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Critiques de Toni Morrison (1261)
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Beloved

Inspiré d'un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l'horreur et la folie d'un passé douloureux. Toni Morrison ranime la mémoire, exorcise le passé et transcende la douleur des opprimés.

Ce roman dérangeant, bouleversant, où se cotoient les atrocités de l'esclavage et l'amour inconditionnel d'une mère nous emmène aux confins de la folie. L'écriture superbe, parfois difficile à suivre, nous révèle peu à peu les souvenirs enfouis , inacceptables des différents protagonistes, et leur cheminement vers l'acceptation, le pardon, ou le rejet. Une grande leçon d'humanité.
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Un don

Ce roman se passe à la fin du 17e siècle en Virginie.

Il met en avant les mœurs de l'époque ( religion, ségrégation, racisme).



Dans une ferme de Maryland cohabitent Lina, une amérindienne dont la tribu a disparu, Sorrow, une fille rescapée d'un bateau, Florens, une esclave noire et les colons blancs: Rebekka, anglaise donnée par sa mère, Jacob Vaark, un commerçant orphelin anglo-néerlandais.



Ces femmes ont été vendues pour ne plus être à la charge de leur famille au pays et après arrivées en bateau aux Etats Unis.

Toni Morrison sait décrire les choses qui séparent et qui lient les 4 femmes.
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Beloved

Le style très singulier de Toni Morrison qui mêle passé et présent et points de vue de différents personnages dans le même paragraphe fait de « Beloved » une lecture très exigeante qui mérite que l’on s’y accroche. L’histoire est poignante mais ce n’est pas un coup de cœur. J’avais préféré le roman de Colson Whitehead « Underground railroad ».
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Beloved

(Lu en anglais) J’ai mis du temps à finir parce que j’ai trouvé la lecture de ce livre assez difficile. Je me suis perdue dans son histoire entre différentes époques, c’était déroutant, pour moi c’était trop confus. Du coup je pense être passé à côté de beaucoup de choses.

J’avais énormément aimé « l’oeil le plus bleu » de T.Morrison, et j’espérais retrouver cette intensité, cette claque. À réessayer en français !



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Beloved

Ce roman est inspiré d’un fait réel, Margaret Garner, esclave, fuit ses maîtres puis est un jour rattrapée, son mari sera pendu et ses enfants menacés d’être asservis alors, elle les tue.

Dès les premières phrases du roman, on sait que l’on rentre dans une narration hors du commun qui ne va laisser indifférent.



Sethe vit avec sa fille Denver dans une maison hantée par le fantôme d’un bébé assassiné par sa mère. Les deux frères de Denver se sont enfuis de cette maison maléfique. On apprend que Sethe, son mari Halle et Baby Suggs, sa belle-mère Baby étaient esclaves de d’un couple dans la ferme du « Bon abri ». Mais la situation des esclaves se détériore vite au décès du maître.



C’est un roman difficile car le sujet en lui-même est extrêmement dur, mais sa forme est aussi complexe. En lisant, on perd parfois les notions de temps et d’espace jusqu’à l’étourdissement.

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Jazz

Harlem, 1926. Joe assassine sa jeune maîtresse sous les yeux de sa femme. Ce drame rouvre de vieilles blessures et replonge les époux dans leur passé récent de noirs dans le sud des États-Unis.



Que dire, sinon que je n'ai pas du tout accroché, et c'est la première fois que cela m'arrive avec un roman de Toni Morrison. J'en suis d'autant plus déçu que le sujet et la période m'intéressent beaucoup.



La faute d'abord à l'écriture (et sans doute un peu à la traduction), un peu trop ampoulée à mon goût, comme si l'autrice avait voulu mettre une sorte de barrière devant le lecteur.

La narration comporte ensuite beaucoup de digressions, de passages consacrés à des personnages ou des faits secondaires. Je m'y suis perdu.



J'ai tenté de persévérer, mais je n'ai pas réussi à dépasser le premier quart. J'ai tristement abandonné...
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Beloved

L’auteur est certainement un remarquable écrivain, on lui a attribué le prix Nobel… Mais quand une nullité woko-mélenchoniste comme Ernaux l’a eu, on peut se poser des questions, fort heureusement ce n’est pas le cas avec Mme Morrison, une femme hautement respectable par ailleurs. J’ai essayé de lire ce livre encensé, souvent, mais pas toujours. Hélas, des dizaines de pages de dialogues et de vagues considérations sociologiques sont venues à bout de mon indulgence. Le sentimental et le larmoyant ne suffisent pas à faire de la bonne littérature, pas toujours. Bonne chance aux lecteurs plus indulgents ou versés dans la chose anglo-saxonne.
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Beloved

En 1856, une esclave a égorgé son bébé pour qu'elle n'ait pas à connaître le même sort. C'est de cette histoire vraie que Beloved est inspiré.



Sethe vit dans la maison de sa belle-mère, après avoir purgé une peine de prison pour le meurtre. Ses garçons sont partis, la grand-mère est morte, il lui reste sa fille, Denver.

Elles vivent dans la solitude, plus personne n'approche la maison maudite, avec la compagnie du fantôme qui les tourmente.

Un jour, Paul D. fait irruption dans leur vie, vestige d'un passé lointain, avant la fuite de Sethe. Il chasse le fantôme et s'installe avec elles. Tout serait pour le mieux, s'il n'avait pas forcé Beloved à revenir d'entre les morts pour de bon.



Mélange de surréalisme et de travail de mémoire, c'est la réalité de l'esclavage et les espoirs perdus de toute une population. Les souvenirs des personnages remontent à la surface, dans le désordre, parfois flous, les voix se mêlent en une chorale de souffrance.

Beloved ne veut pas qu'on l'ait oubliée, qu'on l'abandonne. Elle n'a même pas de prénom, à part ce mot sur une pierre tombale. À travers elle, ce sont tous ceux qui ont été réduits à rien qui cherchent à se rappeler aux vivants, qu'on les regarde, qu'on les entende. Qu'on leur pardonne de n'avoir pas su protéger ni aimer les leurs. Ce sont leurs voix qui entourent la maison. Ceux qui n'ont même pas de nom.



C'est un livre difficile et bouleversant. Le fantôme ne laisse pas oublier la réalité des faits, les voix qui se sont tues, l'abomination. Un grand roman.
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Beloved

Un thème grave, une histoire non moins dramatique et une lecture dure.



Le flash back entremêle les souvenirs des uns et des autres, le vécu et l’imaginaire, l’oublié et le remémoré, la raison et la folie.

L’écriture sert l’idée, la phrase se soumet à l’oral, le récit à l’esprit.

S’il est parfois rien moins que facile à suivre, le cours de l’histoire emporte comme un flux qui noie, refoule et laisse sur le bord, puis reprend.

L’émotion étreint et désempare.



anne.vacquant.free.fr/av/
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Beloved

Un rendez-vous totalement manqué.

Cette lecture m'a été particulièrement pénible. C'est le deuxième roman que je lis de Toni Morrison et je n'arrive pas à plonger dans son style que je trouve totalement décousu.

C'est très frustrant quand je vois à quel point elle est aimée et que je passe à côté à chaque fois.

Mais cette lecture a été subi d'un bout à l'autre.
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Le chant de Salomon

Toni Morrison fait partie de mes écrivain.e.s préféré.e.s.

Et ce roman formidable ne me fera pas changer d'avis, bien au contraire.



Un roman riche de nombreux thèmes traités avec cette manière d'écrire extraordinaire de l'auteure, une écriture quasi-orale, faite souvent de dialogues assez crus, mais pleine d'images et d'une dose de magie, mais aussi d'humour mêlé de tragique.



Parmi ces thèmes, il y a bien sûr la condition des noirs marquée par la ségrégation en cette première moitié du vingtième siècle avant l'arrivée de Rosa Park, Martin Luther King, Malcom X et bien d'autres. Et aussi la condition des femmes et leur aliénation, et ce d'autant plus qu'elles sont des femmes de couleur.

Et l'extrême pauvreté des noirs dans le Sud des Etats-Unis.

Mais aussi, ces croyances magiques, souvent si poétiques.



Mais ce sont surtout deux thèmes principaux qui m'ont marqué et qui traversent ce roman.



D'abord la famille et notamment dans ce qu'elle peut avoir de dysfonctionnel. On connaît la célèbre phrase de Tolstoi (qui savait de quoi il parlait!) et qui commence Anna Karenine « Toutes les familles heureuses se ressemblent. Les familles malheureuses le sont chacune à leur façon ».

Ici, c'est la famille du jeune Malcom Mort, le troisième du nom, un nom porté aussi par son père et par son grand-père. Son grand-père qu'il n'a pas connu, et à qui l'on a donné ce nom suite aux réponses hasardeuses qu'il a données lorsqu'il a été affranchi.

Un famille dont le père, qui a réussi dans l'immobilier est un tyran domestique, qui méprise et bat sa femme Ruth, interdit presque tout à ces filles, Corinthiens Uns et Magdalena qu'on appelle Lena. Et le petit dernier, Malcom, que l'on surnomme Laitier (je ne vous dis pas pourquoi, ça ne manque pas d'humour), « couvé » par sa mère, et bien que ses rapports avec son père soient difficiles, va rapidement travailler avec ce dernier. Et puis il y a sa tante Pilate, soeur de son père avec lequel il est fâché (on découvrira pourquoi il lui en veut), dont la petite-fille, Agar, est follement amoureuse de Laitier. Le roman nous raconte, en faisant des allers-retours dans le temps, l'histoire difficile de toutes et de tous, une histoire pleine de rancoeurs, du couple haine-amour si fréquent dans les familles.



Mais ce roman est aussi un magnifique roman initiatique, dans lequel Malcom dit Laitier va, dans sa recherche d'un hypothétique trésor, découvrir le vrai trésor qui est celui de ses racines, et pouvoir reconstituer avec émerveillement l'histoire de ses ancêtres et le mythe de Salomon. Et lui, l'enfant des villes venu du Michigan, découvrir des personnages hauts en couleurs (sans mauvais jeu de mots!) et tout un monde d'une grande pauvreté, ayant un rapport prodigieux avec la nature. Et puis toute cette histoire a parfois l'allure d'un conte avec la découverte par Malcom/Laitier d'une grande bâtisse délabrée, une sorte de château tenu par une vieille femme (plus que centenaire, dit-on!) aux allures de sorcière, avec la recherche d'une grotte qui devrait contenir un sac d'or, et ne renferme que des ossements, tout cela a une valeur symbolique, mythique.



Enfin, c'est un roman d'amour et de mort, la mort injuste du premier Malcom, mais surtout la mort comme perçue comme une délivrance, un aller sans retour vers un monde meilleur. Et comment l'amitié, l'amour sont si ambigus, et peuvent conduire dans leur folie à donner, à se donner,, la mort.



Et puis il y a la façon unique de raconter, de faire ressentir les lieux et les gens, la musicalité des phrases qui sont parsemées souvent de comptines, tel ce chant de Salomon que notre héros arrivera à décrypter et à comprendre qu'il évoque le mystère de ses origines.

Voilà, j'espère vous avoir donné l'envie de lire ce livre de la grande Toni Morrison, plus facile à lire que Beloved, mais tout aussi beau, je trouve. Enfin, à vous de vous faire une opinion.

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Lu en 2016. C'était le troisième roman de Toni Morrison que je lisais.

Je l'avais moins apprécié que Beloved et Délivrances. Rien à redire pourtant sur la plume, toujours aussi ciselée, introspective et envoûtante. Nous sommes au coeur des années 50, dans une Amérique ségrégationniste. Franck, ancien combattant enrôlé dans de nombreuses campagnes, dont la Corée, revient complètement brisé, cassé... Un récit sur le traumatisme, l'angoisse, le combat intérieur, la culpabilité, la reconstruction.
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Je n’ai pas accroché. 140 pages que j ai lu poussivement. J’ai trouvé le style correct mais la narration pompeuse avec des flashbacks et le seul rebondissement qui m’a tirée de mon ennui vers la page 100 est retombé. J attendais plus d un prix Nobel de littérature : déçue
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Délivrances

Lu en 2016. C'était ma deuxième ou troisième lecture de l'auteure américaine.

Un roman choral où s'entremêlent les voix de six personnes. Un récit plutôt sombre qui parle des douleurs et des traumatismes comme une prison intérieure, de souvenirs plus ou moins refoulés, de cauchemars qui hantent à l'âge adulte, dont seule la délivrance (peu importe la forme ou l'expression) peut être résiliente...
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Beloved

Lu en 2016. Un roman envoûtant du début jusqu'à la fin, entre imaginaire, ésotérisme et réalité historique, servi par une plume percutante et infiniment émouvante !

Une maison hantée de cauchemars et de fantômes abrite une mère et sa fille. L'intrigue est lancinante, les secrets lourds et les souvenirs effroyables. L'esprit reste prisonnier des souffrances qu'il renferme, des souvenirs refoulés entravant la parole, des mots ne pouvant raconter l'indicible.

Un récit qui raconte évidemment l'histoire d'un peuple martyr, privé de sa liberté, ainsi que la barbarie des hommes et son implacable férocité.

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Sula

A vrai dire, de nombreux détails m'ont échappé dans ce roman probablement puissant mais difficile à lire, à mon avis.

Nel et Sula sont amies depuis l'enfance. Elles traversent l'adolescence avec brio; elles ont la peau noire mais se moquent de la discrimination.

Beaucoup plus tard, Nel s'est mariée avec Jude, elle a eu des enfants alors que Sula la rebelle a vécu en ville, et revient dans son village natal avec toujours la même détermination à rester libre.

Elles vivent alors une séparation brutale.

Je ne suis pas entrée dans cet univers sombre, décousu, ne me suis attachée à aucun des personnages. Pas certaine de revenir à Toni Morrison!
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Jazz

Les États-Unis, années 20, le mouvement qui conduit les familles des campagnes vers les villes, on y arrive on n'en repart pas. Parce que c'est encore mieux que tout ce qu'on a entendu sur New-York, parce qu'on fuit son ancienne vie, le XIX, la mémoire de l'esclavage, la pauvreté, ne sont jamais loin.

On croit se libérer en ville et malgré tout quand un drame arrive, un meurtre, l'adultère, en grattant un peu l'histoire de chacun c'est l'histoire enfouie des familles qui ressurgit.

Des personnages toujours étonnants, profonds et complexes sous la plume du prix Nobel Toni Morrison.
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Je découvre Toni Morrison avec ce roman et... quel talent ! J'ai passé un très bon moment de lecture et je me suis beaucoup attachée à Frank ! En moins de 200p, c'est quand même un exploit. L'autrice va à l'essentiel pour offrir un sens très fort à sa thématique.

L'amour fraternel prend une place considérable dans ce roman.

Frank, est donc un ancien combattant en Corée, écorché par la vie, il va tout mettre en œuvre pour retrouver et sauver sa petite sœur.

J'ai adoré !



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Récitatif

Récitatif de Toni Morrison

Twyla et Roberta se sont connues dans un foyer, l’une a sa mère malade, l’autre dansait toute la nuit. Elles partageaient la même chambre dans cet endroit où cohabitaient plus d’une centaine d’enfants, orphelins pour la plupart. Malgré les promesses elles ne se donnent pas de nouvelles une fois sortie. Twyla travaille comme serveuse et un matin à la fin de son service de nuit, elle l’a voit sur la banquette, chevelure énorme, mais elle aurait reconnu ses yeux n’importe où. Elle était avec des potes, fin de la rencontre. Bien plus tard, dans un supermarché nouvelle rencontre, les deux en couple une avec James, un gamin, l’autre avec un veuf, quatre enfants par alliance, une limousine l’attend dehors, riche sûrement, c’est le quartier des cadres d’IBM. Et cette fois ci c’est 12 ans plus tard, elles se souviennent de Mary, une vieille qui travaillait aux cuisines qui était tombée les grandes s’étaient moquées d’elle, on disait qu’elle n’avait pas de langue, elles n’ont pas gardé le même souvenir de l’histoire…

La seule nouvelle écrite par Morrison, et à noter une originalité, Twyla et Roberta, l’une est blanche l’autre est noire, on sait jamais laquelle est blanche, laquelle est noire.



Postface de Zadie Smith( aussi longue que la nouvelle de Morrison et par ailleurs auteure de Sourires de loup et Swing Time) qui décortique le texte en essayant, entre autres et sans succès, de détecter qui est la blanche et qui est la noire, ce qui aurait dû être facile puisqu’on est dans des années de tension raciale mais non, impossible, tout est cadenassé brillamment.

Beau texte, très nerveux, 50 pages impressionnantes.
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Récitatif

Récitatif est la seule nouvelle écrite par Toni Morisson, écrivaine de haut vol, prix Nobel de Littérature, qui ne laissait, jamais mais au grand jamais, rien au hasard. 

Toni Morisson présente deux fillettes Twyla et Roberta, deux itinéraires de vie qui se rencontrent lors d'un séjour de quatre mois dans un foyer, et qui n'auront de cesse de se recroiser, au gré des événements politiques et sociaux, rencontres qu'elles mettront à profit pour éclaircir un traumatisme de leur passé commun.





Dans Récitatif, Toni Morisson met au défi ses propres lecteurs et leurs préjugés, préjugés sur la couleur de peau et le déterminisme social. De Twyla et de Roberta, on ne connaît que leurs différences de couleur de peau et de mère, puis de leurs itinéraires de vie et de leurs convictions politiques. Avec subtilité, Toni Morisson distille quelques détails suffisamment précis pour qu'on comprenne les enjeux de l'évolution sociétale (la fin d'une ségrégation scolaire, les séparatismes sociaux) mais imprécis pour déterminer l'appartenance à tel ou tel groupe ethnique (et là, le grand art de Toni Morisson est de laisser actionner les représentations de chacun, moi la première qui suis tombée dans le panneau des désignations... quand Toni Morisson assure l'identité de ses deux héroïnes non plus par leur couleur de peau mais par leurs liens familiaux, leurs lieux de vie, leur personnalité...un peu comme un CV anonyme qui permet de s'intéresser avant tout à l'être intérieur sans connaissance de son adresse, de son visage etc). Et ce traitement est génial parce qu'il permet de revisiter la notion d'identité, qu'il universalise son propos et qu'il lie le fond et la forme : il biaise le physique et les stigmatisations souvent ancrées pour s'atteler surtout au comportement, à l'intrinsèque de la personne, ce qui l'a façonnée, ce qui la façonne.



Récitatif offre aussi une revisite d'un conflit scolaire, celui de décloisonner les quartiers et d'assurer une plus large mixité des esprits, des visages, d'une société. Cette nouvelle riche aborde aussi le déclassement social et les jeux de pouvoir entre dominants et dominés, sur l'humain comme sur l'économie : édifiant. 

Un seul bémol : une fin ouverte et frustrante, qui manque de corps par rapport au reste et relègue l'ultime secret aux calendes grecques.

Une lecture passionnante, accompagnée d'une étude éclairante et documentée de Zadie Smith. À lire absolument et à étudier pour sa richesse littéraire.

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