AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Régine Pernoud (186)


Dans son introduction au colloque de Poitiers tenu en 1976 sur "la femme dans les civilisations des Xème et XIIIème siècles" Robert Fossier termine sur une constatation importante : "Dans l'histoire de l'Occident, au cours de ces deux ou trois siècles, les deux principales conquêtes de l'homme ont été l'établissement de la cellule conjugale, du couple, comme cadre normal d'existence familiale, et nous vivons encore sur cette conquête; et, d'autre part, la mise en place de la maison..., organe premier et fondamental de la vie collective, de la vie seigneuriale. Dans ces deux cas, c'est la femme qui apparaît au centre de ces cellules, noyau sans lequel ces cadres n'existeraient pas, cheville ouvrière de tout cette construction."
Commenter  J’apprécie          10
On ne réalise pas toujours en effet ce qu'était alors cet harassant métier. sur cette matière dure qu'est le parchemin -beaucoup moins souple que le papier qui ne commence à être utilisé, on le sait, que vers le milieu du XIIIe siècle - aligner l'un après l'autre les chapitres de traités comportant des deux cent ou trois cent folios (double page), cela ne représentait pas une mince tâche. Un copiste y insiste : "Celui qui ne sait écrire ne croit pas que c'est un travail. Il fatigue les yeux, il brise les reins et tord tous les membres. Comme le marin désire arriver au port, ainsi le copiste désire arriver au dernier mot"
Commenter  J’apprécie          80
Dans les faits, le pouvoir du père quant au droit de vie et de mort sur ses enfants reste entier : sa volonté, par exemple pour le mariage de sa fille, demeure "très importante"; en cas d'adultère, lui seul a le droit de tuer la fille infidèle, l'époux n'ayant que le droit d'occire son complice; l'adultère du fils, en revanche, ne sera sanctionné que sous le Bas-Empire par le restitution de la dot de la femme.
Commenter  J’apprécie          22
Or, le droit romain est sans doute le mieux connu des divers systèmes de législation antique; il a fait l'objet d'études très abondantes et très détaillées. L'admiration qu'on lui a portée depuis le XIIIe siècle et plus encore depuis le XVIe s'est traduite en de multiples traités, recherches et commentaires; et par la suite ses dispositions ont été pour la plupart adoptées par notre code Napoléon, au XIXe.
En ce qui concerne la femme, l'essentiel de ce droit a été lumineusement exposé par le juriste Robert Villers : "A Rome, la femme, sans exagérations ni paradoxe, n'était pas sujet de droit... Sa condition personnelle, les rapports de la femme avec ses parents ou avec son mari sont de la compétence de la "domus" dont le père, le beau-père ou le mari sont les chefs tout puissants... La femme est uniquement un objet" Même lorsque, sous l'Empire, sa condition s'améliore, le pouvoir absolu du père se faisant un peu moins rigoureux, les historiens constatent "L'idée qui prévaut chez les juristes de l'Empire - et ils ne font qu'exprimer sur ce point le sentiment commun des Romains - est celle d'une infériorité naturelle de la femme"
Commenter  J’apprécie          20
Pour citer plus complètement l'étude de R. Etienne sur la conscience médicale antique : "La médecine antique semble avoir fait peu de cas de la vie du nouveau-né. Hippocrate pose comme naturelle la question de savoir "quels enfants il convient d'élever". Soranos, sans s'émouvoir, définit la puériculture comme l'art de décider "quels sont les nouveau-nés qui méritent qu'on les élève". Cette impitoyable sélection ne caractérise pas seulement une attitude scientifique, mais également celle d'une société toute entière. En effet Cicéron, que l'on ne peut accuser d'inhumanité, pensait que la mort d'un enfant se supporte "aequo animo" (d'une âme égale). Sénèque jugeait raisonnable la noyade des enfants débiles et faibles. Tacite qualifie d'excentrique la coutume des Juifs à ne vouloir supprimer aucun nourrisson; et quand Justin évoque le respect des chrétiens pour la vie de l'enfant il précise : "fût-il nouveau-né"
Commenter  J’apprécie          60
Les Vestales, gardiennes du feu sacré dans la Cité, étaient enterrées fort honorées, mais celles qui violaient leur voeu de chasteté étaient enterrées vives. Désignées par leur père et conduites par lui au temple dès leur petite enfance, elles y demeuraient trente ans; leur statut portait donc une fois encore la marque de la "patria potestas", du pouvoir du père, alors que le voeu de virginité, prononcé par les chrétiens, d'ailleurs par des hommes aussi bien que par des femmes, a fondé en fait la valeur de la personne face au couple. C'est d'une importance radicale pour la femme, d'où leur rôle déterminant dans la propagation de la foi, notamment dans les milieux de l'aristocratie romaine.
Commenter  J’apprécie          20
Dès l'instant où l'on abandonne les manuels pour se plonger dans les textes, cette notion des "trois classes de la société" vous apparaît comme factice et sommaire.
Commenter  J’apprécie          80
Un livre vraiment intéressant. Le Moyen-Âge est une époque qui m'interpelle beaucoup, surtout comment était perçue la femme. J'ai appris beaucoup de chose et contrairement aux idées reçues, la femme était bien plus libre qu'au XIXème siècle par exemple.
Ce qui me manque un peu, c'est parfois un peu plus de simplicité et de choses concrètes de la vie quotidienne sur la femme paysanne, serf, comment elle était vue par les hommes de son entourage. Car ce qui revenait le plus souvent était des femmes d'une certaines noblesse et qui s'étaient aussi retirées dans des ordres religieux.
Commenter  J’apprécie          40
femme extraordinaire ayant vécu au moyen-âge,témoin de plusieurs visions du christ,mais également écrivain en son temps dans différents domaines:médecine,astronomie...musicienne...une femme d'une incroyable intelligence.
Commenter  J’apprécie          50
"l'âme a quatre ailes:les sens,la science,la volonté et l'intelligence"
Commenter  J’apprécie          00
"l'âme est présente dans le corps comme un vent dont on ne voit ni n'entend le souffle"
Commenter  J’apprécie          40
Rappelons que c'est au XVIIe siècle seulement que la femme prend obligatoirement le nom de son époux [...]
Commenter  J’apprécie          80
Quelques-uns de ces dons ont été provoqués par des moniales entrées en monastère. Ainsi un nommé Galon et sa femme, Adélaïde, ont donné la moitié du moulin de Crèvecoeur et les vignes qu'ils possèdent au même lieu, avec un cens de quarante sous à percevoir à Provins ou à Lisines, lorsque Hermeline, soeur d'Adélaïde, a prononcé ses voeux au Paraclet; ce qui prouve que le couvent commençait à recruter dans la région dès la date de 1133 à laquelle remonte cette donation; une autre dîme, celle de Villegruis, a été concédée par le chevalier Raoul Jaillac et sa femme, Élizabeth, lors de la prise de voile d'une de leurs nièces.
Commenter  J’apprécie          10
Mais comme Abélard a senti vivement quelle détresse révélait la missive d'Héloïse, ce préambule n'annonce pas une fin de non-recevoir:«Toutefois, ajoute-t-il, si votre humilité en jugeait autrement et si, même dans les choses qui regardaient le ciel, vous éprouviez le besoin d'avoir notre direction et nos conseils écrits, mandez-nous sur quel sujet vos voulez que je vous éclaire; je répondrai alors selon que le Seigneur m'en donnera le moyen.»
Commenter  J’apprécie          00
En cette année 1121, on peut, semble-t-il, reconstituer les faits: Abélard se sait l'objet d'attaques qui lui viennent de plusieurs côtés, tant à cause du succès de son enseignement que des thèses soutenues dans son ouvrage. Ces thèses, du fait même qu'elles préconisent une solution originale au problèmes des universaux, éveillent la méfiance des autorités ecclésiastiques sensibilisées à un problème qui fait l'objet de querelles déjà anciennes, et qui soulève surtout la fureur des tenants de chacune des écoles en présence, celle des réalistes,disciples de Guillaume de Champeaux, et celle des nominalistes, en particulier du vieux Roscelin, lequel n'est sans doute pas loin de considérer comme une trahison de la part de son ancien élève cette manière de réfuter une pensée dont il l'a nourri.
Commenter  J’apprécie          10
"Il n'était donc pas inutile de rappeler par le texte et par l'image la place tenue dans l'expression littéraire comme dans la vie artistique par les femmes de cette époque encore si mal connue que nous appelons le "Moyen Âge". (P256)
Commenter  J’apprécie          440
"La copie est un bon exercice d'école: elle n'a jamais produit de chef-d'oeuvre."
Commenter  J’apprécie          40
"N'est-il pas paradoxal que l'on conserve, d'un héritage dont la richesse est indéniable, précisément le legs le plus pernicieux: la tentation totalitaire, celle qui consiste à vouloir réduire tous les individus à un schème unique, qui n'admet d'égalité que dans l'uniformité? Les femme se contenteront-elles longtemps d'être des hommes forcément manqués - à moins d'une mutation gigantesque de l'humanité qui d'ailleurs serait aussi sa fin?"
Commenter  J’apprécie          61
"On se demande parfois (...) si l'effort actuel de libération de la femme ne risque pas d'avorter; car il marque pour elle une tendance suicidaire: se nier elle-même en tant que femme, se satisfaire à copier les comportements de son partenaires, chercher à le reproduire comme une sorte de modèle idéal et parfait, en se refusant d'emblée toute originalité."
Commenter  J’apprécie          20
Si l'on ne prenait pas son bain tous les jours au Moyen Age, du moins les bains faisaient-ils partie de la vie courante ; la baignoire est une pièce du mobilier ; ce n'est parfois qu'un simple baquet. L'Abbaye romane de Cluny, datant du XIe siècle, ne comportait pas moins de douze salles de bains ; des cellules voûtées contenant autant de baignoires de bois. On aimait aller, en été, s'ébattre dans les rivières, et les Très riches heures du duc de Berry montrent des villageois et villageoises en train de se laver et nager par une belle journée d'août, dans le plus simple appareil, car l'on avait alors une tout autre idée de la pudeur que celle que l'on se fait de nos jours, et l'on se baignait nu, comme l'on dormait nu entre les draps.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Régine Pernoud (1710)Voir plus

Quiz Voir plus

ma folle semaine avec Tess

Comment s'appelle le frère de Samuel ?

Henri
Jo
Pierre
Remus

10 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Ma folle semaine avec Tess de Anna WoltzCréer un quiz sur cet auteur

{* *}