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Citations de Sarah Chiche (414)


Il aime les femmes. Les écouter, les regarder, les respirer, les consoler, les faire rire. Les baiser. Les faire jouir. Il en fréquente. La nuit, dans des mondes dont sa famille ignore tout. Des portes s’ouvrent. Lumières rougeoyantes. Frénésie des rires, des corps, des odeurs. Un bar. Une boîte de nuit. Une chambre. Une femme. Des femmes. Elles sont si différentes de sa mère – si silencieuses, si secrètes. Il se jette dans leur nudité, s’immole dans leur pudeur, leurs étreintes, leur tendresse, leurs cris de plaisir mais, au matin, tourmenté par une tristesse grisante comme une odeur d’essence, il s’évapore de leur lit et repart vers le destin qu’on a choisi pour lui.
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La dernière personne qui pouvait nous parler de la personne que nous avons perdue meurt à son tour;
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Je n'ai pas de patrie. Le charme particulier du gouvernement dans lequel je dois tout de meme me reconnaitre que se trouve la chaise sur laquelle je suis assise consiste à asséner avec assurance de beaux discours sur le vivre ensemble tout en organisant avec soin et méthode l'exclusion des plus démunis, le mépris de classe, et le racisme d'Etat. On ne tue pas. On laisse la gale, la faim, les rixes et les incendies faire tranquillement leur travail (...) J'ai honte." "Je ne peux rien d'autre que donner de l'argent ou des vêtement et d'écrire sur cette honte, sur l'odeur pestilentielle de l'égoïsme humain, et sur cette vague immense de merde mondiale qui finira par tous nous engloutir et au sommet de laquelle j'aperçois soudain ma ridicule petite prétention à vouloir résister à toute la médiocrité pour conserver ce que l'on appelle le sens du bien (...). p111
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Les jours, les semaines, les mois ont passé. Je ne suis pas parvenue à vous chasser de mon esprit. Ni l’amour pour mon compagnon, ni l’amour pour mon enfant, ni le travail, ni le sommeil ne m’ont délivrée de vous. Chaque fois que je crois vous fuir, je vous retrouve, épouvantée, au centre de mon cœur. Vous me manquez. Vous me manquez jusqu’à la dévastation.
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L’amour de transfert, c’est en principe un amour « à côté », un qui pro quo (en latin, « une personne pour une autre »). Mais le transfert, ça n’en est pas moins de l’amour. Ne serait-ce que parce que l’amour s’adresse de façon privilégiée à la personne dont vous avez l’impression qu’elle vous comprend, qu’elle comprend votre souffrance secrète, cette souffrance qui vous est à vous-même mystérieuse, et celui ou celle à qui vous vous adressez « sait » qui vous êtes « vraiment ».
Aimer, c’est-à-dire aussi vouloir se faire aimer de cette personne, va donc vous faire accéder à une vérité inouïe sur vous-même. Pourquoi ? Parce que le savoir qu’on attend de l’amour de l’autre, car on attend également de lui un savoir et pas juste une compréhension consolante, c’est le savoir qui porte précisément sur cela : sur la chose réelle qu’on est pour l’autre, celle dont on n’a pas idée, et même aucune image, et dont on ne sait jamais si elle est bonne ou mauvaise.
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Nous avons beau nous mettre en route vers le monde, sur le chemin de la vie, arrive toujours un moment, une station de notre voyage, où nous sommes ramenés à cette question : mais de quoi sommes-nous la faute ?
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Et cependant, que les bras de mon père, son regard et sa voix n'aient jamais été qu'un songe, que le corps des mots, la chair des livres aient suppléé son corps absent, et la fiction délirante inlassablement déroulée par ma mère fut successivement, et peut-être simultanément, dans ma vie, un grand malheur, puis une grande chance - puis cela aussi devint banal.
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Je suis maintenant coutumière de ces moments où je cesse d'être quelque chose ou quelqu'un. La première fois, j'avais dix ans, je visitais les châteaux de la Loire avec ma mère. Tout à coup, tout ce qui nous entourait devint un rêve rêvé par d'autres auxquels j'avais rêvé mais qui étaient morts. La réalité de mes mains, du visage de ma mère, comme des tours, des fontaines et des jardins qui nous entouraient, avait une consistance à laquelle je ne pouvais plus croire. Les mots n'étaient d'aucun secours. Je tombais dans un puits sans parois. Cela se répéta. Une fois, pendant deux ans et demi. Ce fut un grand malheur. Puis j'appris à ne plus en faire une maladie. Je date même de ce moment l'émergence, en moi, d'une très bizarre car très étendue capacité à entendre les angoisses et la tristesse des autres.
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Pour Haneke, le bon costume est, pour un acteur, celui qui ne se voit pas. Car c’est celui qui renvoie l’acteur, déshabillé de ce costume qui ne se voit pas, à donner de lui le plus nu, le plus pur, le plus gracieux, précisément au moment où l’on peut, par n’importe quel moyen, lui faire atteindre ce point où, comme il est écrit dans le scénario d’Amour, « tout ce qui peut encore bouger dans son corps se met en mouvement », et qu’il n’a pas conscience qu’enfin, il ne joue pas, il ne joue plus.
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Certains livres tiennent la nuit à l’écart. Mais l’œil s’installe dans la lecture du Livre de l’intranquillité comme l’enfant se fait un berceau de mots dans une chambre close plongée dans le noir et cherche, à tâtons, un objet caché dont il croit avoir un jour eu l’usage – mais qui n’a, peut-être, jamais existé.
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Glas "Dessassocego"

J'ai pris mon cœur
l'ai posé dans ma main.

Je l'ai regardé, comme grains
de sable, ou simple feuille.

Je l'ai regardé, absorbé et craintif,
en homme qui se sait déjà mort ;
et l'âme en proie, non à la vie,
mais au rêve, bien plus fort.

(P23)
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Ce dont, naturellement, le directeur se félicitait toujours : les idées sont méprisables ; les innovations dangereuses ; le pouvoir ne se partage pas s’il veut s’imposer ; mieux vaut laisser les chefs de service humilier les chefs de clinique qui humilient les internes qui humilient les infirmiers qui humilient les aides-soignants qui humilient les patients (du moins ceux qui sont toujours vivants) qui ne peuvent qu’humilier la purée aux trois saveurs qu’on leur sert en n’y touchant pas, et qui donc, depuis leur lit, confits dans leur maladie, finissent par insulter les aides-soignants qui hurlent sur les infirmiers qui critiquent les internes qui n’écoutent plus les chefs de clinique qui se rebellent contre les chefs de service qui se mettent en arrêt maladie ou démissionnent pour empoisonner le directeur, lequel obéit lui-même aux commandements édictés par des gens qui ne nous rendent jamais visite mais semblent atteints du même mal que lui.
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-Quand la vie cesse d'être un jeu sérieux pour ne plus devenir qu'une réclame pour les monte-escaliers à destination des personnes âgées dépendantes, elle n'est plus digne d'être vécue.
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Peu de temps après notre séparation, une camarade du service de traumatologie à qui j’avais eu le tort de me confier et qui mettait un point d’honneur à militer pour toutes les causes de l’époque, depuis l’alimentation crudivore jusqu’aux stages pour devenir la meilleure version de soi-même en câlinant des arbres dans les forêts, en passant par la nécessité de produire après l’épidémie des œuvres artistiques divertissantes remplies de méchants très méchants et de gentils uniquement gentils, m’avait invitée à écouter des podcasts où Gwyneth Paltrow parlait de séparation en pleine conscience, podcasts qui m’aideraient, m’avait-elle assuré, à m’épanouir et à m’ouvrir une nouvelle fois à l’amour. Je n’avais tenu qu’un épisode, au terme duquel j’avais surtout eu envie de casser la gueule à ladite camarade en pleine conscience.
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Il chancelle, respire par saccades. La soif lui assèche les lèvres, lui racle le gosier. La pulsation des tambours et le grincement des flûtes augmentent, enflent encore et encore, à lui percer le crâne. Ce n’est pas la fin mais le commencement, plus un bruit, pas même un chuchotement…(…) Il suffoque. Une bouillie noirâtre lui sort de la gorge. Mais tout ce noir répandu sur ses mains n’est plus obscur - il luit comme un fleuve d’or.
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Un deuil reste un deuil. Un cadavre, un cadavre. Une tombe, une tombe. Mais si certaines personnes arrivent à vivre douloureusement avec la perte, d’autres se laissent mourir avec leurs morts.
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Il aime les femmes. Les écouter, les regarder, les respirer, les consoler, les faire rire. Les baiser. Les faire jouir.
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Ce qui avait vraiment valu la peine qu’ils vivent ensemble était calfeutré dans leurs années d’enfance.
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Par décence, il ne m'était jamais venu à l'idée d'appeler qui que ce soit au secours. J'avais trop honte. On n'embarrasse pas les autres avec son chagrin.
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Le savoir que la mort laisse en nous ne s'efface pas.
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