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Citations de Victor Hugo (8687)


Je respire où tu palpites, 
Tu sais ; à quoi bon, hélas ! 
Rester là si tu me quittes, 
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre 
De cet ange qui s'enfuit ? 
A quoi bon, sous le ciel sombre, 
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles 
Dont avril est le seul bien. 
Il suffit que tu t'en ailles 
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles ; 
Te voir est mon seul souci. 
Il suffit que tu t'envoles 
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ; 
Mon âme au ciel, son berceau, 
Fuira, dans ta main blanche 
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne 
Si je n'entends plus ton pas ? 
Est-ce ta vie ou la mienne 
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe, 
J'en reprends dans ton coeur pur ; 
Je suis comme la colombe 
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme 
L'univers, salubre et béni ; 
Et cette petite flamme 
Seule éclaire l'infini 

Sans toi, toute la nature 
N'est plus qu'un cachot fermé, 
Où je vais à l'aventure, 
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ; 
L'ombre emplit mon noir sourcil ; 
Une fête est une tombe, 
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ; 
Ne fuis pas loin de mes maux, 
Ô fauvette de mon âme 
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie, 
De quoi puis-je avoir effroi, 
Que ferai-je de la vie 
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière, 
Tu portes dans les buissons, 
Sur une aile ma prière, 
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile 
L'inconsolable douleur ? 
Que ferai-je de l'étoile ? 
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose 
Qu'illuminait ta douceur ? 
Que répondrai-je à la rose 
Disant : « Où donc est ma soeur ? »

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses. 
A quoi bon, jours révolus ! 
Regarder toutes ces choses 
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre, 
De la vertu, du destin ? 
Hélas ! et, sans ton sourire, 
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche, 
Sans toi, du jour et des cieux, 
De mes baisers sans ta bouche, 
Et de mes pleurs sans tes yeux !
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Lorsque Abd-el-Kader dans sa geôle
Vit entrer l’homme aux yeux étroits
Que l’histoire appelle – ce drôle, -
Et Troplong – Napoléon trois ; -

Qu’il vit venir, de sa croisée,
Suivi du troupeau qui le sert,
L’homme louche de l’Elysée,
Lui, l’homme fauve du désert ;

Lui, le sultan né sous les palmes,
Le compagnon des lions roux,
Le hadji farouche aux yeux calmes,
L’émir pensif, féroce et doux ;

Lui, sombre et fatal personnage
Qui, spectre pâle au blanc burnous,
Bondissait, ivre de carnage,
Puis tombait dans l’ombre à genoux ;

Qui, de sa tente ouvrant les toiles,
Et priant au bord du chemin,
Tranquille, montrait aux étoiles
Ses mains teintes de sang humain ;

Qui donnait à boire aux épées,
Et qui, rêveur mystérieux,
Assis sur des têtes coupées,
Contemplait la beauté des cieux ;

Voyant ce regard fourbe et traître,
Ce front bas, de honte obscurci,
Lui, le beau soldat, le beau prêtre,
Il dit : Quel est cet homme-ci ?

Devant ce vil masque à moustaches,
Il hésita ; mais on lui dit :
« Regarde, émir, passer les haches !
Cet homme, c’est César bandit.

» Ecoute ces plaintes amères
Et cette clameur qui grandit.
Cet homme est maudit par les mères,
Par les femmes il est maudit ;

» Il les fait veuves, Il les navre
Il prit la France et la tua,
Il ronge à présent son cadavre. »
Alors le hadji salua.

Mais au fond toutes ses pensées
Méprisaient le sanglant gredin
Le tigre aux narines froncées
Flairait ce loup avec dédain.
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Tant que l’homme est enfant, Dieu veut qu’il soit innocent.
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Victor Hugo
L'enfer c'est l'absence éternelle .
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Esquisser ici l'aspect de Napoléon à cheval, sa lunette à la main, sur la hauteur de Rossome, à l'aube du 18 juin 1815, cela est presque de trop. Avant qu'on le montre, tout le monde l'a vu. Ce profil calme sous le petit chapeau de l'école de Brienne, cet uniforme vert, le revers blanc cachant la plaqe, la redingote cachant les épaulettes, l'angle du cordon rouge sous le gilet, la culotte de peau, le cheval blanc avec sa housse de velours pourpre ayant aux coins des N couronnés et des aigles, les bottes à l'écuyère sur des bas de soie, les éperons d'argent, l'épée de Marengo, toute cette figure du dernier césar est debout dans les imaginations, acclamé des uns, sévèrement regardée par les autres.
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Une chose qui fumait et clapotait sur la Seine avec le bruit d'un chien qui nage allait et venait sous les fenêtres des Tuileries, du pont Royal au pont Louis XV ; c'était une mécanique bonne à pas grand'chose, une espèce de joujou, une rêverie d'inventeur songe-creux, une utopie : un bateau à vapeur. Les parisiens regardaient cette inutilité avec indifférence.
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Victor Hugo
«Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques et les temps modernes sont dramatiques»
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Cromwell disait : Je veux qu’on respecte la république anglaise comme on a respecté la république romaine ; il n’y avait plus rien de sacré ; la parole était libre, la presse était libre ; on disait en pleine rue ce qu’on voulait ; on imprimait sans contrôle ni censure ce qu’on voulait ; l’équilibre des trônes avait été rompu ; tout l’ordre monarchique européen, dont les Stuarts faisaient partie, avait été bouleversé… Enfin, on était sorti de cet odieux régime, et l’Angleterre avait son pardon.
Charles II, indulgent, avait donné la Déclaration de Bréda. Il avait octroyé à l’Angleterre l’oubli de cette époque où le fils d’un brasseur de Huntingdon mettait le pied sur la tête de Louis XIV. L’Angleterre faisait son mea culpa, et respirait. L’épanouissement des cœurs, nous venons de le dire, était complet ; les gibets des régicides s’ajoutant à la joie universelle. Une restauration est un sourire ; mais un peu de potence ne messied pas, et il faut satisfaire la conscience publique. L’esprit d’indiscipline s’était dissipé, la loyauté se reconstituait. Être de bons sujets était désormais l’ambition unique. On était revenu des folies de là politique ; on bafouait la révolution, on raillait la république et ces temps singuliers où l’on avait toujours de grands mots à la bouche, Droit, Liberté, Progrès ; on riait de ces emphases. Le retour au bon sens était admirable ; l’Angleterre avait rêvé. Quel bonheur d’être hors de ces égarements ! Y a-t-il rien de plus insensé ? Où en serait-on si le premier venu avait des droits ? Se figure-t-on tout le monde gouvernant ? S’imagine-t-on la cit menée par les citoyens ? Les citoyens sont un attelage, et l’attelage n’est pas le cocher. Mettre aux voix, c’est jeter aux vents. Voulez-vous faire flotter les états comme les nuées ? Le désordre ne construit pas l’ordre. Si le chaos est l’architecte, l’édifice sera Babel. Et puis quelle tyrannie que cette prétendue liberté ! Je veux m’amuser, moi, et non gouverner. Voter m’ennuie ; je veux danser. Quelle providence qu’un prince qui se charge de tout ! Certes ce roi est généreux de se donner pour nous cette peine ! Et puis, il est élevé là dedans, il sait ce que c’est. C’est son affaire. La paix, la guerre, la législation, les finances, est-ce que cela regarde les peuples ? Sans doute il faut que le peuple paie, sans doute il faut que le peuple serve, mais cela doit lui suffire. Une part lui est faite dans la politique ; c’est de lui que sortent les deux forces de l’état, l’armée et le budget. Etre contribuable, et être soldat, est-ce que ce n’est pas assez ? Qu’a-t-il besoin d’autre chose ? il est le bras militaire, il est le bras financier. Rôle magnifique. On règne pour lui. Il faut bien qu’il rétribue ce service. Impôt et liste civile sont des salaires acquittés par les peuples et gagnés par les princes. Le peuple donne son sang et son argent, moyennant quoi on le mène. Vouloir se conduire lui-même, quelle idée bizarre ! un guide lui est nécessaire. Étant ignorant, le peuple est aveugle. Est-ce que l’aveugle n’a pas un chien ? Seulement, pour le peuple, c’est un lion, le roi, qui consent à être le chien. Que de bonté ! Mais pourquoi le peuple est-il ignorant ? Parce qu’il faut qu’il le soit. L’ignorance est gardienne de la vertu. Où il n’y a pas de perspectives, il n’y a pas d’ambitions ; l’ignorant est dans une nuit utile, qui, supprimant le regard, supprime les convoitises. De là l’innocence. Qui lit pense, qui pense raisonne. Ne pas raisonner, c’est le devoir ; c’est aussi le bonheur. Ces vérités sont incontestables. La société est assise dessus.
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Le rire, c'est le soleil; il chasse l'hiver du visage humain.
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93 est la guerre de l'Europe contre la France et de la France contre Paris . Et qu'est-ce que la révolution ? C' est la victoire de la France sur l ' Europe et de Paris sur la France . De là ,l'immensité de cette minute épouvantable , 93 ,plus grande que le reste du siècle .
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Un boulet de canon ne fait que six cents lieues par heure ; la lumière fait soixante-dix mille lieues par seconde. Telle est la supériorité de Jésus-Christ sur Napoléon.
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Vous avez été enfant, lecteur, et vous êtes peut-être assez heureux pour l'être encore.
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Victor Hugo
la muse moderne verra toutes les choses d'un coup d'œil plus haut et plus large. Elle sentira que tout dans la création n'est pas humainement beau, que le laid y existe à côté du beau, le difforme près du gracieux, le grotesque au revers du sublime, le mal avec le bien, l'ombre avec la lumière.
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À ceux qui ont regretté les dieux, on a pu dire: Dieu reste. À ceux qui regrettent les rois, ont peut dire: la patrie reste. À ceux qui regretteraient le bourreau, on a rien à dire.
Et l'ordre ne disparaîtra pas avec le bourreau; ne le croyez point.
La civilisation n'est autre chose qu'une série de transformations successives.
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Victor Hugo
La chair est cendre, l'âme est flamme
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On parla d'une bataille;
Deux peuples, russe et prussien,
Sont hachés par la mitraille;
Les deux rois se portent bien.

Chacun de ces deux bons princes
(De là tous leurs différends)
Trouve ses Etats trop minces
Et ceux du voisin trop grands.

Les peuples, eux, sont candides;
Tout se termine à leur gré
Par un dôme d'Invalides
Plein d'infirmes et doré.

Les rois font pour la victoire
Un hospice, où le guerrier
Ira boiter dans la gloire,
Borgne, et coiffé d'un laurier.
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Victor Hugo
« Qui a bu, boira. Qui a lu, lira. »
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Victor Hugo
Une femme qu'on aime est toute une famille.
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Victor Hugo
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour sera pour moi comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
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Les grands dangers sont au-dedans de nous . Qu'importe ce qui menace notre tête et notre bourse ! Ne songeons qu'à ce qui menace notre âme.
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