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Critiques de Victor del Arbol (598)
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Avant les années terribles

Avant les années terribles, le jeune Isaïe, douze ans, mène une vie insouciante dans sa case familiale en Ouganda. Une enfance heureuse en compagnie de son petit frère Joël dont il est inséparable, de ses parents et de sa grand-mère qu'il aime tant. Et il y a la belle Lawino qui fait battre son cœur.



Après les années terribles, de nos jours, Isaïe vit désormais à Barcelone et tente de prendre un nouveau départ. Réparateur de vélos, il s'apprête à endosser pour la première fois le rôle de père. Mais lorsqu'Enmanuel, un ancien frère d'armes, resurgit pour l'inviter à participer à une conférence en Ouganda, les démons du passé refont surface. De retour dans son pays natal, Isaïe devra affronter ses actes passés et le piège va se refermer sur lui.



Avec ce roman qui aborde un pan terrible de l'Histoire de l'Ouganda, je découvre la magnifique plume du romancier espagnol qui m'a captivée dès les premières pages de ce récit bouleversant.



Si le personnage d'Isaïe est fictif, Joseph Kony, chef de l'Armée de résistance du Seigneur, qui a enrôlé des milliers d'enfants en Afrique est malheureusement bien réel. Des enfants-soldats enlevés à leurs familles, embrigadés et séquestrés qui doivent choisir entre tuer et mourir.



L'intrigue haletante navigue entre le passé d'Isaïe et le présent. Au fur et à mesure que ses souvenirs se dévoilent au lecteur, on découvre l'indicible. 



Le protagoniste principal est complexe et attachant. Est-il une victime ou un bourreau ? Un homme qui doit maintenant cohabiter avec un sentiment de culpabilité qui le ronge jour après jour. Victor Del Árbol dresse également avec talent le portrait de personnages secondaires riches comme Enmanuel ou Lawino.



Une histoire dramatique qui met en lumière la cruauté des Hommes et toutes ces enfances brisées. Des faits qui ont profondément meurtri l'Ouganda.



Un roman dur, fort et poignant.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La tristesse du samouraï

Trois générations sont marquées par une femme infidèle. Les enfants sont devenus des psychopathes, les victimes des bourreaux et le code des samouraïs ne vaut plus rien. Pour sauver l'honneur de la lignée, quelqu'un doit laver le péché originel.

Un roman noir, dense et brillant qui nous plonge dans l'histoire de l'Espagne, celle des années de plomb, de la guerre civile à l'après Franco. L'auteur tisse son intrigue en alternant les chapitres entre 2 périodes : 1941 et 1981.Cette saga familiale telle une tragédie subtile et complexe est menée par des héroïnes étonnantes. Ce livre est empreint par les valeurs du code Samouraï. Famille, honneur, sens du sacrifice, vengeance, courage sont le cœur de cette dramaturgie. Ce texte ambitieux sonne juste, il est porté par un récit foisonnant d’une force extraordinaire. Bref, un premier roman magnifique et captivant.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Par-delà la pluie

Miguele et Helena se rencontrent car ils sont résidents de la même maison de repos à Tarifa, en Espagne. Ils ont en commun un passé difficile, marqué par un père absent et une mère qui ne se remettra jamais du départ du père. C’est ce passé, sur fond de guerre civile espagnole, puis les implications sur le présent, qui sont la trame de ce magnifique roman. Victor del Arbol nous fait voyager au Maroc, en Espagne, et jusqu’en Suède, aux côtés de ses personnages et de leur famille. Un roman à la fois sombre et chargé d’émotions.
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La tristesse du samouraï

"La tristesse du samouraï" peut être classée dans différentes catégories : polar, histoire, et saga familiale.

L'histoire couvre la période 1941 à 1981 en Espagne. Le pays vit alors sous un régime dictatorial, le franquisme. Franco meurt en 1975.



En 1981, l'avocate Maria Bengoechea, atteinte d'une tumeur cancéreuse au cerveau vit ses dernières semaines à l'hôpital. A la demande de l’inspecteur Marchan, elle rédige une sorte de mémorandum sur les événements dont elle a été l'un des personnages.



En 1977 elle avait, avec sa consœur et amante,Greta, fait condamner un inspecteur de police, César Alcala, pour violence. Ramonda, sa victime, indic de police et personnage peu recommandable lui avait communiqué un message concernant l'enlèvement de sa petite fille, Marta.



En 1980, contactée par les service secrets auxquels appartient son ex-mari Lorenzo, Maria doit prendre contact avec César (toujours en prison) pour obtenir qu'il lui remette le dossier qui aurait constitué sur Publio, député franquiste. Maria va alors se trouver confrontée non seulement à l'histoire de son père, Gabriel, mais aussi à celle de deux autres familles les Mola et Alcala.



En 1941 la famille Mola est composée de Guillermo, le père, homme politique franquiste dont l’âme damnée est Publio. Isabel, l'épouse. Elle sera exécutée pour avoir comploté contre son mari. Les fils, Fernando, sera envoyé sur le front russe à l’initiative de son père,et Andrès, 10 ans un peu différent des autres enfants, passionné par les samouraïs, conduit dans un hôpital psychiatrique.

La famille Alcala est composée de Marcelo, le père, précepteur d'Andrès , et de son fils César.



Tout au long de la lecture on découvre avec Maria, personnage fragilisée et manipulée par les services secrets au service de Publio, les raisons et les événements qui relient l'ensemble des protagonistes.



Excellent roman. La construction des chapitres alternant les différentes périodes ne perturbe pas la lecture, bien au contraire. Le caractère des personnages est bien développé. A quelques exception près - les femmes notamment - ils attirent peu la sympathie. Les violences morales et physiques sont présentes.
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La veille de presque tout

Aucune complaisance, vous l'aurez compris nous ne sommes pas dans un univers rêvé, mais face à une réalité où la noirceur ne semble pas avoir de fond. L'environnement de l'agent Ibarra est triste à en pleurer et sordide à en vomir. Cet inspecteur de police âgé d'une quarantaine d'année enchaine les enquêtes. Une intrigue en amène une autre et avec elles charrient leurs lots de détresse humaine. le roman est complexe mais pas compliqué. du point de vue technique, il se lit bien et je n'ai eu aucune peine à suivre l'auteur dans les circonvolutions de ses énigmes à tiroir le ramenant très souvent, voire peut-être un peu trop souvent, aux heures sombres de la torture en Argentine. Rien n'est épargné au lecteur, la description de la folie meurtrière passant par des viols d'enfant et des règlements de compte abjects amenant presque à douter de l'humanité.

Victor del Arbor a fait de son roman un véritable engrenage et au bout du compte, même si l'histoire défile à un rythme soutenu, j'ai trouvé que cela faisait un sacré concentré de malheurs au même endroit. Question crédibilité, je doute un peu que tout ce vilain monde est réussi à converger et se poser aussi précisément ensemble en temps et en lieu sur cette terre de Catalogne.

Je suis sortie de cette lecture un peu groggy, hébétée par ces histoires de vie où le bonheur n'a pas sa place et où rien ne laisse pressentir qu'il pourrait y avoir une raison pour que cette déferlante d'horreurs ne cesse.

Maintenant que vous en êtes avertis, lancez vous sans préjugés dans ce roman, qui a bien des endroits, m'a rappelé les films de d'Alberto Rodriguez et notamment sa « Isla minima » où la Corogne de Galice se serait substituer aux marais du Guadalquivir d'Andalousie.

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Les pigeons de Paris

Un vieil homme risque d’être prochainement expulsé de la maison dans laquelle il a vécu, en Espagne. Il ne peut se détacher de ce lieu plein de souvenirs. C’est une partie de sa vie que l’on veut lui retirer, au nom d’un prétendu progrès. Une vie qu’il nous résume, à la fois banale et riche ; riche de rencontres, d’espoirs déçus, de sentiments…



Il n’y a pas seulement de la nostalgie dans cette nouvelle, on y trouve aussi une réflexion sur ce qui peut donner sens à la vie d’un être humain, et sur la place que notre société lui propose.



Une idée de lecture trouvée après avoir entendu l’auteur à Nantes en novembre 2016. Víctor del Árbol a alors expliqué que cet ouvrage - écrit sur commande pour 'La Contre Allée' - est un hommage à son grand-père, et qu'il diffère des romans qu’il écrit habituellement (policiers noirs).

J'espère retrouver la même finesse d’écriture dans ces derniers.
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Toutes les vagues de l'océan

« Je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas lutter seule contre toute la méchanceté du monde, que ses efforts n’étaient qu’une goutte dans l’océan. Et tu sais ce qu’elle m’a répondu ? "L’océan, ce n’est jamais qu’un million de gouttes." »

Cette phrase qui donne son titre original au livre de Victor del Árbol – Un millón de gotas – est l’une des quelques lueurs d’espoir qui éclairent un récit d’une rare noirceur qui plonge dans les affres de l’histoire espagnole et, plus largement, européenne. Car le meurtre d’un enfant en 2001 puis celui quelques mois plus tard de l’assassin ne sont en fait, on le découvrira bien vite, que les dommages différés d’une onde qui prend sa source à la veille de la guerre civile espagnole.

Quand Gonzalo Gil apprend la mort de Laura, sa sœur, que la police soupçonne d’avoir tué le meurtrier de son enfant, l’avocat idéaliste se trouve dans l’obligation de soulever le couvercle d’une histoire familiale soigneusement réécrite puis oubliée et qui plonge ses racines dans la violence du siècle précédent. Qui était vraiment Elías, le père de Gonzalo et Laura ? Jeune communiste idéaliste plongé dans l’enfer de Nazino, l’île aux cannibales dont le régime stalinien s’est ingénié à effacer le souvenir, héros de la guerre civile, réfugié républicain parqué dans les camps de concentration érigés par le Front Populaire dans le sud de la France, soldat engagé contre la barbarie nazie en URSS, Elías ne porte-t-il pas aussi en lui un certain nombre de zones d’ombres ?

En remuant le passé, Gonzalo agite le présent. À moins que ce ne soit le présent qui mette à mal un passé reconstruit. Quoi qu’il en soit, ce sont les vies de Gonzalo et de ses proches qui vont être bouleversées par cette brutale remontée à la surface d’une vérité pas assez soigneusement enterrée.

Jouant une fois encore sur la façon dont l’histoire familiale se mêle à la grande Histoire, et surtout sur la manière dont les familles dissimulent les squelettes dans les placards au risque de les voir sortir un jour avec fracas, dont on crée des héros en gommant les aspérités ou en fermant les yeux sur les méfaits qui ne collent pas au mythe, Víctor del Árbol propose une fresque familiale violente et émouvante. Réflexion sur la résilience, et sur les conséquences néfastes de l’oubli volontaire, Toutes les vagues de l’océan est un récit ample et foisonnant, un roman policier dont certains côtés un peu trop tirés par les cheveux (on peine à croire au complot mené par certains personnages, qui paraissent bien trop vicieux pour être vrais, à quelques hasards un peu trop heureux… mais allez savoir) sont compensés par la richesse des personnages, bons ou méchants, toujours extrêmement complexes, agités par la difficulté qu’ils peuvent avoir à conjuguer leurs sentiments, leurs pulsions, et leurs idéaux ou, au contraire leur absence de conscience.

Plus abouti que La tristesse du samouraï, Toutes les vagues de l’océan, séduit par la richesse de ses personnages et l’ampleur que donne Víctor del Árbol au contexte historique.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La tristesse du samouraï

Très bonne surprise que ce roman choisi pour son titre.

Préparez vous à affronter le passé de l'Espagne, entre délations, putsch, deuxième guerre mondiale, partisans de Franco et front russe.

C'est un roman qui mêle une histoire familiale et l'Histoire du pays, avec une bonne dose de drames et de meurtres.

Je vous le conseille sans retenue!
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Le Poids des morts



Le hasard a fait que j’ai découvert cet auteur avec son premier roman.

Sous Franco, en 1945, un homme est condamné et exécuté à mort sous les yeux du policier cruel, corrompu et fasciste qui l’avait arrêté. Peu de temps auparavant, le père d’une adolescente a été assassiné.

Trente ans plus tard, les personnages se retrouvent à Barcelone alors que Franco est en train de mourir.

Tous les personnages ont un caractère bien trempé, tous ont quelque chose à se reprocher, tous sont ballotés par la grande histoire. Appuyé sur une chronologie qui ne doit rien au respect du calendrier, le récit fait le portrait d’hommes et de femmes d’une période arrivée à son terme avec son lot de décadences, de regrets, de remords.

Un beau roman noir.

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Par-delà la pluie

On retrouve dans ce roman les thèmes et les ambiances chers à Victor Del Arbol, à savoir la résilience par rapport au passé, la rédemption, la mélancolie, la mémoire, il y a chez cet auteur une telle soif de boucler les boucles que ça en devient un peu lourd. Les boucles sont très nombreuses, les personnages aussi, et tous ont des destinés fatalement tragiques. Dans ce récit à 2 deux branches principales, l'une se déroulant en Espagne l'autre en Suède, on s'en doute les deux sont liées mais je n'ai pas été convaincu par ce lien, je l'ai trouvé un peu forcé au moment où elles se rejoignent. D'un côté, une histoire d'amour, de l'autre du polar pur et dur. j'ai préféré cette partie. L'écriture elle est toujours aussi belle, poétique et la construction précise. De bons moments de lecture, mais parfois un peu longs et poussifs.
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La veille de presque tout

Bon, avec Victor del Arbol, on sait qu'on ne va pas s'amuser. Et effectivement, avec "la veille de presque tout", on ne s'amuse pas du tout, du tout. En revanche, quel livre! Quelle écriture!



Dans ce roman, Victor del Arbol fait revenir sur le devant de la scène quelques acteurs d'un (ou de plusieurs, ma mémoire me fait défaut) de ses précédents livres. Donc, là, pour aggraver l'ambiance, les protagonistes commencent le livre en étant déjà cabossés par le livre d'avant.



Et c'est, pour faire court sans dévoiler trop, une lente mais inexorable descente, pour ne pas dire aux enfers. Entre les disparitions d'enfants, les reliquats de la torture en Argentine, et les autres déchirements, jusqu'au dénouement.



C'est vraiment très très bien.
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Toutes les vagues de l'océan

Arbol Victor del (1968-) – "Toutes les vagues de l'océan" – Actes Sud / Babel-noir, 2015 (ISBN 978-2-330-07281-0)

– traduit de l'espagnol par Claude Bleton, titre original "Un millon de gotas" publié en 2014 – 684 p.



Cet auteur espagnol – certes historien de formation – nous donne ici un grand roman ... russe : une vaste fresque historique, peinte à grands traits par le biais de destins individuels, plongeant dans les horreurs du communisme stalinien triomphant dans ce qui fut l'URSS, tout autant que dans la guerre civile espagnole, par le biais du couple formé du communiste "Elias Gil Vila, né à Mieres, de Martin et Rocio, le 12 mai 1912" (p.474) et de son épouse ramenée de Russie, Katerina Esperanza Orlovska (p. 380).



Mais l'auteur ajoute un tour de force littéraire : le récit est centré sur les descendants de ce père mythifié, lesquels entreprennent en 2002 d'éclaircir le passé : la survivante Esperanza ne leur est pas d'un grand secours, sa fille Laura se suicide, Gonzalo semble démuni, mais Tania et sa mère entrent en scène : elles aussi connaissent une part de la vérité...



Le souffle épique fait penser aux grands classiques du roman russe, que ce soit "Guerre et paix", le "Docteur Jivago" ou plus encore "le Don paisible", tandis que le côté plus que sombre de la plupart des personnages renvoie à Dostoïevski.



Autre tour de force : l'auteur tisse les deux intrigues (le destin des parents dans les années 1930-1960, celui de leurs enfants au début des années 2000) étroitement l'une dans l'autre, ce qui confère à ce roman un souffle aiguillonnant la lecture : une fois commencé, on ne le lâche plus jusqu'à la fin, soit tout de même six-cent quatre vingt pages plus loin.

Chapeau bas !

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La tristesse du samouraï

Mise à part,peut être,la fin qui est un petit peu longue à se décanter alors que toutes les pièces du puzzle sont identifiées il n'y a rien à jeter dans la Tristesse du Samouraï.C'est un roman dense,complet,riche et qui fait la part belle autant au genre historique qu'au roman noir.

Meurtres,manipulations,haine,secrets et mensonges nous font voyager de l'immédiat après-guerre en Espagne à 40 ans plus tard avec les conséquences de celle-ci sur 3 familles.

c'était mon 1er Victor Del Arbol (et il me disait à Étonnants Voyageurs que ça n'en serait que meilleur) et ça ne sera pas le dernier.

cela m'a donné également l'envie d’approfondir certains aspects de l'histoire et notamment la Division Azul sur le Front Russe à travers les romans d'Ignacio del Valle
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La tristesse du samouraï

Une histoire dramatique qui navigue entre la deuxième guerre mondiale et quelques mois aprés la tentative de mise à nouveau à bat de la démocratie en 1981.

Une quarantaine d'années donc qui nous parlent de même personnages et de leurs descendants,tous plongés dans les méandres de la loyauté, la trahison, le mensonge, la vérité qui peine à éclater au grand jour. Marià, Andrès, Publio, Fernadon,Lorenzo, Isàbel, Gabriel,César, et tant d'autres. Tous pris dans la toile que tisse le temps, avec les regrets, les erreurs, la culpabilité, le combat des uns et des autres.

Ces hommes et ces femmes semblent pour certains ne pas avoir de lien entre eux. Certains paraissent coupables des pires horreurs. D'autres au contraire, nous les croyons innocents. Mais qui sont-ils vraiment tous ? Entre l'innocent et le coupable parfois il n'y a qu'un pas à franchir.



Je ne connaissais pas les livres de Victor Del Arbol et sur les conseils d'un ami j'ai donc lu son premier titre "la tristesse du samouraï". Je ne le regrette pas car cet auteur a une écriture puissante, et manie à merveille les émotions que dégagent ses personnages.

Une belle découverte, un auteur que j'ai eu la chance de rencontrer récemment et qui vous parle avec son cœur. Un grand écrivain.
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Les pigeons de Paris

Un vieil homme vit seul sous la chaleur accablante de l'été espagnol. 



Il se souvient des silences, des interdits 



Mais aussi du bien qu'apportaient l'été les familles de retour de France, les jeunes filles plus libres, leurs parents plus riches et Clio celle qui faisait battre son cœur, et lui lisait des pages de ce petit livre 'Les pigeons de Paris'



Clio qui l'a un jour convié à aller la revoir à Paris, Clio malade, mais qui lui a offert non seulement ce voyage exceptionnel, ce livre mais aussi son héritage. 



Héritage contesté par ses enfants ... 



En quelques pages, Victor del Arbol nous donne à lire la vie de cet homme pauvre, humble, qui se suffisait d'un quignon de pin et de quelques noix, qui a traversé le siècle comme une ombre, dans la chaleur étouffante d'un village à l'abandon.



Un court roman poignant, tellement différent des romans noirs habituels de l'auteur. 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Toutes les vagues de l'océan

J'adore cet auteur. La tristesse du samouraï qui l'a révélé au grand public a été pour moi une énorme claque, un chef d'oeuvre de noirceur avec une intrigue sous forme de puzzle menée de main de maître. C'est clairement l'un des meilleurs thrillers que j'ai pu lire (et je suis quand même un gros amateur du genre), l'un de ceux que j'embarquerais avec moi sur une île déserte. J'avais beaucoup aimé aussi La maison des chagrins, mais je l'avais trouvé un ton en-dessous. Il faut dire que la barre était placée très haut d'entrée. Avec Toutes les vagues de l'océean, on revient quasiment au niveau d'excellence initial avec une histoire qui mêle d'une main de maître crimes sordides, histoire et politique.



Gonzalo Gil, avocat barcelonais sans envergure, est englué dans un mariage malheureux avec une épouse bien née. Fils de communistes, il subit un beau-père ouvertement franquiste, avocat renommé qui possède un réseau redoutable et qui le presse d'accepter de fusionner son cabinet avec le sien et d'être ainsi totalement à sa botte. Il apprend le suicide de sa soeur avec qui il avait perdu contact depuis une dizaine d'années. Ancienne policière, ses collègues la soupçonnaient d’avoir sauvagement assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son fils. Gonzalo Gil va alors enquêter sur le passé de sa soeur et découvrir ses origines familiales, et notamment son père disparu en 1967. ça va ouvrir une boîte de Pandore de crimes concernant aussi bien le passé que le présent, du Goulag à la guerre d'Espagne, du stalinisme à la guerre froide en passant par la seconde guerre mondiale où, sur le front russe, les Espagnols des deux camps poursuivaient leur guerre civile. Et surtout Nazino, l'île sibérienne où, en 1933, des milliers de prisonniers politiques ont été déportés et en sont venus au cannibalisme. Les événements là-bas sont en fait le point de départ de toute cette saga. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spoiler.



Et Victor del Arbol a donc fait un nouveau chef d'oeuvre. Comme La tristesse du samouraï, l'intrigue est construite à la façon d'un puzzle qui ne révèle l'image d'ensemble qu'à la toute fin de l'histoire. L'auteur multiplie les allers-retours dans le passé et laisse progressivement les protagonistes révéler leurs secrets. Tel personnage que l'on croyait anodin se révèle un ancien bourreau, un autre qui semblait avoir le rôle de figurant devient un acteur majeur de l'histoire. C'est construit avec maestria, sans la moindre incohérence, et la lecture de ce livre est totalement addictive.
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La tristesse du samouraï

Dans ce livre les chapitres font des allers retours entre les années (40, 70 et 80), ce qui m'a beaucoup perturbé au début, à tel point que je ne savais plus en quelle année se passait le chapitre que j'étais en train de lire, ce qui m'obligeait à revenir en arrière. Le mystère entourant un assassinat et ses lourdes conséquences se dévoile peu à peu et je me suis laissé submerger par l'horreur de certaines situations et de leurs injustices. Sur fond de coup d'Etat, l'auteur fait état des emprisonnements abusifs, de la corruption d'une certaine police et politique... Au final, un livre compliqué (pour moi qui connaît mal l'histoire espagnol) mais une histoire captivante et qui ne laisse pas indifférent !
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La maison des chagrins

Un très bon roman dont le principal atout est sa galerie de personnages torturés. La construction est ingénieuse et Del Arbol nous promène agréablement tout au long de son récit. Alors certes, il y a quelques longueurs et selon moi, certains développements inutiles de la généalogie de quelques personnages, mais les révélations de l'enchevêtrement des destins des personnages sont admirablement bien amenées par l'auteur. Avec un bémol cependant : tous les personnages se croisent vraiment un peu trop facilement. Il n'en reste pas moins un très bon roman.
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Toutes les vagues de l'océan





Wouah, wouah, wouah!

Troisième roman de cet auteur espagnol et une nouvelle réussite.

Ce roman noir nous entraîne, de 1933 à 2003, de la Russie à l'Espagne, dans le tourbillon infernal de la lutte pour le pouvoir et de la haine sous trame de seconde guerre mondiale. de chapitre en chapitre, nous suivons les dramatiques évènements de quelques protagonistes dans la campagne russe... pour retrouver leurs descendants septante ans plus tard en Espagne.

Comme à son habitude, Victor del Arbol prend tout son temps pour poser son récit, éparpiller les pièces et ne reconstituer le puzzle que très tard dans l'histoire.

Un régal littéraire avec, en plus, le plaisir de s'enrichir intellectuellement, à savoir découvrir le point de vue espagnol de l'histoire européenne.



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La tristesse du samouraï

En mai 1981, Maria est hospitalisée pour une maladie grave. Son père est à ses côtés ; lui aussi est malade, mais ici il accompagne sa fille. Même si Maria s’est fait une réputation dans son métier d’avocate, elle voit sa vie comme un désastre. D’ailleurs dans l’affaire qui l’a rendue célèbre elle n’a révélé qu’une infime partie de la vérité. La réalité est beaucoup plus sombre que ce que Maria a mis en évidence, plongeant ses racines dans un passé obscur que certains souhaitent révéler tandis que d’autres cherchent à le dissimuler à tout prix.

En 1941, deux ans après la publication par Franco d’un communiqué de victoire des nationalistes, un Etat autoritaire est en place : les crimes peuvent rester impunis, pour peu que l’on soit suffisamment influent et dans le camp des vainqueurs. Ceux qui ont vécu cette époque ont laissé à leurs descendants un héritage lourd à porter : quarante ans plus tard l’oubli reste impossible, et la soif de vengeance est grande.



Le récit alterne entre ces époques, s’entremêlant très habilement. L’auteur évite l’écueil d’une présentation trop manichéenne de ses personnages : chacun a ses raisons propres à ses comportements présents ou passés, plus ou moins « bonnes » c’est vrai, mais parfois dictées par un « destin » malheureux.

Le propos est globalement sombre : ce n’est pas inhabituel dans ce genre littéraire. Cela semble même inévitable lorsque l’on mêle comme ici une vision réaliste de la nature humaine à un contexte historique permettant à l’homme de laisser libre cours à ses défauts les plus vils.

Le complexité de l’intrigue et les imbrications entre les personnages m’ont paru légèrement excessifs, même si cela contribue beaucoup au suspense.



Je conseille aux amateurs de romans noirs qui s’intéressent à l’Histoire de l’Espagne au XXe siècle.
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