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Critiques de Victor del Arbol (598)
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La veille de presque tout

J'avoue ma perplexité et un brin de déception.

Je ne sais pas par quel bout aborder cet avis, comme je n'ai pas su quoi penser en cours de lecture, partagée entre agacement et curiosité pour la suite.



Comme à son habitude, Victor Del Árbol commet un roman très sombre, même un peu glauque et passablement "foutraque", un livre qui donne l'impression d'être la somme de plusieurs histoires en une seule: un serial killer (vite dégommé), des viols et des morts d'enfants à toutes époques, une kyrielle de pathologies médicales (dépression, folie, addictions diverses, autisme, dédoublement de personnalité), le tout chapeauté par le contexte historique épouvantable de la dictature argentine avec bourreaux et disparitions.



Ça fait beaucoup de malchance pour les quelques quidams qui se croisent dans ce roman ! Pas étonnant que cela manque de liant.



Passé ce bémol en crédibilité, l’univers « Thriller noir » de l’auteur est toujours là, avec ce sens de la démesure dans les faits, au détriment du contexte historique documenté. L’ensemble se lit avec aisance, porté par un montage temporel original. Les personnages sont torturés, brisés, introspectifs. Aucune chance de s'y identifier ou de les trouver sympathiques, mais peu de risque de les oublier.

Tout cela donne une atmosphère pesante à souhait, et laisse peu de place à la réflexion sur le travail de deuil, la résilience, les notions de culpabilité et de pardon que les faits peuvent évoquer.



Au final, une lecture appréciée en demi-teinte, beaucoup moins addictive que le très beau « Toutes les vagues de l’océan » qui m'avait conquise.

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Toutes les vagues de l'océan

Grandiose ! Beaucoup plus qu'un polar. Comme les deux autres romans de Victor del Arbol, le livre nous transporte dans différentes époques et tisse une histoire, une intrigue, des personnages que je ne suis pas près d'oublier !



Le livre est d'une richesse incroyable et nous transporte dans la jeune république espagnole, la guerre civile, le franquisme, l'exil républicain, le stalinisme, le goulag, et j'en oublie certainement.



Les personnages sont riches, troubles, complexes. Nous accompagnons certains d'entre eux pendant plus d'un demi siècle, avec leurs blessures, leurs cicatrices. Il y a un cyclope, une tenancière de librairie, un barman, des avocats, des enfants, des adultes, des vieux. Ni bons, ni mauvais. Des "vrais" personnages.



Une richesse d'écriture fantastique, je pense qu'il doit y avoir un gros travail de traduction. Pour avoir échangé quelques mots avec Victor del Arbol lors d'un salon Polar du Sud à Toulouse, il parle très peu français et s'était excusé de me faire sa dédicace en espagnol.



Ses romans sont d'une noirceur profonde, mais c'est très difficile de poser ces livres, car ils sont d'une densité peu commune.



Pour ceux qui aiment les polars, mais pas seulement parce qu'on est au delà du polar, il ne faut pas hésiter à tenter l'aventure de passer 600 pages à Barcelone et dans son histoire.
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La tristesse du samouraï

Un roman noir, très noir...

Un voyage époustouflant dans l'Espagne d'après guerre jusqu'à la tentative du coup d'Etat de 1981..."les larmes de l'Histoire".

Une tragédie universelle sur la folie des Hommes.

Du grand art, Victor del Arbol est un grand maître!

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La tristesse du samouraï

J'ai particulièrement apprécié ce polar, le nombre de citations que j'ai relevées en est une preuve. Il faut dire que l'écriture est très belle et bien construite.

Ce roman est pour moi l'histoire de deux femmes qui ne se rencontreront jamais et pourtant qui seront liées à travers les années: Maria, jeune avocate sur son lit de mort et Isabel, belle Espagnole qui veut fuir son pays. Autour d'elles gravitent des hommes, des massacres, des vengeances, de l'amour, de la haine...

Il s'agit de ne pas perdre le fil de l'histoire pour se rendre compte que tout se lie.

Une grande tragédie complexe et subtile.

Auteur à suivre...
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Le Poids des morts

Le Poids des morts est le premier roman de Victor Del Árbol, publié (et primé) en 2006, réédité en espagnol en 2016 et finalement traduit et publié en français en 2020 seulement. On y retrouve les grands thèmes chers à l’auteur : le souvenir de la Guerre civile, la dictature de Franco et son cortège d’ignominies, bien sûr, une belle galerie de machos plus ou moins détestables, des enfants orphelins ou mal aimés, des traîtres, mais aussi, comme l’annonce ce beau titre, le poids des morts, des siens propres et de ceux des autres. Ce terrible récit se déroule pendant que Franco agonise, sur fonds de dénonciations, de bravades potaches qui tournent au drame et de règlements de comptes. J’oubliais les amours non partagées, les amours/haines, les amours vénales, bref, les variations sur les amours folles et malheureuses.

***

« Aujourd’hui, je n’écrirais sans doute pas cette histoire de la même façon. C’est justement pour cette raison que nous n’avons pas voulu remodeler le texte ou le corriger au-delà des quelques détails nécessaires. Avec ses défauts et ses qualités, ce roman était une déclaration d’intention. Ma voix narrative et mon univers sont déjà là. Je m’y reconnais, et j’espère que toi, lecteur, tu m’y reconnaîtras aussi. » On ne peut pas dire les choses mieux que l’auteur dans sa note d’introduction (page 12). Tout est là, non pas en germe, mais déjà bien fleuri. Il est probable que, si c’était mon premier contact avec cet auteur, j'aurai mieux noté ce roman… Ou peut-être pas : j’ai quand même vu le coupable venir de loin !
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Le Poids des morts

Victor Del Arbol fait partie de ces auteurs dont j’adore les romans mais dont je repousse toujours la lecture. En effet, ses histoires sont tellement sombres et dures qu’il faut que je sois dans les bonnes conditions pour l’apprécier à sa juste valeur. En revanche, à chaque fois, je ne suis pas déçu !



« Le poids des morts » arrive chez nous maintenant alors qu’il est le premier roman publié par l’auteur il y a plus de dix ans. Mais il ne déroge pas à la règle. On peut constater que la noirceur était déjà omniprésente, même à ses débuts.



Dans cette aventure, des personnages sont confrontés à leur passé. En couvrant principalement une période de l’histoire espagnole de 1940 à 1975, l’auteur met en lumière le côté sombre de l’État franquiste. Il nous offre une critique acerbe de ce système dans lequel tous les moyens étaient bons (violence, viol, chantage…) pour faire régner l’ordre. C’est une nouvelle fois brutal et tragique.



Comme toujours, les personnages sont nuancés, jamais caricaturaux. Ils ont chacun une part d’ombre qui les rend humains. Dans le cas présent, même si leurs destins sont intéressants, je les ai trouvés un peu désincarnés. Leurs histoires passent devant nos yeux, mais il manque de l’émotion, qui était pourtant d’habitude la marque de fabrique de l’auteur.



Il est vrai que dans cette période difficile, ce n’est pas une lecture qui vous remontera le moral. Ce roman n’est pas non plus le meilleur de cet écrivain, qui a fait bien mieux ensuite. Mais pour son premier écrit, Victor Del Arbol fait déjà preuve d’une véritable capacité à parler de résilience, avec toujours cette question en suspens : Est-ce que les drames du passé détruisent l’Homme ou le font avancer ? Il semble bien décider à continuer d’y répondre.
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Par-delà la pluie

Par-delà la pluie de Victor del Arbol est un Grand roman, souvenez-vous du film American Beauty pas pour l'histoire mais par la beauté qui s'en dégage. On se sent privilégié de lire une oeuvre de cet auteur mais tellement insignifiant de partager cette beauté et que les mots me manquent. Des destins qui se croisent qui se frôlent, sans jamais juger les choix que ses personnages ont fait face à la vie, telle une immense clameur de pourquoi et de regrets que l'auteur dit dans ses mots que la vie n'est pas une affaire de justice mais plutôt de chance et d'opportunité qui n'a rien à voir avec la bonté et l'honnêteté. L'auteur est espagnol et à travers toutes ses oeuvres dont celle-ci il essai d'exorciser la guerre civile que son pays a vécu dans les années 30 avec la victoire de Franco. Avec ce que j'ai vu de la réaction de l'Espagne avec les catalans je me dis que le fantôme de Franco est encore très présent dans ce pays. Un roman merveilleux qui fait de nous mortels des êtres à part.

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La veille de presque tout

Victor Del Arbol est un auteur de polar espagnol qui sévit depuis quelques années, avec de nombreuses critiques positives. Etant un grand adepte de ce genre et après lui avoir longtemps tourné autour, je me suis enfin décidé à découvrir son univers grâce à sa dernière création.



Pour le lecteur qui s’attend à un polar classique avec une intrigue importante ou des rebondissements à foison, je lui conseille de reposer cet ouvrage. Et pour le lecteur qui recherche une histoire légère ou qui cherche un livre qui lui fera du bien, alors là, je lui conseille même d’arrêter de lire ma chronique sur le champ et de plutôt relire une des précédentes (vous verrez, elles sont sympas aussi !).



Différents mystères jalonnent tout le roman. Mais ces énigmes servent juste de trame à l’histoire et leurs résolutions ne sont pas vraiment importantes. On s’attache plus aux causes qu’aux conséquences. C’est donc dans le passé des personnages que l’on va chercher la vérité. Alternant entre les différents points de vue et naviguant entre les différentes périodes, l’auteur creuse la psychologie de ses protagonistes. Il revient dans le temps afin de comprendre les évènements qui ont mené les acteurs à ces situations.



Le moins que l’on puisse dire alors, c’est que ce livre ne respire pas la joie. Les vies racontées sont particulièrement sombres et saturées de tristesse. A travers tous ces portraits, l’auteur aborde des thèmes tels que la disparition, la torture, le viol ou le meurtre qui conduisent au chagrin, à la vengeance ou à la folie. Résumée ainsi, vous avez saisi que cette histoire n’est en rien réjouissante mais qu’elle analyse en profondeur les répercutions que peuvent avoir les drames sur nos vies.



Victor Del Arbol sonde l’âme humaine face à la tragédie. Il brosse le portrait de personnages aussi déchirés qu’attendrissants, avec une vraie mélancolie qui nous les rend attachants. Porté par une belle écriture, l’univers sombre de ce roman m’a beaucoup plu, même si j’ai craint un peu la surenchère de désespoir. Après cette lecture, il me faut donc très vite passer à autre chose pour ne pas tomber à mon tour, au fonds du trou.
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Par-delà la pluie

La dédicace de ce roman de Victor del Arbol donne d’emblée le La : « A ceux qui aiment la vie par-delà les déroutes ».

Tout commence à Tanger en 1955. Thelma, une Espagnole de bonne famille pleure la fuite de son mari adoré. Au lieu de lutter pour se reconstruire, elle préfère se laisser couler vers l’abîme. Un matin où l’exaltation suit la prostration, elle arrache sa fille Helena (12 ans) à son sommeil pour l’emmener voir la mer.

Au lieu d’un bain mère-fille réparateur, Thelma a décidé de se suicider et d’entraîner son enfant avec elle... Le climat de cette intrigue est d’emblée donné... Mais à peine s’est-on remis de ce choc qu’on se retrouve à Séville en 2016 dans l’appartement confortable de Miguel, un ex-directeur de banque devenu veuf.

Alors qu’il rend visite à ses copains retraités dans un café du quartier, il est subitement victime d’un blanc mental : il ne sait plus où il est et ce qu’il fait là. Alzheimer a frappé. Au même moment, à Tarifa deux-cents kilomètres plus au sud, Helena se souvient de son sauvetage par ses grands-parents maternels Whitman. De l’affection que lui prodiguait sa grand-mère Alice, des années passées ensuite comme interne dans un prestigieux collège britannique. Et surtout de Louise, sa meilleure amie et son premier grand amour.

Sans transition, on se retrouve à Malmö en Suède. Yasmina, petite-fille d’un immigré marocain flirte avec le commissaire Gövan, un notable marié et faussement droit dans ses bottes. Elle tombe irrémédiablement amoureuse de lui, mais elle n’est pas certaine que la réciproque soit vraie tant le fossé social qui les sépare semble difficile à combler.

Tous ces personnages l’ignorent encore, mais un fil ténu les relie que seul l’épilogue révélera. Et contrairement à ce que les quelques lignes ci-dessus laissent penser, ce roman choral n’est pas déprimant, mais il est dur. Comme la vie parfois.

J’ai été incapable de lâcher ce pavé de cinq-cents pages malgré les coups incessants encaissés par ses nombreux protagonistes. J’ai rentré ma tête dans mes épaules et j’ai poursuivi cette quête haletante, car Victor del Arbol traite avec élégance des sujets qui nous ébranlent en tant qu’humain : la trahison par son meilleur ami, l’abandon, la maladie mentale, les regrets de toute une existence, la lâcheté crasse et la violence...

Mais il parle aussi, heureusement, d’amitiés improbables, d’amour filial, de résilience, de seconde chance et de vies qui, jusqu’au dernier souffle, restent à écrire !

Une très belle découverte que ce romancier ibérique dont j’ai hâte de lire d’autres romans.
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Par-delà la pluie

Roman à histoires multiples foisonnantes. On ne s'ennuie pas un seul moment dans ce roman policier. Ce n'est pas le premier que je lis de cet auteur mais celui-ci m'est apparu meilleur que les autres déjà lus. A l'inverse de ce qui se passe souvent. Ici, l'auteur ne semble pas voir tarir la source de son imagination. Et c'set tant mieux pour nous.
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La maison des chagrins

Le titre ne prédispose pas à imaginer une lecture paisible. On peut même se risquer à dire que Victor del Arbol produit un roman où le maître mot est la solitude des êtres.



Fracassés par des parcours personnels, les personnages sont liés par les fils invisibles voire improbables, tricotant des vies de galère ou de souffrance nouées par la perte, la culpabilité ou le remords. S’y m’ajoute un composante de vengeance qui donne une tension au récit. Le montage narratif est intelligent mais particulièrement alambiqué, l’imbroglio des faits et des recoupements sont parfois de grosses ficelles mais le tout reste addictif.

Voici donc un roman ténébreux et touffu, même étouffant, comme l’auteur les affectionne.



Sans aimer me flageller dans des lectures dépressives, je suis bluffée de la capacité de mettre en mots la face obscure des individus. L’auteur en fait une fine analyse, réfléchie et pertinente, telle une approche documentaire. Impossible de ne pas s’attacher aux personnages, à leur parcours, mais il faut composer avec une psychologie torturée et oppressante.



Un peu éprouvant tout cela. Une noirceur en surenchère qu’il faut affronter jusqu’aux ultimes pages.



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Toutes les vagues de l'océan

Je découvre Victor del Arbol avec cette magnifique histoire, qui se joue des genres, à la fois roman historique, familial et polar ! À Barcelone, début des années 2000, un avocat de quarante ans, semi raté, voit sa vie chamboulée par le suicide de sa soeur, policière, avec qui il était en froid. Elle lui a légué une mission: amener aux autorités son enquête en cours sur une filière d'exploitation sexuelle d'enfants.



Gonzalo prend le risque de sortir de sa zone de confort/de médiocrité, et reprend vie, révélant la meilleure part de lui-même. À travers cette mission, il part à la découverte de son père, Elias, disparu brutalement 30 ans plus tôt, et dont l'auteur nous raconte le destin incroyable et impitoyable, jeune ingénieur communiste Espagnol qui se retrouvera envoyé au goulag en Sibérie dans les terribles années 1930. Il en reviendra, contre toute attente, mais marqué à jamais par la cruauté inouïe de cette expérience. Il participera à la Guerre Civile en Espagne, ensuite il retournera en URSS au service de la terrible police secrète, sera un héros de la Deuxième Guerre... L'auteur nous mène de main de maître vers la réunion entre le passé et le présent, tout est lié, je ne vous en dis pas plus.



J'ai beaucoup aimé le développement du personnage de Gonzalo, un homme terriblement humain, lâche et courageux, qui porte sur sa vie un regard lucide. Bien que le roman porte d'abord sur le père et le fils, de nombreux autres personnages donnent vie à cette histoire, les deux femmes d'Elias, la femme de Gonzalo, l'amante de Gonzalo, la mère de celle-ci, le policier, le père du policier, le fils de Gonzalo, et un méchant horrifique... Ils sont tous tellement bien décrits...nuancés... (sauf le méchant ;)



Et l'écriture... Magnifique, un peu lyrique, avec des réflexions sur la vie, la mort... et un vocabulaire d'une précision !...
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Toutes les vagues de l'océan

Gros coup de coeur.

Un auteur espagnol que j'ai découvert grâce à la tristesse du samouraï et qui me plaît de plus en plus.

Le roman se déroule des années 30 jusqu'aux années 2000 avec un épilogue dans les années 2010, alternant les différentes époques.

Un voyage à travers la Russie communiste des années 30 par le biais d'un groupe de 4 camarades, dont l'espagnol Elias, venus en Russie pour leurs études. Ce voyage changera et modelera leur vie à jamais.

Puis l'histoire se poursuit à travers l'Espagne et ses différents bouleversements politiques.

En parallèle, nous suivons Gonzalo un avocat, le fils d'Elias, qui suite au suicide de sa soeur policière, se retrouve bien malgré lui en train d'enquêter sur la mafia russe installée en Espagne.

Une histoire de famille, Gonzalo au fil de ses recherches retrace la vie et les secrets de son père Elias, une figure incontournable du communisme espagnol, idéalisé par sa mère et disparu du jour au lendemain. Une histoire d'amis, de haine, de trahison, de souffrance, de sacrifices, de politiques, d'absurdité. Jusqu'au peut-on aller pour sauver sa propre vie ? Des êtres obligés de continuer à vivre avec leurs choix douloureux, assumés ou pas.

Une histoire de femmes aussi, en effet les femmes occupent une place centrale dans le roman, des femmes meurtries, trahies, blessées, mais aussi fortes et amoureuses.

Un roman haletant avec une intrigue passionnante sans temps mort, des personnages très bien travaillés, une foule de personnages secondaires récurrents tout aussi intéressant. Ce livre m'a permis de découvrir l'île de Nazino et ses horreurs, je ne savais pas qu'elle avait réellement existée.
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La tristesse du samouraï

Quel livre incroyable, quelle tristesse après la lecture.



L'auteur a su avec brio mélanger un excellent polar à certains événements historiques de l'Espagne dans son œuvre.



L'intrigue se déroule entre deux époques espacé de quarante ans (1941 à 1981) où les enfants sont confrontés au passé et aux erreurs de leurs parents...



Le livre de Víctor del Árbol est extrêmement bien écrit (merci au traducteur). J'ai remarqué aucun temps mort et le puzzle du récit s'emboîte au fur et à mesure que les pages se tournent. Le titre prend tout son sens une fois le roman achevé.



Je vous recommande sans hésitation cette lecture.
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Toutes les vagues de l'océan

j'attendais beaucoup de ce livre dont on m'avait dit grand bien.

Le moins que je puisse dire, c'est que le projet de l'auteur était ambitieux et qu'il sait écrire!

Cette fresque très noire s'étale des années 1930 jusqu'aux années 2010. Non seulement, elle traverse le temps mais elle traverse aussi l'espace : l'Espagne- la Russie- la France dans les pires moments du 20ème siècle, et mêle plus de 20 personnages.

Au centre du récit, Elias Gil, jeune ingénieur espagnol et communiste, parti en URSS pour participer aux ambitieux projets de Staline, dont le destin bascule en 1933, lorsque, accusé de défaitisme et d'espionnage, il est déporté dans l'île de Nazino.

Sa route croisera alors celle d'Igor Stern, autre déporté, de droit commun celui-là, dont la cruauté est sans limite et qui fait régner la terreur au sein de cette communauté d'exclus.

Le destin des deux hommes s'imbriquera tout au long de leur vie et pèsera très lourdement sur la descendance d' Elias.

Victor del Arbol a construit son intrigue avec un indéniable savoir-faire, avec ce qu'il faut de surprises, de rebondissements, d'alliance et de trahisons, un peu comme un scénario de série.

Il nous démontre qu'il n'y a pas de rédemption pour ceux qui ont vécu l'horreur. A partir d'un certain niveau de déshumanisation, peu importe ce qui pousse à agir, peu importe les idéaux, il ne reste que la violence à l'état brut, qui marquent les âmes et les transforment. Au bout du compte, Elias et Igor, ce sont les mêmes!

L'auteur excelle dans la description de la violence et de l'horreur.

J'ai pourtant de sérieuses réserves sur ce roman.

La principale vient de ce que j'ai ressenti une certaine forme de complaisance à décrire le pire, allant pour moi jusqu'à l'écoeurement.

une autre reproche porte sur le manque d'épaisseur psychologique de certains personnages. Je n'ai pas toujours compris ou adhéré aux ressorts de leurs actions.

Quelques exemples:

Pourquoi Elias devient-il un père abuseur?

Est-ce parce que j'étais fatiguée que je n'ai pas compris le rôle d'Anna dans la disparition d'Elias et que les circonstances exactes de sa mort et de sa disparition me sont restées obscures?

Je n'ai pas cru au couple Gonzalo/Lola.

Je n'ai pas été convaincue par le personnage de Luis qui a pourtant un rôle déterminant.

Et le personnage de Carlos? Qu'apporte-t-il à l'histoire?

L'auteur a lourdement chargé la barque. Je salue cependant la somme ed travail et la mise au jour de l'histoire de l'île de Nazino.

Et je suis sortie de ce livre un peu agacée de lui avoir consacré autant de temps au détriment de lectures moins sombres et terrifiantes!
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Par-delà la pluie

Il y a quelques années, j'avais lu La tristesse du samouraï, premier roman publié en France de Victor del Arbol, qui lui a apporté le succès (mérité) et la notoriété. Un roman profondément triste, dur mais d'une incroyable densité, révélant les horreurs de la guerre civile espagnole à travers les échos de cette période des décennies plus tard. Je me souviens en avoir admiré la dextérité de la construction. Pourtant, j'étais réticente à replonger dans son univers, très noir à mon goût. Le thème de Par-delà la pluie m'a semblé plus abordable, moins désespéré, et une rencontre en librairie avec l'auteur a fini de me convaincre. Bonne pioche ! Ce roman est superbe, non pas pour sa facette polar qui sert simplement de prétexte. Non, il est superbe pour le regard que l'auteur porte sur la vie, le temps qui passe et les échéances qui se précisent avec leur cohorte de regrets, de remords, d'envies de se retourner sur son passé et de besoin de réconciliation.



C'est avant tout l'histoire d'une rencontre, une vraie. Entre deux êtres au crépuscule de leur vie, plus proches du renoncement que du nouveau départ. D'ailleurs, ils se rencontrent dans une maison de retraite, près de la mer, à Tarifa. Miguel se sait condamné à moyenne échéance par une dégénérescence neurologique qui lui cause déjà parfois quelques absences. C'est un homme habitué à tout planifier, ancien directeur de banque à la vie sans surprise. Sauf une fois, une aventure d'un week-end qu'il n'a jamais oubliée. Il s'est résolu à regarder les heures passer, loin de sa fille Natalia qui, à quarante ans s'apprête à devenir mère mais dont la relation amoureuse est empreinte de violence. De son côté, Héléna est une femme encore belle, imprévisible et indépendante. Pourtant hantée par quelques fantômes du passé qui jalonnent sa route, depuis l'enfance jusqu'à son mariage. Ces deux solitaires qui sont l'exact contraire l'un de l'autre vont ainsi s'attirer, se lier, se chamailler avant de décider finalement de ne pas s'enterrer dans ce mouroir et tenter de se réconcilier avec leur passé. Pour Héléna, l'objectif est Malmö en Suède où vit son fils qu'elle n'a pas revu depuis des années. Pour Miguel, il s'agit de retrouver cette fameuse Carmen, et de sauver sa fille des griffes de l'homme qui la tient sous son emprise. C'est donc parti pour un road-movie à bord de la vieille voiture de Miguel qui a trop peur de l'avion...



Pendant ce voyage, bien sûr, le passé des protagonistes se fait jour et éclaire petit à petit leur situation actuelle. La période de la guerre civile espagnole qui concernait leurs parents et grands-parents, avec des incidences dramatiques sur les vies des uns et des autres. On chemine entre Tanger, Londres, Barcelone et Malmö dans une traversée de l'Europe qui éclaire aussi les parcours de nombre de réfugiés. Au contact l'un de l'autre, Héléna et Miguel évoluent et laissent libre cours à des sentiments longtemps enfouis et qui impactent depuis toujours la relation avec leurs enfants respectifs. L'auteur parvient à donner à son traitement du thème de la transmission et du traumatisme un caractère universel, faisant le lien entre les conséquences des événements historiques dramatiques et les bouleversements des destins personnels. Et étend ses ramifications bien au-delà des frontières pour livrer un roman foisonnant sur le poids écrasant du passé.



Il se pourrait que Miguel et Helena figurent l'un des couples les plus émouvants de la littérature contemporaine, avec leurs rides, leurs bleus à l'âme, leurs esprits trop pleins de douleurs et leur proximité avec le vide qui influence leurs décisions. J'ai aimé cheminer avec eux, m'interroger, m'émouvoir aussi au milieu de la violence du monde et de la précarité des destins soumis à la vacuité de minables desseins criminels. J'ai aimé ce supplément d'âme offert par un écrivain inspiré.
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Toutes les vagues de l'océan

Voici un ouvrage qui ne m’aurait pas forcément captivée si on ne m’en avait pas parlé. Pourtant, c’était vraiment intéressant que ce soit au niveau du contexte historique ou au niveau des personnages dont les secrets de famille sont sombres au possible. Avec un système de narration alternée, l’auteur propose de suivre Gonzalo Gil en 2002 à travers une enquête et Elias Gil, son père, dès 1933. Le récit avance donc sur les deux tableaux et apporte son lot de révélations petit à petit. Progressivement, le lecteur essaye de résoudre ce puzzle obscur et torturé au fond historique inconnu. En effet, avant ce livre, je n’avais jamais entendu parler de Nazino, une île isolée de la Sibérie où de nombreux individus sans argent ou nourriture furent envoyés… Par curiosité, j’ai fait une recherche sur internet et il s’est avéré que cette affaire a été réelle. Au cas où il y aurait des doutes, Víctor del Arból confirme dans son prologue que cette fiction est belle et bien basée sur une histoire vraie ! Quand on voit ce qu’il s’est passé là-bas, il y a de quoi donner des sueurs froides…



J’ai trouvé l’ouvrage très bien écrit : l’auteur a une plume superbe. Par contre, j’ai quelques regrets concernant le rythme parfois lent. De plus, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages quels que soient les récits. J’ai eu l’impression de rester en surface et je trouve cela regrettable, car j’étais réellement sous le charme du style d’écriture. Pourtant, dans une ambiance de drame familial, de trafic humain, d’argent, de communisme, de corruption, de supercheries et de violence, le lecteur va constater qu’il se passe beaucoup de choses ! De plus, les personnages sont tous en demi-teinte : ni bons ni mauvais, ils essayent de survivre… Ce qui sera vraiment ardu, surtout pour ceux et celles qui évoluent dans les années trente. Les pauvres enchainent les difficultés ou les tragédies les unes à la suite des autres… Autant vous dire que si vous cherchez un roman pour vous détendre, je ne vous conseille pas celui-ci ! En revanche, si vous aimez l’Histoire, le polar et les ambiances noires, n’hésitez pas à plonger entre les pages froides de « Toutes les vagues de l’océan »… Pour ma part, il faudrait que je relise ce roman plus tard, car je suis certaine que j’aurais davantage apprécié le moment si je m’étais attachée à un protagoniste… C’était peut-être une question de période de lecture ?


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Le fils du père

Victor DEL ARBOL. Le fils du père.



Diego Martin est professeur à l’université. Il vit dans une somptueuse villa en bordure de la mer avec son épouse et la fille de cette dernière. Il est actuellement en prison, détenu dans une unité d’évaluation et de soins psychiatriques . Nous sommes en 2011, en Espagne. Quel est donc l’évènement qui a conduit ce homme a être emprisonné ? Quel délit a-t-il commis ? Pour quel motif ? Diego nous narre son histoire personnelle. Je suis attérée par son histoire. Voilà déjà trois générations frappées par une étrange malédiction ; cette dernière percutte les hommes et se transmet de père en fils… Se poursuivra-t-elle encore pendant combien de générations !



En 1950, son père, Antonio, installé dans la périphérie de Barcelone, fréquentant les tripots clandestins a tué une homme au cours d’une bagarre. Afin de payer sa dette à la société, il est contraint de s'engager dans la légion étrangère, affecté dans un régiment sis dans le Sahara oriental. Lorsqu’il revient en Espagne, il fonde une famille. Son couple survit par enchantement. Il est bagarreur et frappe ses enfants et son épouse. Petit à petit les enfants quittent le domicile. Diego va avoir la possibilité de poursuite des études.



Dans les années 1930, les grands-parents de Diego se sont révoltés face à la puissante famille des Patriota. En effet, ces derniers, riches propriétaires terriens exploitent la famille d’Alma Vitudes, la grand-mère du narrateur. Simon, son époux sera mis en demeure de partir combattre sur le front russe, aux côtés des fascistes dans la division Azul de FRANCO. Il connaîtra l’enfer ce ces combats de la deuxième guerre mondiale dans un pays où règne un climat hostile  et des conditions épouvantables : neige, désert humain, malnutrition, punitions extrêmes, tentatives de désertion, fuites, guerilla, luttes d’autorité entre les divers chefs…. La guerre déshumanise les hommes. Le grand-oncle de Diego, Joachim, le frère d’Alma a osé bravé les Patriota, il a été pendu. C’est le début de l’anathème.



Diego est hanté par la malédiction qui pèse sur les père, grand-père, ses ancêtres. Lui aussi, comme ses prédécesseurs va devenir un assassin. Il reconstitue sa généalogie, analyse les situations. Il a remplacé son père dans la fratrie, aidant les uns les autres, portant un regard bienveillant sur sa petite sœur Liria. Cette dernière souffre vraisemblablement de bipolarité. Elle use et abuse de psychotropes, mène une vie dissolue. Internée dans un établissement spécialisé, Diego est alerté par la conduite d’un infirmier, Martin Pearce. Il a découvert d’étranges photos de sa sœur dans l’appartement de cet homme. Il va donc poursuivre son objectif, mettre fin aux agissements de ce thérapeute. Et il devient un meurtrier et attend le jugement des hommes…. Est-ce que la malédiction va cesser ?



Ce roman noir est une recherche de filiation, La haine est présente dans chaque page. La tension sociale est sous-jacente. Nous naviguons dans l’Histoire du XXème siècle, de la guerre civile espagnole aux goulags sibériens russes. La lutte des classes, l’humiliation subie par les enfants, la fuite des pères, le manque d’amour, la force des mères, la peur installée dans ces foyers , l’absence de communications entre les divers membres des familles créent un sentiment d’insécurité, une envie de renverser le système. Ce récit s’achève sur le cri d’amour du père à son fils Diego : « Je t‘ai toujours aimé. Je n’ai jamais su t’aimer. » . Un cri d’amour d’un père lancé trop tardivement à son fils. Je vous recommande de vous plonger dans ce récit vibrant qui mêle à une saga familiale une page de l’Histoire de L’Europe. Bonne journée et belles lectures.



Je suis frappée par la couverture : ce portrait d'enfant en noir et blanc auquel un adulte ferme la bouche et lui tient la tête enserrée dans ces grandes mains… Est-ce pour l’empêcher de parler, de dire des vérités peu avouables…. Est-ce le père qui baîllonne ainsi son fils ?



Un grand merci à l’auteur et à ses traducteurs, Émile FERNANDEZ et Claude BLETON . Je réitère mon avis : les publications des éditions Actes sud, sont toujours de bonne facture ! Mais cela n’engage que moi, pauvre petite lectrice !

( 05/03/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Avant les années terribles

L'ancien policier des " Mossos d'esquadra " espagnols nous plonge dans ce titre dans un sujet assez peu traité en littérature : les enfants soldats . le livre de Joseph Conrad " Au coeur des ténèbres à inspiré l'auteur qui y fait de brèves références . Mais autant Conrad y écrivit une virulente dénonciation du colonialisme autant del Arbol , oublie cet aspect des choses pour nous confronter au croyances et superstitions du monde africain , au dilemme entre le bien et le mal . Les plus cruels personnages du livre , ont des moments de compassion , ne sont pas uniquement des sanguinaires mais des êtres manipulés . Auteur à multiple facettes tant dans les sujets traités que dans ses propres évolutions .Del Arbol , jeune homme considérait les flics comme étant des fascistes et deviendra flic , lui même , à la brigade des mineurs . Il fut aussi séminariste avant que l'attrait des femmes ne l'en détourne. A la lecture de ce livre on ressent l'influence de son passé . J'avais mieux aimé " Toutes les vagues de l'océan " parce que moins déroutant au niveau des flashbacks . On qualifie souvent les romans de cet auteur de livres policiers mais ils vont un peu plus loin , fouillent les ressorts de l'humain , ses contradictions , ses formatages et nous questionnent .

Comme dit plus haut , si j'ai trouvé ce titre parfois brouillon , je le recommande tout de même chaudement .
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Avant les années terribles

Suite à une longue guerre , un homme d'origine ougandaise vivant en Espagne est contacté pour participer à la conférence de réconciliation. Pas vraiment décidé à y aller il finit par accepter et s'y rend avec sa femme.



Le retour en Ouganda est difficile, l'homme n'est pas innocent pas plus que beaucoup de ceux qui l'entoure, des fantômes reviennent et demandent des comptes.



Quelle guerre ! Quelle folie ! Comme pour le Rwanda et le Burundi tout proches , le conflits commence sur des querelles de groupes, ceux du nord/ceux du sud, les grands/les petits, ceux comme ci/ ceux comme ça , bref la division, l'envie, la jalousie sont de bons déclencheurs de conflits. Dans un pays peu structuré et très corrompu les feux démarrent vite et après il n'y a plus personne pour les éteindre.



Ce qui fait la particularité de cette guerre c'est la personnalité du leader de l'opposition qui est fou à lier , mélangeant dans un grand délire magie et religion et recouvrant le tout d'un épais tapis de cruauté mais qui fédère suffisament pour avoir de bons petits soldats. Des soldats qui ne sont bien souvent que des gamins enlevés, embrigadés, drogués, battus, violés , exploités ... Comment oui vraiment comment ces pauvres gamins peuvent-ils avoir un avenir hors de la guerre, comment se sont-ils construits et qui peuvent-ils devenir... je ne sais pas .



Le récit est dur, cruel car ce qu'il raconte est ainsi mais l'auteur arrive à avoir une écriture juste et à bonne distance qui rend ce livre excellent malgré le sujet. Un auteur que je retrouve pour la seconde fois et vers qui je reviendrais.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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