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Citations de Romain Gary (5283)


Quand nous aurons des enfants, nous leur apprendrons à aimer et non à haïr.
- Nous leur apprendrons à haïr aussi. Nous leur apprendrons à haïr la laideur, l’envie, la force, le fascisme…
- Qu’est-ce que c’est, le fascisme ?
- Je ne sais pas exactement. C’est une façon de haïr. - Nos enfants n'auront jamais faim. Ils n'auront jamais froid.

- Ni faim, ni froid.

- Promets-le-moi.

- Je te le promets. Je ferai de mon mieux.
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Bien plus tard, lorsque pour la première fois j'entendis à la radio le nom du général de Gaulle, au moment de son fameux appel, ma première réaction fut un mouvement de colère parce que je n'avais pas songé à inventer ce beau nom quinze ans plus tôt : Charles de Gaulle, cela aurait sûrement plu à ma mère, surtout si je l'avais écrit avec un seul "l". La vie est pavée d'occasions perdues.
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C’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
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C'est terrible, l'émigration. Ça vous rend consul général de France, prix Goncourt, patriote décoré, gaulliste, porte-parole de la délégation française aux Nations Unies. Terrible . Une vie brisée. Je sors mon mouchoir de soie de chez Hermès et je m'essuie les yeux. Les gaz . Je m'aventure sur le boulevard Saint-Michel, toutes décorations dehors. Les étudiants s'écartent en se bouchant le nez.
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Depuis que l'homme rêve, il y a déjà eu tant d'appels au secours, tant de bouteilles jetées à la mer, qu'il est étonnant de voir encore la mer, on ne devrait plus voir que les bouteilles.
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- Il faut savoir s'ennuyer un peu, dit-il. Sans quoi les choses perdent de leur goût...
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Je voyais la mer bleue, une plage de galets et des canots de pêcheurs, couchés sur le côté. Je regardai la mer. Quelque chose se passa en moi. Je ne sais quoi : une paix illimitée, l'impression d'être rendu. La mer a toujours été pour moi, depuis, une humble mais suffisante métaphysique. Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux.
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Pour se piquer, il faut vraiment chercher à être heureux et il n'y a que les rois des cons qui ont des idées pareilles.
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- Tu aimes les Russes, toi?
- J’aime tous les peuples, dit Dobranski, mais je n’aime aucune nation. Je suis patriote, je ne suis pas nationaliste.
- Quelle est la différence ?
- Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres. Les Russes, les Américains, tout ça... Il y a une grande fraternité qui se prépare dans le monde, les Allemands nous auront valu au moins ça...
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Y’aura jamais une autre femme pour t’aimer comme elle, dans la vie. Ça, c’est sûr.
C’était sûr. Mais je ne le savais pas. Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençai à comprendre. Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras […], ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné […]. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages.
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Il serait temps, d'ailleurs, de dire la vérité sur l'affaire Faust. Tout le monde a menti effrontément là-dessus. Goethe plus que les autres, avec le plus de génie, pour camoufler l'affaire et cacher la dure réalité. Là encore, je ne devrais sans doute pas le dire, car si il y a une chose que je n'aime pas faire, c'est bien enlever leur espoir aux hommes. Mais enfin, la véritable tragédie de Faust, ce n'est pas qu'il ait vendu son âme au diable. La véritable tragédie, c'est qu'il n'y a pas de diable pour vous acheter votre âme. Il n'y a pas preneur. Personne ne viendra vous aider à saisir la dernière balle, quelque soit le prix que vous y mettiez.
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NOTE DE L'AUTEUR (1956)
(...) Quant au problème plus général de la protection de la nature, il n'a, bien entendu, rien de spécifiquement africain : il y a belle lurette que nous hurlons comme des écorchés. (,,,)
Les hommes ont toujours donné le meilleur d'eux-mêmes pour essayer de conserver une certaine beauté à la vie. Une certaine beauté naturelle...
Enfin, comme la question du nationalisme est évoquée indirectement dans ce roman, aux lecteurs qui désirent connaître la position personnelle de l'auteur sur ce point, je tiens à dire ceci : mon livre traite du problème, essentiel pour nous, de la protection de la nature, et cette tâche est si immense, dans toutes ses implications, à l'époque du travail forcé, de la bombe à hydrogène, de la misère, de la pensées asservie, du cancer et de la fin qui justifie les moyens, que seul un effort prodigieux de notre génie et toute la fraternité dont nous sommes capables peuvent en venir à bout. Je ne vois en tout cas guère comment on saurait laisser la responsabilité de cette oeuvre généreuse à ceux qui puisent leur force politique aux sources primitives de la haine raciale et religieuse et de la mystique tribale. L'histoire de ce siècle a prouvé de manière sanglante et définitive – dans ma famille, six morts sur huit, et parmi mes camarades aviateurs de 1940, cinq survivants sur deux cents – que l'alibi nationaliste est toujours invoqué par les fossoyeurs de la liberté, qu'aucun droit de la personne humaine n'est toléré sur les voies triomphales des "bâtisseurs pour mille ans", des "géniaux pères des peuples", et des "épées de l'Islam", et qu'avec un peu d'habileté, un bon Parti au départ, une bonne police à l'arrivée et un rien de lâcheté chez l'adversaire, il n'est que trop facile de disposer d'un peuple au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Je crois à la liberté individuelle, à la tolérance et aux droits de l'homme. Il se peut qu'il s'agisse là aussi d'éléphants démodés et anachroniques, survivants encombrants d'une époque géologique révolue : celle de l'humanisme. Je ne le pense pas , parce que je crois au progrès, et que le progrès véritable porte en lui les conditions indispensables à leur survie. Il est possible, bien entendu, que je me trompe et que ma confiance est une simple ruse que me joue mon propre instinct de conservation. J'espère bien disparaître alors avec eux. Mais non sans les avoir défendus jusqu'au bout contre les déchaînements totalitaires, nationalistes, racistes, mystiques et idéomaniaques, et aucun imposture, aucune théorie, aucune dialectique, aucun camouflage idéologique ne me feront oublier leur souveraine simplicité.
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... j'ai pris Blondine (petite souris blanche) dans le creux de ma main et la plaçai sous ma protection.
A plusieurs reprises, elle toucha ma paume de sa mini-truffe et c'était comme le baiser d'une goutte de rosée.
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Il m'apparut enfin que les Français n'étaient pas d'une race à part, qu'ils ne m'étaient pas supérieurs, qu'ils pouvaient, eux aussi, être bêtes et ridicules - bref, que nous étions frères, incontestablement.
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Les larmes trouvent toujours leur chemin, il ne sert à rien de vouloir les retenir.
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L'humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage ; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l'adversité. Personne n'est jamais parvenu à m'arracher cette arme, et je la retourne d'autant plus volontiers contre moi-même, qu'à travers le "je" et le "moi", c'est à notre condition profonde que j'en ai. L'humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui arrive.
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J'ai cessé d'ignorer à l'âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque.
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Tout ce que je savais, c'est que j'avais sûrement un père et une mère, parce que là-dessus la nature est intraitable.
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[…] la promesse que je m’étais faite, à l’aube de ma vie, de lui rendre justice, de donner un sens à son sacrifice et de revenir un jour à la maison, après avoir disputé victorieusement la possession du monde à ceux dont j’avais si bien appris à connaître, dès mes premiers pas, la puissance et la cruauté.
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Les nazis étaient humains. Et ce qu'il y avait d'humain en eux, c'étaient leur inhumanité.
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