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Citations de Serge Joncour (2425)


Dans l'amour il y a bien plus que la personne qu'on aime, il y a cette part de soi même qu'elle nous renvoie, cette haute idée que l'autre se fait de nous et qui nous porte.
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Samedi 29 février 2020

Les rancunes familiales se mêlaient à l'angoisse de la finitude de chacun (...)


( p.82)
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Aujourd’hui on ouvre sa porte au monde pour ne pas savoir ce qui se passe chez soi
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À Paris on est apprécié à la mesure de l’intérêt qu’on représente, d’où l’urgence de s’en donner.
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Caroline, Agathe et Vanessa avaient profité de l'obsession du gouvernement Jospin pour l'éolien. Il y avait eu des flopées d'incitations avantageuses.


La ruée vers le vent devint un casino à ciel ouvert, un loto qui ne devait faire que des gagnants.
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De la même façon qu'on ne voit pas ses enfants grandir, demeurer auprès de ses parents au quotidien empêche de les sentir vieillir, sinon par à-coups.
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Samedi 25 janvier 2020

Les bêtes se jetaient sur le chemin comme des gamins à l'eau, elles s'ébattaient entre les haies avec une gaieté folle.Effrayés par ces cavalcades, les geais giclèrent des hauts des arbres avec des cris rageurs, furieux de devoir partager l'espace avec ces créatures gigantesques. Les vaches soudain légères tambourinaient le sol et remettaient ce qu'il faut de vie dans cette nature tout juste réveillée.
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Quand le vent était au nord comme ce soir, on entendait les travaux. Ce chantier c'était l'enfer, treize millions de mètres cubes de terre déplacés, des milliers d'hectares d'exploitations agricoles dévastés, la création de centaines de talus, de tunnels et de ponts, sans parler de toutes les bêtes sauvages qui, à cause de l'autoroute, ne pourraient plus sortir des forêts le soir pour aller vers les prairies et les points d'eau, tout ça pour que Toulouse et Paris communiquent avec Barcelone, La Haye en Londres. Encore une fois il fallait accepter que les villes dictent leur loi, qu'elles sabotent les campagnes pour assouvir leur désir de libre-échange, qu'elles communiquent, soient visitées les unes et les autres, commercent, c'était d'un égocentrisme écoeurant.
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Deux fois ils s'étaient retrouvés seuls dans la même pièce, mais sa stratégie pour lui plaire, c'était précisément de ne pas lui parler, de faire le détaché. Cette approche subtile, c'est monsieur Roger, l'entraineur du rugby, qui la leur avait apprise, pour séduire une fille il ne faut pas l'aborder, et mieux encore, faire semblant de ne pas la voir. Car fatalement ça l'intriguera, à tous les coups elle se dira, Mais bon sang qui est ce type qui ne me voit pas alors que tous les autres me collent depuis le début de la soirée ? Le problème, c'est que monsieur Roger était fort pour donner des consignes avant la rencontre ou à la mi-temps, sauf que, durant les trois saisons qu'Alexandre avait joué à l'US Saint-Clair, ils n'avaient pas gagné beaucoup de matchs, alors les consignes de monsieur Roger, pas dit que c'étaient vraiment les bonnes.
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Dans l'animal le plus tendre dort toute une forêt d'instincts, des muscles prêts à courir, des mâchoires prêtes à l'entaille et des dents prêtes à déchirer.
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Chaque chant d'oiseau est un chant de survie. Si les oiseaux chantent c'est pour affirmer quelque chose d'eux-mêmes, marquer un territoire, tout comme le font les lions, sinon qu'eux répandent des grognements rauques qui tonnent comme des fracas de rochers. Pour peu que ces bruits-là vous aient réveillés, vous les gardiez en tête toute la journée, jusqu'au soir ils vous hantaient, comme une peur de se faire dévorer.
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C'est peut-être ça un couple, avoir irrémédiablement besoin de l'autre, être fondé en partie sur lui, sachant que selon les circonstances, ce sera à l'un ou à l'autre d'assurer, en fonction des échecs et des réussites, sans quoi il n'y aurait plus d'équilibre.
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Ici l'usage des phytosanitaires était toujours source de conflit, soit le père disait qu'on n'en mettait pas assez, soit l'ancien disait qu'on en mettait trop, sachant que le coup d'après ce serait l'inverse. Par chance, pour désherber, le Roundup changeait un peu la donne, le Roundup on le pulvérisait, il agissait et hop c'était fini.
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Souvent il repensait à l’une des dernières phrases qu’il aura entendu prononcer par le père Crayssac, à propos de la télé : « Aujourd’hui on ouvre sa porte au monde pour ne pas savoir ce qui se passe chez soi.
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Depuis que Vanessa était gamine, la campagne alentour elle l'avait prise sous tous les angles, ses albums étaient remplis de photos de la rivière, des prairies, des grands arbres et des travaux des champs, et quand il avait vu son travail, il (=le photographe) s'était juré de travailler un jour dans ce coin.
- quoi qu'il en soit, monsieur Fabrier, ne vous inquiétez pas, sur les affiches on ne verra pas que c'est votre pré.
- Ah, bon?
- Oui, la star c'est le produit, dans le nouveau packaging rose et blanc avec la nouvelle typo.Tout le reste, la campagne, les belles prairies, ce sera au second plan.
- Un peu comme l'affiche de Mitterrand.
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Angèle était au village, les gamines à la maison personne ne lui poserait la question de savoir ce qu"il foutait, ce qui lui prenait de ressortir ce grand godet qui servait à faire des trous profonds.Justement il voulait voir ce que sa terre avait dans le ventre, alors il partit vers les coteaux sans alerter personne, seule la chienne qui n'était plus toute jeune courut le rattraper, sans doute lasse d'entendre les gamines jouer à l'intérieur depuis le début de l'après-midi.Il ne remarqua même pas que Fanou galopait après lui, il avait la tête ailleurs, réquisitionnée par des choses graves, au sortir de l'hiver les champs lui paraissaient trop lisses, ils lui faisaient penser à des terrains de foot, il ne voyait plus ces tortillons de terre remontés par les vers. Mais le plus inquiétant, c'est que les lendemains de pluie on aurait dit que l'eau se débinait, elle ruisselait le long de la pente, tout en embarquant de la terre au fil des longues coulées.
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Aller au Mammouth, c'était encore plus fort que d'aller en ville. Plutôt que de passer de boutique en boutique, au Mammouth, dans ce ventre fabuleux et sans cesse renouvelé, on rentrait au cœur même des choses. Le samedi, le petit déjeuner s'avalait vite, et à la ferme ça ne chômait pas de toute la matinée. En cette grande occasion, Alexandre se chargeait de tout, le temps que les autres se fassent beaux, il sortait la GS de la grange pour la faire tourner, il poussait les régimes pour produire ce bruit velouté et profond des 68 chevaux.
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Au déjeuner, plus encore que la veille au soir, l'atmosphère était étrange.Agathe et Vanessa semblaient toujours intimidée par cette jeune femme, cette adulte qui les dépassait en tout, d'autant que la lumineuse étrangère fascinait largement les parents. Avec cet accent qui amplifiait ses sourires, cette sorte d'aisance de fille affranchie, tout signifiait qu'elle arrivait d'une autre planète. Les parents la regardaient un peu comme une extraterrestre, déjà parce qu'elle était originaire de cette Allemagne improbable de l'autre côté du Mur,...
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C'était donc une première. En France on n'avait jamais enduré un tel déchaînement des éléments. Un ingénieur de Météo-France évoqua un phénomène non seulement exceptionnel mais à l'extrême du possible.
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Quand le vent était au nord, comme ce soir, on entendait les travaux. Ce chantier c'était l'enfer, treize millions de mètres cubes de terre déplacés, des milliers d'hectares d'exploitations agricoles dévastés, la création de centaines de talus, de tunnels et de ponts, sans parler de toutes les bêtes sauvages qui, à cause de l'autoroute, ne pourraient plus sortir des forêts le soir pour aller vers les prairies et les points d'eau, tout ça pour que Toulouse et Paris communiquent avec Barcelone, La Haye et Londres. Encore une fois, il fallait accepter que les villes dictent leur loi, qu'elles sabotent les campagnes pour assouvir leur désir de libre-échange, qu'elles communiquent, soient visitées les unes et les autres, commercent, c'était d'un égocentrisme écœurant.
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