AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Victor del Arbol (598)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La veille de presque tout

C’est étrange : j’ai rencontré Víctor del Árbol au Salon du Livre de Paris. J’avais bien peu de choses à lui dire : je n’avais lu aucun de ses livres (son dernier roman m’attendait bien gentiment sur une étagère de mon bureau) et je ne savais rien de lui. Voilà ce que je lui ai dit, passionnant non ? Il a accueilli mes propos avec un immense éclat de rire, des yeux vifs et pétillants. Il m’a signé un autographe sur la feuille du bloc-notes que je lui tendais et m’a invitée à le photographier. Il riait toujours quand je l’ai quitté et je me souviens m’être dit : « Quelle joie de vivre chez cet homme, quel enthousiasme et quelle chaleur ! »

C’est avec cette image dans les yeux et dans le cœur que j’ai ouvert La veille de presque tout : et là : quel choc ! Etait-ce le même homme qui avait écrit ce texte magnifique et totalement désespéré ? Que de mélancolie, de détresse, de souffrance, de chagrin dans cette œuvre très sombre où chaque personnage porte un lourd passé qui l’empêche totalement de se projeter dans le présent ! Je crois que ce que je retiendrai de cette œuvre, c’est avant tout une atmosphère : l’impression d’avancer dans un cauchemar plein d’ombres et de fantômes où les êtres, écorchés vifs, peinent à poursuivre leur route et accepteraient volontiers d’en finir avec l’existence s’il était possible de le faire d’un coup en claquant des doigts.

Présentons les personnages. Le flic porte un nom étrange : Germinal Ibarra. Il vient de résoudre une enquête et a été muté à La Corogne, ville de Galice où il est né. Il est appelé au chevet d’une femme grièvement blessée, Eva Mahler, qui semble le connaître car elle a demandé à le voir. Qui est-elle ? Qu’est-il arrivé à cette riche héritière ? Et lui, cet inspecteur sombre et tourmenté, qui est-il ? Finalement, c’est la question que l’on se pose au sujet de tous les personnages que l’on rencontre dans cette œuvre. Chacun d’eux, et ils sont nombreux, cache une blessure profonde, qu’elle vienne de l’enfance ou de l’âge adulte, qui ne se refermera jamais. Et ils savent qu’ils devront vivre avec.

Mal installés dans la vie, exilés, victimes de l’Histoire, celle avec un grand H, la dictature argentine et ses bourreaux ou bien, la petite histoire, celle du quotidien, qui peut faire aussi mal que la grande, ils sont assaillis par un passé qui les rattrape et qui les ronge et se débattent pour échapper aux griffes de ce monstre hideux qui les retient en arrière.

Petit à petit, l’écheveau se démêle et l’on comprend, au tournant d’une page, l’étendue du désastre que l’on sentait venir. Personne n’y échappe. La folie rôde et frôle l’épaule de chacun. La perte d’équilibre semble imminente et hommes et femmes de ce roman semblent tous prêts à sombrer et à s’écraser sur les rochers, au bas de la falaise. On ne saura jamais tout d’eux. Ils ont tous leur part d’ombre. Et c’est ce qui fait le mystère de ces pages magnifiques, pleines de poésie, où l’on entend hurler le vent violent de Galice, comme un écho à la terrible plainte de ces personnages qui habitent autant le passé que le présent.

La veille de presque tout, cinquième roman de Víctor del Árbol publié en France, a remporté le Prix Nadal en Espagne, l’équivalent du prix Goncourt. L’auteur parvient sans conteste à créer dans ce roman une atmosphère empreinte d’une tristesse et d’une mélancolie indicibles et ce, grâce à une langue poétique dont le titre est un magnifique exemple.

A cela s’ajoute une construction bien pensée, puzzle fait de plusieurs histoires, de plusieurs voix et dont chaque pièce s’emboîte parfaitement. Des allers-retours entre différents lieux et temporalités permettent au lecteur d’approcher les personnages et de sonder le vide vertigineux qui est en eux.

La tragédie est là, inévitable. Terrible et belle à la fois.

Je repense au sourire de Víctor del Árbol… Je n’avais pas lu son livre quand je l’ai rencontré. Pas sûr que maintenant, je verrais le même homme.


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          151
La tristesse du samouraï

Hiver 1941. Isabel, une très jolie femme arpente les quais de la Gare de Mérida accompagné de son jeune fils. Elle attend le train qui va les emporter vers Lisbonne, car elle a décidé de tout quitter, son mari et son fils ainé. Pourtant, Isabel n'a rien à craindre dans cette toute nouvelle Espagne qui n'est plus en guerre, son mari phalangiste fait partie des vainqueurs. Mais Isabel ne montera jamais dans ce train...



Mai 1981, Maria une jeune avocate de trente-cinq ans se meurt d'une tumeur au cerveau dans un lit d'hôpital de Barcelone.







Ces deux femmes ne se sont jamais rencontrées et ne le feront jamais. Pourtant, leur destinée est liée, à jamais...



MON AVIS : Ce roman noir est plus qu'un bon polar, c'est aussi un roman historique . Son auteur Victor Del Abol, lui-même policier, revisite avec beaucoup de brio l'histoire de l'Espagne franquiste. Il déroule sur quarante ans, la vie de trois familles dont le destin est lié. Les membres de ces familles vont se croiser, se trahir, s'aimer et se déchirer. « La tristesse du samouraï » fait partie de ces livres, qui ne font pas que vous divertir, mais qui vous apprennent aussi comment l'Histoire s'est construite. Victor Del Abol fait la part belle aux personnages féminins dont il décrit avec beaucoup de finesse et de véracité la psychologie. Il nous montre à travers le destin de ces femmes fortes, que la gent féminine a payé un lourd tribut sous le franquisme. Mais le thème central de ce livre, celui qui revient comme un leitmotiv dans la bouche de plusieurs personnages, c'est que les enfants payent toujours pour les parents,et que toutes les fautes doivent être expiées, quel qu'en soit le prix. Les enfants sont responsables des fautes commises par leurs parents. Maria comme les autres doit donc payer pour les crimes de son père. « La tristesse du samouraï » est superbement bien écrit, parfois même avec beaucoup de poésie,d'ailleurs le titre en atteste , c'est un livre fort, plein de conviction. À ne manquer sous aucun prétexte.
Lien : http://www.meellylit.com/
Commenter  J’apprécie          150
La tristesse du samouraï

C'est mon premier livre de Victor del Arbol et une très belle surprise. Le thème principal est servi par une écriture simple, chargée d'émotion et de poésie.



L'héritage de haine et de destruction qui poursuit et condamne les personnages est savamment appuyé sur la situation politique de l'Espagne des années 40 à 80 relatant d'intéressants chapitres sur l'implication des soldats espagnols en Russie.



Une fois la dernière page lue, l'esprit retient une question dérangeante: les enfants doivent-ils expier les péchés des parents???

Commenter  J’apprécie          140
Le fils du père

D'emblée j'ai été happé par ce récit qui débute comme un roman noir dans lequel « tout le monde ment et tout le monde dit à un moment la vérité». Diego Martin, prof de fac, de la cellule psychiatrique ou il est enfermé, nous révèle qu'il a enlevé Martin Pearce, l'a mis dans le coffre de sa voiture, parcouru 1000 kms jusqu'à la Casa Grande. Là, il l'a torturé et ensuite l'a tué de 2 balles dans la tête et appelé la police. Dès lors se posent à nous tout un tas de questions. Qui est Martin Pearce ? Quel lien entre lui et Diego ? Qu'a-t-il fait pour être assassiné de façon aussi horrible ? Pourquoi avoir fait 1000 kms avant de l'exécuter ? Qu'est cette Casa Grande où il va le tuer ?

● C'est à toutes ces questions -et à bien d'autres- que le roman va répondre. Il va le faire dans un style direct, incisif, sans fioritures, sans images ou métaphores inutiles et sans la moindre phrase de remplissage. Quelques aphorismes ou formules péremptoires superflus peut-être, mais qui correspondent parfaitement à l'esprit espagnol (digo yo). Il construit son récit de façon résolument moderne en passant de la forme autobiographique « je » (Diego se raconte) à celle du narrateur omniscient à la 3ème pers. D'autre part et sans que cela soit le moins du monde gênant pour le lecteur, il fait évoluer ses personnages sur 2 axes ; à travers le temps (1936/ 2011) et l'espace (Estrémadure/ Barcelone/ Sibérie/ Sahara...) . Ainsi on va les suivre à travers l'histoire sur plusieurs générations. Plusieurs thèmes, très espagnols eux aussi, vont être abordés: la famille et ses secrets, l'amour et la haine, la violence et la vengeance, le mensonge et la vérité , la fatalité...enfin, comme vous le voyez, plutôt la « sombra » espagnole que le « sol » qui brille bien peu. C'est cet ancrage dans la réalité hispanique qui m'a beaucoup intéressé. On est loin du simple roman noir.

● La famille. C'est avec la guerre civile et ses conséquences, le thème le plus souvent abordé dans le roman espagnol contemporain, avec le Cœur glacé d'Almudena Grande comme point d'orgue.

Ici, des familles il y en a deux, sur 3 générations. Les Patriota, grands propriétaires en Estrémadure et qui, depuis toujours dominent le Pueblo, et la famille du narrateur, les Martín dont les grands parents ont été les serviteurs à la Casa Grande, exploités et humiliés. Dans les années 50, ils ont émigré en Catalogne, en périphérie de Barcelone ou ils ont vécu dans des conditions déplorables. Les mots envers la cellule familiale, sont durs et sans appel. «  S'aimer, se pardonner, oublier. C'est ce que fait la famille (…) S'étriper, se trahir, se déchirer mais simplement à l'intérieur de chez soi. Ceux du dehors, on ne supporte pas le moindre mauvais regard d'eux contre qq'un du clan ». C'est entre autres ce que Diego ne va pas supporter...et il va larguer les amarres.

● Cette servitude des pauvres envers les riches exacerbe les passions, les rancoeurs, les haines Cette rage endémique qui est en eux, qui est le poison le plus nocif des Espagnols (voir actuellement la violence de genre), va s'exercer, certes pendant la guerre civile, mais aussi à l'intérieur même de la famille. Cette violence et cette rage – « Cain est éternel » disait Machado- continuent de se transmettre de génération en génération sans la moindre marque visible d'amour et de tendresse entre parents et enfants et dans une impossibilité d'aimer les autres. Terrible constat.

● Comme l'affirme la grand-mère, Alma Virtudes, les hommes de la famille sont infectés par le virus du malheur et de l'autodestruction et tous finissent par payer cette colère insensée qui les habite. Diego pourra-t-il échapper à cette malédiction ? Est-on condamné à être fatalement le fils de son père ? Voilà les questions qui se posent.

● Ses relations avec son père ont toujours été conflictuelles. « Je sais que tu me hais. Tu me hais parce que tu m'aimais. Tu te hais toi-même pour m'avoir aimé. » Ce père qui ne l'a jamais protégé, son silence quand il part pour l'université, ce père à qui il pense lorsqu'il aura l'occasion de « pouvoir revenir un jour et le regarder dans les yeux et pouvoir lui dire : « Je suis comme toi. Tu n'es pas meilleur que moi. » Ce père « qui n'a pas su être un homme, comment aurait-il pu être un père ? » lui laissera pourtant une lettre dont le contenu nous tirera quelques larmes à la fin du roman « Je t'ai toujours aimé. Jamais je n'ai su t'aimer ». Tel est le terrible paradoxe sur lequel se clôt le roman.

● Une lueur d'espoir tout de même dans ces mots que Diego, du fond de sa prison, adresse à sa nièce qui vient de naître : « Tu réussiras à briser la chaîne du temps, celle des hommes de notre famille qui détruisent tout ce qu'il y a de bon chez ceux qui s'approchent de nous. » Acceptons-en l'augure car « l'avenir de l'homme est la femme », en France comme en Espagne, si l'on en croit un célèbre poète.

Commenter  J’apprécie          131
Avant les années terribles

Isaïe répare des vélos à Barcelone et s'apprête à devenir papa pour la 1ere fois quand une ombre du passé frappe à sa porte et lui demande de venir témoigner à Kampala pour un congrès de la réconciliation en Ouganda.

Car Isaïe a été enfant-soldat, enlevé à sa famille à 12 ans et dressé à porter les armes, à chasser et à tuer les enfants albinos pour le compte de Joseph Kony, criminel de guerre toujours en fuite.

Sur la base de personnages et d'évènements réels, Victor del Arbol déroule un roman violent avec pour cadre l'Ouganda et les exactions commises pendant des années par le chef des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Les victimes sont-elles coupables ? C'est probablement la question principale qui ressort de ce roman très très noir et très bien documenté qui pose également la question du mal absolu…

Victor del Arbol s'exprime à la 1ère personne ce qui est un peu déroutant car, comment se mettre dans la peau d'un enfant enlevé à sa famille pour subir viols et violences et apprendre à violer et à tuer ?

Ames sensibles s'abstenir, évidemment !

Commenter  J’apprécie          132
Toutes les vagues de l'océan

Un russe, Zinoviev est découvert, de nos jours, affreusement torturé. Il a les mains liées par les menottes de Laura, femme flic...Gonzalo Gil, avocat apprend du supérieur de sa soeur que celle-ci, Laura s'est suicidé....Aveu de culpabilité du meurtre de Zinoviev dont elle a voulu se venger ou mise en scène d'un meurtre ?

Début d'un polar aux allures de romans d'aventure qui vous entraînera en Russie soviétique, dans les années 30, dans l'Espagne franquiste et la France du Front populaire, pour s'achever de nos jours..

Ce voyage très documenté dans le temps est parfois un peu difficile à suivre, car le livre n'est pas écrit de façon chronologique....L'auteur passe allègrement d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre, d'une génération à l'autre.

Roman inracontable tant les situations et tant les personnages sont nombreux, du bon au salaud, du tueur vicieux au résistant farouche, du prisonnier du Goulag stalinien en passant par l'avocat véreux catalan des années 2000..Les bons peuvent se révéler être des salauds...on n'est à l'abri d'aucune surprise, d'aucun retournement de situation.

Roman d'aventure car les personnages principaux vivent mille vies, courent mille dangers, notamment Elias, personnage principal, borgne pour avoir voulu garder son manteau, communiste convaincu malgré les épreuves endurées.

On a un peu l'impression de se trouver au milieu d'une partie de billard américain, une boule en fait bouger plusieurs qui interagissent avec d'autres...

J'ai pris de nombreuses notes qui m'ont permis de m'y retrouver. Heureusement.

En effet ne comptez pas lire ce livre de près de 600 pages à l'occasion d'un voyage en train, sauf si celui-ci vous emmène à Nazino, "l'île aux Cannibales", île isolée au milieu de la Sibérie, dans laquelle le camarade Staline déportait des prisonniers qui n'avaient d'autres choix pour calmer leur faim que de se bouffer entre eux...île qui permit à plusieurs personnages de se connaître et de s'aimer et d'en haïr d'autres...

La vérité historique côtoie la fiction, le roman d'aventure. On court de surprise en surprise, le bon côtoie le pire, les salauds sont les salauds. A qui peut-on se fier ? Qui est vraiment bon et honnête?

J'avoue que j'ai eu envie de le lâcher, c'était long, long ..près de 600 pages, de le lâcher car certaines situations me paraissaient improbables...mais j'ai poursuivi..Et je peux dire je l'ai fait, et j'admire le travail de précision effectué, le machiavélisme dont l'auteur a fait preuve...

Bref...Si un jour Victor del Arbol vous dit quelque chose, méfiez-vous ! Ne le croyez pas d'emblée ! Attendez un peu ...
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          130
La veille de presque tout

Nouvelle plongée dans l'univers de Victor del Arbol. Comme à chaque fois, impossible d'en ressortir intact. Le genre de roman qui vous happe dès les premières phrases. Qui vous harponne dès le deuxième chapitre. Qui vous hante la journée et qui bousille vos heures de sommeil.

Je passe sous silence les heures à surfer entre wikipedia et autres sources internet pour combler mes ignorances de l'histoire de l'Espagne, de l'Argentine.

L'atmosphère, les personnages en teintes gris et noir, l'intrigue et surtout la construction du roman forment un bouleversant roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.

Etre étonné, intrigué, bouleversé, charmé. Que demander de plus?
Commenter  J’apprécie          130
Toutes les vagues de l'océan

Dans son troisième roman, Victor del Arbol reste fidèle à une structure narrative périlleuse, qu’il maîtrise pourtant avec talent, pour embrasser rien moins que l’histoire sombre du XXe siècle. Passant alternativement de personnages vivant à Barcelone au début des années 2000 à d’autres évoluant de l’URSS des années 30 à l’Europe de l’après-guerre, l’auteur tire les fils de deux histoires qui vont peu à peu se nouer pour former une terrifiante fresque.

Del Arbol revisite ainsi la Russie stalinienne, la guerre d’Espagne et la Seconde guerre mondiale en s’interrogeant sur la manière dont les idéaux et les utopies ont pu conduire à une sauvagerie sans égale et ouvrir sur des systèmes mafieux qui gangrènent aujourd’hui le monde.



Au-delà des tragiques événements qui font le cadre de ce roman, c’est l’humanité que sonde del Arbol. Comment un homme, y compris celui qui est animé d’intentions altruistes, peut-il devenir un monstre ? Comment les plus bas instincts peuvent-ils saillir chez l’homme, même le plus cultivé ? Qu’est-ce qui peut annihiler chez lui tout ce qui était constitutif de son identité - sentiments, idéaux, convictions ?

Quels que soient les lieux et les époques, le point commun à tous ces drames est cette réduction de l’homme à une sorte d’animalité, où seul domine l’instinct de survie, celui-là même qui permet de commettre des actes d’une inconcevable barbarie pour humilier et vaincre l’individu qui est en face.



Ainsi les héros de ce roman sont-ils tous, d’une manière à une autre, confrontés à des situations d’une extrême violence qui vont modeler leur psychologie et orienter leurs actes.

Des actes de même nature, commis parfois au nom de causes diamétralement opposées. Les individus ne sont plus alors que la somme de ces actes, et leur élévation au statut de héros, de victime ou de bourreau ne dépend que de l’issue du conflit dans lequel ils se sont illustrés.

Il n’est pas anodin que cette considération provienne d’un auteur espagnol. La guerre civile qui a opposé une partie de la population à l’autre et la dictature franquiste qui s’en est suivie ont profondément et durablement marqué la société espagnole, qui en porte aujourd’hui encore les stigmates. Andres Trapiello, dans son livre Plus jamais ça, ne disait pas autre chose. Vainqueurs et vaincus d’hier cohabitent en effet au sein de la démocratie qui a succédé à la mort paisible du tyran.



Comme dans La Tristesse du samouraï, Victor del Arbol peint un tableau d’une grande force, dans lequel il ne nous épargne aucune vicissitude. Mais il a un réel talent pour évoquer la violence, voire la barbarie, sans se complaire dans des détails pénibles. C’est pourquoi en dépit du malaise suscité par les horreurs qu’il évoque, les quelque 600 pages de son roman se lisent d’une traite.



C’est noir, c’est très noir ; mais nous n’en avons malheureusement pas fini avec la barbarie qui présente désormais de nouveaux visages. Aussi faut-il la regarder en face pour mieux la connaître et ainsi mieux la combattre.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          133
Le fils du père

En septembre 2011, Diego Martin est en Unité d’évaluation et de soins psychiatriques. Diego Martin (quarante ans) marié et professeur d’université, a torturé et tué Martin Pearce (vingt-quatre ans) le 11 novembre 2010, après trois jours d’horreur …



Pourquoi cet homme, d’apparence pacifique, a-t-il commis un tel acte ? Ses écrits durant son internement seront-ils révélateurs ? Pour quelles raisons n’avaient-il pas revu son père depuis plus de vingt ans ?



En juillet 2010, Diégo était pourtant retourné au village (dans l’Estramadure) pour l’enterrement de son géniteur. Il y avait revu ses frères Octavio et Alberto ainsi que sa soeur Liria. Que c’était-il passé dans la Grande Maison, durant leur jeunesse ? …



Victor del Arbol va nous faire plonger dans les souvenirs des uns et des autres, de père en fils, sur trois générations. Essayer de décortiquer la complexité des liens filiaux, analyser le processus du pardon, de la résilience … Car Victor del Arbol a « le chic » pour appuyer là où ça fait mal !



Un très beau roman, sincère et empreint d’humanité (et de nostalgie) comme ce formidable auteur espagnol sait indéniablement en offrir à ses lecteurs ! Voilà un homme doué d’un talent fou pour l’écriture, qui s’exprime « avec ses tripes » !
Commenter  J’apprécie          120
Par-delà la pluie

Comme pour tous les livres de Victor Del Arbol, c'est noir. Très noir. A ne pas lire un soir de grosse déprime. Plusieurs histoires se rejoignent, le plus souvent dans la mort, au cours des dernières décennies. L'enfance, le franquisme, la violence, le sexe, et hop, on en arrive à cet opus très bien écrit.



Ensuite, pour être très clair, le récit est très descriptif. On découvre petit à petit les événements qui ont jalonné l'histoire des différents personnages et qui les conduisent dans ces pages. Les aléas de la vie sont le plus souvent tragiques, et il n'y a pas beaucoup, pour ne pas dire, pas du tout, de "bonnes personnes".



Il faut faire preuve d'optimisme pour croire en la nature humaine.



Je l'ai fini cette nuit, pendant une phase d'insomnie....
Commenter  J’apprécie          120
Toutes les vagues de l'océan

Un millón de gotas; le titre espagnol me semble mieux correspondre au poème russe auquel il fait référence mais vu que je ne parle pas le russe... bref, c'est un roman que j'ai à la fois adoré et détesté.

J'ai détesté parce que, quoi qu'on en dise, c'est un polar et je déteste les polars, ces histoires abracadantesques et alambiquées où chacun est "le fils caché" de l'autre et cherche à se venger des blessures du passé. Bon ben là c'est ça. Les 2 ennemis jurés, Igor et Elias, ne cessent de se retrouver (Tataannn !) durant 60 ans et de se blesser par personnages interposés. C'est chiant et absolument pas crédible. De plus, les histoires de mafias ne m'intéressent absolument pas, sauf quand elles sont filmées par Coppola. J'ai mis un mois à lire les 200 premiers pages, baillant d'ennui aux chapitres intitulés "Barcelone 2002".

Pourtant, je suis allée au bout parce que je me suis laissée happer par les chapitres russes. Alors, même si le roman ne commence pas par ça, l'histoire commence véritablement quand 4 jeunes communistes européens (deux Britanniques, un Français et un Espagnol) débarquent à Moscou, en 1933, pour un stage professionnel, une sorte d'Erasmus avant l'heure. Ils ont 20 ans; ils sont pleins de fougue et vont participer de leurs mains à l'édification du socialisme radieux. Évidemment, sous Staline, ça tourne vite au cauchemar et nos joyeux drilles se retrouvent accusés de sabotage et déportés à Nazino. Le récit de cette déportation est tellement atroce que j'ai cru que c'était une invention de l'auteur. Mais en fait non, c'est vrai ! Ensuite, je ne spoile pas mais il faut comprendre que tout part de là et notamment de la rencontre entre Igor et Elias dans un train de déportés.

Ce roman nous emmène ensuite au cœur du goulag, de la guerre civile espagnole, de la retirada, de la seconde guerre mondiale, de la Guerre froide, jusqu'à l'affairisme mafieux des années 80 quand l'Espagne est entrée dans la CEE et que l'argent a coulé à flots. Ça, j'ai adoré, notamment parce qu'on est loin du mythe romantique des héros-martyrs de la République espagnole. De plus, la construction du roman est parfaite: un puzzle dont les pièces s'agencent lentement et dont on ne distingue le motif qu'à la fin.

Encore une dernière critique: si vous êtes plutôt thé anglais, porcelaine à fleurs, cottage et chien-chien, passez votre chemin; Toutes les vagues de l'océan c'est meurtres, tortures, déportations, famine, cannibalisme, viols et trahisons. Quelques pages de joie auraient été bienvenues pour respirer un peu.
Commenter  J’apprécie          120
La veille de presque tout

Roman choral organisé autour de pages d'histoire entre 2007 et l'été 2010, avec des retours sur les années 70 en Argentine, de sinistre mémoire puisque c'était le règne d'une dictature sauvage, obtuse et tortionnaire. Mais n'y a t-il pas là redondance...



L'inspecteur Germinal Ibarra est une sorte de héros sombre et secret, il a brillamment élucidé l'enlèvement et le meurtre de la petite fille de onze ans disparue un jour à Malaga.

Aujourd'hui, en 2010, il est appelé par une mystérieuse femme qu'on a amenée à l'hôpital de la Corogne, en Galice. le voilà donc de retour sur sa terre, lui, le Gallego torturé par un lourd secret, lui le mari d'une femme qui essaie de le soutenir comme elle peut, lui, le père désolé d'un enfant a-normal, le jeune Samuel, qui souffre du syndrome de Williams, traits déformés, cœur fragile, toujours au bord du drame, maladie génétique dont souffrait Mozart, selon l'auteur, ce dont je ne trouve trace nulle part.



La femme hospitalisée, c'est Paola, venue il y a trois mois se cacher dans ce petit village galicien, au fond d'une campagne qui ressemble à la Bretagne. Là vivent des êtres atypiques : la Portugaise Dolores, qui a fui Dieu sait quoi, le vieil Argentin Mauricio, rescapé de la dictature argentine et qui a commencé par fuir en Allemagne avant de choisir ce trou perdu de la côte galicienne. Son petit-fils, Daniel, étrange jeune homme rescapé de l'incendie qui a détruit toute sa famille. Là Paola trouve un havre de paix, à l'abri de....quoi exactement ?



Les destinées douloureuses d'Ibarra et de Paola- Eva se croisent et se recroisent, entre meurtres, viols, et douleurs inconsolables. Un même but les réunit : comprendre, se mettre à l'abri, réparer ce qui peut l'être. Essayer de vivre.



Le roman est sombre, douloureux, il interroge sur la possibilité de résilience, sur le pardon, sur la permission, un jour, de découvrir un horizon plus clair. Aucune légèreté, aucun optimisme possible, c'est noir, c'est douloureux, bien écrit, avec des lieux et des personnages vivants. J'ai juste été un peu dérangée par la construction chronologique du roman qui, à mon avis, n'apporte qu'une certaine confusion.



Une bonne expérience cependant que la découverte de cet auteur catalan.
Commenter  J’apprécie          120
Par-delà la pluie

On est à Tanger en juillet 1955. Thelma est en train de se noyer, elle tient sa fille Héléna par la main. C’est un suicide.

On est à Séville en février 2014. Miguel veut prendre l’air, et soudain il se sent perdu, il ne sait plus où il est, il a les prémices de la maladie d’Alzheimer.

Toujours en février 2014. Ces deux personnes vont faire connaissance à la résidence Poniente à Tarifa.

Puis on se retrouve à Malmö en Suède avec le sous-commissaire Gövan et Yasmina.

J’ai d’abord pensé que ce livre était une histoire sur la vieillesse, la fin de vie, ce qui m’aurait tout à fait intéressée, tant Del Arbol décrit avec un grand réalisme les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Mais c’est également un roman policier, avec tous ces ingrédients : enquête, intrigue, suspens et rebondissement. Ce roman policier est également un road-movie, nos deux héros vont tout faire pour retrouver leurs enfants, chacun pour un motif différent : Miguel veut se rapprocher de sa fille Natalia, à Barcelone, et qui subit la violence conjugale ; Helena veut revoir son fils David, qui vit à Malmö avec lequel les relations sont très réduites, elle ne connait ni sa belle-fille, ni ses petits-enfants.

Miguel a sans arrêt des visions de son père disparu lors de la guerre d’Espagne, Helena va découvrir les lettres que ses grands-parents lui ont cachées, et que son père lui écrivait, depuis les lieux où il se cachait.

L’auteur nous fait découvrir El Valle de los Caídos situé dans la vallée de Cuelgamuros.

Le commissaire Gövan a des ambitions politiques.

Il y a dans ce roman un grand nombre de personnages et une quantité de lieux parcourus.

Dans son enquête, l’auteur aborde les thèmes de la drogue et de la prostitution en Suède, ce pays où tout devrait être lisse, l’abandon des pères, la douleur des mères durant la guerre civile en Espagne, l’homosexualité, la violence conjugale, les ambitions politiques et la corruption, la déception amoureuse, les relations difficiles entre parents et enfants, les secrets de famille, ….

Nos deux vieillards héros du roman, sont absolument magnifiques, et bien vivants à la fin de leur vie. Mais sans exagération, ni exubérance.

Livre aux entrées multiples, histoire prenante, personnages attachants, et ce qui fait le charme d’un roman policier, plusieurs sorties possibles et une fin inattendue.

Commenter  J’apprécie          121
Toutes les vagues de l'océan

Après avoir lu quelques critiques positives et que ce roman avait été élu par le magazine Lire, meilleur polar de l’année 2015, j’ai eu très envie de découvrir cette épopée géniale qui nous entraine en Russie jusqu’en Sibérie sous l’ère terrible de Staline, en Espagne durant la guerre civile et sous l’époque de Franco, en France à Argelès pendant la seconde guerre mondiale et de nouveau en Espagne, à Barcelone, dans les années 2000. Un pur bonheur de lecture ! Avant d’aller plus loin, je rajoute qu’il a également obtenu le Grand Prix de littérature policière, roman étranger 2015. Récompense ô combien méritée.

L’auteur est espagnol, travaille dans la police, mais a fait aussi des études d’histoire, ce qui explique sans doute la précision avec laquelle il nous relate ces évènements historiques véridiques. Le grand fait terrible qui porte en partie la trame de cette histoire, ou plutôt de toutes ces histoires, est la déportation massive de pauvres hères en Sibérie sous Staline, dans l’île de Nazino en 1933. L’île de Nazino est un endroit désertique, marécageux, isolé, loin de toutes civilisations, dans un froid polaire ou une chaleur torride infestée d’insectes, où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont essayé de survivre sans quasi aucune nourriture, sans baraquement, sans rien… on l’a même surnommé l’île des cannibales, car des actes de cannibalisme ont eu lieu pour survivre. Une véritable horreur où l’homme n’a plus rien d’humain. Et parmi ces déportés, de trop nombreux innocents… le régime de la terreur de Staline n’est pas un vain mot.

L’auteur avec une grande virtuosité et avec maestria nous tricote et détricote les destins de quelques hommes et femmes, sur presque un siècle. Leurs vies, leurs actes s’entremêlent entre eux et s’inscrivent dans l’histoire du 20e siècle.

Au départ, 4 jeunes hommes exaltés, communistes, venant d’Espagne, de France, d’Angleterre, arrivent à Moscou pour terminer leurs études d’ingénieurs et mettre leurs compétences et leurs bonnes volontés au service de cette grande nation qu’est l’URSS du camarade Staline. Ils sont jeunes, croient en la vie, en leur bonne fortune et surtout en l’Union Soviétique. Leurs destins tragiques vont s’écrire dans ce pays, se nouer et se dénouer…. Toutes leurs vies en seront marquées à jamais ainsi que celles de leurs descendances pour ceux qui s’en sortiront vivants et qui pourront repartir vers leurs pays.

On suit en particulier Elias Gil qui finira par sortir « vivant » de cet enfer de Nazino et son fils Gonzalo Gil, devenu avocat à Barcelone.

Il est impossible de raconter ce roman qui pour moi, n’est pas un polar, mais bien au-delà. Et franchement, son titre est adéquat dans le sens, où une fois lancé dans ce roman, on ne peut en sortir qu’une fois la dernière page tournée. Et je pense que je vais encore y penser très longtemps.

Ce roman est une véritable saga familiale aux nombreux secrets, des histoires d’amour, des récits de combats pour la vie, pour la survie, pour des idéaux, des épisodes historiques terribles mais passionnants. J’ai beaucoup appris en le lisant. Dans sa partie stalinienne, il m’a fait penser à un autre roman que j’ai lu sur cette période : « Le météorologue » d’Olivier Rolin. Très bon aussi. Staline est vraiment l’un des hommes les plus abjects et cruels de ce 20e siècle.

Je vous recommande très vivement la lecture de ce livre, petit pavé de 600 pages mais qui se lit, se dévore. On ne voit pas les pages défiler. Il y a une telle puissance d’écriture et des histoires fortes, belles, terribles. L’un de mes grands coups de cœur de cette année.

Commenter  J’apprécie          120
Le fils du père

Celui ci, je ne peux pas ne pas laisser un petit commentaire. Voilà 5 livres lus en décembre que je n'ai pas critiqués, je suis un peu fainéante...



"Le fils du père" de Victor Del Arbol est un roman magistral qui, à l'instar des autres oeuvres de cet auteur, allie la grande Histoire à la petite histoire, en l'occurence le destin de trois générations d'hommes et de femmes, mais surtout d'hommes.



Diego, enfermé en hôpital psychiatrique suite à un acte qu'il a commis, va raconter son histoire, laquelle découle de l'histoire de son père, laquelle découle de celle de son grand père.

Et nous allons suivre un récit passionnant sur trois générations d'hommes marqués par un destin hors du commun, des années 30 à 2010.

Toujours avec un point commun entre tous : celui de ne pas savoir aimer, de rendre leur famille malheureuse, de transmettre une sorte de gène du malheur et de l'autodestruction.



Un roman noir qui nous entraine de l'Espagne de Franco à la Russie lors de la seconde guerre mondiale avec le grand père et de Barcelone au Sahara oriental avec le père. Des "séjours" qui ne laissent pas un homme indemne.



Diego, en digne héritier de ses ainés a hérité d'un poids. Un poids qui va le conduire à commettre l'irréparable.



Passionnant, très riche et intelligent.

Un très grand auteur !



Commenter  J’apprécie          110
Le fils du père

Victor del Arbol n’est jamais aussi bon que lorsqu’il revient visiter les conflits du XXe siècle, la guerre civile espagnole et le sort des combattants enrôlés sur le front de l’Est au cours de la seconde guerre mondiale. Ce fut la trame de « Toutes les vagues de l ‘océan », de la « Tristesse du samouraï », cette fois il vient plus profondément encore sonder les effets transgénérationnels du Trauma et pister la violence creusant son chemin de répétitions au fil des générations.

D’une construction complexe qui nous maintient en vigilance, le texte dont le style se fait parfois un peu lourd (traduction?) s’enfonce dans son exploration des abysses où chacun.e a sombré. C’est d’une noirceur sans issue… Aussi est-on surpris.e du revirement ultime sans cohérence avec la démonstration du récit et encore moins avec la psychologie des personnages concernés. Comme un remord de l’auteur de nous avoir entraîné si loin dans l’humanerie ( pour reprendre le mot si juste de Claude Nougaro).

Cela n’enlève rien à la qualité de ce livre, littéralement captivant.
Commenter  J’apprécie          110
Le fils du père

Cela faisait longtemps que je voulais découvrir cet auteur et je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai mis autant de temps. Je comptais commencer par son dernier livre et finalement j'ai opté pour celui-ci.

J'ai fait le bon choix et je vous le dis d'avance, avec ce roman, il a mis la barre très haut.



Le fils du père est une histoire déchirante, intense, puissante, qui pousse à la réflexion et, je dois l'admettre, un peu déprimante. J'ai été touchée par tant de douleur et de souffrance.



L'intrigue est complexe et très sombre. On ne peut pas faire plus noir. Une saga familiale, un voyage à travers trois générations et à travers l'histoire de l'Espagne, de la guerre civile à nos jours, en passant par la Seconde Guerre mondiale.

Il aborde de nombreux thèmes douloureux et forts, l'abus, la maltraitance, le ressentiment, la haine, la misère, la violence, entre autres. Je ne vous dévoilerai pas tout pour ne pas spoiler, mais l'horreur et la cruauté sont très présentes. Les racines et les liens familiaux sont au centre de l'intrigue et en particulier, comme on peut s'en douter, la relation père-fils. L'histoire est davantage centrée sur les hommes, mais les femmes, bien que moins présentes, jouent un rôle majeur.



Les personnages, tout en nuances, sont bien travaillés. Même si je n'ai pas ressenti d'empathie, j'ai souffert avec eux et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, mon coeur s'est serré de plus en plus.



Víctor del Árbol écrit extrêmement bien, mais je ne m'attendais pas à une telle dureté. Il ne nous épargne rien, son écriture est directe et crue et il n'y va pas par quatre chemins. C'est addictif et il vous accroche dès les premières lignes.



Un livre puissant et très émouvant qui m'a énormément touchée et secouée.

Je vous le recommande fortement, mais préparez-vous, vous n'en sortirez pas indemne.



Lecture en VO
Lien : https://www.facebook.com/lec..
Commenter  J’apprécie          119
Par-delà la pluie



Par-delà la pluie.

Victor DEL ARBOL

Coup de coeur



Miguel et Helena ne se connaissaient pas avant de se retrouver dans la même résidence pour seniors à Tarifa.

Lui parce que sa fille Natalia avait perçu les premiers signes de troubles de la mémoire et elle parce qu’elle l’avait décidé.

Ce qu’ils ignoraient c’est que cette rencontre allait les emmener à Barcelone, à Madrid et à Malmö.

Les septuagénaires ayant des comptes à solder avant l’ultime voyage et ce road-trip là (au volant de la superbe voiture de Miguel) était fait pour venger un père de son gendre, accorder le pardon d’un fille à son père, faire payer un flic manipulateur entre autres.

Des années 1950 aux années 2014 les destins s’entremêlent et chaque nouveau chapitre apporte son lot de noirceur et d’éléments capitaux à l’histoire.



Ce roman est riche, ce roman est intéressant et ce roman est grand !

Une histoire qui voyage dans le passé, dans la géographie et dans l’âme de ses personnages.

Ils sont plantés là, forts, monumentaux et ils apportent une pierre à l’édifice de la vie.

Qu’on ne s’y trompe pas : c’est un roman noir au sens classique mais aussi teinté de tendresse et de nostalgie.

Les thèmes ne sont pas joyeux entre violence conjugale, dégénérescence physique et cognitive, abandon, prostitution, meurtres et tortures mais une lumière se dégage pourtant, celle de l’espoir d’une vie apaisée après des comptes enfin réglés et la possibilité d’une dernière histoire d’amour.

Coup de coeur
Commenter  J’apprécie          110
Par-delà la pluie

Je pensais lire un polar et je ne retrouve finalement avec une histoire de souvenirs et de famille, mêlant passé et présent.



J'ai trouvé cela lourd et long, ponctué de sexe et de violence assez désagréable.

La fin est un peu plus intéressante mais j'ai trouvé l'ensemble très confus, beaucoup de personnages qui ne sont pas toujours nommés, des morts, des vivants. Les personnages principaux m'ont laissé assez indifférente, bref une lecture décevante.



Le quatrième de couverture est également trompeur sur la teneur du roman.
Commenter  J’apprécie          111
Avant les années terribles

Victor del Arbol a déclaré dans une interview avoir mis huit ans pour écrire ce livre, après sa rencontre avec une personne qui lui a appris ce qui se passait en Ouganda avec l'armée de Joseph Kony.

Celui-ci est connu comme un chef de guerre sanguinaire, réputé pour sa cruauté, en conflit contre le gouvernement du président Yoweri Museveni . Depuis la fin des années 80, le rebelle illuminé fait régner la terreur dans la région. Son armée se compose principalement d' enfants qui ont été enlevés dans leurs villages , enrôlés de force ou réduits à l’état d’esclaves.

Ses victimes sont ces enfants-soldats qui perdent leur famille et leur enfance, mais aussi les Noirs albinos qui sont pourchassés pour être sacrifiés à des fins de sorcellerie.



L'auteur maîtrise parfaitement le sujet et ses révélations sont d'autant plus terrifiantes qu'elles sont documentées. Le roman va permettre au lecteur de découvrir une réalité historique de l'Ouganda tout en s'abandonnant au rythme et au sens de l'intrigue que l'auteur espagnol maîtrise parfaitement en tant qu'auteur de thrillers policiers.

Le va-et-vient entre passé et présent, entre Ouganda et Espagne, met l'accent sur la résilience nécessaire pour survivre, sur la reconstruction d'un individu dont l'enfance s'est construite dans la violence.



Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Victor del Arbol Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8149 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}