AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Xavier Grall (139)


J'ai aimé tout ce qu'il était possible d'aimer.
J'ai aimé l'amitié, j'ai aimé l'amour.
Je les ai aimés aussi sauvagement que la mer aime la rive. Comme le vent aime l'arbre. Je ne regrette pas cette avidité tremblante.
J'ai donné, j'ai jeté ma vie, dans les bars et dans les cœurs. Je fus comme une auberge jamais fermée. J'ai jeté ma vie dans les rhapsodies, les sagas, les ballades.
J'ai aimé les matins et les soirs. Et les arbres. Et les bergeries. Et toutes les demeures humaines plantées dans l'éternel poème de la création.
J'ai tout aimé de ce qu'il est possible d'aimer.
Commenter  J’apprécie          247
Si nous survolions la côte finistérienne, nous la verrions comme un front qui se hérisse de mèches liquides, résiste à la puissance conjointe de deux océans. Ce n'est pas le bout du monde comme le veut un pitoyable cliché. Pen ar bed! Tête de l'Univers! Voila, nous y sommes! Pour tout ce qui concerne notre pays, convenez en, il y a toujours eu une inversion des valeurs.
C'est ici que commence l'Europe. Sa première langue, c'est ici qu'elle se parle encore. Non pas des êtres de crépuscule, mais des êtres du commencement, des hommes du matin, voila comment il faut considérer les Bretons dans leur géographie et dans leur humanité.
La contrée des veilleurs et non celle des dormants.
Oui, c'est ici que commence l'Occident. Des générations et des générations de marins l'ont ainsi ressenti, qui revenaient de leurs bourlingues sur des voiliers bariolés.
Commenter  J’apprécie          240
Rêvons d'une poésie crépitée
sur l'infâme béton des cités,
rêvons d'une poésie coulée
sur la ville comme une lave brûlante,
rêvons d'une poésie trépidante,
ardente, incandescente
et qu'elle crève enfin l'ennui,
la grande muraille de l'ennui
et de la banalité
Commenter  J’apprécie          220
C'est dans la boue et le sang Algériens que la France idéale commença de s'effriter sur un piédestal que mes vertes années avaient édifié. Je mis longtemps à sabrer ces trop belles images. Et c'est peut être une certaine enfance que j'extirpais de mon cœur. Dans la rage et le chagrin. Je lui substituais une enfance bretonne à découvrir, à dire, à proclamer. Si lucide soit-il, l'autonomisme ne va pas sans une réelle innocence.
J'abandonnais la souveraineté de la méthode et la mesure du classicisme pour m'en venir, aux origines, aux signes, aux sens. Il faisait beau sur Paris, ce jour de juillet, quand je quittais la capitale pour toujours, avec ma femme, mes enfants, le chien, les bagages.
(...)
Au fait, j'allais à la poésie corps et âme. Métamorphose! La quarantaine, c'est l'âge. Il était temps.
J'allais à la mer...
Commenter  J’apprécie          192
J’aurais aimé être chanteur. Je m’en serais allé par les chemins de mer, harpant, fablant. J’aurais ému l’arbre et la taverne. J’aurais fui les cités sourdes, les faubourgs de pluie. Rural harpeur, marins de rimes, aède. Tel était le bonheur de quelques-uns. Ah, lui, la dure flamme bleue de son regard, il allait, le chanteur, l’ami !
J’aurais marché dans le soleil de l’ajonc, et, trouvant le repos dans l’abri des dolmens, j’aurais imaginé ma vie, la chantant, l’enchantant. J’ai la tête pleine d’incantations. Elles stagnent. L’exécrable culture m’a trahi. On ne devrait rien enseigner que les vents de la mer, les saisons, les oraisons. La fabrique des intelligences débite des cerveaux pour l’esclavage économique. Les fourmis piétinent. Les chenilles se tordent. Nous construirons d’autres patries pour les seuils jubilants, nous construirons des sociétés bergères, paysannes, maritimes.
Commenter  J’apprécie          192
Brûlent les phares dans les démences éoliennes
Feux chantants, antiennes
Ouessant ! Penmar’ch ! Sein !
Baou ! baou ! baou !
Lumières du monde qui chaque nuit renait
Dans le partage des eaux
Ames des trépassés mes beaux navires
Allez ! allez ! allez !
Car nos morts sont des feux
Feu mon père
Feu mon frère
Mes feux errants
Feux de Bretagne aux confins du paradis
Brûlez ! brûlez ! brûlez !
Phares plantés pleine houle
Menhirs couronnés de lueurs
Pierres debout dans le buisson des vagues
Phares, feux fraternels
Pour les naufragés s’il vous plait
Brulez ! brulez ! brulez !
Et pour les vivants s’il vous plait
Envoyez votre musique de flammes
Sur les cargos perdus.
Commenter  J’apprécie          192
La maison de mes parents restaurée par mon frère, voici donc qu’elle renouvelle son bail avec les générations. Je l’ai revue récemment avec un mélange de nostalgie et de plaisir. Longtemps, je m’étais désolé de la voir vide, matraquée par les vents, houspillée par les pluies, aveugle derrière ses volets clos. A nouveau, les volets sont ouverts. On dirait qu’elle sort d’un long veuvage. Et à nouveau le soleil de la vie pénètre ses vieux murs.
Les bruits de la maison ne sont plus exactement les mêmes. Les planchers craquent moins, la bise siffle moins à l’huis des ouvertures et les loquets sont presque muets. Seule, la porte d’entrée émet toujours la même chanson allègre quand elle tourne sur ses gonds de rouille centenaire. Ah, la bonne chanson. « C’est moi… » disait ma mère quand elle poussait la lourde, l’ancienne porte au retour de la ville. Alors, cette fois j’ai sursauté. Non, bien sur, ce n’était pas elle ! Ce n’était pas son pas. Il manquait une rime à la bonne chanson.
(…)
Ainsi tournent les portes, ainsi tournent les vents et les temps. Pourtant les demeures disparaissent moins vite que les êtres qu’elles ont abrités et l’âme qu’on y pressent n’est autre que le signe qu’invisiblement nous font ceux que nous avons aimés.
7-II-80
Commenter  J’apprécie          192
Si tous les chanteurs bretons se levaient un jour, à la même heure, et s’ils s’accordaient pour célébrer le soleil d’un même chœur, ce serait un vaste chant matutinal et le soleil ne se coucherait plus… (Chapitre V, “Le chant du monde”, p. 176).
Commenter  J’apprécie          190
J'ai aimé tout ce qu'il est possible d'aimer. J'ai ri avec le rire de la mer. J'ai pleuré avec les détresses des oiseaux. J'ai ragé, j'ai piaffé d'amour sur tous les chemins. Salut les hommes, disais-je, salut les seigles, salut les blés, salut les villes.
(...)

Oui, je n'ai cherché que Dieu, partout, dans les chemins, dans les bars, dans les plaisirs, dans le regard des amis, dans l'amour des femmes. Dans les péchés de chair et de sang, dans la gloire des alcools.
(...)

Pour la Nature, j'ai nourri un amour insensé. Savoir chaque jour, saluer la lumière et la remercier d'être; là. Rien ne meurt. Tout gîte dans tout.
Commenter  J’apprécie          180
(...)
Allez dire à la ville
que c'est ici que je perdure
roulé aux temps anciens
des misaines et des haubans
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas

Poètes et forbans ont même masure
les chaumes sont pleins de trésors et de rats
on ne reçoit ici que ceux qui sont en règle avec leur âme sans l'être avec la loi
les amis des grands vents
et les oiseaux perdus
Allez dire la ville
que je ne reviendrai pas
Terre dure de dunes et de pluies
pierres levées sur l'épiphanie des maïs
chemins tordus comme des croix
Cornouaille
tous les chemins vont à la mer
entre les songes des tamaris
les paradis gisent au large
Aven
Eden
ria des passereaux
on met le cap sur la lampe des auberges
les soirs sont bleus sur les ardoises de Kerdruc
O pays du sel et du lait
Allez dire à la ville
Que c'en est fini
je ne reviendrai pas
Le Verbe s'est fait voile et varech
bruyère et chapelle
rivage des Gaëls
en toi, je demeure.

Allez dire à la ville
Je ne reviendrai pas.
Commenter  J’apprécie          171
Chaque hiver, c'est ainsi. Les tempêtes creusent les rangs des vivants. Tous les pêcheurs le savent et n'en parlent jamais, afin de conjurer le sort. La mer est une sale garce. Il est préférable de taire ses méfaits afin de ne point provoquer sa colère. Et quand elle beugle, sur la cote on se tait. On sait qu'elle frappera. Qui? Quel équipage? Silence...
(...)
Il faut aux veuves plusieurs mois pour réaliser leur malheur, quand le printemps revient. Quand surgissent les fleurs dans le doigt des branches. Quand la vie éclate dans les hameaux. Quand les habits de l'homme fripent dans les armoires. Et quand rit la mer aux lèvres des plages. Les veuves alors étranglent leurs sanglots. Trop tard! Tout est à contre temps chez les gens de mer.
Et repartent les équipages, comme si de rien n'était. Hommes de Trégunc et de Névez , de Trévignon et de Moélan, mes voisins. Hommes des bals violents et des silences dignes, obstinés. Hommes des marées dures sur les bancs d'Irlande et d'Ecosse. Hommes que je croise chaque jour et qui m'invitent à prendre un verre. Les meilleurs marins du monde. Et le reste n'est que littérature.
Commenter  J’apprécie          172
KEROUAC SONG (extrait)
Rêvons d'une poésie crépitée sur l'infâme béton des cités, rêvons d'une poésie coulée sur la ville comme une lave brûlante, rêvons d'une poésie trépidante, ardente, incandescente --- et qu'elle crève enfin l'ennui, la grande muraille de l'ennui et de la banalité

Rêvons aux princes et aux ducs et aux rois et faisons de Jack Le Bris de Kérouac le grand aristocrate de la divine chevalerie de la route
Commenter  J’apprécie          170
Cette vocation a-t-elle quelque poids face aux impératifs financiers ? L’amour du métier, qu’est ce donc face au Capital ? Marin, tais toi, vive l’actionnaire ! Bernard vient de recevoir sa lettre de licenciement. « Fais ton sac et va-t-en », chante mon ami Youenn Gwernig. Ces temps sont atroces qui liquident d’un trait de plume les travailleurs de la mer. Et les autres ! Le fric est roi. Et l’on voudrait faire de nous ses manants. Savent-ils ces gens de finance, qu’il y a pire que la gêne, qu’il y a dans ce monde quelque chose de pire que la fin de mois difficile, et que c’est l’humiliation des êtres qui ont l’amour de la terre et de la mer et que l’on contraint à regarder la terre et la mer avec honte. Le chômage est monstrueux en ceci qu’il ôte à ceux qui en sont victimes la joie de regarder leurs camarades face à face. Ah ! la marche oblique du chômeur qui va toucher sa prime…
Cette injustice ne durera pas. Nous relèverons nos frères humiliés. Et si nous sommes impuissants à le faire, je crains, messieurs, que vous ne récoltiez la tempête…
29-XI-78.
Commenter  J’apprécie          160
C’est toujours le même port. Les mêmes oiseaux du matin criant de joie sur les vagues de la mer. Ce sont les mêmes maisons de pêcheurs, propres et nettes, enfantines au bord de la route. Et comme la morte-eau, tranquille sur le sable, abandonne l’arc de la grève au soleil, le jour neuf délivre mille douceurs. C’est Trévignon, autrement dit la Pointe…


Ici aussi, les migrations estivales ont amené des êtres étranges. Ils sont rouges, tout cuits ! Ils portent des petites boîtes noires qui transistorisent des chansons idiotes. Ils ne doivent pas aimer le silence de la mer. Ils amènent avec eux les bruits de la ville. Et la poitrine sur le zinc, d’avantageuses créatures, fardées et faubouriennes, commandent sans façon le pastis rituel. C’est vrai : il existe une certaine vulgarité touristique. Elle souille nos rives et nos paysages. Je me réjouis d’être d’ici, sauvage, autochtone.


Les commerçants de Concarneau ont sorti leur camelote. La bretonnerie atroce fait recette : faïences mièvres, bricoles vaguement celtiques, poupées de Cornouaille. On ne vend pas encore la tête de Jakez Hélias sous un chapeau breton. Ca viendra, vive les Bretons !


Ce sont toujours les mêmes routes, fantaisistes, sous la bannière des châtaigniers, mes routes secrètes, cantonales et vicinales, les routes bergères, vachères, paysannes et odorantes qu’enchantent les tourterelles. C’est l’été surtout que je les emprunte, puisque les touristes, toujours empressés, les négligent. Et parfois je m’arrête pour écouter mon vrai pays, cette Bretagne qui moissonne ses blés et ses avoines, qui parle sa propre langue dans la cour de ses fermes et qui débouche son cidre rieur sur la longue table, par les après-midi lourds, pleins de mouches et d’abeilles. Et je retourne à Botzulan et puis voilà l’été…
Commenter  J’apprécie          160
Seigneur me voici c’est moi
Je viens de petite Bretagne
Mon havresac est lourd de rimes
De chagrins et de larmes
J’ai marché
Jusqu’à votre grand pays
Ce fut ma foi un long voyage
Trouvère
J’ai marché par les villes
Et les bourgades
François Villon
Dormait dans une auberge
A Montfaucon
Dans les Ardennes des corbeaux
Et des hêtres
Rimbaud interpellait les écluses
Les canaux et les fleuves
Verlaine pleurait comme une veuve
Dans un bistrot de Lorraine
Seigneur me voici c’est moi
De Bretagne suis
Ma maison est à Botzulan
Mes enfants mon épouse y résident
Mon chien mes deux cyprès
Y ont demeurance
M’accorderez-vous leur recouvrance ?
Seigneur mettez vos doigts
Dans mes poumons pourris
J’ai froid je suis exténué
Ô mon corps blanc tout ex-voté
J’ai marché
Les grands chemins chantaient dans les chapelles
Les saints dansaient dans les prairies
Parmi les chênes erraient les calvaires
Ô les pardons populaires Ô ma patrie
J’ai marché
J’ai marché sur des terres bleues
Et pèlerines
J’ai croisé les albatros
Et les grives
Mais je ne saurais dire
Jusques aux cieux
L’exaltation des oiseaux
Tant mes mots dérivent
Et tant je suis malheureux

Seigneur me voici c’est moi
Je viens à vous malade et nu
J’ai fermé tout livre
Et tout poème
Afin que ne surgisse
De mon esprit
Que cela seulement qui est ma pensée
Humble et sans apprêt
Ainsi que la source primitive
Avant l’abondance des pluies
Et le luxe des fleurs

Seigneur me voici devant votre Face
Chanteur des manoirs et des haies
Que vous apporterai-je
Dans mes mains lasses
Sinon les traces et les allées
L’âtre féal et le bruit des marées
Les temps ont passé
Comme l’onde sous les saules
Et je ne sais plus l’âge
Ni l’usage du corps
Je ne sais plus que le dit
Et la complainte
Telle la poésie
Mon âme serait-elle patiente
Au bout des galantes années ?

Seigneur me voici c’est moi
De votre terre j’ai tout aimé
Les mers et les saisons
Et les hommes étranges
Meilleurs que leurs idées
Et comme la haine est difficile
Les amants marchent dans la ville
Souvenez-vous de la beauté humaine
Dans les siècles et les cités
Mais comme la peine est prochaine !

Seigneur me voici c’est moi
J’arrive de lointaine Bretagne
Ô ma barque belle
Parmi les bleuets et les dauphins
Les brumes y sont plus roses
Que les toits de l’Espagne
Je viens d’un pays de marins
Les rêves sur les vagues
Sont des jeunes rameurs
Qui vont aux îles bienheureuses
De la grande mer du Nord
Je viens d’un pays musicien
Liesse colères et remords
Amènent les vents hurleurs
Sur le clavier des ports
Je viens d’un pays chrétien
Ma Galilée des lacs et des ajoncs
Enchante les tourterelles
Dans les vallons d’Avril
Me voici Seigneur devant votre Face
Sainte et Adorable
Mendiant un coin de paradis
Parmi les poètes de votre extrace
Si maigre si nu
Je prendrai si peu de place
Que cette grâce
Je vous supplie de l’accorder
Au pauvre hère que je suis
Ayez pitié Seigneur
Des bardes et des bohémiennes
Qui ont perdu leur vie
Sur le chemin des auberges
Nulle orgue grégorienne
N’a salué leur trépas
Pour ceux qui meurent dans les fossés
Une feuille d’herbe dans la bouche
Le cœur troué d’une vieille peine
De lourdes larmes dans le paletot
Et dans les veines des lais et des rimes
Seigneur ayez pitié !

La mort vient tôt frapper à notre porte
Les vents d’hiver emportent les poitrinaires
Et pour flétrir les pâles primevères
Il suffit que l’ondée se conforte
D’un peu de givre et de galerne
La vie s’en va la vie s’en vient
Ma belle passante mon Etrangère
Ysolde de mon navire ma passagère
La vie s’en vient la vie s’en va
Lonla lonlaine et caetera

Extrait de "Solo"
Commenter  J’apprécie          150
Terre dure de dunes et de pluies
c'est ici que je loge
cherchez, vous ne me trouverez pas
c'est ici, c'est ici que les lézards
réinventent les menhirs
c'est ici que je m'invente
j'ai l'âge des légendes
j'ai deux mille ans
vous ne pouvez pas me connaître
je demeure dans la voix des bardes
O rebelles, mes frères
dans les mares les méduses assassinent les algues
on ne s'invente jamais qu'au fond des querelles

Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas
dans mes racines je demeure
Allez dire à la ville qu'à Raguénès et Kersidan
la mer conteste la rive
que les chardons accrochent la chair des enfants
que l'auroch bleu des marées
défonce le front des brandes

Allez dire à la ville
que c'est ici que je perdure
roulé aux temps anciens
des misaines et des haubans
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas

Poètes et forbans ont même masure
les chaumes sont pleins de trésors et de rats
on ne reçoit ici que ceux qui sont en règle avec leur âme sans l'être avec la loi
les amis des grands vents
et les oiseaux perdus
Allez dire la ville
que je ne reviendrai pas

Terre dure de dunes et de pluies
pierres levées sur l'épiphanie des maïs
chemins tordus comme des croix
Cornouaille
tous les chemins vont à la mer
entre les songes des tamaris
les paradis gisent au large
Aven
Eden
ria des passereaux
on met le cap sur la lampe des auberges
les soirs sont bleus sur les ardoises de Kerdruc
O pays du sel et du lait
Allez dire à la ville
Que c'en est fini
je ne reviendrai pas
Le Verbe s'est fait voile et varech
bruyère et chapelle
rivage des Gaëls
en toi, je demeure.

Allez dire à la ville
Je ne reviendrai pas.
Commenter  J’apprécie          140
Jack [Kerouac] ressemble [à la fin de sa vie] à ces chevaliers de la Table Ronde qui ont trainé leurs bottes par tout le monde et qui, amers de leur quête vaine, caressent les chevaux qu’ils ne monteront plus. (Chapitre V, “Le chant du monde”, p. 199).
Commenter  J’apprécie          140
Seigneur me voici c'est moi
Je viens de petite Bretagne
Mon havresac est lourd de rimes
De chagrins et de larmes
J'ai marché
Jusqu'à votre grand pays
Ce fut ma foi un long voyage
Trouvère
J'ai marché par les villes
Et les bourgades [...]
Seigneur mettez vos doigts
Dans mes poumons pourris
J'ai froid je suis exténué
Ô mon corps blanc tout ex-voté
J'ai marché
Les grands chemins chantaient dans les chapelles
Les saints dansaient dans les prairies
Parmi les chênes erraient les calvaires [...]

[Xavier GRALL, "Solo" : in "Solo et autres poèmes", Editions Calligrammes, Quimper, 1981 - pages 15 & 17]
Commenter  J’apprécie          130
Mes filles, méfiez-vous des sacristains.
À force de nous sonner les cloches,
ils couvrent la forte rumeur des Évangiles.
Commenter  J’apprécie          130
Il ne partira pas.
Il ne partira plus.
Il ne partira plus jamais.

"Bah, c'était un poète" murmurent les paysans. Avec pitié...
Commenter  J’apprécie          130



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Xavier Grall (200)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3118 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..