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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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La fille de Deauville

J’ai découvert l’autrice avec « Tu t’appelais Maria Schneider », que j’avais aimé.

Mêlant récit et fiction, La fille de Deauville continue d’explorer des figures féminines fortes et blessées.

Ici plus qu’un récit c’est une époque que l’on retraverse.

Je suis née en 1986, je n’ai donc pas suivi en direct la traque et la capture du groupe d’Action Directe. Je connaissais des bribes.

J’ai aimé lire cette retranscription d’un feu révolutionnaire débordant, d’un engagement semant des cadavres sur sa route.

La complexité de l’absolu et du désespoir.

La recherche insatiable d’une place dans une société qui manque de sens et l’inscription dans un groupe qui en donne.

Une épopée policière qui prend fin dans la fureur.

Le terrorisme se perpétue et même s’il s’agrippe multiforme, il est significatif d’une société malaisée qui laisse des enfants sur le chemin. En grandissant certains trouvent sens en violence.

Les questions que cet ouvrage posent me semblent en ce sens, toujours d’actualité.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Hier, je ne savais pas qui était Maria Schneider. Ce soir, j’ai envie de raconter sa vie à tout le monde (à vous conséquemment). Ne serait-ce pas le signe d’une exofiction réussie?



Qui de mieux que sa cousine, Vanessa Schneider, reporter au journal Le monde, pour la raconter, romancer l’existence de celle qui fascina tant les journaux de l’époque ?



Maria était actrice. Elle a vendu son âme à 20 ans dans le film qui l’a autant propulsée que détruite. Un dernier tango à Paris, de Bertolucci, aux côtés de Marlon Brando, 50 ans à l’époque. C’est à ce moment-là qu’elle est morte, mais c’est en 2011 qu’elle rendra son dernier souffle et que sa cousine commencera le récit.



Au nom de l’Art et surtout pour que le film fasse du bruit, pour que Maria simule parfaitement l’humiliation, Brando et le réalisateur ont manigancé une scène improvisée sans lui en parler. Le monde entier l’a ainsi découverte face contre terre, le postérieur enduit de beurre. Toute sa vie, les journalistes n’oublieront jamais de lui reparler du Tango et lui offrir des jeux de mots scabreux.



Cette scène violente non écrite dans le script serait aujourd’hui punissable par la loi, mais la jeune Maria de l’époque n’avait pas conscience des retombées psychologiques que ce film aurait alors sur elle.



Maria n’avait pas les armes pour supporter tant de pression, tant de médiatisation. Chassée par sa mère à 15 ans, un père (Daniel Gélin) qui ne l’a jamais reconnue, elle n’a pu que sombrer dans le désastre et la drogue dure. Après le Tango, elle ne tournera plus que complètement défoncée, offrant mille et un scandales à la presse avide de scoops.



Pour mieux comprendre qui elle était, Vanessa Schneider retrace son parcours familial, leurs origines communes, une famille folle, engagée, des vrais et des faux enfants, des pères éparpillés. Le père de Vanessa était son oncle, et c’est chez eux que Maria s’est réfugiée à 15 ans. Quelques années plus tard, à la naissance de Vanessa justement, c’est Brigitte Bardot qui l’a accueillie en personne. Elle la soutiendra toute sa vie, Maria, sa petite protégée. D’autres personnalités jalonneront son existence et donc ce livre passionnant, on y croise Patti Smith, Alain Delon, Frederic Mitterand, Jean Seberg. Des soutiens indéfectibles, ceux qui l’aimaient et qui ont su lui dire.



L’écriture est parfaite, c’est celle que j’aime, un style fluide au service d’une narration concise, directe. Je vous le recommande !
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Le Pacte des Vierges

Au fil des chapitres, quatre adolescentes se confient à brûle pourpoint à une journaliste. Compte rendu brut de leur interview respective, ces témoignages croisés vont peu à peu dévoiler leur motivation, les liens qui les unissent et les convictions de chacune.

Basé uniquement sur les articles qui sont parus à l’époque où cette affaire a défrayé la chronique, le roman donne la parole à ces adolescentes. Dans un style oral, vif et intense, il imagine les dessous de l’histoire. Dans leur langage d’adolescentes, direct et franc, elles nous confient leur espoir, parfois naïf, d’une vie meilleure après les affres d’une enfance déchirée ou trop couvée. Leur bébé, vraiment désiré, sera la clé de la liberté, du bonheur ou de la reconnaissance sociale.



Ces confidences nous dépeignent de pauvres vies, sans éclat, sans grand dessein et une Amérique profonde où la crise fait rage et ronge les âmes très tôt. Une Amérique hypocrite également qui se repaît de la situation de ces jeunes filles et leur propose 5000 dollars pour leur témoignage exclusif mais qui, puritaine à outrance, les juge et s’offusque de leur situation.



Agréable à lire et plaisant, ce roman m’a cependant laissée sur ma faim. Sans doute espérais-je une analyse de la situation, un peu de recul critique plutôt qu’un récit imaginé sans réelle profondeur.

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L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman, en collaboration avec Vanesa Schneider se raconte. Juif polonais né à Paris en 1932, il a échappé aux rafles, contrairement à son père qui n'est revenu d'Auschwitz. Elevé par sa mère , illettrée et multipliant les petites combines et petits travaux, Georges, enfant vif et intelligent s'est débrouillé seul, grâce à l'école de la république. Devenu avocat, il nous relate comment de rencontre en hasard, il a pu devenir l'avocat des artistes : éditeurs, acteurs et réalisateurs. Mari de Marie-France Pisier puis de Laure de Broglie, il côtoie toutes les intellectuels de l'époque ainsi que des politiciens : Mendès-France, Mitterrand et Chirac. Avec beaucoup de modestie, il raconte comment les différentes rencontres ont participé à sa réputation et l'on amené à plaider aux grandes affaires de ce siècle, l'affaire du braqueur Pierre Goldman, l'affaire Lucie et Raymond Aubrac ou encore l'affaire Malik Oussekine. Issu d'un milieu modeste, le gain et le profit n'est pas ce qui l'anime mais plutôt la reconnaissance et le besoin d'être aimé. C'est son intelligence , son travail et sa vivacité d'esprit qui lui ont permis d'arriver au ministère en 1980 sous la présidence de François Mitterrand. Ce témoignage qui traverse le Xième siècle est très intéressant , c'est aussi une belle réflexion sur l'évolution de l'amour et de l'amitié...
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La fille de Deauville

C'est un bon roman mais qui a très peu à voir avec ce que furent les années de plomb et la mouvance terroriste d'extrême gauche de l'époque. Vanessa Schneider donne des paroles et surtout des pensées à Joëlle Aubron que celle-ci n'a probablement jamais eue . Je ne retrouve pas non plus grand-chose des idées de Jean-Marc Rouillan que de ma lecture de ces livres m'a laissé .

Ceci dit la lecture est agréable sans plus.
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La fille de Deauville

Jean-Marc Rouillan ,Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron sont les principaux membres d'Action Directe, groupe terroriste communiste, issu de la lutte anti-franquiste et du mouvement autonome qui a sévi en France dans les années 80.

Vanessa Schneider, mêlant documentation et fiction , retrace leurs parcours à travers les yeux d'un flic, qui le premier a senti que les braquages et les actions symboliques en pouvaient que devenir ultra violentes, car le groupe avait besoin d'attirer une attention que politiques et médias leur refusait. Ce policier , à la vie bien étriquée, est aussi fascinée par le parcours de cette jeune femme surnommée La fille de Deauville que rien ne destinait à prendre les armes.

Après un début assez calamiteux (et des métaphores approximatives) , le texte trouve son rythme de croisière et , même si comme moi, on connaît les grandes lignes de l’histoire, on ne peut lâcher ce roman qui brosse le portrait de personnages de peu d'envergure( Rouillan, Méniguon) ou plus obscurs (Aubron) avec finesse, tout en restituant l'atmosphère d'une époque heureusement révolue.
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Tu t'appelais Maria Schneider

En refermant Elle s’appelait Maria Schneider, je me suis rendue compte que les livres de Vanessa Schneider m’accompagnaient depuis dix ans maintenant, depuis Le pacte des vierges, je me souviens avoir emprunté en ebook, un des premiers, et maintenant, je lis le tout dernier roman, qui vient de paraître en poche. Je l’ai acquis à la librairie la plus proche de chez moi.

Elle s’appelait Maria Schneider, c’est le portrait de la cousine de l’auteur, célèbre presque malgré elle, dont j’avais entendu parler dans Initiales BB – Brigitte Bardot parlait d’elle avec beaucoup de tendresse. Pourquoi je dis « malgré elle » ? Parce que, toute sa vie, on ne lui a parlé que d’un seul et unique film : Dernier Tango à Paris. Et, pendant des décennies, on a refusé d’entendre, d’écouter, ce qu’elle avait à dire sur ce film, ce qui s’était vraiment passé. Il a fallu la vague #Metoo pour que l’on comprenne enfin la portée des mots du réalisateur – qui disait lui-même ne pas avoir prévenu l’actrice, parce qu’il ne voulait pas qu’elle joue l’humiliation, il voulait qu’elle soit humiliée. Combien de réalisateurs ont agi ou agissent toujours ainsi ? A combien encore ne donne-t-on un bâton d’impunité à cause de leur talent ? A méditer.

Moi-même, j’ai commencé par parler du film, alors que le récit de Vanessa Schneider nous parle de l’ensemble de la vie de Maria, de sa naissance dans une famille dysfonctionnelle à sa mort. Cette famille, c’est la famille Schneider, dont l’autrice parle inlassablement à travers ses livres, cette famille dont chaque membre tente plus ou moins de se raccrocher à un autre membre, tente d’exister, avant de se consumer, qui à cause de l’alcool, qui à cause de la désespérance. Vanessa raconte son enfance en dehors de ce qu’elle aurait pu attendre – son père était haut-fonctionnaire, sa mère femme au foyer – et cette cousine qui jaillissait parfois, cette cousine qui se droguait, souvent, et qui a fini par décrocher. Comment d’autres membres de la famille n’ont pas pu, ou tentent encore de le faire. Vanessa était une enfant à qui on ne cachait rien, parce que Dolto avait dit qu’il ne fallait rien cacher aux enfants – y a-t-il un extrait dans lequel elle dit qu’il faut tout de même choisir les mots et le moment ? Je ne sais pas, contrairement aux parents hippies perdus de Vanessa Schneider je n’ai pas lu Dolto. Vanessa, ses parents, ses oncles et tantes avant elle, ont vu et entendu des choses qu’ils n’auraient pas dû entendre, mais avec lesquels ils ont dû vivre – et mourir aussi.

L’autrice nous prévient, on a dit, on a écrit beaucoup de choses qui étaient fausses sur sa cousine, les journalistes ne se donnant pas toujours la peine de vérifier leurs sources. Vanessa, l’enfant, est partie à la recherche de sa cousine et a mis des mots sur sa vie, sur ses errances et ses douleurs. Et ses joies ? Elles sont rares. Parti-pris de l’autrice, comme pour le quatrième de couverture, Vanessa Schneider s’adresse directement à sa cousine – comme pour lui dire ce qu’elle n’a pas eu le temps, ou pas pu lui dire de son vivant. Prenant.
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Tu t'appelais Maria Schneider

La journaliste et écrivaine Vanessa Schneider revient dans ce récit autobiographique sur sa jeunesse dans les années 70 marquée par la présence à la fois fascinante et assez terrifiante de sa cousine, l’actrice Maria Schneider. Cette dernière a eu une vie très chaotique : elle est la fille de l’acteur Daniel Gélin qui ne l’a jamais reconnue ; sa mère s’est très peu intéressée à elle et Maria Schneider est venue vivre chez les parents de Vanessa Schneider avant la naissance de cette dernière. Maria se lance dans le cinéma pour tenter de créer un lien avec son père. Ce dernier l’emmène sur les plateaux de tournage quand elle 16 ans mais également dans les boîtes de nuit. Maria n’a aucun repère. Elle va accepter de jouer dans le film de Bertolucci, Un tango à Paris, au côté de Marlon Brando. Ce film très sulfureux sur la liaison violente d’un homme d’une quarantaine d’années et d’une toute jeune femme va totalement détruire Maria, d’autant plus qu’une scène particulièrement difficile lui sera imposée sans son consentement par Bertolucci. Maria sombre ensuite dans la drogue. Elle jouera dans une cinquantaine de films mais on ne se souviendra d’elle que pour ce film scandaleux. J’ai apprécié ce livre qui m’a permis de découvrir une actrice qui m’était totalement inconnue. Les réflexions sur le monde du cinéma qui peut se révéler très dangereux et destructeur sont malheureusement toujours d’actualité : Vanessa Schneider explique que dans le contexte actuel (Me too) ce qu’a vécu sa cousine prend une toute autre résonnance. Les choses évoluent et on peut penser que ce genre de comportement de la part d’un réalisateur ne serait plus possible (d’ailleurs Bertolucci avait fini par reconnaître qu’il devait des excuses à Maria…mais elle était déjà décédée). Mais le livre vaut aussi pour la description d’une époque, les années 70, qui paraissent bien loin : certains comportements notamment dans l’éducation des enfants (totalement laissés à eux-mêmes pour certains au nom d’une pseudo liberté) seraient totalement invraisemblables à l’heure actuelle (et, honnêtement, ça n’est pas plus mal…).
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Tu t'appelais Maria Schneider

Qui n’a jamais entendu parler de Maria Schneider ? Certes, l’actrice aujourd’hui décédée avait depuis bien longtemps disparu des radars du cinéma, mais son nom n’en conservait pas moins l’aura sulfureuse que lui avait conférée son rôle dans Le dernier tango à Paris. Un film dont elle partageait la vedette avec un Brando vieillissant et en perte de vitesse. Si ce film relança alors la carrière de la star, il n’en alla pas de même pour Maria, dont le personnage de Jeanne signa le début autant qu’il sonna le glas de la sienne.



C’était son premier grand rôle, elle était âgée de 19 ans et ne se releva jamais de cette expérience ni de l’image dans laquelle celle-ci l’enferma. Si, comme moi, vous n’avez jamais vu le film, vous en connaissez au moins le sujet et savez le scandale retentissant qu’il suscita. Tout comme vous devez avoir connaissance de cette scène brutale de sodomie à l’aide d’une motte de beurre autour de laquelle se cristallisèrent toutes les critiques.

Ce que l’on apprit bien plus tard, c’est que cette scène ne figurait pas dans le scénario. Elle fut imaginée par Bertolucci et Brando le matin même de la prise. Aussi Maria ne savait-elle pas ce qui l’attendait. Cette scène, elle ne la joua pas. Elle vécut réellement l’emprise et la domination que voulait traduire le réalisateur.



D'aucuns crurent qu'après un tel rôle, Maria ne pouvait - ou ne devait - plus se rhabiller. Celle-ci ne se vit plus proposer que des personnages de prostituée ou de fille paumée. Elle sombra dans la drogue, et les magazines se délectèrent de l’histoire de cette si jolie fille perdue, histoire qui permettait de démontrer à peu de frais combien la permissivité des seventies était un danger contre lequel il fallait se prémunir...



Vanessa Schneider est la cousine de la comédienne. Elle éprouvait pour elle une profonde et sincère affection. D’une quinzaine d’années sa cadette, elle perçut nettement la détresse de la jeune femme, même si elle en ignorait alors les causes. C'est ce qui lui permet d'écrire aujourd'hui un livre dans lequel elle pose un regard singulier et tendre sur elle.



Un regard à la fois distancié, tant ces années semblent aujourd’hui loin de nous, mais aussi très intime, puisqu’il relate une histoire familiale. Et c’est dans ce grand écart que réside toute sa force. Car en même temps qu’elle trace le portrait sensible de sa cousine, la dépouillant de toutes les scories médiatiques pour tenter de retrouver derrière le personnage public la personne qu’elle aimait, l'auteure sonde une époque qui fut peut-être plus violente pour les femmes qu’elle prétendit l’être : la libération sexuelle ne les exposa-t-elle pas plus crûment que jamais à la satisfaction du désir masculin ?



Nous avons sans doute le recul nécessaire désormais pour nous interroger, sans, évidemment, que soient remises en cause les avancées qui résultèrent des combats féministes. Ces préoccupations relatives au corps et à la place des femmes dans la société sont, on le sait, au coeur des débats actuels. Il n'est pas surprenant que plus d'un livre viennent, en cette rentrée littéraire, y apporter un éclairage. Et avec quel talent.


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Lu rapidement dans le cadre du club de lecture.

Je ne suis pas naturellement attirée par ce genre de littérature. L'aspect people, les petites histoires des grands de ce monde ou des gens connus ne m'attirent pas sauf quand il est mené par un historien avec un travail efficace de documentation et de recherches.

Ce roman m'a fait le même effet qu'Eva de Simon Liberati : l'ennui doublé d'un agacement profond.

J'ai trouvé l'écriture extrêmement ampoulée avec des recherches stylistiques vaines et maladroites, le tutoiement tout au long du récit m'a mis mal à l'aise et place selon moi le lecteur dans une intrusion permanente, on subit le récit en se disant que l’héroïne citée le subit aussi, et il y a une sorte de parisianisme avec des ellipses incessantes sur le milieu. Est ce le cinéma? la famille? la contre culture? Les très courts chapitres se finissant quasiment tous avec un effet superfétatoire ne m'ont pas aidé à le comprendre et le roman a fini par me tomber des mains.

Cette lecture aura au moins le mérite de me confirmer que ces thèmes et leurs traitements par des membres intimes ne sont pas pour moi. !



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Tu t'appelais Maria Schneider

Je ne regarde plus un film de Bertolucci avec admiration. Et pourtant " le dernier empereur"est très beau. Je ne lui pardonne pas d'avoir détruit une jeune femme en quelques minutes pour une scène ridicule sans l'avoir prévenue. Ce livre est un hommage à Maria Schneider, à sa vie si dure, sa solitude et ce peu d'amour reçu par ses pairs.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider, grande reporter nous y parle de sa cousine Maria Schneider dont le nom fait échos à son rôle dans le Dernier Tango à Paris, rôle qui fera beaucoup parler d’elle et qui scellera sa vie, son destin… Puisqu’il faut le dire, cette jeune femme a été une victime, victime d’abus. Un acte sur lequel elle n’avait aucun contrôle mais qui lui est retombé dessus, modifiant ainsi sa toute nouvelle notoriété.



Le but est de parler d’elle, de la femme et non pas uniquement de l’actrice trop jeune et trop fragile, de ce souvenir d’elle, abusée dans le Dernier Tango à Paris… Elle dresse son portrait physique et morale, nous raconte des anecdotes familiales, nous livre ses impressions (de jeunesse puis actuelles), nous montre les répercussions de cette vie sulfureuse sur la famille Schneider et donc sur elle, Maria. Car oui, l’autrice nous le montre et le prouve dès le titre, Maria fait partie d’elle et l’a, en quelque sorte, façonnée.



La plume de l’autrice est magnifique, légère, dotée d’une simplicité voire d’une facilité d’accès, qui nous emmène sans difficulté aux côtés de Maria, dans la profondeur des souvenirs… Alternant du « elle » au « tu », on y retrouve cet aspect journalistique type documentaire et enquête mais non s’en y retrouver l’intime qui donne toute sa force au récit, donnant en quelque sorte une parole à Maria et lui rendant ainsi hommage.



Je vous invite vivement à lire ce livre et à vous y intéresser !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Tu t'appelais Maria Schneider

C'est une incantation, une conversation à sens unique avec l'au-delà entre une petite fille de bientôt 50 ans et sa cousine plus âgée de 17 ans, aimée, admirée, pleurée … oubliée.



A travers l'évocation de celle qui fut la scandaleuse jeune première d'« Un dernier tango à Paris », Vanessa Schneider exorcise les démons de sa propre enfance dans une famille pas vraiment dans les clous.



Ce film sorti en 1972 - que nous avions vu dès sa sortie - et aussitôt devenu culte – cul-te – où le réalisateur Bernardo Bertolucci met en scène dans une lumière orange l'emprise violente d'un homme sur le retour – Marlon Brando – sur une beauté immature, avec une scène de « viol » qui, selon la principale intéressée, et même si la sodomisation à l'aide de beurre fut simulée, fut pour la jeune femme une totale surprise, a fait le tour du monde.



La douleur de cette escroquerie intellectuelle qui a propulsé Maria - bien trop jeune pour cette célébrité soudaine - au pinacle de la pornographie, n'a jamais cessé et sa carrière s'en est trouvée totalement biaisée.



Et elle n'avait pas besoin de ça pour être déstabilisée. Fille adultérine de l'acteur Daniel Gélin qui ne s'intéresse à elle que lorsque sa beauté irradie mais ne la reconnaîtra jamais juridiquement et la traîne avec lui de boîte de nuit en plateau de cinéma, bientôt en rupture de ban et fuyant ses parents, elle se réfugie chez son oncle paternel, le père de Vanessa (un prénom donné en référence à Vanessa Redgrave dans « Blow Up »), dans une famille d'intellectuels tout à fait atypique.



Michel, le père de Vanessa, est un brillant haut fonctionnaire d'obédience maoïste. Il vit avec sa femme et ses enfants dans une HLM du 13ème arrondissement, au milieu d'une faune de hippies fumant des pétards, où l'on s'habille avec des blouses brodées et de longues jupes bariolées, fabrique des bijoux d'argent tintinnabulants, où l'on emmène les petits à toutes les manifs … C'est là que pousse la jeune Vanessa, une excellente élève qui aura fort à faire, intégrant Sciences Po, pour adopter les codes vestimentaires de la bourgeoisie.



Maria apparaît et disparaît tour à tour, bientôt complètement camée, vivant la nuit, arrivant shootée au studio, ne se voyant proposer que des rôles où elle apparaît dévêtue, ce qu'elle refuse. Elle se détruit peu à peu mais trouve des appuis fidèles et efficaces : Alain Delon, Frédéric Mitterrand, Brigitte Bardot surtout, qui l'aidera jusqu'à la fin.



Vanessa Schneider, à travers ce roman-biographie-autobiographie, exorcise sa propre enfance décalée, magnifiquement surmontée, résiliente, dans un style nerveux et tendre à la fois, plein de notes d'ambiance justes, attendrissantes, aussi réalistes que cruelles. Un témoignage poignant sur les ravages de la drogue et d'une révolution sexuelle qui n'a pas eu que des côtés positifs. Un beau livre …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Au travers d'un récit pudique, sensible et émouvant, Vanessa Schneider rétablit sa vérité sur sa cousine Maria Schneider , fille illégitime de Daniel Gélin dont la carrière commence par un film qui la marque au fer rouge "Le dernier tango à Paris", film qui conditionnera le reste de son existence publique....mais ce roman n'est pas que cela....Il dresse le portrait d'une famille singulière et aimante (père haut fonctionnaire révérant Mao,mère métisse fabriquant les vêtements de ses enfants) mais aussi d'une époque, celle des seventies avec ses dérives libertaires et utopiques.

A l'aube de la cinquantaine, l'auteur nous livre ses souvenirs et à chaque page on retrouve la petite fille qui a assisté aux dysfonctionnements des adultes.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Ce roman poignant nous parle de Maria Schneider, étoile anéantie par le monde impitoyable du cinéma mais également par la drogue et cette peur insidieuse au fond d'elle de ne pas être à la hauteur de quelque chose que jamais, probablement, elle ne put comprendre. Mais, le roman présente également les autres membres de la famille avec ce qu'elle a - consciemment ou inconsciemment - engendré de malaises au cours des générations. C'est un beau texte, écrit et lu avec émotion, un portrait habile qui ne peut laisser son lecteur indifférent. Un texte touchant qui donne envie de revoir quelques films de Maria et d'en oublier d'autres.
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Le jour où tu m'as quittée

Une jeune femme que son conjoint vient de quitter se souvient de leur rencontre, des quelques années de vie commune, et des circonstances du départ de l'aimé. Elle décrit surtout le traumatisme de cet abandon.



Le style m’a déplu dès les premières pages. J’ai trouvé désagréable la façon dont la narratrice s’adresse à cet homme, à la première personne du singulier, surtout que les phrases sont souvent construites de la même manière. Ce style facilite une lecture rapide et illustre bien le caractère obsessionnel des pensées de la narratrice, mais rend le récit particulièrement monotone. J’ai aussi été gêné par le contraste entre la gravité des sentiments que semble vouloir exprimer l’auteur et le ton détaché de sa narratrice.



En bref, je n’ai pas pu ou pas su être ému par cette histoire, en raison de la forme, non du fond.
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La fille de Deauville

Ceux qui ont 50 ans et plus se souviennent sans doute des quatre visages mal photographié en noir et blanc placardés sur les murs des villes de France en 1986 quand Pasqua avait décidé qu’il fallait absolument mettre fin aux agissements terroristes des membres d’action directe qui venaient d’assassiner quelques semaines auparavant le patron de Renault, Georges Besse. Personne n’a oublié non plus l’arrestation médiatisée de ces quatre membres Le 21 février 1987, qui étaient reclus dans une ferme à l’abri des regards dans une ferme de la commune de Vitry-aux-Loges, C’est sur l’histoire de trois des membres d’Action directe (Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron) que revient Vanessa Schneider dans son nouveau récit, et plus précisément sur Joëlle Aubron, qui avait rejoint le groupe action directe À la fin des années 70.



Intriguée, troublée comme beaucoup de gens dans les années 70 et 80 par le terrorisme idéologique qui sévissait à cette époque en Europe et donc en France avec Action Directe, Vanessa Schneider – grande reporter au Monde – mélange fiction et réalité dans un récit très documenté qui s’appuie sur une bibliographie dans laquelle elle est allée chercher moult informations relatant le passé des membres d’Action directe, l’idéologie profonde de ses membres, pour tenter d’en faire un portrait le plus juste possible.

Elle a décidé de s’arrêter plus longuement sur la personnalité de Joëlle Aubron, sur le parcours de cette femme complexe, sur le cheminement qui l’a conduite à rejoindre à AD. Une fille qui a tout quitté, qui rompu les liens avec sa famille et ses amies, pour entrer dans la clandestinité jusqu’à l’assassinat de Georges Besse en 1986.

En parallèle, Vanessa Schneider esquisse le portrait d’un flic imaginaire, Luigi Pareno, un homme acharné, luis aussi troublé par la personnalité de Joëlle Aubron, mais que mettra toute son énergie et son savoir-faire de policier pour mettre fin aux exactions d’Action directe.



On lit ce récit comme un véritable polar. Malgré le fait que l’on connaisse à peu près tous les tenants et les aboutissants de cette affaire, on replonge avec curiosité dans le passé pour se souvenir de ces années de plomb à la française. Sans nostalgie ni fascination aucune, avec juste ce qu’il faut de romanesque, Vanessa Schneider nous offre un récit captivant sur une époque très violente où l’où l’on tuait sauvagement pour des idées politiques et non pas pour des idées religieuses comme c’est le cas aujourd’hui.
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La fille de Deauville

À l'époque des faits de ce roman, je n'étais pas née, voire tout bébé voire toute petite fille, car le livre nous raconte une longue période de traque des ressortissants d'Action Directe.

Je me suis vraiment retrouvée dans l'histoire, comme si j'étais moi-même un personnage infiltré : une fois dans la peau des voyous, une fois dans la peau des flics.

Vanessa SCHNEIDER retrace de façon vertigineuse l'histoire de la traque, de la filature du gang d'Action Directe par Luigi PARENO, autour des personnes de Joëlle, Chantal, Régis, Jean-Marc, Georges, etc...

J'ai vécu les vols, les braquages de banques, d’œuvres d'art, les assassinats de personnalités politiques avec des noms de personnes de leur côté assassinées par la police, en leur hommage.

La police ayant fait son travail de longue haleine sur des nombreuses années, les protagonistes se sont donc retrouvés sous les verrous, sans avoir jamais rien raconté/avoué mais les preuves n'allaient pas dans leur sens.

C'est un livre que je relirai, car je l'ai beaucoup aimé.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria Schneider... que reste-t-il de la star du cinéma des années 70 dans la mémoire de chacun?



Une scène hélas, revenue à la une des médias après l'affaire Harvey Weinstein et #Metoo.

Le Dernier Tango. Ce film qui a brisé à jamais l'adolescente fragile qu'elle était...

Trahison, humiliations, jamais oubliées.



Quelques années après sa disparition, en 2011, sa cousine, Vanessa, lui dédie ce livre, pour ne surtout plus la réduire à ce symbole des violences faites aux femmes, dans l'industrie du cinéma, mais aussi hélas, parce que même si la parole commence à se libérer, rien n'est encore réglé.







Elle était un "petit chaton écorché", une famille où tout ne tourne pas vraiment rond, un équilibre si fragile qu'il va faire de toi la proie idéale...



Puis ce sera la drogue, les addictions, mais aussi de belles rencontres et quelques mains tendues marquantes.



De Marlon Brando à Daniel Gélin, de Brigitte Bardot à Patti Smith, dans des portraits sans concession, Vanessa Schneider reconstitue l'itinéraire tragique de sa cousine qu'elle admirait lorsqu'elle était enfant et donne envie de découvrir les autres films où elle a joué.

C'est aussi le tableau des années 70, et sa propre enfance, et au final un texte touchant qui est un bel hommage à Maria Schneider.

Qu'a-t-elle fait pour elle?

La question est posée dans le livre. Elle a écrit. Tout simplement...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Hommage poignant rendu par l'auteure, la journaliste Vanessa Schneider, à sa cousine, l'actrice Maria Schneider. Elles auraient dû écrire cet ouvrage ensemble mais la vie en a décidé autrement.

J'ai beaucoup aimé ce livre avant tout pour son caractère très personnel et son style épuré. Très bien construit, il est divisé en courts chapitres ce qui lui confère un rythme agréable et une lecture particulièrement fluide.

Les deux cousines se mêlent dans le récit. C'est à travers le récit de son enfance que Vanessa Schneider nous livre l'habile portrait de sa famille et nous plonge par la même occasion au coeur des années 70.

Le texte est très juste et sans concession. Il n'essaye à aucun moment d'embellir l'image de Maria Schneider, femme fragile et vulnérable à la destinée tragique.

Empreint de féminisme, il met également en lumière les conséquences ravageuses du pouvoir destructeur de la domination masculine à une époque où les hashtags #BalanceTonPorc et #MeToo n'avaient pas encore droit de cité.

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1890

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