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Critiques de Walter Scott (155)
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Le nain noir

Je voulais lire Quentin Durward cette année, et finalement, j’ai lu Le nain noir. C’est une oeuvre plus courte, ce qui ne veut pas forcément dire que c’est une oeuvre facile.

Nous sommes au beau milieu d’une époque particulièrement superstitieuse, et Elsie s’est mis à l’écart de la société, préférant la compagnie de ses abeilles et de ses chèvres. Oui, parfois, l’on a recours à lui, parce qu’il est réputé guérisseur, parce que l’on dit qu’il commerce avec celui-que-l’on-ne-nomme-pas, même si ce n’est pas encore Voldemor à l’époque. Il est des personnes qui viennent le voir aussi pour se moquer de lui – croyant sans doute qu’il ne s’en apercevrait pas !

L’on vit pourtant des temps troublés en Ecosse, et un complot se fomente, complot qui implique des alliances, des trahisons, un mariage forcé, qu’il faudra beaucoup de courage pour empêcher. Il faut aussi beaucoup de courage pour ne pas céder à la tentation de la vengeance, et pourtant…. certains n’attendent que cela. Ainsi le père de Patrick Earnscliff a été assassiné, mais celui-ci ne souhaite pas se venger – parce que c’est un cycle sans fin. Pourtant, son ami, le bouillant fermier Hobbie Elliot, le presse de le faire. L’un comme l’autre devront pourtant affronter le pire dans ce roman, et devront faire face. Bien sûr, « le pire » a une définition différente pour certains, mais perdre sa ferme, ses bêtes, voir sa grand-mère, ses trois soeurs et ses deux frères à la rue est tout de même un bon exemple de ce qui peut se faire de pire. Heureusement, le nain noir, tout misanthrope qu’il soit veille, tout comme il veillera sur Patrick Earnscliff et la jeune fille dont il est amoureux.

Le nain noir, un roman historique sur fond de période particulièrement troublée.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'antiquaire

Dans le cadre du Challenge solidaire 2021, j'ai choisi ce bouquin peu connu de Walter Scott.

4ème de couverture:

"Ce n'est pas un roman historique comme aimait le faire Walter Scott mais un roman de moeurs. L'auteur nous plonge dans le quotidien du petit peuple d'une bourgade écossaise et de ses alentours : jeune homme mystérieux, aristocratie dégénérée, épouvantable secret de famille, amour sans espoir, trésor caché, chambre hantée, funérailles dans une crypte en ruine à la lueur des torches..."



Ce livre écrit en 1816, est bien éloigné de l'écriture moderne que nous connaissons ! C'est d'une richesse linguistique dont nous n'avons plus l'habitude et c'est ce qui fait sa saveur.

Au delà des personnages hauts en couleurs, cet antiquaire imbu de lui-même parce qu'instruit, ce jeune homme un peu timide qui se meurt d'amour pour une belle méprisante, le clochard philosophe au grand coeur, c'est bourré de poésie, et c'est aussi une critique acerbe de la nature humaine. Il y a une flopée de descriptions qui racontent bien la vie à cet endroit et cette époque. Le passage avec la femme chargée de la distribution du courrier, qui essaye de deviner ce qu'il y a dans les missives avec l'aide des cancanières du village est à mourir de rire !



Je me suis bien amusée, parce que c'est drôle. Je ne me suis jamais ennuyée parce qu'il y a du suspense. Je me suis régalée parce que l'écriture est sublime !

Ce livre a été réédité en 2019 dans la collection "La bibliothèque secrète de Régine Deforges" et j'ai beaucoup aimé.

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Kenilworth

Je signe avec ce roman mon premier abandon de l'année. J'ai commencé à lire ce roman en décembre. J'ai essayé et réessayé. J'ai fait des pauses, j'ai pris d'autres romans. Mais il a bien fallu que je me rende à l'évidence : je n'ai pas accroché. Et pourtant, l'histoire était séduisante. Mais la mise en place est longue comme un jour sans fromage (oui, j'adapte les expressions selon mes goûts) ! Je ne sais pas si cela tient à la traduction que j'avais, mais j'ai trouvé le lourd et indigeste. Je suis certaine qu'il est possible de traduire un roman du 19e siècle dans une langue agréable et sans perdre la densité du texte originale.



Bref, tant pis, je retenterai peut-être une autre traduction de ce roman, ou un autre texte de l'auteur. Et j'ai tout de même très envie d'aller visiter Kenilworth et son château !
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Le Pirate

Au début du chapitre 5, Walter Scott écrit : "Nous osons à peine espérer que le lecteur bénévole n'aura point trouvé la seconde partie du dernier chapitre extrêmement ennuyeuse ; mais en tous cas il serait difficile que son impatience égalât celle du jeune Mordaunt Mertoun."



Cela avait tout d'une prémonition... j'ai trouvé l'histoire assez longue et ennuyeuse. J'aime assez la période du 19ème siècle en littérature mais ici je n'ai pas été séduite par le style de l'auteur.



Dommage... je vais en essayer un autre.

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Ivanhoé

Au 12e siècle, l'Angleterre, conquise un siècle plus tôt par les Normands, est encore divisée entre les nouveaux conquérants et les précédents habitants, les Saxons, rabaissés et souvent privés de leurs droits les plus naturels. L'absence du roi Richard Coeur de Lion et la régence de son frère le Prince Jean n'ont fait qu'amplifier jusqu'à la rendre insupportable l'oppression des Normands sur les Saxons. Certains se réfugient dans les forêts et se font outlaws, rançonnant les voyageurs qu'ils soient nobles, ecclésiastiques ou simples serfs. C'est dans ce contexte que Wilfried d'Ivanhoé, fils d'un noble saxon, renié par son père pour s'être engagé aux côtés du roi dans la Croisade en Terre Sainte, revient incognito au pays. Il y retrouve la dame de ses pensées, Lady Rowena, promise à un autre. Il obtient aussi, pour soutenir l'honneur de son peuple dans un tournoi, le soutien d'un riche Juif. Blessé Ivanhoé est soigné par la fille d'Isaac, Rebecca, qui s'éprend de lui même si elle sait que son amour ne sera jamais accepté par un chrétien. Ivanhoé obtiendra-t-il le pardon de son père et la main de sa bien-aimée ? Rebecca échappera-t-elle à la convoitise du licencieux templier Bois-Guilbert ?



Je ne sais pas si d'autres partageront mon avis mais il me semble que ce qu'Ivanhoé a de plus marquant, c'est son titre. J'ai beau avoir lu ce roman une première fois il y a plusieurs années, je ne me rappelais que très faiblement de son histoire. Certains passages, surtout, m'avaient marquée, comme le tournoi d'Ashby, mais j'avais oublié une bonne part de l'intrigue. Peut-être est-ce parce que l'auteur brode autour de son histoire tout un tas de scènes anecdotiques (mais pourtant utiles) qui diluent son histoire (la rencontre entre le Frère Tuck et le Noir fainéant, par exemple).



Autre paradoxe de ce roman, le personnage éponyme intervient finalement très peu : il s'illustre au tournoi du début et à celui de la fin mais, entre les deux, il est hors de combat et les personnages secondaires sont ceux qui occupent le devant de la scène. Ceux-ci sont presque plus intéressants que le monolithique et un peu falot Ivanhoé : son père, Cédric, le Saxon intransigeant, l'intelligente et sensible Rebecca, l'indolent Athelstane, le loyal hors-la-loi Locksley et même le terrible templier Bois-Guilbert.



Walter Scott nous régale, dans ce roman, de tout ce qu'on aime dans les romans de chevalerie : les tournois, les guet-apens dans la forêt, les sièges de forteresse... mais il n'oublie pas pour autant ces personnages qu'il dote d'une psychologie bien approfondie, y compris le "méchant" de l'histoire et y compris les femmes, souvent grandes oubliées dans les romans d'aventure de cette époque. Le personnage qui m'a le plus laissée perplexe, c'est celui du Juif Isaac. À la fois, Walter Scott souligne l'injustice brutale dont était victime ce peuple à l'époque et, en même temps, il lui attribue tous les préjugés antisémites possibles en le dépeignant, notamment, comme un avare indécrottable. D'un côté, Walter Scott crée un personnage magnifique de noblesse et de courage en Rebecca. De l'autre, il fait de son père une caricature de Juif digne des plus honteuses heures de l'Europe des années 30-40. Plutôt dérangeant.



Walter Scott, ne nous livre pas une vision idéalisée du Moyen-Âge. Il met fortement l'accent sur les abus de pouvoirs perpétrés par les "dominants". Le clergé, en particulier, en prend pour son grade : corrompus, immoraux ou fanatiques, les ecclésiastiques croient se "racheter" aux yeux de Dieu en tuant des Sarrasins ou en persécutant des Juifs. Singulière conception de la foi chrétienne.



En résumé : un roman de chevalerie qui ne déparerait pas parmi les romans des Chevaliers de la Table Ronde mais qui a l'avantage du recul historique. Un roman d'aventure plaisant malgré un héros un peu trop effacé, heureusement accompagné d'une galerie de personnages hauts en couleur.



Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2021
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Ivanhoé

Plusieurs allusions concernant les romans de Walter Scott sont présents dans le livre de Flaubert, Madame Bovary . J'étais curieuse de connaître plus cet auteur, donc j'ai commencé par son livre plus connu (et celui qui était disponible à la bibliothèque aussi).

J'en sors complètement ravie. Si vous aimez les romans historiques, les histoires de chevalerie, de demoiselles en détresse, de complots, d'attaques de forteresses, de hors-la-loi volant les riches pour donner aux pauvres, de templiers etc. vous serez aux anges !!!

Le titre est un peu trompeur car, au début, je pensais assister à une aventure d'un certain « ivanhoé ». Certes, il fait partie de l'histoire mais d'autres personnages viennent alimenter et donner au récit une dimension encore plus étendue et complète. Pour n'en citer que ceux qui m'ont marqué, je nommerai d'abord le fou Wamba tellement j'ai rigolé en lisant ses reparties ; ensuite la belle Rébecca, Isaac le juif, le redoutable Brian de Bois-Guilbert, ivanhoé bien sûr, Cédric le Saxon toujours attaché à ces vieilles traditions, l'ermite de Compmanhurst qui m'a bien fait rire aussi…Il y en a bien d'autres encore, dont les traits de caractère sont très bien travaillés.

L'auteur décrit un Moyen-Age anglais marqué par l'avidité des membres du clergé, la cruauté et la barbarie de soi-disant nobles chevaliers, les inégalités entre Saxons et Normands, l'ordre mystérieux des Templiers ainsi que les traitements féroces et injustes infligés aux Juifs de cette époque.

Son style d'écriture est plus ou moins fluide, même si j'ai eu du mal à visualiser ces descriptions, qui m'ont paru très techniques et détaillées, dans un souci peut-être de véracité historique. Par contre, les évènements s'enchaînent bien, malgré quelques retournements de situation, notamment celui d'Athelstane que j'ai trouvé un peu trop rocambolesque.

Bon, chut, j'en dirais pas plus pour que vous puissiez découvrir ce chef-d'oeuvre ! Vraiment, vive la littérature anglaise !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Quentin Durward

Comment Quentin un pauvre écossais (pléonasme) exilé en France, prend du galon auprès du Roi Louis XI et trouve la fortune ainsi qu'un fief en se faisant le chevalier servant d'Isabelle, une noble jeune fille poursuivie par une horde de puissants seigneurs mal embouchés qui en veulent à sa terre et à sa vertu, l'une allant avec l'autre en cette époque obscure. Le roi Louis XI habile et retors à l’excès, n'est pas le moins pire de tous ces odieux maniganceurs.



L’accession à une position légitime et à une souveraineté sur la terre, déchire les états voisins de France, Angleterre et Bourgogne, avec derrière eux tous les petits vassaux aux dents de loup plus ou moins aiguisées. Comme du temps de la guerre de Troie et de la belle Hélène, une femme, Isabelle de Croye, est au centre de toutes les intrigues politiques. Est-ce une règle fondamentale des structures psycho-sociales des peuples indo-européens ? Pourquoi Walter Scott n’écrirait pas le mythe aussi bien que le premier barde dumezilien venu ?



A mon avis, ce livre appartient au patrimoine de l’humanité, au même titre par exemple qu’Au bord de l’eau (roman sur des justiciers rebelles insurgés) en Chine. Parce que Walter Scott ne fait pas qu’écrire des romans divertissants, il est aussi un résurrecteur de l’esprit du passé et un vrai patriote écossais.
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Ivanhoé

Un chef d'œuvres. Voilà un roman qui nous plonge dans la plus pure chevalerie médiévale. Le livre se lit à une vitesse folle, parce qu'on ne décroche pas facilement. Walter Scott livre là un de ses meilleurs romans historiques et met en place des codes qui resteront longtemps la référence absolue en matière de Moyen-Age.
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Ivanhoé

Mais quelle déception!

J'ai abandonné ce livre à la page 87. Trop de personnages, trop de tournois, trop d'incompréhension.

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Le château dangereux

Nous voici plongé au sud de l'Ecosse ... Le château dangereux ou le chateau de Douglas est aux mains des anglais. Commence l'histoire : on est au XIV siècle, deux personnages un pélerin et un ménestrel arrivent au château ! Je m'attendais à lire une sorte de conte gothique ... Le château hanté, les fantômes sortant de quelques grimoires, Un chevalier sans tête pourquoi pas ! mais pas du tout !! Walter Scott nous raconte la vraie histoire, romancée certes, du moyen-âge où les écossais se battent contre les anglais pour retrouver leur indépendance ... C'est enrichissant mais assez difficile à lire ! Je ne suis rentrée dedans qu'au 3/4 du livre ! Un livre très difficile à conseiller donc, sauf si vous êtes féru de l'histoire de l'Ecosse !
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Le Talisman

Walter Scott, le père du roman historique (de l’avis des plus grands spécialistes, Claude Aziza en tête) a consacré plusieurs livres à la Chevalerie : parmi les plus significatifs, citons : « Les Fiancés » (inachevé, 1825) dont l’action se passe au XIIème siècle sous le règne d’Henri II Plantagenet, en Angleterre, aux frontières galloises ; « Ivanhoé » (1819) et « Le Talisman » (1825) se passent quelques années après sous le règne de Richard Cœur-de-Lion, le premier en Angleterre, le second en Terre Sainte ; enfin « Quentin Durward » (1823) se passe en France sous le règne de Louis XI (XVème siècle), et signifie la fin d’une certaine « chevalerie » ; « Anne de Geierstein » (1829) clôt la série à l’époque de Charles le Téméraire (XVème siècle).

L’histoire se passe entre 1191 et 1192 en Terre Sainte et fait s’opposer Richard Cœur-de-Lion, roi d’Angleterre et chef de la croisade, et Saladin, sultan ayyubide, Walter Scot, désireux de casser la légende qui entoure ces deux souverains, précise sa pensée dans son introduction :

« L’époque qui se rapporte plus immédiatement aux croisades, et pour laquelle je me décidai à la fin, fut celle où le caractère guerrier, rude et généreux de Richard Ier, ce modèle de chevalerie avec toutes ses vertus exagérées et ses erreurs non moins absurdes, s’est montré en regard de celui de Saladin, époque où l’on voit le monarque anglais et chrétien montrer la cruauté et la violence d’un sultan d’Orient ; Saladin, au contraire, déployer la profonde politique et la prudence d’un souverain d’Europe, et tous deux en même temps chercher à se surpasser en qualités chevaleresques, en bravoure et en générosité. Ce singulier contraste offrait, selon moi, des matériaux pour un ouvrage de fiction d’un intérêt tout particulier ».

Richard Cœur-de-Lion est au plus mal. Le chef de la croisade ne le sait pas, mais il est au cœur d’une vaste conspiration ourdie par ses compagnons Conrad de Montferrat et Gilles de Bauséant, ce dernier maître du Temple. Richard devra compter sur l’aide de Kenneth, chevalier au léopard, un jeune écossais, sans noblesse ni fortune. Et par-dessus tout affronter Saladin, le chef des musulmans… Mais l’esprit de la chevalerie existe, sauf qu’il n’est pas toujours où on le croit, ni où il est censé être.

« Le Talisman » est un magnifique roman d’aventures, « une des rares fictions romanesques du XIXème siècle à allier la grandeur de l’épopée aux couleurs du pittoresque » (Claude Aziza). L’épopée se traduit par des personnages bien typés, (même s’ils sont un peu en porte-à-faux avec la légende dont on les a ornés), des scènes d’action bien menées, des actes de bravoure, des perfidies, de la romance, du mystère… Le pittoresque, lui ressort dans l’exotisme des descriptions, la vivacité des dialogues (même si l’auteur en abuse un peu), et le romantisme des sentiments (on est en 1825, en plein cœur de la période romantique anglaise) …

Ecrit il y a maintenant près de deux cents ans (comme le temps passe) le roman reste lisible, malgré quelques longueurs, et garde son pouvoir d’addiction pour ces héros du Moyen-Age, que sont Richard, Kenneth et Saladin, comme le sont entre autres (et pour l’éternité) Ivanhoé et Robin des Bois.

A voir un beau film de 1954 : Richard Cœur-de-Lion, de David Butler, avec Rex Harrison, Virginia Mayo, Laurence Harvey et George Sanders.



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Quentin Durward

Pourquoi diable Walter Scott, spécialiste du roman historique écossais et anglais, a-t-il eu l’idée saugrenue de faire un roman sur la France, et qui plus est sur la France au temps de Louis XI ? La réponse nous est donnée par Walter Scott lui-même, dans sa préface (est-elle sincère ? ce n’est pas sûr, Walter Scott était en effet familier de ces introductions plutôt fantaisistes) : invité chez un ami français, le marquis de Haut-Lieu, Walter Scott aurait eu accès dans la bibliothèque de ce gentilhomme à des documents rédigés par Quentin Durward, un de ses ancêtres écossais, relatant ses aventures au temps de Louis XI. Remarquez, nous, on veut bien…

Ce qui est certain, c’est que Scott a étudié de près les Mémoires de Commynes (le grand historien de l’époque) et dans une seconde préface, a précisé les raisons qui l’ont poussé à écrire « Quentin Durward » : le XVème siècle voit, de façon inéluctable, la fin de la chevalerie. Et le roi de France, qui devrait en être le garant, ridiculise au contraire les principes de la chevalerie : honneur, vertu, abnégation, générosité, fidélité. S’ensuit un portrait au vitriol de Louis XI qui a terni pendant plus de cinq siècles la réputation de ce prince, avant la réhabilitation (partielle) de Paul Murray Kendall dans son ouvrage de référence « Louis XI, l’universelle araigne » (1974) : égoïste, hypocrite, déloyal, d’une intelligence redoutable, d’une grande piété (plus superstitieuse que sincère, du reste), le roi de France est habillé pour l’hiver par l’écrivain écossais ! Si ce portrait est véridique sur bien des points, il y manque tout le côté politique qui a fait de Louis XI le premier centralisateur, le premier créateur de la nation française en tant qu’état souverain.

Quentin Durward est jeune archer écossais qui fait partie des gardes de Louis XI. Dans le sillage de ce dernier il se trouve mêlé aux intrigues nouées par son souverain et le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Alors que Louis XI se rend à Péronne, les Liégeois se soulèvent. L’évêque, cousin du duc de Bourgogne, est assassiné. Il n’en faut pas plus au Téméraire pour emprisonner Louis XI dans Péronne et lui dicter ses conditions.

Tel est le schéma du roman. Là-dessus vient se greffer une romance gentillette, mais l’intérêt n’est pas là, il n’est même pas dans la confrontation des deux princes. Il est essentiellement dans le changement d’époque : fin d’un Moyen-Age où régnaient les valeurs chevaleresques (du moins en principe), et avènement des états modernes, où prédominent le réalisme (la realpolitik avant l’heure), le cynisme, le centralisme autour d’un souverain.

Plusieurs fois adapté au cinéma et à la télévision, le roman a donné lieu à un bon film de 1955, « Les Aventures de Quentin Durward » de Richard Thorpe, avec Robert Taylor et Kay Kendall, et à la télévision, en 1971, une remarquable série en 6 épisodes : « Quentin Durward » de Gilles Grangier, Avec Amadeus August dans le rôle-titre.

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La fiancée de Lammermoor

Cela faisait des années que je souhaitais découvrir la plume de Walter Scott et je suis ravie d'avoir commencé avec ce récit dramatique.



Son héritage dilapidé, il ne reste rien au jeune Edgar Ravenswood - dernier d'une ancestrale famille d'Ecosse - que sa haine pour sir William Ashton, désormais propriétaire du château des Ravenswood. Mais le jour où Edgar se rend au château pour s'expliquer ou se venger, il se retrouve dans une position contraire: à sauver la vie de sir William et de sa fille, Lucie. Quand les deux jeunes gens tombent sous le charme l'un de l'autre, sir William voit dans leur timide rapprochement l'occasion d'apaiser les tensions et d'endormir la colère et la méfiance de Ravenswood. Mais quand lady Ashton, la mère autoritaire de Lucie, apprend les rumeurs concernant sa fille et Edgar, elle est bien décidée et prête à tout risquer pour anéantir tout espoir de futur entre eux deux.



Malgré ses longueurs, j'ai trouvée cette tragédie plutôt captivante. Car oui, longueurs il y a, l'auteur se perd souvent en descriptions, scènes et dialogues pas toujours utiles; il est d'ailleurs intéressant de constater que Scott se reconnaît lui-même ce défaut lorsqu'il s'exprime, en début de roman, sous les traits du narrateur, l'écrivain Pierre Patieson, tout en persistant dans sa volonté d'écrire de la manière qu'il l'entend. Alors même si l'on peut, à certains moments, présenter quelques signes d'ennui, on ne peut que respecter cette écriture.

La lecture de ce roman se distingue par deux ressentis bien distincts: il y a d'abord l'ironie pleine de légèreté apportée par la présence de Caleb, le vieux serviteur d'Edgar Ravenswood - cet homme vaut le détour, il a un caractère atypique et est prêt à toutes les facéties pour conserver l'honneur de la famille qu'il sert depuis toujours -; et le sentiment constant de la tragédie sur le point d'arriver lorsque l'on est en présence de Ravenswood, sir William et Lucie Ashton.

Comme signalé sur la quatrième de couverture, cette oeuvre n'est pas sans rappeler les pièces de William Shakespeare, les mêmes codes sont ici utilisés: histoire d'amours contrariées par une farouche haine familiale ("Roméo et Juliette" vous vient en tête ? oui, il y a une certaine résonance...), une épouse impérieuse prête à tout pour atteindre ses objectifs ("Hamlet", vous dites ?), un clown pour faire rire le public, une politique mise en avant, etc. la tragédie est là. Et le ressenti est même très semblable à ce que l'on peux éprouver en lisant une pièce du célèbre dramaturge, ce qui ne peut qu'être agréable (selon moi).

Si Walter Scott s'intéresse aux sentiments du couple de héros, il ne les décrit cependant pas en profondeur (ce qui est dommageable), mais il présente avec force l'idée de fidélité tout comme l'intensité que peut atteindre la haine d'une personne ou même d'un nom, et cela est passionnant.

A noter que la préface de Charles Chassé est très intéressante également.

Enfin, quand on sait que l'auteur s'est inspiré de faits véritables, on est d'autant plus intrigué !



J'ai donc passé un bon moment avec cette oeuvre toute shakespearienne de Walter Scott.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Ivanhoé

Ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu. Je l'ai trouvé parfois très lourd. Mais cela reste une très belle histoire, un classique. Mais, pour ma part, je n'ai pas été embarqué dedans. Comme toujours, faites vous vous-même votre avis en le lisant.
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Quentin Durward

Une grande est belle aventure ! j'ai adoré
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Le coeur du Mid-Lothian

Walter Scott est indéniablement un grand conteur. Il sait créer des personnages moteurs qui relancent l'intérêt du lecteur chaque fois qu'ils apparaissent. A la manière du maître Cervantès ou de son compatriote Shakespeare, il nous amuse par des portraits de raseurs ridicules et de fâcheux imbéciles. On pourrait s'en lasser à la longue, mais l'outrance du trait et l'invraisemblance de nombreuses situations nous poussent à rester du côté du jeu et de l'amusement. D'ailleurs, quand Scott devient trop solennel et se veut édifiant, la magie s'efface et tout s'enlise.

Cette longue fable (près de 800 pages) nous transporte dans l'Écosse du XVIIIe siècle, d'Édimbourg aux Highlands en passant par Londres, suivant les pas de l'incroyable Jeanie Deans, qui entamera un long périple pour demander la grâce de sa jeune sœur, condamnée à mort pour infanticide. Récit alliant la démesure à la précision historique.
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Ivanhoé

Qu'est-ce qui nous amène à la lecture ? Qu'est-ce qui fait qu'on éprouve l'envie de découvrir un auteur, une œuvre dont on ignore tout ? Plusieurs réponses sont possibles : on peut suivre l'avis ou les conseils éclairés de parents ou d'amis (parfois même sur les réseaux sociaux, il paraît que ça marche très bien); on peut être amené, quand on est collégien, lycéen ou étudiant, à respecter un programme scolaire ou universitaire; enfin, après avoir vu au cinéma ou à la télévision une adaptation réussie d'une œuvre littéraire, on peut avoir envie de lire l'original, ne serait-ce qu'à titre de comparaison…

Le cinéma et la télévision, dans mon cas, ont été à l'origine de bien des lectures. C'est le cas, entre autres d'Ivanhoé. Ce feuilleton passa sur la chaîne unique de la Télévision Française au début des années 60. Vous-souvenez-vous du générique ? Un enfant qui crie à tous les échos : Ivan-Hooo-ééé, avant qu'un chœur de chevaliers en armure n'entonne la chanson-titre.

Je n'ai eu de cesse de trouver le livre Walter Scott, d'abord en Bibliothèque verte, et bien plus tard en Marabout, avec cette fois l'édition intégrale.

Walter Scott, le père du roman historique moderne, a écrit plusieurs romans sur le thème de la chevalerie. Les plus connus sont Ivanhoé (époque de Richard Cœur-de-Lion), Le talisman ou Richard Cœur-de-Lion (même époque, mais en Terre Sainte) et enfin Quentin Durward (en France sous Louis-XI)

Le roman raconte l'histoire d'Ivanhoé, un chevalier proche du roi Richard-Cœur-de-Lion, qui revient en Angleterre sur les terres de son père Cédric. Après avoir participé (anonymement) au tournoi d'Ashby, il devra affronter le Templier Brian de Bois-Guilbert et ses alliés normands, Front-de-Bœuf et Bracy, pour à la fois défendre son honneur et celui de son roi, et également sauver la juive Rébecca qu'il a juré de protéger.

Duels, mystère, romance, sens de l'honneur, tous les ingrédients du roman historique romantique sont réunis. Les personnages sont attachants, il n'y a pas de temps mort, l'auteur ne se perd pas dans des descriptions inutiles, encore moins dans des portraits psychologiques très fouillés, il y a les bons et les méchants, et somme toute, c'est très bien comme ça. Le tour de force de Walter Scott, c'est d'avoir intégré à l'intrigue principale la légende de Robin des Bois (ici Robin de Locksley), et d'avoir donné ainsi à ce dernier une nouvelle jeunesse.

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Ivanhoé

Scott Walter

Ivanhoé

J’ai relu ce livre de ma jeunesse avec beaucoup de plaisir je me suis retrouvée loin dans le temps, ce temps des chevaliers, des croisades, des batailles de l’époque, soit vers 1194.

En le lisant je revoyais ces films qui ont hantés mon adolescence et que nous aimions tellement.

Cédric de Rotherwood, saxon voudrait rétablir sur le trône d’Angleterre un roi saxon. Il voudrait unir sa pupille Lady Rowena avec Athelsane descendant des derniers rois saxons. Mais elle aime Wilfrid. Qui lui est renié par son père pour avoir servi le roi Richard Cœur de Lion qui lui avait donné le manoir d’Ivanhoé. Wilfrid a accompagné le roi pour la troisième croisade.

Il rentre secrètement et prend part à un tournoi, mais sous un faux nom.

Pendant l’absence de Richard, son frère Jean avait tenté de prendre possession du trône, il est toujours représenté comme un mauvais bougre. Il compte sur ce tournoi pour vraiment asseoir son pouvoir

Et Wilfrid pour récupérer son fief et remettre Richard au pouvoir.

On y plonge, on y vit, on y revoit sa jeunesse, et tous les films apparentés qui pour moi à l’époque étaient important car le cinéma était chose rare, et c’était toujours avec une longue attente que nous pouvions aller au petit cinéma du quartier, et les films de cette époque avait tendance à retracer tous ces grands fait d’arme de jalousie et de pouvoir de ces époques, comme Robin des bois, le capitaine Flint, Kim et bien d’autres

Cela m’a fait un plaisir fou surtout pendant cette période de confinement

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Le Talisman

Richard Coeur de Lion est malade. Étendu sur un lit de douleurs, le souverain souffre et le camp des croisés semble s'être figé dans l'attente, car le roi anglais est l'âme de cette entreprise. Voilà commence Le Talisman, où le lecteur met ses pas dans ceux d'un jeune chevalier écossais. Nobles sarrasins, vils traîtres, ermites étranges, chiens fidèles, rois nobles mais au jugement dur, tous les classiques de ce genre de roman sont là, et ma foi ça marche assez bien.

Oui, c'est probablement fort peu historiquement correcte, mais c'est un bon roman pour s'évader et s'élancer dans une folle chevauchée dans les sables du désert. Pas de batailles rangées ici, prévenons le lecteur, la majeur partie du livre consiste en politique & complots dans le camp croisés et en mystérieux émirs arabes dans le rôle de la bonne fée. Petite mention spéciale pour Philippe Auguste qui y passe son temps à tâcher d'empêcher Richard de se fâcher avec tout le monde. Ce n'est jamais écrit mais je suis sûre qu'il levait les yeux au ciel à chaque éclat de son royal collègue, ça transparaît dans les pages, j'y crois dur comme fer et nul ne me fera changer d'avis!



Plus sérieusement, c'est un bon roman, distrayant, amusant, que les amateurs de romans d'aventures historiques apprécieront sûrement!
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Revue de Paris

Premier numéro de cette excellente revue littéraire du XIXeme siècle intéressant à mes yeux, en particulier, pour les articles de Charles Nodier (bibliomane notoire mais excellent conteur) et pour celui de Walter Scott consacré au Merveilleux dans le roman.
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