"La grâce des brigands " est ma 4ème rencontre avec cette auteure que je ne désespère pas rencontrer en vrai un jour....
Mais après tout c'est bien en lisant ses livres que les rencontres se font finalement.
Je l'ai lu ce livre dans le train essentiellement et encore une fois j'ai pris plaisir à voyager avec Maria Cristina Väätonen, cette femme, et avant tout cette enfant devenue femme, en s'éloignant de sa famille bien spéciale.
Encore une fois Ovaldé nous offre un portrait de femme quelque peu tourmenté par ses démons d'enfance et dont la vie d'adulte ne lui épargne pas grand chose non plus.
Mais nous avons aussi le portrait d'une femme écrivain qui a du s'affranchir de beaucoup de choses et de personnes pour libérer son écriture.
Véronique Ovaldé a-t-elle mis une partie de sa propre vie dans ce récit ? Sans doute, mais ce n'est pas le plus important ...
Non, je ne lui poserais pas les questions auxquelles Claramunt le mentor de Maria Cristina lui avait demandé de se préparer. Je fais des petites blagues aussi comme ce dernier...
" - Prépare des listes. (Claramunt)
- Des listes ? (Maria)
- Ils passeront leur temps à te demander d'établir des listes. Les trois livres que tu emporterais sur une île déserte, le nom du naufragé avec lequel tu aimerais te retrouver sur ladite île, ton acteur mort préféré, ton acteur vivant préféré, la maladie qui te fait le plus peur, le pays où tu aurais aimé naître, ta recette de pâtes préférées, les trois fantasmes que tu n'as jamais révélés à personne et que tu brûles de dévoiler dans un magazine, tes cinqs hommes politiques préférés de tous les temps, tu peux citer Jésus, l'animal que tu aimerais avoir ou l'animal que tu aimerais éradiquer de la planète, la liste de tes allergies, tes bonnes adresses pour boire une pina colada à Los Angeles, ton truc de beauté...( Claramunt)"
On retrouve chez Ovaldé des éléments récurrents, que l'on voit revenir au fil de ses romans mais cela ne me dérange aucunement. Comme en musique il y a des éléments qui me conviennent plus que d'autres et que je prends plaisir à retrouver..
Il y a souvent des lieux avec des ancrages forts. Ici la maison de famille, la ville de Lapérouse et également la Californie avec le château de Claramunt.
Les hommes sont présents et les principaux protagonistes ne sont pas toujours hélas de bonnes fréquentations.
Les liens familiaux sont toujours au cœur de ses histoires et l'amour finalement aussi.
J'ai encore une fois du mal à parler d'un livre que j'ai beaucoup aimé.
Ce personnage de Maria Cristina Väätonen m'a ému et embarqué avec elle dans son histoire.
Un élément nouveau dans cette histoire, c'est la place de la création littéraire.
" Maria Cristina ferme les yeux. Elle ne sait pas si être poreuse à d'autres vies que la sienne est une fatalité ou une richesse. Ou si tout cela n'est pas simplement un exercice d’à priori - la divertissante estimation de ses contemporains d'après leur allure, leur fantôme de sourire ou leur oripeaux n'est peut-être pas une habitude si reluisante. Quand elle était petite fille, elle se sentait engloutie par les émotions des gens."
La grâce des brigands m'a une nouvelle fois emporté. Je me suis attachée à cette femme et j'ai pris plaisir à la voir s'affranchir et se libérer des conventions trop restrictives qui lui ont été imposées. Une femme aux multiples fêlures qui accèdera à sa liberté avec douleur.
Merci Véronique Ovaldé, pour ces instants de grâce
que vous parsemez tout au long de mon chemin de lectrice.
Je vous dis également à très bientôt je l'espère !
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