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Citations de Pierre de Marivaux (578)


Si je vous aimais, tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde ne me toucherait plus.
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Eh bien, je vous en offre autant, ce pauvre jeune garçon n'en fournira pas davantage ; extravagance et misère, voilà son paquet : n'est-ce pas là de belles guenilles pour les étaler ? Étourdi par nature, étourdi par singerie, parce que les femmes les aiment comme cela ; un dissipe-tout, vilain quand il faut être libéral, libéral quand il faut être vilain ; bon emprunteur, mauvais payeur ; honte d'être sage, glorieux d'être fou ; un petit brin moqueur des bonnes gens ; un petit brin hâbleur ; avec tout plein de maîtresse qu'il ne connaît pas : voilà mon homme. Est-ce la peine d'en tirer le portrait ?
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Ce que je dis là peint surtout beaucoup de bigots qui voudraient bien gagner le ciel, sans rien perdre à la terre, et qui croient avoir de la piété, moyennant les cérémonies pieuses qu’ils font toujours avec eux-mêmes, et dont ils bercent leur conscience.
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Le titre que je donne à mes Mémoires annonce ma naissance; je ne l'ai jamais dissimulée à qui me l'a demandée, et il semble qu'en tout temps Dieu ait récompensé ma franchise là-dessus; car je n'ai pas remarqué qu'en aucune occasion on en ait eu moins d'égard et moins d'estime pour moi.
J'ai pourtant vu nombre de sots sui n'avaient et ne connaissaient point d'autre mérite dans le monde, que celui d'être nés nobles, ou dans un rang distingué. Je les entendais mépriser beaucoup de gens qui valaient mieux qu'eux, et cela seulement parce qu'ils n'étaient pas gentilhommes; mais c'est que ces gens qu'ils méprisaient, respectables d'ailleurs par mille bonnes qualités, avaient la faiblesse de rougir eux-mêmes de leur naissance, de la cacher, et de tâcher de s'en donner une qui embrouillât la véritable, et qui les mît à couvert du dédain du monde.
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TRIVELIN - Mais, Madame, écoutez-moi.
SILVIA - Vous m'ennuyez.
TRIVELIN - Ne faut-il pas être raisonnable?
SILVIA, impatiente - Non, il ne faut pas l'être, et je ne le serai point.
TRIVELIN - Cependant...
SILVIA, avec colère - Cependant, je ne veux point avoir de raison : et quand vous recommenceriez cinquante fois votre cependant, je n'en veux point avoir : que ferez-vous là?
TRIVELIN - Vous avez soupé hier si légèrement, que vous serez malade, si vous ne prenez rien ce matin.
SILVIA - Et moi, je hais la santé, et je suis bien aise d'être malade; ainsi, vous n'avez qu'à renvoyer tout ce qu'on m'apporte, car je ne veux aujourd'hui ni déjeuner, ni dîner, ni souper; demain la même chose. Je ne veux qu'être fâchée, vous haïr tous tant que vous êtes, jusqu'à tant que j'aie vu Arlequin, dont on m'a séparée : voilà mes petites résolutions, et si vous voulez que je devienne folle, vous n'avez qu'à me prêcher d'être plus raisonnable, cela sera bientôt fait.
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Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez.
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Mesrin

Oh ! Je le crois, camarade, car vous n’êtes rien du tout, ni moi non plus, auprès d’une mine que je connais, que nous mettrons avec nous, qui me transporte, et qui a des mains si douces, si blanches, qu’elle me laisse tant baiser !

Azor

Des mains, camarade ? Est-ce que ma blanche n’en a pas aussi qui sont célestes, et que je caresse tant qu’il me plaît ? Je les attends.

Mesrin

Tant mieux, je viens de quitter les miennes, et il faut que je vous quitte aussi pour une petite affaire ; restez ici jusqu’à ce que je revienne avec mon Adine, et sautons encore pour nous réjouir de l’heureuse rencontre. (Il sautent tous les deux en riant.) Ah ! Ah ! Ah !

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les dévotes le sont (curieuse), elles se dédommagent des péchés qu'elle ne font pas par le plaisir de savoir les péchés des autres...
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Dorante. - Il est donc bien vrai que tu ne me hais, ni ne m'aimes, ni ne m'aimeras?
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FRONTIN
Je trouve que vous seriez charmant, si vous ne faisiez pas le petit agréable : ce sont vos agréments qui vous perdent.

ROSIMOND
Mais, Frontin, je sors du monde ; y étais-je si étrange ?

FRONTIN
On s’y moquait de nous la plupart du temps ; je l’ai fort bien remarqué, Monsieur ; les gens raisonnables ne pouvaient pas nous souffrir ; en vérité, vous ne plaisiez qu’aux Dorimènes, et moi aussi ; et nos camarades n’étaient que des étourdis ; je le sens bien à présent, et si vous l’aviez senti aussi tôt que moi, l’adorable Hortense vous aurait autant chéri que me chérit sa gentille suivante, qui m’a défait de toute mon impertinence.
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Nous ne nous vengeons pas, nous vous corrigeons.

Vous êtes moins nos esclaves que nos malades.
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(...) le terme de mon père est trop ignoble, trop grossier ; il n’y a que les petites gens qui s’en servent, mais chez les personnes aussi distinguées que messieurs vos fils, on supprime dans le discours toutes ces qualités triviales que donne la nature ; et au lieu de dire rustiquement mon père, comme le menu peuple, on dit monsieur, cela a plus de dignité.
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Je veux être un homme de bien ; n'est-ce pas là un bon projet ?
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Sylvia
Taisez-vous ; allez répondre vos impertinences ailleurs, et sachez que ce n'est pas à vous à juger de mon coeur par le vôtre.

Lisette
Mon coeur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le vôtre s'avise-t-il de n'être fait comme celui de personne ?
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SILVIA.
J'ai, que je suis en colère ; cette impertinente femme de tantôt est venue pour me demander pardon, et sans faire semblant de rien, voyez la méchanceté, elle m'a encore fâchée, m'a dit que c'était à ma laideur qu'on se rendait,qu'elle était plus agréable, plus adroite que moi, qu'elle ferait bien passer l'amour du Prince ; qu'elle allait travailler pour cela ; que je verrais, pati, pata ; que sais-je, moi, tout ce qu'elle mis en avant contre mon visage ! Est-ce que je n'ai pas raison d'être piquée ?
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Silvia

Eh bien ! Mon serviteur, qui me vantez tant les honneurs que j'ai ici, qu'ai-je affaire de ces quatre ou cinq fainéantes qui m'espionnent toujours ? On m'ôte mon amant, et on me rend des femmes à la place ; ne voilà-t-il pas un beau dédommagement ? Et on veut que je sois heureuse avec cela ! Que m'importe toute cette musique,ces concerts et cette danse dont on croit me régaler ?
Arlequin chantait mieux que tout cela, et j'aime mieux danser moi-même que de voir danser les autres,entendez-vous ? Une bourgeoise contente dans un petit village vaut mieux qu'une princesse qui pleure dans un bel appartement. Si le prince est si tendre, ce n'est pas ma faute, je n'ai pas été le chercher ; pourquoi m'a-t-il vue ? S'il est jeune et aimable, tant mieux pour lui, j'en suis bien aise : qu'il garde tout cela pour ses pareils, et qu'il me laisse mon pauvre Arlequin, qui n'est pas plus gros monsieur que je suis grosse dame, pas plus riche que moi, pas plus glorieux que moi, pas mieux logé, qui m'aime sans façon, que j'aime de même, et que je mourrai de chagrin de ne pas voir. Hélas, le pauvre enfant ! Qu'en aura-t-on fait ? Qu'est-il devenu ? Il se désespère quelque part, j'en suis sûre, car il a le coeur si bon ! Peut-être aussi qu'on le maltraite...
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Oublie que tu fus mon esclave, et je me ressouviendrai toujours que je ne méritais d'être ton maître.
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Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons, ce n’est plus votre vie que nous poursuivons, c’est la barbarie de vos cœurs que nous voulons détruire ; nous vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu’on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l’avoir été.
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[...] ... SYLVIA : Si je n'aimais pas cet homme-là, avouons que je serais bien ingrate.

MARIO, riant : Ah ! ah ! ah ! ah !

MONSIEUR ORGON : De quoi riez-vous, Mario ?

MARIO : De la colère de Dorante, qui sort, et que j'ai obligé de quitter Lisette.

SYLVIA : Mais que vous a-t-il dit dans le petit entretien que vous avez eu tête à tête avec lui ?

MARIO : Je n'ai jamais vu homme ni plus intrigué ni de plus mauvaise humeur.

MONSIEUR ORGON : Je ne suis pas fâché qu'il soit la dupe de son propre stratagème, et d'ailleurs à le bien prendre il n'y a rien de si flatteur ni de si obligeant pour lui que tout ce que tu as fait pour lui jusqu'ici, ma fille ; mais en voilà assez.

MARIO : Mais où en est-il précisément, ma soeur ?

SYLVIA : Hélas, mon frère, je vous avoue que j'ai lieu d'être contente.

MARIO : Hélas, mon frère, dit-elle ! Sentez-vous cette paix douce qui se mêle à ce qu'elle dit ?

MONSIEUR ORGON : Quoi, ma fille, tu espères qu'il ira jusqu'à t'offrir sa main dans le déguisement où te voilà ?

SYLVIA : Oui, mon cher père, je l'espère.

MARIO : Friponne que tu es, avec ton cher père ! tu ne nous grondes plus à présent, tu nous dis des douceurs.

SYLVIA : Vous ne me passez rien.

MARIO : Ah ! ah ! je prends ma revanche ; tu m'as tantôt chicané sur mes expressions, il faut bien à mon tour que je badine un peu sur les tiennes ; ta joie est bien aussi divertissante que l'était ton inquiétude.

MONSIEUR ORGON : Vous n'aurez point à vous plaindre de moi, ma fille, j'acquiesce à tout ce qui vous plaît. ... [...]
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LE CHEVALIER

Quoi ! lorsque tu as pris de l’amour, et que tu n’en veux plus, il s’en retourne comme cela sans plus de façon ? Tu lui dis : va-t’en, et il s’en va ? Mais, mon ami, tu as un cœur impayable.

LÉLIO

En fait d’amour, j’en fais assez ce que je veux. J’aimais la Comtesse, parce qu’elle est aimable ; je devais l’épouser, parce qu’elle est riche, et que je n’avais rien de mieux à faire ; mais dernièrement, pendant que j’étais à ma terre, on m’a proposé en mariage une demoiselle de Paris, que je ne connais point, et qui me donne douze mille livres de rente ; la Comtesse n’en a que six. J’ai donc calculé que six valaient moins que douze. Oh ! l’amour que j’avais pour elle pouvait-il honnêtement tenir bon contre un calcul si raisonnable ? Cela aurait été ridicule. Six doivent reculer devant douze ; n’est-il pas vrai ? Tu ne me réponds rien !
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