est enfuie accompagnée d’un inconnu…

Un inconnu qui n’est autre qu’une travestie, Mirabelle la belle danseuse, séduite par la blanche Aline elle-même émue par le charme de sa dance et qui voit en Mirabelle une amie chère et complice. Troublante Mirabelle qui fille androgyne se fait occasionnellement passer pour un homme travesti en fille ! Elle enlève la blanche Aline…

Et d’aventure en aventure et d’escapade en escapade, à dos de mule durant les sept kilomètres séparant son palais de la grande ville, accompagné de son page, son Grand Eunuque et quelques-unes de ses femmes, le Roi Pausole se demande chaque jour dans quelle folie il s’est lancé en partant à la recherche de sa fille.

Au fil des jours, le Roi Pausole voit les choses de façon plus clémente et permissive et songe même à permettre aux pages d’entrer dans le harem, allant jusqu’à fermer les yeux sur ce qui se passerait alors.

Ira-t-il jusqu’à dire à sa fille qu’il l’aime assez pour la rendre plus heureuse que lui ? Le tempérament du Roi laisse augurer une issue heureuse…Peut-être l’émancipation ?

Un conte malicieux et subversif au style merveilleusement ciselé par Pierre Louÿs. Un moment de bonheur et de fantaisie, raillant tour à tour la bureaucratie, l’autorité abusive et le puritanisme. Une utopie libertine, vibrante exaltation du plaisir et de la sensualité, tour à tour satirique et enjouée, toujours avec délicatesse.



Extrait des paroles du roi Pausole : « Les lois de notre pays permettent aux romanciers de proposer en exemple tous les crimes de leurs personnages mais non point le détail de leurs voluptés, tant le massacre est aux yeux du législateur un moindre péché que le plaisir. »

« L'importance des révolutions se mesure à l'intérêt que peut avoir le gouvernement à retarder leur réussite. Il n'y a jamais eu qu'une révolution improbable avant le succès et inconcevable dans le souvenir, c'est celle qui vous a donné la liberté religieuse, parce qu'en renonçant au droit divin , le pouvoir s'est privé d'un soutien fondamental qui lui avait assuré jusque - là une stabilité plusieurs fois séculaire. »





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La femme et le pantin

La femme, c'est la jeune Concha. Quelle femme ! C'est une voix – Mateo commence par l'entendre chanter, mais c'est surtout un corps en mouvement, qui danse, qui bouge, et qui présenté comme parfait, de la bouche rouge et sensuelle, aux chevilles, à la chevelure noire envoutante, et aux seins dignes du paradis... Si belle, qu'elle pourrait d'abord n'être le jouet des hommes, de ces hommes riches qui viennent espionner les femmes qui travaillent presque dénudées dans la fabrique de cigares – à la forme très suggestive, de ces étrangers qui cherchent le spectacle des danseuses nues... Oui, elle pourrait être une Nana espagnole, une de ces filles entretenues par un riche qui cherche à assouvir ses désirs physiques, y compris sur une jeune fille pas encore adulte, comme le souhaiterait d'abord Mateo, le riche et grand seigneur.

Mais Concha sait ce qu'elle veut, elle veut être libre, de dépendre de personne, et garder sa virginité aussi comme un trésor. Elle séduit les hommes, leur fait tourner la tête par ses gestes et ses paroles, se montre nue devant eux, mais ne cède rien sur ce qu'elle veut garder sceller.

Le pantin du titre, c'est donc Mateo, homme riche, puissant, encore assez jeune et qui se croit encore assez séduisant, qui a du succès auprès des femmes, et qui n'a pas l'habitude qu'une pauvre fille lui résiste, surtout qu'il est prêt à payer, beaucoup. Il devient le jouet de Concha, il paye, il paye encore, elle manipule ses sentiments, pour ne rien en obtenir, ce qui le fait sombrer littéralement dans une forme de folie. Faut-il le plaindre ? Je dirai que le lectorat masculin contemporain de l'auteur le fait sans doute. En tant que femme du XXI ème siècle, j'ai plutôt admiré les ruses de Concha pour ne pas cèder, comme ses sous-vêtements fermés comme une ceinture de chasteté, et mis mal à l'aise par les pulsions de violence qui sourdent de Mateo prêt au viol et au meurtre...

Cependant, leur relation devient de plus en plus malsaine et glauque, Concha éprouvant un véritable plaisir machiste à être battue par Mateo, celui-ci ne pouvant se séparer d'elle. On ne sait plus qui plaindre finalement dans cette relation destructrice et manipulatrice.

Il faut toutefois remarquer l'essentialisation dans le titre : ce n'est pas une femme, mais « la » femme », ni « un »pantin, mais « le », les deux déterminants ayant une fonction de généralisation. Tous les hommes sont donc des pantins entre les mains des femmes, comme le suggère le roman lui-même : le premier personnage masculin du récit, André Sévenol, va être pris au piège de Concha, il connaît ses ruses, mais il se laissera attraper et manipuler, en toute connaissance de causes, tout comme le mari de Concha – oui, il y a un mari, de quinze jours... Et ce titre nous dit que finalement, toutes les femmes sont ainsi, même si elles ne sont pas toutes aussi belles.

Une lecture prenante, haletante et dérangeante. Je vois par d'autres critiques que le texte a été adapté plusieurs fois en film, je ne sais pas si je me laisserai tenter.
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Aphrodite

J'ai vraiment apprécié cette lecture qui tient plus d'une tragédie grecque classique qu'un livré érotique. D'ailleurs le titre du livre est "Aphrodite mœurs antiques" et les scènes érotiques ne sont pas si nombreuses et très peu détaillées. Au travers du livre, on y découvre la vie que menaient les courtisanes de l'époque et le rapport que les grecques avaient à l'amour. C'est extrêmement bien écrit, l'intrigue amoureuse est également très bien distillée et il est difficile de quitter la lecture avant d'avoir tourné la dernière page. L'histoire est celle de Chrysis magnifique courtisane blasée qui n’a encore jamais aimée, qui rencontre Démétrios un sculpteur magnifiquement beau mais qui ne recherche pas l'assouvissement de son désir sexuel mais la perfection physique afin de la figer. La rencontre de ses deux êtres courtisés par tous va les bouleverser et de là leur destin va être figé. Que ne ferait-on pas par amour ?

C’est une très belle œuvre qu’il serait dommage de ne pas lire, et c’est un auteur que j’aurais plaisir à retrouver au travers d’autres de ses livres.

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La femme et le pantin

Nous voilà en 1896, à Séville, au Sud de l'Espagne avec André Stévenol, un français qui vient à peine de débarquer dans ce petit coin de paradis, et qui se trouve être en plein carnaval. Dès son arrivée, il est littéralement subjugué voire hypnotisé par la beauté d'une jeune-femme, qu'il aperçoit à travers la foule en délire. C'est un coup de foudre pour lui, et fera tout pour la revoir. D'ailleurs, il la retrouve puisqu'elle lui donne même rendez-vous le lendemain.



Mais entre-temps, il rencontre, Matéo, un noble sevillan. Tous les deux vont discuter un peu et, André tout heureux va lui parler de son fameux rendez-vous avec cette jeune-femme au doux nom de Doña Conception Garcia, plus connue sous Concha ou Conchita.

Matéo est tellement sous le choc, qu'il ne peut faire autrement que de lui raconter son histoire. Son histoire d'amour à sens unique. Lui, pantin de Conchita.

Lui, fou amoureux d'elle au point d'en être aveuglé par toutes ses manipulations, sa personnalité perverse et j'en passe. La nana est complètement givrée. Se servir à ce point là de l'autre, c'est juste abusé et malgré tout ça, Matéo espérait encore et encore avec toujours de faux espoirs au final. Un jouet. Son pantin.



Ce qu'il y a de pire, c'est ne pas s'en rendre compte ou de s'en rendre compte et ne pas réagir



J'ai trouvé l'histoire totalement fabuleuse avec une plume tout autant délicieuse.

Mais lire un livre dans la catégorie "les classiques érotiques" on s'attend tout de même à voir un chouïa, un tout petit, little passage érotique. Vous serez déçus, car il n'y a pas de ça. Seulement quelques passages avec des bisous. Mais pas grave, Conchita est tellement folle qu'on oublie tout ça. Pis la fin..... holala. Pitoyable.



Je découvre donc pour la première fois de ma vie, Pierre Louÿs et, j'espère avoir l'occasion de voir le film.

C'est un livre que je vous recommande chaudement !

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