Pour ceux qui comme moi n'y entravent rien ou pas loin en philosophie, il doit bien y avoir un « Pour les Nuls ». Sinon il y a aussi ce livre, qui fait que l'on se sent pas si nul justement. Un recueil chronologique qui recense les plus grands, de Platon à Nietzsche en passant par Spinoza ou Rousseau, sans oublier Marx ni Montaigne. Ne pas chercher de femme, il n'y en a pas.
Érigé selon une thématique commune, la grande affaire de la Vérité rien que ça, il brasse les divers courants par période (de l'Antiquité aux Modernes), avec leurs fréquentes contradictions et leurs plus rares accointances, leurs progressions ou leurs remises en question. Comme si le but du philosophe était la distinction, à entrer en remise en question de ses prédécesseurs. A se demander : si le prédécesseur avait dit ce qu'a dit son suivant, est-ce que le suivant n'aurait pas dit ce qu'a dit son prédécesseur (aspirine). Au final on a l'impression que la vérité peut se conceptualiser d'à peu près toutes les manières sans oublier leurs contraires, surtout si l'idée que l'on tient est un trèfle à 4 tiges.
Bon, mon idée à moi de la vérité est au final toujours aussi flageolante sur sa tige, mais si j'y vois pas plus clair sur l'Affaire je l'ai bien apprécié ce livre qui m'aura tenu pas loin de six mois, à picorer un auteur par ci par là au gré du vent ou de mes envies (un judicieux rappel de l'auteur précédent et une présentation du suivant permet de se rééquilibrer sur le fil ténu de la vérité).
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Quand je pense « Philosophie », je vois une montagne immense, aussi attirante qu'effrayante, tant je ne sais par où l'aborder. Mes brèves tentatives d'exploration m'ayant toujours conduite à l'échec, j'avais plus ou moins renoncé, tout en gardant au fond de moi un intérêt qui ne demandait qu'à se réveiller. Et puis un ami lecteur (Michemuche pour ne pas le citer) m'a conseillé ce livre, et me voilà engagée sur le chemin de la Vérité (qui sait?). L'auteur présente ici une vingtaine de philosophes, depuis Platon jusqu'à Nietzsche, en passant par Aristote, Lucrèce, Saint-Augustin, Descartes, Pascal, Voltaire et d'autres. Il nous offre, pour chacun d'entre eux, une synthèse de leur pensée, qu'il inscrit dans une continuité de temps, ce qui permet aux novices comme moi, d'avoir une vision d'ensemble très éclairante qui, plus que tout, donne très envie d'aller plus loin dans l'oeuvre de quelques-uns. Je recommande donc ce livre: « A tous ceux qui n'ont encore jamais fait de philosophie, qui se demandent de quoi il s'agit, qui ont envie de tenter l'aventure, qui ne savent pas ce qui les attend, qui appréhendent de ne pas comprendre, qui pressentent pourtant que ce doit être important et intéressant, qui cherchent par où commencer, par où continuer, comment avancer... »
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Les empiristes, comme Hume, affirmaient que l’ensemble de nos connaissances provient de l’expérience [ ].
Kant, pour sa part, insiste sur la conjugaison de la sensibilité et de l’entendement.
La sensibilité est purement passive : elle reçoit couleurs, sons, formes [ ].
Mais, pour que cette expérience ne demeure pas informe, pour qu’elle se structure, s’organise, [ ] il est indispensable que l’entendement opère, avec ses catégories propres, sur ce matériau fourni par la sensibilité. [ ]
Kant opère ce qu’il appellera lui-même une révolution copernicienne, en faisant passer le temps et l’espace du côté du sujet. Spontanément, on les croit du côté des choses. Le travail de Kant souligne au contraire que le temps et l’espace sont des formes de la sensibilité. Nous ne connaissons rien sans l’intermédiaire de ces deux filtres. [ ]
Finalement, nous ne connaissons des choses du monde que leur apparence [ ]. Indépendamment de nous, ‘la chose en soi’, demeure inconnaissable. Nous ne savons donc pas ‘comment sont’ les choses, nous connaissons seulement la façon dont elles nous apparaissent dans l’espace et dans le temps.
Kant trace bien une frontière claire et nette entre les disciplines scientifiques et les spéculations métaphysiques. Ce qui est scientifique révèle d’un domaine d’expérience. Ce qui est métaphysique relève de la croyance et non pas du savoir. [ ] C’est ainsi que Kant critique radicalement les preuves rationnelles de l’existence de Dieu.
Le philosophe a donc élaboré, avec la Critique de la raison pure, une nouvelle théorie de la connaissance. [ ] En distinguant savoir et croyance, il a renvoyé les débats métaphysiques du côté des discussions vaines.
Les économistes sont indifférents à la réalité humaine de la vie du travailleur, réduit à n'être qu'une variable dans la production. La machine sociale dans son ensemble est indifférente à la vie réelle des hommes, les transformant en producteurs, en consommateurs. L'argent rend les humains, en fin de compte, indifférents les uns aux autres, indifférents à eux-mêmes.
Karl Marx
Montaigne nous réconcilie avec nos faiblesses et nous incite à nous aimer tels que nous sommes.
" De nos maladies, la plus sauvage, c'est de mépriser notre être."
c'est pourquoi il faut cultiver "l'amitié que chacun se doit" et s'en servir pour se défaire de la tristesse, "qualité toujours nuisible, toujours folle, toujours couarde et basse".
Deux craintes majeures empoisonnent donc la vie des humains: celle des dieux et celle de la mort. Chacune de ces erreurs doit être dissipée par cette connaissance juste de la réalité que représente la philosophie. ( Epicure)
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Invité : Roger-Pol Droit - Écrivain & philosophe
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