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Critiques de Stéphane Servant (1165)
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Monstres

La définition du mot "monstre" peut varier d'un individu à l'autre. Ce roman en est une preuve flagrante.



Roman jeunesse illustré, "Monstres" est une petite pépite visuelle et une histoire pour réfléchir sur notre rapport à l'autre. Il y a plein de monstres dans "Monstres" : l'enfant humain, l'enfant monstre pas assez monstre pour les autres monstres, les enfants monstres aux comportements monstrueux. C'est vachement bien pensé.

L'histoire dans son déroulé est assez classique mais l'univers, la façon dont est amené le sujet et les illustrations sont envoutants. J'ai adoré.



A partir de 9/10 ans.
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Le machin

Un conte-randonnée destiné aux 2-5 ans.



Le machin, c'est ce grand tissu rouge et blanc sous lequel s'est allongée la fourmi que l'on voit sur la couverture du livre. Ce même tissu que l'on retrouve pendu à un arbre sur la première page.

Dans la savane, chaque animal est persuadé de connaître la vraie utilisation de ce machin: un bonnet, une cape, une écharpe... Les suppositions vont s'enchaîner, chaque personnage partant bouder une fois son idée dénigrée. Jusqu'à ce que tous comprennent à quoi sert vraiment cet objet qu'ils se disputent... et que les enfants éclatent de rire!



Les petits retiendront facilement la structure répétitive de cet album et répéteront avec plaisir les "grosse patate!" et "gros cornichon!" que s'envoient les personnages moqueurs.

Le texte virevolte, se renverse et s'ondule au rythme des intonations, s'intégrant parfaitement aux illustrations épurées mais charmantes. Ces dernières sont faites de tissus cousus, ficelles et fermetures éclair.



Cet album est très apprécié par les enfants (souvent lu en maternelle) et pour cause: il allie humour et réflexion, bons mots et simplicité, typographie expressive et illustrations soignées. Un coup de cœur pour toute la famille!
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Cinq minutes et des sablés

Ou comment l'imminence de la mort peut redonner goût à la vie.

La Petite Vieille se sent bien seule, elle n'attend plus que madame la Mort, et avec impatience en plus : elle se sent prête à l'accompagner. Mais voilà que madame la Mort a le temps pour un thé et des sablés. Une chose en entraînant une autre, une visite en incitant une autre, la vie et la joie renaissent chez la Petite Vieille.



Je ne connaissais que les romans ado de Stéphane Servant, et j'ai été séduite par ce premier album que je lis de lui. D'autant qu'il est illustré par le trait vif d'Irène Bonacina.

Un bien joli album qui invite à profiter de la vie jusqu'au dernier moment, et de ses proches tant qu'ils sont vivants.
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Cavale

Un conte philosophique et poétique sur la vie, le temps, la mort, l'amour et la différence, et dont le message essentiel semble de prendre le temps de vivre, même si c'est un peu plus facile à dire qu'à faire, en vérité.

Une histoire qui ne m'a pas 100% convaincu, même si elle est bien pensée, mais ayant l'avantage d'être rehaussée par les dessins de Rébecca Dautremer, dont le talent n'est plus à prouver, qui réussit là une véritable prouesse d'originalité.
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Miettes  (humour décalé)

Un jeune homme détourne un one man show prévu par son lycée pour combattre les stéréotypes de genre et les clichés et pour dénoncer les violences induites.



Il commence par évoquer les attendus aussi bien quand on est une fille que quand on est un garçon.



Il énumère aussi bien celles qui naissent et éclosent dans la famille que celles qui sont présentes à l'école et au sein de la société plus largement.



Alors que le programme mentionné un numéro humoristique, c'est un véritable message revendicatif que déploie le lycéen.



Jusqu'à l'explosion finale qui fera œuvre de dévoilement sur des violences, mais aussi acte de revendication...



J'ai beaucoup aimé que ce soit un garçon qui porte ces valeurs. Il interroge ainsi l'identité et le caractère imposés en fonction du sexe de manière très claire et approfondie.



En peu de pages beaucoup de thèmes sont traités : la popularité, l'alcool, le phénomène de meute, la peur de s'opposer au leader, les relations filles garçons...



Il est question de sensibilité, mais aussi de blessure avec la dénonciation de violences subies par le narrateur lors d'un voyage scolaire.



Enfin, il est bien montré à la fois la force de la parole pour se libérer de ces carcans et de ses peurs et à la fois la nécessité de trouver des alliés qui nous accompagnent.


Lien : https://www.nouveautes-jeune..
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Le Coeur des louves

Un énorme coup de cœur pour ce pavé qui va rejoindre très probablement mes lectures sur une île déserte.

Célia emménage dans la maison de sa grand-mère décédée il y a peu. Sa mère la rejoint. Ce village les connaissent bien mais surtout via des rumeurs et des secrets. Célia va devoir comprendre la vie de sa grand mère pour grandir et accepter les failles de sa mère.

Une histoire où des légendes s'écrivent, se racontent, et surtout un livre d'une sublime écriture.

Alors plongez-vous dans ce roman et n'ayez pas peur du nombre de page !

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Ti Poucet

Ti Poucet !

Le Petit Poucet ?



Oui ! Il est là, dans notre monde moderne sauf qu’il a mangé les miettes de pain et conservé 3 cailloux dans sa poche « plutôt que de retrouver ses parents un peu trop méchants ….».

Mais un jour l’ogre sort de la forêt ; alors Ti Poucet jettera un à un ses cailloux comme on se déleste de mauvaises choses pour pouvoir grandir et construire un avenir paisible et heureux.



Cet album remarquable est une version détournée très originale du conte traditionnel. Les images très vives et expressives au trait très caractéristique d’Ilya Green accompagnent magnifiquement ce beau texte.



Que dire de plus ? Si non, ouvrez le livre à vos enfants et pensez à bien le refermer…….

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Le machin

Complément de critique, participation au prix des incorruptibles :

C'est en passant un jour près du grand lac que Bobo l'éléphant trouve un drôle de machin en tissus qu'il ramasse et coiffe en guise de bonnet. Mais Kiki l'alligator se moque de lui. Il en est sûr, ce machin n'est pas un bonnet mais une belle cape. Bobo lui abandonne le machin et part bouder dans la forêt.Non loin de là, Zaza la brebis voit Kiki et se met à rire de lui. Pour elle, ce machin n'est autre qu'une jupe. A son tour, Kiki part bouder dans la forêt en regardant Zaza enfiler le machin. Juju le canard qui passait par là trouve Zaza bien nouille de penser que le machin est une jupe : franchement, ça ne peut être qu'une écharpe ! Zaza, boudeuse va rejoindre Bobo et Kiki... Vient alors Lili la fourmi qui décrète que le machin est une couverture et que Juju peut bien aller rejoindre les trois autres. Alors une dispute survient entre les cinq animaux qui veulent chacun récupérer le machin pour l'usage qui leur plaira... Saura-t-on jamais lequel d'entre eux a raison ???

Informations supplémentaires : Cet album a été sélectionné lors de la 20ème édition du prix des incorruptibles qui se déroulait lors de l'année scolaire 2008-2009.

Pour être Incorruptibles, les jeunes lecteurs s'engagent à :

* lire les ouvrages qui ont été sélectionnés

* se forger une opinion personnelle sur chacun des livres

* voter pour leur livre préféré.

Ils participent au sein de leur classe ou de leur club de lecture, dans leur établissement, leur bibliothèque ou leur centre de loisirs et sont répartis en 7 niveaux de lecture : Maternelle, CP, CE1, CE2/CM1, CM2/6ème, 5ème/4ème et 3ème/2nde.

" Le machin " est un album qui faisait parti des ouvrages destinés aux classes de maternelle, aux côtés de:

* " Le petit poussin rouge " de Tina Matthews

* " Grosse légume " de Jean Gourounas

* " Un jour, deux ours " de Ghislaine Roman et Antoine Guilloppé

* " Sori et la lune d’automne " d’Uk-bae Lee

Le lauréat : " Grosse légume " de Jean Gourounas

Public : à partir de trois - quatre ans en lecture accompagnée mais qui plaira sans nul doute jusqu'à l'âge de sept - huit ans.

Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'auteure, Stéphane Servant, vous pouvez suivre cette adresse :

http://stephaneservant.over-blog.com/

Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'illustratrice, Cécile Bonbon, vous pouvez suivre cette adresse :

http://cecilebonbon.blogspot.fr/
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Félines

Attention COUP DE COEUR!!! Félines est construit comme le témoignage de Louise, une adolescente qui est une des victimes de l'étrange mutation qui recouvre la peau de jeunes femmes d'un épais duvet de poils et aiguise leurs sens. De plus en plus de filles se retrouvent atteintes de cette mutation et de manière insidieuse s'installe la ségrégation. Ce roman destiné aux adolescent-e-s est d'une richesse inouïe. Il nous parle de sexisme, racisme, homophobie, écologie,... Bref ce roman nous parle de l'être humain et de son incapasité à gérer l'inconnu. Les mécanismes conduisants à une discrimination sont également explicités à travers cette histoire.

Je recommenderai cette lecture à tout-e-s-x. Bravo à Stéphane Servant pour ce roman extraordinaire!

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L'expédition

Cet album nous offre une très jolie histoire avec de très belles illustrations. C'est triste et beau à la fois, plein de poésie et de philosophie sur la transmission des valeurs, l'amour filial. C'est une sorte de parabole sur la vie, sur ce besoin de liberté, de faire soi-même sa propre expérience, puis de passer le témoin à sa progéniture avec une certaine sérénité et un sentiment des choses accomplies.
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Cheval océan

Angela avait promis à sa grand-mère d'aller voir l'océan au Portugal et c'est ce qu'elle va faire surtout depuis le traumatisme qu'elle a vécu. Il faut qu'elle aille hurler sa douleur dans l'écume de l'océan.

Un texte court, d'une très grand puissance, un texte à lire à voix haute pour lui donner toute sa force.

Les mots de Stéphane Servant savent toujours toucher l'âme, le coeur et les entrailles du lecteur, quel talent !

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Sirius

Une histoire geniallisime ! Un monde post-apocalyptique palpitant qui met en scène la face noir de notre monde et le problème d'inégalité et de racisme. Les étoiles noires sont un exemple types de caractère de personnes qui veulent révolutionné le monde actuelle en s'y prenant d'une façon brutal et radical. Avril et Kid sont deux enfants passionnants et très attachants ! Je le conseille vivement à tous, quelques soit votre tranche d'âge.
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Félines

La petite histoire



Nous écoutons le récit de Louise, vivant dans la clandestinité, qui va relater quelques mois de sa vie mais aussi celles d'autres adolescentes qui ont connu dans leur chair la Grande Mutation. Un changement si brutal qu'il va provoquer la haine, la peur, la persécution et diviser la population. Louise va raconter comment elle va apprivoiser son corps, l'accepter et affronter le regard des autres.



" Comme si la nuit était suspendue. Et la lame de la lune, là-haut dans le ciel, étincelait comme une griffe. "



Ce que je retiens de cette lecture...





Le contexte de lecture





Une lecture commune dans le cadre du Tournoi des élites et de l'épreuve des audacieux organisé par le staff du PLIB. J'ai donc fait cette lecture auprès des Guérisseurs.





J'ai adoré retrouver la plume de Stéphane Servant que j'avais savouré, il y a deux ans avec Sirius, une autre écriture bouleversante.





Un petit mot sur la couverture en bleu et jaune de Patrick Connan, dont je conseille la découverte de son site où l'on retrouve d'autres magnifiques couvertures de Rouergue éditions ou des pastiches d'affiches de film très réussis.



" La ville ressemblait à un chaudron où bouillonnaient l'ennui et les ragots. "



Je m'excuse pour l'effet brouillon de cette chronique : j'ai jeté mon ressenti au fur et à mesure.



L'atmosphère du livre



Nous sommes d'emblée plongés dans le récit avec le "je" de Louise qui nous fait vivre toutes ses émotions, ses réflexions, son évolution, sa métamorphose physique mais surtout mentale. De l'adolescente à la femme, du doute à la détermination.

La tension monte crescendo, prend son temps et l'atmosphère délétère s'étend progressivement mais sûrement.

Pas de chapitres, pas de pause, pas de temps mort, on avance inexorablement avec Louise ballotés par les événements, pas de répit.



Je ne cacherai pas que j'adore la plume de l'auteur : il écrit fabuleusement bien et ici il a une façon d'aborder la féminité qui me touche profondément et je suis émue de voir ce sujet traité avec tant de justesse par un homme. Il semble bien cerner les problèmes qui préoccupent les adolescentes d'aujourd'hui et de toujours aussi. L'auteur écrit pour et sur les femmes avec un ton juste et une connaissance sensible.





"Nous étions douze. Douze adolescentes, douze corps trop maigres, trop épais, trop tordus, douze corps imparfaits que nous tentions de dompter comme on l'aurait fait avec des chevaux sauvages. Nos chevaux étaient rebelles, mauvais et têtus.Nous mordions la poussière en essayant de les domestiquer. tout partait dans tous les sens, rien ne nous obéissait. Nos corps nous malmenaient, ils nous épuisaient."



C'est une quête identitaire essentielle, vitale à laquelle nous assistons. Par le biais du fantastique, il dénonce les travers de notre société urbaine détachée de la nature, obnubilée par la performance et le paraître.



Les personnages



Louise ne se plaint jamais et pourtant elle n'est pas toute blanche, elle a su être superficielle, lâche mais elle ne renonce jamais. Cette force est née des épreuves de la vie, la perte de sa mère, sa culpabilité, ses blessures physiques...



" Voilà le genre de fille que j'étais. Une enfant qui jouait à la femme fatale. Une Alice grimée en Reine de coeur sans pitié. Une Narcisse troublée par son reflet. Une adolescente, ni pire ni meilleure que les autres, je crois."



Tom, l'ami, l'amant

Il est sensible, doux, à l'écoute et plus complexe que son allure ne le suggère. Il sait qui il aime et pourquoi.



" Avec lui, j'avais compris que les gens ne sont pas que ce qu'ils montrent. Chacun possède un monde intérieur. Celui de Tom était étrange, décalé, mais aussi extrêmement créatif et sensible. Presque féminin, auraient pu dire certains."



le père de Louise et Satie, le petit frère



La famille est très soudée. C'est un pilier qui donne de la force et de l'équilibre à l'héroïne. Le père se révèle dans l'adversité et Satie réagit avec le coeur sans préjugés et a-priori. L'enfance qui ne juge pas, ignore les différences.



Les filles



L'auteur a su cerner les problèmes de jeunes adolescentes perdues dans leurs corps et bombardées par les clichés ( dans les deux sens du termes) que notre société nous renvoient.



Fatia, Morgane, Sara, La Rouquine, la Blanche, Alexia, Camille et j'en oublie sans doute que Louise n'oublie pas.



" J'aimerais que tu fasses tes propres choix. Pas ceux qu'on te dicte. "



L'auteur met en avant le particulier, le singulier , l'unique par opposition à l'uniformisation, au standard, à l'anonyme revendiqué par les sectaires. Il prône un "je" conscient qui s'unit à l'autre pour faire un "nous" riche, diversifié, complémentaire, complexe.



" Pour l'administration, le foulard comme le short étaient sacrilèges."



" Nos corps faisaient débat.

Encore une fois. "



" Pour lui, nous incarnions la dégénérescence, nous étions la première tache sur le corps moribond de l'humanité, les signes de la catastrophe imminente, l'annonce de l'Apocalypse. "



Je remercie l'auteur pour son écriture poétique et coup de poing, je le remercie d'éveiller les consciences, d'en appeler à la vigilance, de responsabiliser son lecteur face à la différence, au déni des réalités.





" ... ce que l'homme ne comprend pas, souvent il le détruit. "



Roar !!! C'est un coup de coeur pour moi ! Une écriture qui est poésie et poignard à la fois. Un très bon roman adolescent à mettre d'urgence entre toutes les mains.



" Vous savez, c'est ce qu'on demande souvent aux victimes de viol : est-ce que vous avez résisté ? Vraiment résisté ? Et c'est insupportable d'entendre ça. Fred a profité du fait que j'étais jeune, frêle et ivre. Il a attendu que je sois la plus vulnérable possible pour s'en prendre à moi. Il n'y a qu'un seul coupable et c'est lui. On ne se fait pas violer. On est violée. Le viol, c'est l'autre qui le fait. C'est l'autre qui impose sa violence. Une violence extrême et aveugle qui fait de vous un objet que l'autre veut soumettre et détruire. "



" C'est à ça que servent les livres. A ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur coeur."
Lien : https://chrisbookine.blogspo..
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Sirius

Cher Sirius,



Depuis l’instant où j’ai entendu parler de toi, je n’ai eu qu’une seule envie : te rencontrer. Dans mon cœur de lectrice passionnée, tu représentais la promesse inespérée d’une intense retrouvaille avec la plume de ton auteur. Ton grand frère, La langue des bêtes, avait su conquérir mon cœur, et depuis que la dernière de ses pages se fut définitivement tournée, le monde me semblait bien vide : où allais-je retrouver cette sauvage poésie, cette intense féérie, cette singularité qui m’avait tellement chamboulée ? J’ai lu de nombreux livres, depuis, ai eu de nombreux coups de cœur, aussi, mais tout au fond de moi, je t’attendais sans le savoir. Et à l’instant même où je t’ai sorti de la boite aux lettres, à la seconde même où mes yeux se sont posés sur ta si jolie couverture, j’ai su que tu allais répondre à toutes mes attentes inconscientes. Tu ne m’as pas déçue, Sirius, bien au contraire, tu m’as enchantée.



Au fil de tes pages, j’ai rencontré Avril et Kid, une grande fille et un petit garçon, deux êtres perdus au milieu d’un monde ravagé, deux étoiles isolées qui s’ignorent encore. Avril et Kid, une grande sœur et son petit frère, deux couleurs de peau différentes, deux cœurs qui s’aiment plus que tout. Avril et Kid, deux âmes perchées sur un arbre immense, un arbre ami, un arbre abri, attendant depuis cinq ans Sirius qui les conduira à la Montagne. Mais Avril et Kid vont devoir fuir, s’enfuir, quitter ce refuge, partir sur les routes, poursuivis pas les Etoiles Noires, qui surgissent du passé d’Avril pour bouleverser leur présent … et leur avenir, aussi, peut-être, si ce mot signifie encore quelque chose sur cette Terre dévastée. Et alors, Sirius vint à leur rencontre, bien différent que celui qu’ils s’attendaient à voir … Saura-t-il les conduire jusqu’à la Montagne ?



Sirius, tu nous présentes la fin du monde, la fin d’un monde. Du moins, c’est ce que l’on pense, au début : Comment le monde pourrait-il survivre si ni les plantes, ni les animaux, ni les humains, ne sont plus capables de se reproduire ? Comment la vie pourrait-elle subsister si mêmes les étoiles ne sont plus capables de rester accrochée dans le ciel ? Tu nous obliges à regarder en face ce monde ravagé, dévasté, cette Terre qui pourrait être la nôtre demain, peut-être. Mais surtout, tu nous forces à dévisager la vérité en face : lorsque tout s’effondre, lorsque les ressources s’épuisent, lorsque survivre devient un combat quotidien, alors toute trace d’humanité s’efface définitivement du cœur des hommes. Redevenus bêtes, cruels et assoiffés de sang, ils ne pensent qu’à leur propre survie sans plus jamais tendre une main charitable à plus petit que soi. Tu nous poses cette terrible question, tu ouvres cette affreuse interrogation : ne serions-nous pas, finalement, pires encore que les Zanimos que nous considérons comme inférieurs à nous ?



Sirius, avec une telle thématique - la fin du monde -, tu aurais pu être semblables aux autres romans post-apocalyptiques : un récit dramatique, qui fait peur, un récit tragique, qui accable. Mais tu n’es rien de tout cela. Tu ouvres les yeux de tes lecteurs sans pour autant les déprimer, tu les invites non pas à broyer du noir mais à chercher la lumière dans toute chose. Tu les pousses à changer de regard sur le monde qui les entoure, tu les exhortes à découvrir la Vérité qui se cache un peu partout autour de nous et en nous : nous sommes tous des Zétoiles, et nous faisons tous parti de la même Constellation. Et quand je dis « tous », je ne parle pas uniquement de nous, frères et sœurs humains en dépit de nos différences - bien que si tout le monde reconnaissait déjà cela, nous aurions fait un grand pas en avant - mais bel et bien de nous, êtres vivants, humains comme animaux, animaux comme plantes, plantes comme humains. Nous appartenons tous à la grande Constellation de la Vie, et c’est ensemble que nous pouvons faire de cette Terre un monde d’harmonie, de paix, d’amour et d’espoir.



Sirius, tu n’imagines même pas à quel point j’ai aimé te lire. Tu as fait surgir en moi des cascades d’émotions, tu m’as fait sourire, tu m’as fait pleurer, tu m’as fait trembler, tu m’as fait vibrer. Tu es tellement bien écrit, c’est dingue, c’est comme si les mots prenaient vie pour m’emmener dans un voyage, ou dans un rêve, je ne sais pas très bien. Comme si les mots n’étaient plus de simples mots, mais des étoiles, eux aussi, et que la Constellation harmonieuse et magnifique qu’ils formaient, c’était toi, ce livre que j’ai pris tant de plaisir à découvrir, à savourer. Ce livre que je relirais sûrement très régulièrement, juste pour voyager dans le monde des rêves à nouveau, juste pour retrouver Avril, Kid et ses Zanimos. Ce livre que je conseille à quiconque voudra bien m’écouter, suivre mes conseils, suivre mes pas.



Sirius, tu as été une de mes plus belles lectures de l’année. Alors je tenais à te remercier pour cela. Et à travers toi, je veux remercier ton auteur, ce Conteur qui t’a donné vie. Merci Stéphane Servant, merci infiniment pour vos livres qui, à chaque fois, font descendre toutes les Zétoiles du ciel dans mes yeux ébahis.



Merci.
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Purée de cochons

Le loup a cueilli trois petits cochons dans la forêt, il se réjouit à l’idée de déguster une délicieuse purée de cochons. Mais au moment d’attaquer la préparation de son plat, les porcelets se moquent de lui et lui disent qu’il ne sait pas s’y prendre. Pour vérifier, le loup ouvre son livre de recettes. Malheureusement, il ne sait pas lire. Bien décidés à ne pas se laisser dévorer, les garnements dans leur casserole lui annoncent alors qu’ils vont lui révéler la liste des ingrédients nécessaires, en commençant par un gros pot de miel. Puis ce sera un bon gros fromage et un gros morceau de beurre. Autant d’occasions d’éloigner « le vieux barbichu » et de le faire tourner en bourrique !



Un duo d’auteurs qui m’avait régalé avec Boucle d’ours et qui poursuit ici dans la même veine rigolote et intelligente. Car derrière les mésaventures désopilantes du pauvre loup se cache un plaidoyer pour la lecture et son pouvoir. Le loup subit les moqueries et multiplie les mauvais choix parce qu’il ne sait pas lire. Sa rencontre avec la Grand-Mère institutrice lui permet de vaincre son illettrisme, d’accéder à son tour à la connaissance et de prendre ses détracteurs à leur propre piège. Ou comment l’instruction en général et la lecture en particulier participent au développement de l'esprit critique, de la réflexion et de la liberté d'action en toute conscience.



J’aime toujours autant le graphisme si expressif de Laetitia Le Saux ainsi que les clins d’œil aux contes classiques et l’humour noir de Stéphane Servant. Il y a notamment dans la chute finale une petite pointe de férocité absolument savoureuse. Un régal !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Purée de cochons

Purée de cochons, une recette qui marche !



Cette fois encore Stéphane Servant nous a concocté un album hilarant. Comme dans « La culotte du loup », autre album de l’auteur également paru aux éditions Didier Jeunesse, on retrouve le loup aux prises avec 3 petits cochons qui le mènent par le bout du nez. Dans « Purée de cochons » tout comme dans le premier album, la devise a des airs de « Tout travail mérite salaire ». C’est simple, le loup veut manger les 3 cochons qui lui mènent la vie dure et pour cela, il doit travailler. Ici, il doit apprendre à lire pour déchiffrer son livre de recettes et enfin parvenir à ses fins, à savoir, mitonner une délicieuse purée de cochons.



Patience, persévérance et... ruse !



Quand on est le grand méchant loup a-t-on réellement besoin de savoir lire ? A priori non. Et pourtant, cette lacune lui cause bien des mésaventures. Le prédateur, rusé à ses heures, n’en est pas moins assez peu futé. Il va même jusqu’à demander à ses proies quels ingrédients il doit utiliser pour enfin pouvoir les manger. Les cochons s’en donnent à cœur joie et l’envoient dans des endroits qu’il vaudrait mieux éviter...



Mon avis :



Encore une fois, je suis sous le charme d’un album de Stéphane Servant que j’ai découvert avec « La culotte du loup », album qui fait le bonheur de mes filles et des enfants en général. C’est drôle, l’opposition loup/cochons, fonctionne à merveille, il y a une morale, une chute hilarante qui promet un final sonore du genre : AHHHHHH. Il y a entre autres le célèbre « Crafougna », et un de mes récents coups de cœur « 5 minutes et des sablés », bref, je n’ai pas hésité à replonger dans l’une de ses histoires. Ici, le thème est l’apprentissage de la lecture, pourquoi faut-il savoir lire ? Le loup a beau être fort, sans un minimum d’instruction, il est perdu.



Les illustrations de Laetitia Le Saux sont gaies, les personnages secondaires expressifs, et le rendu très dynamique. C’est un album plein de peps qui permet une lecture à laquelle on peut ajouter tout un jeu de scène. L’idéal pour l’heure des contes en bibliothèques ou en classe, les enfants étant très réceptifs à ce genre d’histoire qui permet au lecteur de changer sa voix, de varier les rythmes et de gesticuler pour mimer les scènes. La scène avec la vieille institutrice à qui on ne la fait pas est excellente. Elle m’a fait penser à la vieille dame dans « Titi et Grosminet », l’air frêle, mais dotée d’un sacré caractère.



Un album idéal à avoir chez soi ou, pour les professionnels de la petite enfance, à utiliser comme outil d’animation.


Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Boucle d'ours



Franchement si j'étais Jean François Copé ou quelques grandes gueules ringardes de la manif pour tous, je demanderai l'interdiction de cet album dans les écoles de France ! Ce serait le meilleur moyen qu'il obtienne un grand succès, comme "Tous à poil !" l'excellent album des éditions du Rouergue car "Boucle d'ours " mériterait de devenir un classique, il en a toutes les qualités.

Il y a d'abord l'histoire toute simple des trois ours ( ceux de Boucle d'or ) qui vont au carnaval de la forêt. L'ambiance est à la fête. Papa ours prépare son déguisement de grand méchant loup, maman celui de la belle au bois dormant et petit ours, lui, il veut se déguiser en quoi ? GLOUPS, en Boucle d'ours ??!!!? Ca ne va pas la tête non ? Papa ours est très fâché, c'est impossible un petit ours avec des couettes et une jupette ! C'est pour les hommelettes ! (Il ne dit pas "tapette" mais il le pense si fort ...).Un monde de stéréotypes s'ouvre devant nous. Papa ours essaie de convaincre son fils d'opter pour un déguisement plus masculin comme chevalier, ogre ou même un cochon maçon ( celui qui construit les maisons solides, pas un des deux autres niais pas fichus de dresser un logis solide, les tap... ! ) Même la maman, au début, est d'accord avec le grand mâle de la maison. Mais soudain, un autre personnage va entrer en scène et bouleverser ce raisonnement sexiste... Je n'en dis pas plus, je laisse à ceux qui ne connaissent pas encore le dénouement, le plaisir de le découvrir.

Le texte, simple et percutant, les illustrations pétillantes et joliment distanciées fonctionnent à merveille, jouant à la fois avec les personnages des contes traditionnels et surtout mettant les pieds dans le plat dans le débat autour de la théorie du genre qui fit rage au printemps dernier, moment de sortie de cet album.

La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Boucle d'ours

Plein d'humour, cet album prend prétexte d'un conte connu pour envoyer valser les préjugés sexistes. C'est frais et pétillant, vraiment plaisant !
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La culotte du loup

Un album savoureux et haut en couleurs, conte détourné qui se joue de la célèbre comptine française populaire, « Promenons-nous dans les bois », pour nous faire découvrir un loup, véritable victime de la mode, du marketing publicitaire et tenté par la société de consommation, qui accepte de travailler dans une boutique de mode afin d’être habillé d’une culotte dernier cri, au top de la tendance vestimentaire.

Le grand prédateur est ainsi tourné en ridicule par la « bande de saucissons » alias les Trois petits cochons, qui se gaussent de ce loup compulsif dans ses achats, matérialiste et allègrement manipulé par les slogans publicitaires, qui préfère travailler jusqu’à épuisement plutôt que de les pourchasser pour les dévorer.

L’humour, la provocation et la drôlerie sont, dans cette histoire théâtralisée et conçue autour de multiples répétitions et ritournelles, omniprésents, désacralisant le mythe du loup archétypal, carnassier, dominant, menaçant, profiteur et vil.

Les illustrations de Laëtitia Le Saux, très esthétiques et stylisées, séduisent tout autant que le texte par l’utilisation pertinente et réfléchie de couleurs, de papiers collés et par un jeu de contrastes au travers du mariage élégant d’ombres et de lumières.

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Le loup sous le lit (ou quand une petite fi..

Il arrive qu'une fillette et un loup deviennent amis. Mais cela doit rester secret, notre société tolère mal ce qui sort de l'ordinaire. Notre petite narratrice apprivoise doucement l'animal. Car s'il peut paraître effrayant, il est avant tout terrorisé par la ville bruyante et violente, lui qui ne connaît que le calme des bois. En échange, le loup va familiariser l'enfant avec son propre environnement, la forêt.



Une très belle histoire d'amitié, une jolie leçon sur la tolérance, l'ouverture d'esprit, le respect des différences et l'art de nouer des liens profonds avec ceux qu'on choisit pour amis.



Les éditions Oskar publient un ouvrage par trimestre (et quelques numéros 'hors-série'). Il s'agit de courts romans, les pages d'illustration en bichromie sont à gauche, celles pour le récit à droite. Les textes sont souvent pleins de poésie et riches en enseignement sur la vie en société, parfois sur l'Histoire - ce qui permet d'ouvrir la discussion avec nos jeunes sur des sujets que l'on n'aborderait pas forcément hors 'support'.



Mon unique regret sur ces parutions : que l'âge du public visé ne soit pas indiqué. La typographie très aérée me paraît en effet trompeuse, elle peut laisser croire que l'on s'adresse à de très jeunes lecteurs.
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Guadalquivir

Quelle épreuve Frédéric va-t-il surmonter pour sa meute ?

Le feu
La glace
La terre

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