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Citations de William Boyd (601)


Greville avait pour théorie qu'il suffisait de quatre adjectifs pour décrire absolument n'importe qui dans le monde entier. Cette idée s'était transformée en un petit jeu entre nous, auquel nous nous livrions lors des soirées pour occuper les heures d'ennui passées à attendre que les invités viennent se faire photographier.
- Voilà un bon spécimen ! dis-je, en indiquant du menton un homme âgé et corpulent qui contemplait une photo de prostituées berlinoises à demi nues. Obèse, riche, lubrique, hypocrite.
- Frustré, rasoir, prétentieux, froussard.
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J'achetai un index géographique des rues de Londres, avec cartes dépliables détaillées. En les étudiant, je pris conscience que l'East End aurait aussi bien pu se trouver dans le royaume de Siam, au Tanganyika ou en Sibérie, en ce qui me concernait. Pour moi, Londres s'arrêtait à Aldgate et à la City et toutes ces rues de maisons basses, de docks et de quais et les méandres du fleuve faisaient partie d'une terra incognita où seuls pénétraient les indigènes.
Je dépliai ma belle carte détaillée de l'Est londonien pour y repérer les grandes artères, Whitechapel Road, Commercial Road et Cable Street, qui traversaient Stepney, Limehouse, Bromley, Poplar, Bow et Stratford en direction de l'estuaire de la Tamise. Je ressentis cet étrange frisson d'anticipation que doit goûter l'explorateur sur le point de s'aventurer dans l'inconnu en Afrique... Cette terre densément peuplée comptait des églises, des écoles, des commissariats, des hôpitaux, des bureaux de poste et des bâtiments municipaux. J'allais pénétrer dans le coeur millénaire de l'Angleterre, et les noms que je déchiffrais évoquaient la longue et complexe histoire de notre pays : Shadwell, Robin Hood Lane, Regent's Canal, Lochnagar Street, Ropemaker's Field, Wapping Wall... Mais personne de ma connaissance n'allait jamais dans ces quartiers.
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_ "Allons, voyons, Ralphie. Amuse-toi un peu. Toute ta famille est là. Nous t'aimons, et tous tes vieux amis aussi.
Il la regarda :
_ Tous mes vieux amis... Quelle bande de chieurs !"
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Toute la semaine, Hope travailla dans les bois et les taillis du domaine. Elle trouvait cette tâche encore plus plaisante que la datation des haies. Le temps était beau, mais froid et les feuilles des arbres commençaient tout juste à jaunir. Elle adorait les bois à cette période de l'année, les rayons pâles, couleur jus de citron, du soleil qui, à travers la mince couche de feuilles en voie de disparition, venaient marbrer le sol, et l'air toujours assez frais pour condenser son haleine. Dans les forêts de hêtres et les taillis de coudriers, avec le ciel caché et l'horizon invisible, elle se sentait encore plus coupée du monde et de sa frénésie. Ne lui parvenait, à l'occasion, que le bruit d'une voiture ou d'un tracteur dans un chemin voisin ou la pétarade d'un fusil de chasse. Autrement elle était seule avec les jeux de lumière et les ombres mouvantes des antiques taillis, n'entendant rien que l'incessant chuchotement de la brise marine dans les branches au-dessus de sa tête.
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Mais pour lui l'important c'était la présence de Delphine : elle était là, tout près, sous son toit à lui. Il pouvait monter l'escalier, frapper à sa porte, prendre sa température, consulter ses feuilles de soin, demander qu'on lui change son pansement. Il pouvait être à côté d'elle, avec elle quand il le voulait. La démangeaison pouvait toujours être soulagée, la fringale toujours satisfaite. Mais désormais, c'était la pensée de son départ qui lui pesait. Sieverance avait demandé si elle pourrait rentrer chez elle pour Noël et Carriscant s'en était dit certain. Qu'elle recommence à marcher rendait difficile toute insistance sur une prolongation de son séjour à l'hôpital.
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Il en vint à penser que, peut-être, ce cadeau que représentait Priscilla signifiait que sa chance avait tourné. Les années sinistres comme petit employé dans les bureaux surchauffés de l'administration civile au sud de l'Angleterre, les désastreuses interviews et les échecs répétés à l'examen du Foreign Office jusqu'au succès de justesse, le stage humiliant, le snobisme, l'attitude distante de ses collègues, l'interminable attente sur une voie de garage de Whitehall, le poste de dernière catégorie à Nkongsamba où il avait déjà langui dix-huit mois de plus qu'il n'aurait dû, peut-être, oui peut-être tout ceci avait été prémédité, organisé afin de lui permettre de rencontrer Priscilla. Le Sort, le Destin, le Grand D - il offrit une prière de remerciement juste au cas où - qui sait ? Pour la première fois de sa vie, il était l'homme qu'il fallait, dans l'endroit où il le fallait, à l'heure où il le fallait.
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Il s'avisa qu'il était soldat depuis deux ans et demi et qu'il n'avait jamais tiré un coup de feu contre l'ennemi. Quelle sorte de guerre était-ce qui permettait une telle absurdité ? Et pourtant, il avait été malade, à demi mort de faim, assommé d'ennui. Il avait vu son frère atrocement assassiné, avait partagé une maison avec un Portugais syphilitique qui ne parlait pas un mot d'anglais et enfin avait failli être tué par un obus lancé par un officier britannique. Il savait bien qu'il n'était pas responsable de la manière dont les choses s'étaient passées... Mais enfin, chacun de nous devait bien, tout de même, disposer d'un reste de capacité à influencer les événements ? Il s'était juré qu'avant de quitter l'Afrique, avant d'en avoir terminé avec cette guerre folle, absurde, il exercerait ce vestige de pouvoir et tirerait au moins sur un ennemi. Il logerait une balle dans la tête de von Bishop. Pour lui, jusque-là, la guerre ne serait pas finie.
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Si vous ne téléphoniez pas, ne régliez aucune facture, n'aviez pas d'adresse, ne votiez jamais, n'utilisiez pas de carte de crédit ni ne tiriez d'argent à une machine, ne tombiez jamais malade ni ne demandiez l'aide de l'État, alors vous passiez au-dessous du radar de compétence du monde moderne. Vous deveniez invisible […]
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En qualité de jeune dentiste militaire, Mr Scott avait débarqué dans le port de Singapour en février 1942. Quatre jours après son arrivée, les forces britanniques s'étaient rendues et il avait passé les trois années et demie suivantes comme prisonnier des Japonais. Après cette expérience, m'avait-il confié en toute sincérité, sans la moindre amertume, il avait décidé que rien dans la vie ne lui causerait plus aucun souci.
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Sally Gilmartin était aussi solide que le pilier de ce portail, ai-je pensé en posant ma main sur le grès chaud, me rendant compte en même temps à quel point nous savons peu de chose des biographies de nos parents, à quel point elles demeurent vagues et indéfinies, presque semblables à des vies de saints, rien que légendes et anecdotes, à moins que nous prenions la peine de creuser plus loin. Et maintenant cette nouvelle histoire qui changeait tout. J'avais une sorte de boule dans la gorge à l'idée des révélations qui, j'en étais sûre, allaient venir. Quelque chose dans le ton de ma mère m'avait informée qu'elle allait tout me raconter, chaque petit détail personnel, chaque nuance intime. Peut-être parce que je n'avais jamais connu Eva Delectorskaya, Eva Delectorskaya était désormais résolue à ce que j'apprenne tout, absolument tout d'elle.
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L'un des plaisirs de la vie les moins coûteux et dont presque tout le monde peut jouir, avec un peu de chance, est de se réveiller dans son lit bien chaud et de se rendre compte qu'on n'est pas obligé d'en sortir, qu'on a le droit de se retourner et de se rendormir.
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- Tu t'es déjà battu, toi ?
Bond eu un sourire las. "La Seconde Guerre mondiale, vous connaissez ?"
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Vous connaissez ce genre d'impression, ce moment où vous pouvez quasiment voir les deux ou trois directions possibles de votre vie, où vous savez que le choix que vous êtes sur le point de faire sera crucial, voire définitif, qu'il n'y a pas de retour en arrière possible et que rien ne sera plus jamais comme avant ?
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Peu de mots pour résumer une vie si complexe et difficile, mais tout de même, c'est plus que ce à quoi la plupart d'entre nous auront droit dans les diverses annales de la postérité qui consignent notre bref passage sur cette petite planète. C'est drôle, j'ai toujours été persuadée que rien ne serait jamais écrit sur moi, la fille de B.V Clay, mais je faisais erreur...
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La pluie en Afrique est toujours précédée d'un coup de vent.
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[...] Je voulais capturer ce moment, cet aimable groupe assemblé dans le jardin par un doux soir d’été anglais, le capturer et le garder prisonnier à jamais. Je sentais confusément qu’il était en mon pouvoir d’arrêter la marche impitoyable du temps et de figer cette scène, cet instant fugace : les dames et les messieurs dans leurs beaux atours qui riaient, insouciants, paisibles. Je les saisirais vite, pour l’éternité, grâce aux propriétés techniques de mon merveilleux appareil. J’avais entre les mains le pouvoir d’arrêter le temps, ou du moins le croyais-je.
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Un livre .. qui nous emporte
Entre les derives psychologiques d'un mathematicien universitaire bipolaire ..les brousailles ecossaises ... Et les campements d'un groupe d'obervateus de chaimpanzes en crise
et en quete de sens.
un merveilleux personnage de femme
Une subtile de ballade
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Morgan détestait le spectacle de ces petits genoux gras passant chacun une tête de nouveau-né chauve et ridée entre l'ourlet du short et le haut des chaussettes.
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Ma vie semble suivre une voie qui ne me correspond pas - je suis le passager d'un train, mais je n'ai aucune idée du chemin qu'il prend ni de sa destination finale.
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J'ai besoin de ta science. On a un rassemblement massif des forces zanzaries sur l'autoroute.
On a vu des gros blindés, des Centurion.
Et les tirs d'artillerie ont redoublé à deux cent pour cent.
Il va se passer un gros truc.
Je ne suis plus militaire dit Bond, vous ferez joujou tout seul.
Et voilà que notre foutu sorcier a disparu, poursuivit Breed, c'est pas croyable. Enlevé par un"soldat blanc", il y a trois jours.
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