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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Tu t'appelais Maria Schneider

Je ne me joins pas à ce concert de louanges ; j'en suis presque gênée...



Tu t'appelais Maria Schneider ne se présente ni comme un roman, ni comme une autobiographie, ni comme une biographie. En fait, l'auteure, Vanessa Schneider, grande reporter et écrivaine, semble vouloir effacer rapidement la frontière entre les genres : « Je ne sais pas si c'est le récit que tu aurais souhaité, mais c'est le roman que j'ai voulu écrire ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette seule phrase qui révèle le souci de l'écriture et qui ouvre le champ des possibles. Les oppositions entre « tu » (Maria) et « je » (Vanessa) ainsi qu'entre le récit que Maria aurait souhaité (faire, lire, écrire ?) et le roman que Vanessa a voulu (écrire) apparaîtront à de nombreuses reprises dans le texte et suggèrent les multiples contradictions que l'auteure fait partager aux lecteurs. On se rendra compte au fil de la lecture qu'il s'agit de raconter autant Vanessa que Maria.



Dans une suite achronologique de chapitres très brefs pour la plupart, Vanessa Schneider évoque la carrière scandaleuse et la vie tourmentée de sa cousine Maria, de dix-sept ans son aînée, en alternance avec sa propre vie. Les deux femmes appartiennent à une famille dysfonctionnelle sur laquelle Vanessa a d'ailleurs écrit d'autres textes auxquels elle fait allusion à quelques reprises : Tâche de ne pas devenir folle sur sa grand-mère paternelle, d'origine roumaine, qui est aussi la grand-mère de Maria, et La Mère de ma mère sur sa grand-mère maternelle, d'origine haïtienne, à laquelle elle doit sa couleur de peau qui, explique-t-elle, la marginalise et la fait beaucoup souffrir pendant l'enfance et l'adolescence. Les récits de leurs deux vies s'entremêlent ; tantôt la biographie de Maria est privilégiée, tantôt elle n'est qu'un point d'appui pour raconter celle de Vanessa.



Les femmes de leur famille ont des destins « exceptionnels » écrit Vanessa Schneider, et pas dans l'acception positive de l'adjectif ! La mère de Vanessa coupe les ponts avec sa propre mère « splendide et vénéneuse Haïtienne » sans que l'on sache trop pourquoi. Sa grand-mère paternelle, mariée à quinze ans à un homme beaucoup plus âgé qu'elle, aura des enfants de plusieurs hommes, privilégiera ses six garçons (dont le père de Vanessa) et négligera sa seule fille, la mère de Maria, qui développe une personnalité très perturbée, par exemple dans les relations avec sa fille : elle jalouse Maria et semble incapable de l'aimer. Ces déséquilibres se répercutent sur les générations suivantes.



Tout en lui reconnaissant d'évidentes qualités littéraires, j'éprouve beaucoup de difficultés à commenter ce livre qui m'a mise profondément mal à l'aise. le scandale provoqué par Dernier tango à Paris n'en n'est pas la cause. Je suis de la même génération que Maria Schneider, et sans être une habituée des journaux à potins, je connaissais déjà la plus grande partie de ce qui est raconté ici tant la tempête autour de ce qu'on a appelé la scène du beurre fut énorme. Ce qui m'a dérangée, c'est que l'auteure donne parfois l'impression de régler ses comptes.



On dirait en effet que ce livre veut mettre en lumière certains défauts, faiblesses, bassesses de l'entourage proche ou moins proche de Vanessa Schneider. Maria Schneider est présenté sous différentes facettes, sans concession. Mais la compassion de l'auteure ne sonne pas toujours juste, et l'alternance entre une prétendue bienveillance et une grande sévérité construit cette histoire. le père de Vanessa est parfois adulé, mais plus fréquemment, il n'est pas à son avantage. On pourrait croire que Vanessa s'approprie la rancoeur de Maria qui est restée longtemps sans parler à son oncle : c'est lui qui l'a fait enfermer dans un « établissement […] loin de Paris ». Mais avant de raconter cet épisode, Vanessa interpelle son père à qui s'adresse alors le « tu » habituellement destiné à Maria : « Tu n'as jamais rien pu jeter, papa, […] te résoudre à te débarrasser d'un fond de lait, d'un reste de poulet », etc., lui reprochant une forme d'avarice et son intransigeance. Ou encore : « Les forêts me font peur, papa, depuis que tu nous y as perdus un automne alors que nous étions si petits », comme si le père avait perdu volontairement les enfants et ne s'était pas lui-même perdu…



C'est la famille Gélin qui fait les frais du plus grand nombre de coups de griffes, me semble-t-il, même quand l'intérêt pour éclairer l'histoire de Maria n'est pas évident. Par exemple, ces remarques sur la famille Gélin qui assiste à l'enterrement de Maria : « À droite, leur mère, Sylvie Hirch, aux courbes alourdies par les années. le mari de Fiona ne figure pas sur le cliché. de toute façon, il ne l'a pas été longtemps », etc. Bref, le sentiment de culpabilité provoqué par l'écriture de ce livre souvent avoué puis dénié, l'indulgence pour les frasques de Maria affirmée puis effacée, le déballage des inclinations de chacun (qui est bisexuel, qui s'est drogué, qui a tapiné, etc.), et la quantité de remarques acerbes m'ont sans aucun doute empêchée d'apprécier toutes les qualités du document.



Comment dire… J'ai parfois eu l'impression d'avoir été incitée à participer au grand déballage du linge sale qui n'aurait pas encore été lavé en famille...



Pour le Grand Prix des lectrices de Elle : merci pour tous les livres !

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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Pas évident d’être enfant de « grand patron » dans la finance ou l’industrie.

Pas à plaindre , même si apprendre tout jeune qu’un jour on risque de devenir un »requin » n’est pas de tout repos.

Une douzaine de familles milliardaires sont épinglées par nos 2 journalistes qui ne sortent jamais leurs griffes. Comment organiser les successions de grandes entreprises ? Chez LVMH il y a 5 enfants de 2 lits différents, tout va bien paraît il...Mais c’est le plus (toutes les qualités requises) qui sera désigné. Chez Lagardère, un seul enfant mal préparé : naufrage.

Chez les Mulliez , une cellule spéciale pour surveiller les cousins et leurs paquets d’actions.

Bref, pas facile de transmettre le travail de toute une vie et surtout de faire confiance.

Agréable lecture.
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider ont co-écrit cet ouvrage agréable à lire et bien intéressant.

Douze chapitres relativement courts nous font entrer dans douze familles puissantes du monde industriel ou commercial.

Si ces familles ont en commun d'avoir eu un ancêtre fondateur particulièrement en phase avec une époque où les affaires marchaient bien, elles ont évolué de façons diverses selon la formation, la personnalité, le nombre des héritiers, et leur mode relationnel.

Lecture intéressante, agréable. Le travail de recherche effectué par les deux auteures est à saluer.
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Le mauvais génie

Les livres politiques se suivent et ne se ressemblent pas.

"Richie" m'avait fasciné parce que Richard Descoings est fascinant. "Le mauvais génie" m'a dégoûté car Patrick Buisson est dégoûtant.

Raphaëlle Bacqué restituait l'humanité de Richie ; Ariane Chemin et Vanessa Schneider décrivent un monstre d'inhumanité, pétri de haine et de morgue, dévorant ses proches (son fils, sa muse) d'un amour vampirique.

Pour présenter cet idéologue de l'extrême droite, passé par Minute et Valeurs actuelles,

deux phrases suffisaient.

La première est de Jean Baptiste de Froment qui découvrant, sans en connaître l'auteur, son livre "1940-1945 : Années érotiques" y voit l’œuvre d'un"grand pervers"

La seconde est de NKM " Son objectif n'était pas de faire gagner Sarkozy mais Maurras".
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Tu t'appelais Maria Schneider

Ce nom je l'ai découvert à la sortie de ce livre en 2018. Bien sûr, je connaissais le film "Dernier tango à Paris" mais je ne l'ai jamais vu ou juste quelques extraits. J'ai dû regarder sur Internet pour savoir à quoi ressemblait cette actrice. En lisant ce livre écrit par une de ses cousines, on découvre son parcours très chaotique où la célébrité brûle les ailes. De cette vie jalonnée d'embûches, de drogue, d'une quête d'identité, de la reconnaissance d'un père absent et d'une mère qui ne l'aime pas, de ce rôle qui lui a tout donné et aussi tout pris, du peu de fait que l'on faisait des jeunes actrices (et des actrices tout court) dans le milieu du cinéma dans les années 70.



Un récit qui laisse une amertume après sa lecture. Un texte d'une parente pour sa cousine qui l'a tant marqué enfant et qui la poursuivra adulte. Un récit fort et troublant.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Une famille dysfonctionnelle, une mère qui ne sait aimer sa fille, un père lointain, une starification trop rapide, trop belle, l’agression sexuelle du « dernier Tango à Paris »… il y avait bien des raisons pour que cela tourne mal…



Et tout ne se passe effectivement pas très bien… drogue, descente aux enfers… et pourtant, cette vie fut belle, avait elle confié à sa cousine quelques jours avant sa mort.
Lien : http://noid.ch/tu-tappelais-..
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Le Pacte des Vierges

Elles sont dix sept jeunes filles, issues du même lycée et toutes enceintes en même temps. La rumeur évoque un pacte qu'elles auraient fait pour élever leurs enfants ensemble...

A partir de ce fait divers survenu dans une petite ville des États-Unis en 2008, l'auteure a basé son roman sur le récit entrecroisé de quatre de ces jeunes filles.



Quelle est la part de fiction ou de réalité dans cette histoire ? A vrai dire, j'ai du mal à le déterminer car j'ai trouvé peu d'informations sur ses jeunes filles.



Le livre est court et se lit très facilement (un peu plus de longueur et et de profondeur ne m'aurait pas déplu).

L'alternance entre les points de vue de chaque jeune fille permet d'avancer dans le récit de manière réaliste et assez dynamique.



Elles sont un peu agacantes au début, ces petites inconscientes ! Et puis elles nous racontent leurs parcours de vie, tous chaotiques, et surtout, on les voit évoluer au fil de leur grossesse et mûrir. Et elles finissent par devenir attachantes, leur idéalisme et leur volonté farouche de s'en sortir sont touchants.



Au-delà de cette histoire particulière, le livre a le mérite d'aborder un certain nombre de thèmes propres à l'Amérique d'aujourd'hui: les carences du système de soin, le puritanisme...



A titre personnel, j'aurais aimé que l'histoire soit plus développée, le destin de ces filles un peu plus creusé, même si dans le fond, on se doute malheureusement de la suite...
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Tu t'appelais Maria Schneider

Avec Tu t’appelais Maria Schneider, la journaliste Vanessa Schneider livre un récit qui va au-delà du sujet abordé par celui-ci, à savoir sa cousine Maria Schneider, qui s’est éteinte en 2011 après une vie en dents de scie, sans avoir trouvé le bonheur ou une certaine paix avec elle-même, malgré la stabilité d’un amour qui s’est échelonné sur de nombreuses années.



Mais c’est le livre qu’elles auraient voulu écrire ensemble, affirme l’auteure, qui a choisi de ne pas faire les coins ronds, de ne pas enjoliver les personnages qui sont les membres de sa propre famille et de ne pas faire de Maria une sainte.



Cela nous donne un récit composé d’épisodes, plus qu’un suite chronologique des événements, ce qui n’est pas pour me déplaire. J’aime parfois me perdre dans le dédale des images qui surgissent, comme se plait à le faire Vanessa Schneider dans ce portrait de famille hors de l’ordinaire, un peu hippie, et surtout non conventionnelle, au sein de laquelle Maria a toujours trouvé refuge.



D’aucuns pourraient trouver que le récit va trop loin, que Vanessa Schneider verse dans le trop plein de détails, mais je pense qu’il lui était impossible de faire autrement, que la nécessité de dresser le véritable portrait de sa cousine était plus forte que tout. Alors, oui, Tu t’appelais Maria Schneider ne fait pas l’éloge de cet oiseau blessé qui a choisi de se détruire lui-même. Pas plus qu’il ne pardonne les chutes et rechutes de celle qui ne parvint pas à venir à bout de ses démons.



Vanessa Schneider a choisi le chemin de la vérité. Sans l’embellir. Mais avec beaucoup de tendresse pour celle qu’elle aurait voulu voir heureuse et sobre, et de laquelle elle aurait voulu être plus proche, malgré la différence d’âge entre elles.



Mais Maria a bousillé les cartes. Et le film de Bertolucci qui fit scandale n’est pas la seule raison de sa descente aux enfers, même s’il y a grandement contribué. La propre enfance de Maria, ses liens avec sa mère et le fait d’être la fille illégitime de Daniel Gélin l’avaient déjà fragilisée.



Tu t’appelais Maria Schneider est un livre vrai, sans pudeur inutile, et c’est là toute sa force.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Tu t'appelais Maria Schneider

L'actrice Maria Schneider est décédée à l'âge de 58 ans en 2011. Dans ce livre c'est Vanessa, sa cousine, sa cadette de dix sept ans, qui s'adresse à elle. C'est un livre qu'elles avaient prévu d'écrire ensemble car Maria tenait à donner sa version des faits qui ont marqués sa vie mais devant les doutes de Maria, elles ont renoncé toutes deux à ce projet. Vanessa entreprend de raconter leur histoire à elles deux "ce livre parle beaucoup de toi et un peu de moi... Ce livre est pour toi, Maria. Je ne sais pas si c'est le récit que tu aurais souhaité mais c'est le roman que j'ai voulu écrire".



Maria a été mal aimée par sa mère et n'a pas été reconnue par son père Daniel Gelin. Mise à la porte de chez elle par sa mère alors qu'elle n'a que 15 ans, elle vit alors chez son oncle et sa tante, les parents de Vanessa, des parents militants gauchistes baba cool qu'elle décrit comme magnifiques et libres "c'était avant que je comprenne quelle famille nous étions, c'était avant l'âge où la honte est venue" car alcoolisme, folie, bâtardise, drogue, suicides, internements psychiatriques, incestes sont légion dans cette drôle de famille.



Daniel Gélin, entraîne Maria adolescente sur les plateaux de cinéma, lui fait découvrir la vie parisienne, les boîtes et la fête. Maria fait ses premières figurations grâce à Alain Delon, est hébergée un temps chez Brigitte Bardot qui jouera un rôle de mère auprès d'elle jusqu'à la fin de sa vie.

Mais le rôle qui lui est proposé à l'âge de dix-neuf ans dans le film de Bertolucci "Un dernier tango à Paris" va faire basculer sa vie. En effet, ce film symbole de l'aliénation de la femme, de sa soumission totale au désir de l'homme a été le film le plus scandaleux des années 70. Impressionnée de jouer, elle la jeune inconnue, avec le grand Marlon Brando, Maria tombe dans un piège car il lui sera imposé une scène qui deviendra son fardeau toute sa vie. Rendue célèbre et maudite par ce film, elle sera victime de blagues douteuses, recevra des insultes dans la rue, des attaques très violentes auxquelles elle n'était pas préparée.

Dès la sortie du film, Maria commence à sombrer, à se perdre elle-même et à se défoncer aux drogues dures. Elle joue dans sa vie un rôle conforme à l'image sulfureuse qui lui est accolée, une image de sex-symbol, de femme-objet trop lourde à porter pour cette jeune femme très fragile. Elle sera l'incarnation des excès et de la liberté à outrance... Bien entendu au cinéma il ne lui sera plus proposé que des rôles où elle sera dévêtue.



J'ai beaucoup aimé ce récit qui nous entraîne dans les années 70 au sein d'une famille très compliquée que l'auteure n'hésite pas à qualifier de famille de fous. C'est aussi une plongée dans le monde du cinéma, décrit comme un milieu d'hommes misogynes avec un metteur en scène qui manipule odieusement une jeune actrice.

Ce roman retrace le destin tragique "d'une femme trop belle, punie pour ses audaces et ses mauvais choix" d'une jeune femme pour qui le cinéma était un moyen de se rapprocher de son père, une enfant perdue en quête de l'amour de son père. J'ai été touchée par le destin de Maria que Vanessa résume parfaitement avec cette phrase : "tu as manqué de tous les regards, de tous les égards, ceux de ton père absent, ceux de ta mère si mal aimante. Tu ne pouvais que devenir comédienne". Vanessa Schneider est une journaliste de valeur qui a une jolie plume et son livre est tout sauf people.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Voici l'un des livres les plus connivents de cette rentrée littéraire. Déjà, le titre, avec la réapparition de Maria Schneider, qui, pour une grande frange des lecteurs français ( les plus de 50 ans donc) rappelle le scandale cinématographique quasi planétaire du début des années 70 que fut "Le dernier tango à Paris" . Le nom reste sulfureux et traîne également un parfum de descente aux enfers qu'a accompagné durant une décennie une presse people aux abois. Le petit plus médiatique sera évidemment son auteure, journaliste talentueuse et de renom, qui officie actuellement au Monde comme grand reporter. Nul doute ( sauf jalousie extrême) que l'esprit de corps jouera à plein et que nous retrouverons le livre célébré à longueur de colonnes et même si simplement évoqué, et quelque soit sa qualité, il n'aura pas droit au silence dédaigneux que la plupart des romans paraissant au même moment subiront.

Une fois l'ouvrage terminé, le titre semble un peu réducteur ( pas au point de crier à la publicité mensongère) mais " Elles s'appelaient Maria et Vanessa Schneider" aurait été plus approprié, tant les deux femmes se mêlent dans le récit. L'auteure, jeune cousine de l'actrice, en s'appuyant sur sa trajectoire assez tragique, en profite pour retracer une petite autobiographie de sa personne, évoquant parents et enfance dans un univers post soixante-huitard extrême. On s'aperçoit assez vite qu'au-delà de l'intérêt familial et bienveillant qu'elle lui porte, nous ne saurons pas grand chose de sa vie ni de sa carrière, l'auteure, de quinze années sa cadette, ne l'ayant pas vraiment connu au moment de ses années glorieuses et infernales. Le texte s'articule donc entre ses souvenirs d'enfance lorsqu'une tornade aux cheveux bouclés faisait irruption dans le salon familial, l'analyse d'articles de presse de l'époque et sa vision d'adulte sur cette femme aux ailes brisées par les sunlights d'un cinéma voyeur, impitoyable et machiste.

Le livre n'est donc pas une biographie, juste une évocation qui essaie de remettre en perspective ce que fut Maria Schneider, sans doute anéantie à jamais par la scène volée dite du beurre dans " Le dernier tango" et de l'attrait pour l'héroïne qui en suivit mais également marquée par une famille toute aussi explosée, où des lignées zigzagantes sont hantées par le suicide et des personnages hors normes ( d'où la présence de l'auteure qui, en filigrane, s'interroge sur leurs deux destins issus de ce creuset bien particulier).

" Tu t'appelais Maria Schneider" , grâce à la plume alerte de l'auteure se lit facilement, rapidement. Malgré une retenue sans doute journalistique, une petite pointe d'émotion arrive quand même, subrepticement, à passer. Cependant, ce n'est sûrement pas le grand livre de la rentrée, juste l'habile portrait (un peu people) d'une famille dans les années 70 libertaires et de cette beauté brune au triste destin qui illustre pertinemment les suites de l'affaire Weinstein.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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La mère de ma mère

Il y a l’amour mais il y a aussi le désamour. Une mère peut ne pas aimer son enfant et le faire souffrir. C’est terriblement odieux mais cela existe hélas. L’auteur parle de cette grand-mère désaimante face à son enfant. Est également évoqué sa mère qui a souffert de ce désamour maternel mais qui a su aimer ses propres enfants. Quand l’auteur devient mère elle-même, cette histoire résonne en elle et elle cherche à comprendre et à connaître cette grand-mère, c’est aussi une acceptation de l’identité noire et de l’histoire de la branche maternelle. C’est un livre brillant, intelligent et très intéressant sur la maternité, la généalogie familiale dans ce qu’elle a de secret, de non-dit, d’amour et de souffrance.
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Le Pacte des Vierges

Quelle drôle d'histoire que ces 17 jeunes filles qui tombent enceintes au même moment. Inspiré d'une histoire vraie.

Le récit se déroule comme un témoignage: Lana, Sue, Cindy et Kylie se confient à une journaliste.

Elles évoquent leurs relations, le groupe et le surprenant pacte qui les unit.

Entre désœuvrances, blessures, espoirs, vies familiales chaotiques et carences affectives.

Une histoire qui se lit rapidement et qui ne laisse pas indifférent.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider rend ici hommage à sa cousine l'actrice Maria Schneider, dont la vie fut démolie après le tournage du film de Bertolucci qui fit scandale « Le dernier tango à Paris ».

Au delà de ce traumatisme l'auteure met en évidence les conditions de vie familiales qui jouèrent leur rôle dans la descente aux enfers de l'actrice.

Vanessa Schneider nous donne ici à lire un livre attachant, plein d'amour pour sa cousine. Elle a la dent dure sinon pour le milieu cinématographique, au moins pour certains de ses acteurs dont Bertolucci. Je regrette simplement le rejet un peu systématique des années 70 et de l'après 68 en général dont elle fait preuve, accusant la permissivité et l'esprit de liberté (enfin conquise) qui y régnaient.
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La fille de Deauville

Action Directe



Je vous parle d'un temps que les moins de…

Entre 1979 et 1987, le groupe Action Directe a commis en France plus de quatre-vingt attentats terroristes, notamment des assassinats, principalement contre des cibles identifiées comme appartenant à l'impérialisme et au capitalisme. Jean-Marc Rouillan, Nathalie Menigon, Joëlle Aubron… Autant de noms qui sont encore présents dans la mémoire de certaines personnes, dont je suis, bien que j'étais (très) jeune lors de la décennie des années 80.

Vanessa Schneider, à travers deux personnages principaux, raconte la traque menée par la police à l'encontre d'Action Directe, et c'est diablement intéressant.

Le livre commence à l'aube du 21 février 1987, dans la campagne enneigée du Loiret où se cachent Rouillan et Ménigon, ainsi que Georges Cipriani, et où les a rejoint, la veille, Joëlle Audron. Joëlle Audron fascine Luigi Pareno le flic (personnage de fiction) qui n'a jamais renoncé à coincer les terroristes… Elle le fascine depuis qu'il l'a rencontrée dans des conditions tellement rocambolesques qu'on doute de leur véracité (mais pourtant !) : à Deauville, avec l'aide d'un informateur, des policiers se font passer pour des émissaires du fameux Carlos (Ilich Ramirez Sanchez) souhaitant rencontrer les membres d'Action Directe pour une future association visant à faire sauter le barrage d'Assouan ! C'est Joëlle qui se rend à Deauville : « une jeune femme aux longs cheveux blonds (…) son allure était élégante et simple (…) un air de Catherine Deneuve » ; Rouillan et Ménigon n'interviendront que plus tard, à Paris, et tomberont dans une souricière qui conduira à leur arrestation, en 1980. Condamnés, Rouillan bénéficiera de la loi d'amnistie de Mitterrand en 1981 et Ménigon sera finalement libérée après une grève de la faim…

La grande force de ce roman-récit qui se lit comme un polar est d'alterner les points de vue entre celui de Luigi Pareno et celui de Joëlle Audron. L'auteure nous fait entrer dans leurs intimités, nous raconte leurs trajectoires et nous les rendent terriblement proches… Sans jamais faire l'apologie de la violence et du terrorisme, Vanessa Schneider raconte le parcours d'une jeune femme issue d'un milieu plutôt bourgeois et conservateur, à la fin des années soixante-dix, qui passe d'un idéal, d'un engagement politique, à la lutte armée, à l'assassinat et à la clandestinité en brossant le portrait des années quatre-vingt.

Passionnant.

#LafilledeDeauville #NetGalleyFrance
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Tu t'appelais Maria Schneider

"Pour tous ceux qui adorent ce film, vous regardez une jeune femme de 19 ans en train de se faire violer par un homme de 48 ans. Le réalisateur a planifié ce viol. Cela me rend malade." C'est par ce message de Jessica Chastain que j'ai découvert Maria Schneider. Et la fameuse scène qui a modifié à jamais le cours de sa vie.

Dans ce livre Vanessa Schneider, sa cousine, nous raconte donc Maria. Sa beauté, ses frasques, ses addictions, nombreuses et douloureuses. Sa famille si décomposée, et sa vie après le tournage du Dernier tango à Paris . Maria outragée, Maria brisée, Maria martyrisée, mais Maria libérée, si je m'autorise à plagier De Gaulle qu'elle chérissait tant.

Et pourtant, Vanessa Schneider, d'une écriture délicate et sensible, réussit à brosser un beau portrait de femme, sans misérabilisme. On s'attache vite à l'actrice, mais aussi à l'auteur qui livre ses souvenirs de petite fille.

C'est aussi le portrait d'une époque, celle des maoïstes qui croient en la révolution, des fêtes interminables, des enfants que l'on protège moins, d'une France d'après 68. Et bien évidemment du cinéma des années 70, où les femmes sont très souvent déshabillées dans les bras d'un homme et ont peu de dialogues.

Je suis un peu plus mitigée sur la construction du récit en courts chapitres et par l'adresse à Maria Schneider, ce tutoiement un peu trop présent. Un peu dérouté aussi par le portrait sans complaisance de Fiona Gélin en double collant de sa demi-soeur.

Mais c'est une lecture plaisante, qui entre en écho avec l'actualité, le fameux #MeToo et les actrices qui osent enfin prendre la parole. Pour que plus aucune jeune première ne subisse le sort de Maria Schneider.
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Le Pacte des Vierges

Dans cette enquête en forme de roman, Vanessa Schenider s'interroge sur le phénomène étrange des 17 grossesses adolescentes simultanées à Gloucester, Massachussets.



"Une chose est sûre : les mecs, on n'en aura pas besoin pour élever nos gosses. "



Mais leur grossesse respective les sépare beaucoup plus qu'elles ne les rapprochent ; les parents et les petits amis interfèrent dans cette relation d'un genre si particulier, et le groupe finit, peu à peu, par se déliter au fil des mois, jusqu'à disparaître brusquement.



"Lana, c'est elle qui sait tout sur cette histoire. Même à moi, qui suit sa plus proche amie, il y a des choses qu'elle n'explique pas. Elle affirme que c'est mieux pour tout le monde. Elle appelle ça "cloisonner". Elle assure que dans toutes les bandes ça se passe de la même façon. Il y a le chef qui sait tout et les autres qui connaissent des morceaux d'histoire. Ils suivent quoi."



Fine étude de l'adolescence plus que d'un fait divers, Le pacte des vierges évoque D'Acier dans la liberté de son ton et son récit en focalisation interne (qui, ici, présente la particularité de la polyphonie, puisqu'on y écoute tour à tour Kylie, Lana et Cindy). Bref, on entre de plein pied et avec empathie dans la complexité d'une période de la vie à vif, à bien des égards plus entière et courageuse que l'âge adulte, restituant leur dignité à ces gamines qui ne se limitent pas à un pari de gosses, et apprennent, durement, à devenir des femmes.



Un pas de plus dans mon gargantuesque Objectif Lune.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Le Pacte des Vierges

Je suis très friande des histoires qui ont, comme dit l'expression, "défrayé" la chronique.



Je me souviens d'être tombée une fois sur un téléfilm qui relatait ces faits, alors quand j'ai su que le roman qui avait inspiré ce téléfilm était proposé dans le cadre du match littéraire PRICEMINISTER, j'ai donc sauté sur l'occasion.







Le lycée de Gloucester se retrouve confronté à un scandale hors norme, 17 jeunes filles se retrouvent enceintes en même temps.



La question qui brûle aux lèvres des habitants de cette petite bourgade , l'ont elles fait exprès? Et si c'est le cas dans quel but, qu'est ce qui a bien pu motiver ces jeunes filles à vouloir un enfant toutes ensemble?



On sent, malgré leurs avis contraire, qu'elles s'ennuient dans leur petite ville, ça les poussent à trouver des occupations pas toute légale et aux moeurs assez douteuses.



Je retrouve une façon d'écrire que j'affectionne tout particulièrement, j'avais découvert cette façon dans le roman Une scandaleuse affaire d'Anita SHREVE, là encore on se sent très proches des protagonistes, on a l'impression d'une vraie interview, j'imaginais les jeunes filles au téléphone et se confiant à la journaliste, c'est une manière très intéressante cette forme de narration, c'est une manière de vivre entièrement l'histoire j'avais l'impression d'assister à l'interview.







Tout au long du roman, la parole est donnée à quatre jeunes filles parmi les 17 enceintes, tour à tour on découvre leur ressenti sur leur grossesse, on découvre leur personnalité, leur craintes et leur peur.



On découvre Lana qui est très clairement la meneuse pour ainsi dire, on découvre que c'est l'instigatrice de ce pacte elle a un très fort caractère, c'est une battante, elle m'a par moment agacé dans sa manière d'être, mais il faut lui reconnaître qu'elle sait mener toute sa petite bande à la baguette et qu'elle n'a pas peur d'affronter les gens, homme ou femme elle rentre dedans peu importe la personne qu'elle a devant elle. On comprend mieux pourquoi elle s'est forgé un tel caractère, sûrement une carapace utile quand on doit s'occuperer de sa propre mère complètement abruti par les cachets et incapable de faire autre chose que de manger et de rester affalée sur le canapé.



Kylie subit les rêves de gloire de sa mère, elles courent toute les deux après le succès, sa mère souhaite voir sa fille devenir une star pour vivre son rêve par procuration. On sent un besoin omniprésent chez Kylie d'être aimée, elle est en recherche constante d'admiration.



Sue qui vit au sein d'une famille très croyante et très pratiquante doit faire face à un père qui recherche absolument l'identité du père de l'enfant, il cherche surtout à s'assurer que le père n'est pas noir ou d'origine étrangère ce serait apparemment pour lui un drame, sans parler du fait que les parents souhaitent élever l'enfant eux mêmes et faire croire que Sue est sa grande soeur.



Cindy est la seule fille à avoir un vrai petit ami dans cette bande et c'est d'ailleurs le père de l'enfant, c'est pour cela qu'elle s'imagine bientôt en famille avec son bébé et son copain, bien que celui ci à certain moment se sentent très paniqué face à cet engagement on peut le comprendre ce jeune va devoir tout quitter, abandonner ses rêves à l'université et devoir travailler dans une usine de la banlieue de Gloucester, mais malgré ses rêves envolés il soutient Cindy et son amour pour elle est vraiment touchant, il assume sa paternité er rejoins bientôt la vision de la jeune fille de se retrouver ensemble dans un petit appartement en famille avec leur bébé, une vie que Cindy se voit davantage vivre de cette manière plutôt que d'élever son enfant entre copine.







La question de savoir pourquoi ce pacte a été organisé reste en suspens tout au long du livre et pour être franche on nous donne pas la réponse nettement, je dirai que celle ci est suggérée et que c'est au lecteur de se faire sa propre réponse.



Mon impression globale c'est que ces jeunes filles ont toutes un point commun, c'est de vouloir se faire remarquer, d'attirer en quelques sorte l'attention sur elle.



J'ai vraiment aimé cette histoire et ce fut une lecture agréable, l'écriture est très fluide et le ton donné est très sobre, on ne nous donne pas forcément l'occasion de s'attacher à ces jeunes filles je pense que c'est pas le but de l'auteur de vouloir qu'on est une quelconque empathie.



Je ne me suis pas attachée à un personnage en particulier mais plutôt à leur ensemble à ce qu'elles essaient de faire de leur vie et ce qu'elles ont malheureusement déjà vécu pour leur jeunes âges, elles donnent en quelque sorte l'impression d'être en détresse affective.



Je suis vraiment satisfaite de ma lecture même s'il est vrai que c'est n'est pas un sujet très gai, c'est tout à fait le genre d'histoire que j'aime découvrir.



5/5



5/5
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La fille de Deauville

Durant les années 80, les groupuscules terroristes d’extrême-gauche faisaient parler d’eux. Attentats, braquages enlèvements et assassinats. Brigades rouges en Italie, Faction Armée Rouge en Allemagne et Action Directe en France.



Naviguant entre faits historiques et fiction, Vanessa Schneider suit l’histoire de Joëlle Aubron, membre de AD traquée par un flic violent et opiniâtre jusqu’à l’arrestation des quatre principaux membres le 21 février 1987



Une histoire sympa mais qui ne propose pas vraiment de point de vue
Lien : https://www.noid.ch/la-fille..
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Successions ton univers impitoyable.

A travers 12 portraits de familles d'entrepreneur , il y a l'histoire de notre pays qui se redécouvre.



Merci à Raphaelle Bacqué et Vanessa Schneider pour le travail qui a été fait pour l'écriture de ce document.



En lisant, les pages de ce livre , on peut se dire que c'est partout pareil dés leur que le pourvoir et l'argent se retrouve au centre pour redistribuer les cartes pour construit l'avenir de demain.



Les hommes dans ce document, une place importante pour reprendre la relève à pratiquement chaque histoire.

On peut découvrir ou réapprendre les liens avec certains concurrents qui vont rentrer de prêt ou de loin dans l'héritage.

J'ai apprécié que des héritiers qui est question dans ce livre parle de la difficulté de devoir travailler avec les membres de la famille.

Assumer que on est le fils ou la fille de ...

Il y a aussi la responsabilité de bien choisir la bonne personne et d'éviter les drames.

Même pour ces milieux , cela n'évite pas la prison pour l'un des leurs.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Ce livre m’a été offert par une amie. Sans elle, je n’aurais pas eu l’idée de le lire. J’ai ainsi découvert l’existence de Maria Schneider et sa souffrance à la suite d’une scène tournée dans le film Dernier tango à Paris de Bertolucci alors qu’elle était à la fois très jeune et pas du tout préparée à ce qui allait se passer. Au fil des pages, Vanessa Schneider, cousine de Maria, retrace son histoire familiale. Ses souvenirs naviguent dans différentes périodes du passé au gré de sa mémoire. A travers ce récit, elle fait également revivre la France de l’époque avec Brigitte Bardot, Alain Delon, Alain Resnais, Frédéric Mitterrand alors ministre de la culture, la politique, Libération... Les chapitres très courts facilitent la lecture. C’était avant Me too et l'affaire Weinstein.
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