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Citations de Ursula K. Le Guin (1085)


C’est un talent rare que de savoir où l’on doit être alors qu’on est pas encore allé partout où l’on a rien à faire.
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Renier le passé, c’est nier le futur. Un homme ne peut forger sa destinée : il l’accepte ou il la nie.
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Théorie du vieillissement

A mesure que gonfle le nombre des années,
est rétrécie chaque an sa durée
mais pas son poids. Il gagne en gravité.
Il deviendra si lourd au bout du compte
qu'il ne peut pas continuer ainsi
et implose en un trou noir
dans lequel se noient toutes les années
qu'on ne peut plus ni alors ni compter
ni peser.
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C'était une ville étrange, et tout aussi étranges étaient ses habitants : des pêcheurs, ouvriers et artisans comme les autres, mais ayant une telle habitude de la sorcellerie qui se pratiquait en permanence sur l'Île des Sages qu'ils semblaient être à moitié sorciers eux-mêmes.
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Il lui arrivait parfois d'avoir l'impression de se souvenir. Les lieux obscurs sous la colline lui étaient si familiers qu'ils ne lui semblaient pas seulement être son domaine, mais aussi son foyer. Quand elle respirait les fumées narcotiques pour danser dans l'obscurité de la lune, sa tête se faisait légère et son corps ne lui appartenait plus ; elle dansait alors à travers les siècles, nu-pieds dans sa robe noire, et elle savait que la danse ne s'était jamais arrêtée.
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Sous ses pieds, il sentait les racines s'enfoncer toujours plus profondément dans les ténèbres, et au-dessus de sa tête il voyait briller les feux stériles et lointains des étoiles. Entre les deux, toute chose était à ses ordres, prête à obéir. Il se tenait au centre du monde.
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Je pense que si, ayant perdu un grand bonheur, on cherche à le rappeler, on ne trouve que le chagrin. Mais si on n'essaie pas de s'attarder sur ce bonheur, on s'aperçoit parfois que lui s'attarde dans notre coeur et notre corps, silencieux mais apaisant.
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Briser une promesse, c’est nier la réalité du passé ; c’est donc nier l’espoir d’un vrai futur.
(chap. VII)
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Il fut épouvanté par le système des examens, quand on le lui expliqua ; il ne pouvait pas imaginer de plus grand obstacle au désir naturel d'apprendre que cette façon de se gaver d'informations pour les dégorger à la demande. Au début, il refusa de faire passer des tests et des examens, mais cela ennuya tellement les administrateurs de l'Université qu'il finit par accepter, ne voulant pas se montrer discourtois envers ses hôtes. Il demanda à ses étudiants d'écrire un essai sur la question de physique qui les intéressait le plus et leur dit qu'il leur donnerait à tous la plus haute note, afin que les bureaucrates aient quelque chose à mettre sur leurs formulaires et leurs listes. A sa grande surprise, un bon nombre d'étudiants vint le voir pour se plaindre de cette méthode. Ils voulaient qu'il leur donne des problèmes, qu'il les interroge ; ils ne voulaient pas penser eux-mêmes à des questions, mais écrire les réponses qu'ils avaient apprises. Et certains d'entre eux s'élevaient vivement contre le fait d'attribuer la même note à tous. Comment les bons étudiants pourraient-ils être distingués des paresseux ? A quoi bon travailler avec application ? Si aucune distinction compétitive n'était faite, autant se tourner les pouces.
(chap. V)
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Car la discipline* est le canal dans lequel s'écoulent nos actes, avec force et en profondeur ; quand ils ne sont pas canalisés, les actes des hommes ne coulent qu'en surface, s'égarent et se dispersent.

[* il va sans dire qu'il n'est question ici que de discipline intérieure, en aucun cas de discipline imposée de l'extérieur.]
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- La peste est un mouvement de la grande balance, de l'Équilibre lui-même ; ceci est différent. On y sent la puanteur du mal. Lorsque la balance des choses se redresse, nous pouvons en souffrir, mais nous ne perdons pas l'espoir, nous ne renonçons pas à l'art et nous n'oublions pas les mots de la Création. La nature n'est pas dénaturée. Non, ceci n'est pas un redressement de la balance, mais un dérèglement. Et il n'existe qu'une seule créature capable de faire cela.
- Un homme ? suggéra Arren.
- Nous, les hommes.
- Comment cela ?
- Par un désir démesuré de vie.
- De vie ? Mais ce n'est pas un mal que de vouloir vivre ?
- Non. Mais lorsque nous désirons acquérir du pouvoir sur la vie, - une fortune inépuisable, l'invincibilité, l'immortalité -, alors ce désir devient de la cupidité. Et si la connaissance s'allie à cette cupidité, alors survient le mal. Et c'est à ce moment-là que la balance du monde penche, et que le malheur pèse lourd dans le plateau.
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Il faut approfondir les choses. Il y a de la lumière pour qui veut la voir. Ce ne sont pas seulement nos yeux mais nos mains, notre esprit, notre cœur, notre foi qui nous révèlent l'invisible et lèvent le voile du mystère. Et les ténèbres de la terre brillent comme une étoile dormante.
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Il percevait chaque mot mentalement comme ayant une certaine taille, densité, profondeur ; les mots étaient comme des étoiles sombres, quelques uns étaient petits, ternes et massifs, d'autres étaient immenses, complexes, subtils, avec un puissant champ de gravitation qui attiraient vers eux une infinité de signification. Liberté était la plus grande des étoiles sombres.
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Quel effet cela fait-il de revenir d'entre les morts ? Ce n'est pas facile. Ni pour celui qui revient, ni pour les membres de la famille. La place qu'il occupait dans leur monde s'est refermée, a cessé d'exister, à été colmatée par l'accumulation des changements, des habitudes, des actions et des besoins des autres. Il a été remplacé. Revenir d'entre les morts, c'est être un fantôme. Une personne pour qui il n'y a pas de place.
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Je ne mourrai pas. De cela je suis presque certaine. Ma vie est trop contingente pour conduire à l'absolu de la mort.
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Je ne suis pas progressiste. Je considère l'idée de progrès comme injuste, et généralement comme une erreur dangereuse. Ce qui m'intéresse, c'est le changement, et c'est un sujet complètement différent.
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Ursula K. Le Guin
Les dictateurs ont toujours peur des poètes
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La présence des filles les oppressait tous. Il leur semblait que ces derniers temps le monde était plein de filles. Partout où ils regardaient, éveillés ou endormis, ils voyaient des filles. Ils avaient tous essayé de copuler avec des filles ; certains d'entre eux, en désespoir de cause, avaient aussi essayé de ne pas copuler avec des filles. Cela ne faisait aucune différence. Les filles étaient là.
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UNE MÉDITATION SUR LA MAISON PLUME DE CAILLE

Depuis quand est-elle ici,
la maison de ma maisonnée,
Plume de Caille de Sinshan ?
Je descend à Ounmalin.
La maison reste où elle est.
Je remonte la vallée vers la montagne
et je reviens à la maison.
Je vais et je viens, elle demeure.
J'entre et je sors, elle est les deux.
Le mortier sèche, les planches se fondent,
le toit laisse filtrer la pluie.
Des gens reconstruisent la maison.
Elle demeure. Des gens y naissent.
Ils y meurent. Elle demeure.
Il y eut peut-être un incendie.
Ils l'ont reconstruite.
Elle n'a pas bougé d'ici,
cette maison, Plume de Caille,
le nom d'une maison,
l'ombre d'une maison.
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Et je souris en pensant que le «secret» de Le Guin est si simple, si évident qu'il crève les yeux : lecture et écriture ne sont pas deux activités opposées, mais sœur et frère jumeaux qui, tel des dauphins dans la nuit, tissent ombre et reflets sur la mer du langage.

«Extrait de la préface de Martin Winckler]
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