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Critiques de Pierre Louÿs (129)
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Aphrodite

L'histoire est palpitante. Publié en 1896, ce roman de Pierre Louÿs (1870-1925) connut aussitôt un énorme succès grâce à un article enthousiaste de l'académicien François Coppée qui sut y voir l'oeuvre d'un très grand écrivain.
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Trois filles de leur mère

Si vous cherchez un livre érotique bien écrit (ce qui n'est pas facile à trouver), ce livre est pour vous. Dans le style ironique, sensuel, incisif habituel de Pierre Louys, on trouve dans ce livre trois oeuvres différentes. La première - la meilleure et la plus longue - est sans doute ce qu'on fait de mieux dans l'érotisme ; la seconde regroupe plusieurs très courts dialogues érotiques qui sont particulièrement comiques ; la dernière rassemble des conseils adressés à des jeunes filles qui s'avèrent, eux aussi, terriblement drôles.



Un livre qui fait rire et rêver à la fois !
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Les aventures du roi Pausole

Je l'ai lu dans la version avec les sublimes aquarelles de Carlègle, qui ne sont pas du tout pornographiques, mais plutôt espiègles et provoquantes, un peu comme le texte de Pierre Louÿs. Il s'agit d'une parodie de conte philosophique, un peu à la Candide, mais où la thèse principale, défendue jusqu'à la caricature est le libertinage, et plus largement la liberté. C'est d'une drôlerie et d'une méchanceté jubilatoires. J'y retrouve la liberté de ton absolue qu'on peut aimer dans le Maître et Marguerite de Boulgakov, par exemple, et qui me fait mourir de rire. Je vois aussi beaucoup du Diable Amoureux de Cazotte, avec ce personnage du page Giguelillot en fou du roi et poète qui manipule tout le monde, un peu à l'instar de Scapin. Je comparerais également ce livre au Baron Perché, d'Italo Calvino, qui est également une parodie du conte philosophique, bien que l'ouvrage de l'Italien, dont le point de départ est moins déjanté, est nécessairement moins drôle. Je vais essayer de récupérer l'édition Briffaut car j'ai adoré les dessins.
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La femme et le pantin

Quelle critique aurait reçu ce roman s’il avait été publié de nos jours ? Que n’auraient dit nos censeurs contemporains de cette histoire parfaitement immorale ?

Heureusement écrit en 1898 , le roman a traversé le temps et a été adapté au cinéma, par Bunuel notamment dans « Cet obscur objet du désir ».

Scandaleuse histoire de la folle passion amoureuse du senor Mateo Diaz, un noble sevillan d’âge mûr, pour Concha, une pauvre petite adolescente de quinze ans, à la beauté sauvage et incandescente…. Pris au piège de cette Lolita qui ne cesse de le tourmenter dans un jeu de séduction d’une perversité absolue, l’homme sombre peu à peu dans un désespoir, et la violence attisée par son irrépressible jalousie.

Écrit sur le mode narratif, le roman de Pierre Louÿs nous plonge peu à peu dans la chaude atmosphère du carnaval de Séville, de ses quartiers populaires et de ses bas fonds. On se laisse entraîner nous aussi par le charme venimeux de la belle sauvageonne et le piège se referme lentement sur le lecteur comme sur ce pauvre Mateo Diaz.

Licencieux sans jamais être vulgaire, sulfureux mais toujours délicat, Pierre Louÿs , comme Nabokov après lui, nous offre le raffinement suprême de transgresser l’interdit pour en faire une œuvre d’Art. Et c’est un régal !
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L'homme de pourpre

L’homme de pourpre /Pierre Louÿs

L’histoire narrée dans cette nouvelle nous emmène il y a bien longtemps, au temps de l’Antiquité, à Éphèse en Asie où un jeune apprenti du vieux Bryaxis raconte. Le jeune homme respecte et admire le vieillard, sculpteur de son état. Il a notamment sculpté les cinq colosses dressés devant la ville de Rhodes, les statues du tombeau de Mausole et le taureau de Pasiphaé. C’est alors que bondit vers eux le petit Ophélion qui apprend au vieillard que c’est un nommé Clésidès, venu exprès d’Athènes, qui fait le portrait de la reine ! Mais l’affaire n’est pas simple puisque la reine Stratonice veut qu’on la voie sous toutes les faces ; or Clésidès est peintre et non pas sculpteur ! Contrariée et fatiguée après la pose vue de dos, Stratonice se fait remplacer par une servante pour les poses suivantes. La suite est une vengeance de Clésidès inscrite dans deux petits tableaux injurieux à l’encontre de la reine, qui sont fixés au mur du palais à la vue de tous…

C’est alors que Bryaxis raconte comment Parrhasios a peint le Prométhée de l’Acropole à Athènes, un tableau sorti dans le sang. C’était l’année où Platon mourut, l’année de la 107e olympiade, un demi siècle plus tôt. On découvre ainsi qu’à l’époque, au temps du roi Philippe, il pouvait y avoir à Khalkis un marché aux esclaves d’environ 80 000 têtes, étalé sur trois mois. Parmi eux 3000 vierges à vendre ! Arrive dans une belle robe pourpre Parrhasios interpelant Bryaxis et l’invitant à une promenade tout en recherchant un modèle pour peindre son Prométhée. En chemin, Parrhasios achète pour un bon prix une toute jeune vierge de seize ans, exposée nue, Artémidora qui va lui servir de modèle pour quelques petits tableaux obscènes qui ne sont pas la partie la moins noble de son œuvre. Parrhasios s’empresse de lui faire remettre sa tunique blanche, son voile bleuâtre et sa ceinture de vierge. Enfin après avoir erré longuement, il découvre l’homme idéal pour son modèle, une force de la nature qui a nom Nicostrate. Ensemble ils rentrent à Athènes et Brysaxis est reçu dans le palais de Parrhasios. Les jours passent avant que le maître de céans ne se décide à réaliser son Prométhée et quand Bryaxis arrive dans la salle des œuvres, il ne peut retenir un cri d’effroi à la vue de Nicostrate …La suite confine à l’horreur…

Dans ce conte, Pierre Louÿs nous décline la mythologie antique ainsi que l’histoire grecque dans un style magnifique et teinté d’un érotisme léger attenant notamment à la vie et l’art de Parrhasios aux prises avec la plastique d’Artémidora pour réaliser la « Nymphe surprise ».

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Une Volupté nouvelle

Une Volupté nouvelle /Pierre Louÿs

« Une volupté nouvelle » m’a fait penser au début à l’essai de Nathan Devers « Espace fumeur » que j’ai commenté récemment puisque je lis : « … L’important est d’avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d’une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l’esprit qui s’agite un équilibre variable d’où il puisse tomber dans le songe. » L’auteur, un soir, songe à écrire de la poésie, et en même temps il ressent le désir de ne rien faire. Une soirée qui se terminera comme souvent devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres ! C’est alors que la sonnerie retentit… Une femme inconnue se tient sur le seuil, belle et sensuelle. Elle défait son manteau et « … Sa robe était de soie vert d’eau, ornée de gigantesques iris tissés dont les tiges montaient en fusées le long du corps jusqu’à un décolletage carré qui montrait nu le bout des seins. » Fantasme, fantôme ou réalité d’une lectrice extravagante ? Elle dit s’appeler Callistô…et se dévêt en un éclair pour laisser apparaître un corps d’une harmonie parfaite, « sa peau luisait comme au sortir du bain, brune d’un léger ton uniforme, presque noire au bout des seins, au bord allongé des paupières et dans la ligne courte du sexe. » … Elle raconte à notre poète comment est née la volupté dans les temps anciens, comment les lèvres d’un homme et d’une femme se sont unies pour la première fois et se savourèrent avant que chaque jour un plaisir nouveau n’inspirât les corps des amants, oubliant la barbarie héréditaire des accouplements bestiaux. C’était au temps de la splendeur de Babylone, Antioche et Alexandrie. Mais depuis, des siècles plus tard, quel plaisir inconnu en amour avez-vous conquis demande –t-elle à l’écrivain ? Quelles jouissances neuves avez-vous expérimenté que je puisse partager avec toi ? Le narrateur tente d’expliquer que les siècles qui ont suivi furent destructeurs et que les hommes et les femmes perdirent peut-être l’essentiel, mais que l’humanité avait enfanté des découvertes remarquables. Et Callistô de se moquer de l’écrivain lui montrant que les siècles qui suivirent l’Antiquité n’ont fait que copier, Descartes Parménide, Kant également Parménide, les mathématiciens Euclide et Archimède copié par Leibnitz, Aristote par Newton, Démocrite par Kelvin. Et au terme de cette discussion savante, Callistô souhaiterait emporter avec elle le frisson d’une volupté nouvelle… La cigarette, songe alors l’écrivain, fera peut-être l’affaire…Une nouvelle très originale.

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Aphrodite

Aphrodite / Pierre Louÿs

Nous sommes à Alexandrie en Égypte dans le dernier siècle avant J.C. La belle Chrysis, courtisane ardente et fière de son statut qu’elle a choisi librement, paresse dans son lit à son éveil. Galiléenne originaire des rives du lac de Génézareth (aujourd’hui lac de Tibériade), elle est née d’une mère courtisane elle aussi, qui le soir allait attendre sur la route de Iérouschalaïm (aujourd’hui Jérusalem) les voyageurs et les marchands et se donnait à eux dans l’herbe, au milieu du silence champêtre.

À douze ans, Chrysis s’échappa et rejoignit un groupe de cavaliers trafiquants d’ivoire et arriva à Tyr puis Alexandrie. Ses maîtres la confièrent à Djala, une esclave hindoue, qui la prit en mains pour devenir une de ces jeunes femmes encore vierges, joueuses de flûte ou aulétrides qui épuisent les hommes les plus robustes.

En ce temps là de la civilisation grecque, l’amour est un art et durant sept ans elle va apprendre à devenir une femme de l’art complexe et voluptueux des courtisanes.

On fait connaissance ensuite de Démétrios, ce beau jeune homme que la reine Bérénice, fille de Ptolémée et sœur aînée de Cléopâtre, avait fait mander pour son plaisir trois ans auparavant. En entrant Démétrios s’était trouve en face d’un jeune corps vêtu d’un costume effrontément ajouré et qui laissait à découvert les vingt deux endroits de la peau où les caresses sont irrésistibles. Sculpteur de métier sur marbre, la reine se dévêtant de façon très suggestive lui demande de faire en sorte que l’on adore son image.

La statue terminée et exposée au temple d’Aphrodite appelée aussi Anadyomène, une foule se précipite non pas tant pour l’effigie que pour le nom du sculpteur gravé au bas de l’œuvre : ce sont les adoratrices de Démétrios, lequel finit par adorer son œuvre plus que son modèle. L’objet de son désir devient la statue, il n’adore plus qu’elle seule.

Le temple d’Aphrodite - Astarté est peuplé de toutes parts de courtisanes dans l’attente d’un homme et Démétrios préfère courir au temple qu’au palais de Bérénice. « Entre les sveltes colonnes, coiffées en volutes ioniennes, la déesse apparaissait toute vivante sur un piédestal de pierre rose, chargé de trésors appendus. Elle était nue et sexuée, vaguement teintée selon les couleurs de la femme ; elle tenait d’une main son miroir dont le manche est un priape, et de l’autre adornait sa beauté d’un collier de perles à sept rangs. »

La rencontre entre Chrysis et Démétrios est voulue par le destin. Démétrios n’en croit pas ses yeux. « La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches. » Démétrios s’interroge quant à savoir si cette beauté est une fille du porneïon. En réponse à la demande de Démétrios, Chrysis propose un marché s’il veut la conquérir : il doit entrer en possession d’un miroir qu’il doit voler chez Bacchis une femme que déteste Chrysis, du peigne de Toumi l’Égyptienne qu’il doit tuer pour ce faire, et du collier à sept rangs de perles de la déesse Aphrodite, ce qui est un sacrilège. Pour Démétrios le défi est immense.

Chrysis en attendant ne dédaigne pas les amours saphiques avec les petites jeunes, nubiles et vierges, que sont Rhodis et Myrtocleia. Elles ne s’étreignent pas, elles s’effleurent pour goûter le suprême plaisir. Les deux rêvent de revoir leur pays d’Éphèse afin de s’épouser comme la loi le permet, ce qui n’est pas le cas à Alexandrie.

D’orgies en orgies tout ce petit monde s’adonne à tous les plaisirs, de la table et du lit, avant que le temps passant ne survienne l’âge où la magnificence du lit supplée à l’éclat du corps.

Chrysis apprend que Demetrios a relevé le défi qu’elle lui avait lancé. Mais à quel prix pour elle ! La surprise va être de taille quand elle reverra son amoureux.

Dans un style somptueux et facile, Pierre Louÿs nous décrit avec talent et érudition le tableau fastueux des mœurs grecques de l’Antiquité. Chez les Grecs, l’amour était le sentiment le plus vertueux et le plus fécond, sans aucune impudicité ni immodestie. Il faut savoir qu’alors un homme et une femme sans être engagés d’aucun lien pouvaient s’unir fût-ce en public quelque fût leur jeunesse, et ils étaient considérés comme ne nuisant à personne. C’était l’époque où l’amour le plus sensuel était sans souillure, sans honte, sans péché.

« Ne jamais parer une femme des qualités qu’on lui souhaite, ni des beautés dont elle fait mystère, mais présumer le fade pour s’étonner de l’exquis, n’est ce pas le meilleur conseil qu’un sage puisse donner aux amants. »

Qu’il me soit loisible en terminant de citer Pierre Louÿs : « Avec ce livre, « qu’il soit permis à ceux qui regrettent de n’avoir pas connu cette jeunesse enivrée de la terre que nous appelons la vie antique, d’oublier les siècles barbares, hypocrites et laids, de remonter de la mare à la source, de revenir pieusement à la beauté originelle, de rebâtir le Grand Temple au son des flûtes enchantées et de consacrer avec enthousiasme aux sanctuaires de la vraie foi leurs cœurs toujours entrainés par l’immortelle Aphrodite. »

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Trois filles de leur mère

Trois filles de leur mère / Pierre Louÿs

Le jeune narrateur de cette chaude histoire, « vraie » ( !) selon l’auteur, retient captive une des filles de sa belle voisine de palier, qu’il a rencontrée devant sa porte. La petite a l’âge des rêves d’adolescentes. Elle s’appelle Mauricette. Elle porte des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisette agitée, une jupe de son âge et une ceinture de cuir. Elle est svelte et brune, frémissante comme un cabri, les sens précoces, la chair prompte et l’instinct du vice, en un mot désirable. Pour tout faire mais, elle le veut absolument, en conservant sa virginité.

Le jeune homme de vingt ans se confie : « Provocante et gaie comme une enfant, d’emblée elle toucha, elle empoigna l’étoffe de mon pantalon avec ce qu’elle sut y trouver, avant de fuir au fond de sa chambre où elle retira sa robe, ses bas, ses bottines… »

Mauricette également se confie : « Jusqu’à treize ans je suis restée en pension avec des jeunes filles du monde… » Visiblement, ces dernières ont abusé de sa candeur et lui ont fait boire de force le poison du vice, jusqu’à ce qu’une grande aux mœurs sardanapalesques lui enseigne en dix leçons le saphisme, matière dans laquelle elle s’avéra être bien meilleure qu’en histoire sainte et en géographie. Quant aux langues vivantes, c’est une autre histoire…

La mère, une splendide pierreuse italienne de 36 ans, à quelques temps de là, s’enquiert de sa fille et entre chez le jeune homme. Très belle, elle s’appelle Teresa. La conversation vogue sur les occupations des deux autres filles de Teresa, Lili qui n’a que dix ans est déjà experte, et Charlotte l’aînée est la plus jolie des trois. Tout cela promet !

Teresa souhaitant hâter le dénouement ne perd pas un instant pour offrir son caprice avec une habileté d’organe et de posture qui tient de la jonglerie.

Lui succède dans la chambre du jeune homme la petite Lili, des bras et des jambes comme des échalas, un petit corps fluet, un menu bien compris qui réunit les mets les plus verts et les plus dissemblables. Le service de Lili après celui de Teresa vaut une trouvaille de chef par son originalité.

Charlotte est la plus belle des filles de Teresa, la plus docile et enfantine, la plus ardente, la plus loquace, parlant sans cesse avec une molle tendresse obscène. Cherchant toujours le regard du jeune homme durant leurs ébats, ses yeux félins étirés semblent lui accorder d’avance le pardon des pires tyrannies qu’il pourrait lui infliger. Et elle en redemande toujours plus… Et puis chemin faisant Charlotte choisit de conter sa vie : alors elle devient gaie et change de visage comme si le jeune homme était son ami le plus intime et avec franchise et abandon elle se confie. Et son inénarrable parcours fut des plus chaotique ! À la fin, elle est prête à satisfaire tous les caprices du jeune homme et même le défie de trouver quelque chose qu’elle ne puisse faire avec lui : « Ordonne et j’obéirai ! » déclare-t-elle. Nymphomane et onaniste, Charlotte en odalisque aux aires candides est aussi masochiste. Un programme chargé attend notre jeune homme !

Les excès amoureux donnent plus d’entraînement que de lassitude et sont moins difficiles à recommencer le lendemain que la semaine suivante. Telle est la saine devise du garçon. En pleine forme en ce matin triomphant, il décide d’aller retrouver une amie intime au Quartier Latin pour des ébats d’un genre plus classiques, avant de retrouver dès son retour Teresa à la croupe si fougueuse qu’il craint que ne se rompe un membre plus précieux que n’est la jambe.

Et quand revient la délicieuse Mauricette jolie et timide telle une biche au bois pour quelques découvertes lubriques, ce n’est qu’un préambule à de nouvelles extases expérimentées par Sacher Masoch.

Le mouvement final se déroule sous la forme d’un quintette d’un genre très spécial. « Je les embrassai toutes avec divers attouchements que la morale chrétienne réprouve mais que les femmes nues accueillent assez bien… » Ainsi s’exprime le jeune homme qui a fort à faire avant de passer à l’action lorsque les jeunes filles et la mère apparaissent déguisées, Lili en écolière, Charlotte en pierreuse et Mauricette en arlequin.

Faisant souvent référence aux grands auteurs latins de textes érotiques comme Tibulle ou Catulle, Pierre Louÿs cisèle ici dans un style admirable un texte publié seulement en 1926 à titre posthume, dans lequel s’illustrent maints fantasmes notamment incestueux en un délire érotique échevelé qui ravira les amateurs. Pour moi, un texte transgressif un peu daté aux situations par trop redondantes.

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Mimes Des Courtisanes

L’un des ouvrages les moins connus de Pierre Louÿs, mais c’est aussi de par son format inclassable. Ni un roman, ni un essai, ni à proprement parler des nouvelles, il s’agit en théorie d’une traduction "modernisée" par l’auteur d’obscurs fragments attribués à Lucien de Samosate, un auteur grec du IIème siècle après J.C. L’authenticité de ces fragments reste sujette à caution, tant ces « Mimes des Courtisanes » ne sont nullement référencés parmi les manuscrits qui nous sont parvenus de Lucien. Pierre Louÿs les a-t-il rebaptisés à sa convenance ou a-t-il en réalité rédigé des textes à la manière de Lucien ? Le mystère demeure…

Toujours est-il que ces traductions ne sont absolument pas jugées comme sérieuses. Pierre Louÿs d’ailleurs, dans une longue préface, explique avoir surtout voulu resituer les dialogues de Lucien dans un contexte actuel, ayant même cherché à substituer à l’argot antique rapporté par Lucien un argot français contemporain, afin que le lecteur n’ait pas la sensation de lire des débats anciens.

« Mimes des Courtisanes » fut publié originellement en 1899, comme beau livre accompagné d’illustrations signées par le peintre impressionniste Edgar Degas. Bien que ponctuellement réimprimé, il l’est très souvent sans les illustrations de Degas, ce qui lui enlève beaucoup de son intérêt. Le texte est constitué de 15 dialogues entre deux courtisanes, amies, sœurs ou mère et fille, auxquelles se joignent quelquefois des amants de cœur.

Il est à noter que si le mot "mime" désigne, depuis le XXème siècle, une forme d’imitation muette, à l'origine, mimer signifie imiter, sans précision de dialogue ou non. C’est donc dans ce sens originel que Pierre Louÿs présente des mimes parlés, c’est-à-dire des dialogues types, censés représenter des scènes courantes de la vie quotidienne. Lucien de Samosate aurait été l’inventeur de cette forme d’expression littéraire. Les dialogues étant jusque là philosophiques, Lucien aurait eu l'idée d'écrire un dialogue philosophique sans philosophie, c’est-à dire, à peu de choses près, à ce que l’on appellerait aujourd’hui un dialogue de sitcom.

Évidemment, c’était là une initiative très audacieuse en 150 après J.C., et encore assez pertinente en 1899, mais au XXIème siècle, il n’y a plus là grand-chose qui soit surprenant, ni même très intéressant. Certes, ces dialogues tournent assez souvent autour de la justification d’une décision ou d’un acte, ce qui implique une argumentation ou un duel d’argumentations. On peut imaginer tout le côté pédagogique de ces scénettes, sans doute représentées en public, auprès d’une audience qui ne profitait pas encore des bienfaits d’une école libre et des cours de rhétorique.

Soit que ce fut le but principal de Lucien, soit que Pierre Louÿs ait voulu mettre ceci en avant, toutes ces scénettes démontrent avec justesse les moyens de défendre oralement une opinion ou une conviction, serait-elle la simple attirance envers un garçon, mais le matériel n’en demeure pas moins fort léger : tous ces "mimes" ne dépassent pas les 8 pages imprimées en gros caractères, c’est bien peu pour pousser très loin une réflexion.

Enfin, si la démarche de Pierre Louÿs se veut simplement artistique et helléniste, force est de reconnaître que sa démarche vise principalement à mettre en scène de manière banalisée, ordinaire, des discussions grivoises de courtisanes, que, de son côté, Edgar Degas a illustré de manière bien plus érotique que ne le suggère le texte et en transposant ses gravures dans le Paris libertin d’une fin de siècle.

Tout cela tend à prouver que la littérature antique n’est ici qu’un prétexte commode, et que ce « Mimes des Courtisanes » se veut en réalité un éloge déguisé de la cocotte, montrée sous tous ses charmes par Edgar Degas, présentée par la traduction de Pierre Louÿs comme une femme semblable à n'importe quelle autre, ayant les mêmes soucis et les mêmes plaisirs qu’une femme ordinaire.

L’honnêteté du procédé laisse néanmoins dubitatif, puisque assurément, l’initiative de Lucien de Samosate était toute autre, et que son texte, s’il est authentique, est instrumentalisé dans une perspective libertine élégiaque. Néanmoins, si le concept prend tout son sens avec la proximité des peintures de Degas, il n’apparaît guère plus que comme une succession de dialogues pas toujours très grivois, mettant en scène des situations certes intemporelles, mais assez peu passionnantes en tant que telles. Il est vrai que la littérature antique possède une liberté de ton qui nous la rend bien plus proche que la littérature médiévale, par exemple, pourtant moins ancienne. C’est toujours une surprise de le découvrir, mais passée la découverte, et en l’absence d’un propos plus consistant, « Mimes des Courtisanes » nous semble une œuvre quelconque et parfaitement désuète sur le plan littéraire.
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Les aventures du roi Pausole

Bien moins connu que sa sublime « Aphrodite », « Les Aventures du Roi Pausole » est néanmoins à compter parmi les plus grandes réussites de Pierre Louÿs. Bien qu'il ne s'inscrive pas tout à fait dans la série des ouvrages inspirés par l'Antiquité chère à cet écrivain, « Les Aventures du Roi Pausole » évolue dans un royaume imaginaire d'inspiration antique, Tryphême, situé entre la France et l'Espagne. La principauté d'Andorre y a sans doute servi de modèle géographique.

Le Roi Pausole est une sorte de roi fainéant, dont l'activité consiste principalement à manger, dormir et faire l'amour. Occasionnellement, il rend la justice sous un cerisier afin de départager ses sujets qui viennent régler un contentieux. Il se réfère pour cela au Code de Tryphême, l'unique loi qui régit le royaume, et qui ne compte que deux articles :

I – Ne nuis pas à ton voisin.

II – Ceci bien compris, fais ce qu'il te plaît

Cette morale binaire et hédoniste fait le bonheur de tous les sujets du royaume. Une autre règle, tacite et non obligatoire, encourage, sans les obliger, les jeunes personnes des deux sexes à vivre totalement nus, car la nudité est la plus nécessaire des beautés qui enchantent l'oeil humain, de même que les rapports sexuels sont libres, recommandés et nullement assujettis au mariage. L'acte sexuel est à Tryphême une forme de convivialité que chaque jeune homme ou chaque jeune fille se doit d'accorder à n'importe quelle personne qui en exprime l'envie, y compris une personne de son sexe. La lubricité prend ici la forme d'une tendresse charnelle quasiment familiale, qui délivre chaque personne des tourments amoureux des jeunes années, puisque tout le monde est à tout le monde, et qu'il faut véritablement s'acharner pour demeurer chaste et solitaire.

Le Roi Pausole donne lui-même l'exemple en cultivant un harem de 365 vestales, qu'il honore chacune une fois par an, qui ont toutes un statut de Reine et qui vivent nues, nourries et choyées dans le gigantesque gynécée attenant au palais royal. Elles sont libres de demeurer et de partir quand elles le veulent, mais tant qu'elles font partie du harem, elles n'ont pas le droit de coucher avec d'autres hommes que le Roi. Fort heureusement, elles sont autorisées à s'aimer entre elles.

Ces 365 femmes sont placées sous la garde du Premier Eunuque, Taxis, le personnage le plus incongru de tout le royaume; un puritain protestant vêtu de noir, au physique austère et chagriné, qui tente vainement de maintenir l'Ordre au milieu de ces femmes en rut, et de pousser le Roi a faire évoluer son règne selon une morale plus puritaine et plus répressive, ce qui amuse beaucoup Pausole qui prend plaisir à rembarrer et à se moquer de Taxis. Ce dernier n'est d'ailleurs pas physiquement eunuque, c'est sa foi religieuse et sa morale puritaine qui font de lui le plus impuissant et le plus malheureux des hommes, le seul sujet de Tryphême qui y vive en Enfer. À Tryphême, sa fonction est moins celle d'un eunuque que d'un épouvantail, destiné à décourager les sujets du Roi de s'intéresser aux religions, sujets de discordes et de mésententes.

Taxis n'est pourtant pas le seul à mener une vie d'abstinence : le Roi Pausole, veuf, maintient sa fille unique Aline dans une aile secrète du palais avec jardin, où elle est véritablement retenue prisonnière, et ne voit personne excepté ses servantes. Il est vrai qu'Aline est encore jeune, et n'a que quatorze ans, mais déjà elle prend un plaisir malicieux à contempler dans la glace la beauté de son corps nu. Hélas, tout à fait innocente, protégée jalousement par son père de la loi qu'il fait pourtant régner sur ses terres, Aline ne connaît pas encore les plaisirs de la chair. Une rencontre tout à fait inattendue va lui permettre de fuir sa triste existence.

Une pièce de théâtre, donnée en l'honneur de la princesse Aline par une troupe de comédiens français de passage à Tryphême, va en effet éveiller tout à fait les sens de la jeune fille, qui se trouve fortement attirée par le jeune héros de la pièce. Après le baisser de rideau, elle trouve l'audace de rejoindre le comédien dans sa loge et de l'inviter dans sa chambre royale, en lui enjoignant de passer tout de même par la fenêtre car la princesse n'est pas autorisée à recevoir par la grande porte. Or, ce qu'Aline ignore, c'est que ce jeune comédien est en fait une jeune femme, Mirabelle, qui, comme cela se faisait dans le temps, joue sur scène des rôles de jeunes garçons. Néanmoins, n'ayant jamais vu que son père et ses servantes, Aline ne peut mesurer les différences qui existent entre les garçons et les filles, et Mirabelle lui plaît, point final. Par chance, Mirabelle est lesbienne, et elle est complètement sous le charme de cette jeune adolescente à peine pubère, qui lui inspire une attirance saine et un devoir d'initiatrice.

Elle rejoint Aline dans sa chambre, une fois la nuit tombée, et, encore hésitante, lui offre ses premiers baisers. Aline en est toute émerveillée, et prend une décision radicale : elle quitte le palais et part avec Mirabelle. Où qu'elles aillent, elles seront heureuses ensemble.

La disparition de la princesse est révélée le jour suivant au Roi Pausole, qui se retrouve tiraillé entre son désir impérieux de retrouver sa fille chérie et une sorte de paresse à prendre des décisions, car pour le Roi Pausole, régner, c'est d'abord se laisser vivre et ne s'occuper de rien. Pour se motiver, il emmène avec lui Taxis, "Diane à la Houppe", sa reine du jour avec laquelle il a passé la nuit, et un jeune page, Giguelillot, que Taxis a fait arrêter le matin même car il était parvenu à s'introduire dans le harem. Alors que Taxis incite le Roi Pausole à punir sévèrement le jeune criminel, Pausole se dit qu'un jeune homme aussi malin et déterminé lui sera bien utile pour retrouver sa fille, et il l'embarque dans sa quête.

Il n'existe ni véhicules, ni machines à Tryphême, car tout cela est très ennuyeux. Les fuyardes vont donc à pied et le Roi Pausole à cheval, avec son équipage. Mais la poursuite va être très, très longue, même si elle ne s'étalera que sur 7 kilomètres, car Pausole et Giguelillot s'arrêtent ponctuellement pour dévorer des festins et lutiner toutes les jeunes filles bien disposées que les deux hommes rencontreront sur leur chemin – et il y en a vraiment beaucoup !...

Fable utopiste et hédoniste, prônant l'amour libre et la libération sexuelle bien avant Wilhelm Reich, « Les Aventures du Roi Pausole » est une délicieuse fantaisie coquine, qui s'inscrit à la fois dans la lignée du « Décameron » de Boccace et dans celle de la littérature galante du XVIIIème siècle. Quelque chose de puissamment latin, méditerranéen, se dégage de ce roman polisson et jouissif, parfaitement immoral, qui viole impunément et avec une ironie permanente, tous les tabous de son époque, en fustigeant avec férocité la religion et la morale chrétienne, qui sont ridiculisées, bafouées, piétinées avec joie.

La joie est en effet le maître mot de ce roman, où tout est permis parce que c'est bien plus joyeux qu'en se bardant d'interdits. D'ailleurs, le roman se conclue sur le fait que le Roi Pausole n'était pas encore assez libéré, puisqu'il emprisonnait sa fille et se réservait l'exclusivité de son harem. Il décide donc d'offrir sa fille et toutes ses femmes à tous ceux et celles qui en veulent. Il abdique donc de ses privilèges, et renvoie Taxis dans sa France natale, puisqu'il est désormais inutile à Tryphême.

Bien que le roman abonde en allusions salaces, ce n'est pas à proprement parler un roman érotique, car Pierre Louÿs ne s'attarde point à décrire ce que chacun peut imaginer selon sa fantaisie. La licence ici est surtout dans les idées exprimées, dans la liberté des âmes et des corps, voire même dans le refus obstiné de céder au suspense, à une tension narrative ou à des éléments dramatiques. Même l'enlèvement de la princesse n'est qu'un prétexte à s'amuser et à faire l'amour. « Les Aventures du Roi Pausole » est un conte de fées pour adultes, et il a tout pour nous faire rêver, tant les fées y sont nombreuses et désirables, quoique souvent fort jeunes (entre 14 et 16 ans, en moyenne), blondes avec un teint de pêche et rougissant facilement. Les fantasmes de Pierre Louÿs ne sont pas nécessairement ceux de tout le monde, mais il faut être bien malhonnête ou bien coincé(e) pour ne pas les trouver adorables.

Quelques mots également sur l'illustrateur de la très belle édition de 1923, dans la collection des "Maîtres du Livre" des Editions Georges Crès & Co., dans laquelle j'ai eu le bonheur de lire ce roman : elle est abondamment illustrée par Fernand Siméon, dont le trait particulier, typique des "roaring twenties", a su se rapprocher de l'imagerie médiévale, offrant des vignettes aux allures de vitraux (hélas sans couleurs), mais de vitraux hautement coquins, où la nudité féminine y est célébrée comme des scènes de l'Évangile.

Enfin, aussi incroyable que cela puisse paraître, « Les Aventures du Roi Pausole » a été adapté au cinéma en 1933, avec dans le rôle du Roi Pausole le bedonnant et sympathique André Berley, dans celui d'Aline la charmante Josette Day, alors en pleine romance avec Paul Morand, dans celui de Taxis, Armand Bernard, qui fait une très convaincante prestation, et dans celui de la Reine Diane, Edwige Feuillère, pas encore dépoitraillée mais déjà bien dessalée.

En dépit de quelques jolis moments, le film peine à retrouver la jovialité, et surtout la sensualité du roman. Il est vrai qu'on ne pouvait pas déshabiller totalement 300 jeunes filles au cinéma en ce temps-là, et que le noir et blanc donne forcément quelque chose d'un peu sinistre à un décor antique, mais le réalisateur a aussi malheureusement choisi de donner à son film un caractère potache et infantile qui gomme toute l'ironie abrasive du récit de Pierre Louÿs pour en faire une farce très légèrement gauloise et politiquement correcte, l'histoire se terminant même par un absurde double mariage entre le Roi Pausole et la Reine Diane, et entre Aline et Guiguelillot (qui n'est pas un page mais un aviateur venu à bord d'un Canadair, puisque dans le film, Tryphême est une île). Le résultat est donc clairement décevant, le film manquant autant d'audace que de rythme et de moyens financiers, mais tout aficionado de ce magnifique roman y trouvera tout de même quelque contentement à voir ces antiques rêveries si audacieusement mises en images.
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La femme et le pantin

La Femme et le Pantin, par Pierre Louÿs. Petit roman, grand classique de la littérature « passionnelle » de la fin du XIXème siècle, sensuelle mais au demeurant assez chaste. Cette œuvre a été à l’origine de plusieurs films à succès.

Matéo est le personnage principal, il connaît la jeune fille avec qui son ami français André a rendez-vous, et en parle. Lui « le Pantin » raconte ses déboires avec elle, « la Femme », Concha, tout juste sortie de l’adolescence.

Matéo est donc un homme que l’on dira d’âge mûr, et qui semble immensément riche et particulièrement désœuvré. Dans la Séville de la fin du XIXe siècle, il croise dans un train une jeune fille de quinze ans, et la retrouve dans la fabrique de cigares où elle travaille. Il s’éprend d’elle, veut la revoir, la revoit et lui fait une cour assidue, qui ne débouche toutefois pas sur ce à quoi il aspire, la jeune fille s’arrangeant pour le dépouiller tout en lui promettant sa vertu pour plus tard. Il finit par ne plus savoir ce qu’il désire, de la personne ou de ce qu’elle lui refuse, mais cette manœuvre produit sur lui une surexcitation, une exacerbation du désir. Sa frustration le conduit à déserter Séville, à chercher à combler ses privations dans la capitale où il passe quelques mois sans parvenir à convoiter, à se satisfaire, ni à brûler d’amour. il retourne à Séville, se jette dans le bouillonnement de passions torrides que lui tend Concha, passée danseuse de flamenco dans un cabaret, et s’enfermant avec des clients. En échange d’une nouvelle promesse, Matéo lui offre une somptueuse demeure, mais devant le stratagème renouvelé de Concha, l’espérance se transforme : jalousie, sentiment de haine, violences physiques.

Tandis que Matéo obtient ce à quoi il aspirait, son ami André est à son tour envoûté. Les recommandations n’auront donc pas été utiles, Concha semble être une sorte de gouffre sans fond...
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Un tour de force satirique et savoureux d'un auteur qui gagnerait autant à être aussi connu qu'un marquis de Sade.

Livre très court qui donne envie d'en savoir davantage sur l'auteur. Reflet d'une époque avant la Grande Guerre où l'hypocrisie est de mise dans un certain monde dont Louys fait allègrement craqueler le vernis. Entre les salons et les bordels il n y a ici pas grande différence.

Le langage peut choquer et n'est pas pour tout lecteur.

Les autres auront de grands fous rires !

Louys est aussi l'auteur de "La femme et le pantin" édité chez Gallimard folio. J'ai lu l'édition Librio.
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Les aventures du roi Pausole

Réjouissant
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Les Chansons de Bilitis (suivi de) Pervigil..

Bien sûr que c'est un canular ! Mais combien de prétendus hellénisants et autres snobs littéraires s'y sont laissé prendre ?



En tout cas, canular littéraire génial dont le thème et le style n'auraient sans doute pas laissé Sapho indifférente. Pat
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

J'ai découvert ce petit manuel en furetant sur Babelio et ça m'a intriguée. Le propos est amusant et légèrement libidineux. Il a dû causer quelque scandale à l'époque de sa parution en 1926...
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La femme et le pantin

La Femme et le Pantin est un roman de Pierre Louÿs, publié en 1898 qui a été adapté au cinéma à plusieurs reprises au 20ème siècle. Notons la version de 1935 réalisée par Josef von Sternberg sous le nom de "The Devil Is a Woman" (avec Marlène Dietrich), celle de 1959, réalisée par Julien Duvivier sous le même titre (avec Brigitte Bardot) ainsi que celle de 1977 de Buñuel intitulée «Cet obscur objet du désir ».

Il fallait donc que je lise le roman de Pierre Louÿs pour connaitre l'histoire et l'origine de ces films si différents, et là … j'ai découvert un écrivain dont j'adore le style. Quel plaisir de me retrouver en Andalousie et de chevaucher de Séville à Cordoue au rythme de la manipulation sentimentale orchestrée par une belle andalouse.



J'en ai profité pour noter quelques références, pour un futur voyage en Espagne :

- Les lieux : Séville, Grenade, Cordoue, Jérez, Cadiz

- Le dimanche appelé « domingo de Piñata » ( le dimanche après le Mercredi des cendres), déclaré Journée d'Intérêt Touristique en Andalousie, pendant lequel des « comparsas » (groupe de personnes généralement déguisées de la même manière et qui chantent des couplets de carnaval) parcourent les rues en narrant les faits les plus intéressants ou les plus remarquables de l'année , et des « máscaras » (personnes avec des masques), qui se promènent en faisant des farces aux visiteurs.

- Au musée de Madrid : “El pelele” le mannequin de paille de Goya (1791).

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Les soeurs à l'envers et autres textes inédits

Dans ce recueil, se trouvent plusieurs textes inconnus de Pierre Louÿs. Pour ceux qui méconnaissent cet auteur, sachez qu’il a écrit de nombreux récits érotiques. Ici, dans Les sœurs à l’envers, ce sont surtout des histoires entre femmes, ou en famille. Les pénis se font rares mais les jeunes enfants sont nombreux. Mieux vaut donc être prévenus.

Avec beaucoup de style, Pierre Louÿs plonge très rapidement le lecteur au cœur de scènes pleines de sexualité et d’érotisme. Les femmes s’enchaînent, les positions aussi, et le lecteur découvre les tableaux comme autant d’œuvres d’art. Sous forme de saynètes théâtrales ou de courts récits, les histoires se suivent et ne ressemblent pas.

L’édition est aussi très travaillée. Nous pouvons ainsi admirer les textes originaux manuscrits de l’auteur et quelques clichés photographiques d’époque. Des informations biographiques et documentaires sont aussi ajoutées, de quoi offrir alors un ouvrage de grande qualité.

Les sœurs l’envers est une œuvre particulière qui mérite d’être connue. Lisez-la donc !
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Un petit livre qu'il devait être très drôle de lire en connaissant les manuels de civilité de l'époque. J'ai souri plusieurs fois, amusée, mais garde l'impression d'avoir manqué une partie du piquant de cette parodie. L'idée est bonne, mais exploitée de façon un peu répétitive au bout de quelques pages.



Un bon divertissement passager.
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Aphrodite

J'ai lu ce livre lors de mon incursion dans la mythologie grecque, mais ce roman-ci est plus léger, plus frivole et ne présente que peu d'intérêt à mon goût...
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Aphrodite

L'un des premiers livres "érotiques" que j'aie lus! Comme ces "choses-là" sont joliment évoquées! Rien à voir avec les horreurs que l'on peut lire de nos jours, et qui ne sont bonnes qu'à alimenter le feu!
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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