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Critiques de Victor del Arbol (598)
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La veille de presque tout

Les romans noirs de Victor del Arbol auscultent toujours les mêmes mystères.

Ses personnages sont des fils conducteurs qui relient entre eux des destins brisés. Chacun a sa part d'ombre où les remous du passé s'infiltrent insidieusement.



L'auteur travaille comme un artisan qui engendre ses personnages, leurs passés, leurs caractéristiques, leurs destins et leurs voix.

L'écriture raffinée, aux échappées très poétiques séduit toujours.

Victor passe au crible tous les ressorts qui le meuvent. Et qui très fort, nous émeuvent à notre tour.



Seul bémol : la répétition des thèmes qui lui sont chers dans tous ses romans.

Il faudrait rapidement se renouveler afin d'insuffler au lecteur de nouveaux horizons !!





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Avant les années terribles

Direction l'Ouganda. L'auteur, plutôt classé en polar, nous sert ici un livre sur la guérilla sanglante qui eut lieu dans les années 90 - sorte de thriller historique ?! ce livre est puissant, très instructif. La réalité a été celle d'enfants-soldats, même pas adolescents, enrôlés pour trucider, violer, et souvent mourir. La narration alterne entre ces années noires et l'année 2016, lorsque notre héros est invité à revenir dans son pays, pour un colloque et raconter cette folie meurtrière. Revenu donc, il tombe dans un guet-apens : parce que tous ses ennemis, des deux camps, n'ont pas oublié qu'il a été le "chasseur". Très bon travail de l'auteur sur la frontière ténue entre la responsabilité d'être victime et bourreau. Et même lorsqu'un travail sur soi peut avoir lieu, d'acceptation par exemple, il y a toujours quelqu'un pour vous refaire porter les habits d'un passé très obscur. Comme on dit, ça colle à la peau. Lecture passionnante et déroutante.
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Par-delà la pluie

Entre deux crises d'Alzheimer ressurgissent autour du vieux Miguel les souvenirs de trois générations, des militaires espagnols de Tanger à la mafia turque de Malmö.



Je n'ai pas aimé le côté prétentieux ('regardez comme je sais bien vous perdre en mélangeant mes histoires') ni le côté racoleur, sexe et vilolence,

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Toutes les vagues de l'océan

Je n'imaginais pas qu'en mettant le nez dans un polar ibérique, dont j'ai lu très peu d'auteurs, à part Arturo Perez Reverte, j'irais aussi me balader en Sibérie.



L'histoire tragique de l'Europe du 20 e siècle est une fabrique de secrets de famille, semble nous dire Victor del Arbol. Avec « Toutes les vagues de l'océan », Crimes et trahisons, haine, rancoeur inextinguible et désir de vengeance naissent dans les années 30, puis franchissent le seuil du millénaire et s'expriment en de multiples cadavres et mystères semés autour de Gonzalo, avocat barcelonais, qui se débat avec une famille pour le moins compliquée.



Ce très gros roman noir nous emmène déjà dans la Russie de Staline où, à Nazino, dans l'enfer d'un univers concentrationnaire nait le mal absolu. C'est là que se rencontrent presque tous les protagonistes, dont Elias Gil le père de Gonzalo, la figure qui domine le récit, ainsi que l'abominable Igor Stern, la belle Irina et sa fille Anna, tous victimes de rafles et de déportation. Puis les mêmes se croisent et se retrouvent volontairement ou par hasard pour la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale, l'époque du franquisme et au-delà.



Le poids de l'histoire est énorme et contribue beaucoup aux 600 pages du roman, c'est très documenté. le récit mêle des personnages historiques et faits réels aux héros de fiction. C'est parfois un peu long et plein de sigles, et cela apporte à chacun des personnages un passé tragique, et une biographie fouillée .



Ainsi, l'auteur brouille les codes classiques. On a beau chercher, Il n'y a pas de gentils dans cette affaire , juste des héros effrayants et impitoyables parfois pervers, prêts à tout pour survivre ou se venger. On se demande souvent si ce qu'on cherche à résoudre, c'est toujours l'enquête de Laura, la soeur de Gonzalo, car le mystère s'épaissit, le ballet entre passé et présent complexifie les relations. Difficile d'imaginer la fin plutôt déroutante.



Le risque de cette épopée sanglante, c'est le « un peu trop » pour un même personnage qui fait parfois comparer Elias Gil ou le pauvre Martin, à ces héros de films d'horreur, battus, poignardés, révolvérisés, finissant par prendre une armoire sur la tête et qui s'en sortent quand même …bref le pacte de vraisemblance patiemment construit avec des références historiques solides peut sombrer dans le grand guignol à chaque instant .



Un livre tout à la fois fascinant et agaçant. On a envie de savoir. Un polar qui ne laisse pas indifférent.

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La maison des chagrins

Et si nous n'étions que des marionnettes aux mains d'un hasard machiavélique qui joue avec nos destins ? Et si nous n'étions que de simples pantins manipulés condamnés à dégringoler de nos vies, mutilés par les blessures et les coups du sort ?

Victor del Arbol fait un examen de l'humain dans sa dimension tragique.

Douleur de la perte d'un être cher, vengeance, souffrance, solitude… les thèmes qui traversent ce roman noir ne sont pas légers. Il se développent en des temps et lieux variés, le fil conducteur est cependant solidement axé autour d'une grande puissance : les failles qui lézardent l'âme des personnages.



Certains dialogues sont échangés comme des décharges, certaines lignes semblent avoir été écrites sur le vif et d'autres lissées par la patine de la mémoire. Elles racontent inlassablement les pulsions noires qui rongent et consument les personnages. Ils partagent différentes formes de solitude qui finissent par se heurter.



La force de cet auteur en plein essor est de déployer un canevas historique riche et précis et d'y broder avec une élégante mélancolie. Entre mélancolie noire et fulgurances poétiques, brutalité et désirs, Victor del Arbol capture l'essence torturée des personnages avec une psychologie incisive et un style impeccable.



Est-ce que chaque chemin mène toujours quelque part ?





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La maison des chagrins

Eduardo, artiste peintre a perdu sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture quatorze ans auparavant. Il noie le chagrin de sa vie détruite dans l’alcool et les antidépresseurs que lui prescrit à chaque séance sa psychiatre. Seule Olga, jeune galeriste brisée dans sa féminité, s’occupe de lui pour des raisons mystérieuses. Un jour il est convoqué chez Gloria, musicienne de talent, qui a elle-même perdu son fils, renversé par un chauffard. Elle lui demande de peindre le portait du responsable, un certain Arthur. Eduardo accepte. Arthur qui vient de sortir de prison, est à la recherche de sa fille, disparue quelques années auparavant. Il partageait sa cellule avec Ibrahim qui le protège de l’Arménien dont il a également tué la fille dans le même accident et qui veut sa peau…



Et si Eduardo croise M. Wo et son chat de la chance sur un banc de métro, ce n’est pas que le hasard mais la mise en route d’une ronde macabre qui unit tous ces personnages désespérés, se rattachant à la vengeance comme à la dernière illusion que leurs offrent leurs existences détruites. Personne n’est complètement coupable ni parfaitement innocent, chacun portant sa part d’ombre que le talent d’Eduardo sait parfaitement faire surgir. Victor del Arbor nous offre de très belles pages sur la désespérance liée à la perte d’un enfant, l’aveuglement face à la monstruosité de ses proches mais il en rajoute parfois inutilement. Sa volonté de donner aux êtres maléfiques des explications historiques, le grand-père nazi, le père OAS, ou FLN donc victime, l’ex-agent de Pinochet n’est pas très convainquant… L’histoire ne dit pas si le sinistre Chang a pour ancêtre un tortionnaire maoïste…



Mais cela mis à part, un bon roman très noir, très amer, un peu indigeste dû au nombre de personnages accablés de chagrins, qui nous peint un véritable enfer terrestre marqué par la folie, la haine, la cruauté, la souffrance, la misère sexuelle, la perversité, la maladie, la lâcheté, la torture au service de régimes politiques ou d’idéologies néfastes… tous les péchés capitaux , la fatalité du malheur, la vengeance humaine venue se substituer à la divine… Avis aux amateurs.

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Avant les années terribles

Ma première incursion en Ouganda est sur l'invitation de Victor del Arbol.



J'aurais certes préféré découvrir ce beau pays d'Afrique de l'Est à travers sa faune abondante ou les célèbres sanctuaires d'animaux.

Malheureusement c'est sous un prisme beaucoup plus sombre et tragique, celui des enfants soldats pendant la guerre civile, qui j'embarque dans Avant les années terribles.

On découvre le destin tragique de tous ces enfants enlevés à leurs familles, endoctrinés de force, vivant dans l'obscurité et la terreur.



A la croisée du documentaire romancé et du roman initiatique, dans cette « novela negra » l'auteur espagnol délivre une fable amère sur la fin de l'innocence.

Il s'aventure également dans les rituels de superstition et de sorcellerie avec la chasse aux albinos.



Le prolifique écrivain capture une fois de plus le lecteur dans une sorte d'univers parallèle, quoique hélas bien réel, très noir et oppressant.

Victor del Arbol traîne ses pompes dans le bitume et parfois il trempe sa plume dans le caniveau.



Peut-on réparer les traumatismes de l'enfance ? Peut-on se reconstruire une nouvelle vie et restaurer notre part d'humanité lorsqu'on a commis des actes innommables?



Ces questions trouvent des réponses dans l'analyse toujours très juste et humaniste de l'écrivain.



L'intrigue est un peu trop longue et détaillée à mon goût, un peu de concision aurait allégé un sujet déjà bien dense et pesant.



Un autre bémol: comme dans les films d'action des années 80, ici on a du mal à tuer les méchants, qui « reviennent à la vie » après s'être pris des balles à bouts portant et autres atrocités, ce qui malheureusement décrédibilise un peu l'intrigue.



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Toutes les vagues de l'océan

Je ne suis pas fière d'écrire ce billet puisqu'il s'agit d'un abandon.

Les thèmes et les lieux où se déroule l'histoire auraient dû me plaire. Je suppose que ma lecture découpée est la cause de ma difficulté à entrer dans l'histoire. Je n'ai effectivement pas réussi à me repérer dans les personnages et de ce fait je me suis lassée. J'évoque ce point qui ne me convainc pas vraiment mais j'essaie de comprendre pourquoi je suis restée insensible à ce livre. Je le regrette vraiment mais je l'abandonne pour quelques temps. Je le remets dans ma pal pour plus tard et j'espère que je saurai alors l'apprécier comme il se doit.
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Toutes les vagues de l'océan

Un roman violent, d'une violence accablante, une déferlante qu'il nous faut défier et ce n'est qu'en refermant "Toutes les vagues de l'océan" que l'on retrouve une respiration à peu près normale.

Un polar. Vraiment ? Un polar historique, une fresque épique, un grand polar. De Barcelone du début du nouveau millénaire à la Russie des années '30, on remonte le cours de l'histoire et c'est une lente descente aux enfers que l'on amorce, qui nous scie les jambes, qui nous empêche de surmonter la vague.

Un livre qui prend aux tripes et un livre qui nous en apprend. J'avoue que je ne connaissais rien de Nazino avant cette lecture. Nazino, surnommée l'île aux cannibales, un cauchemar créé par Staline. Un livre qui nous parle des hommes , des hommes "enfermés dans une possibilité" (p. 196).

Un livre aussi sur les guerres grandes et petites dans toute leur splendide laideur, celles qui transforment à tout jamais les êtres humains , celles qui distillent le poison de génération en génération au nom d' idéaux ou de la cupidité, celles qui tuent au propre comme au figuré.

Gonzalo Gil apprend le suicide de sa soeur qu'il ne cotoie plus depuis plusieurs années. Un suicide ? Il en doute. Il décide donc de gratter un peu dans les enquêtes sur lesquelles travaillaient sa soeur. Une décision qui provoquera un raz-de-marée. Une décision qui révélera les secrets familiaux, qui déformera à tout jamais l'image de héros de son père.

Un récit sur l'idéalisme naif qui devient aveugle. Une trame narrative qui amène aisément les retours en arrière. Une intrigue qui se densifie, s'épaissit au fil des pages et qui n'en finit plus de se noircir. Des personnages que l'on aime, que l'on déteste, on ne sait plus mais qui sont fait de chair et d'os et qui toujours apprennent à survivre. La misère des humains, la beauté, la laideur, la rapacité. Une écritude fluide et dense et qui porte en elle des sujets de réflexion que l'on met très facilement de côté pour notre plus grand confort.

Épique ce roman qui nous rapelle que nous ne sommes pas à l'abri de dictature ou d'intégrisme , oui ces dangers, bien affichés ou du clair-obscur, sont toujours là qui nous guettent.

À lire absolument.

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Toutes les vagues de l'océan

♫ Je vais et je viens entre… ♪



Non pas "entre tes reins" bande de coquins, mais "entre différentes époques" !



C'est cette phrase qui vient de tourner dans ma tête au moment de prendre le clavier pour pondre une critique pas évidente sur un roman qui m'a boulversifiée (néologisme offert).



Putain de roman ! Putain de fresque historique qui, comme une toile d'araignée, est vaste, ramifiée, mais où tout ramène en un seul point : Elías Gil, figure mythique du père, nimbée de non-dits et de silences.



Par contre, il vous faudra attendre la fin pour découvrir la toile dans son entièreté et savoir ce qui s'est passé en juin 1967, jour de la disparition d'Elías Gil, ancienne figure importante du communisme.



Le roman n'est pas résumable, trop dense, sachez juste que vous allez voyager dans les époques troubles, voguant entre les années 30 et 2002.



Vous suivrez Elías Gil, jeune espagnol, et ses trois compagnons dans la Russie des années 30, vous serez torturé et déporté avec d'autres prisonniers, qui, comme vous, ne seront coupables que d'avoir été au mauvais endroit ou d'avoir critiqué le pouvoir.



Violez, tuez, tant que vous le faites avec patriotisme. Mais ne dites pas du mal du pouvoir ou de la mère à Staline…



Le pouvoir communiste a besoin de main-d'oeuvre pour creuser un grand canal ou pour coloniser la Sibérie. Allez hop, déporté, affamé, humilié, vous serez. Le passage sur l'île de Nazino, surnommée ensuite "Cannibal Island" est un des plus terribles.



Ce qu'un humain est capable de faire pour survivre… Jusqu'à devenir comme celui que vous haïssez…



Vous assisterez à l'arrivée de Franco au pouvoir en Espagne et vous ferez la guerre du côté des Russes, avant de revenir dans votre Espagne natale.



On voyage dans les époques, mais aussi dans les pays : Espagne, Russie, Sibérie et France.



Les personnages sont travaillés minutieusement : entre Gonzalo Gil, avocat et fils d'Elías, qui cherche à enquêter sur le suicide de sa soeur, son père, Elías, disparu quand le fils avait 5 ans, et dont il n'a plus beaucoup de souvenirs, sinon ceux qu'on lui a fait.



L'homme est-il bien comme son fils l'a toujours cru ? Sa soeur n'avait-elle pas raison lorsqu'elle avait dressé de lui un portrait au vitriol, se faisant répudier par son père en même temps.



Le flic véreux, les truands, le pédophile, le salaud, la mafia russe… Tout ça s'imbrique avec un réalisme qui donne des sueurs froides. De plus, il est des silences tout aussi meurtriers, aussi lâches, aussi violents que certains actes innommables. Surtout lorsqu'on ne veut pas voir la vérité.



On ne s'ennuie pas, on frissonne, on a peur, on tremble devant les pages sombres de l'Histoire (une de celles dont on parle trop peu) et on se rend compte que les plus salauds ne sont pas toujours ceux désignés comme tels.



— Tu en appelais à l'éthique pour torturer et tuer, lui, il appelait cela simplement du pragmatisme. Il était convaincu de l'inévitable nature corrompue de l'être humain et toi tu cachais tout cela sous la répugnante théorie de l'idéalisme.



Au final, on est sonné, estomaqué, lessivé, lavé ! On a beau critiquer nos politiciens, les trouver véreux, se plaindre du système qui est mal foutu, mais ce n'est rien comparé au communisme de Staline. Rien au regard de ce qu'un système politique peut faire à ses compatriotes. Rien à côté de cet illogisme qu'était la pensée de ces hommes qui en ont déshumanisés d'autre.



Un tout grand roman noir qu'il vaut mieux aborder en toute connaissance de cause car il ne vous laissera ni de marbre, ni indemne. Gardez tout de même un Tchoupi à côté pour lire ensuite. On n'est jamais trop prudent…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La veille de presque tout

Il y a Paola, Eva, Germinal, Daniel, Julio, Dolores, Martina, Mauricio, Oliverio. Des personnes qui traînent leur part sombre, leurs malheurs, leur solitude, leurs actes violents, la perte d'êtres chers.

Tout ce petit monde va se croiser et faire le point sur sa vie passée, présente et future. Chacun devra assumer ses actes et en payer le prix.

Un roman noir, dur, violent. le livre s'ouvre avec une scène de meurtre sur fond de vengeance assez terrible.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume envoutante de Victor DEL ARBOL, ses ambiances sombres, ses personnages écorchés en quête d'une vie différente.

Toujours un très agréable moment de lecture avec un de mes auteurs préférés.

Je vous recommande le superbe roman toutes les vagues de l'océan, que j'ai adoré.

Vivement le prochain.
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Le fils du père

Diego Martin a tué Martin Pearce le 11 novembre 2010.

Depuis sa cellule, en attente de son procès, il écrit. Comment lui, un honorable professeur d'université, a pu commettre un crime ?



C'est ce que nous découvrons à travers l'histoire de trois générations d'hommes de la même famille. Des années 1930 à l'année 2011, de la guerre civile espagnole à la seconde guerre mondiale, de l'Espagne à la Russie et au Sahara Oriental, ces hommes ont souvent traversé le pire. Les horreurs, les atrocités de la guerre qui déshumanisent ou révèlent le monstre qui sommeille chez certains. Ils ont côtoyé la noirceur de l'âme humaine, vécu des situations épouvantables qui ont contribué à forger leur personnalité et la relation avec leurs proches.



Victor Del Arbol mêle souvent dans ses romans avec brio, l'Histoire de son pays à l'histoire de son ouvrage. Une famille dysfonctionnelle, des personnages forts et attachants impactés par la vie, l'auteur nous livre une histoire puissante, intense, servie par une belle plume et un talent de conteur incontestable.



Je remercie Babelio et l'opération Masse Critique pour m'avoir sélectionnée ainsi que Les Editions Actes Sud pour l'envoi de ce livre dont je recommande la lecture.







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Toutes les vagues de l'océan

Un bon pavé dont l'histoire est plutôt dense, d'autant plus qu'elle porte sur deux générations, entre passé et présent. Une génération qui va subir le passé de ses parents , pour résumer... Le tout dans un contexte très intéressant : la Russie de Staline, les goulags, la deuxième guerre mondiale, l'arrivée de Franco….On peut dire qu'on en s'ennuie pas ! D'autant que les personnages sont nombreux, tous liés d'une façon ou une autre dans des destins qui ne cessent de se croiser.

J'ai beaucoup aimé ces personnages complexes, que la vie a blessé, que le désir de vengeance entraine vers la noirceur. Il n'y a donc pas de rédemption, de lumière au bout du tunnel ? C'est un peu ce qu'on se demande quand on commence à y voir plus clair. L'auteur n'épargne personne, c'est parfois assez dur, sombre et même déprimant. Mais ça se lit bien, car on veut savoir, comprendre les actes de chacun. Un roman assez édifiant au final, qui marque.

Challenge Mauvais genre 2019

Challenge pavés 2020
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Par-delà la pluie

Encore un grand moment de lecture !



Victor del Arbol, toujours aussi plein d'humanité, nous propose un récit où se mêlent la dégradation causée par le vieillissement, un passé traumatisant qui hante ses personnages, des moments d'émotion, de joie et de détresse.



Dans ce roadmovie plein de nostalgie, l'auteur évoque à nouveau ce grand cauchemar de l'Espagne que fut la guerre civile de 1936 à 1939. Elle est un personnage à part entière par son omniprésence dans le récit.



Victor del Arbol est devenu, au fil de ses ouvrages, un grand architecte qui construit des intrigues foisonnantes où les regrets, les émotions et les haines se croisent et s'entrecroisent.



Miguel, Helena, des personnages émouvants qui se débattent avec leurs souvenirs qui ne sont que regrets et souffrances.

Miguel trop sérieux tout au long de son existence, Helena qui est malgré une jeunesse traumatisante l'incarnation d'une vieillesse élégante et originale.



Ce roman c'est la vie, les années qui passent, les douleurs obsédantes et quelques sourires.



Avec sa sensibilité, l'auteur nous offre un roman où malgré le poids du passé, les douleurs du présent, nous entrevoyons des rayons de soleil.



Merci à Victor del Arbol pour ce livre à lire absolument.
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La tristesse du samouraï

On dit parfois, voire souvent que les Etats-Unis ont du mal à sortir du traumatisme crée par la guerre du Viêt-Nam, que la France n’est pas complètement sortie de sa période colonialiste ... Voilà plusieurs romans espagnols que je lis et il faut bien avouer que la période Franquiste et ses effets a été pour le moins marquante et apparaît soit en filigrane soit de façon prégnante dans pas mal d’ouvrages de littérature Espagnole.



L’histoire commence en 1941. Guilermo et Isabel Mola, un couple de la haute bourgeoisie, ont deux fils, Fernando et Andrès, un enfant solitaire et « spécial » qui ne vit que par la philosophie Samouraï. Marcello Alcalà, un jeune instituteur impécunieux devient le précepteur d’Andrès et se trouve impliqué malgré-lui dans une tentative d’attentat manqué contre Guilermo, phalangiste haut placé. Isabel veut fuir avec son fils, mais est reprise et assassinée.

Publio, assistant mielleux et très ambitieux de Guilermo navigue en eaux troubles dans ce contexte.

En 1976, Maria une jeune avocate apprend le cancer de son père, Gabriel, le forgeron de San Lorenzo qui a forgé un katana (Sabre de Samouraï) pour Andrès. Elle se lance sur une affaire qui sera retentissante et lui apportera gloire et notoriété. Elle fait condamner un policier véreux, César Alcalà qui a laissé pour mort un indic : Ramoneda. Dans la fièvre de la victoire, on oublie que la fille de César Alcalà a disparu.



Tout ce petit monde va se croiser, se rencontrer, s’affronter. On pourrait traduire le sens de cette histoire avec trois mots : Vengeance, pouvoir et manipulation.

Il y a finalement relativement peu de personnages dans ce roman mais leurs destins, comme ceux de leur descendance sont tellement entrecroisés qu’il faut parfois prendre des notes pour s’y retrouver. D’autant que l’auteur impose un style particulier, mêlant de nombreux retours en arrière dans le récit, à des révélations impliquant des fausses pistes et une description fidèle des situations historiques.



Que dire d’un livre dont il faut attendre d’avoir lu 200 pages pour enfin s’y retrouver et finalement accrocher ? Ce livre est passionnant et compliqué. Il ne faut pas le conseiller a quelqu’un qui voudrait découvrir ce genre de littérature. En revanche il est à recommander fortement à tous ceux qui aiment les bonnes histoires et la littérature impliquante.

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La veille de presque tout

Une des plus grandes joies avec le Festival Quais du Polar c'est qu'il permet de nous faire découvrir des grandes plumes de la littérature mondiale reconnues depuis longtemps mais qui n'avaient pas encore capté notre radar.



C'est le cas de Victor Del Arbol, seul auteur espagnol à être présent sur Lyon à partir de vendredi qui visiblement s'est imposé depuis plusieurs romans et notamment "LA TRISTESSE DU SAMOURAI" et la Maison du Chagrin comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.



Ceux -il y a en cependant de moins en moins- qui affirme éhonteusement que le polar n'est pas tout à fait de la vraie littérature comme pourrait l'être la blanche devraient aussi découvrir cet auteur et notamment La tristesse du samouraï., auréolé notamment du Prix du Polar Européen que Quais du Polar et le magazine Point avaient décerné il y a cinq ans pour cette épopée recouvant quarante années d'histoire espagnole ,de la dictature du Caudillo et la division Azul à la tentative de coup d'Etat du 23 février 1981



Les romans de Del Arbol, comme leurs titres d'ailleurs l'invitent fortement, distillent une charge poétique indéniable qui ne laisseront pas insensibles les chanceux qui oseront s'y aventurer.



Difficile de résumer l'intrigue de « La veille de presque tout », il y a dans le livre de Del Arbol plusieurs histoires en une, et plusieurs époques mélées , avec quand même en démominateur commun et en toile de fond la didacture argentine- au moment de la guerre des Malouines, un peu comme le génial film Dans ses yeux de Juan José Campanella a auquel on pense parfois- dont les effets résonnent durablement dans l'âme et la chair des personnages du livre.



Avec « La veille de presque tout » Victor Del Arbol nous offre un nouveau roman qui brasse les influences de la grande littérature blanche , avec des fresques romanesques brassant les lieux et les époques, et celles de la littérature policière avec des personnages et des situations reprenant les codes et caractères du roman noir, les romans de Del Arbol étant souvent teintées de noirceur absolue et d'une mélancolie belle à pleurer.



La narration fait sans cesse des allers-retours et construit l’histoire douloureuse de personnages figés dans leur passé mais de façon assez habile pour le lecteur- qui doit toutefois être bien concentré puisse reconstituer les parcours de vie des protagonistes.



Mêlant fort habilement le présent et le passé, et souvent la souffrance intérieure qui anime la majorité des personnages l'auteur parvient à donner à son récit dense et intimiste toute la charge émotionnelle et aussi, comme à son habitude une grande résonance poétique témoignant d'une plume hors du commun..



Plusieurs histoires, plusieurs destins dont les fils et les racines s'entremêlent comme s'entremêlent la mort, la violence , les regrets, et même la folie et le vain retour à la réalité ..On les aime ces personnages torturés, qui ne pensent qu’à la vengeance ou se consument à petit feu...



Víctor Del Árbol dévoile progressivement les secrets que ses personnages essaient d'étouffer, les passions qui les étreint et mêle les trajectoires avec une virtuosité époustouflante et dans une langue puissante et poétique.



La Veille de presque tout a reçu le prestigieux prix ­Nadal,- rien à voir avec le tennisman multi vainqueur de Roland Garros, équivalent du Goncourt en Espagne et c'est peu de dire que c'est largement mérité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La tristesse du samouraï

Roman se déroulant sur plusieurs époques en Espagne et en particulier à Barcelone entre les années 1941 juste après la guerre d'Espagne et 1981 autour d'une tentative de coup d'état de l'après franquisme : 40 années où on sent toujours la braise couver après l'incendie ravageur qu'a représenté la prise de pouvoir de Franco et de ses hommes, les haines se poursuivent et se transmettent à travers les générations avec comme toujours quelques personnages plus malveillants tirant au final les ficelles du jeu.



Tout commence sur un quai de gare à Merida en 1941 où Isabel Mola accompagnée de son plus jeune fils attend le train qui l'emmènera à Lisbonne loin de son mari, un phalangiste autoritaire mais cette si belle femme ne prendra pas le train et sera exécutée froidement dans une carrière , Andrés, le garçon rejoint son père , appâté par un katana , sabre japonais baptisé La Tristesse du Samouraï , lui qui est fasciné par la culture japonaise .



Tout finit ( mais on le sait depuis le prologue du roman ) par la mort de Maria, une avocate dont l'histoire familiale est également mêlée au drame initial .



La tragédie peut se poursuivre, elle est à plusieurs niveaux , jonglant avec les époques et les différentes générations et Victor Del Arbol a l'art d'entrainer son lecteur sur de fausses pistes , chacun des personnages étant à la fois manipulateur et manipulé .



Terrible constat !
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La tristesse du samouraï

Tout commence sur un quai de gare, durant l'hiver 1941, en Espagne. Isabel, épouse d'un phalangiste proche de Franco, est arrêtée alors qu'elle s'apprêtait à fuir au Portugal. Et se termine quarante ans plus tard, par la mort d'une brillante avocate, Maria, rongée par une tumeur au cerveau, quelques jours après le coup d'Etat avorté de février 1981. Quel est le lien entre ces deux événements ? Car il y en forcément un… mais je ne vous en dirais pas plus. A vous de lire, de creuser, de découvrir et je vous garantis que vous ne serez pas déçus.



Victor del Arbol va nous entraîner en seulement 350 pages, ce qui est remarquable, dans l'histoire de l'Espagne sur près de quarante ans. Une Espagne des années de plomb, celle de Franco, de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à la tentative de putsch du 23 février 1981.



Mais l'aspect historique n'est qu'un prétexte, ce qui est important à l'auteur est l'histoire de trois familles, trois générations toutes liées à un drame initial par un écheveau de fils complexes, arachnéens. L'ouragan qui couve va pouvoir se déchaîner au fil du temps et des lieux, de la fin de la guerre civile espagnole aux premières années balbutiantes de l'après Franco, de l'Estrémadure aux quartiers chics de Barcelone, d'un village perdu des Pyrénées aux plages cossues de la Costa Brava. Les protagonistes de cette histoire dans l’Histoire se retrouvent ballottés, écartelés, victimes et bourreaux dans une même danse macabre, mortuaire et mortifère.

Enfin et surtout, La Tristesse du samouraï emprunte à l'Hagakure, le livre "sacré" des samouraïs. Honneur, famille, vengeance, sens du sacrifice, courage, allégeance, toutes les valeurs du bushido traversent ce roman, le transpercent de part en part.



C'est un livre beau et triste, profondément mélancolique, violent dans la force des sentiments qu'il évoque, qu'il invoque. Funèbre aussi : les vivants et les morts ne cessent de se télescoper, marionnettes entre les mains d'un manipulateur fou et malsain. Bien au-delà du polar, une véritable tragédie shakespearienne !

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La tristesse du samouraï

Mérida, Espagne décembre 1941, Isabel Molla, l’épouse d’un lieutenant du caudillo Francisco Franco est retrouvée morte d’une balle dans la tête dans un terrain vague au sortir de la ville. Barcelone, mai 1981, dans une chambre d’hôpital sans âme, Maria attend, le cerveau rongé par une tumeur maligne. Entre ces deux dates l’histoire de la dictature franquiste qui, comme toutes dictatures, instille le poison violent de l’idéologie morbide de la raison du plus fort. Tuer avec la certitude d’avoir raison, tuer pour le bien du pays, tuer pour un avenir meilleur.



Femmes et enfants sacrifiés et emprisonnés par les maillons d’une chaine de douleur, le secret dans une famille est un poison lent. Comment un pays peut-il sortir d’une dictature ? Peut-on pardonner aux salauds d’hier ? Quarante ans de fascisme c’est long.



Une saga familiale dans l’Espagne du XXe siècle, mensonges, haines, secrets, mais aussi assassinats politiques, psychopathe en liberté, espion violent, et flic opiniâtre.



Victor del Árbol mélange avec grâce tous les éléments de la tragédie, de la fresque historique et du thriller venimeux.



De la guerre civile de 1936 au putsch raté de 1981, « La tristesse du Samouraï », sorti en 2012 chez Actes Sud, nous embarque dans la terrible histoire espagnole, et le chroniqueur stupéfait se demande comment a-t-il pu passer à côté d’une telle pépite. A lire toutes affaires cessantes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Toutes les vagues de l'océan

Toutes les vagues de l'océan - Victor del Arbol



Voilà un superbe roman, pas vraiment du polar mais beaucoup plus. Pas facile à résumer. On suit le héros et les siens de 1933, au fin fond de l'URSS et du terrible camp de Nazino jusqu' à la Barcelone du début des années 2000 et l'on sombre dans l'horreur.

Qu'est ce qu'un homme est capable de faire pour survivre et pour une idéologie ?

Comment façonne-t-on les souvenirs d'un enfant qui n'a pas ou peu connu son père pour que celui ci reste un héros?

L'amour et les liens familiaux résisteront-ils à toutes ces épreuves ?

Les dictatures peuvent elles changer les hommes au point de faire des meilleurs d'entre eux des monstres et de ceux qui sont des monstres, des monstres pire encore ?



C'est une histoire terrible que ce roman, on n'en sort pas indemne. C'est très bien écrit, c'est palpitant, captivant, foisonnant.



Je remercie Dixie39 pour sa superbe critique qui m'a fait découvrir ce roman et cet auteur

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