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Critiques de Sylvain Prudhomme (472)
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Par les routes

Livre attachant qui met en scène un écrivain (un peu en panne) une traductrice Marie, son fils Agustin et le mari, étrange: depuis sa jeunesse, il éprouve le besoin de parcourir les routes en stop sans but géographique précis mais pour faire des rencontres même brèves.

Marie s'en amuse au début puis s'en fatigue. Elle accueille Sacha, l'écrivain, ancien copain de l'auto-stoppeur.

Ce dernier va et vient puis va sans revenir en envoyant des cartes postales à son fils, sa femme et son ami; beaucoup puis de moins en moins.

J'aime beaucoup Sylvain et son écriture douce et lente.

La personnalité de l'auto-stoppeur me reste un mystère: je comprends sa passion mais pas son égoïsme: il abandonne son travail, sa femme et son fils. Sacha l'avait autrefois chassé de sa vie, les retrouvailles sont éphémères.

Une belle lecture.
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Légende

L'amitié a ferré Matt, l'anglais curieux de tout et Nel, fils et petit-fils de bergers.

Accrochés ces deux-là!



D'autant que Matt est fasciné par la famille de son ami photographe, par les destins individuels des anciens et surtout par le parcours de deux cousins solaires, brûlant leur jeunesse dans la liberté entre excès et violence. Avec photos et témoignages, il va effectuer un vrai travail de sociologue, enquêteur de la vie d'une famille et par extension d'une région magnifique et insolite.



Assise dans mon fauteuil, je viens de faire un véritable voyage touristique.

La force évocatrice de Sylvain Prudhomme fait merveille pour décrire les espaces infinis des campagnes du delta du Rhône, les villes et villages de Camargue, et toute une société tournée vers les traditions d'élevage.



J'en suis encore à me demander par quel mystère je suis restée accrochée à ce récit quasi documentaire. Car je n'ai pas lâché ma lecture! Immergée dans une époque, dans la légèreté des années 80, dans l'insouciance et les fêtes des bandes de copains, dans l'amitié et les rapports humains chaleureux. L'auteur crée des personnages de la vie réelle, confrontés à une société en pleine mutation, à la guerre d'Algérie, aux années SIDA. La narration est enveloppante, simple et pour autant précise pour dire le quotidien. C'est un livre passionné, aux personnages excessifs mais au combien attachants.



Décidément, je vais devenir une inconditionnelle de Sylvain Prudhomme qui m'avait déjà offert un vrai plaisir de lectrice avec son précédent roman "Les Grands".

Ce voyage en Camargue m'a enchantée, par cette facette documentaire d'une époque, faisant de ce roman un reportage-fiction où se croisent des taureaux, des moutons en transhumance, des forts de Vauban perdus au milieu des raffineries et des bodegas mythiques de fêtes jusqu'au bout de la nuit.



Je conseille vivement...

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L'Enfant dans le taxi

C’est aux funérailles de son grand-père Malusci (déjà cité dans d’autres ouvrages de l’auteur) , homme étrange et mélomane que Simon apprend l’existence d’un fils caché de son grand-père, enfant prénommé M et né de sa liaison intense mais fugace avec une jeune fille allemande lorsqu’il faisait partie des troupes alliées d’occupation en 1945 .

Simon qui aime son clan familial est ébranlé par ce secret, il est lui-même fragilisé par la rupture récente d’avec son épouse .

Il se met en tête de retrouver M en dépit du veto imposé par sa grand mère bientôt centenaire.

Il déroule une pelote qui lui apprend que M adolescent a traversé la France en taxi pour retrouver son père, ce qui permet à l’auteur de peindre les paysages traversés par M et par lui-même en sens inverse 50 ans plus tard. C’est superbe. La scène initiale du roman rejoint la dernière reliée par un amour douloureux et tendre. Quelle justesse de ton !

C’eut été un magnifique Goncourt.
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Par les routes

J'aurais pu simplement reposer ce livre.



Rien ne m'obligeait à passer outre l'agacement provoqué par le choix de la photo en couverture, redoublé par la lecture des critiques dithyrambiques en 4ème.



Je me suis mise au lit.



J'ai commencé à lire, à tourner les pages.



Les lecteurs se divisent en trois groupes. Il y a les enthousiastes, les agressifs, et les indécis.



Je décidai que je ne me rangerais dans un groupe qu'au bout d'un nombre raisonnable de pages tournées.



Dans ma chambre me parvenaient les bruits étouffés de la rue, bientôt totalement supprimés par l'heure du couvre feu largement dépassée.



J'eus soudain besoin de vérifier l'usage du pluriel "glaciaux" qui me faisait grincer les dents, et arrêtait ma lecture de façon imprévue.

Littré m'indiquant que ce pluriel n'a "rien autre choquant que de n'être pas employé" je poursuivis.



Au bout d'un temps je m'endormis. Dans mes rêves passé simple et imparfait s'entrelaçaient pour se réchauffer des courants d'air glaciaux qui les parcouraient.



Soudain je m'éveillai et il était midi.



Je constatai que la même impression de vacuité était toujours ressentie en lisant les quarante pages suivantes.



Je décidai de garder le restant pour un jour de pique nique après le deconfinement, ou plus tard encore.



J'ai rangé le livre sur un rayonnage, au hasard.



Rien n'oblige le hasard à me faire croiser à nouveau Par les routes avant un bon moment.



Tu n'as pas fini ce livre m'a dit J.

J'ai hoché la tête.

Je crois qu'il va faire beau ai-je dit.



J'ai pensé à toutes les critiques parlant de leçon de vie et de bonheur au sujet de ce livre.



Et je n'ai toujours pas compris.



Un jour peut-être.

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Par les routes

Ce livre est un amour. Je veux dire, je le referme et je garde en moi cette écriture qui est absolument et sincèrement désormais au rang de mes amours d'écriture. de style. de perfection dans la simplicité. Mais d'abord, la présentation de l'éditeur :



«J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie.»



Sylvain Prudhomme, je ne l'avais jamais lu, et j'ai découvert qu'il'avait publié déjà 13 livres. Il est né en 1979, et de fait, rentre dans la peau d'un écrivain de son âge, la quarantaine, qui décide un jour de partir de Paris pour trouver un peu de calme afin d'écrire son roman. Il choisit une petite ville de Provence, pas loin de la mer. Une petite ville avec une belle luminosité, calme en dehors des vacances. Il y connait un cousin, un ami d'ami, c'est tout. Il s'installe dans un meublé, en centre ville, et fait de petites choses, comme de petites courses, l'installation de la wifi, tout en s'interrogeant sur ce milieu de sa vie, qu'il pense avoir atteint, là. Il est invité à une soirée par son cousin, et rencontre des gens qui connaissent son ami et colocataire d'il y a vingt ans : l'autostoppeur. L'autostoppeur habite cette petite ville aussi. Depuis quatre ans. Il vit avec Marie et Agustín, leur enfant. Ils se rencontrent. L'autostoppeur a toujours une vie agitée, quand ça le prend, il part, sans téléphone, avec un petit sac à dos et s'en va. Alors que le narrateur est immobile, à se creuser la tête pour des mots, pour raconter une histoire qui s'appellerait "La mélancolie des paquebots". Il y a vingt ans c'était pareil. Il lui disait d'arrêter de lire et de sortir dans la vraie vie, celle des gens, les gens qu'il rencontre en faisant de l'autostop. On ne saura jamais le nom de cet autostoppeur, a part à un endroit du livre, comme caché, je ne sais pas si c'est vraiment son nom. le narrateur va tout doucement rentrer dans la vie de cette petite famille, et tomber amoureux de Marie, la compagne de l'autostoppeur.



Sylvain Prudhomme raconte tout cela, chaque petit fait, en phrases très courtes souvent, jamais de points d'interrogation dans les dialogues, même si l'on voit bien qu'il y en a eu une oralement, de question posée. Les mots sont choisis avec exactitude, d'une précision remarquable pour n'avoir pas besoin d'adjectifs et d'adverbes qui alourdiraient le récit. Les descriptions sont pourtant magnifiques. Pas de langage ampoulé, pas de mots savants ni de mots peu usités, l'auteur raconte cette aventure, et les aventures de l'autostoppeur avec une simplicité remarquable. J'ai rarement été en admiration devant un style d'écriture, à part bien sûr Colette, et Jane Sautière.



Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles. Et offre une force de style peu commune.











Par les routes - Sylvain Prudhomme, ed L'Arbalète, 21 Août 2019, rentrée littéraire 2019, 205 pages, 19€




Lien : https://melieetleslivres.wor..
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L'Enfant dans le taxi

À l’ère des « Hubert », le taxi apparaît désuet. Désuet, cet « Enfant dans le taxi » ? Pas vraiment, le parallèle ne serait que trop opportuniste. En revanche, ce livre appliqué ne m’a pas transporté très loin comme les courses attachées habituellement à ce moyen de transport aussi familier pour moi que les navettes spatiales. Cette variation sur un secret de famille se déroule dans la middle class mais tout de même nettement au-dessus de mon étage. Une raison pour ne pas me sentir en empathie avec ce Simon, plus irritant qu’attachant ? Ses interrogations sur l’échec de sa vie de couple m’ont autant intéressé que les affres de la famille Delon et ce n’est pas flatteur.

Il n’en est pas de même pour son enquête intime. La recherche de cet oncle d’Allemagne, fruit d’une union consécutive au chaos post-deuxième guerre mondiale, est nettement plus intéressante. Elle permet de rencontrer quelques personnages attachants, Imma, Louis et Jacqueline, Franz et Julie. Des personnes âgées… Comme si décidément, seul le passé avait un intérêt…

Je n’ai pas compris que M. ne soit pas nommé, pas davantage que A. la compagne séparée. Aveu d’une dimension autobiographique ? Constat de l’effacement de deux personnes du roman familial ? Il peut arriver qu’une énigme m’incite à me creuser la caboche, à revenir en arrière, cherchant de nouvelles pistes.

Là, non, j’ai passé un moment de lecture pas désagréable mais désormais, passons à autre chose. Du passé faisons table rase… Curieux que je pense ainsi, lecteur habituellement passionné par l’histoire… Je tenterai de nouveau ma chance avec Sully Prudhomme parce que le bougre semble talentueux et un premier rendez-vous peut s’avérer trompeur. Mince, j’ai dit Sully ? Je voulais dire Sylvain… Finalement, « désuet » ce n’était sans doute pas une mauvaise intuition.
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Une nuit à Manosque

Une nuit à Manosque est un recueil de nouvelles qui m'a été envoyé en service presse par les éditions Gallimard, que je remercie chaleureusement.

La manifestation littéraire Les Correspondances de Manosque a lieu chaque année en septembre et a fêtée ses 20 ans d'existence en 2018.

À cette occasion, un recueil de courtes nouvelles rassemble une vingtaine d'auteurs sur le thème proposé : « Une nuit à Manosque ». Chaque auteur a choisit librement d'écrire une fiction ou un souvenir réel.

Je ne vais pas vous présenter toutes les nouvelles vu qu'il y en a quand même vingt, et la chronique serait trèèès longue ;) Juste celles qui m'ont le plus touchées, et il y en a déjà pas mal car ce recueil m'a beaucoup plu.

Une nuit à Manosque débute avec L'esprit de la Guinness de François Beaune. L'auteur nous emmène dans un pub.. où l'on ne vend pas de la Guinness même si le pub se nomme ainsi ! J'ai aimé cette première nouvelle, courte mais très bien trouvée, jolie découverte :)

Dans Des nuits et des lieux, Jeanne Benameur nous fait découvrir son Manosque... J'ai trouvé ça très intéressant, l'auteure a une très jolie plume :)

Le texte de Marie Darrieussecq est très personnel, elle nous raconte comment lors de l'édition 2017 elle s'est fait harcelée dans la rue par un homme qui était à sa fenêtre. J'ai beaucoup aimé ses mots, et c'est un très beau texte qui parle d'un thème fort. Il s'agit d'un de mes textes préféré.

La colline de Julien Delmaire est une nouvelle surprenante, qui m'a beaucoup plu tout comme Rencontre avec un personnage de Miguel Bonnefoy ou La ville des mots de René Frégni. Chaque auteur nous présente sa vision de la ville, avec souvent des surprises, c'est passionnant et on ne s'ennuie jamais.

J'ai également beaucoup aimé Place Saint-Sauveur de Célia Houdart, une courte nouvelle nous présentant un jeune allemand de 23 ans.

Appréciant énormément l'auteur Philippe Jaenada, c'est avec un immense plaisir que j'ai dévorée Lost in Manosque. J'ai adoré sa nouvelle, que j'ai trouvé excellente. "A Manosque, le plus difficile, c'est de rentrer se coucher".

Le textes de Maylis de Kerangal et de Alice Zenater sont très intéressants, tous deux sont différents mais aussi passionnant l'un que l'autre.

J'ai également beaucoup aimé La bergère de Nathalie Kuperman qui nous présente une bergère, dans un hôtel...

Pour finir, j'ai adoré Un beau souvenir de Eric Reinhardt, car l'auteur nous fait partager un de ses souvenirs.

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai été charmé par Une nuit à Manosque. Je trouve ce recueil de nouvelles très bien ficelé, les textes sont de qualité et j'avoue qu'ils m'ont donné envie d'aller faire un tour à Manosque pour découvrir à mon tour cette belle ville :)

Je suis ravie de ma lecture, et je mets quatre étoiles à cet ouvrage, que je vous recommande.
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Légende

C’est avec un véritable plaisir que je ressors de cette lecture. Ici tout m’a plu, du sujet traité à l’écriture de cet auteur. Régulièrement, je me demande comment je peux passer à côté de certains auteurs qui regroupent tout ce que j’apprécie dans la littérature. Sylvain Prudhomme fait indéniablement parti de cette sélection.



Dans ce texte, on ouvre le récit sur une vieille photo en noir et blanc. Un homme photographie un champ d’en haut, au loin les brebis et en dessous la nature à perte de vue. L’image qui en ressort c’est imprimé dans mon esprit. Ce fut le point de départ de mon coup de cœur et je me suis laissée prendre par cette lecture. J’ai été bercée par ce petit texte qui, tout en douceur va nous présenter un passé qui n’est pas si innocent que cela. Dans cette histoire c’est un récit à plusieurs voix qui se mêle pour nous donner un texte fort, un texte dur mais qui est amené par tant de douceur que l’on se laisse perdre dans les mots.



Une histoire d’amitié, une histoire de famille. Avant tout c’est une histoire d’amitié entre deux hommes différents, mais dont les différences ne font que renforcer leurs liens. L’un veut réaliser un film et en le faisant il va soulever l’histoire de famille de son ami. Entre beaux souvenirs et histoire compliquées, on amorce le récit de deux frères ennemis. Mais à travers différents personnages c’est une région qui est mise à l’honneur. Une enfance, une jeunesse puis toute une vie passée dans la Crau. Cette région qui nous permet de donner vie à nos personnages comme si on y était.



Mais ce texte va s’articuler autour de ces deux frères ennemis dont la destinée tragique va bouleverser tellement de vies. A travers ces chemins, c’est toute une époque qui est placée sous lumière. La violence de cette génération, l’arrivée du sida, l’abandon et le rejet face à toute cette polémique. Tant de thèmes durs qui sont abordés ici avec beaucoup de légèreté. On va plonger dans un monde à porter de main, qui nous dresse le portrait oublié de la société d’hier. Je suis sous le charme de cette plume, qui sans fioriture nous parle d’un passé effroyable et pourtant si lumineux.



A travers les différents personnages, on retrouve fortement l’amitié et la haine qui semblent si liés. Même si l’amitié scelle les deux hommes, on ressent cette jalousie mal placé qui n’hésite pas à pénétrer le cœur des hommes. Malgré la dureté de ce texte, je le referme avec en mémoire la pensée que c’est surtout un beau texte rempli d’espoir. Un espoir qui donne envie de poursuivre notre lecture, d’imaginer un futur et de laisser reposer en paix nos protagonistes.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Les Grands

A-t-il un coup de cafard, le vieux Conto, quand on lui annonce la mort de Dulce, son amour de jeunesse?

Il n'en sait trop rien...mais beaucoup de choses lui reviennent en mémoire avec nostalgie.

Cela fait si longtemps que son groupe de musique a eu ses heures de gloire, quand la jolie chanteuse faisait chavirer son coeur de guitariste et un public déchaîné, en 1977.

Trois années euphoriques où se concentrent tous les souvenirs de succès de jeunes musiciens subversifs.



Depuis, Conto traine sa vie de vieux marginal, de petits bars en concerts nostalgiques, dans la généreuse société africaine faite de liens amicaux forts, et de fatalité face aux menaces larvées de coups d'Etat. La Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise, a gagné son indépendance en 1974, après des années de guérilla où le jeune Conto a servi sous les ordres d'un chef de guerre charismatique et violent, devenu depuis le chef d'état-major d'un pays plus dictature que république.

Des élections à haut risque se préparent. Un concert en hommage aussi, qui réunit les anciens...



L'écriture est joyeusement brouillonne comme la vie d'un village africain ( ou du moins l'image que je m'en fais). Elle mélange les époques et maitrise néanmoins fort bien le récit sans jamais perdre le lecteur en route. Les dialogues chaleureux sont intégrés au tout, comme des bulles décoratives. Peu de chapitre, peu de paragraphe, beaucoup de descriptions, on s'immerge, on nage, on coule avec bonheur dans le décor, la touffeur, les odeurs, la sensualité des femmes. La gaité, l'optimisme, la spontanéité des échanges sont de mise, accompagnant la nostalgie des hommes et la tristesse de l'expatriation.



C'est aussi une vision contemporaine bien pessimiste d'un pays africain, qui, comme tant d'autres, malgré des espoirs de démocratie, retombe toujours dans des travers de combines et d'autoritarisme (coup d'Etat militaire en 2012)



Un livre attachant, dont la jaquette me laisse dubitative... Quel rapport avec le contenu?
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Les Grands

Avant d'attaquer "Les Grands", le nouveau roman de Sylvain Prudhomme, agrégé de lettres modernes qui a grandi en Afrique, je n'avais jamais entendu parler du groupe Super Mama Djombo, un vrai groupe de Guinée Bissau, très connu en Afrique, energique et virevoltant qui fait danser des stades entiers.



Dans "Les grands", Sylvain Prudhomme nous raconte la très belle histoire de ce groupe mythique en Afrique de L'Ouest, et reinvente l'histoire personnelle du groupe, autour d'une romance entre Couto, le personnage principal du livre, un des musiciens du groupe et la chanteuse.Mais au-delà de la petite histoire, on voit à quel point l'auteur connait bien "son" Afrique, que ce soit la nature et les paysages qu'il décrit avec grande habileté, ou bien sa vie politique qu'il regarde d'un oeil souvent critique, avec les effets de la colonisation portugaise, le rôle de l'armée, la corruption des politiques et leur instabilité au pouvoir.



Roman touchant et mélancolique (le roman commence à la mort de la chanteuse lorsque Couto se remémore toutes les années de succès du groupe et de tournée), il en ressort parfaitement l'amour de Prudhomme pour la Guinée Bissau et pour l'Afrique en général, ainsi, qu'évidemment qu'un goût manifeste pour la langue française qu'il maitrise à merveille.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Par les routes

Ouf! J'ai réussi à finir la lecture de « Par les routes » de Sylvain Prudhomme. Mais j'ai eu du mal à entrer dans ce roman tout dans l'atmosphère.

L'histoire ? Un peu légère et pas très réaliste.

Les personnages ? Pas très sympathiques.

Pour définir ce roman je reprends un passage du livre :

"De la branlette, j'ai pensé, comme il m'arrivait souvent de penser de beaucoup de livres qui font du faux style, j'aimais pourtant McCarthy. De la putain de branlette insupportable. J'ai envoyé "Le grand passage" à l'autre bout de la pièce. Il est allé s'écraser dans un coin. Est resté comme un oiseau mort contre l'angle d'un mur, pages ébouriffées, couverture froissée, panse gonflée comme la bouffe d'un soufflet."

Hélas je lis sur une liseuse, je ne voulais pas la casser, j'ai donc fini le roman.

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Légende

La Crau. 30 kilomètres de désert au milieu de la Provence, recouvert de pierres comme des galets, balayé par le mistral. Le vide, le silence quand les milliers de brebis qui composent ce paysage sont en estive les mois d'été. Je ne connaissais pas cet endroit avant de lire l'histoire et l'écriture majestueuses de Sylvain Prudhomme.

Maintenant, je rêve de fouler cette terre de légende et d'assister aux transhumances des troupeaux par les bergers qui mènent une vie âpre et solitaire sans avoir la reconnaissance qu'ils méritent.

Je n'ai pas quitté ce livre, tenue en haleine par les vies fulgurantes et attachantes des personnages. Dont Nel, photographe, fils et petit-fils de berger qui continue à m'accompagner.

Je vois ses photographies, je ressens son amitié pour Matt, un expatrié soucieux d'écologie à la tête d'une entreprise de toilettes sèches publiques.

Passionné par la réalisation, Matt rêve de faire avec Nel un reportage sur "la chou", une boîte de nuit improvisée dans la Camargue où les musiques de tout horizon se mêlaient joyeusement dans une ambiance baba cool et attirait une foule de jeunes de plus en plus nombreux. Plus que "la chou", Matt veut raconter les gens qui l'ont fréquenté porteur d'une mode et d'une époque nouvelles, celles des années 1970-1980. Une jeunesse fébrile et libre quitte à se brûler dangereusement les ailes.

Pourtant Nel se montre un peu plus réservé sur le projet de son ami en raison des imbrications avec son histoire familiale dont il ne souhaite peut-être pas rouvrir les plaies.

Nel sans le savoir encore porte en lui le double héritage familial, celui d'un berger et d'un papillon. Matt contre toute attente sera le passeur de son histoire.



C'est pour moi un très grand coup de coeur de la rentrée littéraire. Je tiens à souligner aussi la magnifique photo de la couverture qui est celle de Lionel Roux, un complice de Sylvain Prudhomme, dans la rédaction de "légende". Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir fait découvrir Sylvain Prudhomme et son univers.

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L'Enfant dans le taxi

Une histoire d’amour dans une ferme allemande au bord du lac de Constance. Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Une histoire d’amour entre la fermière et un soldat français.

C’est le narrateur, Simon, qui nous parle de cet amour. Qu’en connait il réellement ? Le fantasme-t-il ? Simon est écrivain. Il a déjà écrit cette histoire. Fiction ou secret de famille ?

De nos jours, l’enterrement du grand-père, la présence d’un oncle d’origine allemande vont révéler l’existence d’un enfant, d’un fils vivant au bord du lac de Constance.

Simon en instance de divorce, va essayer de reconstituer tout ce puzzle et de tirer les fils de ce secret. Simon en déconstruction familiale, va partir en quête des origines

Le tout avec tendresse et douceur.

L’écriture de Sylvain Prudhomme est faite souvent de longues phrases. Une phrase pouvant être un paragraphe, voire un chapitre. Ecriture pour dire les bouleversements que vit Simon.

Sylvain Prudhomme termine son roman par un mot : « Entre «

Une ouverture

Un espoir

Une bienveillance

Tout ce qu’est ce court roman.


Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Par les routes

Sacha, écrivain, emménage à V. où il retrouve par hasard un ami perdu de vue depuis plus de vingt ans.

Cet ami est marié, a un enfant, mais continue régulièrement à partir sur les routes en auto-stop.

J'ai été très dérangée au début du livre par la manière de raconter.

Pratiquement chaque phrase commence par « je ».

C'est assez pénible.

Soit je m'y suis fait, soit ça s'est arrangé, j'ai donc continué ma lecture.

Cette histoire est plutôt étrange, je n'y ai pas vu d'intérêt particulier.

M'y suis parfois ennuyée.

Les critiques sont majoritairement favorables, je ne les rejoindrai pas.

Un livre qui se lit quand même assez bien finalement mais auquel je trouve trop de bémols.
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Les orages

Quel délice, ce recueil délicat de moments de confusions intimes !



Pour moi qui contourne en général les « nouvelles », pour cause de frustration pour des scénettes courtes, trop vite lues, et qui s’évaporent dès la suivante entamée, je fais une exception pour ce dernier opus d’un auteur que j’affectionne de livre en livre, tant pour ces thèmes fictionnels que sa plume élégante.



Tranches de vie impactées par des temps forts quand le quotidien vacille: la maladie, le deuil, la vieillesse ou la séparation. Pour autant, aucune tristesse dans ces petites narrations racontées avec une fine perception de l’instant. On y célèbre l’amour filial, fraternel, conjugal, l’amitié comme valeurs essentielles et évidentes dans le parcours des personnages. C’est un recueil de perceptions, et de fines observations, tant psychologiques (l’angoisse, le bonheur, la tristesse, la crainte...) que d’environnement matériel ( la nature, la lumière, la mer, le calme d’un appartement vide ou d’un bain en baignoire...).



Je conseille vivement.

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Par les routes

«  Le monde se divise en deux catégories .Ceux qui partent . Et ceux qui restent . » .



Très court commentaire : tout a été dit déjà, vu le nombre de billets : Sacha, la quarantaine quitte Paris pour s’installer dans une petite ville du Sud - Est de la France .

À peine installé , il retrouve par hasard ? son ami d’enfance et de jeunesse qu’il nomme l’auto-stoppeur .

Celui , ci désormais vit avec Marie , la mère de son jeune fils Augustin . Ils se sont habitués à ses fuites , disparitions, au cours de voyages en auto - stop , un homme très curieux , irritant , et attachant à la fois….



L’arrivée de Sacha bouleversera ce fragile équilibre psychologique . …. Ce livre est bien écrit, l’écriture est simple, calme et attentive mais je me suis profondément ennuyée .



Même s’il parle d’éloignement volontaire, de prise de distance , d’attraction ou de répulsion , voire de fuite en avant ……qui s’opérerait entre les êtres , de liberté, de vagabondage, cela reste trop simple et banal, original ——-je ne sais pas…——-..des lignes de vie qui se déroulent comme une vraie carte routière.avec ses carrefours, ses voies secondaires , ses embranchements

… Au fond , j’ai trouvé le tout peu grisant , trop scolaire , la relation entre les deux personnages maladroite mais touchante.



Peut - être . Le doute est le véritable héros de ce roman que j’ai peiné à finir, je ne saurais dire …

Famille ou liberté , peut - on raisonnablement concilier les deux ?

On m’a prêté ce livre.

Je ne dois pas être, en ce moment , dans l’esprit de cet ouvrage.





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Une nuit à Manosque

À l’occasion du vingtième anniversaire du festival littéraire » Les Correspondances « , les éditions Gallimard publient en 2018 un ouvrage collectif de nouvelles. Une vingtaine d’auteurs ont ainsi laissé libre cours à leur jolie plume : François Beaune, Jeanne Benameur, Arno Bertina, Miguel Bonnefoy, Arnaud Cathrine, Marie Darrieussecq, Julien Delmaire, Patrick Deville, Pierre Ducrozet, René Frégni, Yannick Haenel, Célia Houdart, Philippe Jaenada, Maylis de Kerangal, Nathalie Kuperman, Robert McLiam Wilson, Gaëlle Obiégly, Véronique Ovaldé, Sylvain Prudhomme, Éric Reinhardt, Olivia Rosenthal et Alice Zeniter, dans » Une nuit à Manosque « .

S’imprégnant de la magie des lieux, si chers à Jean Giono, ce festival a pour vocation de faire sortir la littérature des salons pour la célébrer à la manière d’un art vivant. Innovante, la lecture musicale mélangée aux musiciens et écrivains dans un lieu chaleureux casse le concept élitiste des rencontres littéraires. Si la majorité du public est originaire de la région de Manosque et de ses environs, ce festival est donc l’occasion d’échanges plus conviviaux et directs avec ces auteurs, délestés de toute pression, médiatique notamment.

Olivier Chaudenson, directeur et cofondateur des Correspondances avec Olivier Adam, se remémore les débuts des Correspondances… Il y eut cette fin septembre le «bal littéraire» et des grands entretiens. En 1999, une première «nuit mémorable» : Jacques Higelin lisant et chantant ses Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans durant près de quatre heures ou «le détournement d’un artiste de la scène musicale pour montrer à quel point ils sont traversés de littérature».

Forte de son succès, cette vingtième édition a réuni soixante-deux auteurs. Afin de graver cet instant dans le temps, il a été demandé à une vingtaine d’entre eux donc, d’écrire librement une courte nouvelle de 5000 signes environ, sur une fiction ou un souvenir réel, avec pour thème » Une nuit à Manosque « . Parce que les nuits sont propices à l’inspiration et à l’imagination, c’est avec brio que tous ce sont prêtés à cet exercice. Pour François Beaune, par exemple, ce fut la rencontre avec un aventurier des mers, dans un pub. Olivia Rosenthal, a elle, endossé la tenue de Serena Williams le temps d’une nuit. Quant à Alice Zeniter et Marie Darrieussecq, elle nous proposent des textes plus féministes et engagées, à leur image. D’autres s’inspirent de la légende de l’hôtel Volland, en plein cœur du centre ancien de la ville, devant l’Eglise Saint-Sauveur, pour faire revivre le fantôme de cette jeune fille qui se serait vitriolée le visage pour ne pas perdre sa virginité avec François Ier .

Le lecteur se faufile dans les ruelles de Manosque au fil des pages, par une nuit de septembre. S’il ne peut y être physiquement, cette initiative livresque lui permet de prendre part au festival. En lisant chacune des nouvelles, j’avais la sensation d’entendre les voix des auteurs, tant leur contenu semble le reflet de leur propre monde littéraire, à l’instar de la nouvelle de René Frégni ...
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Par les routes

Quel ennui. Je n’ai pas compris sur quelles routes Sylvain Prudhomme voulait me me faire rêver .L’ histoire de cet auto-stoppeur m’ a , dès le début, laissé complètement indifférent Comme le disait Brassens et un autre Babeliote , on s’emmerde tous simplement .Il y a tellement d’autres récits palpitants sur le voyage que je ne peux vous donner que un seul conseil: passez votre chemin.
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Par les routes

La vie est un polaroïd aux couleurs fanées!



Sacha, le narrateur est écrivain.

Il a plusieurs romans à son actif.

Il fuit Paris, vers le sud.

Se ressourcer.

Se refaire une virginité.



Comme des mots sur une page blanche, il jette son dévolue sur la ville anonyme de V, où, hasard de la vie (vraiment?), réside  également un ami perdu de vue depuis dix-sept ans qu'il ne nomme que comme ‘l’auto-stoppeur’.



Ce dernier s'y est installé avec Marie et Augustin, leur fils.



Les liens se renouent,  instantanément, et on devine une ancienne et longue complicité entre eux mais également une fin de relation qui a laissé des traces et pas seulement de semelles dans la poussière polluée des bas-côtés de la route.



Si l'ami de longue date semble avoir posé le sac à dos que son surnom évoque, une courte discussion permet rapidement de comprendre que l’asphalte brulant coule toujours dans ses veines de routard et plus encore, les rencontres variées et parfois atypiques que son mode de transport permet au hasard d'un simple et banal pouce fièrement levé vers le ciel.



Il avoue se prêter encore régulièrement, presque sauvagement, à cette passion pour le bitume comme d'autres succombent à une addiction, de quelque sorte que ce soit.



La route comme un moteur,

Comme un combustible,

Comme un carburant.

Comme une drogue.



Étrange passion et étrange personnage qui surprennent sa compagne comme son fils affamé des histoires que ce père fantasque lui racontera dès son retour.



Si ces fulgurances routardes ont toujours animé l’auto-stoppeur qui délaissaient déjà son foyer pourtant en attente et en manque de lui, désormais Sacha est là qui anime le quotidien et fait diversion, mais jusqu’où ?



Et si cette passion se faisait poison ?



Quel rôle va tenir cet écrivain narrateur qui, dans un très joli style subtil et léger, nous relate cette quête singulière et au singulier, tout en nous divertissant, embarqués et désireux que nous sommes de savoir où ces pas, effectués en chaussures de marche, mèneront les protagonistes d’une aventure humaine voire humaniste dont le mot-clé est la rencontre, mais avec qui ces rencontres ?

Avec soi ?



Va-t-il vraiment vers des rencontres impromptues où fuit-il finalement cette vie figée, immobile, sédentaire qu'il s'est infligée, lui, le nomade personnifié, l'avaleur insatiable de bornes kilométriques  ?



Et sa famille, saura-t-elle supporter ces absences incessantes, ce besoin incongru de fermer la porte et de tourner le dos, le pouce en l'air.

Par bribes, par flashback, par appels téléphoniques aussi, nous suivons les errances des personnages, intrigués par des noms de patelins improbables, des choix de vie romanesques, des virages en épingle à cheveux qui nous tiennent en haleine et nous font, nous aussi, engloutir des distances bien que vissés à nos fauteuils de lecture.



Malgré ce que son titre suggère, laisse à penser, avec se livre nous ne sommes pas directement dans le ‘road movie' (rode movie ?), il y est question d'autostop, de déplacement de longue durée, certes, mais du point de vue de celui qui reste. Si bien des lieux traversés sont cités, c’est par le biais de messages, de cartes postales ou routières mais nous ne sommes pas directement dans la déambulation. Elle n’est vécue que par procuration, avec poésie, laissant voguer une imagination prompte à développer des images que les mots bien choisis suggèrent.



Plus qu’un road-récit, c’est une fable qui défile sous nos yeux, un conte illuminé par un illuminé qui fuit le bonheur de peur qu'il ne se sauve (Birkin-Gainsbourg).

L'amour universel comme point de fuite, l'embrassement de l’humanité comme but ultime.

Un trait d'union !

 

Merci à Quéqué72 de m’avoir incité à mettre mes pas dans ceux de ces arpenteurs de bitume, me permettant de parcourir des kilomètres infinis sans, pour autant, me faire d’ampoule aux pieds, révélant ainsi (ce que je subodorais déjà) que je ne suis pas une lumière !

 

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Par les routes

Sacha est écrivain, et décide de quitter Paris pour aller se reposer dans la ville de V., où il rencontre un ancien ami qu’il n’a plus vu depuis 20 ans. Ensemble, ils faisaient de l’autostop dans leur jeunesse. Aujourd’hui, malgré leur quarantaine respective, l’autostoppeur part toujours à l’aventure sur les routes comme avant, même s’il est marié et père, tandis que Sacha a perdu le goût de ces aventures vagabondes.



Face aux départs de son ami, il est confronté à des sentiments variés, et les événements vont mener à des rebondissements, des doutes.



Un roman superbe, très émouvant, mais qui a des côtés cruels aussi, racontant les flâneries d’un homme à travers la France, un homme difficile à cerner, un idéaliste, généreux.



Je me suis souvent demandée ce qui se passait dans la tête de l’autostoppeur et j'ai parfois regretté que ça ne soit pas plus approfondi.

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