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Critiques de Shane Stevens (205)
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Au-delà du mal

880 pages dans la peau d’un tueur en série, un psychopathe sanguinaire d’une intelligence diabolique, ça vous tente ?



C’est l’horreur ! Le pauvre criminel a sûrement eu une enfance malheureuse, c’est probablement la faute de sa mère… Et les femmes qu’il choisit, des victimes toutes désignées, on y cherche en vain un portrait de femme positif…



Pendant que le tueur assassine sans relâche à travers les USA, une chasse à l’homme s’organise. Un journaliste, un détective, on y ajoute un peu de politique pour créer un thriller efficace, une lutte à finir entre le bien et le mal.



Un polar fascinant, mais qui donne dans brutalité sanguinaire et la misogynie.

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Au-delà du mal

Bon, 2 ans que j'attendais sa sortie en poche, pleine du souvenir des critiques dithyrambiques vues ici et là.

Le roman fondateur du genre d'après beaucoup, et pas des moindres (Stephen king, Thomas Harris ou encore James Ellroy!!!)...

LE thriller qu'il faut avoir lu, LE livre incontournable concernant les serials killers...

Si l'on considère l'époque où il fut écrit, effectivement on comprend ce qu'il a pu apporter au genre...



Mais que me reste-t-il au bout de ces 900 pages ?

Je me sens partagée. A la fois conquise et déçue.

D'abord, si vous vous engagez dans cette lecture, soyez prêts à lire l'insoutenable, à plonger tête première dans un océan de sang, de sexe, de souffrance, de manipulations en tous genres. Le tout dit de la manière la plus crue et avec un détachement parfois plus insupportable que les faits racontés..



Le principal atout du livre réside, à mon sens, dans l'immersion la plus complète au coeur de cette âme torturée. Le "pourquoi", puis, le : "comment" devient-on sérial killer ? Ou, comment la vie peut-elle transformer, façonner un être jusqu'à le rendre incompréhensible aux yeux du plus grand nombre jusqu'aux spécialistes...

Shane Stevens nous présente d'abord un enfant torturé puis un adulte prisonnier de ses délires les plus monstrueux..

Il décortique, analyse de façon très "universitaire" puis "journalistique" le processus fatal l'ayant conduit à commettre ses crimes.

Il nous donne une clé pour pénétrer dans son esprit aliéné en nous livrant ses réflexions intimes, ses questionnements et ses réponses face aux tortures mentales, physiques et morales qui lui ont été infligées lorsqu'il était enfant.

Sans pour autant justifier ou légitimer ses actes (et heureusement!), il nous permet une compréhension du mécanisme pervers l'ayant amené à la folie.

Le résultat par moments, nous glace de l'intérieur. Lorsque l'on se rend compte que, malgré l'horreur, il nous arrive d'éprouver de la sympathie pour le personnage... Mais, par moments seulement, car l'auteur ne nous laisse pas le temps de nous apitoyer sur le "monstre".



L'un des points forts du roman : les différents points de vue amenés par les autres protagonistes du livre.

Adam Kenton- journaliste-, Stoner-sénateur-, le docteur Finch-spécialiste universitaire des tueurs en série, Oates-shérif-, Spanner-inspecteur- et beaucoup d'autres (un peu trop parfois?), nous entraînent dans leurs enquêtes et dans leurs expertises respectives.

Ainsi, Shane Stevens se livre à une critique sans égards du pouvoir et de ses "monstruosités"... De la société américaine des années 70. Du pouvoir en place.

Et, il nous explique, démontre le retentissement que peut avoir ce genre d'affaires sur le monde politique, la façon dont il les récupère et dont les hommes de pouvoir les utilisent pour servir leurs desseins. Allant même jusqu'à espérer que le tueur ne sera pas arrêté trop tôt, histoire de leur laisser le temps de manipuler l'opinion publique. Et tant pis pour les victimes potentielles!!!

Idem pour la presse ou le chercheur ambitieux.

Le tout donne lieu à une réflexion intelligente et argumentée sur des sujets sensibles tels que la peine de mort, le pouvoir, la corruption,la peur tout en nous ramenant inlassablement vers un questionnement abouti sur le Mal, ses origines, ses complices involontaires ou plutôt inconscients. Mais l'inconscience est-elle une excuse ou juste une circonstance atténuante ? Et, le plus monstrueux est-il celui que l'on croit être? Tous ces pontes, évoluant dans les hautes sphères, mais eux, très conscients des notions de bien et de mal, eux ayant le choix, ne sont-ils pas au final plus effrayants ? Et plus condamnables ?

C'est vers cette réflexion là que nous dirige inlassablement Shane Stevens....



Tout cela donne une densité et une force indéniables au roman... Pourtant, il m'est arrivé de m'ennuyer...

Justement parce que les multiples points de vues finissent par nous noyer dans de nombreuses pistes et réflexions sans faire avancer le récit... On saute d'un personnage à l'autre sans que leurs élucubrations n'aient avancé d'un pouce ou presque... Il ne s'agit que d'errances peu fructueuses dans un monde ou un autre, politique, policier, médical ou médiatique.

Un peu agacée aussi par moments par la faculté qu'a Thomas Bishop à échapper aux poursuites uniquement grâce à des "trucs" appris à la télévision. Trop répétitif et souvent invraisemblable... Même si là encore, ça peut-être prétexte à une réflexion sur l'influence du petit écran. Certes ça nous donne une clé de plus pour la compréhension du fonctionnement du tueur. A savoir : interné à l'âge de 10 ans, sans autre souvenir que les tortures subies ni autre influence que les programmes télévisés devenus professeurs et modèles.

Faute d'autre chose...



En plus de tout ça, en filigrane, et sans savoir s'il s'agissait d'une intention de l'auteur, immanquablement on finit par se demander d'où nous vient cette fascination pour le mal et ses rouages... parce que, non, on ne va pas au bout d'un tel livre si l'on n'a pas au fond de soi un minimum de curiosité (certains diront voyeurisme) envers le mal... parce que l'on se sent coupable, forcément, d'éprouver de l'empathie voire de la compassion pour Thomas Bishop....



Parce que peut-être nous avons chacun une conscience plus ou moins précise de notre dualité profonde, une intuition de notre capacité à faire le mal autant que le bien, certaines pulsions parfois qui nous poussent à détester et à haïr.

Personnellement, oui, le mal me fascine.... Mais plus encore, ses origines. La source de l'altération des notions fondamentales qui nous permettent de juguler nos pulsions destructrices. Ces toutes puissantes notion et conscience de bien et de mal....



Le dénouement quand à lui reste prévisible malgré un rebondissement qui n'amène rien de plus au récit...



Au final, si l'on prend en compte l'époque à laquelle a été écrit le livre, alors, oui, on peut le considérer comme précurseur d'un genre... Mais je crois que la surabondance actuelle d'ouvrages sur le sujet, qu'il s'agisse de livres, de documentaires ou de séries télévisées, a un peu parasité mon intérêt pour cet "Au Delà du Mal". Dommage pour moi...

Mais, si le sujet vous intéresse
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Au-delà du mal

"Au-delà du mal" est typiquement le genre de polar qui pourra diviser ses lecteurs.

Présenté comme une roman précurseur (paru en 1979) ; précurseur d'un genre (les histoires de tueurs en série) qui a fait les choux gras de la littérature policière depuis.

D'aucuns y trouverons une plongée saisissante au plus profond de l'esprit d'une figure du mal, d'autres trouverons cette immersion bien trop longue.

L'auteur a en effet une façon particulière de raconter son histoire, avec un style quasi documentaire, très descriptif, presque journalistique, et souvent dénué de tout émotion à vouloir décrire précisément le ressenti du personnage.

Tout au long de la lecture, j'ai basculé d'un coté à l'autre. Fasciné par cette destinée d'une noirceur absolue. Mais aussi, plongé dans la lassitude par moment devant tant de description tout au long de ces 750 pages, pesantes au sens propre comme au figuré.

Une expérience mitigée, dérangeante, qui explique les avis tellement divergents sur ce polar effectivement hors norme.
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Au-delà du mal

Thomas Bishop n’a pas commencé son existence sous de bons augures. Sa mère a été violée par Caryl Chessman, le tueur en série exécuté en 1960. Nourrissant une farouche haine des hommes, elle a élevé son fils dans une mythologie familiale violente. « Souvent, le soir, elle racontait à son enfant l’histoire de ses deux pères, l’un violeur et l’autre braqueur. Elle le ridiculisait, elle se moquait de lui, elle déversait toute sa haine sur lui. Un jour, elle revint à la maison avec une lanière de cuir marron. » (p. 54) À dix ans, Thomas Bishop finit par tuer sa mère : son enfance est traumatisée et son esprit est nourri de certitudes funestes. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il ne rêve que de vengeance, de fuite et de poursuivre l’œuvre de son père. Car oui, il en est convaincu, Caryl Chessman était son père et il lui faut poursuivre son action. « Maintenant, c’était leur besogne à eux. Oui, absolument, l’entreprise s’appelait désormais Chessman & Son. » (p. 411) Extrêmement intelligent, Thomas Bishop s’enfuit grâce à un stratagème qui lui laisse le champ libre pendant des mois et il commence son œuvre de mort. Sous diverses identités, il se fond dans la foule et laisse derrière lui des cadavres de femmes atrocement mutilés. Personne ne connaît l’identité et le véritable visage de celui qui terrifie l’Amérique. « Sous le masque protecteur de Vincent Mungo, il pouvait faire ce qu’il voulait, aller où il voulait. N’importe où… » (p. 319)



Pour arrêter ce monstre, la police déploie ses forces dans tous les pays, mais trois personnes en particulier travaillent sur ce cas. Jonathan Stoner, un sénateur ambitieux, milite en faveur de la peine de mort alors qu’elle est largement remise en question dans la société. « Chess Man, ou Thomas Bishop, comme vous voudrez, est un meurtrier total. Il continuera jusqu’à ce qu’il se fasse tuer. Ce type est un robot, un engin de destruction qui ne peut pas s’arrêter tout seul. » (p. 755) Adam Kenton, journaliste têtu, recoupe et recroise avec acharnement toutes les informations sur le tueur : il y a trop de choses qui clochent, de pièces qui ne s’emboîtent pas dans ce puzzle macabre. Et il s’interroge sur la pertinence de la peine capitale. « Mettez le paquet sur l’idée que le vrai meurtrier, c’est la peine de mort. » (p. 154) Amos Finch, professeur et écrivain, espère que le tueur continuera son œuvre suffisamment longtemps pour lui fournir suffisamment de matière pour son grand ouvrage. « Nous avons affaire […] à un psychopathe d’une intelligence phénoménale qui a les émotions d’un enfant terrorisé et l’instinct de survie d’un animal. » (p. 457) Au terme d’une partie d’échecs en trompe-l’œil, Thomas Bishop sera arrêté, mais toutes les questions ne trouveront pas de réponse.



Ce roman est fascinant, mais il demande d’avoir les tripes bien accrochées. On dit qu’une image vaut mille mots. Tout dépend des mots. Ceux de Shane Stevens font surgir des scènes brutales et cruelles qui n’ont rien à envier aux films les plus gores. Le retournement final du roman est bien amené, mais quand on connaît un peu la vie de Caryl Chessman, ça devient assez évident. Cela dit, Au-delà du mal s’inscrit parfaitement dans la littérature des tueurs en série. Chaudement recommandé par ma sœur (qui est bizarrement fascinée par Jack l’Éventreur et ses petits copains) et par BesacTof, ce texte m’a fait passer quelques bonnes heures bien horrifiques et glaçantes. Pas étonnant que Stephen King ait tant félicité ce roman et son auteur. Mais faut pas déconner, maintenant, il me faut un album avec des lapins dedans.

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Au-delà du mal

Un véritable plongeon dans le monde des tueurs en série. L'on reste en "apnée" la plupart du temps, heureusement l'auteur a prévu quelques moments de respirations qui nous permettent de reprendre nos esprits.

Il y a, bien sur ,les inévitables scènes de sadisme, mais l'auteur ne si attarde pas exagérément. Le personnage principal est le tueur, mais les personnages secondaires ont une place importante dans le récit.

L'auteur , me semble t-il, a voulu démonter la "mécanique" qui amène un homme à commettre des crimes à répétition. Mais également ces "satellites" qui gravitent autour d'affaires comme celle-ci : hommes politiques, policiers, journalistes...etc. Cherche t-il à minimiser la responsabilité du "tueur fou", à rendre une humanité a celui qui en a été privé des son enfance? Un livre mélangeant l'action et la réflexion .Malheureusement une histoire encore de nos jours d'actualité après le drame sans précèdent qui vient de frapper le peuple américain.



PS : Si vous faites parti de la gente féminine, attention ! Cauchemars assurés!

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Au-delà du mal

Thomas BISHOP est martyrise par sa mère ; âgé de dix ans il la tue et est envoyé en hôpital psychiatrique.là., pendant 15 ans il va apprendre à rendre sa folie invisible à l’extérieur, il va devenir sociable, affable, va apprendre à profiter de son physique avantageux.A 25 ans il s’évade et commence sa mission:anéantir les femmes.

il tue , viole , éviscère , et laisse un fleuve de sang à travers les usa

En face: rien ou presque:une police complètement dépasse ,des politiques qui intriguent. Seul un journaliste va approcher le monstre .



Un roman glacé, violent, cru, parfois insoutenable.Quelques digressions et longueurs qui nous font retrouver le tueur avec un plaisir malsain.



En résumé,un très bon livre réservé à un public averti et aimant le genre
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Au-delà du mal

Bienvenue dans l'absolue noirceur.

Saluons le courage de ces auteurs, comme aussi Jonathan Littell dans les Bienveillantes, qui ont le cran ou l'inconscience de se confronter avec le mal, au corps à corps, de plonger dans les ténèbres des esprits les plus pervers. Ils ne doivent pas en ressortir indemnes. Qui est d'ailleurs Shane Stevens ? Et Jonathan Littell ? Où est-il passé après son chef d'oeuvre ? Il se remet doucement, j'imagine.

Thomas Bishop a subi tortures morales et physiques de la part de sa mère. Puis l'a tuée. Ou poussée vers la mort. Interné, il camoufle sa grande intelligence, et prépare son évasion. Celle-ci est si astucieuse et longuement préméditée que, pendant longtemps, les enquêteurs n'y verront que de feu. Ensuite, cavale meurtrière à travers les Etats-Unis, et entrée en scène de plusieurs personnages secondaires -hommes politiques, journalistes, policiers, psychiatres-qui incarnent, face à la perversion individuelle de Bishop, celle, globale, feutrée, satisfaite et impunie, de la société qui a crée Bishop.

Ce roman est magistral et fascinant. La folie de Bishop est totale, naturelle, comme vécue de l'intérieur par l'auteur. C'est terrifiant pour nous, et ça a dû l'être pour lui. On a l'impression qu'il sait de quoi il parle, ces pulsions monstrueuses, ces délires, ces confusions mentales, au point que je me suis parfois demandée si ce n'était pas lui, Bishop. Mais non, impossible. Bishop ne saurait s'analyser de l'extérieur comme l'analysent certains personnages du roman. Mais c'est dire à quel point l'auteur s'est pénétré de son personnage. Affolant.

Précurseur et indépassé, il me semble. Ames sensibles s'abstenir.
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Au-delà du mal

Il etait une fois un gentil serial-killer...



Comment ne pas se laisser tenter par un bouquin fortement recommandé par King , Harris ou encore Hellroy ? Oeuvre fondatrice des romans sur les vilains recedivistes qui plus est...Ecrit en 1979 , il n'est republié que tres recemment et doit desormais soutenir la comparaison avec "Le Silence des Agneaux-Un Tueur sur la Route-Le Poete-la fantastique trilogie de Chattam..." , livres lui etant bien plus recents mais desormais encrés dans l'imaginaire collectif et c'est là que le bat blesse car le style est forcément bien different et dessert logiquement ce recit des seventies .

Le monstre , c'est Bishop , fruit de l'amour , ah nan , ça c'est Cote Ouest , issu d'un viol , élevé par une mere vouant une haine sans bornes a la gente masculine et lui faisant subir les pires sevices jusqu'à ce qu'il l'assassine a l'age avancé de 10 ans ! Interné a l'asile , il se fera la belle 15 ans plus tard pour semer la terreur et la mort !

Un recit haletant que l'on suit un peu a la maniere d'un documentaire . Le rythme n'est pas le plus éffréné qui soit mais n'engendre pas l'ennui meme si l'on peut regretter certains passages dispensables ( pres de 1000 pages le bébé quand meme!) le schéma chasse/proie-seduction-torture/evisceration peut lasser.... L'auteur nous livre un recit clinique , froid , sur ce delicieux individu et son amour immodéré et si atypique de la femme .

Etrangement , au detour de certaines pages , il m'est arrivé , non pas de comprendre Bishop , ni de l'excuser mais d'apprehender ce qui apparait comme etant une suite logique et inéluctable de sa non-education..

Ce livre , ecrit fin 70 , je le rappelle , dresse egalement un portrait peu glorieux de l'Amerique sous la presidence Carter : une police d'une rare inéfficacité , une presse avide d'infos , n'hesitant pas a en faire un feuilleton a des fins mercantiles , des politiciens cyniques y trouvant l'occasion de valider leur programme( le sujet sur la peine de mort y est largement traité et plutot interessant) .

Autre point fort , un final epoustouflant venant clore cette laborieuse chasse a l'homme !



Au-delà du mal... ou l'art de fabriquer un monstre !

Perso , j'ai lu et j'ai aimé , a vous de voir...
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Au-delà du mal

Thomas Bishop à l'âge de 10 ans assassine sa mère...

Cet enfant débute très mal des les premières heures de son existence !

Il partira en hôpital psychiatrique d'où il s'échappera et entamera un périple meurtrier !



Alors... Alors ce roman.... Je suis mitigée malheureusement.. J'ai aimé suivre ce dangereux criminel mais je trouve que cela est gâché par des longueurs... Car même si une "petite pause " ne fait pas de mal (oui car c'est quand bien trash ses meurtres..) et bien ses moments de calme m'ont paru une éternité...

J'avoue avoir même sauté quelques lignes.

À mes yeux c'est ce qui gâche ce roman. Car l'intrigue est excellente ! On ce demande bien si ils vont réussir à attraper ce serial Killer si méticuleux ! La fin est juste magnifique, nous laisse en questionnement !



C'est donc c'est en demi teinte que je ressors de ce livre ! Mais je pense le relire un jour et la peut être que les longueurs que je trouve à l'heure actuelle me paraîtrons moindres...
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Au-delà du mal

Bof bof tout ça...Mon libraire et sa boule magique m'avait prédit une histoire glauque, noire, angoissante, étouffante...Et dire qu'il me disait encore la semaine dernière qu'il se trompait jamais. (c'est bien un mec...Euh oui moi aussi, la différence c'est que moi je me trompe jamais,enfin je crois ...)



L'histoire traine en longueur sur 765 pages, malgré un super rebondissement à la 762 ème page ou l'on découvre... Pas grand chose finalement.

Bref je vais pas faire l'analyse complète du bouquin, pour ma part le tueur ne tient pas la route, ni Charismatique, juste fou : faut dire que maman fouettait sec à la maison (ou pas)...enfin je me comprends...



A Plus le copains
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Au-delà du mal

By Reason of Insanity

Traduction : Clément Baude



C'est dans un état d'esprit assez dubitatif que j'ai tourné la dernière page de ce livre. La chute est excellente, voire atroce, même si le lecteur attentif a saisi, dès la moitié du roman, la contradiction qui devait l'amener. L'ensemble est détaillé au maximum, presque autant que dans "L'Etrangleur de Boston", oeuvre non fictionnelle celle-là, qui évoquait le cas d'Albert di Salvo. Les crimes, quant à eux, sont à l'image de l'abîme gisant tout au fond de celui qui les commet. Mais ...



... mais non seulement il y a des longueurs - ce qui, à la rigueur, pourrait se pardonner - mais surtout, la trame est beaucoup trop lâche. Elle s'étire indéfiniment, comme un chewing-gum qui, peu à peu, perd toute saveur. Enfin, contrairement à ce que prédit la quatrième de couverture, on a beau chercher, il n'y a rien ici qui évoque la tension intense, diabolique de "Dragon Rouge" ou encore du "Silence des Agneaux." Rien non plus qui évoque la perfection glacée, quasi racinienne, du "Tueur sur la Route" de James Ellroy.



En d'autres termes, le psychopathe est bien là, il a vécu une enfance vraiment horrible et le lecteur le plaint en conséquence mais c'est tout : en tous cas, personnellement, je n'ai pu aller plus loin dans l'intérêt.



L'ennui, avec le personnage de Thomas Bishop, c'est que l'auteur nous dévoile l'intégralité de ses motivations. Avec une application méthodique, il transforme son inconscient torturé en cette improbabilité absolue qu'est le "Ca" sans ténèbres. Or, le psychopathe sans ténèbres n'est plus un psychopathe mais une espèce d'ersatz, semblable à l'un de ces produits qui imitent l'alcool mais qui, en fait, n'en sont pas. Même si c'est du bout des lèvres, les psychiatres les plus arrogants admettent que toujours, dans ce type de personnalités, quelque chose leur échappe. Face aux experts médicaux, le psychopathe, lui aussi, reconnaît des zones d'ombres qu'il ressent mais ne parvient pas à maîtriser dans leur intégralité.



Hélas ! avec Thomas Bishop, tout, y compris les ténèbres, est lisse. Trop. Beaucoup trop.



Cette absence de relief, alliée au manque de vigueur de la construction, empêche le lecteur de frissonner réellement et encore moins de se passionner. Dès lors qu'on a passé la première moitié du livre, on a hâte d'en voir la fin. A peine reprend-on un peu courage en constatant les ressemblances de caractère entre le journaliste Adam Kenton et l'homme qu'il traque que, à nouveau, l'ennui nous dégringole dessus. Car enfin, ce roman fait sept-cent-soixante pages !



Bref, en lieu et place de "Au-delà du Mal", lisez plutôt Thomas Harris, James Ellroy, ou, si vous recherchez plutôt le documentaire, "L'Affaire Charles Manson" de Vincente Bugliosi. Ceux-là ne vous décevront pas : "Au-delà du Mal" si. ;o)
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Au-delà du mal

thomas bishop a 10 ans est placé en institut psychiatrique pour avoir tué sa mère. qui le battait, 15 ans plus tard il s,

échappe et entame un périple meurtrier à travers les état unis.

une chasse à l'homme va s, organisé.

un triller efficace, mais plus pour adultes,

a cause des scènes de meurtres, assez sanglantes. et un final qui fait monter la tension.
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Au-delà du mal

A 10 ans, Thomas Bishop a assassiné sa mère en la poussant dans son poêle à bois, après avoir enduré des années de mauvais traitements, d'humiliations diverses et de coups de fouets.

Interné depuis en hôpital psychiatrique, il décide de se faire la belle. Pas juste pour aller au grand air, non, ni voir du pays.

Pour débuter un voyage inédit : une course folle à travers les États-Unis, semant la mort sur son passage, assassinant à tour de bras des femmes croisées au hasard, cherchant l'absolution dans la réalisation d'un plan auquel seul un malade mental pouvait penser : faire payer toutes les femmes de la planète pour ce que lui a fait subir sa mère. Avec à ses trousses la police, la presse (et plus particulièrement le journaliste Adam Kenton), la mafia, et tant d'autres...

Qui saura mettre un terme aux agissements de Thomas Bishop et arrêter l'hécatombe qui terrifie le pays tout entier ? Quelqu'un en est-il même capable ?



L'énorme bandeau rouge portant la recommandation du Maître Stephen King ne fait pas de ce roman, un livre grand public, loin de là. il faut plutôt prendre en considération la recommandation du bien plus sombre James Ellroy comme argent comptant : on n'est pas là pour rigoler, et pour être noir, "Au-delà du mal" est sacrément noir.

L'histoire, pour commencer. Celle d'un serial-killer, certes, thème mille fois rebattu depuis au travers de dizaines, voire de centaines d'ouvrages, mais qui, pour poser le livre comme fondateur du genre, sait être dense, intense, tordue parfois. Dans tous les cas, preuve d'un énorme travail de la part de l'auteur. Même si certains enchainements peuvent parfois paraître un peu simples, les divers rebondissements et ressorts dramatiques fonctionnent comme un charme, et c'est un pur plaisir que de parcourir les quasiment 900 pages.



Non content de proposer une histoire purement addictive incitant le lecteur à dévorer les lignes à vitesse grand V, ce roman offre surtout un style franchement agréable. Ce qui choque certainement le plus (outre l'esprit tordu que devait avoir Shane Stevens pour pondre une telle histoire, jusque dans ses détails), c'est la froideur du style, et le détachement dont fait preuve l'auteur, rendant certains passages vraiment cliniques, dans le sens où l'aspect glacial et purement descriptif avec lequel sont racontées les horreurs commises par Thomas Bishop semble dénué de toute émotion en provenance de l'auteur. Une curiosité qui m'a particulièrement plu, dans la mesure où le manichéisme n'est absolument pas de mise dans ce roman.

La mise en place de l'histoire, sans être longue pour autant, permet à l'auteur de poser les bases de son histoire à l'aide d'un nombre infini de détails permettant de faire connaissance de manière très poussée avec les différents protagonistes de l'histoire. Pour le coup, les personnages ne sont pas seulement esquissés dans ce roman, ils sont véritablement façonnés, presque palpables. Une façon de faire que je rapprocherais de celle de Stephen King qui lui aussi sait créer des personnages et des univers plus vrais que nature, en sachant s'attarder sur l'insignifiant afin de matérialiser ses histoires et ses personnages.



L'ouvrage n'est pas qu'une simple plongée dans la folie d'un meurtrier, même s'il reste bien entendu le centre de l'histoire. Shane Stevens intègre à son chef-d'œuvre une multitude d'autres intervenants : journalistes, politiciens, membres de la pègre. Autant de rôles additionnels qui permettent, en plus d'étoffer une intrigue déjà solide, de dresser un portrait de la société américaine des années 70. Le trait le plus marquant sur cette retranscription d'une époque est sans doute l'important donnée au personnage de Caryl Chessman, condamné à la peine capitale sans preuve formelle. Cet axe permet à l'auteur, en plus de dépeindre la situation à l'époque de l'écriture du roman, d'engager une réflexion sur le bien fond ou non d'un tel châtiment et sur les diverses forces en présence dans le débat (pro et anti, tous enracinés à leurs certitudes, servant des arguments parfois fallacieux pour illustrer leur point de vue).

Gros point positif de ce roman, sans doute imputable au style fluide et au synopsis solide, la multitude de personnages ne perd jamais le lecteur, quel que soit le niveau d'avancement dans le livre. Comme je l'ai mentionné plus haut, chaque personnage est suffisamment bien construit pour qu'on l'identifie sans problème et que l'on reprenne son point de vue dès qu'il devient l'élément central d'un chapitre.



Ce qu'il faut tout de même retenir et mettre en avant concernant "Au-delà du mal", c'est l'horreur absolue qu'il délivre lorsqu'on est aux côtés de son personnage principal, Thomas Bishop, un serial-killer comme on en a rarement vu. A se demander, même, comment un auteur peut être capable d'écrire de telles choses sans être lui-même sérieusement atteint. A travers sa traversée des États-Unis, Thomas Bishop va laisser derrière lui des dizaines de cadavres, portant la marque d'une violence, d'une sauvagerie inouïes, pour laquelle aucun détail ne sera épargné au lecteur. C'est d'ailleurs au tout début du voyage de Bishop à travers l'Amérique que les scènes de meurtre sont les plus explicitement détaillées, afin que le lecteur prenne bien conscience du type de monstre qu'il a sous les yeux. Par la suite, il en devient presque banal de voir que chaque nouveau meurtre en empreint d'encore plus de démence et de violence.

Le pire, dans l'histoire, c'est qu'on ne parvient pas à détester Thomas Bishop, en dépit des choses insoutenables qu'il est capable de faire et de son évidente inhumanité. C'est bien dans ce point que réside le côté anti-manichéen de l'histoire : chaque personnage a sa part d'ombre, c'est un fait, mais Thomas Bishop, peut-être encore plus que les autres, oblige à une certaine forme d'admiration. pas pour ce qu'il fait, bien entendu, pas pour cette folie meurtrière qui l'habite, mais pour l'intelligence hors norme dont il fait preuve tout au long du livre. Car bien que malade mental ayant passé sa vie interné, Bishop est un génie : de l'évasion, de la dissimulation, du mensonge, de la débrouille, de l'invention et du détournement. Bref, un génie qui excelle dans mille domaines, ce qui conditionne bien entendu le statut hors norme qu'il acquiert durant les quelque dix années au cours desquels il sévit.

Et surtout, la question de ses limites ne cesse de hanter le lecteur tout au long du livre : comment imaginer qu'il est possible de faire encore pire que ce qui vient d'arriver ? Est-ce même possible ? Comment même, tout simplement, concevoir d'en arriver là, au tout début du voyage sanguinaire de Bishop. En tout cas, Shane Stevens sait ménager son petit effet et y aller crescendo, sans bridage, sans limite et sans censure, un peu à l'image du personnage qu'il a créé.



Thomas Bishop est sans conteste l'incarnation du mal absolu, un être incroyable et terrifiant, un personnage aux multiples facettes, à l'intelligence hors norme, mais surtout à la dangerosité sans limite. La seule limite, peut-être : celle de sa folie, prête à le conduire à sa perte.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un roman, bien qu'ayant été un peu intimidé par le pavé de 900 pages qu'"Au-delà du mal" représente.

Car tous les ingrédients d'un très bon polar sont réunis : une histoire extrêmement bien pensée, un style qui rend la lecture fluide et très agréable, des personnages charismatiques, attachants aussi bien que repoussants. Le tout agrémenté de multiples rebondissements, fausses pistes et coups de Trafalgar.

Il m'est même arrivé de penser à plusieurs reprises que pour être aussi méticuleux, aussi précis et surtout aussi dingue pour imaginer une telle histoire, peut-être y avait-il une part d'autobiographie dans ce roman.

Quoi qu'il en soit, après m'être autant régalé, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce brillant bijou. Je le recommande vivement et sans aucune hésitation aux amateurs de polars. Âmes sensibles s''abstenir.
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Au-delà du mal

Tous les amateurs de livres traitant de tueurs en série devraient à mon humble avis se prosterner devant Stevens. La question mérite d'être posée : Au-delà du mal est-il le plus grand thriller jamais écrit ? Votre humble serviteur n'est pas loin de penser que la réponse est oui. Pour cette véritable descente aux enfers Shane Stevens opte pour un style précis et sans émotion apparente, un récit clinique qui plonge dans les tréfonds de l'esprit dérangé de son personnage principal. La cavale de Bishop est semée de cadavres de femmes mutilées, de dissimulation et de cruauté. L'auteur dont on ne sait pas grand chose sinon que ces autres oeuvres sont à mille lieux de la puissance d'au-delà du mal, nous fait partager le quotidien d'un esprit dérangé et pourtant supérieurement intelligent. Ce livre, écrit en 1979 fut précurseur et un véritable modèle pour des générations de thrillers évoquant le thème des tueurs en série. L'odyssée de Bishop est particulièrement violente et certaines pages sont à la limite du soutenable; ceci étant la description particulièrement fouillé de cet esprit aliéné et de son enfance ravagée permet une réflexion approfondie plutôt rare dans ce type d'ouvrage. Vous l'aurez compris nous avons ici affaire à une oeuvre forte qui pêche peut-être par certaines longueurs et la multiplicité des points de vue . Pour le reste on est là devant un thriller haut de gamme, dérangeant et hors-norme que je recommande particulièrement.
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Au-delà du mal

9/10 Cet opus est un véritable bijou dans le genre! Un des grands romans de la veine "serial killer" sur fond de débat sur la peine de mort aux USA. Une documentation soignée, une traduction plutôt agréable à lire, une angoisse qui croît à chaque ligne... des descriptions fouillées et saisissantes de la psychologie de Bishop et de son mode opératoire. L'enquête progresse, bute, est sur de fausses pistes, analyse chaque détail dans tous les sens... Vraiment un tout grand thriller! A lire sans hésiter par les lecteurs patients et qui aiment que le suspense dure longtemps! Il se lit à la manière dont on devrait manger des Chokotoff: laisser "agir" longtemps, longtemps, longtemps et faire durer le plaisir...
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Au-delà du mal

Avant d’aller plus en avant dans ma chronique je voudrais revenir sur le parcours atypique de ce roman et de son auteur. Publié en 1979, Au-Delà Du Mal, est considéré comme un des piliers fondateurs du genre (thriller mettant en scéne un tueur en série) mais malgré un succès incontestable Outre-Atlantique il faudra attendre 30 ans pour que le roman soit publié en français. Ce délai incroyablement long n’est pas dû à la frilosité des éditeurs français mais au fait que son auteur, Shane Stevens (probable pseudonyme), se soit subitement évanoui dans la nature au début des années 80 après avoir écrit 6 romans publiés entre 1966 et 1985. Les Editions Sonatine, à l’origine de la version française du roman, ont obtenu, après de longues recherches, l’accord de la fille de l’auteur ; et c’est ainsi qu’en 2009 les français peuvent enfin découvrir ce mythique thriller dans la langue de Molière !

L’auteur ne se contente pas de suivre le parcours sanglant de Bishop mais aussi de ceux qui gravitent autour de lui, la police bien entendu, un journaliste d’investigation qui recherche un scoop, un politicien qui fait de la défense de la peine de mort son cheval de bataille et même la pègre payée pour liquider le fugitif assassin ! C’est l’occasion aussi pour Shane Stevens de nous dresser un portrait sans concession des Etats-Unis des seventies (un portrait encore d’actualité aujourd’hui sur certains points).

Pour ne revenir au roman à proprement parler le style est volontairement épuré, entre journalisme (sans voyeurisme) et documentaire, un choix qui colle bien au récit et permet une immersion rapide au coeur de l’intrigue. Intrigue qui repose sur la dualité de Thomas Bishop, d’un côté il s’avère totalement inadapté à toute vie sociale (voire même à tout sentiment, sinon la haine) et fortement psychotique, et de l’autre il se fond dans la foule tel un caméléon, s’attirant même les bonnes grâces de ses futures victimes ; un curieux mélange de folie assassine et d’intelligence froide et calculatrice. A défaut d’être attachant le personnage est suffisamment intriguant pour que l’on s’y attarde, une personnalité aussi complexe tend à effacer quelque peu les autres personnages qui font office de figurants dans le récit sans que toutefois cela ne nuise au roman. Bref j’ai littéralement dévoré ce pavé sans jamais m’ennuyer, je ne peux que le conseiller à tous les amateurs de thriller, en le lisant ne perdez pas de vue que c’est ce titre qui a ouvert la voie à d’illustres successeurs…


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Au-delà du mal

Un pavé qui est sorte en 1979 et qui n'a pas pris une ride. Même pas née à l'époque… Je suis scotchée par la qualité du roman qui nous offre Shane Stevens. Une agréable surprise pour moi.

L'auteur va au delà de son histoire de tueur en série. Thomas Bishop, le sociopathe est une sorte de point de départ pour un documentaire sensationnel. Je m'explique. Caryl Chessman a existé et a vraiment été exécuté. L'auteur partira de ce fait réel pour nous entrainer dans une course poursuite fictive mais réaliste.

Un roman dérangeant où l'auteur le développe comme un documentaire pour présenter les failles de la politique et des médias aux USA à l'époque. On a cette traque d'un fantôme qui aura des répercussions sur tout le pays. Shane Stevens ne s'arrête pas aux crimes, il nous brosse un portrait des plus complexe. Il décortique chaque recoins de sa personnalité. Un plongeon dans l'âme humaine des plus dérangeante. Encore un auteur qui met en avant que l'on ne nait pas tueur on le devient. D'ailleurs Shane Stevens saura le démontrer de la manière la plus perverse.

Ce roman est présenté comme le roman fondateur sur les serial killer. Je veux bien le croire. C'est très bien écrit. Une ambiance bien décrite. Un vrai plongeon dans les années 50/60/70. Au delà du mal, c'est la traque d'un homme sans visage et chaque participant aura peur. L'auteur n'utilise pas les codes habituels d'un thriller psychologique, il pose son action doucement mais surement. Il met en place ses protagonistes comme une partie d'échec jusqu'à la confrontation finale et attendue. Les presque 800 pages font peur au départ mais on se laisse vite prendre au rythme imposé par l'auteur. Il faut le lire doucement pour le digérer et intégrer tous évènements.

Un gros coup de cœur. J'aimerais bien savoir pourquoi cela a été compliqué de racheter les droits pour traduction.
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Au-delà du mal

Ecrit en 1979, ce thriller est un petit bijou du genre. L'auteur, Shane Stevens (probablement un pseudonyme), a écrit 5 romans entre 1966 et 1981, puis a complètement disparu de la circulation. Ce livre, considéré comme son chef-d'oeuvre, a été édité en France en 2009 après qu'une maison d'édition ait réussi à retrouver sa fille, mais même aux Etats-Unis, le roman a très longtemps été dur à trouver. Pourtant, je le redis, c'est vraiment une perle pour qui aime les thrillers.



L'histoire se déroule sur près de 1000 pages, et les 150 premières servent à planter le contexte historique et familial de la naissance du tueur, Thomas Bishop. Dans les années 1950 aux Etats-Unis, Caryl Chessman, un criminel condamné à la peine de mort, fait beaucoup parler de lui (le personnage a réellement existé). Thomas Bishop sera persuadé toute sa vie d'être son fils, et cela tiendra lieu de fil rouge dans le roman, de ces 150 premières pages (d'introduction, en quelque sorte) jusqu'au dénouement. On se rend compte dans le début de ce roman que Thomas Bishop a eu une enfance particulièrement tourmentée, avec une mère devenue plus ou moins folle avec les années, qui vit isolée et seule avec son fils. Un jour, à 10 ans, il craque et la tue. Il est alors placé dans un institut psychiatrique / prison, où il restera jusqu'à ses 25 ans. Il a donc vécu seul avec sa mère jusque 10 ans, pratiquement sans contact avec l'extérieur, puis enfermé dans un établissement psychiatrique durant les 15 années suivantes: comment ne pas être dérangé?



Le personnage de Thomas est pourtant incroyablement intelligent. Il parvient à échafauder un plan pour s'évader en trompant toute l'équipe (personnel de l'hôpital, policiers...) qui va être chargée de le retrouver: il arrive à se faire passer pour un de ses "amis" codétenus et à feindre sa mort. Pendant une très longue période, les enquêteurs vont donc être persuadés que Thomas Bishop est mort, et ils chercheront la mauvaise personne. C'est alors beaucoup plus simple pour lui de passer inaperçu dans la nature...



Toute la suite de l'intrigue est orientée sur la traque de ce tueur par les enquêteurs, et sur les ruses de Thomas Bishop pour leur échapper. On suit en parallèle les différents politiciens, journalistes et policiers qui le cherchent (enfin, qui cherchent un tueur sans savoir qu'ils cherchent Thomas Bishop, en fait), et Thomas Bishop lui-même, avec tous les meurtres qu'il commet et ses techniques pour passer inaperçu. Le journaliste Adam Kenton évoqué dans le synopsis met quand même pas mal de temps avant d'arriver dans le tableau, mais ça n'entache pas la qualité du roman. Les personnages politiques sont peut-être superflus (le débat politique sur la peine de mort ne l'est pas, je parle bien des personnages politiques), je trouvais qu'ils alourdissaient un peu le tout, les journalistes et les policiers auraient suffi.



Ce livre est juste extraordinaire, il est incroyablement documenté, ambitieux, poussé, l'auteur a du y passer un temps fou (quel dommage qu'il n'écrive plus!) et ça se sent. C'est très rare de lire des thrillers de cette qualité. Il a un style très détaillé, les descriptions sont cliniques (ce n'est pas trop gore), limite froides, on sent une volonté de détachement de la part de Shane Stevens, de raconter son histoire le plus objectivement possible. S'il est un peu long à démarrer, franchement, ça vaut le coup!
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L'heure des loups

Ca peut paraitre surprenant pour un auteur anglo-saxon de choisir Paris comme théâtre principal de son intrigue, et plus encore le Paris de 1975, pas encore complétement réconcilié avec le passé lié à la seconde guerre mondiale, mais quoi qu’il en soit Shane Stevens réussit à restituer un cadre et une ambiance crédible. Pour ce qui est de l’intrigue à proprement parler je ne vous cacherai pas que j’ai trouvé la première partie du bouquin quelque peu brouillonne, ça part dans tous les sens sans queue ni tête (sur plus de 300 pages quand même)… La suite est à peine plus structurée du coup je n’ai jamais vraiment accroché, plus d’une fois j’ai même failli remiser le bouquin pour plus tard (ou jamais) mais j’ai pris sur moi pour persister car malgré tout je voulais connaître le fin mot de l’histoire sans toutefois jamais parvenir à entrer dans l’intrigue.



En fait je crois que le problème de ce bouquin réside dans son personnage principal, César Dreyfus, descendant du capitaine Dreyfus (injustement accusé de trahison avant d’être réhabilité), à aucun moment je n’ai éprouvé la moindre sympathie pour lui, je dirai même que ses états d’âmes viennent polluer une intrigue qui n’avait pas besoin de trainer un poids mort supplémentaire. Comme si cela ne suffisait pas à rebuter le courageux et tenace lecteur l’auteur multiplie les images et allégories pas franchement limpides, plutôt que de donner du poids à ses descriptions ça flirte allégrement avec le ridicule.



La seule question qui me taraudait l'esprit au cours de cette fastidieuse lecture était la note : une ou deux étoiles ? Deux parce que je m('en suis enfin débarrassé ! Le soulagement mérite bien une étoile de plus.
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Au-delà du mal

J’étais curieuse de découvrir ce roman précurseur du genre thriller avec tueur en série qui aurait inspiré les James Ellroy et Thomas Harris. Je peux comprendre ce qu’il avait d’original à l’époque mais il faut reconnaître qu’aujourd’hui, le genre fait fureur et, entre les romans et les séries TV, il devient difficile de surprendre le lecteur. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai lâché ce type de lecture dont j’étais pourtant très friande il y a dix ans.

Mais bon … là il s’agit du pionnier alors j’ai voulu voir ce que ça donnait.



J’ai beaucoup aimé la première partie, l’enfance de Thomas Bishop, son internement, son évasion. Mais 900 pages mes amis … c’est long, surtout quand il n’y a pas de rebondissements.

Ce roman fonctionne selon le procédé que j’appelle Colombo : c’est-à-dire qu’on connaît déjà l’identité de l’assassin et on regarde les enquêteurs se dépatouiller avec leurs indices, leurs raisonnements etc … Sauf que Colombo, lui, a du nez et s’intéresse toujours en premier au coupable. Ici, ce n’est pas le cas, oh que non. La police ne s’en sort pas au point qu’elle demande à la pègre de l’aider. Même les journalistes s’y mettent. Rien à faire ! Normal, car dès le début ils écartent tous LA piste numéro un. Bah oui, il faut bien faire durer le suspense ! Pourtant si j’ai bien appris un truc avec toutes les séries et tous les polars que l’ai vues/lus, c’est bien qu’il ne faut jamais négliger une seule piste. Bref … ça a eu le don de m’énerver …

Donc voilà notre tueur en série qui se promène à travers les Etats-Unis en toute tranquillité.

Le roman alterne plusieurs points de vue de cette chasse à l’homme, celui des policiers, des journalistes, celui du tueur. Heureusement car ajouté au style rythmé de l’auteur, ça permet de tromper un peu l’ennui.



On a donc des policiers pas très futés, un journaliste plutôt intelligent mais qui met 700 pages à découvrir l’identité du tueur … et le tueur dans tout ça ? Ben … quand on connaît Patrick Bateman, plus rien ne nous impressionne. Parce que oui, il tue notre Thomas Bishop mais on est loin, très loin, de frémir d’horreur et de faire la grimace de dégoût. Les scènes de meurtre sont plutôt fades et vite traitées. Les âmes sensibles apprécieront. Même si l’auteur nous dévoile toutes les pensées secrètes et les névroses de Bishop, je suis restée sur ma faim car c’est finalement très répétitif et pas vraiment original ( enfin … ça l’était sûrement à l’époque mais plus maintenant).



Et parce qu’il faut bien avoir des choses à raconter pendant ces 900 pages, Shane Stevens assaisonne son œuvre d’intrigues politiques. Et ça, désolée, mais je déteste les thrillers politiques. L’avantage c’est qu’on a, grâce à ça, une assez belle description de l’ambiance des Etats-Unis des années 70, on retrouve la montée en puissance des journalistes d’investigation (bêtes noires de Nixon), on est témoin des « arrangements » entre grands industriels et pouvoir politique. On a des réflexions très intéressantes sur la question de la peine de mort. Finalement, l’atmosphère de l’époque ressort assez bien.



Ce qui ressort assez bien aussi, c’est la misogynie de l’auteur. Ce monsieur a une vision de la femme vraiment ignoble, je pense que son Thomas Bishop a du lui servir d’exutoire à sa haine du sexe opposé. Il l’avoue d’ailleurs lui-même en disant qu’assassiner des femmes est le fantasme classique d’une grande majorité d’hommes. S’il n’avait mis de tels propos que dans la bouche de son tueur en série, j’aurais compris qu’il s’agissait de la mentalité du personnage , sauf que ce genre de propos apparait aussi venant des policiers, des journalistes, bref de tous les protagonistes. D’ailleurs, ils sont exclusivement masculins. Les femmes sont quasi absentes sauf pour servir de victimes ou de prostituées d’occasion.



Donc voilà, je suis plutôt déçue par ce roman. Je pense que je suis trop influencée par American Psycho qui, pour moi, est un chef d’œuvre du genre dont je n’ai pas trouvé d’équivalent jusqu’à présent.


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