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Citations de William Boyd (601)


«  Qui était - il ?
Qu’était - il ?
Quel était son «  être passé » qui constituait son «  être présent » ? .
En tant que fils bâtard d’un aristocrate protestant anglo- irlandais et d’une gouvernante écossaise, toute sa vie ou presque reposait sur des mensonges sophistiqués élaborés par ses parents, qui avaient comploté pour le duper.
Sa nature, cette personne qu’il était désormais , qui voyageait librement à travers l’Europe , se résumait - elle à un piètre simulacre , un crêpe de faussetés tissé par commodité pour maintenir des normes sociales ostentatriices ? .
À supposer que son «  être passé » fût bien celui - là , comment construire à présent son «  être actuel » ? . »
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Il avait désormais envie d’une nouvelle vie dans un nouvel endroit gouverné par des principes nouveaux. C’était aussi simple que cela. Avec une pensée pour Raffaella, il songea que tout son bonheur véritable, toute sa foi en lui, toute son assurance lui étaient venus alors qu’il se trouvait à l’étranger, loin de la perfide Albion. Les voyages élargissent sans doute l’esprit, pensa-t-il, mais ils peuvent aussi vous sauver, vous parfaire.
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Elle éprouvait une sensation étrange et néanmoins reconnaissable : l’inspiration. La sève créative recommençait à couler dans ses veines et à irriguer son imagination, comme une de ces séquences en accéléré dans les documentaires à la télévision quand une petite pluie humidifie le lit parcheminé d’une rivière asséchée : de la boue se forme, l’eau tombe goutte à goutte, puis dégouline et se fait torrent.
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Félix était assis entre Miss Stroud et Eustacia. La resplendissante table de noyer avait été rallongée au maximum pour accueillir toute la famille. Sa haine et sa colère commençaient à peine à s'estomper. Il reposa sa cuillère, abandonnant la moitié de son consommé : La scène avec son père lui avait coupé l'appétit.
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« Le sommeil est ——d’une certaine manière —— la préparation de la Nature à la Mort, ( une préparation que nous expérimentons chaque nuit .)...
C’est cela la vraie «  Petite Mort », et non pas l’orgasme .
La peur du sommeil égale la peur de la mort, dans un sens très poussé .... »
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Ce matin, la Tamise débordait presque, et Rita sentit son humeur maussade s'effacer et son coeur battre de plaisir. Voilà pourquoi elle s'était fait muter à la Brigade Fluviale, se dit-elle en ramassant les épaisses défenses de caoutchouc tandis que Joey accélérait, les deux gros moteurs Volvo pétaradant dans un rugissement sourd pour remonter en direction du Tower Bridge, avec Bermondsey à bâbord. La lumière matinale faisait briller effrontément les fenêtres des immeubles de bureaux de la City et la brise soufflait dans ses cheveux. L'HMS Belfast surgit à l'avant, puis le London Bridge, la Tate Modern, le Globe Theatre. Quelle manière de gagner sa vie ! Les deux mains sur le bastingage, Rita assura son équilibre alors que Joey mettait la gomme. L'écume de leur vague d'étrave était d'un blanc presque indécent, des gouttes du fleuve rebondissaient sur son visage offert. Elle garda cette position un instant, inspirant profondément, sentant la tête lui tourner, avant de descendre dans la kitchenette préparer deux chopes de thé noir.
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Il vit la bouffée de fumée sur les remparts avant même que ses oreilles incrédules n'enregistrent la détonation de l'arme. Il vit l'ascension rapide de l'obus, une traînée noire sur le ciel bleu.
"Fuyez ! Fuyez !" puis il se retourna et se mit à courir. Il y eut un immense grondement...il perdit conscience quelques secondes, ouvrit les yeux pour se retrouver enveloppé de tourbillons de fumée. Il fut choqué de découvrir qu'il était totalement nu, à part ses bottes, qui étaient toujours là. Du sang dégoulinait de son menton sur sa poitrine. Il toucha son visage, sa tête et regarda le bout de ses doigts. Il semblait que le sang lui coulât du nez, des oreilles et des yeux. A travers la seule ouverture dans la fumée qui le cernait, il entrevit le visage flou et angoissé de Wheech-Browning, entendit sa voix bouleversée, claire comme celle d'un enfant :
"Le cordon, Cobb ! J'ai éternué. Je le tenais dans ma main. Et puis, c'est parti. Je suis désolé, Cobb. Je suis désolé..."
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Il était un aristocrate de la douleur et de la frustration, un prince de l'angoisse et de la honte.
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- Ce n'est pas un art ! m'interrompit-il avec agressivité. On vise, et clic. C'est un mécanisme.
Il sortit son stylo à plume de la poche de son veston et me le tendit, ainsi que le menu qu'il avait retourné.
" Voilà mon stylo, voilà du papier blanc. Dessinez-moi un " Français en colère", et là on pourra discuter pour savoir si c'est de l'art ou non."
Je n'allais pas me laisser entraîner dans ce débat en lui permettant d'imposer ses termes.
" Mais vous devez bien reconnaître qu'il y a de grandes photographies !
- D'accord. Il y a des photographies mémorables. Des photographies admirables.
- Et qu'est-ce qui les rend mémorables où admirables ? Quels critères utilisez-vous pour les juger, pour rendre ce verdict ?
- Je n'ai pas à y réfléchir. Je le sais d'instinct, c'est tout.
- Alors peut-être devriez-vous y réfléchir, justement. On juge une grande photo de la même manière qu'un grand tableau ou un film, ou une pièce de théâtre, ou un roman, ou une sculpture. C'est de l'art, mon ami."
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Malgré mon sourire, mon esprit ressemblait à une zone de catastrophe naturelle : fondations ravagées, toit effondré, incendie à tous les étages, hurlements, ras de marée.
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Qu'est-ce- qui lui avait pris de recueillir le petit basset de sa soeur... C'était pas un animal, c'était un jouet , un truc à mettre sur votre couvre-lit ou devant la porte pour bloquer les courants d'air. (p 46)
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- Non, déclara le colonel. Parce que vous aurez cessé d'exister. - En fait, j'aimerais bien une tasse de thé, après tout.
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On devrait raser complètement ces endroits, pensa Jonjo, et les remplacer par des maisons construites pour une population convenable. Ramasser toute la racaille qui vit ici, l'abattre comme du bétail avec des produits adéquats, brûler les cadavres et jeter les cendres dans des décharges publiques. La criminalité diminuerait de 99%, les familles ne se feraient plus de souci, les gamins pourraient jouer à saute-mouton dans la rue, les fleurs fleuriraient de nouveau dans les jardins.
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Depuis son syndrome de la page blanche, Elfrida n'aimait plus les librairies, ces espaces menaçants, humiliants, dont les étalages constituaient un reproche personnel, une insulte ciblée, un rappel de sa perpétuelle inactivité.
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Temple et Mr. Essanjee regardèrent dans la direction indiquée. Temple vit les rochers que chauffait le soleil matinal.
Puis, soudain, ces mêmes rochers parurent exploser en épaisses bouffées de fumée noire. Une seconde plus tard ce fut le bruit des rafales. Les buissons d'épineux, autour d'eux, furent arrachés ou secoués comme par des mains invisibles.
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« Qu’est-ce qu’il a, mon œil ?
– Il est “paresseux”, comme on dit. Mais maintenant, ça
se soigne. »
Il sortit une de ses cartes de visite, au dos de laquelle il écrivit le nom et l’adresse de son ophtalmologue.
« Je paierai. Va juste voir ce docteur, montre-lui cette carte et il saura que ça vient de moi. Il t’arrangera ça.
– Et il faudra que je mette des verres, comme toi ? Ces affreux culs de bouteille, là ?
– Pendant un temps, oui, et peut-être aussi un bandeau jusqu’à ce que ton œil récupère… Mais je t’assure que ta vie sera meilleure après, Senga.
– Ma vie sera ce qu’elle sera, Brodie. On n’y peut pas grand-chose.
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Cariscant n'oublierait jamais la première et presque dernière opération qu'il avait pratiquée avec Cruz. Cruz l'avait regardé se laver les mains avant de pénétrer dans l'amphithéâtre. "Vous préférez, je vois, vous laver les mains avant l'opération, docteur Cariscant, avait-il commenté, acide. Je préfère laver les miennes après." Sa franchise brutale au cours de sa tournée des salles était également légendaire : "Voilà un des pires cancers que j'ai jamais vus" lançait-il à une pauvre âme agonisante recroquevillée sur son lit. Ou bien : "Il faut amputer la jambe, et à hauteur de la hanche en plus, pas question de prendre de risques." Ou encore : "Dans un état comme le vôtre, mon cher ami, l'issue est nécessairement fatale. Je doute que vous revoyez jamais l'extérieur de cet hôpital."
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Morgan aimait à se figurer la ville comme un immense bouillon de culture abandonné dans un placard humide par un laborantin distrait, et foisonnant sans contrôle dans des conditions idéales de multiplication. 
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L'épuisement régnait en maître ici, se dit Morgan en essuyant une goutte de sueur sur son front. Il savait que sa chemise bleu pâle, propre du matin, avait maintenant deux taches bleu foncé grandes comme des soucoupes sous les aisselles et peut-être quelques zébrures sur son épine dorsale. Il aurait dû en mettre une blanche, râla-t-il, de quoi aurait-il l'air en accueillant la fille des Fanshawe avec la dégaine de "celui-qui-n'emploie-pas-de-déodorant" dans une pub de cinéma. Il lui faudrait carrément garder les bras collés le long du corps.
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Très chauve, il faisait aussi partie de ces optimistes qui croient qu'une mèche humide traversant en bissectrice, d'une oreille à l'autre, un crâne reluisant peut effectivement faire illusion.
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