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Citations de Tierno Monénembo (125)


« En voilà des problèmes nouveaux ! Si tu refuses la chorba, il va se poser des questions. Quant au poignard, mon Dieu, quant au poignard... ! »
Je trouvai l'homme à la mitraillette debout devant ma porte.
Il me tendit un paquet. Il y avait là des serviettes neuves, un savon de luxe, un caftan rose avec des broderies à l'ourlet et aux manches, un miroir, un peigne, une paire de jarretelles et un flacon d'eau de fleur d'oranger.
Je mis une bonne heure à me laver, à me peigner, à me parfumer.
C'était la nuit de Zoubida, nuit de noces, nuit de miel, nuit de festin, nuit de poison. Nuit de frayeur et de haine ! Demain je serai morte ou libre, autant dire heureuse.
L'homme à la mitraillette avait un drôle de regard quand il revint me chercher :
« Ça alors, ça alors ! »
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Addi aimait les surprendre de jouer aux cartes ou de faire les sauvages d'Afrique avec des peintures sur le visage et des ceintures de feuilles autour des hanches. Ils s'attendaient à le voir offusqué ou blessé par leurs singeries, mais non. Ils en étaient presque déçus, ne sachant pas trop eux-mêmes s'ils faisaient ça pour tuer le temps ou tester ses nerfs. Ils se mettaient au garde-à-vous dès qu'ils le voyaient arriver."
Allez ramasser des armes au lieu de faire les marioles !"
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Quand plus tard elle allait sur ses huit ans, on le lui fit remarquer, elle bondit sur ses deux pattes comme un chaton en danger et, le regard en flammes, postillonna sur nos visages : "Vous verrez, à mes dix ans, comme je serai noire !"

Et quand elle eut dix ans, on entendit, sortant de la même petite bouche : "Vous verrez, à mes quinze ans comme je serai noire !"

Ca se comprend qu'elle ait fini par le croire : il fut le seul à déposer sur son petit corps quelque chose qui ressemblât à une caresse. D'autant que l'illusion qu'elle pu provenir de Pascal, qu'un moment sa mère avait entretenue, fut vite emportée par le souffle de l'évidence. L'enfant, devant un miroir, ne renvoyait rien qui pût rappeler Pascal. Si au moins, elle ressemblait à sa mère ! Si jamais elle ressemblait à quelqu'un, eh bien, ce quelqu'un n'a jamais été vu dans ce canton-ci.
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Au début, elle devait être méfiante, intimidée, et lui, toujours si réservé qu'il donnait le sentiment à ceux qui ne le connaissaient pas qu'il les prenait de haut, qu'il faisait le nâreux comme disent les gens d'ici. Il leur fallut du temps, beaucoup de temps pour arriver à briser la glace. Dès lors, il revint tous les soirs chez elle pour broder, avaler un frichti ou tout simplement parler de la neige, de la pluie et encore de la pluie.
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Il ne faut jamais braquer son regard sur la distance, mais sur le pas. Ce pas-ci gagné, songer aussitôt au suivant.
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Il y a trois choses auxquelles aucun homme ne peut résister : l’or, le pouvoir et la femme
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Eux qui aurais dit être la solution il n'était en rien plus cet eux le problème.
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Nombreux sont ceux qui pensent qu'il ne s'agissait là que des maladresses d'un gamin qui se trompait d'époque; un gamin tout droit sorti des jupes de maman et qui ne savait pas que les caprices d'enfant peuvent provoquer des tragédies.
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Retenez que la première mission de la résistance fut de faire passer en Suisse, puis en zone libre, tous ceux qui se sentaient en danger: les tirailleurs en errance, les prisonniers de guerre évadés, les aviateurs anglais, les Juifs, les Alsaciens qui avaient décider de fuir la germanisation. Et l'on sait aujourd'hui que la mosquée de Paris, qui fut un haut lieu de la résistance, a abrité un nombre considérable de juifs.
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Les tyrans ne valent pas les dieux mais ils leur ressemblent : leur volonté est toujours faite.
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On raconte ses triomphes, ses diplômes, ses conquêtes, pas ses furoncles et sa hernie. Un mutilé, ça ne frime pas.
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C'est sur le terrain de la mémoire que nous avons une chance ultime de gagner. Si nous perdons sur ce terrain-là, alors nous aurons légitimé tous les camps de concentration, ceux d'hier et surtout ceux de demain. P.253
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Vous comprenez, me disait il en levant un poing rageur, c'est la seule manière de se venger de ces salauds. Leur objectif, c'est de vous anéantir. Pour cela, ils commencent par vous effacer de la mémoire des hommes. Et hop ! Vous n'existez plus pour personne, vous n'existez plus dans votre tête. C'est la pire manière de tuer.
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Il en faut des tas de petits hasards pour tisser une existence, n'est-ce-pas ? (p. 13)
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Je l'ai toujours vu ainsi, en chasseur de dragons. Il était le guerrier effarouché qui prenait les autres, tous les autres, pour les ennemis à abattre. mais je ne voulais pas un guerrier. J'avais besoin d'un père. Quelqu'un qui parle, quelqu'un qui rit, quelqu'un qui aime. Il nous aimait, nous n'en doutions pas, mais à sa manière, c'est-à-dire de loin, dans le réduit du silence. Ses mots étaient aussi rares et ses gestes aussi sobres que ceux d'un étranger de passage. (p. 139)
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Un colonel colossal et taciturne qui aura passé sa vie à étouffer la mère et à terroriser le petit. Loïc déteste son père. C'est peut-être pour cela qu'il a tant de mal avec la vie. (p. 150)
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-Perpétuité ! C'est donc ça ? C'est curieux, je n'arrive plus à pleurer.
-Tu es formidable, Zoubida ! Tu as compris, ça ne veut rien dire la perpétuité. Nous sommes tous condamnés à perpétuité. Le problème est celui-là: que faire de notre perpétuité ? A chacun sa vie, à chacun de meubler sa perpétuité comme il peut." (p. 167)
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- "Mais non, Zoubida. Ce sont des livres.
-Très bonne idée.
-Tu verras, le temps va très vite passer. Si tu les lis, cette chambre te paraîtra aussi vaste que le ciel, aussi odorante qu'un verger. L'univers est une chambre de prison, c'est le livre qui en détient la clé."
A la visite suivante, il m'apporta un dictionnaire et un recueil de poèmes :
"Un Turc. Lui aussi, il a fait beaucoup de prison. Il s'appelle Nâzim Hikmet. Tu sais ce qu'il disait, Nâzim ?
"On nous a eus.
"Nous sommes en prison,
"Moi dans les murs,
"Toi dehors.
"Mais qu'importe ce qui nous arrive.
"Ce qui est pire,
"C'est de porter en soi la prison."
Ici, on ne compte pas les années. Les jours passent sans vous adresser un petit coucou. Les nuits succèdent aux nuits. Néanmoins, les horloges du bon Dieu me paraissent moins lourdes, en compagnie de Nâzim Hikmet et de quelques autres têtes fêlées que je lis dans le désordre, qui m'aident à affronter les ténèbres et les loups. (p. 169)
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C'est à moi qu'il souriait, à moi seule, et ce qui me touchait, ce n'était pas seulement l'éclat de son sourire mais tout le soleil qu'il y mettait. (p. 171)
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En une semaine de conversation ininterrompue, on apprend beaucoup sur les gens. Tu as quitté très jeune ton Cameroun natal, à l'âge de seize ans, dix-sept ou vingt-ans peut-être. Il n'y avait pas alors d'état civil chez vous, vu qu'Il n'y avait ni le papier, ni l'encre, ni même l'écriture qui va avec. (p. 33)
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