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Citations de Régine Pernoud (186)


"La première de ces mesures a été la Paix de Dieu, instaurée dès la fin du Xe siècle : c'est aussi la première distinction qui ai été faite, dans l'histoire du monde, entre le faible et le fort, entre les guerriers et les populations civiles. Dès la date de 1023, l'évêque de Beauvais fait jurer au roi Robert le Pieux le serment de la Paix. Défense est faite de maltraiter les femmes, les enfants, les paysans et les clercs; les maison des cultivateurs sont, comme les églises, déclarées inviolables. On réserve la guerre à ceux qui sont équipés pour se battre. Telle est l'origine de la distinction moderne entre objectifs militaires et monuments civils - notion totalement ignorée du monde païen. L'interdiction n'a pas toujours été respectée, mais celui qui la transgressait savait qu'il s'exposait à des sanctions redoutables, temporelles et spirituelles."
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Elle est là, drapée dans les plis de sa robe et de son manteau, le visage encadré du voile à mentonnière - et elle lit un livre.
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et voilà qu'elle révèle un sens pratique, une conscience des besoins de son temps dont son époux, tout technicien qu'il fût en matière de bâtiments ou d'art militaire, n'a pas été capable. Qu'une même pièce de toile fût toisée s'une manière différente à York et à Londres, qu'une même quantité de froment fût mesurée de deux façons, selon qu'on se trouvait en Cornouailles ou dans le Surrey - c'était, de toute évidence, une profonde complication aussi bien pour les paysans que les marchands; quant à la monnaie, ses variations profitaient surtout aux changeurs. Or, dans un pays désormais en pleine prospérité économique, semblable unification s'imposait; mais il se passera longtemps, très longtemps avant qu'elle ne soit introduite en France.
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Le roi d'Angleterre était-il sourd et aveugle à ce qui se passait autour de lui? Ne voyait-il pas l'influence néfaste qu'Aliénor avait prise ces années dernières sur ses enfants>? Ne comprenait-il pas que tout un filet de conspiration avait été tressé maille après maille et que parmi les seigneurs poitevins ou aquitains il ne s'en trouvait pas un qui ne fût prêt à la trahison?
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Mais c'est ici que nous nous permettrons, nous, de trouver naïf l'historien incapable d'admettre qu'un homme puisse agir de façon différente en différentes périodes de sa vie. L'obsession du "bon" et du "méchant", du "loup" et de l'"agneau", de l'indien et du cow-boy, reste curieusement ancrée chez la plupart d'entre nous et demeure responsable d'un grand nombre d'erreurs; elles seraient probablement évitées si l'on s'en référait plus souvent à la vie quotidienne, à l'examen de nos semblables et de nous-mêmes. est-il rien de plus fréquent que de voir un même agir "bien" dans telle circonstance, et "mal" dans telle autre?
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Pendant les trois semaines de leur séjour, le roi et la reine de France allaient voir se succéder les réceptions fastueuses, les festins, les parties de chasse, dans un décor de conte oriental. Pour Aliénor, on imagine que cette suite de visions féeriques fut une véritable révélation: Constantinople éclipsait tout ce qu'elle avait vu jusqu'alors, les rêves de splendeur y devenaient réalité. Elle était logée avec son époux en dehors des murailles dans une résidence qui était, pour les empereurs, à la fois habitation de plaisance et rendez-vous de chasse: le Philopation, d'ailleurs non loin des Blachernes. c'était une vaste demeure où l'on foulait au sol des tapis éclatants et qu'embaumaient des parfums brûlant dans des cassolettes d'argent, avec un peuple empressé de serviteurs. Aux alentours s'étendaient de grands bois peuplés de bêtes sauvages que le souverain avait fait venir à grands frais.
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Deux femmes ont mené une action décisive du point de vue politique, l'une au XIVe siècle, l'autre au XVe siècle. Deux femmes qui ne doivent absolument rien à des privilèges de naissance et que rien n'appelait à jouer un rôle particulier : ni reines, ni princesses, ni nobles. Deux filles comme les autres, dont on a parlé dans tout le monde connu d'alors, et qui ont modifié en profondeur l'équilibre de ce monde : Catherine de Sienne et Jeanne d'Arc.
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De même chez Jeanne d'Arc trouve-t-on, en même temps que l'élan au combat, la tendresse de la femme quand elle se penche sur un Anglais blessé, et un bon sens quasi maternel devant une armée qui se bat depuis l'aube : "Reposez-vous, mangez et buvez"
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le règne d'une femme avait paru tout naturel, en semblable circonstance, au XIIIe siècle. Et l'on n'en finirait pas d'énumérer, à l'époque féodale et encore aux temps médiévaux, les femmes qui ont dirigé et administré des domaines parfois très étendus.
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[...] gronde Etienne de Fougères, évêque de Rennes au XIIème siècle, critique sévère de la coquetterie :

" Des dames et des demoiselles,
Des chambrières, des ancelles (servantes)...
Se fait, de laide femme, belle,
Et de putain se fait pucelle..."
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Ce sens de la nature eet de son perpétuel miracle, ces élans d'amour au renouveau du printemps dans les branches, à la fraîcheur des rosées matinales, à la splendeur du couchant, animent toutes nos lettres médiévales du grand souffle de la vie :

Le nouveau temps et mai et violette
Et rossignol me semont de chanter

Nature aimable et toujours surprenante, fleurs sauvages que tressa Nicolette, branche de "chièvrefeuil" dont Tristan traduisit son amour, bosquets de verdure où vint se retraire l'amant désespéré de la Belle Dame sans Merci, - ces champs, ces jardins, ces rivières que peignirent exquisement les enlumineurs, n'ont pas été moins goûtés par les conteurs et les poètes. Un mot leur suffit pour évoquer les campagnes, les saisons, l'ombre de l'olivier, l'herbe tendre "qui verdit quand le temps meuille".

Et la mauvis qui commence à tentir
Et le doux son du ruissel sur gravelle.

Leur vision est directe, une simple touche, mais toujours évocatrice, même La Fontaine ne paraît pas avoir eu plus heureuses trouvailles que nos ancêtres du Moyen Age, passionnés de verdure et de grand air.
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Une bonne partie de la production littéraire du Moyen Age reste encore à l'état de manuscrit, enfouie dans nos bibliothèques, alors qu'on réédite sans cesse les mêmes oeuvres. (page 136)
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Si l'on a pu nommer les vitraux : "la Bible des illettrés", n'est-ce pas parce que les plus ignorants y déchiffraient sans effort des histoires qui leur étaient familières - accomplissant en toute simplicité ce travail d'interprétation qui de nos jours donne tant de mal aux archéologues !
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Ce n'est pas un mince étonnement que de trouver, dans les traités de morale de l'époque, huit pêchés capitaux énumérés, au lieu des sept que nous connaissons ; or, le huitième, c'est, chose inattendue, la tristesse, tristitia.
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On se groupait autour des monastères plus volontiers encore qu'autour des seigneuries laïques. "Il fait bon vivre sous la crosse" disait un dicton populaire, traduisant le proverbe latin Jugum ecclesie, jugum dilecte.
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Le principe fondamental est que, selon la doctrine de Saint Thomas : "Le peuple n'est pas fait pour le prince, mais le prince pour le peuple".
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Ces temps qu'on appelle obscurs.
(Miguel de Unamuno)
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"Faire des livres est un travail sans fin", disait l'Ecclésiaste, au temps où la Bible s'appelait la Vulgate.
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Mais on se demande parfois ( rien n'est jamais irréversible, dans l'histoire des peuples comme des individus ) si l'effort actuel de libération de la femme ne risque pas d'avorter; car il marque pour elle une tendance suicidaire : se nier elle-même en tant que femme, se satisfaire à copier les comportements de son partenaire, chercher à les reproduire comme une sorte de modèle idéal et parfait, en se refusant d'emblée toute originalité.
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Des amants exemplaires aux amours contrariées, voilà ce qu'évoquent en général les noms d'Héloise et d'Abélard.
La réalité est plus complexe, plus riche aussi et cette richesse fera notre enchantement puisque, pour expliquer en quoi ils ont vécu "une histoire d'amour sans pareille", Régine Pernoud ressuscite le bouillonnant monde médiéval auquel appartiennent Abélard (1079-1142) et son Héloise (1101-1164).
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