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Critiques de Shigeru Mizuki (145)
Opération mort

Y en a qui ont pour référence "l'Art de la Guerre".

Ici, ce serait plutôt "La Connerie des Guerres". Basé ici sur le Japon en 1943 en tant qu'exemple mais ça pourrait aussi s'appliquer à à peu près n'importe quelle guerre. Pour l'histoire c'est très bien foutu et je dis un grand bravo.

Pour le ressenti général, je serai moins emballé. Beaucoup crient au chef d'œuvre tout ça. Il faut dire que pour le style et l'époque, il ne devait pas y avoir grand-chose en face.

Mais pour ma part, découvrant cela en 2023, n'étant pas le plus grand amateur de manga, loin s'en faut, je dois bien avouer que je n'ai pas réussi à totalement plonger dans l'histoire.

Et comme je suis un peu critique sur cette œuvre, on va se demander pourquoi et c'est bien là où je vais avoir du mal à argumenter. Peut-être un peu le graphisme. Là où certaines scènes de guerre sont magnifiques, globalement j'ai du mal avec les personnages.

C'est assez étonnant, car j'avais vraiment aimé le manga Hitler du même auteur, sorti avant cet Operation Mort.

En tous cas une lecture intéressante, historique, avec un point de vue dont on parle assez rarement.
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Les voyages de Kitaro, tome 1

Malheureusement, je suis resté hermétique à cette lecture. Rien à redire côté dessins. Le thème est très original. En revanche, les références (nombreuses) à la culture nippone font que la majeure partie de l'histoire reste obscure pour un Occidental. Par ailleurs, le déroulé des histories n'a ni queue ni tête, problème qu'on retrouve assez souvent dans les mangas. Un humour pipi/caca/pet omniprésent, qui marche très bien au Japon ou avec des enfants, moins pour un Occidental. Sans compter de grosses incohérences (par exemple, des yokaïs qui disent qu'ils sont immortels, puis deux pages après, ils cherchent désespérément de l'eau pour ne pas mourir de soif...). Ce manga a beau être un classique au Japon, je n'ai pas adhéré. Dommage.
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3, Rue des Mystères et autres histoires

Je savais que je n'étais pas très fan de manga, mmais alors là les crânes qui parlent, les revenants, les étages qui n'existent pas et les balades dans le noir, brrr... non merci ! J'ai quand même lu tout le livre parce que les histoires sont courtes, elles s'enchainent bien.
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Vie de Mizuki, tome 2 : Le survivant

Je salue l’œuvre colossale ! Le jem’enfoutisme de Mizuki lui a causé beaucoup d’ennuis mais l’a également sauvé. Ce deuxième tome montre un jeune homme qui n’est pas militariste pour un sou et qui se retrouve mobilisé dans le Pacifique sud. La somme de souffrances qu’il a dû endurer est colossale, pendant et après la guerre. Le point de vue d’un artiste, un rêveur et non un fanatique nous offre une autre vision du Japon.
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Dictionnaire des Yôkai

S’il est un pays avec un nombre incroyable de créatures surnaturelles et légendaires, c’est bien l’archipel du Japon. Dieux, démons, feux follets, fantômes ou autres farfadets, il y en a pour tous les goûts et toutes les situations. Shigeru Mizuki, le mangaka qui a créé Kitaro le repoussant était un vrai spécialiste de ses créatures. En particulier, de celles qui sont les plus proches de nos elfes, lutins et autres fées occidentaux : les yôkai. Outre le fait qu’il y a puisé son inspiration pour certaines de ses histoires, il a également tenté de les cataloguer en reprenant leurs origines, leurs mœurs et comment les éviter, s’en débarrasser ou au contraire attirer leurs faveurs. Parmi ses livres, je vous en recommande deux en particulier. Le premier, Le dictionnaire des Yôkai, rassemble comme son nom l’indique plus de 500 types de yôkai différents. Tous ont leur fiche d’une page ou deux avec en haut une illustration en noir et blanc de la créature puis un texte détaillant sa vie, son œuvre et quelques contes ou anecdotes qui y sont liés. Si l’information sur certains des yôkai les plus connus comme les tanuki, les kistune ou les baneneko semble assez succincte, ce dictionnaire donne des pistes pour aller plus loin. En revanche, il va mentionner nombre d’êtres qui sont absolument méconnus hors du Japon ou même de leur zone d’activité. Et Shigeru Mizuki n’hésite pas à faire des parallèles entre des créatures locales comme le Basan (ou chien-phénix) et d’autres plus lointaines (ici le Balisic pétrificateur). Ce dictionnaire est en soi une référence indispensable.
Lien : https://www.outrelivres.fr/q..
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Yokaido

Je me demandais vraiment comment Shigeru Mizuki allait adapter les superbes estampes d'Utagawa Hiroshige sur le Tôkaidô. Je dois dire que je suis époustouflée du résultat qui a conduit à un album où les 2 artistes se répondent face à face sur chacune des 53 stations : à gauche, l'original d'Hiroshige (enfin, un des originaux puisqu'il y a eu plusieurs séries dessinées par l'artiste) et, à droite, la vision par Mizuki mettant en scène des yôkai.



Le gros plus est la présence en fin d'album d'un index des stations qui présente les divers yôkai présents dans chaque scène, mais aussi à quoi correspond la scène originale. Bien sûr, on retrouve plusieurs fois Kitaro et son père ainsi que leurs compagnons habituels (Ratichon, Simoune, Vieux Poupon…) - voir la série de mangas Kitaro le repoussant.



Cela donne un album au prix un peu élevé mais justifié par la qualité du papier et de la reliure… et par la présence des oeuvres originales d'Hiroshige (allez voir le prix des livres d'art).



À ne pas rater pour tous les amateurs d'estampes et de yôkais.

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Yôkai : Dictionnaire des monstres japonais, To..

Alors oui, je suis partiale. J'adore les yokai. J'irais jusqu'à dire que j'adore les monstres de toutes mythologie. Et j'adore quand on en fait un traitement sérieux.



Alors un dictionnaire des yokai, mon ami, quel bonheur.



Mais en plus ici, c'est joliment réalisé.



Ce qui me plait dans les monstres de tout bord, c'est qu'on découvre avec eux de façon ludique le mode de vie de ceux qui ont inventé ces monstres.

Et ici c'est parfaitement clair. L'auteur nous livre des anecdotes personnelles ou familiales, qui nous font comprendre toute l'importance de tel ou tel monstre. Et qui les rendent presque vivant. L'abondance de monstres en rapport avec l'huile de lampe, ou laveurs de haricots peut nous paraître invraisemblable, mais historiquement, sociologiquement parlant, ça fait sens. Sauf que c'est pas présenté de façon aussi formelle.



Chaque page est aussi accompagnée d'une illustration du monstre, dans un style qui fait presque antique, avec un fouilli de détails en noir et blanc, j'adore.



Alors bien sûr, c'est un dictionnaire. Une page un yokai, par ordre alphabétique. Pas un livre qu'on dévore d'un coup. Une expérience au long cours, une page de ci, de là, pour enrichir sa culture personnelle avec plaisir.
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Vie de Mizuki, tome 2 : Le survivant

LE TEMPS ÉLASTIQUE







Retour, après un délai bien trop long, à la monumentale autobiographie en bande dessinée de Mizuki Shigeru, la Vie de Mizuki, publiée dans une édition absolument superbe chez Cornélius ; j’avais été bluffé par l’excellentissime premier tome, L’Enfant, et voici donc maintenant le deuxième, Le Survivant (en attendant le troisième et dernier, L’Apprenti).







Encore un fort volume, qui pèse son poids avec ses 500 pages d’un excellent papier sous couverture rigide à jaquette, et, même si l’éditeur prend soin d’expliquer pourquoi certaines planches (une cinquantaine) ont un rendu « inférieur », à savoir que les originaux ont disparu, le résultat est encore une fois de toute beauté, à la hauteur de l’œuvre, et, rien qu’à feuilleter la chose, on se délecte du style graphique immédiatement identifiable de Mizuki Shigeru, avec son côté un peu « ligne claire » mêlant des personnages aux traits caricaturaux, simplistes, expressionnistes, dans des décors extrêmement soignés, et alternant avec une impression photographique pour nombre de scènes historiques – qui ont leur part ici, essentielle : après tout Mizuki nous parle en long et en large de son expérience de la guerre de l’Asie-Pacifique…







D’où un volume qui distingue deux périodes (je suppose que le découpage en trois tomes est arbitraire, de toute façon) : sur les 350 premières pages en gros, Mizuki raconte la guerre et comment il l’a vécue – prenant le relais du tome 1 qui avait déjà assez longuement introduit cette thématique dans ses derniers temps. Après quoi, sur 150 pages environ, Mizuki parle de son retour au Japon, de ses multiples galères, enfin de ses débuts en tant que mangaka après être passé par la case kamishibai. Le ton est forcément différent, même si, non sans ironie, la thématique de la survie, offerte par le titre de ce tome 2, peut très bien concerner les deux périodes.







Mais il faut ajouter que le temps est élastique, ici. Les années de guerre sont décrites avec un luxe de détails, la Grande Histoire comme la petite – a priori, le tome débute en 1943 (ou au plus tôt fin 1942), et il faudra donc bien 350 pages pour parvenir à la démobilisation de notre héros, après la capitulation du Japon durant l’été 1945. Mais, ensuite, le rapport au temps n’est plus le même : Mizuki, désormais, s’autorise des ellipses parfois conséquentes, et pas toujours très explicites – le résultat, c’est que ces 150 pages qui concluent le volume vont approximativement de 1945 à 1958 ; tout va donc beaucoup plus vite, la densité n’est plus à l’ordre du jour – mais, rassurez-vous, la précipitation pas davantage : c’est de fait le rythme adéquat pour narrer tout cela.







LA PLUS TRAGIQUE DES FARCES







Le plus gros de l’album est donc, sans surprise, consacré à la guerre. Alternant aperçus des événements globaux et scènes plus détaillées impliquant notre héros ou du moins son régiment, le récit est méticuleux, très détaillé – d’aucuns ont d'ailleurs pu avancer que c’était « trop » détaillé. Il est vrai qu’en certaines occasions ce tome 2 (mais dans la continuité du premier) multiplie les références extrêmement précises (merci aux éditions Cornélius pour les nombreuses notes en fin de volume, au passage), presque à la manière, on l’a dit, d’un manuel d’histoire – si le rythme propre à la BD différencie tout de même les deux approches. J’avouerais que, si, à titre personnel, la matière me passionne et j’ai adoré ma lecture, les critiques de ceux qui ont considéré que c’était « trop » me paraissent compréhensibles et légitimes.







Quoi qu’il en soit, le tableau est accablant – et ceci sans même nous attarder pour l’heure sur le sort de Mizuki en personne. On sent dans ces pages, en dépit d’une certaine réserve dans le ton, associée à une certaine « pudeur » (je crois que c’est le mot, même s’il pourrait prêter à confusion – j’y reviendrai), toute la colère de l’auteur à l’encontre de cette farce d’un goût ignoble, et de la bêtise fanatique des officiers nationalistes, dont les mensonges et les fantasmes puérils ont causé la mort horriblement inutile de millions de leurs compatriotes… Les conditions de vie lamentables des soldats peu ou prou voire officiellement abandonnés par leur état-major, la faim et la malaria, la brutalité crasse des « supérieurs » à l’encontre des « cadets » qu’ils dressent à la bêtise à coups de baffes toujours plus nombreuses, toujours plus violentes… L’aveuglement d’une nation entière, du fait de l’aveuglement de ses chefs, prétendant jusqu’à la toute dernière heure, contre l’évidence des faits, que la victoire était sur le point d’être acquise…







Et les missions-suicides, de type « opération mort », auxquelles Mizuki avait déjà consacré un album, plus détaillé encore semble-t-il, sous ce titre précisément. On le comprend : c’est l’illustration la plus terrible des absurdités qu’il a vécues sous l’uniforme, à titre personnel. La différence étant donc, semble-t-il, que cette fois l’auteur affiche et revendique le caractère autobiographique de son récit. Car le drame le plus révoltant, dans cette bande dessinée, est bien celui de ces soldats déclarés morts avec tous les leurs, dans le cadre d’une mission-suicide hâtivement décrétée par un blanc-bec d’officier crétin désireux de partir « glorieux » avant même d’être arrivé où que ce soit ; or certains de ces soldats, dont Mizuki bien sûr, ont en fait survécu du fait de l’intervention autrement sensée d’un courageux et lucide sous-officier autrement au fait des réalités du terrain et des impératifs de la guerre, mais ils constituent dès lors et plus que jamais une « honte » pour un état-major qui n’a que le mot « honneur » à la bouche, et qui réclame sans cesse la mort de ces inacceptables survivants, ces « statistiques » qui ne sauraient tout bonnement être… Quelle misère, quelle folie que cette armée dont l’objectif semble être de mourir plutôt que de vaincre ! Je vous renvoie, une fois de plus, à Morts pour l’empereur, de Takahashi Tetsuya.







MIZUKI DANS LA TOURMENTE







Mizuki, si peu fait pour la vie de soldat à l’évidence – lui qui est un jeune homme distrait, curieux, rêveur, gaffeur, socialement inapte, et rétif à l’autorité pour la bonne et simple raison qu’il n’en comprend même pas le concept –, passe l’essentiel de son temps sous les drapeaux en Nouvelle-Guinée. Son quotidien, avant même que les combats ne soient de la partie, est déjà d’une extrême rudesse, dans la continuité de ce que nous avions vu dans le premier tome : des baffes, des baffes, des baffes. Il faut y insister : même sans les batailles et les détonations, c’est déjà l’enfer, et un enfer mortel.







Et je vais réitérer et approfondir ma remarque de la chronique du tome 1 : tout ceci m’a vraiment ramené à La Condition de l’homme, trilogie cinématographique signée Kobayashi Masaki – au deuxième volet, Le Chemin de l’éternité, où les baffes pleuvaient tout autant, le film insistant tout particulièrement sur ces brimades incessantes, en créant une situation de cauchemar bien avant que les Russes, très tardivement, ne se lancent à l’assaut de la Mandchourie où se déroule l’action, mais aussi, cette fois, au troisième volet, La Prière du soldat, quand les conscrits nippons abandonnés de tous errent sans but dans un environnement plus hostile que jamais, où la faim et la maladie sont aussi à craindre que les balles et les obus ennemis… Ici, on peut aussi penser, et sans doute même le faut-il, à Feux dans la plaine, de Ichikawa Kon, inspiré d’un roman de Ôoka Shôhei qu’il me faudra lire un de ces jours.







En effet, avant même « l’opération mort », concomitante de la débâcle japonaise, le quotidien des troufions est terrible. Mizuki est bientôt atteint de la malaria, qui le fait beaucoup souffrir et, par cycles, semble toujours davantage le menacer de mort. Il s’en tire, pourtant – et conserve tout du long un solide appétit, qui, à vrai dire, ne fait que rendre la faim plus douloureuse : les soldats n’ont littéralement rien à manger, ils ont d’ores et déjà été « oubliés » dans le ravitaillement, et survivent comme ils le peuvent.







Le drame personnel de Mizuki ira bien plus loin encore : nous le savions, il a perdu un bras à la guerre – le bras gauche (et il était gaucher). Nous voyons comment dans le présent tome. Mais ce qui m’a marqué, à cet égard, c’est combien cet événement que nous serions portés à supposer particulièrement traumatisant (et sans doute l’a-t-il bel et bien été) est traité ici… eh bien, comme le reste, au même niveau, sans plus d’importance.







Je reviens donc sur cette idée de « pudeur ». Rien à voir, bien sûr, avec quelque bête chasteté puritaine, ou quoi que ce soit d’aussi lamentable… Mizuki ne cache rien : la mort, la boue, le sang, la pourriture, la merde, sont essentiels au propos. Ce qui me fait parler de « pudeur », c’est cette tendance, ici particulièrement marquée, à reléguer sur un plan presque secondaire les événements personnels, parfois, même les plus notables, et ceci alors même que nous sommes dans une autobiographie – ce qui pourrait donc être paradoxal. La perte du bras, pourtant cruciale, dans son traitement finalement très distant, m’en paraît une bonne illustration – mais aussi et même surtout la tendance globale à confier la narration au personnage de Nezumi Otoko, tiré de la plus célèbre bande dessinée de l’auteur, Kitarô le repoussant (procédé déjà employé dans le premier tome, mais avec moins d’ampleur, ai-je l’impression) : du coup, Mizuki n’emploie qu’assez rarement le « je », dans cette période tout particulièrement, en confiant à la bestiole semi-yôkai le soin de conter la Grande Histoire comme la sienne propre – et Nezumi Otoko parle donc de Mizuki à la troisième personne. La grammaire japonaise diffère considérablement de la française, aussi ne suis-je pas bien sûr de ce que cela donne dans le texte original, mais, en français du moins, il y a donc une forme de mise à distance, qui ne rend le récit que plus douloureux encore, peut-être.



SURVIVRE







Mizuki, sans bien en avoir conscience j’imagine, est alors engagé dans une lutte impitoyable pour survivre. L’effet est sans doute assez déstabilisant, parce que (eh) nous savons très bien qu’il a survécu, et en même temps nous avons toujours un peu plus l’impression qu’il ne pouvait tout simplement pas survivre – ceci, précisons-le, pas parce que l’auteur en ferait trop, en rajouterait sans cesse, tricherait d’une manière ou d’une autre : le naturel demeure, toujours, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus terrifiant dans tout cela. Mais voilà : les soldats japonais ne pouvaient pas survivre, point.







Et certainement pas ce Mizuki, mauvais soldat, souffre-douleur de tous ses supérieurs, affamé, souffrant cruellement de la malaria, perdant un bras – dans un recoin perdu de Nouvelle-Guinée que l’armée et la marine impériales ont laissé à lui-même, sans ravitaillement, sans le moindre espoir de renforts, face à un ennemi peu ou prou invisible mais pas moins mortel. Tout le monde meurt autour de Mizuki. Tout conspire donc à tuer Mizuki.







Il survit, pourtant – mais sans que l’on puisse sans doute en tirer la moindre leçon ; en tout cas, pas le moindre contenu édifiant, à la façon de je ne sais quelle bêtise « motivationnelle » – d’autres moins habiles n’ont pas manqué de tomber dans le piège, je suppose.







Et ceci alors même qu’un élément fondamental du récit aurait pu y inciter ? Mizuki survit peut-être, au moins en partie, en raison du singulier contrepoint qu’il a trouvé à la guerre, comme dans l’œil du cyclone – une tribu « primitive » qui vit dans la jungle, et qu’il se met à côtoyer, puis un peu plus que cela ; quelles qu’aient été ses motivations premières, la relation de Mizuki avec ces Tolai se développe avec un grand naturel – il en est bientôt au stade où, convaincu de sa mort prochaine, il abandonne tous les règlements de la soldatesque pour faire ce qu’il veut, et passer son temps avec les autochtones plutôt qu'avec ses déprimants semblables. La tribu, d’une amabilité presque incompréhensible (peut-être doit-elle quelque chose à ce que Mizuki ne se comporte probablement pas avec eux de la même manière que les autres soldats japonais ?), lui fournit sans rien demander en échange de quoi subvenir à sa faim – et surtout une forme de réconfort psychologique qui hisse le jeune soldat manchot hors des abîmes de la terreur et du cauchemar ; presque au point d’en dériver un nouveau sens à sa vie ? On parle même de mariage, de famille…







La capitulation signée, le retour au Japon devant être envisagé, qui semblait si fondamentalement impossible quelques mois plus tôt à peine, Mizuki se demande ce qu’il doit faire : retourner auprès de sa « vieille » famille au Japon ? Ou rester avec sa « nouvelle » famille dans la jungle de Nouvelle-Guinée… Il décide enfin de rentrer. L’hésitation est signifiante – mais je ne suis pas certain que le choix retenu appelle davantage de commentaires, et, en tout cas, l’auteur s’en abstient.







Quoi qu’il en soit, ces scènes fortes bénéficient du naturel de l’authenticité. Le procédé aurait pu rappeler d’autres œuvres traitant de la Seconde Guerre mondiale avec des plans de coupe dans ce registre (suivez mon regard, si vous le voulez bien, en direction d’une certaine Ligne rouge avec des dauphins dedans), mais le vécu et le naturel produisent un sentiment tout autre, bien plus fort, bien plus juste, parfaitement poignant.







LE RETOUR – SURVIVRE ENCORE ?







Mizuki retourne donc au Japon – et la narration se fait beaucoup moins dense. Le Survivant, comme bien des soldats démobilisés, découvre un Japon en ruines et occupé par les Américains – ces mêmes Américains, cet Ennemi, dont « l’esprit japonais » devait triompher sans coup férir. Mais le Japon a brutalement perdu toutes ses illusions – société anomique par excellence, et entièrement à rebâtir, sans bien être certaine de ce qui pourra resurgir des décombres, à terme.







Mizuki retrouve sa famille, tout particulièrement – qui n’offre plus le même spectacle qu’avant-guerre : les personnages si hauts en couleurs alors semblent d’un coup devenus plus ternes, plus fades ; ceci n’a rien d’une critique, car il s’agit toujours d’illustrer leur authenticité – avec la Défaite, il n’y a rien d’étonnant à ce que ce petit cercle soit affecté par la dépression ambiante… Et sans doute le fait que le frère de Mizuki soit en prison, condamné pour crime de guerre, n’arrange-t-il rien à l’affaire.







Ceci étant, la dépression n’a (ici) qu’un temps – ou elle doit être relativisée : ce n’est tout de même plus la guerre, avec sa menace omniprésente de folie, de souffrance et de mort. Le ton est inévitablement plus léger, voire drôle (y a pas de mal).







Reste que c’est un monde pauvre et perdu – d’une certaine manière, une nouvelle lutte pour la survie se met en place, comment un contrepoint ironique aux horreurs vécues en Nouvelle-Guinée. Ce Japon d’après-guerre, c’est du coup aussi celui des petites magouilles du marché noir, des petits boulots improbables… Mizuki, en Nouvelle-Guinée, a gagné en débrouillardise : il est plus à même de subsister de la sorte qu’il ne l’était avant-guerre, quand sa distraction et son je-m’en-foutisme le faisaient licencier après quelques jours au plus à enchaîner les gaffes. La débrouillardise, le cas échéant, peut aussi passer par la fréquentation de milieux plus interlopes – je suis actuellement en train de relire Les Pornographes, excellent et hilarant roman de Nosaka Akiyuki, et, même s’il se déroule plus tard, à l’aube des années 1960, je ne peux m’empêcher de faire le lien.







DU KAMISHIBAI AU MANGA







Mais Mizuki a bien besoin d’un métier moins aléatoire. Et il ne choisit pas la voie de la facilité… En même temps, il n’était pas dit qu’il en avait beaucoup d’autres, même dans ce Japon à reconstruire, terreau dit-on de toutes les possibilités.







Avant-guerre, nous l’avions découvert passionné de dessin – mais très branleur, aussi, pas du genre à sérieusement étudier les beaux-arts et compagnie… Depuis, il a perdu un bras – et celui avec lequel il dessinait. Qu’importe : il dessinera avec la main droite ! Et, entre deux combines minables, il s’attelle à la tâche.







Une opportunité s’offre à lui, à laquelle il n’avait probablement guère songé jusqu’alors : il se met à dessiner pour le kamishibai, sorte de théâtre populaire où l’histoire est narrée par un conteur se basant sur des illustrations qu’il fait défiler devant les yeux émerveillés de ses spectateurs (et notamment des enfants, à partir des années 1920, avec des « séries » à succès, comme celle narrant les exploits du « super-héros » Ôgon Bat). Le kamishibai était un art ancien (il remonterait au moins au XIIe siècle), mais, dans les années 1950, il connaît une popularité énorme – c’est son âge d’or ! Très éphémère, sans doute : dès les années 1960, la télévision, notamment, y mettrait un terme...







Mizuki ayant un bon coup de crayon, il s’associe donc à des conteurs de kamishibai, et livre des illustrations à un rythme invraisemblable. Ne pas s’y tromper cependant : si cet art connaît un grand succès, les artistes sont loin de rouler sur l’or – en fait, ils sont souvent d’une extrême pauvreté… Ni Mizuki ni ses confrères et associés ne font mentir ce constat.







La pauvreté, et, au bout d’un certain temps, la compréhension de ce que l’âge d’or du kamishibai ne durerait pas éternellement, conduisent cependant Mizuki à explorer une autre voie, qu’il ne semblait pas particulièrement non plus avoir envisagée jusqu’alors, étrangement : celle du manga. Là encore, les cadences sont infernales… Mais les revenus semblent moins aléatoires ? Quoi qu’il en soit, à la fin des années 1950, il publie ses premières bandes dessinées – d’abord un Rocket Man qui n’a rien à voir avec l’andouille Trump, et, bientôt et surtout (pas encore dans ce deuxième tome), Kitarô le repoussant, qui demeure son œuvre la plus populaire (certaines allusions laissent ici entendre que le personnage de Kitarô avait eu l’heur de quelques récits de kamishibai ?). Notre Mizuki deviendra un des plus grands mangakas de l’histoire !







En même temps, c’est ainsi que naît Mizuki – au sens le plus strict : c’est alors qu’on lui impose ce pseudonyme dont il s’accommodera finalement très bien – Mura Shigeru n’est plus, place à Mizuki Shigeru. Une histoire de survivant, vraiment ?







PAS DE LEÇON







Ce tome 2, à mes yeux, n’a sans surprise pas bénéficié de l’effet découverte, qui m’avait saisi à la lecture du premier tome (et m’avait foutu par terre, à vrai dire). C’est normal, et il n’y a rien à en conclure. À l’évidence, Le Survivant est un digne successeur à L’Enfant, et la Vie de Mizuki demeure une vraie merveille, à tous points de vue.







En fait, cette « absence de conclusion », je crois que c’est plus globalement quelque chose qui me séduit dans cette bande dessinée : alors que l’autobiographie pourrait y être propice, a fortiori avec une vie aussi tumultueuse, et, tout spécialement dans ce deuxième tome, cauchemardesque, l’auteur, tout en s’impliquant à fond dans son récit (ça se sent), semble justement accorder une attention essentielle à ce point : cela ne doit en fait pas être un récit – romancer n’est pas le propos, et, ai-je l’impression, en tirer quelque leçon que ce soit pas davantage, peut-être même encore moins. Un ton qui me parle énormément.







La suite un de ces jours, avec le tome 3, L’Apprenti (forcément tout autre chose). Après quoi il me faudra poursuivre, avec des choses comme NonNonBâ ou Opération mort, bien sûr, mais aussi, j’imagine, avec Kitarô le repoussant – histoire de prendre toute la mesure du grand mangaka, dans sa diversité, dans sa richesse.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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NonNonBâ

"NonNonBâ" de Shigeru MIZUKI nous parle de lui enfant dans ce japon rural. NonNonBâ est la grand-mère paternelle. Femme d'un moine bouddhiste vivant de la générosité des habitants, elle devient veuve et d'une extrême pauvreté. Elle est accueillie chez son fils et en échange du gite et du couvert, pour ne pas manquer de respect à cette vieille dame, s'occupera de la maison et des trois fils, dont Shige-san l'auteur.

Shige-san appartient à une bande de gamins. Des bagarres, des prises de pouvoir se succèdent avec des défis surhumains. Mais c'est aussi un garçon émotif et rêveur: il dessine tout le temps et est très impressionnable. Par ses relations aux copains, aux frères mais aussi aux petites voisines, Shige-san grandit.

"NonNonBâ" présente l'enfance du môme. Ses occupations, ses émotions et ses prises de position. D'un trouillard, il devient courageux. D'un garçon pour qui la présence des filles rend faible, il devient leur confident et ami. La différence sexuelle, mais aussi une certaine séduction et puis une compréhension de l'autorité et de la place des femmes dans la société.

Ce très gros manga apporte une vue du Japon très particulière. Le parti-pris éditorial de garder les onomatopées en japonais (avec traduction en dessous) et de nous livrer un index approfondi, offre une impression d'authenticité. La société se voit dans ses rapports de force, dans sa bienveillance aux pauvres mais aussi cette charité ordonnée, contre service. La ruralité mais aussi le rapport aux religions, aux système éducatif, aux nouvelles technologies, aux traditions, aux apports d'autres nations et à la culture se vivent avec des yeux d'enfants. Le père échange sa vie bien rangée contre une autre offerte à la distribution de la culture cinématographique de son pays.

Et puis il y a NonNonBâ. Cette vieille femme, prieuse, offre ses prières contre obole, ses services contre gite. Elle est l'âme de cette enfance. La part de tradition et de folie. Elle est l'incarnation de la mythologie japonaise: elle croit dans l'existence des yokaï, ces esprits de la nature ou des situations. Tout le récit est alors parsemé de rencontres fantastiques et impressionnantes. Shige-san se pétrifie, apprend à les reconnaitre, à les dissuader de le perturber ou les dessine.



Le tout donne un manga jubilatoire, plein d'humour et de fantaisie mais qui ne laisse pas les belles réflexions de côté... par exemple l'émotion due au deuil d'une des amies du héros: le voyage dans le dix mille milliardième monde.

Le trait est vif et très stylisé: l'auteur se dessine en garçon grassouillet, il prend plaisir à un détail des architectures et des intérieurs (beaucoup de scène aux bains baquets, du peut-être à la présence du yokaï Akaname, "Lèche-crasse") et nous montre tout son pouvoir de sensationnel dans les esprits dessinés. Et après quelques pages un peu déconcertée par cette vieille femme ridée et toujours grimaçante, je confirme: je l'adore!
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Mon copain le kappa

Tout le livre ou presque m'a enchanté.... mais il y a un mais! l'histoire est sympathique, faite de plein de petits personnages attachants et drôles. Ce qui est dit dans le résumé est exact : l'humour est scatologique et grinçant. J'ai apprécié cet humour disséminé tout au long du livre, mais la fin du livre ma terriblement déçue. En effet, malgré cet humour particulier le livre reste amusant et charmant à la fois. Sauf que la fin est un condensé d'humour bébête, bref la fin est à mon avis stupide et plombe le livre. Trop c'est trop!
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Vie de Mizuki, Tome 3 : L'apprenti

Déjà fini...

Je sais Shigéru, l'art est difficile et ta retraite amplement méritée, mais n'arrête jamais de dessiner!
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3, Rue des Mystères et autres histoires

Avec ce recueil de nouvelles, Mizuki nous plonge de nouveau dans l'univers de la mythologie japonaise à travers différentes figures de yokai. Du mystère, une certaine dose de mélancolie et de sentiments amoureux, des réflexions philosophiques sur la vie (et la mort), voilà ce qui composent l'ambiance de ces histoires.

Concernant le graphisme, l'auteur continue de mêler des décors réalistes aux traits caricaturaux de ses personnages.

Sans toutefois être décevant, ce recueil ne vaut pas (à mon avis) son NonNonBâ où les personnages étaient bien plus attachants et l'humour plus présent. Dans un tout autre registre, à lire absolument Opération Mort qui retrace l'expérience de l'auteur en tant que soldat pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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Kitaro le repoussant, tome 1

Kitaro est le dernier descendant de son espèce : celle des morts-vivants. Né borgne du cadavre de sa mère, sa destinée semble être bien noire, condamné à vivre seul dans un monde humain où personne ne veut de lui. Pourtant, cet étrange bonhomme possède quelques pouvoirs lui permettant d’affronter yokai et autres créatures et, ainsi, de protéger les hommes de leur fourberie.



L’histoire commence avec Mr Mizuki qui est chargé de faire la lumière sur une étrange affaire : un cas de zombie se serait déclaré des suites d’une transfusion sanguine. Le donneur s’avère être son voisin et notre enquêteur découvre alors un couple de morts-vivants, derniers survivants de leur espèce. Suppliant Mizuki, ils obtiennent que ce dernier garde le secret jusqu’à la naissance de leur enfant. Quelques mois plus tard, il ne reste plus que 2 cadavres que Mizuki s’empresse d’enterrer. Quelle ne sera pas sa surprise quand un petit garçon sortira de la tombe ! Désormais sous la garde de ce dernier, le petit Kitaro étonne et effraie son entourage avant, bientôt, de prendre la route en compagnie de son vrai père, qui a survécu sous une nouvelle apparence, celle d’un globe oculaire sur pattes !



Depuis NonNonbâ qui a fait sa réputation, le grand public sait que Shigeru Mizuki est l’auteur qui a popularisé les yokai, en leur donnant une place centrale dans son œuvre. Dans Kitaro le repoussant, il met en scène un petit mort-vivant qui, contrairement aux apparences, s’avère bénéfique aux hommes. En effet, Kitaro a l’art et la manière de communiquer avec les yokai et ses pouvoirs l’aident à combattre ceux de ces derniers qui souhaitent tourmenter les humains. Désamorçant les conflits, il règle les problèmes tantôt à la manière douce, tantôt à la manière forte. Jamais en colère ou énervé, Kitaro présente une figure toujours sereine et souriante et apporte finalement beaucoup de gaieté dans ses aventures que le lecteur est invité à suivre.

Au Japon, le personnage est d’ailleurs connu par tous les enfants qui s’amusent de la ruse avec laquelle Kitaro vient à bout de ces êtres parfois malfaisants.

Paru au Japon, entre 1959 et 1969, Kitaro du cimetière (Hakaba no Kitaro) s’inscrit dans la lignée des mangas d’horreur et de la littérature fantastique populaire dans les années 60 . On peut citer par exemple Tezuka avec son Dororo (1968) ou Edogawa Ranpo et sa Bête aveugle (adaptation cinématographique en 1969). Kitaro est un personnage difforme qui peut renvoyer à celle de l’auteur (manchot) mais qui, à sa façon, dédramatise la mort et la peur. Le mort-vivant sert finalement de lien entre les vivants et les morts et tente de réconcilier ces deux mondes pas si différents. Il est à la lisière d’une société contemporaine qui s’oublie dans la modernité et d’une réalité plus traditionnelle qui reste attachée à un riche folklore fantastique.

Il faut rappeler que cette série prend place dans un Japon en pleine libéralisation qui se modernise trop rapidement en oubliant ses valeurs ancestrales. On peut d’ailleurs noter à cet égard la présence de monstres occidentaux, comme Dracula ou Frankenstein, qui tiennent le mauvais rôle en envahissant une île japonaise dont ils souhaitent faire leur repère. L’auteur ne peut être plus explicite. Mizuki nous rappelle donc ici que les esprits restent importants et qu’il est nécessaire de continuer à leur accorder une place dans un souci d’équilibre universel. Les yokai restent des êtres nécessaires qui rappellent aux humains leurs erreurs humaines en s’engouffrant tête la première dans leur moindre faiblesse.



Le trait de Mizuki s’accorde bien avec l’univers qu’il nous dépeint. A la fois naïf et parfois caricatural, il allège l’impact horrifique de l’histoire sans pour autant minimiser l’aspect étrange des différents monstres. La grande connaissance de Mizuki sur les yokai (rappelons qu’il a produit un Dictionnaire des yokai) permet à l’auteur d’en offrir une vaste palette : Ratichon, Simoune, Vieux-poupon, L’emmureur, etc. Le choix est vaste et donne envie de poursuivre avec une série qui compte 11 tomes en version française.



Mélange de tradition folklorique et d’influence occidentale, ce premier tome de Kitaro le repoussant oscille entre histoire horrifique et série humoristique. Utilisant une certaine loufoquerie dans la succession de petites histoires qui mettent en scène Kitaro aux prises avec des yokai divers et variés, l’auteur compose une œuvre qui se met au service de ces êtres qu’il affectionne tant et réussit à remettre au goût du jour un folklore en déclin. Une œuvre qui ne vieillit pas d’un pouce et qui rappelle qu’il est bon de ne pas oublier les croyances ancestrales de sa culture.



A noter :

Dès 1968, la série a connu de nombreuses adaptations animées dont la première fut menée par Isao Takahata, cofondateur de Ghibli avec Hayao Miyazaki.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Kitaro le repoussant, tome 4

Kitaro est un enfant mort-vivant. Ce dernier représentant de son espère est né borgne.



Kitaro, vêtu de son gilet magique, est accompagné au quotidien par son père (un œil monté sur pattes) et Ratichon (mi-homme, mi-yokaï d’un opportunisme incroyable) va nous emmener dans des aventures parfois cocasses afin de résoudre les conflits entre les hommes et les monstres. Petit à petit, il va petit à petit devenir le trait d’union entre le monde des vivants et le monde des esprits (des yokaïs), intervenant tour à tour en faveur des yokaïs ou des humains pour faire respecter les lois de chaque espèce afin que tout le monde vive en paix et en harmonie
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Kitaro le repoussant, tome 3

Kitaro est un enfant mort-vivant. Ce dernier représentant de son espère est né borgne.



Kitaro, vêtu de son gilet magique, est accompagné au quotidien par son père (un œil monté sur pattes) et Ratichon (mi-homme, mi-yokaï d’un opportunisme incroyable) va nous emmener dans des aventures parfois cocasses afin de résoudre les conflits entre les hommes et les monstres. Petit à petit, il va petit à petit devenir le trait d’union entre le monde des vivants et le monde des esprits (des yokaïs), intervenant tour à tour en faveur des yokaïs ou des humains pour faire respecter les lois de chaque espèce afin que tout le monde vive en paix et en harmonie
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NonNonBâ

Ce manga fait tellement de bien !



Plongée dans un Japon rural de l'entre deux guerres, mi autobiographique mi fictif. Entre Yokaï, guerre d'enfants et échec scolaire, le petit Shigeru se fait une place auprès de sa grand-mère NonNonBâ qui l'initie au Yokai.



Je pourrais passer un temps fou à vous dire qu'est-ce qui fait que ce manga est une petite. Je me contenterai de vous dire que c'est un ensemble, une ambiance, un personnage principal beau dans son honnêteté, ses défauts et ses actions, une grand mère attachante, une époque qui m'est inconnue mais pourtant qui me donne un sentiment de nostalgie incompréhensible.



Bref lire NonNonBâ c'est croire en un bout d'histoire d'un grand Shigeru Mizuki, grand homme bâti en partie par une grande femme : ça grand dont cette à pour en partie une raison d'être, lui rendre hommage.
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Mononoke

Pour qui s'intéresse aux yokai, il est l'auteur de référence. Grâce a ses illustrations et "fiches techniques", il permet une bonne vue d'ensemble sur ce peuple du dessous ! 🖤



Cet ouvrage en particulier fait la part belle aux illustrations, les descriptifs étant relégués à la fin. Cela permet d'apprécier pleinement la qualité du dessin et de l'impression. 😙



Un artbook parfait pour les amoureux de l'univers de Shigeru Mizuki ! 👁️‍🗨️
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NonNonBâ

Au fil de cette chronique autobiographique tendre et drôle de la vie quotidienne japonaise dans les années 1930, ces êtres fantastiques se révèlent être autant de manières d’exorciser les peines et les peurs de chacun.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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MicMac aux enfers

Considéré comme légende vivante au Japon, Shigeru Mizuki amoureux du fantastique et des contes populaires a remis au gout du jour l'univers des Yôkaï, ces êtres surnaturels qui hantent notre monde. Monstres tout droit sortis des contes japonais, les Yôkaï lui ont permis de créer un véritable style de manga à part entière.

Il est difficile quand on s'intéresse à la culture japonaise et en particulier aux manga de ne pas aborder la figure de légende qu’est Kitarô et son auteur. "Mic Mac aux Enfers" est un gros one-shot, sombre et mystérieux, une histoire entière consacré à Kitarô le repoussant, ce héros emblématique dont l'œuvre traite des conflits opposant les humains aux Yôkaï.

Le ton de cet album peut surprendre, ces esprit malfaisant et malicieux, l'ambiance créée par ces calamités, avec leurs réactions et préoccupations en totales opposition aux humains, fait que aucuns de ces Yôkaï ne semble accorder de l'importance aux actes, et leurs conséquences.

Pour ce qui est du graphisme, les décors ces jeux d’ombres et de lumières et le travail sur l’atmosphère fait de hachures, et de points maitrisés par le dessin, l'ambiance si particulière de cette œuvre est vraiment bien retranscrite par le trait de Mizuki.

Bien que Yôkaï, Kitarô est assez paradoxal, incarnant naïveté, jeunesse mais aussi cupidité, des traits de caractère sont finalement assez humains...

Micmac aux enfers mérite vraiment d'être lu, pour tous les amateurs de vieux mangas, qui connaissent déjà surement Mizuki, et pour tous les autres, tous ceux qui seront apprécier ce titre à sa juste valeur...
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3, Rue des Mystères et autres histoires

Mizuki fait partit des grands noms du manga japonais, cet auteur est également connu pour avoir beaucoup utilisé les Yôkaïs, et les légendes populaires nippones comme cadre à ses histoires, et ce recueil de nouvelle en est la parfaite illustration. Dans la culture populaire japonaise, les Yôkaï, sont des êtres du quotidien, surnaturels bienveillants ou maléfiques, mais Mizuki nous propose avec "3, Rue des mystères" un ton plutôt comique qu'horrifique.

Le créateur de Kitarô a mis les Yôkaï au centre d'une œuvre qui oscille constamment entre fantastique, humour et poésie, car chaque nouvelle est indépendante et se consacre à un phénomène paranormal, il y a: 3, Rue des mystères, La porte de l'univers, L'ambroisine féline, Moulin à Yôkaï, Les crânes de l'oubli, La fille du dernier train, Monstres Machikomi.

Les histoires de ce recueil sont des fables étranges, dans lesquelles il suffit de prendre un ascenseur pour passer d'un monde à l'autre. Des hommes tombant amoureux de fantômes, certains retrouvent des êtres chers perdus, tandis que d'autres cherchent l'immortalité, Mizuki propose même parfois sa propre vision et son interprétation toute personnelle de certaines légendes.

Comme souvent dans ce genre de recueils ont retrouve une grande diversité dans la narration dans l'ambiance et dans la longueur aussi, alors évidement la qualité de toutes ces histoires varient quelques peux, mais ce manga comme cet auteur mérite très largement d'être découvert...
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