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Citations de William Boyd (601)


Il se prit à imaginer ce que ce serait, de passer une nuit avec elle dans ce lit étroit, de se réveiller au matin, cuisse contre cuisse, de rouler sur elle...
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Il aurait dû le. Savoir lui qui désirait tant Lika Blum alors qu'il ne m'avait rencontrée que trois fois... Il limagina nue. Il s'imagina la pénétrer, baisser les yeux vers ce visage auréolé d'une cascade de cheveux blonds. Ces lèvres. Ces yeux aux paupières lourdes.
Il baissa la main et se toucha, sempoigna. Il regarda le Plafond puis ferma les yeux et pensa à Lika.
P142
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Adam s'approcha de la haute balustrade en pierre qui s'incurvait le long de la route jusqu'au pont de Chelsea et, se pensant par-dessus, examina la Tamise. La marée continuait à monter, le courant habituel à la renverse, les morceaux d'épaves remontant étonnamment vite, comme si, contrairement à son habitude, la mer se débarrassait de ses déchets dans le fleuve. Adam prit le large trottoir pour gagner le milieu du pont, son regard allant des quatre cheminées de la centrale électrique de Battersea (dont l'une était cachée par un entrecroisement d'échafaudages) vers l'ouest, en passant par la flèche d'or de la Pagode de la Paix, et les deux cheminées de l'usine de Lots Road. Les platanes de Battersea Park, sur la rive opposée, n'étaient pas encore très feuillus - seuls les châtaigniers affichachaient un vert dense et précoce.
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Henderson laissa échapper un cri de surprise. Il avait entendu parler de cette nouvelle race d'établissements américains : l'hôtel sur le thème pays des merveilles, cathédrale séculière, parc de verdure, mais son imagination n'avait pas été à la hauteur. Les plantes poussaient partout, les fontaines jaillissaient, la lumière était pâle, neutre et sans ombres.
Un cow-boy s'approcha et lui tendit une pagaie.
"Grands dieux ! Mais c'est pour quoi faire ?
_ Pour la pirogue, Monsieur.
_ Vous voulez dire qu'il faut que je pagaie jusqu'aux ascenseurs ?
_ Je peux le faire pour vous, Monsieur, mais beaucoup de nos invités préfèrent naviguer eux-mêmes.
Il vit un couple intrépide s'embarquer, la femme piaillant de délice.
Le cow-boy le conduisit vers une pirogue, déposa la valise à l'avant, l'aida à embarquer et...lui donna une poussée : "Bon séjour au Monopark 5000."
Henderson se retrouva dérivant au milieu du lac. Hésitant, (il) trempa le bout de sa pagaie dans l'eau et donna deux légers coups. La pirogue glissa trop facilement et alla frapper le flanc d'une autre (embarcation).
_ Pardon ! dit-il en riant. Je n'ai pas encore attrapé le coup! Ha ha !
Il enfonça sa pagaie et la pirogue décrivit un bel arc, passant sous la proue de navigateurs plus compétents.
"Hé ! Gaffe aux rapides ! lança l'un d'eux.
_ Comment ? cria-t-il, un peu inquiet, par-dessus son épaule. Il ne lui paraissait pas inconcevable que dans sa poursuite fanatique de la vérisimilitude, la direction de Monopark 5000 eût installé de véritables chausse-trappes naturelles : rapides, hauts-fonds, alligators.
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Il regarda son thé refroidir, un goût métallique dans la bouche. Son indécision fit monter en lui une vieille colère. Que voulait-il vraiment de la vie ? Irène ou Melissa ? Toujours en supposant qu'elles veuillent bien de lui... Il était fatigué de sa propre compagnie, il s'en rendait compte : il voulait l'infliger à quelqu'un d'autre avant d'être trop vieux et qu'il ne soit trop tard.
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A l’ouest, au-dessus de la baie de Manille, le ciel était clair et le soleil, sombrant de tous ses feux, baignait le jardin d’une épaisse lumière crémeuse. Les premières gouttes commencèrent à tomber, telles des pièces d’argent traversant la lumière radieuse du jardin et, tandis que les nuages s’abattaient sur la cité comme pour étouffer ce soleil audacieux, un bref mélange de brouillard orageux mauve et de luminosité crépusculaire fit virer l’air au bleu, changeant presque sa substance invisible pour la transformer en quelque chose de présent, de tangible comme si la lumière bleue emplissant le jardin était une fine brume de gouttelettes suspendues dans l’atmosphère. Enchanté, fasciné, sans vraiment réfléchir, Carriscant ouvrit la fenêtre et tendit la main comme un enfant essayant d’attraper, essayant de toucher ce merveilleux phénomène. Ses doigts se refermèrent sur le vide. Il vit en revanche des centaines de nuances de vert dans les feuilles, les buissons et l’herbe ; il sentit l’odeur de fer rouillé de l’imminent déluge ; de grosses larmes de pluie frappèrent sa paume ouverte et il entendit le tonnerre éclater au-dessus de San Juan del Morte tandis que sous son regard ravi l’après-midi se peignait en bleu.
_ Quelqu’un vous demande, docteur. J’ai dit qu’il était trop tard mais il s’agit d’une urgence, je crois.
_ Faites entrer, Senora Diaz. Et vous pouvez partir.
Il s’assit à son bureau et, de l’ongle, dessina paresseusement des lignes entre les taches d’encre sur son buvard. La pluie tombait maintenant à flots, emplissant les gouttières à les faire déborder, et l’air de bruits de clapotis. Extraordinaire, cet effet de lumière dans le jardin, songea-t-il. L’atmosphère chargée d’humidité à l’excès, l’éclat blanc du soleil et le gris bleuâtre des nuages semblaient fusionner dans les gouttelettes microscopiques. Un genre d’effet de prisme monochrome, si l’on pouvait dire, tout à fait magique. Il avait eu l’impression de pouvoir toucher l’air, d’en ramasser ou presque des poignées bleues.
Il leva la tête et la vit. Elle était entrée dans la pièce si doucement que, durant une seconde de folie, il crut qu’elle était elle aussi une vision, un autre effet magique et sublime de la lumière.
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Adam se releva, la peur et l'inquiétude remplaçaient maintenant son sentiment de culpabilité, et puis, presque aussitôt, il entendit les glapissements d'une sirène de police. Mais ce type à ses pieds, il le savait, n'était pas un policier. La police, autant qu'il sache, ne distribuait pas de pistolets avec silencieux à ses inspecteurs en civil.
[p.29]
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_ "Je ne crois vraiment pas qu'ils veuillent nous faire du mal, le rassurai-je. Ce ne sont que des mômes.
_ Ce sont les mômes qui sont les pires, répliqua-t-il avec violence. Ils s'en fichent. Ils se foutent complètement de ce qu'ils font". Il tremblait, sa voix réduite à un chuchotement rauque.
" Sûrement pas cette bande-là.
_ Regarde ce qu'ils ont d'écrit sur leurs putains de blousons ! Atomique Boum. Qu'est-ce que ça signifie, nom de Dieu? Une sorte de commando ? Un escadron de la mort ?" Il commençait à paniquer.
"Ecoute, je t'en prie !" Je me levai. Les deux garçons se reposaient à la frange de l'ombre du manguier. Leurs armes par terre, nous tournant à moitié le dos, ils bavardaient paisiblement entre eux. Je m'approchai. Je pointai mon index sur le blouson de gym.
_ "Qu'est-ce que ça veut dire ? Atomique boum.
_ Volley. Il sourit.
_ Pardon ?
_ C'est notre jeu. On joue au volley-ball. Nous sommes l'équipe des Atomique Boum.
Je sentis un drôle d'effondrement dans mes entrailles, un creux qui me donna envie de rire et de pleurer en même temps. L'autre prononça quelques mots sur un ton sévère. Le garçon aux yeux marqués sourit avec l'air de s'excuser et me fit signe de retourner à ma place. Je rejoignis Ian. Ian l'angoissé.
"Relaxe, lui dis-je. Nous avons été capturés par une équipe de volley-ball".
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Il franchit le portail à double battant donnant sur la rue. Ce n'était qu'à ce moment de la journée que régnait une véritable fraîcheur, l'humidité n'ayant pas encore eu le temps de s'établir. Une légère brise sur son visage et son cou le fit frissonner. Il prit une longue inspiration. Le reste de sa vie allait commencer et il savoura la douceur de l'instant dans la splendeur du matin tout neuf.
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Il baissa les yeux et vit qu'elle remuait ses hanches, faisant tournoyer souplement les plis de sa longue jupe, bougeant d'un pied sur l'autre, dansant presque, au rythme de l'exquise mélodie.
C'en était trop pour lui : c'en était trop pour quiconque dans sa situation. Il se sentit pris d'une sorte de faiblesse désespérée, d'un étourdissement, comme si son corps s'était vidé, et il demeura planté là, simple coquille à la merci du plus léger des zéphyrs.
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Sur l'herbe, au bas de la terrasse, on avait disposé de longues tables pour le goûter de Noël des enfants; elles étaient maintenant jonchées des incroyables détritus que semblent engendrer tous les thés d'enfants : on aurait dit les tréteaux des services chirurgicaux pendant la campagne de Crimée, couverts comme ils l'étaient de bulles et de filaments de gelées multicolores, de biscuits écrasés, de limonades renversées, de gâteaux gluants et de crème glacée déliquescente.
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En rentrant chez lui, il alla droit au lit. Tel Napoléon à Waterloo, il avait jeté un bref regard sur la scène de sa délaite et avait aperçu la culotte de Priscilla gisant dans le coin du salon où elle l'avait lancée dans un abandon provocant. La pensée d'avoir reconduit chez elle une Priscilla sans culotte, c'était l'ironie finale. Il ramassa l'objet et résista à l'envie de le renifler : un slip blanc bordé de dentelle bleue. Il était maintenant dans le tiroir de sa table de chevet, triste trophée de ce qui aurait pu être...
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Telle Rome, Nkongsamba était bâtie sur sept collines mais là cessait toute ressemblance. Posée sur l’ondoyante forêt tropicale, elle évoquait, vue d’avion, une gargantuesque vomissure d’ivrogne sur une vaste pelouse oubliée par les tondeuses.  
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Mais le Club, pour Morgan, n'était pas toujours enveloppé de ces brumes nostalgiques : il y avait aussi les piliers de bar, les emmerdeurs, les fainéants et les coureurs. Cocufiants et cocufiés se côtoyaient autour des tables de billard, les épouses désoeuvrées jouaient au bridge, au tennis ou se doraient à la piscine, abandonnant les enfants aux nurses, les corvées ménagères aux domestiques et les maris à leurs bureaux où ils gagnaient à longueur de journée de confortables salaires. Elles papotaient et médisaient, rêvaient à des amours illégitimes, parfois s'y adonnaient, et la dangereuse langueur que sécrétaient ces journées chaudes et sans nuages avait placé pas mal de bombes à retardement au sein de ces petites cellules familiales modèles.
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Tout allais bien jusqu'à ce que je décide, unilatéralement, que cela pourrais aller mieux.
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Temple ressortit dans la rue au soleil, ajusta son casque et soupira bruyamment. Ces Anglais ! Il secoua la tête de rage et d'admiration mélangées. Un général alcoolique, une armée style tour de Babel, et tout un chacun se baladant dans cette plaine aride sans avoir la moindre idée de ce qu'il était censé faire...
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Elle n'est pas inquiète, elle est calme.
Car c'est normal, c'est la vie.
Cette situation correspond à sa nouvelle interprétation du monde et de la condition humaine. La vie, elle le sait maintenant, est un système défaillant. La panne, le dysfonctionnement,j le glitch : voilà la norme. Dès qu'on accepte ce fait, tout devient facile. "Certaines choses tournent mal"., tel est le trait caractérIstique de notre monde. Cela s'applique aux lave-vaisselle, aux voitures, aux ordinateurs, aux agrafeuses, au chauffage central, aux chasses d'eau, à Internet, à la Bourse, aux avions de chasse hors de prix, aux imprimantes, aux grille-pain, aux centrales nucléaires, aux bouilloires, aux appareils photo, aux stylos à plume et, bien sûr, à toutes les espèces de relations humaines.
Certaines choses tournent mal.
Ce sera son nouveau slogan, son mantra personnel.
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On tient un journal pour y emprisonner cette collection d'êtres dont chaque humain est individuellement formé.
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Ce n'est qu'un objet, après tout. Quelqu'un l'a possédé avant moi, quelqu'un le possédera après. Je ne fais que l'emprunter en réalité. C'est notre lot à tous. Nous nous attachons trop aux biens, aux choses. On ne peut pas les posséder complètement comme le vin ou la nourriture. Ils ne nous sont que prêtés, ces objets que nous chérissons.
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Liste des treize types de photographies (plus quelques réflexions sur le sujet) :
Aide-mémoire, reportage, œuvre d'art, topographie, érotisme/pornographie, publicité, image abstraite, littérature, texte, autobiographie, composition, illustration fonctionnelle, instantané.
Essayez pour voir : toutes les photographies entrent dans l'une de ces catégories, ou une combinaison de plusieurs. Je crois en fait qu'il existe une quatorzième, ausii unique à la photographie que l'instantané, à savoir le "loupé". Cela se produit quand on commet une erreur : on surexpose, on surimpressionne, on tremble, on bouge, le cadrage est mauvais (on appelle ça un "décadré").
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