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Critiques de Pierre Louÿs (129)
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La femme et le pantin

J'ai beaucoup aimé le début du roman, j'ai trouvé l'écriture juste et les propos vraiment intéressants. Mais arrivée au récit de Don Mateo... je ne sais pas. C'était un peu long et redondant, le personnage féminin (j'ai déjà oublié son nom, ah oui, Concha) est assez captivant au départ et j'ai bien aimé le mystère autour d'elle, mais ensuite dernier tiers j'ai trouvé ça pénible à lire, j'avais envie que ça se termine et qu'on repasse au présent de l'histoire.
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La femme et le pantin

Très bien écrit !



J'ai découvert Pierre Louÿs avec Trois filles de leur mère et je me suis dit que ce livre serait un peu du même acabit. Bon ok, érotique si c'est le mot qui convient..

Pas du tout évidemment. Et c'est pourquoi Pierre Louÿs est un immense écrivain ! Récit de voyage de la fin du 19eme siècle, j'ai lu la version illustrée notamment par le tableau de Goya 'Le Pantin'. Qui illustre parfaitement le récit. L'histoire est particulièrement prenante. On est fasciné par cet homme qui tombe sous l'emprise de cette très jeune femme cruelle et manipulatrice. On souffre avec lui, on voudrait qu'il arrête les frais, mais sans cesse il revient à elle. La tension est intense et le récit haletant.

J'ai adoré !
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Aphrodite

On est peu de choses... De la courtisane la plus belle de la ville à un cadavre puant, agité de vermines, voilà le destin de Chrysis. Pierre Louÿs reprend l'imaginaire de la charogne de Baudelaire, du cadavre de Nana. Et si ce n'est pas très original, c'est ce que j'ai préféré dans ce texte.

Car pour le reste, je ne sais pas quelle est la part de ses rêves érotiques, de ses fantasmes, de son goût orientaliste pur une antiquité imaginée, mais quelle accumulation. Ce n'est pas vraiment érotique, il ne décrit pas vraiment les passages à l'acte, mais ne cesse de décrire les seins, les hanches, les lèvres des femmes, et insiste sur l'homosexualité féminine, mais avec un male gaze insistant pour employer une expression anachronique. Tous les personnages ne pensent qu'au sexe, de la reine à la petite musicienne, de la vieille à l'enfant pas même formée - ce qui est assez dérangeant à lire. L'amour n'existe pas, il n'est qu'un combat, chacun ne cherchant dans l'autre qu'un moyen d'assouvir son propre plaisir. Et de façon paradoxale, tous les corps sont semblables et procurent les mêmes propres plaisirs, il ne sert donc à rien d'être fidèle car une fois un corps - et non une âme - conquis, il ne procure plus de plaisir, il faut aller voir ailleurs. Là où Une volupté nouvelle, courte nouvelle de l'auteur que j'avais lue juste avant, mêlait sensualité et humour, ici il n'y en a pas, les personnages se prennent énormément au sérieux, Démétrios pense être un grand artiste en quête de frisson, mais il rêve plus qu'il ne sculpte. Une lecture plutôt décevante donc.
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Une Volupté nouvelle

Rien n'a changé depuis 2000 ans... La science n'a pas fait de réel progrès, la philosophie s'inspire toujours des maîtres antiques, les parures et les vêtements ne changent guère. Et surtout, surtout, l'art d'aimer n'a pas progressé, aucune nouvelle volupté n'a été découverte depuis les nymphes et les courtisanes sacrées ; au contraire même, il a été perdu. La faute à la morale catholique prétend le Narrateur. Dommage cependant, "pour la curiosité des jeunes filles qui le lisent", que celui-ci ne décrive pas ce que sont les arts de l'amour et du plaisir que lui apprend Callistô, d'autant qu'il est suggéré qu'il s'agit de plaisir féminin... L'érotisme du texte est donc plus allusif qu'explicite. Les personnages parlent et philosophent plus qu'ils ne font l'amour. J'ai bien apprécié ce mélange de philosophie et de sensualité, en appréciant les réflexions sur l'art et le patrimoines modernes, qui ne seraient que de pâles copies de l'art antique.

Je ne révélerai pas à quoi fait référence la "volupté nouvelle du titre", mais à notre époque pleine d'injonctions sanitaires, la révélation fonctionne moins bien - peut-être que dans l'Antiquité, le chocolat n'existait pas, un plaisir à moins de risque que celui présenté... ?
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Aphrodite, tome 1 (BD)

Une histoire d'Aphrodite, on ne peut même pas dire un roman graphique, il y a plus de textes que de dessins. Les illustrations de Manara ne sont pas les meilleures que j'ai vu, un peu fades dans cet édition et sans grand intérêt. La couverture attire le chaland mais le contenu parait un peu bâclé...
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Trois filles de leur mère

Un étudiant de vingt ans rencontre une adolescente de quatorze ans. Il vit une aventure avec elle, puis avec les sœurs de celle-ci, âgées de dix et vingt ans, puis avec leur mère de trente-six ans. Ce livre ce veut autobiographique. J'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'un roman pamphlétaire et blasphémateur contre les vertus et les valeurs morales. Nous y trouvons de l'inceste, du sado-masochisme, de la prostitution et de la pédophilie. Le pire, c'est le consentement des fillettes.

Mais, si l'on passe par dessus tout cela, le style et l'écriture sont impeccable. Je l'ai lu par simple curiosité, même si cet ouvrage m'a rendu mal à l'aise, et même si je n'ai pas ressenti de réel plaisir, à l'exception de dépasser les tabous.
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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Les Chansons de Bilitis (suivi de) Pervigil..

Magique ! Beau à pleurer.
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La femme et le pantin

Du Pierre Louÿs tout à fait abordable, il y a plus licencieux.

Belle histoire d'amour forcément décalée, sinon ce ne serait pas du Louÿs mais tout à fait plausible. L'amour entre un vieux riche et une jeune fille de 17 ans, pour l'époque cela reste tôt, bien que...

Classique bras de fer entre dominant et dominé, ou chacun échange les rôles, avec une connotation SM de très bon goût, il maitrise le sujet comme personne ce M. Louÿs.

ne vous trompez pas ce n'est pas un livre à lire à une main, bien au contraire, le cerveau turbine, le style est présent, le questionnement intérieur s'ensuit inévitablement.

Merci M. Louÿs pour cette lecture rafraîchissante et déconcertante.

Excellent livre à partager en amoureux.

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Liberté pour l'amour et pour le mariage

Ce petit recueil reprend trois articles polémiques publiés par Pierre Louÿs au mois de décembre 1900 pour combattre le projet de loi consistant à taxer les célibataires afin de faire remonter la natalité française jugée alors défaillante, notamment en comparaison de celle de nos voisins germaniques. On peut donc constater que la propension des hommes politiques à proposer des lois sans bien réfléchir au causes réelles des problèmes que l'on veut combattre ni aux conséquences induites n'est pas un phénomène nouveau.

Ces textes sont intéressants car ils illustrent de façon plaisante la société et les mentalités françaises de 1900 : la procréation hors mariage est une infamie, le patriarcat est tout puissant. Il n'est pas possible pour un jeune couple de se marier sans l'accord des pères. On peut faire un parallèle avec les mentalités existantes aujourd'hui dans certains groupes de la population et en conclure que celles-ci seront donc probablement amenées à évoluer au même titre que ce qui s'est passé dans la société entre 1900 et 2000.

Il ressort aussi des articles de Pierre Louys que se marier en France en 1900 impliquait un parcours du combattant administratif assez impressionnant. La bureaucratie française est une longue tradition !
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La femme et le pantin

La femme et le pantin/Pierre Louys



« J'arrive : la grille était fermée aux barres. Je sonne : après quelques instants, Concha descend, et me sourit. Elle portait une jupe toute rose, un petit châle couleur de crème et deux grosses fleurs rouges aux cheveux. A la vive clarté de la nuit, je voyais chacun de ses traits. Elle approcha de la grille, toujours souriante et sans hâte : " Baisez mes mains ", me dit-elle. La grille demeurait fermée. " A présent, baisez le bas de ma jupe, et le bout de mon pied sous la mule. " Sa voix était comme radieuse. Elle reprit : " C'est bien. Maintenant, allez-vous-en. "

Ainsi s’exprime Mateo la victime de la perfide Conchita, contant ses mésaventures à son ami André.

Cet extrait à lui seule résume parfaitement l’atmosphère de ce bref roman à l’érotisme léger, paru en 1898.

L’histoire commence avec le jeune et beau André Stevenol de passage à Séville pour y trouver l’aventure. Son chemin croise celui de la belle Conchita Perez qui lui fixe un rendez-vous. Entre temps il rencontre un de se amis Mateo, qui le met en garde contre cette femme qui l’a fait souffrir.

Il lui raconte les mois de tortures morales que la gamine d’alors lui a infligées.

« Si vous connaissez la paix, les nuits calmes, la vie insouciante, tout ce que nous appelons le bonheur, n’approchez pas Concha Perez ! »

Dans un style subtile et fluide, Pierre Louys nous fait vivre les affres de Mateo, la quarantaine environ, que la rencontre de la jeune Conchita âgée de 15 ans, une prédatrice, va rendre fou d’amour et de jalousie. Allumeuse et même plus, elle se dérobe au moment crucial après avoir dévoilé tous ses charmes au pauvre Mateo et l’avoir mis en ébullition.

Et Mateo de conclure :

« Après ce qui s’était passé, je n’avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer. »

À lire pour savoir comment Mateo et André s’en sont sortis !



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Manuel de Gomorrhe - L'Ile aux dames

Ce roman,ce n'est pas ce qu'a fait de mieux Pierre Louÿs. Un éloge à la sodomie qui se lit comme un catalogue où l'érotisme à du mal à se mettre au premier plan.
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Aphrodite

Alexandrie, premier siècle avant J.C. Démétrios est sculpteur, l’Aimé de la reine, celui qui a façonné la statue d’Aphrodite pour le temple, l’Adoré pour lequel les femmes veulent se damner. Chrysis est la sublime courtisane, la convoitée. Ils ne se rencontreront que deux fois. La première, elle le poussera aux crimes, trois crimes en gages pour promesse de s’offrir à lui, la seconde, à son tour, il l’a possèdera autrement…



Pierre Louÿs signe ici un grand roman de Volupté et de Passion, lyrique, aussi épique qu’érotique. Le sous-titre Mœurs Antiques en dévoile la dimension de célébration de la culture grecque, de la tragédie et de l’art qui magnifie le corps et la sensualité. Le récit se déroule sur un temps resserré, celui des Aphrodisies, jours de fête consacrés à la déesse. Chacune des descriptions, des scènes – prêtresses, les portraits de Chrysis, les jardins du temple, les cérémonies, un banquet, l’animation des rues de la ville – exalte la magnificence, une exubérance et sa cruauté. Luxe, luxure et luxuriance. Rien de pornographique dans ce texte, c’est frissonnant; un hommage à la beauté, aux désirs; la beauté divinisée, le désir exacerbé, la quête de l’absolu fatal dans lequel ces aspirations se confondent.



Tout en suggestions et frémissements à fleur de peau, ce récit nous offre une débauche d’évocations de cette sensualité, une magistrale licence des mots, des amours et de la jouissance sans être obscène, un hédonisme, une liberté des sens, rythmée par les soupirs ainsi que par des chants et incantations d’inspiration mythologiques.



Ce roman est une œuvre de jeunesse de Pierre Louÿs; roman irréprochable et abouti publié en 1896. Dans la préface, l’auteur explique que ce texte répond à l’hypocrisie bourgeoise si vivace encore à la Belle Époque, qu’il fut écrit en réaction face à la rigueur, à la laideur, du monde contemporain qui s’annonçait à l’aube du XXème siècle – Quelle nuit ! Un peuple vêtu de noir circule dans les rues infectes. A quoi pense-t-il ? On ne sait plus; mais nos vingt-cinq ans frissonnent d’être exilés chez des vieillards. « – , s’inscrivant ainsi parfaitement dans le mouvement de l’art éphémère de la transgression louant la nature et la femme, revendiquant liberté de formes et de tons, cet art considéré comme décadent et frivole que fut l’Art Nouveau.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Les soeurs à l'envers et autres textes inédits

Pour commencer, je remercie une fois de plus Babelio et La Musardine pour ce livre.





Je ne connaissais Pierre Louÿs que par quelques extraits lus ça et là. Le style me semblait assez cru et les thèmes abordés plutôt provocants ! Ce qui m'a été en partie confirmé dans cet ouvrage.





Tout d'abord, ma première impression : c'est un beau livre. Esthétiquement parlant. Un titre "neutre", une photo de 1890 plutôt sobre (et, pour l'anecdote, le plaisir de pouvoir lire ce livre en public sans attirer l'attention, alors qu'il contient les propos les plus obscènes que j'ai jamais lus).





Au fil des pages, on découvre des nouvelles (non achevées), des extraits, des photos érotiques anciennes, possédant un certain charme, et que j'ai trouvées quelque part touchantes ; il est intéressant de voir les différences dans les critères de beauté et les images que l'on peut voir à notre époque... De plus, et c'est certainement ce qui m'a le plus séduite, on peut lire des pages manuscrites, écrites de la main de l'auteur. Une belle écriture, quelques corrections... j'ai toujours aimé en savoir plus sur les conditions de naissance d'un livre.





J'ai lu dans un autre commentaire que découvrir l'auteur avec de telles histoires (non terminées, donc) n'était pas l'idéal pour bien s'imprégner de son style. J'ai en fait pensé exactement le contraire ! ;)

Au fil des textes, on découvre un Pierre Louÿs subversif, parfois provocant voire choquant, décrivant des scènes de manière très crue, mais aussi un auteur beaucoup plus poétique, sensuel, en admiration manifeste devant le charme féminin. Des scènes avec de belles phrases, un rythme travaillé et plaisant.

Ma préférence va nettement vers ces récits-là. J'ai eu beaucoup plus de mal avec certains thèmes abordés avec un naturel déroutant, où de petits enfants de 6 ou 7 ans ont des réactions qui semblent toutes naturelles, si l'on en croit ce qu'on lit, alors que de nos jours, ces actes sont totalement rebutants, il me semble. J'ai donc lu « Le sentiment de la famille » avec beaucoup de distance (et parfois de dégoût, je l'avoue) : inceste avec de très jeunes enfants, pédophilie, scatophilie, émétophilie, mots crus, vulgaires et grossiers, violence et insultes... au bout d'un moment, ça ne m'amusait plus (le pire étant pour moi « l'utilisation » d'un bébé par sa mère pour la faire jouir en lui tétant le clitoris).





Quelques fautes (voulues, ou non) par ci par là, et une qui m'a amusée : « quand j'étais môme, ça me faisait mal d'y entrer l'bout du doigt. Maintenant j'y mets tout' la main, les cinq doigts et le pouce », ce qui nous fait six doigts. ;)





Malgré le bémol du « sentiment de la famille », je recommande la lecture de cet ouvrage, qui est, je le répète, un beau livre. Les autres récits sont beaucoup plus agréables ou amusants (« Les soeurs à l'envers », « Elle savait des raffinements », « Vivienne et Made », ou encore « Service de nuit »).





En introduction, Alexandre Dupouy nous parle de la vie de l'auteur (quelque peu compliquée au niveau des liens familiaux) et nous signale que les écrits érotiques / pornographiques de Pierre Louÿs n'ont pas été publiés de son vivant. Je me suis alors posé la question : pourquoi les avoir écrits et gardés secrets ? Ce n'était donc pas de la provocation ? Était-ce alors un besoin de coucher sur papier des fantasmes, ou des faits vécus ?
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Trois filles de leur mère

La littérature érotique ou pornographique peut être plaisante, excitante, parfois burlesque.

Rien de tout ça ici.

Les intentions de l'auteur m'apparaissent d'ailleurs obscures.

On serait dans le grand guignol avec cette mère indigne et ses filles qu'elle a dressé pour devenir des prostitués qui semblent cumuler les perversions les plus improbables.

Passons sur l'âge des protagonistes ce qui, déjà, en soi poserait problème, mais, à la limite que les phantasmes aillent du côté de la nymphette ce ne serait pas neuf ni foncièrement choquant (le récit d'initiation tous ça...), mais là s'y ajoute des comportements aussi déviants qu'improbable et, au final, tout a fait repoussant (on est loin d'un quelconque émoi possible chez un individu normalement constitué).

On aurait, au moins pu s'en tirer si l'ouvrage avait lorgné du côté du grand guignolesque, mais non, là, l'auteur s'escrime à vouloir badigeonner son propos de véracité a grands coups de psychologie de comptoir.

Ajoutons à celà un "héros" oscillant entre la niaiserie, la lâcheté et l'amoralité crasseuse.

J'ai finir le livre en diagonale et n'ai rien trouvé pour le sauver.



A éviter, donc.
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Trois filles de leur mère

Ecriture enlevée et univers érotique qui incarne admirablement l'idée même de transgression. L’érotisme fracasse ici beaucoup de tabous, dans une forme de morve joyeuse!

Il est, paraît-il, des livres que l’on se retient de conseiller : celui-là en est...
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La femme et le pantin

Mon avis sera bref.

Cantonner Pierre Louÿs à des écrits très érotiques est un cliché véhiculé par ceux qui n'ont pas lu ce petit chef d'œuvre qu'est - La femme et le pantin -.

Non seulement, c'est fin, brillant, érudit, volcanique, dérangeant, perturbant, infiniment attachant et magistralement écrit, mais c'est tout simplement de la belle et grande littérature.

A lire et à relire périodiquement.
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Trois filles de leur mère



Alors, j'avoue que je ne sais pas trop comment commenter ce que je viens de lire. Pris au premier degré, le tout est révoltant : pédophilie ( on assiste quand même à une relation entre une gamine de 10 ans et un adulte de 20 ans), zoophilie, inceste, coprophilie... Tout y passe. Alors, oui le livre est étrange, les femmes sont tellement folles de sexe et dévoyées que cela en devient grotesque. Du coup, je fais le choix de le prendre au second degré comme une sorte de bouffonnerie...Les dialogues de théâtre sont assez drôles, effectivement Lili a de la répartie, Teresa mérite assurément le titre de pire mère du monde et j'ai apprécié Charlotte, pauvre fille complètement pervertie et rendue folle par son éducation ...





Ce que j'aime : la pauvre Charlotte, l'humour des dialogues, la plume de l'auteur qui écrit bien





Ce que j'aime moins : le tout est révoltant pris au premier degré





En bref : Un roman dérangeant qui n'est pas à mettre entre toutes les mains et à prendre au second degré





Ma note





6/10
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Trois filles de leur mère

La libido a ses raisons que la morale ignore.



En effet, ce livre (certes érotique donc tirant son autonomie de lui-même) n'est pas à mettre aux mains des moralistes.



Niveau écriture: Irréprochable, alors là, si le diable a bien donné un don à l'homme, c'est d'entretenir sa curiosité grâce à la qualité des représentations (par l'écriture ou la peinture et surtout par le cinéma)

Niveau contenu: Je crois avoir commencé un début de calvitie à force de m'arracher les cheveux en lisant les abominations.



Sans rire, je veux bien concevoir que braver les interdits ou s'adonner à des expériences sexuelles dépassant les limites de l'entendement ou l'imagination soit une cause de l'excitation. Mais ce livre est au masochisme, ce que "La philosophie dans le boudoir" ou "Les 120 journées de Sodome" sont au sadisme. Comme pour Sade, si l'on fait abstraction (ce qui est déjà bien difficile) des images qu'il nous envoi de ces fantasmes, on découvre avec force et sans détours les profondeurs et les méandres maudits du désirs, et avec ce livre celui surtout de la femme, plus marqué que celui masculin à coup sûr.



Toutefois, même si l'on en est à lire une "histoire vraie" à propos d'une mère qui a vendu ses filles et les a éduquées à se prostituer, cette affirmation d'une prostitution maso-scato-foutre-incesto-sodomite enveloppée bien entendu par l'affirmation du "consentement" des jeunes filles et leur mère a de quoi repousser même les plus libertins. Que la prostituée soit disposée à satisfaire les caprices sexuels masculins, certes, mais de là à en laisser apparaître que ces jeunes filles et cette femme sont dénuées de toute dignité et valeur vis-à-vis de leur corps, jusqu'au point d'être et devenir l'objet des plus noirs désirs, je trouve cela abominable - ces paroles viennent de la bouche d'un homme au fait, pas totalement féministe, mais qui serait bien encouragé à lire de telles histoires.



Sade aura mis en avant la domination violente de l'objet féminin, et Louÿs aura quant à lui montrer la soumission masochiste de la femme au point où elle ne s'accorde même plus aucune valeur humaine.



Que le plaisir vienne de la nature, bien entendu, mais (et je me montre pleinement en tant que moraliste là-dessus - même si je ne le suis pas d'habitude) ce n'est pas parce que la nature le veut, qu'il faut bien la suivre.



Difficile bien sûr de ne pas bander, de ne pas mouiller, mais l'excitation ne légitime pas de telles actes, et ne doit pas servir comme argent comptant, car parler d'érotisme ou de luxure est bien trop vague, on peut y mettre et représenter tout et rien.



Conclusion, si vous êtes adeptes des histoires haut-le-cœur, et des intensités sado-masochistes, vous avez trouvé votre trésor; mais si l'érotisme ne rime pas pour vous (comme pour moi) avec de telles expériences, fuyez cet ouvrage.



Génie dans la forme, abomination dans le contenu.
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La femme et le pantin

Peut-être que certains se souviennent encore des débuts médiatiques de Britney Spears, pas tout le début mais quand elle a commencé à chanter, vers seize ou dix-sept ans, je ne sais plus. Elle excitait beaucoup plus les hommes en se déclarant vierge dans la presse qu'en se déhanchant dans des clips torrides. La Conchita Perez de ce roman est un peu la version espagnole, trash et dix-neuvième siècle de Britney Spears : un petit démon qui passe son temps à souffler le chaud et le froid, à allumer. Chaque fois que Don Mateo croit la saisir, elle lui glisse entre les mains et c'est lui qui se retrouve finalement piégé dans les filets de la jeune fille. Tout ça est d'abord raconté sur le ton léger et amusant d'une comédie.

L'action se déroule en grande partie à Séville, où Don Mateo passe pour un Don Juan, ce qui n'est qu'à moitié vrai car c'est un Don Juan de pacotille, un Don Juan amoureux, autant dire un oxymore vivant. Imaginez un fan de Britney Spears qui aurait perdu la raison, c'est lui. Car elle chante et elle danse cette jolie Andalouse du peuple et elle répète à l'envi : « je vous jure sur la tombe de mon père que je suis vierge comme une enfant », et peut-être qu'elle ne ment pas d'ailleurs sur ce point, ce qui est pire, c'est-à-dire plus torturant pour Don Mateo, énervé à l'extrême. Conchita pourrait être considérée comme le chaînon manquant entre Lolita et Don Juan, à la fois insouciante et manipulatrice, libertine et chaste.

Il y a un érotisme évident dans ce roman, assez diffus, c'est l'excitation érotique qui est mise en scène plutôt que l'érotisme lui-même. J'ai aussi dit que ce roman était une comédie, il est bien écrit avec quelques figures de style amusantes : « Elle dormait neuf heures la nuit, et trois heures au milieu du jour. Ceci excepté, elle ne faisait rien. » ou encore : « Elle s'était peu à peu adoucie. Je veux dire qu'elle ne m'en voulait plus de tout le mal qu'elle m'avait fait. » Mais cette dernière phrase est encore plus profonde que drôle, car la fin, où le caractère bizarre de Conchita est enfin dévoilé, mérite une sérieuse réflexion.
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Oeuvre érotique - Bouquins

Photo de famille: La photo de couverture a été prise par Pierre Louÿs lui-même, et il s'agit de Marie de Régnier, fille de José-Maria de Hérédia, épouse d'Henri de Régnier et mère de Pierre de Régnier qui n'est autre...que le fils naturel de pierre Louÿs!

Compliqué? Et bien dites-vous que ça reste en famille. A part ça, si vous trouvez cette œuvre avec une couverture différente, elle perdra déjà de son intérêt. Voilà pourquoi je vous parle de la couverture. Elle fait partie intégrante de la valeur du livre.
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