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Critiques de Roger-Pol Droit (110)
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Monsieur, je ne vous aime point

Le récit débute en 1729, Jean-Jacques est un jeune homme de dix-sept ans qui vit chez «Maman» (la baronne Françoise de Warens), en charge de son éducation artistique et spirituelle (puis sentimentale). Il tombe en admiration de "La Henriade" de monsieur De Voltaire : "... je fus saisi et emporté, incapable de lâcher cette épopée. [...]. Cet auteur est un maître, un génie comme il en est peu."



Il va s'écouler trente et un ans entre cet enthousiasme juvénile et une lettre fielleuse de Rousseau à Voltaire dont l'incipit fait le titre de ce livre. le roman de Roger-Pol Droit chemine à travers cinquante années de la vie des deux philosophes qui ne se rencontreront jamais et nourriront une opposition tenace. Aujourd'hui, ironie de l'histoire, l'épilogue nous apprend que Rousseau repose à vingt-cinq mètres trente De Voltaire dans la crypte du Panthéon. Une petite génération sépare les deux écrivains, morts à deux mois d'intervalle, en 1778.



Première dissension : Rousseau, qui est d'abord un musicien dont Richelieu et Rameau ont remarqué l'opéra-ballet "Les Muses galantes" (1743), est chargé d'arranger "Les Fêtes de Ramire" dont le livret est De Voltaire. le travail, qui déplut à Madame de la Popelinière (elle a Richelieu pour amant et couve Rameau) ne sera pas reconnu et le nom de Rousseau retiré de l'affiche. Voltaire y figura, lui qui, s'il répondit avec la manière, n'avait apparemment pas ouvert les courriers de Rousseau avec les nouveaux arrangements. Pauvre Jean-Jacques, que Richelieu et Rameau aient leurs raisons... mais son maître : "[...] qu'il [Voltaire] préfère la renommée à la vertu, les bruits du monde à la juste valeur des êtres... Voilà qui n'était pas concevable." le monde s'écroulait !



"Monsieur, je ne vous aime point" alterne la vie des deux penseurs en relatant de manière romancée des événements significatifs, principalement ceux qui contribuèrent à les opposer. La fiction historique est une manière conviviale de présenter les biographies et les idées, Roger-Pol Droit s'y montre excellent et didactique. L'inconvénient est que cela requiert de lire ici quatre cents pages. L'essentiel de ce que l'on peut retenir utilement des deux hommes de lettres tiendrait en vingt pages, mais on ne les aurait alors pas «vus» vivre. Si je n'ai pas éprouvé d'attachement à ces personnages comme cela advient lors de fictions plus intimistes, je pense néanmoins qu'un roman de ce genre, s'il est bien écrit et informé comme il se doit, produit une imprégnation durable de ce que furent les figures concernées, d'autant plus appropriée s'il s'agit de penseurs.



Lorsque Rousseau publie le "Discours sur les sciences et les arts" puis le "Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes", où il dénonce les inégalités sociales et la civilisation qui pervertit les hommes, Voltaire, aimant le luxe, moins sensible aux injustices de cette nature, réagit envers ce cadet qui devient un rival. S'ensuivent des lettres incendiaires. Voltaire sait agir de manière indirecte sur des leviers qui détériorent la réputation de Jean-Jacques. Deux tempéraments, d'un côté une plume cinglante admirée, écrivain riche, défenseur des Arts et des Sciences, de l'autre un autodidacte sensible, épris de nature et d'égalité.





Est-ce un parti pris de l'auteur ? Est-ce moi ? Ou est-ce l'esprit du temps qui promeut la nature ? Il se fait qu'au bout de la lecture, j'ai trouvé l'homme Jean-Jacques Rousseau plus sympathique que l'homme Voltaire, qui fut pourtant un intellectuel engagé opposé à l'intolérance.



C'est un livre bien fait, abordable, et, même si j'ai quelquefois renâclé à le poursuivre du fait qu'il ne me passionnait pas, il répond entièrement au projet de raconter de manière vivante et fluide l'évolution de l'inimitié entre les deux figures des Lumières.



Merci à Babelio et aux Éditions Albin Michel pour cet envoi (Masse Critique).
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Et si Platon revenait...

La lecture du livre de Roger-Pol droit m’a inspiré le commentaire suivant car il offre une clé de lecture sur le tsunami comportemental que constitue l’usage planétaire des téléphones portables. Je me demandais depuis des mois comment interpréter ce phénomène incroyable et il me semble que Roger-Pol nous livre – enfin – une vraie clef d’explication. Désolé si le texte est un peu long !



En lisant, je me suis dit : Yuval Noah Harari avait raison.



Lorsqu’il nous explique dans Sapiens, son best-seller mondial, que la plus grande révolution de l’Histoire de l’humanité , - la révolution agraire du néolithique - a entraîné un formidable essor économique et démographique mais aussi une dégradation importante de la qualité de vie de ses inventeurs, il va à l’encontre de cette perception si ancrée en nous que ce que nous appelons le “progrès” apporte toujours une amélioration, un mieux, un progrès précisément.



Mais cette conviction a priori est-elle justifiée ?



Petit retour en arrière : lorsque le chasseurs-cueilleurs que nous étions commencent à planter des graminées dans un sol qu’ils cultivent à grand peine, quand ils commencent à domestiquer des animaux sauvages et à vivre avec eux dans de petits cantonnements, ils ne remarquent pas tout de suite qu’ils tournent le dos à une histoire vieille comme le monde, une histoire de plusieurs millions d’années.



Les avantages de ce nouveau mode de vie paraissent évidents: plus besoin de parcourir des dizaines de kilomètres chaque jour pour traquer une proie, plus besoin de se mettre en danger face aux autres grands prédateurs, plus besoin de redouter le manque car chacun constate que la famine recule et que la population augmente. Ce qui ne peut être que bon signe. Et de fait, elle passe 7 millions à 250 millions en moins de 10 000 ans.



Mais ces avantages ont un revers, nous dit Harari : les hommes en travaillant une terre qui devient “leur” terre, en entreposant des récoltes parfois bien fragiles dans d’immenses jarres, deviennent la proie des pillards et des animaux nuisibles. La promiscuité avec les animaux et les autres humains engendre les premières grandes épidémies car les pathologies animales peuvent dorénavant contaminer les humains. Des empires naissent et l’histoire militaire se met en route. Ce qui ne peut pas être bon signe.



Sans reprendre ici la thèse de Harari, son livre nous dit que ce changement colossal dans notre histoire s’est fait sans réflexion et sans recul. Il ajoute même que lorsque les conséquences les plus visibles de cette mutation se sont fait vraiment sentir, tout le monde avait oublié comment faire pour être chasseur-cueilleur. Tout retour en arrière était donc impossible. Et de toutes façons il était trop tard : il y avait trop de bouches à nourrir.



Alors quel rapport avec nos chers téléphones ?



Il n’a pu échapper à personne que nous sommes en train de vivre une révolution comportementale d’une radicalité inouïe. En 11 ans – date du premier Apple - , plusieurs milliards d’entre nous passent plusieurs heures par jour à regarder, scruter et consulter un petit rectangle de 5 centimètres sur 10. Tous les jours. Il suffit de se promener dans les rues de Singapour – un pays dont on nous dit qu’il ouvre la voie à suivre tellement il est porteur de modernité – pour savoir ce qui nous attend. Les Singapouriens passent sans doute plus de 10 heures par jour devant leur “petit écran de poche”.



La directrice de Wikipédia nous alerte pourtant lorsqu’elle écrit: “Le monde se précipite vers avenir numérique.” Elle a mille fois raison. Nous nous précipitons. Qui réfléchit aux conséquences d’un tel basculement ?



Qui peut dire en effet ce que seront les conséquences à long terme du fait de regarder la vie, notre vie, sur un minuscule écran en deux dimensions alors que la vie est “normalement” en 3 dimensions et d’une étendue incomparable. Quelles vont être les conséquences d’un tel changement ? Qui peut le dire ? Qui peut le penser ?



Comme nos ancêtres, nous nous précipitons vers les terres inconnues d’un avenir qui nous semble – évidemment – meilleur sans que nous en ayons la moindre idée et la moindre certitude.



Voilà donc des lustres que je me demande s’il y a, de part le monde, des gens qui réfléchissent à ce raz-de-marée. S’il y a des chercheurs, des penseurs, des philosophes qui ont identifié et formulé des clefs de lecture et d’interprétation d’un tel phénomène ?



Bonne nouvelle : à mon humble avis Roger-Pol Droit va droit au but, “tape dans le mil” si j’osais la formule, dans “Et si Platon revenait...”



Selon lui, l’omniprésence des écrans de nos portable signe le retour planétaire de... l’allégorie des esclaves de la caverne de Platon. Un texte vieux de 2500 ans !



Un mot d’explication pour nous rafraîchir la mémoire : Platon imagine des esclaves passant leur vie entière dans une caverne dont ils ne seraient jamais sortis. Un grand un feu y brûle depuis toujours et projette sur une des parois de la grotte les silhouettes, les ombres, de ce qui se passe à l’extérieur dans la vraie vie. Tout ce que savent les esclaves du monde extérieur est la projection qu’en fait le feu sur la paroi.



Bien-sûr, et comme toujours en philosophie, les choses n’en restent pas là.



Quelques esclaves réussissent à sortir de la caverne et découvrent effarés que les ombres qu’ils tenaient pour réalité ne sont - en fait- qu’une pâle projection de la réalité extérieure. Ravis de la bonne nouvelle, ils redescendent dans la caverne et expliquent à ceux qui y étaient restés que ce qu’ils prennent pour la réalité – les ombres projetées – n’est qu’une suite d’ombres, sans grand rapport avec la vérité extérieure. Voulant convaincre ceux qui sont restés de sortir pour constater par eux-mêmes ce qu’il en est, les esclaves pusillanimes refusent. Ce qu’ils voient dans la caverne EST la réalité. Point final. Pourquoi sortir ? Et pourquoi vérifier ?



L’idée – géniale à mon sens – de ce livre de Roger-Pol Droit est que la ruée vers les petits écrans à laquelle nous assistons tous et – soyons honnêtes – participons nous-mêmes, signe de facto le retour planétaire de la Caverne aux esclaves de Platon.



Nous choisissons de regarder la réalité non pas dans sa réalité mais dans la représentation qui nous est proposée par nos écrans. 3 heures, 5 heures, 10 heures par jour.



Les niveaux de lecture du texte millénaire de Platon sont nombreux. Cela fait 25 siècles qu’ils sont commentés. Chacun pourra donc en penser ce qu’il veut. On pourra même arguer que la Caverne de Platon n’a rien à voir avec notre monde moderne... Toutes les opinions sont possibles en effet.



Mais Roger-Pol Droit nous fait remarquer deux choses : ces hommes dans la Caverne sont des esclaves. Et petit détail supplémentaire : ils ont des chaînes au pied.

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Une brève histoire de la philosophie

Si vous devez démarrer la philosophie alors il faut commencer par ce livre c'est un vrai gps.

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L'éthique expliquée à tout le monde

« L’éthique expliquée à tout le monde », brièvement mais clairement : un vrai challenge… Dans un livre très aéré, cadencé par des séries de questions, Roger-Pol Droit nous introduit au cœur de l’éthique : son histoire, son évolution, son actualité brûlante.

On ressort de cette lecture l’esprit plus clair, sachant mieux pourquoi « la seule présence du visage de l’autre est, pour chacun de nous, une exigence et un appel. »



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101 expériences de philosophie quotidienne

Ludique et léger, un petit plaisir à lire et à tester !
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101 expériences de philosophie quotidienne

Livre pour tous qui arrive très bien à nous faire entrer dans la dimension de "l’étonnement philosophique", qui est, pour une certaine mythologie philosophique, le point de départ de toute la philosophie.

Ce qui est faux bien entendu ; l’étonnement est certes important mais il ne saurait combler avec satisfaction l'origine de la soif philosophique.

Livre d'expériences à goûter soi-même qui permet de souligner (grossir) la relation, familière et étrangère, que nous entretenons avec le monde et les autres.
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Humain

Dans une enquête passionnante, des chercheurs venus de tous horizons mais aussi des philosophes et des psychanalystes confrontent leurs points de vue sur la définition et la place de l'humain dans le monde contemporain.
Lien : http://www.universcience-vod..
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Vivre aujourd'hui : Avec Socrate, Epicure, ..

Roger-Pol Droit est un philosophe, enseignant à Sciences-Po et auteur de nombreux ouvrages. Chacun de ses livres est écrit de façon claire et vivante permettant au néophyte d’accéder sans difficulté aux grands concepts de la philosophie.



« Vivre aujourd’hui avec Socrate, Epicure, Sénèque et tous les autres » est paru fin 2010. Reprenant ce que les grands philosophes de l’Antiquité ont apporté à la philosophie, l’auteur offre au lecteur une véritable école de vie.



Au travers de 5 grands thèmes retenus (vivre, penser, s’émouvoir, gouverner et mourir en paix) et de ce qu’une vingtaine de philosophes grecs et romains nous ont laissé comme enseignement (Aristote, Cicéron, Diogène, Démocrite, Epicure, Homère, Platon, Sénèque, Socrate, Sophocle, Virgile…), nous découvrons des règles de vie et de pensée qui font cruellement défaut dans notre monde moderne. Comme l’indique l’auteur dans son introduction, les Anciens peuvent nous être, à chaque instant, du plus grand secours, dans des circonstances très diverses et très concrètes du quotidien.



Comment écouter, garder l’esprit ouvert, traverser la douleur, rire de soi, se laisser déstabiliser, parler pour convaincre, savoir le prix du temps, partir sans regrets…. voilà quelques situations de notre vie quotidienne vues par nos Anciens et dont leurs cheminements peuvent nous apporter beaucoup pour peu que nous allions à leur découverte. Un vrai bonheur !
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La philosophie expliquée à ma fille

hummm, une belle idée pour les personnes qui n'y connaisse où n'y comprenne rien en philosophie, ce qui était mon cas l'orsque j'ai découver ce livre.

Et bien il m'as éclairssie sur ce que je ne connaissé pas, il m'as apporté beaucoup de refléxion sur l'idée des choses :

l'idée du bonheur, de la liberté, de l'amour....

ainsi que de l'intéret pour la philosophie.
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Une brève histoire de la philosophie

Un très bel essai qui démystifie la philosophie.

Non ce n'est pas que de la torture de méninges !

Même si certains philosophes ne font rien pour vous aider à entrer dans leurs réflexions.

Non ce n'est pas réservé à une élite !

Certes il faut utiliser des mots précis (et non précieux) pour bien décrire le sens de la pensée, éviter les confusions ou les contre-sens.

Mais il existe une invention formidable qui s'appelle un dictionnaire ;-)

Les écrits et discours des philosophes grecs, romains et même des lumières se lisent aisément.

Certes Hume, Kant, Hegel, Nietzche, Freud sont d'un abord plus austère. Et qui plus est, vous pouvez (et même devez) les contester tant parfois leurs pensées peuvent être contraires aux vôtres.

La philosophie est affaire de chacun, les débats d'idées et les points de vues différents sont toujours enrichissants.



Cet essai a le mérite de "replacer l'église au centre du village".



Qu'aurais-je aimé que cette brève histoire me soit enseignée, à moi le scientifique pour qui les cours de philo étaient une torture.

Qui n'ai osé lire de la philo qu'après 35 ans et qui s'en délecte depuis maintenant 20 ans ;-)



Livresquement votre
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Monsieur, je ne vous aime point

L'auteur s'est visiblement bien documenté pour présenter les carrières littéraires et les vies personnelles de Voltaire et Rousseau, les deux philosophes ennemis. en prenant à tour de rôle l'un et l'autre point de vue, il raconte en parallèle le succès de Voltaire dramaturge et les difficultés de Rousseau à sortir de la pauvreté, leurs idées différentes sur la société et la religion, le vieillissement de Voltaire et le succès tardif de son rival. On ressent comment la méchanceté de l'un a pu alimenter la victimisation de l'autre... comment les valeurs des Lumières peut à peu se diversifient et comment la sensibilité de Rousseau prépare le romantisme. C'est un bel exercice de passer d'un point de vue à l'autre sans en favoriser un. Quelle époque où l'on peut s'enflammer ainsi pour des idées et régler ses comptes par écrits interposés! En effet, ils ne se sont jamais rencontrés réellement...
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Monsieur, je ne vous aime point

Excellent "roman", donc, que ce nouveau livre de Roger-Pol Droit sur la vie et les relations de deux des plus fameuses personnalités intellectuelles et historiques françaises (et mondiales!): Rousseau et Voltaire. L'auteur prend le pari de faire revivre ces deux grands hommes en retraçant leur parcours non seulement intellectuel mais aussi humain, social, intime, relationnel. Le pari était relativement osé et le risque d'échec était loin d'être nul. Pas si facile de redonner vie à ces deux géants, sur lesquels tant a déjà été écrit. Le résultat est formidable! Le livre est vivant, très bien écrit, particulièrement bien renseigné, faisant preuve d'une grande érudition mais aussi d'une compréhension en profondeur du contexte historique, politique et d'histoire des idées. Ce roman devient d'autant plus pédagogique qu'il réussit à remettre en contexte ce qui a fait de ces deux hommes des personnages clé de l'univers socio-politique du 18e siècle : les cercles mondains, les courants de pensée, les tensions sociales, les caractères des uns et des autres. Bien entendu, il s'agit d'un "roman" comme la couverture l'indique, puisque le livre reste sous-tendu par une certaine interprétation des vies de ces deux auteurs illustres, et de leurs relations difficiles. Mais dans l'ensemble c'est un excellent complément à la lecture de leurs oeuvres. A recommander sans hésiter...
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Monsieur, je ne vous aime point

Merci tout d'abord à Masse critique et aux editions Albin Michel pour l'envoi de ce livre.

Rousseau et Voltaire se sont suivis, se sont admirés (enfin surtout Rousseau a admiré Voltaire), puis détestés, mais se sont suivis, et parfois inspirés.

Récit très intéressant. Je ne connaissais pas du tout la relation qui a existé entre Rousseau et Voltaire. On alterne un chapitre qui parle De Voltaire et un chapitre sur Rousseau.

Par contre, peut-être est-ce dû au style d'écriture, j'ai parfois eu du mal à être complètement prise par le récit.
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Les religions expliquées à ma fille

Très court et enrichissant. Accessible à tout le monde.

Certains des enseignements a tirer de ce livre sont nécessaire, voir indispensables, dans un monde ou les intolérances, basés sur des clichés infondés marginalisent et divisent.
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Et si Platon revenait...

Audit philosophique sur une modernité très peu socratique. Une indispensable visite guidée avec le philosophe Roger-Pol Droit.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Comment marchent les philosophes

Je commence l'année avec un essai très réjouissant, drôle, vif, intelligent et malicieux sur les liens entre la philosophie et la marche.



Roger-Pol Droit, à travers plusieurs anecdotes recoupant plus de deux siècles de philosophie regroupés en quatre "promenades" (les marcheurs anciens, les marcheurs d'Orient, les marcheurs méthodiques et les flâneurs libres, et les énergumènes modernes), réfléchit sur les liens étroits entre la marche (une presque chute qui se rattrape sans cesse) et la pensée, filant toutes les métaphores, nombreuses, la marche de l'esprit, les chemins de la pensée, comment ça marche etc. Pour Sénèque, on marche comme on pense, le surnom d'Aristote est "peripatetikos", celui qui se promène... "Toujours la philosophie débute par un croche-pied aux certitudes". On retrouve Montaigne qui, même pour écrire, faisait les cent pas dans sa "librairie" et qui peint "le passage" des choses, Diderot qui choisit l'errance et Rousseau la promenade, Kant qui faisait toujours invariablement le même trajet et sur lequel les habitants de la ville réglaient leurs montres, on découvre des philosophes orientaux qui ont parcouru des milliers de kilomètres à pieds...



Bref, un petit ouvrage rafraîchissant et instructif, permettant de redécouvrir les philosophes autrement et donnant envie de chausser illico ses bottillons pour aller sur les chemins...
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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L'éthique expliquée à tout le monde

La volonté de clarté est manifeste dans l'ouvrage. Et ça fait du bien ! Car l'accessibilité respecte la rigueur et s'appuie sur un postulat simple: nous sommes tous concernés par l'éthique. Nous cheminons tous et à tout instant entre le bien, le mal. Comment savoir dès lors ce qui définit l'un et l'autre ? Comme toujours en philo, pas de réponse définitive mais le parcours de cette question liée à l'homme et de son acuité actuelle face à l'essor des technologies biomédicales pour ne citer qu'elles. Plaisir donc de lire cet opus, trop court, mais aussi grande utilité. Un livre que finalement chacun devrait lire...
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La philosophie expliquée à ma fille

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Si je n'avais plus qu'une heure à vivre

De Roger-Pol Droit, j'ai souvent vivement apprécié les chroniques publiées dans Le Monde, pour leur pertinence et leur vertu d'incitation à la lecture. De son oeuvre abondante, je n'ai guère lu que les 101 expériences de philosophie quotidienne, éclairantes, instructives, amusantes, excitantes.



Dans Si je n'avais plus qu'une heure à vivre, Roger-Pol Droit imagine une expérience qui, dans la réalité, ne peut-être vécue que dans deux types de situation : celle des condamnés à mort et celle des gens qui ont choisi de mettre fin à leur jours, et qui ont fixé la date et l'heure de l'événement, soit par les bonnes vieilles méthodes traditionnelles comme la pendaison à la poutre du grenier, soit sous assistance médicale dans des cliniques spécialisées de Suisse ou d'ailleurs, soit selon les diverses méthodes des kamikaze. Mais il est très rare que tous ces gens aient songé à consigner ce qu'ils avaient choisi de faire ou de penser dans l'heure qui précéda leur mort, et encore plus rare qu'ils aient songé à le faire publier. A nous autres en revanche, banals mortels, la connaissance de l'heure précise de l'heure de notre mort est refusée. Roger-Pol Droit essaie donc d'imaginer ce que seraient ses choix dans sa dernière heure de vie si le privilège de savoir le jour et l'heure de la fin de la partie lui était accordé, on ne sait par quel miracle.



Roger-Pol Droit étant un intellectuel, on se doute que l'essentiel de l'heure fatidique serait consacré à écrire et à causer. De quoi ? C'est le but de son livre que de nous renseigner à ce sujet. Disons tout de suite que, si l'auteur s'était astreint à imaginer les choses de façon "réaliste", son livre aurait été sans doute plus convaincant car, là, il faut beaucoup plus d'une heure pour arriver au bout. On n'est donc pas dans le cas de figure annoncé par le titre. Avec un peu plus d'imagination, cela aurait donné un résultat probablement baroque et grevé d'une forte dose d'invraisemblance, mais au moins on se serait amusé, ce qui n'est pas le cas dans cet ouvrage qui n'est certainement pas un des meilleurs de son auteur. Je ne connais d'ailleurs dans la littérature qu'un seul cas de réussite dans cet exercice. Roger-Pol Droit note que, tandis qu'aujourd'hui, du moins dans nos sociétés "développées", les agonies vont à leur terme le plus souvent à huis clos, derrière la porte anonyme d'une chambre d'hôpital, il n'en allait pas de même dans les temps anciens : jadis en effet, on se pressait en foule dans la chambre de l'agonisant, surtout s'il s'agissait d'une personne de quelque réputation et de quelque qualité. Dans un de ses romans (qui ne figure pas parmi ses plus fréquentés, et c'est dommage), le Curé de village, Balzac nous fait assister à l'agonie à grand spectacle de son héroïne, Véronique Graslin, qui, dans la dernière heure de sa vie, se livre à une confession publique en bonne et due forme.



On ne trouve malheureusement pas ce genre de piment dans le livre de Roger-Pol Droit, livre à peu près complètement privé de la moindre once d'imagination. Que nous sert l'auteur, en effet ? Rien d'autre que l'exposé de ses convictions personnelles, telles qu'elles se sont forgées au long d'une vie, sur diverses questions, comme le savoir et l'ignorance, l'amour et la haine, la folie des hommes. Ce n'est pas que ces considérations et professions de foi soient dépourvues d'intérêt, c'est que, verbeuses, générales et abstraites, elles manquent cruellement du piment propre à secouer le lecteur de sa torpeur, elles manquent d'une séduction proprement littéraire. Or la possibilité de cette séduction, l'auteur en disposait : l'hypothèse contenue dans le titre est en effet une pure donnée de fiction, fantastique donc littérairement intéressante. Force est de constater qu'il ne l'exploite aucunement.



Car au fond, qu'attend le lecteur d'un livre comme celui-là : qu'il l'accroche, qu'il le séduise, qu'il l'excite, qu'il se grave dans sa mémoire au lieu d'être oublié quelques jours après avoir été lu. Je partage au moins quelques unes des convictions de Roger-Pol Droit, mais je me fous de sa vie, de ses amours et de sa mort comme du tiers et du quart. Ce que j'attends d'un livre, ce n'est pas qu'il me serve, sous la forme d'une soupe assez fadasse, ce que je savais déjà plus ou moins, ce dont j'étais déjà à peu près convaincu. C'est qu'il m'offre le divertissement pour moi le plus haut qui soit : celui de l'oeuvre littéraire aboutie, dans son inimitable singularité.



Ce qu'on trouve dans ce livre, c'est la profession de foi d'un intellectuel humaniste de qualité honnête brodant sans grande imagination sur quelques thèmes d'aujourd'hui et de toujours. Ce qu'on n'y trouve pas, c'est la patte d'un écrivain. Il ne suffit pas d'être véhément pour faire partager sa véhémence, il ne suffit pas d'être passionné pour communiquer sa passion.





Roger-Pol Droit , Si je n'avais plus qu'une heure à vivre ( Odile Jacob )
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Si je n'avais plus qu'une heure à vivre

Ecrivain-philosophe, Roger-Pol Droit, à peine le titre survolé, soulève une question essentielle sur le sens de nos vies et sur la relativité de nos soucis face à l’imminence de la mort.

C’est plongée dans une intense réflexion personnelle que j’ai soulevé le voile et pénétré dans l’univers intimiste de ce qui semble être la dernière heure de vie de l’auteur …



Plaisant de par la qualité du langage, la beauté des mots choisis alignés avec soin, j’ai été déroutée par l’absence de ponctuation. Seule pause admise, la virgule, comme autant de souffles entre les idées éparses ici livrées.

Il m’a fallu un moment pour m’y faire, cherchant fébrilement les points, séparation, paragraphes … Illusions qui m’amènent enfin à comprendre la mise en scène :

Nul ne sait quand arrive la fin, chaque moment compte, les pensées s’enchaînent, s’enchevètrent en une suite aussi logique qu’éparpillées, sans vraiment pouvoir maîtriser leur flux. Comprendre, refléter ces idées sur ma propre expérience de vie, guidée par les jalons posés par l’auteur qui aborde différents thèmes de la vie, certains passages font échos en moi, me percutent, raisonnent et sonnent comme une alarme, que ferais-je si ma vie devait s’éteindre dans 3600 petites secondes ?



L’exercice est manié avec talent, j’ai apprécié les références à différents philosophes ainsi que les passages cités, qui non seulement servent le texte avec brio mais permettent aussi de pousser la réflexion au delà des propos personnels de l’auteur.



Il est évident que "si je n’avais plus qu’une heure à vivre" n’est pas un ouvrage que l’on referme et oublie, il est un recueil de pistes, de réflexions, sur l’essentiel de notre vivant, de la manière dont nous voyons les choses et de notre volonté d’y évoluer dans la perspective que tôt ou tard, cette présence terrestre aura une fin et qu’on ne sait jamais quand sera posé le point final de nos existences …



Je remercie Babelio, pour avoir réalisé mon souhait de voir cet auteur au sein de ma bibliothèque, Roger-Pol Droit pour la qualité de son travail ainsi que les éditions Odile Jacob pour la générosité de cet envoi.
Lien : http://serialreadeuz.wordpre..
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