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Citations de Romain Gary (5294)


Moi je trouve qu'il n'y a pas plus dégueulasse que d'enfoncer la vie de force dans la gorge des gens qui ne peuvent pas se défendre et qui ne veulent plus servir.
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Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours.
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Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençais à comprendre. Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jetez de tous les côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.
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Je crois que j'avais encore jamais autant souhaité être un flic que lorsque j'étais assis sur le tabouret à lui tenir la main, tellement je me sentais faible. Puis elle a demandé sa robe de chambre rose mais on a pas pu la faire entrer dedans parce que c'était sa robe de chambre de pute et elle avait trop engraissé depuis quinze ans. Moi je pense qu'on respecte pas assez les vieilles putes, au lieu de les persécuter quand elles sont jeunes. Moi si j'étais en mesure, je m'occuperais uniquement des vieilles putes parce que les jeunes ont des proxynètes mais les vieilles n'ont personne. Je prendrais seulement celles qui sont vieilles, moches et qui ne servent plus à rien, je serais leur proxynète, je m'occuperais d'elles et je ferais régner la justice. Je serais le plus grand flic et proxynète du monde et avec moi personne ne verrait plus jamais une vieille pute abandonnée pleurer au sixième étage sans ascenseur.
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Curieux comme l'enfant peut survivre dans l'adulte.
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Je savais aussi combien tout est contagieux dans les rapports d’un couple. Une périlleuse symétrie ou l’angoisse de l’un sollicite l’insécurité et l’anxiété de l’autre : tout va alors en s’aggravant jusqu’à l’incommunicabilité finale…(Romain Gary - Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable)
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Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis. (P422)
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Il y a des gens qui sont toujours disposés à payer le prix pour satisfaire les besoins intimes de leur âme.
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Je suis un faible, je le dis sans me vanter. Je n'ai aucun mérité à ça ; je le constate, c'est tout. Il y a même des moments où je me sens si faible qu'il doit y avoir erreur, et comme je ne sais pas ce que j'entends par là, c'est vous dire son étendue.
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- Rien ne vaut la peine d'être vécu qui n'est pas d'abord une œuvre d'imagination, ou alors la mer ne serait plus que de l'eau salée... Tiens, moi, par exemple, depuis cinquante ans, je n'ai jamais cessé d'inventer ma femme. Je ne l'ai même pas laissée vieillir. Elle doit être bourrée de défauts que j'ai transformés en qualités. Et moi, je suis à ses yeux un homme extraordinaire. Elle n'a jamais cessé de m'inventer, elle aussi.
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Cette nuit là j'ai tenu dans mes bras ma jeune femme secouée de sanglots, et sa détresse était pour moi ce reproche personnellement ressenti que connaissent bien ceux chez qui la virilité est avant tout un besoin de protéger, de défendre et de remédier. Jamais, dans mes frustrations, tout ce qui fait de moi un homme n'interpella avec plus de rageuse et vaine sauvagerie ce qu'à défaut de mot plus ignoble nous appelons le destin : cette bataille perdue qu'il ne nous est même pas permis de livrer.
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Je m'étais évanoui de rage, d'indignation et d'humiliation. Je ne pouvais admettre qu'un être humain pût se trouver dans une telle situation, et je ne l'admet pas encore aujourd'hui. Je juge les régimes politiques à la quantité de nourriture qu'ils donnent à chacun, et lorsqu'ils y attachent un fil quelconque, lorsqu'ils y mettent des conditions, je les vomis: les hommes ont le droit de manger sans conditions.
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Là dessus, Keys s'en va, et Jack se tourne vers moi. "Vous y comprenez quelque chose? Il y tient vraiment à ce chien. Pourquoi? Pourquoi veut-il tellement le guérir? Keys est un musulman noir. Chez eux, à ce qu'il paraît, on vous paie un voyage à La Mecque chaque fois que vous ramenez un cinq scalps de Blancs. La haine à l'état pur, quoi. Très bien. Alors, qu'est-ce qu'il veut prouver, avec ce chien? Qu'on peut guérir la haine? Que c'est seulement le résultat d'un dressage, que ça se soigne? Bon, mais alors pourquoi ne se soigne-t-il pas lui même Keys?" Je lui ai dit, je crois, que le mot "haine" ne s'appliquait qu'aux signes cliniques, mais que le mal lui-même était une névrose profonde, contagieuse et... enfin, tu vois. Jack ne m'écoutait pas. "Ce chien rend tout le monde dingue, voilà", dit-il.
Je me sentais entièrement du côté de Keys.
- Je suis convaincu que le chien est récupérable.
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Le plus grand ami que j'avais à l'époque était un parapluie nommé Arthur que j'avais habillé des pieds à la tête. Je lui avait fait une tête avec un chiffon vert que j'ai roulé en boule autour du manche et un visage sympa, avec un sourire et des yeux ronds, avec le rouge à lèvres de Madame Rosa. C'était pas tellement pour avoir quelqu'un à aimer mais pour faire le clown car je n'avais pas d'argent de poche et j'allais parfois dans les quartiers français là où il y en a.
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Assise sous les grands pins au bord de la Baltique, Lila rêvait d'elle-même, un brin d'herbe entre ses jolis orteils, et il me semblait que ce brin d'herbe, c'était moi,
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Il en était là de ses pensées lorsqu'on frappa à la porte et il ne fut pas mécontent d'accueillir Habib, qui portait avec lui partout où il allait cette conviction goguenarde de l'infinité des ressources offertes par la terre à ceux qui savaient l'habiter avec art. Son assurance se réclamait d'une longue habitude des hommes et des choses et lorsqu'il vous regardait, vous sentiez que vous étiez pour lui une vieille connaissance, qu'il savait déjà tout sur vous avant même de vous avoir rencontré.
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Elle est inquiète, il faut du temps, nous sommes encore un peu étrangers l'un à l'autre, hésitants, incertains, il nous manque des discordes, des différends, des heurts, la découverte de nos travers, défauts et petitesses, toutes ces incompatibilités qui nous permettront de mieux nous sculpter l'un dans l'autre, de bricoler nos rapports, de nous ajuster, d'épouser peu à peu nos formes respectives, et la tendresse vient alors enrichir ce qui manque à l'un par ce qui manque à l'autre...
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À partir du moment où tu supprimes dans l’homme la part de poésie, la part d’imaginaire, tu n’as plus que de la barbaque.
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(...) Il n'y a guère de gens vraiment tristes dans le coin. Les salauds ne sont jamais tristes.
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Il y avait des moments où l’amour sans répit dont j’étais l’objet était plus que je ne pouvais supporter. Me voir constamment dans un regard passionné et éperdu come unique, incomparable, doué de toutes les qualités et promis à la voie triomphale, ne faisait qu’accentuer mes frustrations et la conscience déjà fort lucide et douloureuse que j’avis du gouffre entre cette image de grandeur et ma piètre réalité. Non que je songeasse à ma soustraire aux responsabilités qui m’imposaient, dans le « devenir », le dévouement et les sacrifices dont j’étais entouré. J’étais résolu à réaliser tout ce que ma mère attendait de moi, et je l’aimais trop pour être sensible à ce que ses rêves pouvaient avoir de naïf et de démesuré. Il m’était d’autant plus difficile de faire la part du phantasme que, bercé ainsi de promesses et de récits de ma grandeur future depuis mon enfance, je m’y perdais parfois, et ne savais plus très bien ce qui était son rêve et ce qui était moi.
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