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Critiques de Sigmund Freud (335)
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Malaise dans la civilisation

Il y a deux lectures possibles du "Malaise dans la civilisation".

La première est une lecture superficielle et pessimiste ; dans cette optique, on considère que Freud déprécierait tout ce qui est constitutif de la culture et de la civilisation.

C'est une lecture possible ; ce n'est sans doute pas la meilleure. Car il existe une autre lecture.

Dans cette optique-là, Freud n'est pas pessimiste, mais simplement lucide. Dans cette optique-là, il contemple la civilisation et constate ce qu'il voit.

C'est cette optique qui me paraît celle sous laquelle il faut voir le "Malaise dans la civilisation" me semble-t-il.

Et cette optique nous permet d'apprécier le texte de Freud comme le constat d'un malaise, d'une crise, d'un problème civilisationnel, d'une crise de la recherche du bonheur, non pessimiste, mais réaliste, qui permet de prendre conscience des problèmes que connaît notre civilisation.

D'une stupéfiante actualité.
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Totem et tabou

Partant du postulat que l’enfance est à l’individu ce que le peuple primitif est à notre société, Freud se propose d’analyser la vie des peuples primitifs pour enrichir notre connaissance psychanalytique, sans laisser sur le côté les ethnologues et linguistes qui sauraient également venir enrichir la réflexion. La méthode pourrait paraître moralement incorrecte car elle porte à croire que Freud établit un jugement de valeur entre société primitive et société moderne. La lecture de l’ouvrage nous apprend cependant que Freud n’assigne absolument aucune valeur à chacun des états de la société, se contentant de reconnaître que trois systèmes se succèdent, celui de l’animisme, celui de la religion et celui de la science, chacun accordant une place décroissante à l’homme au profit de l’entité supérieure sur laquelle sont projetés les fantasmes ambivalents de l’homme.





Pour son analyse, Freud part du postulat que les peuples sauvages contemporains représentent les peuples primitifs à l’origine des civilisations ultérieures. Il observe alors deux phénomènes principaux : le tabou et le totémisme.





Le tabou est un mot polynésien qui désigne le sacré. Il s’apparente au « sacer » des anciens Romains et, dans une certaine mesure, à notre « impératif catégorique » issu de Kant. Le tabou semble imposé de l’extérieur et concerne un désir inconscient et puissant. Sa violation remet en cause l’équilibre du clan. Il faut alors procéder à un acte d’expiation dont la nature serait identique à celle du désir normalement écarté.





Le totem est un objet superstitieusement respecté. Le totémisme est une pratique religieuse et sociale qui implique le respect de l’homme vis-à-vis du totem, et le respect d’un certain nombre d’obligations à l’intérieur du clan rattaché au même totem. Freud se demande si l’exogamie, découlant de la peur de l’inceste, existait déjà avant le totémisme, ou s’il n’en fut qu’une conséquence.





Le tabou et le totémisme se retrouveraient, sous une forme plus individuelle et nuancée, chez le névrosé obsessionnel. Celui-ci fonctionne en effet sur le mode de la superstition et réalise des actes qui ont valeur d’expiation. Leur origine est inconsciente mais vise certainement à surmonter un désir puissant.





« Résumons les points sur lesquels porte la ressemblance entre les coutumes tabou et les symptômes de la névrose obsessionnelle. Ces points sont au nombre de quatre : 1° absence de motivation des prohibitions ; 2° leur fixation en vertu d'une nécessité interne ; 3° leur facilité de déplacement et contagiosité des objets prohibés ; 4° existence d'actions et de commandements cérémoniaux découlant des prohibitions. »





La névrose s’éclaircit par comparaison avec la mentalité des peuples primitifs et, à son tour, l’histoire du tabou devient plus claire lorsque Freud tente de la reconstruire en appliquant ses connaissances sur les prohibitions obsessionnelles des névrosés. L’origine du tabou remonterait donc à une privation qu’il s’agit de nommer. Pour Freud, les deux interdits fondamentaux du totémisme –la prohibition de tuer le totem et d’épouser une femme du même totem- renvoient au complexe d’Œdipe. La religion totémique traduirait donc la culpabilité mais aussi la gloire des enfants qui se souviennent du meurtre du père. Ce meurtre peut être aussi bien réel que fantasmé car Freud estime que, dans le système animiste des peuples primitifs, la pensée et la parole ont autant de pouvoirs que les actes réels.





« Nous savons déjà qu'étant donné leur organisation narcissique, ils attachent à leurs actes psychiques une valeur exagérée. Aussi bien les simples impulsions hostiles à l'égard du père, l'existence du désir imaginaire de le tuer et de le dévorer auraient-elles pu suffire à provoquer la réaction morale qui a créé le totémisme et le tabou. »





On trouve encore une trace de ce tabou et des pratiques totémistes dans le système religieux chrétien. Le péché originel traduirait l’offense envers Dieu le Père, rachetée par le Christ qui mourut sur la Croix. L’Eucharistie découlerait ensuite du processus qui est à la base du repas totémique. Sous quelle forme se manifestera ou se manifeste déjà la résurgence totémique dans le troisième système, celui de la science ?





Cette analyse démontre encore une fois l’ouverture d’esprit de Freud qui a voulu concilier de nombreuses disciplines afin qu’elles s’enrichissent mutuellement. Bien que l’on puisse contester les conclusions de cet ouvrage par désaccord avec ses axiomes, il faut reconnaître que le rapprochement effectué entre le phénomène obsessionnel de la névrose et les phénomènes religieux et social du totémisme est une idée porteuse et riche en implications.


Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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L'inquiétante étrangeté et autres essais

Texte relu récemment (achevé serait plus juste) dans le prolongement de quelques réflexions induites par le livre de Léonor de Recondo. Ce que j'ai à en dire ne dépasse pas l'article consacré au Moïse de Michel-Ange.



Freud a divisé son texte en trois parties.



La première pour nous montrer que beaucoup de spécialistes se débattent en essayant d'interpréter ce qui est donné à voir par l'artiste. Non, mais sérieusement ? Cet incapable de Michel-Ange, comment se fait-il qu'il soit si incompréhensible au commun des mortels et, pire encore, à tous ces grands spécialistes de l'esthétique ? Finalement, super Sigmund les dépasse, les bat, les écrase tous (y compris le génie De La Renaissance italienne, même pas fichu de s'exprimer clairement, le bougre) parce qu'il dispose des outils de la science psychanalytique et il va nous dire comment. Je me demande s'il ne devait pas avoir du mal à enfiler ses bottes de temps en temps le père Freud, tellement il avait gonflé des chevilles.



La seconde pour nous assommer avec une description tellement lourde que j'avais abandonné ma première lecture il y a vingt-cinq ans. L'objectif déclaré : accumuler des détails sur la posture du personnage de Moïse tel que Michel-Ange l'a mis en scène pour démontrer la valeur de la psychanalyse au travers d'un syllogisme qui ne démontre rien si ce n'est qu'il faut ouvrir les yeux et observer pour collecter des indices sur les symptômes. Cela ne pourrait-il pas tout aussi bien démontrer qu'un simple médecin peut bien mieux interpréter l'activité artistique que les historiens de l'art ? Peut-être pas car en 1914, je remets le texte un peu dans la perspective historique, on n'est pas si éloigné d'une époque où l'hygiène et la prophylaxie nécessaires à toute pratique de la médecine doivent être démontrées par un chimiste auquel on n'accorde même pas le titre de docteur en médecine Honoris Causa. Et là, bizarrement, outre l'image de Pasteur, celle du docteur Bell, l'inspirateur de Conan Doyle pour le personnage de Sherlock Holmes, vient flotter dans ma mémoire. Ce n'est plus Sigmund Freud qui me parle au travers de ce texte, c'est le docteur Watson. Mais il est d'un ennui déjà mortel quand il m'assène le coup de grâce : plusieurs pages de l'Exode ! Là, il exagère. J'ai l'impression d'être en train de corriger un mauvais compte rendu de stage en entreprise d'élève de troisième qui me colle les statuts de la société pour faire du poids. Là, je dis : "Stop !" et je saute par dessus ce salmigondis pour aller directement à ses conclusions. "On sait que les parties historiques du livre qui traite de l'Exode sont truffées d'incohérences et de contradictions encore plus frappantes", dit-il et ensuite : "Soumis que nous sommes à l'influence de la critique moderne de la Bible, il est pour nous devenu impossible de lire ce passage sans y reconnaître les signes de la compilation maladroite de plusieurs récits qui servent de sources." C'est bien, au moins maintenant on sait qu'il sait, que c'est un intellectuel dans le coup et qu'il se tient au courant de ce qui se passe dans le monde. Mais, on commence à s'y faire, on est abonné à son leitmotiv : tous ces gens ne sont que des incapables ! Même les compilateurs de la Bible. Et pour en revenir au travail de Michel-Ange, son Moïse assis n'est pas, ne peut pas être - n'est même pas - une illustration des textes bibliques aussi confus soient-il.



La dernière partie expose une théorie : le moïse est assis, et il vient juste de tourner la tête vers la gauche. Les mèches de la barbe qui sont prises dans les trois doigts de la main droite démontrent le mouvement qui vient de s'achever. Voilà, ce que j'appelle enfoncer une porte ouverte parce que c'est l'évidence même.



J'aimerais donner ici mon interprétation personnelle. Elle passe par Gotlib, le fantaisiste, le papa de Gai-luron et de pervers Pépère. Je me plais à imaginer Moïse invité au Gods' Club. Il est assis, pénard. Les tables de la loi solidement coincées sous son bras droit. de sa main droite, il se lisse la barbe. C'est peut-être un geste machinal, ou, plus simple encore, il défait quelques noeuds dans les poils dont il retient l'extrémité avec la main gauche. Cette longue barbe est un signe d'ancienneté, de maturité et de sagesse. Il regarde ce qu'il fait, assez fier d'être inviter au Gods' Club. Enfin quoi ? C'est mérité : il a rédigé les tables de la loi, sous la dictée de Jéhovah, certes, mais quand même. Outre qu'il a personnellement rencontré Dieu (et ils ne sont pas bien nombreux à l'avoir croisé personnellement, deux à peine, Abraham et Noé), il a fait sortir d'Égypte les tribus d'Israël. Il leur a aussi donné les mathématiques et la géométrie qu'il a piqué aux égyptiens ; écrit les cinq premiers livres de l'Ancien Testament (si je me souviens d'un peu de catéchismes - j'y allais en partie pour faire plaisir à mon père qui me traitait de mécréant et l'autre raison n'a rien à voir avec la foi). Il est celui qui aura réuni ce peuple dans une même religion. Ce moïse, qui attend, a les muscles gonflés comme s'il avait fait plusieurs heures de culturisme avant de répondre présent à l'invitation. Et brusquement, il réagit vivement en se tournant vers la gauche et son regard est orienté vers le haut. Qui peut se trouver à cet endroit, à sa gauche et un peu plus haut, juste assez au-dessus de lui pour lui faire lever les yeux ? On ne le saura jamais car il devait prendre place dans un ensemble de quarante statues dont l'immense majorité n'a jamais vu le jour et celles qui ont été produites n'ont pas pu être installées dans une scénographie dont la description contractuelle a été perdue. Alors oublions les trente-neuf autres statues, oublions le Gods' Club, oublions Gotlib et focalisons-nous sur le projet : un tombeau. Pour qui ? Un pape : Jules II dont on sait qu'il avait pour objectif de réunir les différentes parties de l'Italie de son temps sous l'autorité pontificale. Et pas spécialement par la douceur et la diplomatie. Il y a là une connexion entre les intentions de l'un et les actions de l'autre: un peuple divisé réuni sous une même religion, par la force si nécessaire. Pour revenir un instant à Freud, ce dernier souligne le coté impulsif de Moïse, c'est aussi un trait de caractère de Jules II. Alors si on tient compte du fait que lorsque Michel-Ange projette son décor funèbre, il y a dans son voisinage un Bramante qui ne songe qu'à lui souffler la place, je ne serais pas étonné qu'il ait eu l'idée de proposer au pape de le présenter sous les traits d'un des fondateurs du monothéisme par pure flagornerie. La barbe et le geste de satisfaction qui consiste à la lisser, est de la même veine, soulignant ainsi les choix éclairés et pleins de sagesse du souverain pontife, ainsi que la satisfaction de l'oeuvre accomplie. Alors pourquoi ce mouvement vers la gauche ? Pour le mouvement lui-même, c'est un des traits distinctifs du maniérisme, le style qui prend naissance avec Michel-Ange et Léonard. Et, si on songe que ce qui attire l'attention du grand homme se situe au-dessus de lui sur la gauche - sinister, en latin - peut-être n'est-ce qu'un appel du très haut à le rejoindre. Un appel qui aurait parfaitement sa place sur un monument funéraire.







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Psychopathologie de la vie quotidienne

Si les voix d'accès à l'inconscient sont par excellence le rêve et le symptôme, Sigmund Freud nous montre dans cet ouvrage qu'avec un peu d'attention et quelques clés, il n'est pas besoin d'être un maître en psychologie pour constater sa présence à maintes reprises dans notre vie de tous les jours.

Dans "Psychopathologie de la vie quotidienne", c'est en effet à des situations connues de tous que le père de la psychanalyse confronte le lecteur. Dans autant de petits évènements qui passent inaperçus comme les lapsus, les oublis de noms, les erreurs d'écriture, Freud explique que là où nous ne tendons qu'à voir une maladresse, c'est en fait tout un conflit interne entre désir et interdit qui se joue et qui met à jour une petite parcelle de notre inconscient.



Passionnant aussi bien pour le professionnel averti que pour l'amateur curieux, cet ouvrage ravira tout type de lecteur. Très bien écrit, il est en effet aussi profond que simple à comprendre et il constitue autant une riche matière à la réflexion que l'occasion de sourire de la surprise d'une rencontre inattendue avec soi-même!
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Psychopathologie de la vie quotidienne

À une époque fort lointaine, alors que je ne savais pas encore que la psychanalyse n'est pas une science, je m'étais décidé à lire ce bouquin.

J'avais seize ou dix sept ans.



Ce livre n'est pas évident à prendre en mains et encore moins à le suivre et à le comprendre. Et pourtant de ce que j'ai pu lire, c'est un des plus accessible de Freud.



Bref... c'était une période un peu spéciale de ma vie à l'époque, mais je ne reviendrais pas et plus sur des bouquins de Freud en ayant lu quelques uns il y a plus de vingt ans de ça.



À l'époque j'avais bien aimé cette lecture mais avec du recul, beaucoup moins.
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Le Malaise dans la culture

"Le malaise dans la culture" ( ou "Malaise dans la civilisation", selon les traductions ), est un très grand texte, de ceux qui questionnent avec acuité, le monde qui nous entoure, l'Humanité et la condition humaine. Et, comme la majorité, des textes, qui ambitionnent de questionner de façon aussi nouvelle, l'Humanité, la société et la condition humaine, ce texte-ci ne laisse pas indifférent. Il s'en dégage une vision profonde de la condition humaine, telle qu'elle est naturellement, que Sigmund Freud décrit sans pessimisme, mais avec réalisme.

Et, surtout, son livre n'aspire pas à être un état de lieu, de l'état de la condition humaine, à l'époque de Sigmund Freud. Certaines parties tiennent du constat, certes. Mais l'on ne peut réduire l'ensemble du "Malaise", à ces constats. Ils ont toute leur place, dans le "Malaise dans la culture", bien entendu ; mais réduire tout le "Malaise dans la culture", à ces seules idées, semble excessif. Il ne me semble pas que ces idées, soient les seules idées, exprimées dans le "Malaise dans la culture", ni qu'elles soient les plus importantes ou les plus intéressantes.

Car Sigmund Freud, s'il a constaté les difficultés que rencontrait l'homme à son époque, s'il a constaté l'absence d'avancée dans l'état de la condition humaine, il n'a jamais cru que cela était une fatalité. Et son livre, vise, avant tout, à mon avis, à nous donner, si ce n'est des solutions, du moins, des pistes de solutions.

Et Sigmund Freud, le fait très bien, avec finesse et intelligence. Cet ouvrage, extrêmement riche, oeuvre d'un penseur révolutionnaire, est encore aujourd'hui une mine d'idées inspirantes, qui n'ont en rien, perdues de leur actualité.

Génial !
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Cinq leçons sur la psychanalyse

Pour moi qui suis un Freudienne dans l'âme ..ce livre et ces cas cliniques me sembles importants ...évidemment il faut quelques bases de pathologies psy avant de le lire .

Un thème très intéressant qui est traité est l'hystérie ..pathologie féminine qui n'appartient pas à la psychose.

Lors de ses expérimentations pour soigner sa patiente, Breuer a constaté que les symptômes étaient souvent des résidus d’expériences émotives qui seront appelés plus tard traumatismes psychiques. Il a pu constater aussi que les symptômes sont déterminés par les souvenirs dont ils sont eux-mêmes le résidu et que généralement, ces symptômes apparaissent suite à non pas un mais plusieurs traumatismes. Par conséquent, pour soigner efficacement l’hystérie, il a fallut s’attaquer à chaque traumatisme en partant du plus récent afin d’accéder au plus ancien sans avoir la possibilité d’en omettre.



Le refoulement ...omniprésent chez tout un chacun

Selon Janet, les hystériques sont incapables de maintenir en un seul faisceau les multiples phénomènes psychiques qu’ils rencontrent d’où une dissociation mentale. En outre, l’idée de Breuer de passer par l’hypnose pour soigner les patients n’est pas agréable d’où la volonté de Freud de soigner les patients sans recourir à cette méthode.

Se faisant, il a découvert qu’il devait lutter contre les patients car ces derniers opposaient une résistance inconsciente. En effet, ces derniers occultent leurs troubles et refusent de réintégrer ces éléments oubliés dans leur conscience. Il y a donc un processus de refoulement



Il convient d’admettre que la leçon deux n’est pas complète. Le patient ne refoule ses désirs, il résiste à les faire revenir à la surface de sa conscience et quand on insiste, il ne va pas toujours dire la vérité. Ses propos ne sont pas nécessairement exhaustifs et honnêtes. Il lui arrive de substituer son désir refoulé inconsciemment. C’est une sorte de compromis défensif.



Une des premières choses que la psychanalyse a mise en évidence est que les pulsions morbides sont très fréquemment liées à la vie amoureuse des patients. C’est assez délicat à croire mais l’expérience l’a démontré, dans nos sociétés pudiques, la sexualité joue un rôle fondamentale dans l’équilibre psychique.

Plus important encore, les premiers symptômes ont leur source dans l’adolescence et l’enfance des individus car oui, les enfants ont des manifestations érotiques dès le plus jeune âge. L’enfant n’a pas vraiment de libido mais il nait avec un instinct sexuel. Il n’éprouve pas l’envie de se reproduire mais chercher tout de même à se faire plaisir. C’est une phase d’auto-érotisme.

La leçon précédente nous a fait comprendre que les symptômes névrotiques apparaissent quand les individus ne peuvent satisfaire leurs pulsions sexuelles et son amenées à fuir le réel pour trouver refuge dans la maladie afin d’obtenir ces plaisirs qu’on leur refuse. On peut aussi penser fort logiquement que la résistance évoquée précédemment tient aussi au fait que le patient rechigne à sortir de sortir de la maladie de peur de perdre cette jouissance qu’il n’est pas certain de retrouver dans la réalité.



Beaucoup de gens ne portent pas crédit à ces propos et ne croient pas en la psychanalyse. Peut être est ce parce qu’ils ont peur d’admettre que leur sexualité a été brimée, qu’enfant ils avaient une libido et qu’ils ont tous en eux les germes de la névrose mais il faut comprendre que la psychanalyse est indispensable au bon développement humain. Une autre solution serait que la société rende légitime certaines tendances libidinales afin que l’individu n’ait plus à refouler ses pulsions.



Ce livre est très intéressant car le refoulement, la libido , l'hystérie fait de nous des êtres humains ...ceux qui ne croient pas en la psychanalyse ...cependant en voyant tous les jours des patients ...on se rend compte que le refoulement est omniprésent ...d'ou l'importance de travailler déçu afin de mieux se connaitre ...





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Sur la psychanalyse : Cinq leçons données à la Cl..

Cinq leçons sur la psychanalyse de Freud est un ensemble de conceptualisations sur des éléments qui gouvernement sans que nous le sachons la personnalités de l'homme.

Aussi que l'on se plaindrait de voir Freud tout expliquer autour de la libido, je pense que la libido en lisant ce livre et tel que je le comprends, est l'élément le plus sensible, fragile et imperceptible, qui influe beaucoup plus l'univers psychique de l'homme parmi tous les instincts. Comme ce livre trouve une explication de l'origine des faits réels dans faits psychiques, on peut que, par expérience Sigmund Freud a découvert que la plupart des faits réels sont régis par la libido.

Enfin ce livre m'a édifié sur la Psychanalyse et sur le mystère de certains phénomène. Mais quand on arrive au bout du livre, on a affreusement mal à la tête parce que on vient là de visiter un monde purement abstrait avec des explications extrêmement incompréhensibles tant qu'on n'assoit pas son attention
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Cinq leçons sur la psychanalyse

Bien que les théories de Freud me tapent sur les nerfs, à force que tout tourne autour du sexe, il m'a bien fallu en lire pour savoir au moins de quoi Alice Miller parlait. Alice Miller qui, elle, remet fort bien en perspective avec les théories de Freud le fait que son propre père ainsi que son meilleur ami étaient incestueux. Partant de cela, il valait mieux que ce soit les enfants qui aient des pulsions, des fantasmes, des désirs refoulés et des perversions, plutôt que d'admettre que les adultes autour de lui étaient les vrais pervers de l'affaire, en assouvissant leurs désirs fort explicites sur des enfants sans défense... Remarquez dans ce domaine, Mélanie Klein gagne le pompon. Enfin bref, je lis Freud à titre informatif, et pas du tout parce que j'agrée à ses théories, bien qu'il ait le mérite d'avoir mis en évidence tout ce qui est de l'inconscient et qu'on s'y intéresse. Ce livre est plutôt simple d'accès et compréhensible. Au moins ça...
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Essais de psychanalyse

Au-delà du Principe de plaisir



Le Principe de plaisir serait une sorte de régulateur automatique des processus psychiques liés à la circulation, l'évaluation relative et les transformations d'énergie pulsionnelle, en même temps qu'un principe organisateur de fonctionnement selon lequel l'individu ne tendrait qu'à la satisfaction par l'évacuation des quantités d'excitation qui affluent dans son appareil psychique (plaisir de décharge de ces tensions). le déplaisir correspond donc à une élévation de ces quantités, le plaisir à une diminution. L'appareil psychique cherche à maintenir aussi basse que possible la quantité d'excitation présente en lui dans une espèce de "principe de constance".



Il existe cependant des forces qui s'opposent à cette tendance au plaisir :

La principale de ces inhibitions réside dans "l'ordre" sous l'influence des pulsions d'auto-conservations du "moi" ; le "principe de plaisir" est alors relayé par le "principe de réalité" qui, plutôt qu'un renoncement introduit un ajournement à cette satisfaction et une tolérance provisoire à la non-satisfaction "sur le long chemin détourné qui mène au plaisir". Toutefois, le "principe de plaisir reste par excellence le mode de travail des pulsions sexuelles et déborde parfois le "principe de réalité".



Freud, relate l'événement connu du très jeune garçon se livrant au "fort-da" et qui ne répète dans son jeu une impression désagréable que parce qu'un gain de plaisir d'un autre ordre est lié à cette répétition dans laquelle il met en scène la disparition maternelle maîtrisée par la répétition ludique (et peut-être aussi dominatrice ou vengeresse).

Ainsi, se profile déjà l'idée que l"au-delà du principe de plaisir" s'exprimerait dans la compulsion de répétition".

L'auteur en définit alors le caractère pulsionnel comme poussée inhérente à l'organisme vivant vers le rétablissement d'un état antérieur qui a dû être abandonné sous l'influence perturbatrice de forces extérieures. Elle serait une sorte d'élasticité organique ou encore l'expression de l'inertie dans cette vie organique.



Notons dès lors la nature fondamentalement conservatrice du vivant : des phénomènes de l'hérédité, faits de l'embryologie sont avancés comme preuve de compulsions de répétition organique, conservatrices, dirigées vers la régression.

Le vivant n'est pas exterminé par des forces extérieures mais cherche à atteindre un état originel, faire retour à l'anorganique, aller à la mort par un mouvement intérieur, la mort comme but de toute vie. L'instinct de conservation n'étant plus que la tentative de l'organisme pour défendre sa manière propre de mourir.

Dans le corps humain, seules les cellules germinales, s'apparentant au groupe des pulsions sexuelles, bien que conservatrices comme les autres, préservent la vie un certain temps avec leur potentiel de dispositions héréditaires. On assiste à une espèce de dualisme entre des pulsions régressives et d'autres qui tendent vers un état nouveau, sans qu'aucun stade de développement puisse être considéré comme supérieur à un autre, d'autant plus qu'une avancée dans un domaine est souvent compensée par l'apparition de formes rétrogrades.

Une idée ressort qu'une tendance à la régression domine la vie organique, tandis que celle d'un développement adaptatif (darwinien?) ne s'animerait que sous l'effet d'excitations externes.

On se trouve en opposition avec l'idée nietzschéenne de "surhomme". La pulsion refoulée ne cesse pourtant de tendre vers une satisfaction complète qui consiste en la répétition d'une satisfaction primaire.



Selon Freud, la différence entre le plaisir de satisfaction demandé et celui obtenu serait celui que presse, du moins les plus exigeants d'entre-nous, vers des situations non établies une motion de perfectionnement en une sorte d'injonction à l'intelligence.



Mais y-a-t-il une issue à cette fuite en avant, à cette situation duale où les pulsions du moi face aux pulsions sexuelles deviennent pulsions de mort contre pulsions de vie, au travers de la fameuse "lutte de géants" entre Eros et Thanatos ?



Ainsi donc, "les pulsions du moi" poussent vers la mort en une énergie muette ; par leur caractère conservateur et régressif, elles correspondent à une "compulsion de répétition". Par cela, elles s'opposent aux "pulsions sexuelles" qui incitent à la continuation de la vie dont elles sont la "clameur" et qui reproduisent des états primitifs de l'être vivant tendant toujours vers ce but : la fusion de deux cellules germinales différenciées de façon déterminée.

Ces cellules se comporteraient de façon narcissique : un individu maintient sa libido dans le moi sans rien en dépenser dans des investissements d'objet. Elles ont besoin pour elles-mêmes de leur libido pour l'activité constructive qu'elles auront à exercer. Les cellules des formations malignes pourraient être définies comme narcissiques dans le même sens.

Le processus vital d'un individu conduit à l'égalisation des tensions internes c'est à dire, paradoxalement et à l'extrême jusqu'à la mort. A l'opposé, l'union à une substance hétérogène augmente ces tensions, introduisant de nouvelles différences vitales qui devront encore être réduites par les mêmes principes de vie.



Freud insiste sur le côté paradoxal de ces pulsions de vie perturbatrices, contrairement aux pulsions de mort, calmes, linéaires discrètes ; ainsi, le principe de plaisir qui recherche la constance, se trouve-t-il être au service des pulsions de mort, dans sa quête à désirer l'appareil psychique avec un minimum d'excitations, voire sans aucune, c'est à dire (idéalement...) en état létal.



Dans cet Au-delà, écrit "au début de la vieillesse", Freud introduit les concepts de compulsion de constance et de répétition ; il y présente le profond désir d'ordre, de régression de tout ce qui vit et de tout ce que l'activité biologique, matérielle, intellectuelle, affective, subit de doute, de négation, d'opposition, de désir de retour à l'initial, de destruction : c'est la pulsion de mort.



Comment ne pas souligner l'importance que Freud accorde déjà à la neurobiologie et ce parallélisme étonnant qu'il établit entre l'intense activité cellulaire qu'il décrit comme parfois hésitante, anarchique, régressive, déterminée, suicidaire (apoptose), vitale, reproductrice (fusion objectale) avec les conduites (psychologiques, affectives) humaines ?



L'au-delà du Principe de plaisir appelle enfin celui de réalité, issu de la fonction de conscience. Si le principe de plaisir est la voie instinctuelle, courte, aisée, droite, active, le principe de réalité serait le chemin des détours, celui des choix, des renoncements, des objets perdus (à commencer par le sein maternel), des deuils...

En cela, la réalité serait la valeur corrective du principe de plaisir, un évitement provisoire avant que d'en devenir, inéluctablement, la forme modifiée.

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L'interprétation du rêve

VIE TES REVES REVE PAS TA VIE



C’est une inscription de 40 centimètres de haut sur 8 mètres de long sur le mur d’un immeuble en pierres, à quelques pas du collège et du lycée qui sont proches de chez moi.

Alors en passant tous les jours devant cette inscription, j’ai pris le temps d’y réfléchir.



Mettons : je vis mes rêves, puisque « VIE TES REVES ».

Déjà, les rêves d’adulte ont presque tous pour sens caché un objet sexuel, alors ça va être sympa…

Donc mettons que mon rêve de base – que je ne détaillerai pas ici – soit réalisé : cool !

Mais comment je fais, moi, maintenant, avec « REVE PAS TA VIE » qui ne peut plus marcher du coup ?

C’est bien un truc à m’empêcher de dormir, quoi…





Sinon le livre explique qu’il y a quatre phénomènes psychiques qui permettent aux rêves de se former.

Condenser, déplacer, remanier, ordonner.

Condenser c’est utiliser plusieurs images pour une même idée ou plusieurs idées pour une même image.

Déplacer c’est transposer un événement dans un autre lieu, ou sur d’autres personnes, voire une personne sur une autre.

Remanier c’est faire des liens qui permettent au rêve de devenir intelligible.

Ordonner, c’est organiser les images pour faire une histoire cohérente.





En chanson, parce que le temps passe, mais l’idée reste la même, si vous lisez les paroles :



« Je rêvais d'un autre monde

Où la terre serait ronde

Où la lune serait blonde

Et la vie serait féconde

[…]

Oui je rêvais de notre monde

Et la terre est bien ronde

Et la lune est si blonde

Ce soir que dansent les ombres du monde

[…] »



(« Un autre monde », Téléphone)

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Totem et tabou

Ouvrage de référence pour qui s’intéresse à la psychanalyse, "Totem et tabou" est l'une des pièces maîtresses de Sigmund Freud car c'est ici que, se basant sur des données anthropologiques, linguistiques et cliniques, il aborde pour la première fois les origines de son célèbre Complexe d'Oedipe.

Revenant sur des thèmes tels que la peur de l'inceste, l'ambivalence des sentiments et la toute puissance des idées, Freud nous promène à travers l'espace, de l'Australie à l'Europe, et à travers de temps, de l'ère de l'homme préhistorique à celle de la bonne société viennoise du 19ème siècle, afin de nous démontrer que certaines choses sont universelles, et que le tabou d'inceste et le complexe d’œdipe sont de cet ordre.

"Totem et tabou", en fait, c'est un peu le conte des origines, celles de l'humanité et celles de chacun de nous... Très intéressant et d'une grande richesse théorique, je le recommande chaudement, même si, de par son style, ce n'est pas l'ouvrage du père de la psychanalyse que j'ai pris le plus de plaisir à lire...
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Névrose et psychose

Comme chacun sait, Freud a permis de grandes avancées, notamment dans le domaine de la psychologie et de la psychiatrie. Père de la psychanalyse, il fait prendre conscience de la maladie et de la santé mentale.



Dès lors, le malade mental était considéré comme un homme ou une femme digne de considération et digne d'être soigné-e. Ce qui pour l'époque, relevait d'une révolution pour la psychologie.



Il est aussi question, dans ce petit livre d'à peine une centaine de pages, de faire la distinction entre Névrose et psychose.



Selon lui, également, l'intérêt de l'homme est la satisfaction optimale à la fois de son moi et de son intérêt libidinal...



Une petite centaine de pages qui ne manquent pas d'intérêt.



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Deuil et mélancolie

"Deuil et mélancolie" est un court essai de Sigmund Freud, ou l'auteur de "Totem et tabou" aborde la question suivante : quelle est la différence entre le deuil et la mélancolie ?...

Le fondateur de la psychanalyse constate en effet beaucoup de ressemblances entre ces deux états. Toutefois, il lui semble qu'une étude psychologique fine révèle vite des différences caractéristiques, qu'il nous énumère.

En plus, c'est accessible et relativement facile à lire.

Bref, un essai très intéressant de Sigmund Freud, fin, intelligent et accessible !...
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Sur le rêve

"Sur le rêve" est un court ouvrage rédigé par Freud et qui a été initialement écrit pour s'insérer au sein d'un ouvrage collectif recensant des communications de différents auteurs sur le sujet.

Cet ouvrage de psychanalyse recense les différents processus qui interviennent dans le travail du rêve et deviennent apparents au cours de leur analyse. Freud passe en revue chacun des processus qu'il a identifié, en le nommant, le définissant et l'illustrant au travers d'exemples issus de ses rêves, de ceux de ses amis ou de ses patients. Il explique le fonctionnement de ces mécanismes et évoque les relations qui se jouent entre les éléments conscients ou de la vie réelle du rêveur, leur retour à la conscience après un passage dans l'inconscient et le travail du rêve, et l'interprétation que l'on peut en faire.

Facile à aborder, cet ouvrage sur le rêve se veut d'une portée plus universelle. Freud en effet nous explique que les mécanismes décortiqués sur le phénomène du rêve peuvent être généralisés à toutes les manifestations de l'inconscient, notamment à l'analyse des névroses. Son format didactique le rend à la fois accessible à tous et utile aux professionnels.

A ce titre, "Sur le rêve" est un ouvrage de psychanalyse à part entière, dans le sens où il expose, à partir du traitement du rêve, les mécanismes qui sous-tendent toutes les manifestations de l'inconscient.

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Psychopathologie de la vie quotidienne

un des livres les simples de Sigmund Freud avec les 5 leçons de psychanalyse. c'est un petit bijou. on découvre ce que notre inconscient révèle par ces petits lapsus et actes manqués qui fourmillent dans notre vie de tous les jours si on y est attentif....
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Dora

Attention génie !



"Dora : Fragment d'une analyse d'hystérie" est le premier cas étudié par Sigmund Freud dans ses "Cinq psychanalyses", ouvrage où il présente la psychanalyse grâce à des cas cliniques relatifs aux grandes familles psychopathologiques que sont les névroses (hystérique, obsessionnelle et phobique) et les psychoses.

Comme son nom l'indique, le cas Dora est celui d'une jeune-femme souffrant d'une névrose hystérique. Dans cet essai, Freud présente son travail analytique avec cette jeune femme, et ce faisant, il présente sa théorie des névroses ainsi que le fonctionnement d'une cure analytique, à travers, notamment, l'interprétation des rêves.



Extrêmement complet dans sa présentation théorique, "Le cas Dora" est un classique qu'il faut lire à tout prix si l'on s’intéresse à la psychanalyse, car tant au niveau de la symptomatologie névrotique, des mécanismes inconscients que de l’interprétation des rêves, les informations fournies dans cet essai sont d'une grande richesse.



Mais au delà de l'aspect instructif de cet ouvrage, si je recommande sans hésiter "Le cas Dora", c'est avant tout pour ses qualités littéraires. En effet, le souvenir que je garde de ma lecture est avant tout celui du plaisir! Le même plaisir, à vrai dire, que j'ai pu trouver quelquefois en lisant Agatha Christie! Et oui, dans cet essai, c'est comme si le père de la psychanalyse s'était inventé pour un temps auteur de polar! Le style est sobre, clair et très agréable à lire mais surtout, l'auteur sait ménager son suspense! Se plonger dans les rêves et les symptômes de Dora, c'est un peu comme se plonger dans une énigme policière! Bien sûr il n'y a pas meurtre, mais quand il s'agit de fantasmes inconscients, le meilleur comme le pire sont à prévoir... Et c'est avec excitation qu'on suit les avancées de l’enquête de l’inspecteur Freud : viendra-t'il à bout du mystère Hystérique?
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Correspondance : Sigmund Freud / Stefan Zweig

J’ai toujours voulu consulter un livre sur les correspondances entre deux grandes figures d’un autre temps. C’est comme rentrer dans leur intimité. Il y a du bon et du mauvais.

Le bon, c’est de découvrir leurs petits secrets et le moins bon est d’entr’apercevoir leur caractère.

Dans cet ouvrage, je me suis attaqué à deux personnalités que j’ai déjà lues et que j’admire : Sigmund Freud et Stefan Zweig.

Une chose me frappe au premier abord le respect et la vénération inconditionnelle de Zweig pour Freud. Et la susceptibilité de ce dernier.



Sinon cet ouvrage est court et on n’apprend pas grand-chose, le temps s’écoule et aucun adieu de la part de Zweig ne sera possible avant que Freud ne meurt.



Une dernière chose en 1933, les recueils de Zweig et de Freud seront brûlés par les nazis. Un douloureux point en commun. Qui m’incite à ne jamais cesser de les consulter. Car la pire des actions est bien de brûler un livre parce qu’il dérange…



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Deuil et mélancolie

Court essai, clair et accessible, comparant les deux notions de deuil et de mélancolie. On y découvre des similitudes dans les processus psychiques, décrites avec l'habituel talent de Freud. Que l'on adhère ou pas à ses conceptions, cet ouvrage reste très instructif et prête à la réflexion sur le notion de perte, que tout un chacun est amené à envisager au cours de son existence.

Pas le plus marquant des essais de Freud, mais très enrichissant par ailleurs !
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Psychologie des foules et analyse du moi

Un des premiers types qui a voulu analyser la psychologie de la foule c’est Gustave Le Bon, avec sa « Psychologie des foules », ça date de 1895. Le père Freud lui succède peu de temps après avec un essai qui date de 1921. Autant dire que s’ils voyaient ce que sont devenues les foules aujourd’hui, ça les ferait flipper : il y a plus de monde au domac le samedi midi qu’il n’y avait d’habitant dans une ville de province moyenne au siècle dernier. Ça reste quand même intéressant.





Déjà, ces études montrent qu’un changement s’opère dans les mentalités. Pour qu’on prenne conscience de l’existence de l’individu, pas mal de paradigmes avaient dû être renversés. Le monothéisme, en instaurant une relation personnelle entre le fidèle et son dieu le père, n’avait pas peu œuvré pour opérer la distinction radicale qui sera à la base de l’individualisme. Avant, on se posait pas trop de questions paraît-il, on vivait dans la communauté, enfin, ça, c’est ce qu’on raconte. Avec la publication de ces deux essais spéculateurs de la foule, on matérialise le passage du phénomène communauté > individu > foule (regroupement d’individus). Un siècle plus tard, on pourrait ajouter un 4e terme, celui de masse, c’est-à-dire regroupement de non-individus. Mais c’est une autre histoire.





Ce bouquin s’inscrit à la suite de Totem et tabou. Ici, Freud nous fait entrer dans la vie des institutions, notamment à travers ces deux figures périmées que sont l’Eglise et l’Armée. Il fonde une psychologie sociale en prenant en compte les comportements réels et la réalité fantasmatique et en trouvant le lien qui les unit. Celui-ci passe forcément par autrui. Nous assistons donc à une mise en question de l’opposition entre psychologie individuelle et sociale qui passe par deux interrogations centrales : quelle est la nature de la foule ? et quel est son pouvoir d’influence sur l’individu ? C’est à comprendre les mécanismes de l’identification qu’on sera conviés.





Y a nécessité d’aimer son chef. Pas comme vous en avez l’habitude, non, mais de cet amour plein de mana, fascinant, qui prend la place de l’idéal du Moi. Le chef crée le groupe en utilisant l’hypnose. Faisant croire qu’il aime tous les membres d’un amour égal (EGALITE !), il devient l’objet commun du groupe, placé par chacun à la place de son idéal du moi et permettant ensuite l’identification des membres les uns aux autres. Les groupes constitueraient ainsi des formations homosexuelles n’acceptant pas un amour qui tient compte de la différence des sexes, de la confrontation et de la possibilité de rupture. Le groupe a également besoin de se constituer un idéal commun qui servira de prétexte pour faire de grandes teufs populaires. C’est l’axiome de base de la communauté. Ainsi donc, la formation collective découle de l’illusion produite par l’hypnose et fonctionne comme une névrose commune, tendant à détourner chacun de la réalisation de ses buts sexuels directs. C’est triste, dit comme ça, mais ça peut éviter bien des situations plus dramatiques comme on en retrouve, maintenant que la collectivité ne nous donne plus rien à aimer.





« Celui-là même qui ne regrette pas la disparition des illusions religieuses dans le monde civilisé moderne conviendra que tant que ces illusions étaient assez fortes, elles constituaient pour ceux qui vivaient sous leur domination la meilleure protection contre les névroses. Il n'est de même pas difficile de reconnaître dans toutes les adhésions à des sectes ou communautés mystico-religieuses ou philosophico-mystiques l'expression d'une recherche de remède indirect contre toutes sortes de névroses. »





Alors, quand on nous dit que Dieu est mort et qu’on va enfin pouvoir s’en payer une bonne tranche de liberté dans la société civile laïque, faut se demander quand même de quel pain moisi on nous donne à bouffer à la place –car il est sûr que la communauté tiendrait pas longtemps et sainement en place si nous n’étions pas tirés par une illusion commune. Mais peut-être, effectivement parce qu’il n’y a rien à la place, allons-nous exploser bientôt pour le plus grand bonheur de l’univers.





Prenons une autre petite phrase anodine : « Dans la vie psychique de l’individu pris isolément, l’Autre intervient très régulièrement en tant que modèle, objet, soutien et adversaire, et de ce fait la psychologie individuelle est aussi d’emblée et simultanément une psychologie sociale, en ce sens élargi, mais parfaitement justifié ».

Avec ça, Freud ruine les prétentions des caractérologues de foutre les individus dans des catégories. Il propose plutôt d’examiner les événements réels ou imaginaires qui ont développé le sujet dans son histoire personnelle. On se pose alors la question de savoir si un autre environnement aurait pu changer la conduite de l’individu. On peut concevoir la possibilité de maladies ou de types de comportements dérivés de l’état de la civilisation. Dis-moi de quelle maladie mentale tu souffres et je te dirai quelle société t’a façonné…





On voit donc que malgré le titre de cet essai, plutôt bon enfant, Freud nous a pondu là quelque chose de subversif pour son époque. Avec ça, il mine les rapports sociaux factices, il démystifie les idéologies et il rend au rapport sexuel sa charge dramatique originaire. Pour ce qui est des limites de l’ouvrage, on pourra évoquer la restriction de la définition de la foule aux grandes messes laïques, genre manifestations populaires, ce qui écarte du même coup le fonctionnement des foules de plus petites dimensions comme on les retrouve dans les entreprises par exemple. Freud ne parle pas trop non plus de la nécessité pour la foule de désigner un ennemi externe genre bouc-émissaire. En évoquant seulement le lien d’amour qui réunit les individus, Freud fait l’impasse sur la pulsion de mort qui sous-tend tragiquement le lien social. Sans doute avait-il envie de changer un peu de style littéraire après nous avoir causé du meurtre du père dans le Totem et tabou.





Lors de sa sortie, ce livre ne provoqua qu’un intérêt poli. On ne lui découvrit un réel intérêt qu’à partir des années 70 et de nombreux types intitulés psychosociologues trouvèrent à lui faire dire une quantité de choses affolantes sur notre époque et ses phénomènes incontrôlables. C’est’y pas bien la preuve que si on veut causer de foule, faut-il encore savoir lui donner le bon grain à l’heure où elle commence à avoir faim, et ne pas avoir l’outrecuidance de lui poser la gamelle alors que le précédent contenu stomacal n’est pas vidé ?

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