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Critiques de Rick Bass (246)
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Les derniers grizzlys

" Un des écrivains les plus sensibles et intelligents de ce pays "

. Signé : The New York Times Book Review .



Et, ce livre , une fois de plus en est la preuve.



Rick Bass nous conte cette fois ses expéditions dans les San Juan Mountains (Colorado ).

Avec d'autres naturalistes et biologistes, il a pour mission de faire la preuve de l'existence de grizzlys dans cette région et ce dans le but d'obtenir leur protection. Chasse, braconnage, omniprésence humaine, écosystème martyrisé ont d'abord contribué à réduire leur territoire. Leur nombre n'a fait que diminuer jusqu'à faire craindre leur totale disparition.



Mais, l'ami Doug veille ! Quelle joie de le retrouver dans l'une des expéditions !

Peacock is back ! égal à lui même...

Et Bass ne se fait pas prier pour en parler! sous prétexte de le présenter à ceux qui ne le connaissent pas encore !

Bien sûr, manque le mentor, Abbey, mais qui voit Peacock voit Abbey, et Bass nous certifie que l'âme d'Abbey les accompagne ! Poignant...



Encore une fois, Rick Bass parvient à rendre son récit vivant en faisant alterner péripéties, anecdotes drôles , infos sérieuses et éléments biographiques.

Pour savoir s'il y a des grizzlys, il faut les suivre !

Mais, pour découvrir Bass peut-être vaut-il mieux commencer par "Le livre de Yaak " et pour apprivoiser Peacock, on a le choix :"Mes années grizzlys ", "Une guerre dans la tête " (de Doug Peacock ) et " le gang de le clef à molette " ( de Edward Abbey )...

Encore un livre que je quitte à regret...
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Les derniers grizzlys

Lire Rick Bass, c'est prendre un grand bain de nature mais c'est aussi recevoir un choc salutaire permettant de prendre conscience des dégâts irréversibles causés par l'homme au milieu naturel.



Après une longue mise en situation, l'auteur détaillant tous les problèmes posés par l'expédition, nous arrivons enfin dans le vif du sujet : la recherche des derniers grizzlys du Colorado, s'il y en a encore… Rick Bass nous entraîne dans les San Juan, une chaîne des Montagnes Rocheuses, au sud du Colorado, où les plus hauts sommets culminent à plus de 4 000 m. Gérard Meudal qui a traduit ce livre, ayant fait le choix de conserver les unités de mesure américaines (mile, yard, pied, pouce, acre), c'est un peu gênant pour la lecture.

Si les ours noirs sont encore nombreux dans ces montagnes, la rumeur fait croire que le grizzly, ours brun emblématique des Montagnes Rocheuses, a disparu. L'auteur et ses compagnons sont persuadés de la présence de l'animal mais il faut le prouver. Pour cela, le moindre indice peut être utile, que ce soit des crottes, des poils ou des empreintes. L'expédition est harassante et dangereuse parfois. Enfin, une empreinte de 22 cm prouve la présence du grizzly mais c'est la fin de la première recherche.

Dans la seconde partie du livre, Rick Bass devient de plus en plus précis, expliquant le but recherché : réussir à délimiter de vastes territoires de nature vierge en les reliant entre eux afin de permettre à la vie sauvage de continuer à exister. Cette fois, ils sont six dont un cameraman, à effectuer une nouvelle expédition lancée parce qu'une famille de grizzlys aurait été vue. C'est dans la troisième expédition que l'épisode le plus palpitant maintient le lecteur en haleine. Les grizzlys sont bien là mais aussi les déchets abandonnés là, dans un milieu exceptionnel souillé par la négligence et la bêtise humaine.



L'urgence absolue, c'est d'apprendre à l'homme à coexister avec les autres occupants de la Terre.




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Les derniers grizzlys

Nous nous dirigeons vers Big Fish Lake qui ne se trouve pas là où la carte le situe, mais c'est aussi bien comme ça. Il est bon de se sentir hors des sentiers battus.

Mais tandis que j'avance d'un pas léger dans ce refuge de rochers, ici, sur ces hauteurs, juste avant l'hiver, je ne me sens plus partie prenante de la civilisation...

Dans les profondeurs des San Juan, comme dans d'autres montagnes, il existe ainsi des endroits qui vous offrent la possibilité de changer d'existence, ne serait-ce que pendant un court moment.

Nous pouvons lire de vieux récits ou rêver au passé, mais la triste et simple vérité c'est que la plupart du temps nous n'essayons pas de changer le monde, ni même de le sauver, mais seulement de le supporter.
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Les derniers grizzlys

Qui s'intéresse un tant soi peu à la nature devrait être charmé par ce récit assez poétique et à la fois humoristique sur la recherche de traces de grizzlys dans le San Juan...

Étonnamment, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression de lire Une odyssée américaine de Jim Harrison, même type d'humour et d'Amour de la Nature...

Le même Jim Harrison auquel l'auteur fait référence dans ce récit...
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Les derniers grizzlys

... La recette a bien marché, d'autant que Rick Bass n'est pas dénué d'humour dans sa façon de présenter ses congénères humains partis à la recherche des derniers grizzlys des San Juan, montagnes du Colorado. le dénommé Doug Peacock, connu paraît-il des amateurs du Gang de la clef à molette, a en particulier un sacré caractère, et des humeurs dignes de celles des ours bruns. Notre équipe partie sur les traces des grizzlis s'intéresse aux crottes ne tout genres, aux poils laissé ici ou là sur les troncs d'arbre, mais n'oublie pas de remplir les musettes de nourriture ou de se lancer dans la réparation d'une camionnette. L'ascension parfois périlleuse rappelle la lecture des romans de Frison-Roche qui m'avaient fait découvrir la montagne. Tout est détaillé de façon savoureuse, avec à peine quelques digressions et quelques paragraphes de trop, le côté « quête spirituelle » m'ayant un peu échappé. La fin est plaisante et je relirai sans doute un livre de Rick Bass ou de l'un de ses comparses à l'occasion.
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Les derniers grizzlys

Rick Bass nous habitue à des récits personnels où le paysage est le personnage principal. Il en ressort une féerie de la matière qui nous rappelle sa manière si lyrique d'être géologue. On sent bien que c'est aussi un ours. Mais un ours capable de grande amitié, notamment pour Doug Peacock, qui, lui, serait même un grizzly. Étrange, hors norme, obéissant à ses propres lois.

Au fil des pages, on comprend que chercher le grizzly caché, peut-être disparu, c'est tenter de repérer la vie sauvage en soi. Et de ressentir alors, comme par une initiation, fugitivement, le simple bonheur d'exister. Non pas comme une réussite égocentrique mais comme un courant qui nous traverse et nous relie à tout. Comme toutes les ivresses, cette connaissance veut être partagée. Rick Bass lui donne une dimension politique (il y a une lutte, il y a une colère) et mystique (un enjeu de survie humaine en même temps que la découverte de ce qu'aucun homme n'a encore vu). le livre est somptueux, comme le sont sans doute les montagnes de San Juan.
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Les derniers grizzlys

Quittant sa chère vallée de Yaak dans le Montana, Rick Bass se dirige vers le sud du Colorado pour rejoindre son ami Doug Peacock, le spécialiste des grizzlis. Le gouvernement pense qu'il n'y a plus de grizzlis là bas, mais des rumeurs affirment le contraire, et ce serait bien d'aller vérifier, non? En tout cas ce sera l'occasion d'une belle virée nature avec des copains.







Pas question ensuite de capture d'ours, pose de collier émetteur, surveillance par hélicoptère ou autres méthodes perturbantes : si des ours sont là, alors on veillera à ce qu'ils puissent y vivre tranquillement, en aménageant une zone tampon autour de leur territoire. L'enquête se mène en recherchant des traces de griffures, de creusements, en ramassant des crottes.







Mais qui est Doug Peacock? L'auteur d'Une guerre dans la tête paru chez Gallmeister "what else". Il est "né en 1942, dans le Michigan. Son passage chez les Bérets verts durant la guerre du Vietnam le marque à tout jamais. De retour en Amérique, il consacre plusieurs années à l’observation des grizzlys et à l’exploration des déserts de l’Ouest. Il est depuis devenu une personnalité légendaire du combat écologiste et vit à Livingston, dans le Montana."



Je-veux-lire-ce-livre.



Parce qu'en plus ce type fut l'ami d'Edward Abbey, et a servi de modèle à Hayduke, un des personnages du gang à la clé à molette.



Attention séquence pub : Il faut absolument lire les livres d'Edward Abbey. Sur ce blog je parle de tous ceux qu'il a écrits, avec un enthousiasme lassant, je sais. J'ai même ouvert une catégorie spéciale.







Pour en revenir au livre de Rick Bass : indispensable pour les amateurs de nature et bestioles de diverses tailles, de réflexions sur l'environnement, il offre aussi un regard sur un groupe d'individus soudés par une même quête en dépit de personnalités fort différentes.





Attention au côté "gros nounours" : la bête pèse jusquà 300 kilos, court très très vite (plus vite que nous) et grimpe aux arbres (si!). A part ça, elle évite les êtres humains. Il est plus que déconseillé d'embêter une mère avec ses oursons, et en cas de rencontre rapprochée et inopinée, se mettre en position foetale, ne pas bouger, ne pas le regarder (ça fait peur, mais l'ours finit par partir)












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Les derniers grizzlys

Automne 1990, avant l'hivernage des ours et l'ouverture de la chasse, Rick Bass quitte son Montana et fait route vers le Sud. Il a suffi d'un appel de son ami Doug Peacock pour que s'insinue dans ses pensées l'infime espoir que des grizzlys vivent encore dans les montagnes des San Juan, au sud du Colorado.

Officiellement, ils ont disparu de cette région. Avec un autre compère qui a repéré des traces de griffes sur un arbre, ils veulent y croire, passer au-dessus de ces suppositions pessimistes et aller voir par eux-mêmes. Cette première exploration ne se déroulera que sur quelques jours, une reconnaissance en somme plus qu'une volonté de prouver par des indices tangibles la présence de grizzlys dans cet état.



Avant le départ, l'observation des cartes est nécessaire pour viser les endroits sur lesquels se sont attachées quelques rumeurs de la probable présence de grizzlys ces dernières années. Quelques indices, de loin en loin, ont été observés par des randonneurs attentifs. Il faut aussi prendre en compte l'intelligence animale qui a bien sûr modifié les habitudes des ours pour ne plus croiser la route de l'homme, ce prédateur exterminateur.



Alors que les trembles ont revêtu leurs couleurs d'or, nos trois hommes se mettent en route vers le pays des grizzlys. Il faut s'acclimater à l'altitude, ce mal de la montagne avec l'air qui se raréfie, et, les sacs lourdement chargés, se dépouiller progressivement de la civilisation et se fondre dans les bois, le plus discrètement possible. Ils n'ont toutefois pas oublié les bières et le whisky pour ne pas rompre trop brutalement avec notre monde !



Et ce récit, dans lequel trois expéditions se succèderont dans les San Juan, bien loin de l'assourdissant tintamarre des villes, nous souffle l'air encore sauvage de ces montagnes.

C'est jouer furtivement au détective, traquer l'indice, des griffures sur un arbre, une trace au sol, un reste de fourrure d'été accrochée à l'écorce d'un sapin, fouiller du regard ces bois pour peut-être apercevoir une silhouette brune. Et surtout rechercher et ramasser des excréments, grands révélateurs de l'espèce avec les poils qui s'y trouvent quelquefois.

C'est entendre les doux remous de la rivière, les vents hurlants du canyon, le brame des cerfs qui cavalent en pagaille depuis que ses prédateurs naturels ont quitté les lieux suite à l'intervention humaine.

C'est savourer des piments farcis au fromage belge et grillés sur le feu de camp, écouter les aventures des uns et des autres chuchotées à la lueur des flammes, se délecter de chanterelles dénichées par l'oeil exercé et connaisseur de Doug.

C'est aussi jurer contre le saccage des prairies par le bétail, constater et comprendre l'érosion des sols, piquer une grosse colère devant des morceaux de plastique, des canettes rouillées, le tas d'ordures d'un camp de chasse abandonné par l'homme qui est passé par là et a bien entendu marqué son territoire à sa manière civilisée.





Ceux que j'ai accompagnés, admirative et émerveillée par ce récit, sont animés par une certitude, celle de rejeter toute capture ou pose de colliers émetteurs. Pas De politique interventionniste mais juste savoir que cette espèce d'ursidés persiste dans ces lieux et qu'il faut donc préserver leur territoire sauvage, conserver l'espace de calme nécessaire à leur vie, tout simplement. Discrétion et respect, un devoir envers la nature. Doug Peacock en est un fervent défenseur et on apprend ici à le connaître avec ses sautes d'humeur qui le font osciller entre nervosité et bonheur extatique face aux paysages sublimes.

L'auteur ne s'est pas uniquement contenté de relater les journées de bivouac, il nous fait part de ses interrogations sur la motivation, sur le fond de cette recherche. « Sommes-nous ici pour les ours ou pour nous-mêmes ? Pour les deux, et la façon dont les deux quêtes se mêlent est bien agréable. »

Dans cet écrit, il donne la dimension réconfortante que peuvent procurer ces montagnes boisées et nous pousse à voir ce que l'on a perdu en ne respectant pas cette vie sauvage. Comment pouvons-nous continuer à affirmer que nos lendemains seront meilleurs ?

Il mène aussi ses réflexions sur la manière dont certains organismes officiels gèrent la préservation des zones sauvages sans réelles valeurs éthiques, sans véritable respect pour les animaux protégés puisqu'ils interviennent dans leurs vies. Ce livre fait partie des nombreuses alertes et accusations contre le comportement de l'homme qui, même sous couvert de préservation de certaines espèces, devient inévitablement intrusif. Son obsession du contrôle le pousse à capturer puis baguer les animaux alors qu'ils ont juste besoin qu'on leur fiche la paix.



Belle, discrète, courageuse, intelligente, cette recherche de la présence de grizzlys que les amérindiens nommaient « frères des hommes » nous envoie malgré tout un message d'espoir et de réconfort puisés sur ces crêtes forestières du Colorado.

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Les derniers grizzlys

Années 80, montagnes San Juan, dans les Rocheuses, entre Houston et Kalispell, Colorado. Rick Bass (qui m’avait laissé un excellent souvenir avec « le journal des cinq saisons » ) rejoint d’autres amoureux (dont Doug Peacock, le héros du « Gang de la clef à molette ») du grand air pour une traque aux derniers grizzlys dans ces montagnes. Une décennie a en effet suffi à exterminer cet animal, mais nos hommes gardent l’espoir de retrouver qui des déjections (eh oui), qui une touffe de poils, ou joie ultime d’en croiser la route.



L’ours est un animal fascinant capable de faire du vélo dans un cirque ou de s’habiller tout seul, mais aussi capable d’apprendre des tas d’autres choses. Il était considéré comme un dieu par les Indiens (eux aussi exterminées, par ailleurs). Et il a partout frappé les imaginaires des hommes.



C’est une plongée en plein monde sauvage, loin des « jeunes gens à l’université qui prétendent vouloir étudier la nature, écrire sur elle et même la protéger alors qu’ils sont tout juste bons à organiser des soirées et à faire du deltaplane », qui nous interroge sur la place (infime) laissée au monde sauvage sur notre petite planète malade.



Bass nous parle de l’urgence car « si l’ours, le loup, ou n’importe quel glouton passent la barre de l’extinction, alors eux [les hommes] aussi en feront rapidement autant parce qu’ils sont au sommet de la chaîne alimentaire. Parfois j’ai le sentiment qu’un seul terrain de golf supplémentaire suffira à nous condamner». Les San Juan ont besoin de plus d’espaces sauvages, mais « tracer de nouvelles frontières n’apportera qu’une réponse partielle – rien de plus qu’une façon de gagner du temps, de retarder l’inéluctable disparition. Pour que la nature sauvage puisse survivre, pour qu’elle revienne, il faut que revienne d’abord le respect ».



Il nous parle aussi du besoin vital des humains à garder des endroits sauvages intacts et proches, des endroits que l’on pourrait retrouver, par la pensée ou non, sans être obligé d’aller dans l’Himalaya ou au Congo. Des endroits qui nous rappellent notre lien avec la nature, notre fragilité, notre animalité et notre vanité, aussi.



Bon je ne vous dirai pas si Bass a finalement croisé ou non un grizzly, car finalement on s’en fiche un peu … Ce qui compte c’est de sillonner à ses côtés, de faire les mêmes gestes simples loin d’un monde parvenu à une complexité frénétique et délétère. Et de retrouver calme et apaisement.

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Les derniers grizzlys

Quand on conseille un livre de Rick Bass, c'est souvent The Book of Yaak ou The Lost Grizzlies. On se pose la question, compte tenu du nombre d'écrits de Bass, de l'ordre de lecture. J'ai commencé par deux fictions puis poursuivi par The Book of Yaak, puis décidé de tenter une lecture plus ou moins chronologique. Je ne sais pas si finalement c'est bien nécessaire...

Lire Bass, pour moi, c'est une question d'humeur et d'attentes. J'ai de loin préféré Winter & the Book of Yaak à The Lost Grizzlies. Attention, les grizzlis sont tout aussi agréables. Mais je préfère Bass sur son propre terrain. Même Oil Notes m'a été plus agréable dans un sens. Je dirais entrez dans Bass par Winter, découvrez sa vallée avec lui, puis installez-vous avec The Book of Yaak.

Sur son terrain, Bass sait parler de magie et de mystère plus poétiquement, avec un œil presque naïf et émerveillé qui contre-balance sa conscience du constat terrifiant de la nature écrasée par anthropocentrisme, l'existence du tout au service de l'homme...

Loin d'être absents de ce tome, magie et mystère viennent s'y tisser progressivement pour apparaître plus clairement dans la troisième et dernière partie.

J'ai pu lire quelques critiques de lecteurs mécontents ou déçus indiquant leur ennui face aux facéties des principaux protagonistes des deux premières parties. Je peux le comprendre.

Pas du tout cet effet pour moi. Là aussi, Bass se montre fantastique.

Dans ma découverte de ce genre qui à chaque nouveau livre me semble plus riche, je construit petit à petit ma liste de livre et d'auteurs à découvrir ou approfondir. Bass sait citer un auteur ou un autre, ajoutant à ma curiosité, et ma liste.

Dans The Lost Grizzlies, il fait mieux: Doug Peacock. Découverte d'un personnage, de l'alter-ego du grizzli. Peacock qui donne envie de le découvrir, sa vie, son œuvre, son amitié avec Edward Abbey. À travers la première partie surtout, on se joint à l'équipée sauvage et rocambolesque de trois hommes dans les San Juan Mountains du Colorado, à la recherche des mythiques grizzlis. On sent bien la fascination et l'admiration de Bass pour Peacock, à travers quelques jours décrits comme une équipée de scouts maladroits et soûls du manque d'oxygénation en grande altitude. La deuxième partie est un peu moins drôle mais annonce la troisième, où la magie prend une place plus importante.



"Et les grizzlis?!" criez-vous tous. Ah, les grizzlis. Bass oscille entre doute et rêve, on voit encore une fois la dualité de sa réflexion (comme cette histoire de plein de bois pour l'hiver dans Winter), sa certitude que la magie de la montagne existe bel et bien et à travers elle, les insaisissables grizzlis, au cœur du mystère, et son esprit plus scientifique qui lui refuse presque de croire entièrement à ce qu'il entrevoit.



Bass revient toujours à son idée d'interconnexion, partant du haut de la pyramide, du prédateur qui régule les écosystèmes et leur permet de fonctionner et perdurer dans leur ensemble. Et le pas suivant qui fait trembler, celui que l'esprit moderne rationnel (à quel point?) écarte d'un revers trop rapide de la main, la disparition des grands prédateurs annonce celle de l'homme, lui-même grand prédateur. Et on apprécie sa réflexion sur le changement des mentalités, l'importance non pas de trouver une ligne complètement nouvelle mais de ne rien oublier, de reconstruire sur le savoir qui est déjà là, sur l'interconnexion, cette fois de l'homme et son environnement naturel, pas de décontextualisation, réciprocité.



En gros, j'ai lu avec un plaisir non moindre ce tome de Bass, mais différent. Et au lieu de reprendre illico ma lecture gourmande de Bass, je vais me tourner vers Peacock, ou pourquoi pas Barry Lopez? Non, Abbey. Non! Ehrlich... Aaaah, tant à lire!
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Les derniers grizzlys

Y-a-t-il encore des grizzlys dans les montagnes de San Juan, Colorado ? C'est la principale question à laquelle Rick Bass géologue et biologiste de formation, essaie de répondre avec ses amis, dont Doug Peacock grand spécialiste des grizzlys.

Doug est un drôle de bonhomme : grand amoureux de la nature et des animaux sauvages, quelque peu abimé par la guerre du Vietnam, asocial, diseur de très gros mots et abrupte dans ses propos avec ses congénères. Mais aussi grand connaisseur d'ours et d'une probité absolue...

Rick Bass et ses camarades aiment plus que tout randonner, grimper en montagne, observer des animaux ; le simple fait qu'ils existent leur fait un plaisir fou : "Il y a comme une joie sacrée dans l'idée même d'être vivant, de faire partie de ce système, d'avoir l'autorisation d'être un petit lichen dans le grand ensemble... Je veux apprendre un nouveau langage, celui des forêts qui respirent, celui des plus profonds mystères." (p 293)



Première partie du récit : le repérage ; à partir de bribes de témoignages, trois amis parcourent les San Juan à la recherche des gros ours. Les paysages sont formidablement décrits, les amitiés aussi, ainsi que la quête sauvage qu'ils poursuivent.



Deuxième partie : l'année suivante, toujours à recherche des grizzlys, ils sont six à cheminer, à trouver et à ramasser des crottes d'ours ; l'idée, outre de savoir ce qu'ils mangent, est d'éventuellement trouver des poils dans les excréments, seule preuve biologique que l'ours n'était pas noir mais grizzly. L'auteur s'interroge : quels sont nos devoirs envers la nature ? et de répondre : respect, conscience, prudence, précaution, compassion...



Troisième partie : troisième voyage de recherche des grizzlys dans les San Juan, avec le groupe que les amis ont finalement formé, six adultes très impliqués et leurs jeunes étudiants ; c'est la partie la plus belle du récit, l'aboutissement de tout ce qui précède.



Marches en montagne et en forêt, discussions autour des feux de camp, espoir de changer l'attitude des hommes vis à vis de la nature, choix des combats à mener et peur de perdre ce que nous avons si nous n'agissons pas, ce récit est riche et puissant !



S'il s'avère à la fin des recherches que des grizzlys continuent de vivre dans le Colorado, que faire de cette information ? La garder secrète serait certainement le mieux pour la quiétude de ces grands ours qui ont su s'adapter et ne plus apparaître aux humains...



Évoquant des controverses - suivre une population animale avec des colliers émetteurs et des appâts ou grâce à des observations et à l'écoute de témoins -, analysant des théories scientifiques à l'instar du nombre d'animaux nécessaires pour qu'une espèce ne disparaisse pas (diversité génétique), soulevant le problème des "petites" espèces versus les espèces "reine", l'auteur nous intéresse à tout un monde de connaissances et de raisonnements scientifiques passionants.



À lire absolument par tous les amoureux de la nature !



Extrait (p 11) : " J'aime ma solitude de ma forêt de Yaak, j'aime le refuge qu'elle m'offre, mais Doug, bien que je ne connaisse que depuis peu est déjà un ami très cher - un guide et un maître - et je fais donc route vers le sud. Je ne suis pas absolument convaincu qu'il existe encore des grizzlys dans le Colorado. Mais quand bien même nous ne trouverions rien, l'occasion aura été bonne de courir les bois avec Doug."
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Les derniers grizzlys

Rick Bass n'a pas fini de me subjuguer avec les récits de ses expéditions au coeur de la nature. Il me mène ici par le bout du nez, ce n'est rien de le dire, à la recherche des grizzlys, considérés comme disparus dans les montagnes du Sud du Colorado... Accroché à la montagne, tous les sens en éveil, accompagné de scientifiques, chercheurs, écrivains, tous passionnés et défenseurs d'une nature sauvage, avec des moyens rudimentaires, il est à l'affut de toutes les rumeurs, ramasse la moindre déjection susceptible de contenir un seul poil de cet animal mythique, qui puisse prouver qu'il vit encore en ces lieux. Car depuis belle lurette aucun homme n'a pu l'appprocher...

L'auteur sublime la nature. A le lire, j'en fini par me demander s'il ne serait pas possible, un jour de me réveiller avec le souffle de ce grand ours dans mon oreille, comme le fait parfois mon chat ! On peut rêver ?
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Les derniers grizzlys

C'est le récit de l’auteur et de ses trois expéditions dans les montagnes des songes suivant, Colorado, avec l’auteur Doug Peacock, ami de Edward AB.

Scientifiques, journalistes, écrivains… : ils s’engagent pour prouver la présence de grizzlis dans les San Juan et ainsi permettre leur préservation. Admiration pour ces espaces préservés, fédération autour d’un constat commun : la dégradation de notre environnement par notre mode de vie moderne. Fédération pour un objectif commun : sauver les grizzlys !
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Les derniers grizzlys

Rick Bass part accompagner le mythique Doug Peacock à la recherche des hypothétiques derniers grizzlys du Colorado, quelque part dans les San Juan Mountains. Histoire d’ours bien sûr, mais surtout histoire de l’image que nous avons des montagnes et de leurs hôtes, histoire de la quête, histoire de l’Ouest sauvage ou ce qu’il en reste. Histoire de magie aussi, surtout, de cette magie que dégagent les montagnes lorsqu’elles sont habitées par des animaux pleins d’une extraordinaire force naturelle. Rick Bass sait nous emmener dans son histoire et nous le suivons avec passion et sensibilité.
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Les derniers grizzlys

Reste-t-il des grizzlys dans les San Juan ?



Pour les autorités américaines, et plus particulièrement pour le Service de la Pêche et de la Faune, chargé du programme de protection des espèces, le fameux Ursus horribilis n’a pas donné signe de vie depuis le siècle dernier.

Cependant un récent témoignage vient mettre le doute dans les esprits. Il n’en faut pas plus pour que Doug Peacock et Dennis Sizemore, tout deux spécialistes du grizzly, et leurs amis partent à sa recherche.



Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je ne suis pas super réceptive à l’écriture de Rick Bass, qui ne m’avait pas séduite dans d’autres de ses livres. J’ai persévéré pour celui-ci car j’avais beaucoup apprécié les écrits de Doug Peacock et son engagement en faveur des grizzlys. Cette randonnée en sa compagnie me tentait bien.

Et c’est vrai que Rick Bass décrit avec minutie la nature environnante et son envie de la préserver est très bien traduite. Il y a des passages pragmatiques, donnés techniques, compositions des sacs, liste de courses; Et des passages poétiques, descriptions émerveillées de la flore environnante, pensées philosophiques ou spirituelles.

Cependant, et en dehors de cette écriture aux accents parfois lyriques, et à laquelle je reste assez hermétique malheureusement, j’ai eu du mal avec le ton qu’emploi l’auteur pour parler de Doug Peacock.

Il l’admire visiblement, mais par moment j’ai eu l’impression d’être au pied d’une statue à la gloire de cet homme, par ailleurs un peu « bourru ». L’auteur boit ses paroles, imites ses actions, fustige les copains qui n’écoutent pas Doug. Comme un petit frère un peu collant. C’est troublant !

Dans le gang de la clef à molette, Peacock a également le beau rôle (sous les traits de Geoges Hayducke) mais il y a beaucoup plus d’humour, il est caricatural et excessif sous la plume d’un Edward Abbey espiègle et très drôle.

Ici le ton est presque geignard, et trop souvent mystique; Rick Bass voit de mauvais présages partout et compare sa quête du Grizzly avec la maladie de sa femme sans qu’on comprenne bien où se trouve le rapport…

Le projet en lui-même est intéressant, il s’agit pour Peacock et ses comparses de trouver des preuves de l’existence du grizzly dans les montagnes du Colorado.

Pour ces derniers représentants d’une espèce qu’on pensait jusqu’ici disparue de cette partie du continent américain, ce serait le sésame vers une protection renforcée de leur environnement. Pour les spécialistes qui participent au projet, ce jeu de piste aux accents parfois extatiques prend l’ambition démesurée d’une quête du graal naturaliste.

Et c’est là que le bât blesse, selon moi.

Je me suis parfois demandé si la poêlée de champignons ramassés par nos campeurs n’était pas un peu frelatée…



Au final, c’est la frustration qui parle car j’ai adoré ce périple dans les montagnes du Colorado à la recherche des derniers grizzlys, simplement j’aurais préféré que quelqu’un d’autre me le raconte.





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Les derniers grizzlys

Récit d’hommes de la nature qui veulent prouver qu’il existe encore des grizzlys dans le Colorado. Le noyau principal est composé de l’auteur, Doug Peacock et Dennis Sizemone. Ces passionnés marcheront des jours à la recherche de poils, crottes, traces. Enfin tout ce qui pourrait apporter la preuve de la présence des Grizzlys et seront sensibles (le lecteur aussi) à la faune et la flore qu’ils croiseront. Mais il y a surtout, en toile de fond, le grand Edward Abbey, dont on ressent fortement la présence. Peacock qui a inspiré Abbey pour son héros dans ‘Le gang de la clé à molette’. Je reste au USA et avec Peacock en poursuivant sur son livre ‘Une guerre dans la tête’. Je pense qu’il va être amusant de découvrir ce que rédige un écrivain qui a été, par deux fois, le héros de romans. Comme il écrit dans ‘Une guerre dans la tête’ : La seule chose pire que de lire ses propres écrits est de devenir le personnage de fiction d’un autre.
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Les derniers grizzlys

Rick Bass est un magicien, magicien des mots, magicien dans la relation de ses tribulations dans les montagnes, en compagnie d'amis, de scientifiques, tout aussi passionnés que lui. Passionné : c'est là le maître-mot, celui qui fait le lien entre leur quête de traces de grizzlys dans les San Juan et nous... car quoi d'autre que la passion pour nous tenir en haleine en nous relatant leurs espoirs, déçus, l'impalpable certitude de la présence de grizzlys malgré l'absence de traces, page après page, nous marchons avec Bass, campons dans les bois, embourbons nos voitures, voyons des hardes de chevreuils nous dévaler dessus, et... finalement... bingo, entassons des crottes de grizzlys dans nos sacs à dos.

Ne vous privez pas du plaisir de cette lecture, c'est un grand et beau voyage qui vous attend!
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Les derniers grizzlys

Magnifique !! Un hymne à la nature !
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Les derniers grizzlys

Moins technique que "Mes années grizzly" de Doug Peacock, mais sans doute plus vivant par la variété des situations qui s'enchaînent à la recherche de la preuve de la présence de grizzlies dans les montagnes San Juan au Colorado. Doug est présent dans cette aventure et c'est un réel plaisir de cheminer avec eux. Présence aussi de l'ambiance nature avec les bivouacs du soir et les causeries ou méditations qui les accompagnent. Pour les amoureux de ce qu'il reste encore de nature sauvage cette quête du grizzly est une perle.
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Les derniers grizzlys

Reste-t-il des grizzlis dans les montagnes San Juan au Colorado ?



Si oui, il faut arriver à persuader les agences gouvernementales de les laisser tranquilles, de ne pas les surveiller par hélicoptère, de ne pas leur poser de colliers émetteurs et encore moins de leur faire la chasse, car ils ne sont ni perdus ni désorientés. Tel est le but de Doug Peacock, spécialiste reconnu des grizzlis, qui « intrigué par la persistance de rumeurs selon lesquelles il y aurait encore des grizzlis au Colorado », veut en avoir le cœur net. L’espèce n’est plus menacée ni aux Etats-Unis, ni au Canada, même si la folie meurtrière des hommes a poussé les ursidés à fuir plus loin et plus haut.



Pour ceux qui s’intéressent aux grands espaces de l’Ouest des Etats-Unis, Doug Peacock n’est pas un inconnu. C’était le meilleur ami d’Edward Abbey, cet autre défenseur acharné de la nature. Leurs livres sont autant de témoignages et d’expériences qui font autorité auprès des Américains.



Rick Bass, biologiste et géologue de la génération suivante, marche sur leurs traces. Il relate ici dans le détail les trois équipées qu’il a faites en 1990, 91 et 92 à travers les San Juan pour trouver des preuves de l’existence des grizzlis. La première est emmenée par Doug Peacock, ancien vétéran du Vietnam et féroce défenseur de l’environnement. Son langage fleuri et ses marches forcées donnent parfois du fil à retordre à ses compagnons mais leur désir à tous de trouver des preuves tangibles les soude comme les cinq doigts de la main.



Une trace dans la boue ravive l’espoir, des marques de griffes sur l’écorce d’un tremble font monter la tension, des déjections caractéristiques échauffent les esprits, des poils de mue accroissent l’enthousiasme. La marche devient une quête quasi mystique, la quête une obsession. Une obsession comme la certitude d’une présence, de ce quelque chose de précieux qui a été perdu, qu’il faut retrouver, ce quelque chose qui les dépasse. La bête est là, ils en sont convaincus. L’idée qu’il pourrait y avoir un ours derrière une crête est aussi importante que de voir réellement la bosse du dos, les longues griffes et l’ours lui-même.



Les territoires sauvages réservent toujours des surprises, même à des hommes aguerris, et quand ils se retrouvent quasi nez à nez avec des centaines de cerfs, ils s’inquiètent du manque de prédateurs nécessaires au maintien de l’équilibre biologique. Quand ils découvrent des squelettes de martres dépecées pendus aux branches, des restes de campement déchiquetés, des déchets non dégradables abandonnés depuis des années, leurs cris de colère déchirent le silence.



Les deux autres randonnées, plus pédagogiques, se révèlent aussi plus fructueuses en indices, plus foisonnantes en rencontres, plus profondes dans les questionnements et les réflexions.



Il y a aussi les bivouacs où la bouteille de whisky circule, où la transmission des connaissances scientifiques nécessaires à la sauvegarde de cet environnement exceptionnel est faite auprès de jeunes recrues et où l’ombre d’Edward Abbey est omniprésente. Comme celle du grizzli.



Grand merci à Blandine5674 de m'avoir soufflé de lire Rick Bass, ce fut un souffle palpitant.

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