AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de William Boyd (601)


Là se retrouvait le redoutable effet secondaire de la timidité : parce qu'il manquait de la confiance en lui nécessaire pour refuser, rejeter, et passer son chemin, il lui était beaucoup plus facile de se conformer. Cet abominable après-midi, quand Mélissa entrée en coup de vent les avait découverts, il ne faisait pas l'amour à Agnès : il se conformait.
Page 51
Commenter  J’apprécie          110
"La guerre affecte les gens de mille manières, je présume [...]."
Commenter  J’apprécie          111
Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l'ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des : «Un beau jour, quelqu'un viendra me tuer et tu le regretteras», ou bien : «Ils arriveront de nulle part et ils m'emporteront - et alors tu diras quoi ?» ou encore : «Un beau matin, tu te réveilleras et je ne serai plus là. Disparue. Attends un peu de voir.»
Curieux, mais enfant on ne prend pas au sérieux ce genre de remarque. En revanche, aujourd'hui - alors que je repense aux événements de cette interminable canicule de 1976, cet été pendant lequel l'Angleterre tituba, suffoquée, terrassée par une vague de chaleur interminable -, je sais ce dont ma mère parlait : je comprends ce sombre courant d'une peur profonde qui circulait sous la calme surface de sa vie ordinaire, et qui ne l'a jamais quittée, même après des années d'une existence paisible, sans rien d'exceptionnel. Je m'en rends compte maintenant : elle a toujours redouté qu'on vienne la tuer. Et elle n'avait pas tort.
Tout a commencé, je me souviens, début juin.
Commenter  J’apprécie          110
Au bout de deux heures à chercher en vain le sommeil, il enfila ses vêtements et ses bottes, attrapa son manteau et sortit arpenter les rues enténébrées de Ravenne. Mieux valait marcher que rester dans son lit à se tourmenter… Il erra sans but, puis se retrouva devant une basilique qu’il reconnut : San Francesco. Il s’avança jusqu’à la grille latérale et regarda entre les barreaux le tombeau de Dante. Il était venu de nombreuses fois, dont une avec Raffaella, et même s’il n’y voyait goutte dans l’obscurité, il savait qu’un bas-relief au-dessus du sarcophage représentait le poète en buste.
Il resta là un moment, comme en une vague supplique à l’ombre de Dante, une noire contemplation de son propre purgatorio à lui. Le parfait imbécile, chassé du paradiso par sa maîtresse de complaisance Raffaella. Qu’eût fait Dante de cette histoire d’amour sincère malavisé et de froid commerce ? Cashel se racla la gorge et cracha par terre, soudain pris de nausée. Il devait quitter cet endroit maudit, quitter Ravenne pour n’y jamais revenir
Commenter  J’apprécie          100
«  Sous le voile du secret comme sous celui de la nuit ,chacun dissimule sa vraie vie , celle qui présente le plus grand intérêt. »

ANTON TCHÉKHOV.
Commenter  J’apprécie          100
Les gens sont opaques, complètement mystérieux. Même ceux qui vous sont le plus chers sont des livres fermés. Si vous voulez savoir ce qui se passe dans leur tête derrière ce masque que nous portons tous, lisez donc un roman ! (p. 196)
Commenter  J’apprécie          100
« Quand on a un problème à résoudre, il faut toujours faire quelque chose de matériel », disait ma mère – adage simplet qui m’apparut soudain frappé au coin du bon sens.
Commenter  J’apprécie          100
Les désirs du cœur sont aussi tordus qu'un tire-bouchon, disait le poète: ne pas naître est le meilleur destin pour l'homme, car c'est la seule manière d'éviter toutes les complications de la vie.
Commenter  J’apprécie          100
L'élément principal de notre plaisir mutuel était que chacun appréciait la compagnie de l'autre, ce qui, si banal cela puisse paraître, est l'explication fondamentale de toute union durable réussie. Charbonneau était un homme passionnant, drôle, provocateur, et j'aime à penser qu'il faisait aussi ressortir ce que j'avais de meilleur en moi. Même deux minutes passées avec lui fournissaient toujours un commentaire ou une observation qui m'amusaient ou me scandalisaient, et, en conséquence, ces deux minutes de ma journée n'avaient pas été vaines.
Commenter  J’apprécie          100
William Boyd
Cashel se cala dans son confortable siège de cuir en songeant que se trouver à Venise sur une gondole par une journée du début de l'été comptait sans nul doute parmi les plaisirs les plus intenses et sophistiqués que le monde pût offrir.
Commenter  J’apprécie          90
«  Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. .Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »
ALBERT CAMUS ‘
Commenter  J’apprécie          90
Mon heure de gloire en tant que photographe au Vietnam est arrivée grâce à la publication de cette photo d’un pilote de Huey attendant son briefing avant une mission. Elle a fait la couverture de trois magazines et a été publiée par plus de quarante magazines et journaux dans le monde entier. Je dois reconnaitre que j’en ai perçu le potentiel dès le moment où je l’ai tirée. L’homme suspendu, les lunettes noires, la flèche » danger », la canette de bière… juxtaposition parfaite.
Commenter  J’apprécie          90
On commençait à faire les foins dans les champs, les faneurs fauchant les prés et emplissant l'air de l'odeur douceâtre et prononcée de l'herbe coupée.
Commenter  J’apprécie          91
L'idée de Romer, comme toutes les bonnes idées était fort simple : de la fausse info peut être aussi utile, influente, efficace ou dommageable que de la vraie.
Commenter  J’apprécie          90
" _ Et toi ? demanda Adam, soucieux de changer de sujet.
_ Je suis écrivain, répliqua Thrale.
_ Vraiment ?
_ J'ai écrit beaucoup de romans, une douzaine environ, mais un seul a été publié.
_ Lequel ?
_ La maison de l'hortensia.
_ Je ne me souviens pas...
_ Tu ne pourrais pas. Il a, j'ai, été publié par un petit éditeur : Idomeneo Editore. A Capri.
_ Capri ? En Italie ?
_ Aux dernières nouvelles.
_ Bon. Au moins tu as été publié. Ce n'est pas rien. Tenir dans tes mains un livre que tu as écrit, avec ton nom sur la couverture : La Maison de l'hortensia par Gavin Thrale. Formidable impression, je dirais.
_ Sauf que j'écrivais sous un pseudonyme, dit Thrale. "Irena Primavera". Pas le même frisson.
_ Compris. Tu en écris un autre ?
_ Oui, puisque tu me le demandes. Ca s'appelle Le Masturbateur. Parfois je doute qu'il trouve un éditeur.
_ Est-ce que ça n'a pas déjà été fait ? Portnoy et son...
_ A côté de mon roman, Portnoy aura des allures de Winnie l'Ourson..."
Commenter  J’apprécie          90
" Sans être un fin limier, je suppose que ceci ne s'adresse pas à votre grand-mère, remarqua le médecin.
- Non,je..., commença Brodie avant de réfléchir, puis d'opter pour la candeur. je suis tombé amoureux d'une jeune femme russe, voyez-vous, une chanteuse d'opéra.
- Oh mon Dieu ! Les actrices ! Les actrices russes, encore pire ! Evitez-les, je vous en conjure.
- Non, monsieur, c'est différent. C'est une véritable passion.
- Mais, oui, bien sûr. J'ai toujours dit la même chose, toujours. "Cette fois-ci, c'est différent;" Je l'ai dit au moins pour les dix premières actrices que j'ai fréquentées, et après j'ai arrêté de le dire.
- Je dois avouer qu'il y a des... complications.
-Evidemment, c'est une actrice. Des complications, tiens, tiens, commenta-t-il avec un rire amer avant de marquer une pause. J'ai toujours pensé qu'une vie sans complications n'est pas vraiment une vie, voyez-vous. Dans la vie, certaines choses tournent mal, rien n'est éternel, et nous n'en pouvons mais. Les amis vous trahissent, la famille vous tourmente, les maîtresses vous trompent.
(p183-184)
Commenter  J’apprécie          90
C'est vrai : les vies se séparent sans raison évidente. Nous sommes tous des gens très occupés, nous ne pouvons pas passer notre temps à rester en contact. La preuve d'une amitié, c'est de pouvoir souffrir ces creux inévitables.
Commenter  J’apprécie          90
Qu'est-ce- qui lui avait pris de recueillir le petit basset de sa soeur... C'était pas un animal, c'était un jouet , un truc à mettre sur votre couvre-lit ou devant la porte pour bloquer les courants d'air. (p 46)
Commenter  J’apprécie          90
Morgan aimait à se figurer la ville comme un immense bouillon de culture abandonné dans un placard humide par un laborantin distrait , et foisonnant sans contrôle dans des conditions idéales de multiplication.
Commenter  J’apprécie          90
Rien n'avait changé à l'hôtel. Il n'y avait d'ailleurs aucune raison au monde pour qu'il en fût autrement, mais je fus vaguement déçue. Quand on a soi-même souffert considérablement, il est difficile de s'adapter à l'indifférence du reste de l'univers à l'égard de votre propre expérience, et encore plus troublant de voir combien cet univers en demeure peu marqué. On devient incapable de comprendre sa perpétuelle préoccupation du banal.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de William Boyd Voir plus

Quiz Voir plus

ARMADILLO, LE PETIT SOLDAT

Le héros de ce roman est ...........

William Boyd
James White
Lorimer Black
Jonathan Roscoe
Michael Bottom
Conrad Milliband
Waldemar Strike

15 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Armadillo de William BoydCréer un quiz sur cet auteur

{* *}