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Critiques de Sylvain Prudhomme (472)
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L'Enfant dans le taxi

Le narrateur vient juste d'enterrer son grand-père qui avait plus de 95 ans. Toute la nombreuse famille est réunie autour d'un dernier repas d'adieu et là un oncle par alliance d'origine allemande lui raconte que son grand-père a eu un fils d'une allemande pendant l'occupation alliée d'après guerre en Allemagne. S'ensuit une enquête familiale pour comprendre et revoir ce grand oncle caché.

Un roman sur la filiation, la recherche du père, les secrets de famille.
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Par les routes

que dire sur cette lecture...j'en attendais plus et je me suis retrouvée sur la route dans un vide total.

la couverture m'avait accrochée et j'ai tenté l'autostop. j'ai tourné les pages pour les tourner, sans rien y trouver. Juste de l'ennui.

je n'ai pas compris où on voulait en venir.

Certes, des personnages attachants mais rien d'autre.

et je n'ai pu terminer cette lecture.

Rien à dire, je prend la route vers d'autres horizons

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Par les routes

Si "Par les routes" de Sylvain Prudhomme est un roman qui nous fait voyager dans de nombreux villages de France c'est d'abord un hymne à l'autostop.

J'ai plutôt aimé ce roman même si mon enthousiasme n'est pas très grand. D'abord cela me rappelle ma jeunesse, ce qui est positif, mais il y a pas mal d'événements improbables notamment parce qu'aujourd'hui l'autostop se pratique rarement. Admettons qu'on a envie d'y croire, comme si le sujet central était le hasard, celui des rencontres quand l'autostoppeur monte en voiture avec des gens pour faire un bout de chemin ensemble puis se séparent. L'hospitalité fait du bien.

Mais le premier hasard que j'ai trouvé un peu gros c'est la rencontre du narrateur avec l'autostoppeur.

Sacha est un écrivain qui quitte la ville et s'installe à V. à la recherche de calme et de solitude pour écrire un nouveau roman. Il y retrouve pourtant un ancien ami qu'il n'a pas vu depuis 17 ans. Ils ont été étudiants et ont pratiqué l'autostop ensemble. Sacha le reconnait tout de suite et leurs vies vont être de nouveau liées. Cet homme sans identité autre que celle de l'autostoppeur a une femme et un fils mais continue à partir sur les routes car il en a besoin, sinon il étouffe. Il laisse sans état d'âme femme et enfant que son ami va consoler.

Je trouve que Sylvain Prudhomme c'est un peu égaré dans les histoires d'amour et qu'il y a trop de mystères autour de son personnage. Pour autant, il a une belle écriture et des sujets toujours originaux.





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Les Grands

Je n’avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu’au jour où je l’ai découvert sur le plateau de la grande librairie. Le thème de son livre ne m’attirait pas outre mesure mais la passion avec laquelle il en parlait m’a plutôt séduit.



Et il est vrai que dès les premières pages, on ressent la passion. Sylvain Prudhomme est un amoureux de l’Afrique et de sa musique et ça transpire dans son texte. L’ambiance, le paysage et les personnages sont bien représentés avec une écriture de très bonne qualité. On déambule en compagnie de Couto dans les ruelles du village, au contact de la population. On découvre le quotidien et les traditions de ce pays, qui délivrent des valeurs aux antipodes des nôtres. C’est donc un véritable dépaysement auquel j’ai assisté et j’ai compris pourquoi on peut être fasciné par ces endroits, où la vie est tellement différente.

Mais en plus d’être un récit sur une culture, « Les grands » est aussi un petit ouvrage sur la nostalgie. La mort de Dulce (je ne dévoile rien, c’est la première page !) est le point de départ de la fin d’un cycle. Après cet événement, en se remémorant le passé, Couto réalise que le monde n’est plus le même et qu’avec lui les codes ont changé. Il constate alors que lui et ces acolytes de l’époque ne sont plus à leur place et qu’ils n’existent plus que dans les souvenirs. C’est un passage de témoins entre les générations mélancolique, à la limite de la tristesse. Heureusement que les tous les protagonistes rencontrés dégagent une humanité débordante et embellissent cette fable exotique.



Mon pressentiment initial rejoint donc ma conclusion. La passion et le style de Sylvain Prudhomme donnent une musique avenante et une dimension humaine à une histoire dont le sujet ne fait pas partie de mes préférés.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Légende

Histoires juxtaposées d'amitié, de fratrie tragique et de transmission dans le paysage immuable et lumineux de la Crau.



Depuis qu'il a dirigé ce recueil sur les contes béninois du pays Tammari en 2003 jusqu'à son roman «Les grands», Sylvain Prudhomme a beaucoup écrit sur l'Afrique où il a longtemps vécu. La plaine de la Crau, étendue parsemée de bergeries et de cailloux innombrables qui intrigua et stimula l'imagination d'Eschyle, forme le cadre lumineux de son sixième roman, paru en août 2016 dans la collection L'arbalète des éditions Gallimard. Plus discrète que la Camargue touristique, cette plaine oubliée balayée par le Mistral entre les villes d'Arles, de Salon de Provence et le complexe industriel Fos nourrit ce récit d'amitié et de haine de sa beauté sauvage, oubliée des mutations contemporaines.



«Contemplée d'en haut, la plaine devenait steppe. Intensité minérale sans rien d'autre à perte de vue que le sol nu, les champs de cailloux arrachés aux Alpes par l'eau des rivières. Pays ras. Pays clair, où la lumière rebondissait, où le regard filait loin. Où chaque objet dans le lointain se découpait net. Où le vent mugissant semblait avoir tout nettoyé depuis des millénaires, arrachant les arbres, roulant les pierres jusqu'à les rendre toutes pareilles, polies et rondes comme des galets, la nature entière conspirant pour aboutir à ce résultat : un terrain nu, sans obstacle, sans cachette, où chaque trajectoire puisse apparaître dans sa vérité impitoyable, chaque rapport de force se dessiner à la loyale, sans esquive ni triche possible.»



La suite sur mon blog ici :
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L'Enfant dans le taxi

Livre qui m’a mis dans un état nostalgique bien que très bien écrit. Il est nécessaire d’être très attentif car les phrases sont longues et parfois on s’y perd. Une histoire de quête des origines qui ma foi ne m’a pas passionnée. Deux étoiles pour l’écriture et le style qui est loin d’être simpliste.
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L'Enfant dans le taxi

Simon apprend le jour de l’enterrement de son grand-père que ce dernier avait un fils, M., fruit d’une liaison avec une jeune fermière allemande pendant l’occupation française à la fin de la seconde guerre mondiale.

Bouleversé par la révélation de son oncle Franz, lui-même allemand, il se lance alors dans une poursuite de la vérité qui va se heurter à l’hostilité et à la pesante chappe de silence, qui depuis tant d’année, recouvre sa grande famille, toutes générations confondues.

Comme mué par un besoin irrépressible, alors qu’il est lui-même soumis à une déchirure profonde de par la séparation avec sa compagne, Il n’aura de cesse de retrouver l’identité exacte de cet enfant, débarqué du haut de ses quinze ans en taxi depuis l’Allemagne pour connaître son père et se voyant une nouvelle fois abandonné et rejeté par un patriarche qui a bâti une famille et refuse de le voir.

Après de fausses pistes sur lesquelles il embarquera ses propres enfants, de nombreuses recherches facilitées par les nouvelles technologies, c’est au sein de sa propre famille qu’il découvrira progressivement, par bribes, la vérité. Cette quête le conduira t’elle vers l’apaisement qu’il recherche dans sa propre vie ?



Ce roman nous conduit dans les méandres d’une famille où le poids des secrets est lourd, se reportant de générations en générations, sans que personne n’ose briser la loi du silence imposé par le patriarche. Nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver de l’empathie pour M., enfant abandonné puis rejeté, mais dont la présence fantomatique vient hanter Simon, alors même que sa vie familiale bascule.

L’écriture de Sylvain Prudhomme, parfois déroutante avec des phrases longues et sans ponctuation, m’a finalement séduite dans ses magnifiques descriptions des paysages du Sud de la France contrastant avec ceux embrumés et sombres des montagnes près du Lac de Constance, et symbolisant parfaitement la fracture entre deux vies parallèles qui n’ont pu se rencontrer.

Simon nous embarque dans un voyage presque initiatique, entre les deux pays et les deux époques, au-delà des non-dits, à la recherche de notre histoire et de notre identité.

Une belle lecture.

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L'Enfant dans le taxi

J'ai eu l'occasion de faire dédicacer ce livre lors d'une rencontre au Cadran Lunaire, la librairie de Mâcon. Un auteur tout en sensibilité et il le montre dans ce petit livre qui relate un secret - pas pour tout le monde - de sa famille. Une histoire vraie mais quand même romancée. Un livre qui se lit facilement avec de très beaux passages tout en nuances. Il y a aussi - à mon avis - des passages un peu longs dans lesquels l'auteur se pose peut-être un peu trop de questions.
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L'Enfant dans le taxi

Coup de coeur pour ce très beau roman tout en délicatesse qui tourne autour de la filiation et des secrets de famille.

L'auteur explore le thème de l'amour

de façon singulière. Il y a l'amour qui décline entre Simon le narrateur et sa compagne A., un amour qui s'en va dans la douceur.

Il y a l'amour éprouvé à la fin de la guerre au bord du lac de Constance par Malusci, soldat de l'occupation, pour une jeune Allemande chez les parents de laquelle il était hébergé, un amour qui semble avoir survécu aux décennies de séparation .

Aux obsèques du grand-père Malusci, il manque un fils et Franz, le gendre , l'époux de Julie , confie le secret à son neveu, Simon. Des amours de Malusci au bord du lac de Constance est né un fils. M. dont Franz s'est rapproché. Franz et M. sont des « batards » comme 400000 enfants nés d'une mère allemande et d'un père allié.Imma la grand-mère somme Simon de ne pas aller voir M.

Puis le lecteur découvre progressivement que ce fils caché M.ne l'est finalement pas autant que cela et Simon affectivement « vacant » s'empare de l'histoire..
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L'Enfant dans le taxi

En lisant, en dévorant presque d'une traite ce nouveau roman de Sylvain

PRUDHOMME, je me suis dit qu'en révéler le moins possible serait pour les futurs lecteurs le meilleur moyen de vivre comme moi le même plaisir au fil des pages de ce court récit, dense, et que chacun puisse le savourer à son rythme.

Une seule info, il s'agit de parcourir, de s'approprier un secret de famille.

Une histoire d'enracinement, de vécus, parfois éprouvant qui s'entremêlent et qui construisent un arbre généalogique en lien avec l'Histoire de

l'humanité comme pour tout en chacun en somme.

Une quête pour le narrateur.

Une écriture à l'os mais riche, enrobée d'émotions, de lenteur et de sincérité.

Moi qui l'ai lu, j'envie votre découverte de ce livre simplement remarquable.

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Les orages

Si comme moi, vous avez été touché par la simplicité de l’intrigue, l’évidence de la narration du dernier roman de Sylvain Prudhomme, Par les routes, vous ne manquerez pas d’apprécier ce recueil de treize nouvelles.



Un recueil qui commence fort avec Souvenir de la lumière, une nouvelle intense, sensible qui rappelle de suite que Sylvain Prudhomme possède une puissance de narration exceptionnelle. Le narrateur se souvient d’une rencontre fugace avec Ehlmann, sept ans plus tôt. L’homme sortait de la plus terrible expérience de sa vie, quelques jours dans une chambre d’hôpital avec son bébé de cinq mois entre la vie et la mort. Le narrateur se rend sur les lieux, dans la chambre 817, rencontre une infirmière qui ne se souvient pas puis, petit à petit revit ces jours de drame et de bonheur. L’ensemble est d’une grande précision et d’une incroyable intensité.



Chaque nouvelle relate des moments de vacillement dans la vie de personnages. C’est un grand-père qui refuse d’admettre sa déficience mentale et veut prouver à son petit-fils qu’il peut encore réussir ses travaux d’entretien. Ce sont des moments de nostalgie lors d’un déménagement, des réflexions d’avenir suite à un enterrement, des rêves qui s’enfuient face à la réalité de la vie, des instants de résilience, des coïncidences qui lient à la mémoire d’un être cher.



Une nouvelle se limite au temps d’un bain tandis qu’une autre, Awa beauté prend la mesure d’un contexte géographique et social au Sénégal et déploie une histoire de vie.



Toutes évoquent les épreuves d’une existence. Une vie que l’on vivrait peut-être différemment si l’on connaissait la date de sa mort comme cet homme qui, lors d’une promenade dans un cimetière, croise sa tombe avec ses années de naissance et de mort.



Mais il faudrait être fou pour penser que l’existence ne peut plus nous surprendre!



La force de ses nouvelles se trouve davantage dans le style intense et évocateur de l’auteur que dans l’art de la chute, même si certaines laissent des ouvertures, mise en abime ou coïncidences. Si les personnages sont plus marquants sur les nouvelles plus longues, chaque récit appelle les sens et capte l’émotion. Un recueil qui confirme l’envie de suivre cet auteur de talent.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Les orages

Ensemble de nouvelles brèves racontant chacune une histoire mettant en scène un point de bascule dans la vie de quelqu’un avec une narration précise, concentrée et superbement écrite. On souhaiterait parfois passer plus de temps avec un personnage fascinant, mais hop, on l’abandonne et on passe au suivant ! C’est le côté frustrant de ce genre littéraire qui respecte cependant une thématique, la transformation de nos expériences d’êtres humains via des orages intérieurs.
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Par les routes

Voilà un auteur qui a une voix, un style. Histoire et style forment un tout émouvant, attachant.

L'histoire est assez banale mais elle est déroulée par le narrateur de manière délicate et fine. Magie d'une écriture fluide.



Un écrivain quadragénaire quitte Paris et s'installe dans une petite ville de Provence. Il y retrouve un ancien ami (« l'autostoppeur ») qui a maintenant femme et enfant.

Cet ami est un peu fou. Ce dont il a besoin par-dessus tout, c'est de partir sur les routes de France et faire des rencontres (les automobilistes qui le prennent en stop). Bientôt les relations entre le narrateur, l'autostoppeur et sa femme se modifient…



Pour moi, c'est un livre sur… la liberté intérieure de chacun (lecteur y compris).



Petit bémol : l'auteur en fait parfois un peu trop dans le registre des listes. Listes de villages, de choses, de gens. Énumérations. J'aime bien, cela fait partie de son style mais point trop n'en faut.



Il n'y a pas une once de méchanceté dans cette histoire. Il y a cependant : mal-être, anxiété, colère... mais toujours maitrisés, contenus. C'est le travail intérieur de chacun qui se fait au fil des jours. Les protagonistes cherchent tous à retrouver un équilibre et ils veulent être heureux.

Un livre qui (me) fait du bien.

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Par les routes

J’avais adoré rencontrer Sylvain Prudhomme en dédicace à Lyon, je l’avais trouvé doux, sensible, vaporeux : tantôt il hésitait à terminer ses phrases, tantôt il s’embarquait dans des envolées lyriques charmantes. Et puis j’ai lu son texte et j’ai été déçue déçue déçue. Je m’en suis voulue. Je m’en veux encore un peu. J’ai essayé d’analyser ce qui m’avait dérangée : je n’ai pas adhéré ni au style ni à l’intrigue. J’ai trouvé que « Par les routes » ne tient pas la route, justement. L’écriture saccadée et le parti pris de ne mettre aucun point d’interrogation ni d’exclamation rendent le récit atone, sans couleurs, presque sans vie. Je n’ai pas cru une seconde à l’histoire. Le personnage de l’auto-stoppeur m’a paru cruellement égoïste, à laisser femme et enfant puis à les retrouver au gré de ses humeurs, pour conquérir une liberté dont il se sait épris depuis des années. Alors oui, une carte postale de temps en temps pour dire "je vous aime je pense à vous, mais le monde est vaste et la vie des autres est autrement plus intéressante." L’envie de voyages et de rencontres fortuites est noble et légitime, mais pas en laissant un enfant derrière soi.

Ce n’est que mon avis : pour vous fabriquer le vôtre, lisez ce livre.
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Légende

Je retrouve dans ce récit des paysages connus, des odeurs à la fois subtiles et puissantes, des tonalités familières, le soleil de la Crau implacable l’été, suave à l’automne, le Mas Thibert, au bord de la route, près de Port-Saint Louis… Et cette boite à danser, à faire la fête, la Churascaia, la Chou (« la grillade » , je pense ) pour les intimes , entre Vauvert et Aigues Mortes que l’on découvre au bout d’un chemin, au cœur d’une petite pinède quand on fait un crochet après une journée passée sur les plages camarguaises, ivre de mer et de vent.

Nous faisons la connaissance avec Matt l’anglais, écologiste et cinéaste et Nel l’enfant du pays, photographe. Ces ceux-là se sont bien trouvés pour partager une amitié sincère et chaleureuse.

Après avoir entendu une émission à la radio retraçant l’histoire de cette boîte légendaire, Matt projette de lui consacrer un film. François Toussaint, un designer qui connut ce lieu lui en dira un peu plus et surtout sur ceux qui la fréquentèrent, avec lui, assidûment, notamment son ami Fabien.

Les histoires anciennes et celles d’aujourd’hui vont alors se croiser, se percuter, celle de la chou , de Fabien et Christian, cousins de Nel , deux époques celle des dernières années des trente glorieuses, les mêmes qui virent arriver le sida et celle d’aujourd’hui avec ses difficultés économiques récurrentes (Port Saint-Louis abandonné par de nombreuses entreprises…) , le quotidien de Matt et Nel…

Un roman de terroir moderne porté par l’amitié et cette indéfinie sensation de liberté qu’on éprouve en se replongeant dans le décor tout en échappant à ces myriades de moustiques qui insolemment font partie du paysage dans la réalité !

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Légende

Ce livre ne m'était pas destiné ou du moins pas encore. À lire toutes les critiques élogieuses et en parcourant les différents profils des babelionautes ayant lu le même livre que moi, je me suis rendue compte d'un fait important. Je suis peut-être trop jeune pour l'apprécier à sa juste valeur à l'heure d'aujourd'hui. Je l'ai ni détesté ni aimé. D'ailleurs, cet ouvrage possède de nombreuses qualités littéraires. L'auteur a une grande maîtrise de la langue française (ce qui est rare de nos jours), une certaine érudition, une description des paysages qui frise le documentaire. Je reconnais même le côté innovateur du livre : mélange du genre « nature writing » (très en vogue ces dernières années) et le reportage. Mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir un regret, de ne pas faire partie du lectorat de Sylvain Prudhomme. Ce qui va suivre, ce sont les points négatifs de ce roman : Légende. le style et les thèmes abordés toucheront un lectorat plus mature : nostalgie, le temps qui passe, et en même temps révolu. Et personnellement, l'intrigue démarre trop lentement à mon goût. J'ai éprouvé une sensation de floue. J'ai eu parfois l'impression que les personnages sont trop lisses. Je mélangeais souvent Matt et Nel qui se ressemblent tellement, qu'on dirait de parfaits jumeaux à l'opposé des deux véritables frères maudits. En tout cas, il n'est pas impossible que je révise mon jugement dans une dizaine d'années lors d'une relecture. Je le prêterais volontiers à une personne qui m'est chère à mon coeur, et qui elle, ne sera pas déçue.
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Légende

Nell et Matt sont deux amis, passionnés par la photo, le cinéma, leur pays, la Crau, vaste plaine à l'est du Rhône.

Ils travaillent ensemble à la réalisation d'un film sur une boite de nuit, La Chou qui fit les belles nuits de leur jeunesse, et de celle de milliers de jeunes qui la fréquentèrent dont Fabien et Christian.

Un scénario simple, bien monté, agréablement interprété par Matt et Nell, mis en scène par Sylvain Prudhomme, que j'ai découvert à l'occasion de cette lecture,

Le lecteur s'attachera à la vie de ces deux frères Fabien et Christian, deux frères qui se haïssaient, deux personnalités diamétralement opposées, trop tôt disparus, dont on apprendra au fil des pages les conditions de leur mort.

Mais Sylvain Prud'homme porte une attention particulière à la qualité de ses décors, la Chou, la Plaine de la Crau, le Rhône, décors essentiels pour connaitre et comprendre Fabien et Christian. Les souvenirs de ses personnages secondaires, de leurs vies, toutes leurs mémoires sont indispensables pour retracer l'histoire de leurs vies révolues et l'atmosphère ancienne de La Crau. .....Il nous fera aimer tous ces hommes et femmes simples et travailleurs, parents et amis qui ont croisé Fabien et Christian, en retraceront page après page le portrait, la personnalité et les anecdotes de vie de ces "deux sauvages"...

Mais sans un décor, un film n'est rien.

Ce décor sera celui La Crau, vaste plaine terre contrastée de cailloux apportés par Le Rhône, et terre humide en certains points produisant le meilleur foin du monde, un foin AOC, une terre de brebis, de transhumance, et une terre qui malheureusement se couvre au fil des années de dépôts pétroliers, de hangars. Un décor chargé d'Histoire, d'anecdotes et de détails, des brebis et des papillons indispensables à la réalisation de Légende.

Et une "bande son" nostalgique passant du gai au triste : Gaieté et beauté de la Crau ancienne, souvenirs évoqués de ses hommes et femmes rudes à la tâche, éleveurs de brebis, brebis qu'ils aimaient, simplicité de leur vie, rires, et cris, gaieté et insouciance de la jeunesse, musique à fond de ces boites de nuit, et au final nostalgie d'une époque révolue, de personnes disparues. Tristesse de ceux qui ont connu ces deux gamins disparus, tristesse devant les murs vides de cette boite de nuit, devant ses affiches anciennes, tristesse de ces grands domaines abandonnés, de ces paysages et de cette vie passée, détruits par le modernisme, par ces dépôts pétroliers, ces hangars à perte de vue, tristesse de ceux qui ont dû abandonner leurs métiers de bergers et leur terre.

Une écriture toute en finesse et en retenue pour nous faire partager ces nostalgies, ces retours en arrière, la perte de ces vies à jamais disparues, celles de Fabien et Christian, celles de ceux et celles qui les ont connus et ont quitté notre monde, et surtout cette perte de La Crau, cette terre de traditions, à jamais défigurée par le modernisme.

"Est-ce que ce n'est pas surtout à ça que servent les histoires : nous tendre un miroir" dira l'auteur. Un miroir et une belle histoire qui m'ont renvoyé l'image de mes petites bêtises de jeunesse, les virées alcoolisées en boîtes, la musique de ces boites de nuit dont on sortait tard le matin, les yeux embrumés par la fatigue, les bagarres pour un regard, pour une fille ou pour un mot, les retours à fond en voiture et également l'image d'un autre territoire que celui de la Crau, celui qui m'a vu naître et grandir, l'image d'un territoire lui aussi à jamais défiguré par ce même modernisme. Un miroir qui m'a renvoyé également l'image de ceux qui m'ont précédé dans la vie, de copains morts sur la route, ou perdus de vue, d'âmes qui vivent toujours dans mes souvenirs. Un retour vers mes années 70

J'espère que Légende, ouvrage de la rentrée littéraire de cet automne 2016, connaîtra le succès qu'il mérite à mes yeux, et que nombreux seront ceux qui liront cette tendresse, cette nostalgie, cet amour d'une terre d'enfance et se mireront dans ces pages.

Un auteur à suivre.

Merci à Babelio et à Gallimard pour cette découverte
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L'Enfant dans le taxi

A l’occasion d’une table ronde, J’ai entendu l’auteur parler de son livre que je n’avais pas lu. J’avais découvert son écriture avec « Par les routes » et elle m’avait séduite. Une écriture tourbillonnante, faite de phrases souvent longues qui suivent le cheminement d’une pensée, une certaine douceur de plume, un choix formel de ne pas marquer les dialogues selon les conventions typographiques habituelles. J’ai trouvé que l’expression orale de l’auteur ressemblait à son écriture. Il y avait comme des volutes dans sa voix, une sorte de démarrage lent puis un emballement, des montées de son, dans les aigus à la fin de ses phrases, qui restent souvent en suspens. J’ai compris , à l’écouter, que dans ce livre, le narrateur était son jumeau et que l’histoire s’ancrait dans sa double réalité : une séparation d’avec la mère de ses enfants avec toute la tristesse qu’elle charrie et dans le même temps le dévoilement d’un secret de famille ou plutôt d’un évènement su par certains, mais totalement tabou jusqu'à la mort du patriarche.

Le narrateur, Simon, va peu à peu s’identifier au fils « caché » ou plutôt « abandonné » de son grand-père qu’il a eu avec une allemande au sortir de la deuxième guerre mondiale. Il entraîne son lecteur à ses côtés, dans l’enquête qu’il mène et dans les questions existentielles que cela suscite en lui.

Je suis toujours admirative de ceux qui réussissent à transformer une histoire intime et singulière en « objet » littéraire, sans pathos, sans exhibitionnisme. Ici le propos parait simple et tant couler de source que cela masque le travail sûrement considérable qui a été nécessaire pour créer cette magie !

Si vous ne connaissez pas cet auteur, alors je vous encourage vraiment à le découvrir !



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L'Enfant dans le taxi

Le poids des non-dits au sein d'une famille

Le jour de l'enterrement de son grand père , Simon, le narrateur, apprend de la bouche d'un oncle par alliance que le défunt a depuis très longtemps un enfant caché : celui né de sa rencontre avec une jeune fille allemande alors qu'il était soldat des troupes françaises en Allemagne pendant la guerre. «Le «commandeur», «le patriarche» n'était pas irréprochable... . La famille le sait, mais on n'en parle pas . On a mis la faute sous le tapis «le crime c'est de parler, jamais de se taire.»



Cette nouvelle est pour lui une véritable «déflagration». «Je m'étais soudain retrouvé avec le bout d'un fil entre les doigts, l'extrémité d'une pelote sur laquelle j'avais aussitôt senti que je n'aurais qu'à tirer pour faire venir à moi le reste de l'histoire».

Simon se sent appelé à rechercher les traces de cet oncle caché duquel, sans le connaître, il se sent proche «J'ai pensé que j'étais le frère de M. dans l'ordre des condamnés au remodelage, à la fiction. Son frère dans l'ordre des intranquilles, des insatiables, des boiteux.»

Il est vrai que Simon vit alors une période difficile, il est en train de se séparer de sa compagne avec laquelle il a eu 2 enfants : une séparation faite dans la tristesse mais aussi dans la douceur .



Simon tentera alors de reconstituer grâce à des souvenirs lointains, des recherches sur Internet et des infos données par son oncle, le parcours de celui qu'il désignera , faute d'identité, par l'initiale M. Sa route route sera longue et chargée de surprises ….



L'ENFANT DANS LE TAXI, livre des hontes et des secrets est, outre une une enquête sur le fils caché, une observation et une réflexion sur le poids des non dits au sein d'un microcosme familial , et surtout aussi un roman à l'écriture tout en longues phrases denses, bouillonnantes, en cascades, qui transportent irrésistiblement le lecteur dans les flots de pensées du narrateur .
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L'Enfant dans le taxi

Un secret de famille. Ou la fascination de Simon, un quadragénaire fraîchement divorcé, pour un oncle inconnu, conçu par son grand-père défunt avec une Allemande à la fin de la Seconde guerre mondiale, au bord du Lac de Constance. En dépit de l'hostilité manifeste de sa grand-mère pour ce projet, Simon décide de retrouver cet oncle rejeté par son aïeul et de lui rendre sa place dans la généalogie familiale. Il mêle ses deux jeunes enfants à son enquête, la transformant pour eux en un jeu parsemé de quelques voyages au bord du Lac de Constance. A travers cette quête et ce désir de réhabiliter cet oncle indésirable, c'est sa propre vie que Simon reconstruit, avec patience et humilité, apprivoisant l'absence et la solitude, tout en conservant des liens très forts avec la mère de ses enfants. Un très beau roman, humaniste, doux et profond, sur la filiation et l'amour.
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